FORMATION RENCONTRE Organisée par le GRAC En partenariat avec la Région Rh ôn e-alpes, la NACRE et la CRESS
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- Rémy St-Louis
- il y a 8 ans
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1 FORMATION RENCONTRE Organisée par le GRAC En partenariat avec la Région Rh ôn e-alpes, la NACRE et la CRESS Econo mie Sociale et Solid aire et Evolutio n de l emploi dans l explo it ation cinématographique Quelles sont les pistes envisageables en termes de mutualisation notam ment d emplois dans le domaine de l exploitation cinématographique? MARD I 14 JANVIER 2014 CINÉ TOBOGGAN DÉCINES
2 10h15 Introduction à la journée Cyril Peyramond (Directeur du Ciné Toboggan) Isabelle Perez (Coordinatrice d actions de Médiation GRAC) L organisation de cette journée fait suite aux rencontres régionales sur l Economie Sociale et Solidaire (ESS) et la culture qui se sont déroulées le 17 juin dernier. Le constat a été qu aucun acteur du milieu de l exploitation cinématographique n était présent lors de ces rencontres. Hors c est un secteur en plein bouleversement : - L arrivée du numérique a profondément transformé le secteur de l exploitation, entrainant une évolution des postes, - Les nouveaux projets de médiation mis en place par la Région Rhône-Alpes ont également entrainé la naissance de projets innovants, - Enfin, la crise financière a entrainé généralement une diminution des budgets. Nous vous proposons cette journée de formation-rencontre sur la thématique de l économie sociale et solidaire afin d échanger sur l évolution de l emploi dans l exploitation cinématographique. Cette journée a pour objectif principal de permettre aux exploitants de découvrir l économie sociale et solidaire ainsi que les nouvelles perspectives d organisation des structures et plus spécifiquement la mutualisation d emplois. En découvrant certaines des actions développées par le secteur culturel rhônalpin dans le champ de l économie sociale et solidaire, l idée est de re-questionner nos manières de travailler et de dégager de nouvelles perspectives parmi lesquelles la mutualisation peut représenter une solution aux problématiques rencontrées par les salles, notamment la gestion des ressources humaines et la création de nouveaux emplois. Avec l économie sociale et solidaire, il y a une notion d éthique que les salles indépendantes doivent s approprier face aux logiques des grands groupes, pour une meilleure définition du lieu culturel et du maintien d un rôle de proximité. Nous remercions chaleureusement : - Le Ciné Toboggan et plus particulièrement Cyril Peyramond, son directeur - la Région Rhône-Alpes - la NACRE - la CRESS - RDI - Les acteurs qui ont témoigné lors de cette journée : Vincent Bouvet Périscope, Cyril Désiré SCOP le Navire, Elise Fayole SCIC les 3 C, Axel Hernandez SCOP De L autre côté du Pont, Sathya FLORY GE TKCube Ainsi que tous les participants. Afin de compléter ce compte rendu, nous vous proposons de consulter en ligne les documents suivants: Abécédaire: Etude ESS et Culture en Rhône-Alpes: Culture et ESS - NACRE : Fiche Mémo / Bibliographie ESS/Culture: Les Essentiels / Mutualisation de l emploi et des compétences : Fiche Mémo / Mutualisation d emplois dans le secteur culturel : Schéma des étapes du DLA : Coordonnées des opérateurs DLA en Rhône-Alpes :
3 10h30 Introduction à l Economie Sociale et Solidaire Intervenant : Julien Loïs - Directeur de la CRESS (Chambre régionale de l économie sociale et solidaire en Rhône-Alpes) La CRESS a pour rôle de fédérer les différents acteurs de l ESS, de représenter ce champ de l économie auprès des pouvoirs publics et d encourager les dynamiques collectives entre les différents acteurs : Economie Sociale et Solidaire Penser et agir autrement en société et donner du sens à l acte d entreprendre. L économie sociale et solidaire combine «engagement social» et «initiative économique» pour mettre la personne humaine au centre des activités et replacer l économie dans son contexte : les activités économiques sont un moyen au service d un projet sociétal. Les entreprises de l économie sociale et solidaire permettent de produire, de travailler, d épargner, de consommer... autrement. Importance de sortir de l entre soi, de s interroger sur son modèle social, d innover dans les comportements au sein des entreprises mais aussi avec les autres entreprises, créer de l emploi, notamment de l emploi de qualité. L économie sociale et solidaire est un mode d entreprendre auquel adhèrent des personnes morales de droit privé qui remplissent les conditions suivantes : 1 Un but poursuivi autre que le seul partage des bénéfices ; 2 Une gouvernance démocratique prévoyant la participation des parties prenantes aux réalisations de l entreprise définie et organisée par les statuts ; 3 Une gestion conforme à tous les principes suivants : a) Les bénéfices sont majoritairement consacrés à l objectif de maintien ou de développement de l activité de l entreprise ; b) Les réserves obligatoires constituées sont impartageables En chiffre 2,3 Millions de personnes salariées de l ESS en France (plus de en RA) 9,9% de l emploi français (10,6% en RA) Plus de emplois crées entre 2005 et 2010 A l échelle nationale Un projet de loi ESS a été présenté au Conseil des Ministres le 24 juillet Elle devrait être votée en avril Importance de cette loi qui impliquerait qu une entreprise puisse avoir une autre finalité que le partage des bénéfices et que les collectivités territoriales doivent tenir compte de cette économie dans leur politique. Les axes stratégiques de l ESS en en Rhône-Alpes : - Promotion = développer une meilleure connaissance et reconnaissance de l ESS - Innovation Sociale = continuer à répondre aux besoins sociaux et encourager les approches économiques et organisationnelles innovantes - Développement Economique = accompagner la création de nouvelles activités économiques dans l ESS et répondre aux évolutions des entreprise de l ESS Les thèmes transversaux : l emploi, les coopérations et l approche territoriale.
4 11h00 L ESS appliquée au secteur culturel Intervenant : Léo Anselme - La Nacre - La culture représente 12% dans le champ de l économie sociale et solidaire, dont la majorité pour le secteur du spectacle vivant, particulièrement concerné par l ESS. Pour ce qui concerne la projection de films cinématographique : 27,4 %. Spécificités du champ culturel dans l ESS : - convergence du développement économique, territorial et social dans une logique d intérêt général - tiers secteur à l économie plurielle non lucrative de marché, hors logique public/privé - économie au projet, souvent précaire (Intermittent, CUI,CAE ) - organisation du travail peu scientifique - massivement des associations, plus rarement des SCOP, des SCIC - très petites entreprises Les évolutions en cours dans le champs culturel de l ESS : nouvelles formes d emploi recherchées, désengagement des financements publics, renégociation du régime de l intermittence. Structures ressources Opale / CNAR culture : Rhône-Alpes solidaires : Pour aller plus loin, vous trouverez en ligne : - Etude ESS et Culture en Rhône-Alpes: - Culture et ESS - NACRE : - Fiche Mémo / Bibliographie ESS/Culture:
5 11h15 Témoignages de structures culturelles engagées dans l ESS Vincent Bouvet - Le Périscope Le Périscope est une salle de musiques actuelles implantée dans le quartier Confluence à Lyon. La création de la structure provient de l association entre deux personnes morales avec des collectifs d artistes. Différentes activités sont développées aujourd hui : - Diffusion de concert 100 places 130 concerts et autres évènements La programmation est réalisée en collectif avec salariés, bénévoles et artistes - Phase de résidence et accueil des artistes et groupes locaux - Actions culturelles et médiation (Jeune Public, création participatives ) Partage de valeurs, de compétences, de finalités. Modèle économique : hybridation des ressources 25% subvention fonctionnement / 15% aide au projet / 55% d autofinancement / 5% d aide à l emploi. Objectif : Favoriser la mutualisation à la polyvalence pour développer des compétences plus pointues pour chaque poste. Cyril Désiré SCOP Le Navire La Scop Le Navire regroupe 5 cinémas d Art et essai: Navire Valence, Palace & Navire Aubenas, Cinéma Pierrelatte et Eden Crest. Historique En 2005 : transformation de la structure en SCOP. La part des associés s est alors transformée en part sociale. En 2014 : 28 salariés et 25 associés/salariés (dont une association qui fait partie du capital de la société - Cinémascope). Fonctionnement Les salariés sont majoritaires dans le capital de la société, chaque salarié ayant une voix pour élire un gérant. Il y a également un conseil de surveillance : 3 à 4 salariés extérieurs à la direction qui peuvent tout contrôler et initier des projets de réflexion au sein de la SCOP. En parallèle a été mis en place un directoire, avec un représentant de chaque site qui se retrouve régulièrement pour lister tous les problèmes rencontrés dans les structures. Il a été également mis en place une mutuelle d entreprise. Pour devenir associé, il faut reverser une part de son salaire à la société. Une notion essentielle est l impartageabilité des parts sociales (pas de plus value en revendant ses parts). L aspect humain est essentiel. L aspect économique de la société n est pas laissé pour compte, l objectif reste de faire des entrées. La SCOP fonctionne avec 15% de subvention au total. C est une économie fragile qui dépend toujours des films. Il s agit d un fonctionnement associatif mais on reste dans les enjeux d une entreprise (politique, négociations ).
6 Echange / Questions : - Quel mode de recrutement pour une SCOP? Cyril Désiré - Le Navire : C est le gérant qui s occupe des recrutements en collaboration avec les directeurs de sites. Il y a toujours une discussion commune. L échelle des salaires est de 1,6 entre le salaire le plus haut et le plus bas. Mais il est toujours difficile de motiver et d impliquer tout le monde. Actuellement par exemple, le Navire fait une GPEC = Gestion Prévisionnelle des Emplois et Compétences, financée par l AFDAS. - Quelles sont les limites du travail ensemble? Vincent Bouvet Le Périscope : Nous avons un CA de 14 sièges au Périscope, il faut savoir être efficace. Avant chaque rentrée en septembre, il est décidé un fonctionnement des instances et des sujets débattus en CA et en bureau. Cyril Désiré - Le Navire : Le directoire appuie la gérance sur ses choix, mais c est bien au gérant que revient la prise de décision, et de la politique culturelle qu il va appliquer à son site. Ce n est pas parce qu il y a une hiérarchie, qu il ne faut pas parler des problèmes d associés à associés. - Comment gérer les questions de hiérarchie avec le principe 1 salarié/1 voix? L information et la communication. Il faut toujours bien informer en temps réel l ensemble de l équipe de toutes les actions et décisions (exceptées les questions de Ressources Humaines) - Vous parliez tout à l heure de «Mutualisation de compétences précises plutôt que de polyvalence», pourriez-vous développer? Vincent Bouvet Le Périscope : On est confronté dans notre propre développement au développement des autres structure concurrentes. Il faut avancer tous ensemble, dans un esprit de solidarité professionnelle et de partage des compétences. - Cela implique un dialogue avec les concurrents? Vincent Bouvet Le Périscope : On appartient a des fédérations dans des réseaux nationaux et régionaux. Nous avons régulièrement des temps de rencontre pour parler avec les collègues du secteur. On a plus a gagner qu à perdre en allant dans des démarches de rapprochement. Particulièrement sur notre territoire, Lyon est une zone de concentration énorme des projets et des acteurs culturels, il faut aller vers plus de coopération. Ludivine Ducrot La Nacre : Nos concurrents peuvent devenir demain nos futurs collaborateurs = logique territoriale forte! Cyril Peyramond Le Toboggan : Pour l exploitation cinématographique, c est une réflexion innovante de se demander si ce type de collaboration peut être mis en place entre des salles de cinéma de même catégorie sur un territoire proche. Attention par contre à ne pas confondre les notions d ultra polyvalence (que nous a imposé le numérique) et l hyperspécialisation que peut apporter la mutualisation de poste. - Quels sont les postes que vous pensez mutualiser? Administratifs, techniques, décisionnaires? Vincent Bouvet Le Périscope : La médiation! On a tous réussi à mettre en place des actions en local, mais il manque toujours des moyens de communication et des outils d élargissement des publics. Au niveau administratif et comptable, on a le problème des différents statuts des salles de concert (MJC, municipales, privées )
7 Autres présentations de structures coopératives : Elise Fayolle - SCIC Les 3 C (salle de cinéma Le France) Nous avons adopté cette forme de structure pour notre salle de cinéma suite à un redressement judiciaire. Les salariés ont repris les projets et nous voulions permettre à toutes les personnes qui faisaient vivre la structure d y prendre part. Une ouverture à tous, mais avec parfois des parts très basses (à partir 20 ). Au final, nous avons plus de 360 associés. Le fonctionnement de la SCIC se fait en collèges, avec par exemple un collège professionnel, un collège des spectateurs Tous les collèges sont représentés au Conseil d Administration. Par ailleurs, la SCIC fait partie d un groupement d employeur (via le Cluster Culture et Coopération de Saint Etienne) grâce auquel on bénéficie d un poste de comptabilité mutualisé. Axel Hernandez SCOP De L autre côté du Pont (coopérative SCOP / SARL) La structure travaille uniquement avec des produits locaux ou issus de l agriculture biologique, avec la volonté de développer les partenariats avec des agriculteurs et artisans locaux, mais aussi une collaboration avec des artistes. Pourquoi faire le choix de la SCOP dans la restauration? Cela apporte une facilité d autogestion, avec par exemple l organisation d une réunion hebdomadaire de 2h pour décider tous ensemble. Ce partage des pouvoirs correspond à cette volonté de travailler ensemble. 7 temps plein en CDI avec comme principe l augmentation des salaires de 100 /an. Nous partageons les bénéfices des soirées et des évènements. QU EST-CE QU UNE SCOP UNE SCIC? Les Scop, Sociétés coopératives et participatives, désignent les entreprises à statut Scop (Société coopérative de production) et à statut Scic (Société coopérative d intérêt collectif). Soumises à l impératif de profitabilité comme toute entreprise, elles bénéficient d une gouvernance démocratique et d une répartition des résultats prioritairement affectée à la pérennité des emplois et du projet d entreprise. Les deux formes juridiques de Sociétés coopératives et participatives : La SCOP Juridiquement, une Scop est une société coopérative de forme SA ou SARL dont les salariés sont les associés majoritaires. Dans une Scop, les salariés sont associés majoritaires et détiennent au moins 51 % du capital social et 65 % des droits de vote. Si tous les salariés ne sont pas associés, tous ont vocation à le devenir. La SCIC Dans une Scic, les mécanismes coopératifs et participatifs sont identiques à ceux de la Scop. Toutefois, les membres associés au capital sont par définition de toutes natures : salariés mais aussi celles et ceux qui souhaitent s impliquer dans le projet : clients, bénévoles, collectivités territoriales, partenaires privés Vidéo :
8 14h20 - La logique de mutualisation dans l exploitation cinématographique Intervenant : Juliette BOUTIN Déléguée Générale du GRAC (Groupement Régional d Actions Cinématographiques - Le Groupement Régional d Actions Cinématographiques est un réseau de salles indépendantes de proximité. La petite exploitation cinématographique est de plus en plus mis à mal par la concurrence et l évolution du marché. => Mise en commun des moyens, des savoirs et répartition des coûts Exemples d actions communes aux salles du réseau mises en place par le GRAC : - cycle de programmation du patrimoine (Ciné Collection) - festival Jeune Public (Toiles des Gones) - intervention de réalisateurs en salle (ex : Gilles Perret pour Les Jours heureux) - la lettre du GRAC pour le partage d information et des problématiques du secteur - création d un Fond de Mutualisation Régional (FMR) pour le partage des contributions numériques (équité financière) Constat : plus on partage, et plus ça fonctionne! Problématique : Comment réorganiser le travail dans les salles afin de suivre les évolutions technologiques (Internet, projection numérique)? Remise en cause des compétences. Un exemple illustre bien ces problématiques : c est le projet «le CLAP», mis en place par l ACPA (Association des Cinémas de Proximité en Aquitaine) avec la création d avant programmes numériques pour les salles. Deux postes ont pu être créés à mi-temps au sein de l association pour la production et le montage de contenus numériques. Autre exemple : Les actions de médiation pour les porteurs de la carte M Ra Nos salles sont avant tout des lieux de liens sociaux où il est indispensable de faire de la médiation -> Cherchons ensemble les moyens de le faire! Avec la mise en place de ces actions depuis un an et demi, s est très vite posée la question de l emploi. Et surtout de la pérennité de ces emplois! A l heure actuelle sur les projets de médiation la question de l emploi est essentielle car on est sur des missions à court terme (stage, CDD, vacations, CAE ). La mutualisation d emplois peut-elle être une solution pour les professionnels du cinéma et notamment dans le cadre de la médiation afin d éviter ces situations de précarité? Ceci re-questionne donc les emplois qui sont déjà en place dans les salles de cinéma : comment réfléchir à une logique de mutualisation d emplois?
9 14h50 Accompagnement possible : Le Dispositif Local d Accompagnement Intervenant : Adeline BILLION RDI (Rhône Développement Initiative : Le Dispositif Local d Accompagnement (DLA) est un dispositif national créé fin 2002 suite à la fin des emplois jeunes afin de pérenniser les emplois et les activités dans les structures associatives. RDI (Rhône Développement Initiative) est porté par la CRESS avec 6 opérateurs qui animent le DLA sur les 8 départements. Vous trouverez les coordonnées des opérateurs DLA en Rhône-Alpes, en cliquant sur : DLA = appui - conseil qui consolide les activités et pérennise les emplois Un intervenant extérieur intervient dans la structure afin d apporter le recul nécessaire et une certaine méthodologie. L objectif est de trouver ensemble les solutions qui pourraient être mises en place (attention, c est différent de l audit). La structure accompagnée doit être actrice de cette opération. Les grandes étapes d un DLA : Schéma à consulter en ligne : 1/ prise de contact, accueil 2/ diagnostic partagé = faire une photographie de la structure à l instant T pour faire ressortir les points de fragilités et les forces 3/ plan d accompagnement = établir un cahier des charges pour développer des axes de travail sur lesquels on veut travailler en vue d optimiser la stratégie de la structure. Un appel à compétences est alors lancé par la CM DLA (auprès d au moins 3 organismes) pour la sélection d un prestataire 4/ comité d appui 5/ suivi post accompagnement Le DLA est un outil souple, adaptable à chaque structure. Il est accessible aux associations ou coopératives, avec au moins 1 salarié, inscrites dans le champs de l économie sociale et solidaire (donc les salles de cinéma). Le DLA est gratuit pour la structure puisque pris en charge par les financeurs publics. Pour en savoir plus:
10 Exemple d un suivi DLA : Intervenant : Sathya FLORY du GE TKCube L Association Katchaca (compagnie de danse) et la salle de spectacle Tatatoum ont réfléchi ensemble à une possible collaboration dans une logique de mutualisation et de pérennisation des emplois : Quels projets communs développer? Et comment créer des emplois? Ils ont fait un DLA de 6 mois avec 1 journée de rencontre par mois avec le prestataire (Arte Lude) qui permets d apporter des pistes de réflexion à chaque réunion et sur lesquelles la structure travaille tout au long du DLA. L objectif ici était d avoir un œil extérieur pour définir des valeurs communes aux deux structures. A l issu du DLA il a été décidé de créer le groupement d employeurs (GE) TK Cube association à but unique qui est l emploi. Les projets artistiques sont portés soit par la compagnie de danse, soit par la salle de spectacle, car il faut toujours un seul porteur administratif. Avantage du GE = des salariés plus compétents et plus à l aise dans leurs missions. Des démarches administratives simplifiées avec un seul contrat de travail. Comment articuler son travail quand on travaille pour deux structures? C est toute la problématique du salarié qui travaille pour deux employeurs (un directeur à Tatatoum / une directrice artistique à Katchaca), d où l importance de créer un poste de gouvernance au sein du groupement d employeurs. Dans notre cas, il s agissait d une collaboration historique, qui n a pas posé problème. En début de semaine l employé envoie son planning au GE, en divisant son temps de travail entre les structures. QU EST-CE QU UN GROUPEMENT D EMPLOYEURS (GE)? Un GE est le plus souvent une association loi 1901 (possibilité de forme coopérative), qui a pour objet principal de recruter des salariés pour les remettre à disposition auprès de ses membres. Les adhérents se partagent donc le temps de travail des salariés. Le GE est piloté par un Conseil d Administration composé d adhérents du Groupement. Ceux-ci sont donc à la fois acteurs et utilisateurs du Groupement. Les employeurs du GE peuvent être des entreprises, des artisans, des commerçants, des professions libérales, des associations et des collectivités (voir articles L et 20 du Code du travail). A ce jour, deux types de Groupements d Employeurs concernent le secteur artistique et culturel : - les Groupements d Employeurs dits "classiques". - les Groupements d Employeurs pour l Insertion et la Qualification (GEIQ). Un GE peut être composé d employeurs d un même secteur d activité GE monosectoriel ou d employeurs de secteurs différents GE intersectoriel. Le GE est une double réponse "besoins des employeurs / sécurisation des parcours des salariés". Il permet une dynamique à l'échelle de son territoire et/ou du secteur professionnel concerné. Sources: Fiche de la NACRE (Les Essentiels: Mutualisation de l emploi et des competences dans le secteur artistique et culturel : )
11 15h20 Accompagnement Aide à la mutualisation Intervenant : Jonathan BAZIN - Région Rhône-Alpes - Direction de la culture Chargé de mission Emploi, Formation, Economie et Exploitation Cinématographique Les dispositifs d accompagnement se sont développés depuis un an et demi dans le cadre de la signature par la Région Rhône-Alpes du Contrat d objectif Emploi Formation (COEF) sur le spectacle vivant, l audiovisuel et le cinéma, ayant pour objectif la sécurisation des parcours professionnels et le développement des compétences par un accompagnement des ressources humaines en priorité. Cet accord a débouché sur la création d une «Aide à la mutualisation» mise en place par la Région Rhône-Alpes, accordée aux structures ayant fait l objet d une étude d accompagnement préalable (DLA pour les associations, Securise RA pour les entreprises). Lien sur «l Aide à la mutualisation d emplois» de la Région Rhône-Alpes : n+d%27emplois+%28spectacle+vivant+*$%23%c2%a3%23$*+cin%c3%a9ma+et+audiovisuel%29/id_aidesdoma INEMDL//ID_AIDESPROFILMDL//RETURN/1/18-les-aides-de-la-region-rhone-alpes.htm Echange / Questions : Comment sont financés les emplois? Exemple du GE TKCube qui a touché de la Région RA la première année. Le complément est apporté par les deux structures adhérentes au GE. Les heures de travail sont facturées au prorata du temps passé à travailler sur telle ou telle structure. Toutes les structures étant fiscalisées, il n y a pas de perte de TVA dans le triangle (GE/ compagnie/ salle). Rappelons que la particularité législative d un GE est la solidarité entre employeurs (par exemple pour la paye des salariés). Un GE n est pas fermé, une troisième structure pourrait tout à fait se joindre au groupement. Le parallèle entre spectacle vivant et exploitation cinématographique n est pas si évident! L importance actuelle est de redéfinir les postes, pas de les mutualiser! L objectif de la journée est de proposer des outils pour répondre à toutes ces interrogations, comme par exemple le DLA. La mutualisation est proposée comme UNE des solutions face aux évolutions des métiers. Un accompagnement est-il obligatoirement préalable pour obtenir une aide de la Région? Est ce que seuls les GE sont aidés? Oui, une étude est nécessaire pour sélectionner les structures et bien identifier les besoins et objectifs. La Région ne peut pas aider toutes les structures. Le GE n est pas la seule réponse possible à un DLA. Les structures peuvent être aidées autrement. Pour l instant, seuls des GE ont été aidés (principalement Spectacle Vivant).
12 16h La Mutualisation d emplois dans le secteur culturel Intervenant : Ludivine DUCROS - Chargée de mission à La Nacre Les expériences de mutualisation d emplois sont encore rares dans le secteur culturel. On assiste à une mutation économique réelle et face à cela les porteurs de projets cherchent des solutions et se questionnent sur la manière de répondre au mieux à ces évolutions. Un des enjeux forts de la mutualisation : c est une manière de faire réfléchir les structures différemment sur la question des ressources humaines. Les 3 formes actuelles de contractualisation dans le secteur culturel sont CDI CDD / CDDU (dit CDD intermittent) / CDD en contrats d insertion (CUI CAE, CUI CIE, contrat d avenir). La logique qui s est développée ces dernières années dans la culture est la suivante : «un projet / une structure». La mutualisation casse cette logique là. De la logique de partage à la mutualisation : 1/ Partage = première approche. Pas de décision, ni de gestion collective 2/ Coopération = premier volet. Travail conjoint avec une finalité commune 3/ Mutualisation = mise en commun de moyen humains, matériels, immatériels. Prise de décision.. => Besoin d une solution d emploi pertinente pour pouvoir se stabiliser, se pérenniser, se qualifier, se développer. L ancrage au territoire devient une source de développement social et économique. Les étapes clés de la mutualisation de l emploi Une démarche à moyen terme Objectiver la démarche Interconnaissance des acteurs Structurer la démarche (calendrier de travail) Etre accompagné par un tiers (vision neutre et objective DLA) Mener une réflexion approfondie sur la gestion des RH (profils de postes) Déterminer le périmètre budgétaire du projet Mettre en œuvre la contractualisation Vous retrouverez tout le détail de l intervention de Ludivine Ducrot en ligne, en cliquant sur : Les Essentiels / Mutualisation de l emploi et des compétences : Et si vous souhaitez aller plus loin : Fiche Mémo / Mutualisation d emplois dans le secteur culturel :
13 16h30 Temps d échange avec les participants L objectif de la journée est bien de faire prendre conscience aux acteurs du secteur de l exploitation cinématographique qu ils ne sont pas seuls face à toutes ces questions/évolutions. Il s agit d un temps d échange sur l application de ces nouvelles organisations dans VOS structures. Echange / Commentaires «On parle des besoins des structures mais n est-il pas d abord nécessaire d identifier les postes? Quels sont les profils de postes? Problème du métier de projectionniste qui n a plus de bases communes (avec la disparition de la valeur du CAP projectionniste)». «C est aussi le rôle du DLA et du bilan des différentes compétences de la structure, avec un état des lieux précis des postes. Le DLA c est aussi prendre du temps et réfléchir sur sa structure.» «Le GE j y crois moyennement, et je ne pense pas que ce soit adapté à nos fonctionnements. Pour ce qui est de l ESS et de la mutualisation, je voudrais reparler des trois réseaux de salles nés dans les années 80 pour mutualiser leurs actions et survivre face à une situation économique. Lors du passage du numérique, aucune salle n a fermé, aucun emploi n a été supprimé. L ESS on était en fait déjà dedans, et on pratiquait déjà la polyvalence. Pour ce qui est de la diversité des structures des salles de cinéma (associatives, municipales, privées ), nous avons malgré des disparités énormes réussi à nous fédérer c est important de le souligner!» «Je suis venu ici pour entendre un discours différent de la Fédération et des syndicats qui ont tendance à dire que le CAP projectionniste ne sert plus à rien. La disparité et la non-reconnaissance des formations entraînent la multiplication de profils différents sur le marché du travail.» 16h40 Exemple d emplois mutualisables : les médiateurs culturels Intervenant : Lionel CHALAYE Région Rhône-Alpes - Direction de la culture Responsable du service médiation et nouveaux publics Appel à candidatures «Médiation du cinéma» - Région Rhône-Alpes Dans le cadre de son dispositif carte M ra et de sa politique de soutien aux cinemas indépendants, d Art & Essai et de proximité, la Région Rhône-Alpes accompagne, depuis octobre 2011, les professionnels de ce secteur dans la mise en œuvre de nouveaux projets de médiation destinés aux jeunes âgés de 16 à 25 ans. A travers cet appel, la Région souhaite impulser, directement depuis les salles de cinéma, la création de formes de médiation inédites dans ce secteur, visant prioritairement à permettre à ce public d envisager ces salles comme des lieux de sortie ordinaire, durant leur temps libre. La Région Rhône-Alpes souhaite que les projets médiation soient innovants et se distinguent des dispositifs habituels d éducation à l image. Appel à candidatures médiation du cinema à consulter en cliquant sur: En : 35 salles de cinéma sont aidées dans le cadre de cet appel. Pour connaître et suivre l actualité de ces projets, vous pouvez consulter le Blog des salles partenaires M ra :
14 La question de l emploi des médiateurs culturels : A l heure actuelle se pose la question de la pérennité des actions de médiation développées par les salles et de ce fait le développement des postes de médiateurs : pour l instant il s agit principalement de stages, renouvelés chaque année ou des heures de vacations. Grâce à l aide de la Région, les salles peuvent financer des heures supplémentaires en médiation. Mais ces enjeux doivent être partagés et portés par d autres collectivités que la Région. Les emplois ne pourront être pérennisés que par une prise de conscience globale des acteurs et des pouvoirs publics. C est aussi à la salle de solliciter les autres partenaires pour les aides à l emploi et de savoir profiter des évolutions des politiques actuelles (comme par exemple la question sur les nouveaux rythmes scolaires). Dans le cadre de l appel à projet, peut-on envisager un projet mutualisé? Lionel Chalaye : «Oui, et il est déjà ouvert à cela! Mais cela pose le problème qu une seule des salles porte le poste créé, et de savoir quel statut juridique adopter (multi salariat?). C est précisément dans ce cas que le GE prendrait toute son importance.» Il n existe pas à l heure actuelle d exemples de mutualisation d emplois de médiateurs culturels. Conclusion de la journée : Cette journée avait pour ambition de proposer aux exploitants de nouvelles pistes de réflexion concernant l emploi et les nouvelles organisations et de permettre d identifier les structures et les dispositifs qui peuvent les accompagner. Nous proposons de mettre en place un groupe de réflexion sur la thématique de la mutualisation d emplois dans les salles de cinéma. Compte-rendu co-rédigé par Julie COQUARD GRAC et Isabelle PEREZ GRAC.
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