Smart Makers Entrepreneurial Regional Eco-System

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1 1. Smart Makers Entrepreneurial Regional Eco-System TABLE DES MATIÈRES Résumé Exécutif Introduction 1. Description des cinq piliers de l'écosystème 2. Les avantages de l'écosystème pour l'entrepreneuriat 3. Rôle des pouvoirs publics dans la mise en œuvre ou la promotion d'un Ecosystème Régional Smart Makers 4. Les piliers de l'écosystème en Europe 5. Quelques éléments de benchmark vis-à-vis des USA 6. Enjeux pour l'union Européenne 7. Enjeux pour la Commission Européenne Annexe: Impression 3D et réindustrialisation RÉSUMÉ EXÉCUTIF Le développement de nouvelles technologies de prototypage et l'accélération de l'e-sourcing et de l'e-commerce offrent à de nouveaux types d'entrepreneurs (les "makers" et e-solo-entrepreneurs) des perspectives jusqu'à présent difficilement exploitables. Ces mêmes technologies, développées à grande échelle, peuvent être l'une des bases de la réindustrialisation de certaines régions ou de secteurs d'activité émergents. Enfin, combinées de manière intelligente (smart), ces technologies peuvent être un formidable accélérateur pour l'exploitation des résultats de projets de R&D développés par des individus ou des PME. Ce document examine le potentiel d'un écosystème de découverte entrepreneuriale fondé sur les cinq piliers suivants: le fablab le 3D printing le crowdsourcing de petites séries le crowdfunding l'e-commerce de petites séries et le "fait main". Il propose également une réflexion sur la généralisation de certaines des business models attachés à ces cinq piliers en vue de déployer un axe de réindustrialisation pour certaines régions. INTRODUCTION Les technologies de l'information appliquées au crowdsourcing et combinées à la technologie du 3D offrent aux entrepreneurs de nouvelles perspectives de marché. Les régions devraient saisir ces nouvelles opportunités pour bâtir un écosystème adapté et jeter les bases d'une réindustrialisation. En effet, ces deux technologies offrent à toute une série de citoyens ci-après appelés "makers" (bricoleurs, adeptes du do-it-yourself, innovateurs amateurs, artisans créateurs ) des perspectives entrepreneuriales jamais offertes par le passé, dans la mesure où les barrières et les frais à l'entrée deviennent extrêmement faibles, ce qui sera le prélude à un nombre croissant de e-solo-

2 2. entrepreneurs. D'autre part, la technologie du 3D printing sera à l'origine d'une refonte complète de certaines chaînes de valeur industrielles. Dès lors, les pouvoirs publics régionaux doivent permettre de maximiser les avantages que recèlent les avancées en matière de: fablabs équipés de machines-outils de plus en plus sophistiquées et démocratiques telles que la découpe laser, le 3D printing, les robots couplés à des software de design 3D afin de permettre aux "makers" de réaliser des prototypes ou de très petites séries de produits à des coûts compétitifs; 3D printing hubs et de e-plateformes d'outsourcing, des entreprises qui offrent aux "makers" de produire de petites séries de leur création; crowdfunding, qui permet la prévente ou le financement d'amorçage (equity et peer-to-peer lending); e-plateformes de commerce spécialisées dans la commercialisation de pièces uniques ou de petites séries de produits et facilitant les transactions transnationales. Cet écosystème peut également appuyer la troisième phase du futur instrument en faveur des PME d'horizon 2020 ainsi que la nouvelle initiative "Fast Track to Innovation", dans la mesure où il permet d'accélérer la preuve du concept tant de son point de vue technique par le volet prototypage que du point de vue commercial par les volets crowdfunding "pre-sales" voire "equity" et e- plateforme de commerce. Enfin, les progrès en matière de 3D printing permettront à un certain nombre de sous-traitants de faire valoir de nouveaux types d'avantages concurrentiels auprès d'entreprises tributaires de petites séries, notamment par une réactivité, une customisation et une proximité plus grandes que leurs concurrents ayant bénéficié par le passé de la tendance à l'offshoring de certains composants. Ce nouvel écosystème est représenté schématiquement ci-après.

3 3. Cet écosystème aborde quatre problèmes majeurs rencontrés par les pouvoirs publics lorsqu'ils soutiennent l'entrepreneuriat et les entrepreneurs qui démarrent une nouvelle entreprise: (i) les premiers pas de la production et de la recherche de clients; (ii) une interface locale pour l'acquisition de services; (iii) le financement d'amorçage et la réaction des consommateurs; (iv) soutien aux exportations. 1. DESCRIPTION DES SIX PILIERS DE L'ÉCOSYSTÈME 1.1 Fablab: né au MIT (Massachusetts Institute of Technology), le "fablab" est un espace de prototypage ouvert aux particuliers (les "makers") qui ont ainsi accès à un certain nombre de machines numériques spécialisées et à des conseils afin de réaliser des prototypes ou un produit de leur conception. L'outillage des "fablabs" est plus ou moins standardisé et se compose de découpeuses laser, d'imprimantes 3D, de circuits imprimés, de software divers, dont le design 3D. On note l'apparition de "techshops", espaces plus vastes que les "fablabs" et des "hackerspaces", sorte de "fablabs" spécialisés dans les "free software" et les "open hardware". 1.2 Plateforme d'e-sourcing: il s'agit de plateformes électroniques de mise en relation entre des 1.3 3D printing hub "makers" et des entreprises de services spécialisées dans la production de petites séries d'objets par des procédés traditionnels ou par le biais d'imprimantes 3D. Celles-ci permettent actuellement de produire des articles en plastique, en résine, en bois, en céramique, en argent, et des aliments. Dans le futur, on s'attend à des imprimantes pour des biomatériaux (tissus humains, os, ).

4 Plateforme de crowdfunding: permet aux entrepreneurs de se financer de trois manières différentes: (1) prévente; (2) prêts entre pairs (peer-to-peer lending) et (3) capital risque (equity). 1.5 Plateforme d' e-commerce spécialisée dans la vente en ligne par des micro-producteurs, y compris des articles "faits main" (cf. ETSY, AlittleMarket et DAWANDA). 1.6 Makers: on peut distinguer entre deux types de "makers": (1) les adeptes du "do-it-yourself" uniquement motivés par la poursuite de leur passion: (2) les entrepreneurs potentiels, à savoir ceux qui ont des idées qui peuvent se transformer en opportunités de marchés si elles sont correctement soutenues. Les gestionnaires de plateformes de fablabs et d'impression 3D sont bien placés pour les identifier et les signaler à des organismes de soutien aux entreprises afin qu'ils reçoivent les conseils nécessaires au lancement d'une entreprise. 2. LES AVANTAGES DE L'ÉCOSYSTÈME POUR L'ENTREPRENEURIAT Les ingrédients de l'écosystème facilitent les premières étapes du cycle de vie d'une entreprise en le dématérialisant et en partageant les risques avec une communauté d'utilisateurs. En effet, le "maker" ne doit pas investir dès ses premiers pas d'entrepreneur dans un outil de production ni dans un réseau de distribution, y compris pour l'export, voire dans des études de marché. L'écosystème réduit donc considérablement les coûts et donc les risques inhérents à la phase de démarrage de l'entreprise. De plus, le recours au crowdfunding facilite l'accès au capital d'amorçage voire au crédit et bien évidemment la recherche de premiers clients. Les organismes de soutien à l'entrepreneuriat doivent intégrer ce nouveau business model dans la panoplie des services et conseils qu'ils offrent aux entrepreneurs potentiels et ensuite aider les "makers" ayant un potentiel entrepreneurial élevé à valoriser auprès des organismes financiers et de conseils en développement d'entreprises les leçons tirées du recours à cet écosystème en termes de connaissance de marché et de capacité financière. Ces acquis peuvent être valorisés dans un business plan destiné à acquérir des sources de financement externe classiques (banque, business angel, venture capitaliste ).

5 5. 3. RÔLE DES POUVOIRS PUBLICS DANS LA MISE EN ŒUVRE OU LA PROMOTION D'UN ECOYSYSTÈME SMART MAKERS Comme pour toute intervention publique en matière de soutien à l'entrepreneuriat, les pouvoirs publics sont confrontés à trois alternatives: faire, faire faire ou laisser faire. Dans le cadre de ce projet, l'intervention publique peut porter sur huit domaines, à savoir: a) l'offre de financement qui peut venir en aide aux "fablabs" pour leur équipement et éventuellement leurs frais de fonctionnement, aux plateformes de crowdfunding en vue de soutenir leur création, à des fonds de coinvestissement liés aux plateformes de crowdfunding b) le conseil aux "makers" ou "e-solo-entrepreneurs" potentiels par une connaissance fine des avantages et limites des cinq piliers de l'écosystème. Un système de "sign posting" doit être mis en place ainsi que des passerelles vers l'écosystème traditionnel devant permettre le développement de l'entreprise. c) la mise en réseau des acteurs de l'écosystème Smart Makers sur le territoire et avec les autres organismes intermédiaires du soutien aux entreprises. Le soutien peut porter sur l'animation de clubs de "makers" et de communautés d'utilisateurs. d) la sensibilisation des "makers" potentiels aux nouvelles opportunités entrepreneuriales offertes par cet écosystème. e) les conditions-cadres favorisant le développement de ces nouvelles activités, notamment en matière de crowdfunding. f) la formation aux technologies génériques soutenant l'écosystème et à l'entrepreneuriat auprès de nouveaux groupes cibles d'entrepreneurs potentiels. Ceci peut requérir le soutien à la création de centres de démonstration. g) l'analyse de la chaine de valeur industrielle de la région du point de vue du recours aux technologies 3D, aux softwares spécialisés et à l'e-commerce. h) une réflexion relative à l'éducation à l'entrepreneuriat. L'écosystème requiert à la fois des compétences et savoir-faire intellectuels et technique. Ceci gomme les différences entre "cols bleus" et "cols blancs" et peut favoriser l'entrepreneuriat. Le tableau suivant présente les bénéfices de ce nouvel écosystème pour les entrepreneurs et les citoyens, ainsi que le type d'interventions publiques qui le soutiennent. Ingrédients de l'écosystème Bénéfices pour l'entrepreneur Bénéfices pour le citoyen Fablabs Facilité de réalisation de prototypes Soutien d'experts dans la réalisation de prototypes Faible coût de réalisation Mise en œuvre de la créativité Intérêt pour l'entrepreneuriat Personnalisation de ses objets Interventions des pouvoirs publics Aide à l'acquisition de matériel Soutien à l'offre de mentor/ coach Participation à des PPP pour la création d'une infrastructure de type Fablab 3D printing hub Plateforme d'e-sourcing Flexibilité d'accès à des outils de production de petites séries Soutien aux entreprises proposant des services de 3D printing Plateforme de crowdfunding Accès à différentes formes de financement de pré-amorçage et d'amorçage, à des prêts de pairs ou à des préventes Le crowdfunding donne aux entrepreneurs des informations sur le marché et offre souvent leurs premiers clients Soutien à des projets fondés sur l'émotion Préachat Financement de projets entrepreneuriaux Communication avec l'entrepreneur Investissement dans des fonds de cofinancement

6 6. Plateforme de e-commerce Accès aux clients locaux et globaux sans devoir investir dans un système de distribution Achat de produits à partir de circuits commerciaux dématérialisés Vérifier l'intérêt d'un espace de promotion des produits régionaux, y compris au sein d'une plateforme générique Conseiller les entrepreneurs sur l'exploitation de l'e-commerce 4. LES PILIERS DE L'ÉCOSYSTÈME EN EUROPE A notre meilleure connaissance, il n'y a pas eu de tentative pour structurer un écosystème du type Smart Makers au niveau régional dans l'union Européenne. Chaque pilier est plus ou moins développé dans certains Etats membres. Il n'existe pas d'étude sur la meilleure manière de développer des synergies entre les différents acteurs directs et indirects de l'écosystème. On trouvera ci-après une tentative de présentation des différents acteurs de l'écosystème. 4.1 Fablabs Il y a environ 52 "fablabs" reconnus par le MIT dans l'union Européenne. Ils se situent principalement aux Pays-Bas (12), en France (9), en Allemagne (6), en Espagne (6), au Royaume-Uni (5), en Belgique (4), en Italie (3) et un seul en Autriche, au Portugal, en Finlande, au Grand-Duché du Luxembourg et en Pologne. Une dizaine de "fablabs" serait en gestation, dont un en Grèce et un e République Tchèque. L'Europe semble en avance sur les Etats-Unis où 35 "fablabs" sont opérationnels et 6 en création (cf. L'association internationale Fablab recense 112 "fablabs" dans l'union Européenne, dont 42 en France, 22 aux Pays-Bas et 11 en Allemagne (cf. La société américaine 3D System via sa filiale Cubify 3DSystems offre aux "makers" le cloud 3D printing ( A la mi-2013, le Ministère français du Redressement Productif a publié un appel d'offres pour le soutien à la création de fablabs dans le pays. Le soutien public offert varie de à (70% des coûts d'investissement). 150 demandes ont été reçues et 14 ont été soutenues D Printing Hub Quelques hubs opèrent dans l'union Européenne. Ils sont localisés en France: Sculpteo ( qui a créé une filiale à San Francisco en Belgique: Materialise ( qui est le centre d'un réseau mondial aux Pays-Bas: Shapeways ( et TIM The Innovative Modelmakers ( Notons aussi le groupe néo-zélandais Ponoko ( qui a des filiales à Londres (UK), à Milan (I) et à Berlin (D) ainsi qu'en Californie. Le site web de ces hubs offre parfois aux "makers" un espace pour la commercialisation de leurs produits. C'est par la sophistication des possibilités de prototypage offertes que ces hubs se distinguent de certaines plateformes de sourcing spécialisées seulement dans la personnalisation d'objets sur des matériaux de base tels que T-shirts, mugs, etc. comme le font des plateformes telles que CafePress ou Zazzle.

7 Plateforme de sourcing pour petites séries de production Le site chinois alibaba.com offre aux micro-producteurs de leur trouver une entreprise à même de produire de petites quantités de n'importe quel produit. La société israélienne ARAN ( propose de réaliser des petites séries, même pour des produits nécessitant un environnement stérile (applications médicales) en plus de prototypes et de gestion de la propriété intellectuelle. 4.4 Les magasins de rue d'impression 3D Les "Makers" ont la possibilité d'imprimer leurs produits dans les magasins de la rue. Par exemple, en Octobre 2013, un print shop en 3D s'est ouvert à Bruxelles, à proximité de la célèbre avenue Louise. En Novembre 2013, la chaîne française de supermarchés Auchan a ouvert un premier "coin d'impression 3D" dans le centre commercial Aéroville (Roissy, Île-de-France), où deux imprimantes et une équipe de conseillers sont à la disposition des clients, en partenariat avec CKAB, le distributeur historique français de MarketBot. 4.5 Plateforme de crowdfunding Environ 200 plateformes de crowdfunding opèrent en Europe. Quelques plateformes actives en matière de prévente sont: KissKissBankBank (FR), Peoplfund.it (UK), Wiseed, Ulule (FR), Sonicangel (BE). En matière de levée de capitaux à risque, ce sont Symbid (NL), CrowdCube (UK), Seedmatch (DE), My Micro Invest (BE), Seedrs (UK), Anaxago (FR). En matière de prêts entre pairs, ce sont Babylon (FR), Funding Circle (UK), Zopa (UK), Smava (DE). En 2013, les plateformes de crowdfunding ont soutenu plus de projets grâce à personnes. Les recherches de capitaux à risque concernent principalement des projets entrepreneuriaux dans les secteurs des applications TIC, l'agroalimentaire, l'environnement, l'énergie et les biens de consommation. En 2012, le crowdfunding a généré 945 millions d'euros de transaction en Europe (±36% du marché mondial). Dans le monde, les parts de marché respectives des trois formes de crowdfunding s'établissent comme suit: Prévente: 52%; Prêts de peer-to-peer: 44%; Capitaux à risque: 4%. L'importance grandissante du crowdfunding pour la levée de capitaux à risque est attestée par le fait qu'en France, 40 millions d'euros ont été levés en 2012, contre 20 millions d'euros auprès de business angels. Aux Etats-Unis, la plateforme Kickstarter a permis à plusieurs entrepreneurs de récolter plus de 3 millions d'us dollars par projet, c'est-à-dire plus que les activités annuelles en seed capital de certains Etats membres. 4.6 Plateforme d'e-commerce pour petites séries et produits "faits main" Trois sites semblent dominer le marché B2C: ETSY ( site américain opérant depuis plusieurs Etats membres; DaWanda ( un site allemand, et Bonanza ( La plateforme française AlittleMarket ( opère en France et en Italie. Plusieurs plateformes opèrent également au Royaume Uni: Folksy ( Not Mass Produced ( My Own Creation ( WowThankYou ( Le marché de ces plateformes de e-commerce dédiées se présente comme suit: DaWanda offre les produits de "makers" tandis que AlittleMarket a une communauté de "makers". Elles proclament qu'elles peuvent offrir respectivement nouveaux articles par jour et ventes par jour. AlittleMarket diversifie son offer en développant deux places de marché specialises; la première propose des matières premières pour les "makers" (Alittlemercerie) et la seconde offer aux producteurs régionaux d'agro-alimentaire de vendre leurs produits (Alittleepicerie). Certaines e- plateformes de niche commencent à opérer: FishingGear.com ( aux USA, ou bien ArtFire ( qui offre une demande pour un produit personnalisé

8 8. pour des acheteurs qui ne peuvent pas trouver ce qu'ils recherchent. C'est une grande opportunité pour les vendeurs qui peuvent rapidement transformer un projet en un produit. Le site web Artsy Shark ( fournit une liste de plus de 250 endroits où les artistes et les "makers" peuvent vendre leurs produits. The big data industry will sooner or later provide a comprehensive view of consumers to help makers to better target their e-clients. Currently in the United Kingdom, the database built under the name "Mosaic" ( prefigures such marketing opportunities. L'industrie du "big data" fournira tôt ou tard une vue d'ensemble des consommateurs pour aider les "makers" à mieux cibler leurs e-clients. Actuellement au Royaume-Uni, la base de données établie sous le nom de "Mosaic" ( préfigure de telles opportunités de marketing. Certaines plateformes apportent leur soutien aux "makers" pour qu'ils deviennent plus entrepreneuriaux. Par exemple, Etsy School fournit des services pour améliorer les magasins des "makers" et des manifestations où les "makers" peuvent se rencontrer. La plateforme The Grommet (USA) organise des compétitions de terrain pour les "makers". Une de leurs récompenses est une vidéo produite professionnellement grâce au financement participatif en partenariat avec Indiegogo. ebay entreprend des enquêtes sur les PME qui vendent à l'étranger sur leur plateforme. Il est intéressant de mentionner le site Tindie ( dans la mesure où il offre plus de 400 produits aux "makers" et leur permet en plus de commercialiser leurs réalisations (± 75 offres en août 2013). Le B2B pour des produits intermédiaires et des pièces de la chaine de production restent à explorer, de même que le marketing par le biais des plateformes d'open innovation de grandes entreprises. 4.7 Producteurs d'imprimantes 3D Les entreprises européennes Phenix Systems (FR), Envision TEC (DE), Voxeljet (DK) et MCOR (IRL) ont des compétences reconnues dans la fabrication de machines de 3D printing. La société néerlandaise "OLED Technologies and Solutions" développe actuellement une imprimante 3D à utiliser pour la technologie OLED. 4.8 Imprimantes industrielles en 3D Fin 2012, près de imprimantes 3D d'une valeur de plus de US dollars étaient en fonctionnement dans des entreprises (80% du marché de l'impression 3D). Les entreprises américaines sont leader de ce marché (38%), suivies par le Japon (9.7%), l'allemagne (9.4%) et la Chine (8.7%). 5. QUELQUES ÉLÉMENTS DE BENCHMARK VIS-À-VIS DES USA Comme souligné au point précédent, certains piliers de l'écosystème Smart Makers sont dominés par des initiatives américaines. Par ailleurs, les USA sont confiants dans l'avenir de l'impression 3D. C'est ainsi que dans le cadre de l'initiative de réindustrialisation des USA, l'administration Obama a soutenu un PPP visant la création à Youngstown (Ohio) d'un centre d'excellence spécialisé dans l'impression 3D, le NAMII. L'investissement y est de 70 millions de dollars. Le PPP comprend entre autres cinq agences fédérales, 14 universités et 40 entreprises. Plusieurs Etats mettent en place des

9 9. initiatives similaires, par exemple Hudson Valley 3D Printing Initiative à New York ou encore le partenariat entre l'université du Connecticut et Pratt & Whitney. Des entreprises telles que Boeing, Ford et GE investissent dans cette technologie. Des développements sont également notés dans le secteur de software faisant l'interface entre les designers ou markers et les imprimantes 3D. Deloitte Consulting LLC et 3D Systems ont noué un partenariat en vue de créer des "solution centers" dans plusieurs régions des USA visant à familiariser et former leurs clients à l'introduction de cette technologie. Face à sa perte de compétitivité, l'europe doit se positionner sur le "haut de gamme" qui, bien souvent, suppose la personnalisation de l'offre et des séries plus petites, ce que permettra le 3D printing. La région de Chengdu en Chine, en partenariat avec des industriels, des universités et des centres publics de recherche a également investi dans la création d'un centre d'excellence d'impression 3D. L'investissement initial se monte à 70 millions d'us dollars pour le centre et 32 millions d'us dollars en projets de recherche. L'actualité mondiale sur les tendances en matière d'impression 3D peut être suivie sur le site Le gouvernement de Singapour a annoncé un programme doté de 500 millions d'us dollars sur cinq ans pour développer une industrie de l'impression 3D. Soulignons enfin que la commercialisation d'imprimantes 3D se démocratise. Elles apparaissent dans le catalogue de la société de fourniture de matériel de bureau Staples (imprimante "Cube"). Au Royaume-Uni, le détaillant Maplin vend des machines aux particuliers depuis juillet 2013 (prix d'entrée: 700 UK ). Au Japon, Yamada Denki, la plus grande chaîne d'électroménager, commercialise également de telles imprimantes. Certaines universités américaines (Arizona, Cornell, Delaware, ) développent leur propre plateforme de crowdfunding en vue de financer des projets de R&D ou les résultats de projets de recherche. Les entreprises 3DSystems (marque "Cube") et Startasys semblent être les leaders du marché des imprimantes 3D. 3DSystems a acquis les sociétés européennes Phenix Systems et TIM The Innovative Modelmakers, tandis que Startasys a racheté pour plus de 400 millions de dollars la société Maker Bot, célèbre pour son modèle d'imprimante 3D Replicator 2. GE a acquis Morris Technologie, le producteur de matériaux à partir du procédé 3D, en faisant valoir que "notre capacité à développer des processus de fabrication de pointe pour des matériaux émergents et pour des formes géométriques de conception complexe est cruciale pour notre avenir" ENJEUX POUR L'UNION EUROPÉENNE Tant les Etats membres que les régions doivent mener des réflexions en vue de développer des stratégies favorisant: l'exploitation du potentiel entrepreneurial (makers, e-solo-entrepreneurs) qu'offre un écosystème basé sur les cinq piliers du concept "Ecosystème Régional Smart Makers"; le développement d'une réindustrialisation de leur territoire sur base de la technologie de l'impression 3D; un leadership dans la production de technologie liée à l'impression 3D; un leadership humain fort pour mener et gérer la transition vers ce nouvel écosystème. 1 "Our ability to develop state of the art manufacturing processes for emerging materials and complex design geometry is critical for our future".

10 ENJEUX POUR LA COMMISSION EUROPÉENNE Vérifier comment un tel écosystème contribue aux objectifs de ses récentes communications en matière de: Plan d'action pour l'entrepreneuriat Web-based entrepreneurship Initiative "Startup Europe" Politique industrielle Emploi des jeunes Agenda digital. La Commission Européenne pourrait soutenir une initiative d'échange d'expérience comme elle vient de le faire avec la "Startup Europe's Accelerator Assembly" ( et pourquoi pas envisager de soutenir une initiative pilote en faveur de quelques régions pionnières intéressées à tester et à tirer les leçons de la mise en place d'un écosystème Smart Makers? Mieux encore, la DG Regio devrait promouvoir cet écosystème dans le cadre des priorités FEDER 1 et 3 de la prochaine période de programmation. La Commission pourrait déployer un écosystème paneuropéen Smart Makers en vue de l'exploitation des résultats de projets financés par le 7 ème Programme-Cadre et dans le futur par HORIZON 2020 ou son agenda digital. Enfin, elle pourrait dresser un inventaire du potentiel offert par l'écosystème Smart Makers en tant que vecteur de la réindustrialisation de certaines régions, la revitalisation de certains secteurs traditionnels ou d'opportunités de nouveaux marchés (software, hardware, machines-outils, ). M:/Marianne/EURADA/Makers/Smart makers-fr