actualités 06 COUPE DU MONDE DE SKI AU LAUBERHORN LA GEB INF KP 17/3 DANS LE CIRQUE BLANC

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1 L E M A G A Z I N E D E L A B R I G A D E D I N F A N T E R I E D E M O N T A G N E 1 0 ARMEE actualités CROIRE EN L AVENIR, S ENGAGER POUR LE SUCCÈS! 06 COUPE DU MONDE DE SKI AU LAUBERHORN LA GEB INF KP 17/3 DANS LE CIRQUE BLANC 12 LA PATROUILLE DES GLACIERS CÔTÉ COURSE AVEC UNE PATROUILLE ET APPUI AVEC LE BAT AIDE CDMT FANFARE BR INF MONT 10 MISSION MUSICALE REMPLIE!

2 2 Sommaire Mai Editorial 4 Rapport de la brigade d infanterie de montagne 10 6 Geb Inf Kp 17/3 : engagement subsidiaire au profit de la 76 e course internationale du Lauberhorn à Wengen 10 L Union des Patrouilleurs Alpins La PdG 06 vécue par une patrouille de la brigade A01 AMBA CENTRO passera sous la responsabilité de la séc mil A02 Entretien avec le chef de l'armée A04 L'étape de développement 2008/2011: Poursuivre la planification A06 Programme d'armement: orienté à l'étape de développement A08 Nouveaux rôles et devoirs dans la logistique A10 Troupes d aviation: Pas de vol sans le personnel au sol A11 PICCO PRONTO - Nouveau film sur le team PC-7 A12 Les spécialistes de langues de la br AC 41 A13 Catastrophes: Militaires en service long sont indispensables A14 Nouvelle production vidéo: Aide en cas de catastrophe A15 Grippe aviaire: L'armée prête à intervenir sur appel A16 Vols de nuit avec des drones d exploration A17 NIGHTWAY: Des F/A-18 s'entraînent au vol nocturne A18 Opérations préventives de sûreté sectorielle A20 Le Service social de l'armée A21 Demande de déplacement de service A22 Insignes de grade en tissu A24 Mosaïque 15 Le bat aide cdmt 10 appuie la PdG 17 La Patrouille des Glaciers: un véritable défi militaire 19 Fanfare br inf mont 10: mission musicale remplie! 21 Les activités principales du domaine de base 3 (DB3) 23 Interview avec le lieutenant-colonel EMG Marco Bezzola sur le thème du FIS HE 25 Les simulateurs dans l instruction 27 Recherche de personnel Agenda Impressum Armée Actualités le magazine de la brigade d'infanterie de montagne 10 Paraît deux fois par année Prochain numéro: 30 novembre 2006 Editeur: Commandant br inf mont 10 et Chef de l'armée Rédacteur en chef: Lieutenant-colonel John Lingg, chef communication br inf mont 10 Direction de la rédaction: Premier-lieutenant Martin Imhof, chef médias br inf mont 10 Rédaction: Cellule communication br inf mont 10 et communication Défense Traductions: Domaine de conduite de base 6, EM br inf mont 10, dont Lieutenant-colonel EMG Gérald Vernez Colonel Jules Eyer Major Roger Bisig Mise en page et production: Soldat Daniel Schläppi Impression: Imprimerie Gessler SA Centre d impression Route des Ronquoz Sion Abonnements: Cdmt br inf mont 10 Rue du Catogne St-Maurice Internet: Copyright: Commandement brigade d'infanterie de montagne 10. Reproduction et transmission, même partielle, exclusivement avec l'accord de la direction de la rédaction et avec indication de la source. Page de couverture Photo: Premier-lieutenant Martin Imhof Les sof et sdt de la Geb Inf Kp 17/3 à la coupe du monde de ski

3 ARMEE actualités Editorial 3 Editorial Nous vivons une période paradoxale. D'un côté une tendance à l'individualisme de plus en plus marqué dans notre société, et de l'autre des incertitudes dans divers domaines, avec des remises en causes parfois fondamentales et un besoin de cohésion plus marqué. C'est dans ce contexte que notre brigade d'infanterie de montagne évolue, chaque corps de troupe offrant le meilleur de ses capacités pour d'une part accomplir les missions diverses et variées qui lui sont assignées et d'autre part investissant dans l'instruction et le développement des compétences de chaque militaire-citoyen au cours de répétition. Lieutenant-colonel John Lingg, Chef communication br inf mont 10 Durant ce début d'année, ce sont les engagements subsidiaires qui ont marqué les services des troupes de la brigade, avec tout d'abord la Geb Inf Kp 17/3 qui a mis ses compétences - principalement dans le domaine logistique - à disposition des organisateurs des épreuves de coupe du monde de ski alpin de Wengen-Lauberhorn, puis avec le bat aide cdmt 10 qui a déployé sa technologie et ses forces au profit de la Patrouille des Glaciers. Si de tels engagements ne sauraient constituer notre cœur de compétence, ils contribuent cependant à la qualité et à la sécurité de l organisation de manifestations de renom international et, de ce fait, à la promotion de l image de l armée au sein de la population. De plus, ces missions sont attractives pour nos citoyens-soldats, lesquels peuvent mettre en pratique leur savoir-faire dans leur milieu de prédilection: la montagne. La fanfare br inf mont 10 a également effectué son cours de répétition ce printemps et a offert quatre concerts de gala à un public conquis. Au-delà des réformes nécessaires de notre institution de défense, la musique militaire continue à assurer un lien précieux entre l'armée et la population de ce pays. Ce numéro de notre magazine fait également la part belle aux activités sportives hors service. Ces manifestations, souvent organisées par un petit noyau de passionnés, contribuent également, outre l'entraînement à l'effort physique, à développer un esprit de corps au sein des participants. Découvrez le monde de l'union des Patrouilleurs Alpins. Nous vous encourageons à vous y essayer une fois, l'expérience en vaut vraiment la peine. Côté services, les autres bataillons de notre brigade effectueront leurs cours de répétition respectivement au mois de juin pour le bat inf mont 7, en août/septembre pour l'art Abt 54 et en septembre pour le Geb Inf Bat 17. Nous reviendrons sur ces services dans le numéro d'automne de notre magazine. Je vous souhaite une bonne lecture et un bel été à venir...

4 4 Rapport de la brigade d'infanterie de montagne 10 Croire en l'avenir, s'engager pour le succès Le brigadier Roland Favre, cdt br inf mont 10 Cellule communication br inf mont 10 C'est en présence de plus de 60 invités de marque, parmi lesquels une dizaine de parlementaires fédéraux, que plus de 600 officiers et sousofficiers supérieurs de la brigade d'infanterie de montagne 10 ont tenu rapport le vendredi 17 février 2006 à Montreux. Le brigadier Roland Favre, commandant de la brigade, a passé en revue les services accomplis en 2005 en tirant un bilan largement positif. Les engagements ont été couronnés de succès, des progrès notables ont été accomplis dans le domaine de l'instruction, alors que la situation dans le domaine du personnel est très satisfaisante. «Nous sommes indéniablement sur le bon chemin» a-t-il relevé avant de passer aux objectifs pour L'effort principal sera clairement porté sur l'instruction en formation et les exercices de troupe. Dans le domaine de la communication, la brigade d'infanterie de montagne 10 organisera le 1 er juin prochain, pour la première fois, une grande journée portes ouvertes à l'hongrin/la Lécherette. En conclusion, le brigadier Favre a abordé l'étape de développement de l'armée 2008/2011 et ses conséquences pour les corps de troupe de la brigade. Orateur invité, André Kudelski, président et administrateur-délégué du Groupe Kudelski, a salué l aptitude à changer de l armée et souligné l'importance de l'appareil sécuritaire pour un pays comme la Suisse dans le contexte international actuel. Il a relevé en particulier la nécessité accrue du renseignement. Il a également évoqué les attentes de l'économie et de la société vis-à-vis de l'armée. Une formation de cadre Intermède musical par la fanfare ER musique mil 16-3

5 ARMEE actualités Rapport br inf 10 5 militaire profite également aux employeurs, même si le milicien éprouve des difficultés croissantes à conjuguer vie militaire et vie professionnelle. Pour sa part, Pierre Salvi, syndic de Montreux et conseiller national, a relevé la valeur de l'engagement des troupes dans un contexte difficile et avec des ressources limitées. Il se préoccupe de la proportion croissante de jeunes citoyens qui se soustraient à leur obligation de servir. Les engagements subsidiaires, en particulier à l'étranger, «donnent à la Suisse une image nouvelle qui est très appréciée par les pays bénéficiaires, mais aussi par les autres gouvernements et l'onu.» Quant à Urs Schwaller, conseiller aux Etats fribourgeois, il a établi un bilan politique après deux années de la nouvelle armée. Il a abordé les rôles respectifs des autorités fédérales et cantonales dans l'évolution de l'institution. Tout comme Pierre Salvi, il a réitéré le soutien des autorités à l'armée et à son caractère de milice. Le Dr André Kudelski s'adresse à l'auditoire Photos: Major Henri Favre Plus de 600 cadres, officiers et sous-officiers supérieurs de la brigade, présents au rapport à Montreux

6 6 Un haut fait parmi les services accomplis jusqu'ici par la Geb Inf Kp 17/3: L'engagement lors de la 76 e course internationale du Lauberhorn à Wengen Photos: Premier-lieutenant Martin Imhof Un cadre idyllique pour un cours de répétition Premier-lieutenant Martin Imhof Le soleil flirtait avec la Jungfrau (Sonntagsblick, 15 janvier 2006) et les camarades de la Geb Inf Kp 17/3 se réjouissaient du défi! L'engagement au profit de la coupe de monde de ski du Lauberhorn préparer et sécuriser les pistes, collaborer avec les autorités civiles, le contact rapproché avec des célébrités et des stars du ski jusqu'au dernier soldat, et malgré les grands efforts, toute la compagnie était motivée et enthousiaste! deux cantonnements. Les jours de travail sont longs et les nuits courtes Petit déjeuner: le moral de la troupe en dépend et le premier repas du jour est «sain»: fromages, charcuterie, Müesli et oeufs brouillés pour soulager les fatigues corporelles Rapport de compagnie: le capitaine Michael Graf, commandant de la Geb Inf Kp 17/3, s'entretient du déroulement de la journée d'après demain avec ses cadres. Cette anticipation est décisive pour le déroulement de l'engagement. Dans le journal de la Geb Inf Kp 17/3 du vendredi 13 janvier 2006 (jour de la première course de coupe du monde au Lauberhorn après les différents entraînements commencés le mercredi déjà): 0445 Diane à Wilderswil près de Interlaken et de Matten: le sergent-major a donné la veille les ordres à la garde pour tirer du lit les soldats dans les Préparation de l'engagement: les soldats accomplissent leur service partiellement à ski. Il faut prévoir le temps pour s'équiper. Pantalon et veste thermiques, «Gnägi», gants d'hiver et bonnet en laine font partie du matériel de base. S'y ajoutent encore les crampons et l'équipement de ski, et il convient de relever les habits pour les intempéries (Gore Tex) équipant le gros de la troupe.

7 ARMEE actualités Geb Inf Kp 17/ Appel du matin: la compagnie se montre sous son meilleur jour. Chacun sait où est sa place dans la colonne. La discipline, valeur essentielle pour l'engagement «AMBA CENTRO» à Berne en été 2005, démontre une nouvelle fois ses vertus. Le capitaine explique les derniers détails et donne les derniers ordres. Il motive encore une fois ses subordonnés Départ: le temps passe vite. Le matériel est touché et on se déplace d'un bon pas vers la gare de Wilderswil Départ avec le train du Berner-Oberland-Bahn (BOB): les corps sont encore fatigués et le voyage en train se transforme pour la majorité en un petit roupillon. A Lauterbrunnen, le voyage continue avec la Wengern-Alp- Bahn (WAB) jusqu'aux destinations des différents détachements à Wengen, Wengerenalp, et à la Petite Scheidegg Arrêt à Wengen et calme avant la tempête. Des spectateurs isolés cherchent la chaleur partout où c'est possible et face au froid, les soldats cherchent aussi à s'abriter. A peine arrivés, la position de chacun est définie avec les responsables civils. Pour la première fois, le souffle de la coupe du monde est vraiment perceptible. Les fonctionnaires, contrôleurs de pistes et le personnel du service d'ordre se rencontrent. Capitaine Michael Graf Commandant Geb Inf Kp 17/3 Profession: Candidat officier de carrière Formation en cours: Etude de sciences politiques à l'acamil / EPFZ Domicile: Krattingen/BE Age: 29 Hobby: Sport, dont le tir à 300m, le vélo, le ski S'intéresse à la politique Avis sur l'armée: «La conduite humaine est centrale pour moi! J'essaie de voir les choses sous un angle positif et d'améliorer les points faibles» Caractère: Se voit comme quelqu'un d'ouvert, ambitieux et optimiste 0915 Après de nombreuses haltes, le capitaine Graf, les premiers-lieutenants Fankhauser et Rüeggsegger (c'est la première fois que les trois se trouvent en même temps sur le secteur d'engagement) et moi-même arrivons au terminus de la Wengern-Alp-Bahn (WAB), à la Petite Scheidegg. Au Restaurant de la Face Nord de l'eiger on fait le point sur la situation et nous nous arrêtons vers le premier détachement engagé au départ de la descente du Lauberhorn Nous avons la chance d'observer Hermann Maier pendant ses préparatifs et nous recevons du représentant d'une marque suisse bien connue une boisson chaude. Selon le slogan «ça va pas mieux mais plus longtemps!» nous continuons vers le «Russisprung» (saut à Russi) et le prochain poste Qui ne connaît pas la fameuse «Hundschopf» (tête de chien)? Sous ce nom il ne faut comprendre que l'un des passages les plus connus et plus spectaculaires d'une piste de ski. C'est avec un saut long de plusieurs mètres que les concurrents se lancent dans l'abîme sans trop savoir comment ils vont en ressortir. Ici les préparatifs de la piste par la troupe n'ont pas été simples (d'ailleurs, c'est là que sera donné vendredi le départ de la descente du combiné). Un moment de détente dans le Berner-Oberland-Bahn

8 8 Le travail avec les médias demande aussi des militaires engagés une certaine sensibilité. Dans un tel cadre, l'armée ne peut pas se permettre de «se louper» Après le tunnel «Langenreien», j'atteins le schuss du «Hanegg». C'est là qu'on peut admirer le résultat des 2 dernières semaines de préparation: les nombreux filets de protection fixés avec des poteaux, la préparation de la piste avec l'eau injectée et les marquages de côtés avec la couleur bleue. C'est à près de 150 à l'heure que les concurrents frôlent les spectateurs, et on comprend tout de suite la raison de la discipline exigée par les cadres de la compagnie et du chef de course. Une concentration totale est exigée de la troupe pour éviter tout accident. De même, les chefs de détachements doivent s'assurer de la sécurité à l'intérieur même de leurs groupes. Un bon état d'esprit règne dans la Geb Inf Kp 17/ En passant par la «Minschkante» nous atteignons enfin la tente des VIP (qui a coûté de gros efforts) après avoir passé devant la série de caméras placées sur de hauts échafaudages pour assurer la retransmission de la course. Swiss Ski, l'organe faîtier du ski suisse, y tient son stand d'information. Les personnes qui s'y trouvent se laissent tirer le portrait et nous expliquent en français qu'ils aimeraient bien retrouver cette photo dans le journal «Armée actualités». Le groupe de soldats placés à ce poste aide les responsables à accomplir leurs tâches. C'est en regardant la tente VIP à cet endroit qu'on se rend compte de l'imposant travail accompli. Mais derrière la «scène» aussi il y a beaucoup à faire. En outre, les alentours de la tente doivent être remis en état chaque matin, parce que certaines installations sont démontées pour la nuit afin de les protéger des forts vents. Dans la tente de VIP, les tables sont couvertes, mais on n'attend encore aucune célébrité. Celles-ci sont attendues seulement le jour du départ, au plus fort du week-end. A ce stade, il faut parler aussi des militaires qui font un immense travail sur les arrières car ils règlent tout ce qui est logistique en matière de déplacements, de subsistance et d'entretien. De plus il s'agit de protéger les cantonnements. Ces soldats ne se trouvent pas sous les feux de la rampe, même si leur contribution est tout aussi importante pour la réussite de l'engagement que celui effectué dans le secteur des pistes Notre arrivée dans l'aire finale marque aussi la fin de notre contrôle: il est à peine concevable que les descendeurs les plus rapides mettent seulement un peu plus d'une minute pour avaler cette distance. Comme un cirque sorti du sol à cet endroit, les tribunes nous donnent l'impression de nous retrouver dans une arène aux temps des romains. L'arrivée n'est accessible qu'en passant par un contrôle d'accès, mais comme le service d'ordre aime bien les militaires, nous passons sans difficultés. Puisque les meilleurs descendeurs ont déjà couru et que les passages sur la piste sont plus appréciés, les tribunes restent à moitié vides. Peu après midi, les pilo- Premier-lieutenant Thomas Fankhauser Commandant remplaçant de la Geb Inf Kp 17/3 Profession: Expert-comptable Formation en cours: Etudes d'expert-comptable diplomé Domicile: Thun/BE Age: 28 Hobby: Activités sportives comme le football et le golf; il apprécie tout particulièrement de soigner les relations avec ses collègues Avis sur l'armée: Traite ses collaborateurs avec respect et prévenance; il est volontiers serviable; plutôt sceptique par rapport à A XXI Caractère: Se contente de peu et considère la vie de manière positive

9 ARMEE actualités Geb Inf Kp 17/3 9 Premier-lieutenant Jakob Rüegsegger Chef de la section cdmt à la Geb Inf Kp 17/3 Profession: Menuisier Formation en cours: Pour l'instant rien de prévu Domicile: Heimenschwand/BE Age: 26 Hobby: Tir à 300m, est un éleveur de moutons passionné et pratique le ski Avis sur l'armée: Sceptique sur A XXI: «La nouvelle instruction doit d'abord faire ses preuves. Du reste j espère vivre une fois autre chose que des engagements subsidiaires» (4 e engagement à la suite!) Caractère: Se comporte correctement et de manière plutôt réservée. Ses camarades apprécient son attitude réfléchie tes de la Patrouille Suisse survolent Wengen et démontrent une fois de plus leur grande maîtrise du vol et des figures en formation La première partie du «combiné» qui se compose d'une descente raccourcie et d'un slalom est terminée. L'après-midi aura lieu le slalom. En même temps, les militaires de la compagnie, en plus de l'aide donnée au slalom, sont déjà à l'oeuvre pour préparer la piste pour la prochaine descente. Même si toutes les conditions sont remplies, il y a à nouveau de nombreux détails à régler sur et le long du parcours La nuit tombe sur le Lauberhorn et les flots de spectateurs se dirigent de toute part vers Wengen pour «l'après-ski». L'ambiance est à la bonne humeur Le comité d'organisation passe la journée écoulée en revue. La séance avec le comité d'organisation sert à la conduite de l'engagement. C'est en partenariat avec les aides civils, les autorités locales et l'armée que les détails sont optimisés, les questions posées et réglées Les détachements retournent à Wilderswil. L'ambiance est détendue et la tension et la charge des derniers jours s'évanouit. L'en- Les représentants de Swiss Ski devant leur stand gagement n'est cependant pas encore terminé A l'appel du soir, après une courte permission, le capitaine Graf parle une dernière fois à ses hommes. Il est satisfait du travail, mais comme tous ses camarades, il est aussi fatigué!

10 10 L Union des Patrouilleurs Alpins 10 Soldat Marc Valloton Le 2 avril dernier avait lieu la 59 e édition des Trophées du Muveran. Une course de ski-alpinisme mythique, organisée depuis les débuts par l Union des Patrouilleurs Alpins 10 (UPA 10), qui rassemble les anciens de la br mont 10, de la br fort 10, de la div mont 10, de la br ter 10, ainsi que de nombreux «amoureux de la montagne». Coup de projecteur sur cette société, présidée depuis quelques mois par une femme, le major Jocelyne Gay. L UPA 10, de 1945 à nos jours L origine de l UPA 10 est une belle histoire qui commence le 21 juillet 1945 à St-Maurice. Des hommes profondément imprégnés par la magie de la montagne et désireux de poursuivre la formation alpine acquise durant la MOB décidèrent de fonder une union afin de maintenir et de cultiver l amitié qui s était créée au sein de la brigade de montagne 10. A noter que neuf membres fondateurs sont encore vivants, parmi lesquels figurent trois Valaisans, dont le guide Ernest Stettler du Châble (92 ans). Les Trophées du Muveran Juste avant la tragédie de la Patrouille des Glaciers de 1949 qui stoppa net cette course pour près d'une trentaine d'années, l'upa 10 mit sur pied, en 1948, son premier Trophée du Muveran. Cette course de ski-alpinisme sillonne les Alpes vaudoises en partant au pied du Grand- Muveran, aux Plans-sur-Bex. Le parcours emmène les coureurs à la cabane de Plan-Névé, passe le fameux couloir du Pacheu, redescend sur Derborence, franchit le Pas-de-Cheville pour passer à Anzeindaz, puis retour au point de départ par le col des Essets, le vallon de la Vare et Pont-de-Nant. Le premier trophée eut lieu le 4 avril Quinze patrouilles se lancèrent sur le parcours classique. La patrouille du SC Les Martinets l emporta en un peu plus de 5 h 30. En ce temps-là, les liaisons radio se faisaient avec des postes P5 de 22 kg alimentés par des dynamos de poids égal. Les liaisons ne passaient qu en morse Au fil des années, d'autres parcours ont été proposés aux coureurs, tout d'abord le Trophée de Plan-Névé, un peu plus court, puis récemment un parcours plus sélectif et plus technique, le Super Trophée du Muveran, avec passage du col Pegnat en crampons. Les trophées du Muveran sont, de loin, les plus anciennes compétitions de ski-alpinisme en Suisse. Le record actuel, pour le parcours classique, est de 2 h 51 min et 11 sec. Le ski-club Le 22 octobre 1956 à Lausanne naquit le skiclub. Sa marraine fut Madeleine Berthod, championne olympique à Cortina d Ampezzo. Aujourd hui, le ski-club organise chaque année un cours avalanche, une coupe suisse de biathlon à la Lécherette et la course pédestre Les Montée dans le couloir du Pacheu Plans-Cabane de Plan Névé. Cette course de 6,4 km offre une dénivellation de 1190 m. Le record de 46 min 37 sec est détenu par Alexis Gex-Fabry. La cabane de Plan-Névé Inaugurée en 1953, la cabane de Plan-Névé eut comme premier gardien le guide Xavier Kalt. Cette cabane est entourée de ces hautes murailles qui ont pour nom : Pierre Qu Abotze, Tête à Pierre Grept, Tête à Veillon, Grand Muveran, Sex Percé. Questions à Jocelyne Gay, présidente de l UPA 10 L UPA 10, qu est-ce que c est exactement? A l origine, l UPA 10 fut une association de militaires ayant participé à la Mobilisation. Au cours des années, celle-ci s est transformée en une Pour devenir membre de l UPA 10 Union suisse des Patrouilleurs alpins

11 ARMEE actualités Union des patrouilleurs alpins organisation sportive ouverte à toutes et tous dans le respect de l esprit des fondateurs. Cette Union a-t-elle encore un lien avec l armée d aujourd hui? Oui, ces liens existent encore: l UPA 10 permet aux soldats de montagne de se perfectionner en participant aux cours alpins volontaires organisés par Andermatt. Qui sont les membres de l UPA 10? De combien d hommes ou de femmes est-elle composée? Les membres sont les anciens de la br mont 10, de la br fort 10, de la div mont 10, ainsi que de la br ter 10. A ceux-ci s ajoutent tous les «amoureux de la montagne» qui permettent la continuation des nombreuses activités, dont font partie les Trophées du Muveran. Au total, cela fait environ 300 membres dont 25 dames. Quelles sont les activités phares de l UPA 10 durant l année? Les activités phares de l UPA 10 ont été déjà présentées ci-dessus. Je préfère donc évoquer nos intentions pour les années à venir, à savoir la création d une équipe de biathlon, l organisation d animations sur ce thème et d une coupe romande de biathlon dans le Bas-Valais, les Alpes vaudoises et le Jura. D autre part, nous espérons organiser en janvier 2007 les Championnats suisses de biathlon à La Lécherette/Les Mosses. Est-ce que la pérennité de l UPA 10 est assurée, vu la diminution du nombre de militaires astreints au service? Oui, j en suis convaincue, car plusieurs raisons contribuent à la maintenir en activité. Il y a d une part l existence de «sa cabane», l organisation de cette extraordinaire épreuve que sont les Trophées, dont le renom est international, l existence du ski-club et de toutes ses activités diverses et, enfin, le très actif groupe des vétérans. Qu est-ce que cela représente pour vous d avoir été élue récemment présidente? C est évidemment une très grande fierté! Avant Noël j ai rendu visite à trois des membres fondateurs, dont le cap Jean Bridel qui fit partie du premier comité. Ces visites furent pour moi un réel enrichissement. Je trouve admirable ce que ces hommes ont construit avec force, détermination et courage. Après ces visites et après la lecture de tous ces documents laissés par nos anciens, je deviens de «plus en plus fière» de reprendre le flambeau de l UPA 10. Jocelyne Gay et ses 82 «4000» Jocelyne Gay a été élue présidente de l UPA 10 le 19 novembre Mariée et mère d une fille de 22 ans, cette sportive avertie a effectué son service militaire entre 1974 et 1994 dans le service des pigeons-voyageurs de la cp trm II/10 de la zo ter 10 puis de la br ter 10. Elle a par la suite commandé cette cp trm (composée de sdt de l élite, landwehr et landsturm) durant deux CR. De 1995 à 2003 elle fut of sports de la br ter 10. «Cette tâche fut très enrichissante et j ai gardé des contacts avec de nombreux sportifs d élite», note-t-elle. Durant vingt ans, cette passionnée de lecture, de théâtre et de cinéma a aussi participé aux cours alpins de la div méc 1, à différents cours de sport (ski de fond + course d orientation) et aux concours des Grandes Unités. Grâce à l armée, elle s est perfectionnée dans la pratique de tous ces sports. «Une fantastique aventure de grand air et de camaraderie Avec humilité, joie et respect, j ai eu le grand bonheur de gravir les 82 «4000» des Alpes suisses, françaises et italiennes. Ce fut magique» souligne Jocelyne Gay. Pour plus d informations, vous pouvez consulter les sites suivants: Trophées du Muveran: Cabane de Plan-Névé: Course pédestre: Le Major Jocelyne Gay, présidente de l'upa

12 12 La PdG 06 vécue par une patrouille de la brigade Appointé Stéphane Trisconi Lundi 24 avril, 18h30, Lavey-les-Bains. L heure est à la détente pour Thierry Conus, Sébastien Nicollier et Reynold Ginier. Dans 104 heures exactement, les trois hommes s élanceront de Zermatt pour la 12 ème Patrouille des Glaciers. Une épreuve mythique. «La preuve» s exclame Reynold Ginier: «Tu dis à un non-averti que tu fais du ski alpinisme, tu es à 80% sûr qu il ne sait pas de quoi tu parles. Tu lui dis que tu fais la Patrouille des Glaciers, il comprend tout de suite». «Ça va même plus loin», renchérit Thierry Conus. «Tu peux avoir fait 1500 courses et remporté la coupe suisse de ski alpinisme, si tu n as jamais participé à la Patrouille, pour les gens tu ne fais même pas de ski alpinisme». Six mois de préparation L événement approche à grands pas, mais pour les trois patrouilleurs, la pression semble inexistante. «C est vrai qu on est une équipe plutôt décontractée», souligne Sébastien Nicollier. «On a tous fait la Patrouille au moins une fois. On sait à quoi s attendre. On est prêts. Tout dépend maintenant de la forme du jour». Six mois de préparation pour être au top de leur forme, c est ce que se sont imposés les trois compères. Octobre et novembre étaient réservés à la condition physique. Marche, nordic-walking, ski à roulette et vélo. «Faut compter 5 à 6 entraînements par semaine» estime Sébastien Nicollier. Décembre et le début janvier sont consacrés à la vitesse. Importance de la nutrition Thierry Conus a choisi de ne pas chausser les skis avant la mi-décembre. «Après, on a enchaîné les courses en variant les paires puisque la plupart des épreuves de ski alpinisme se courent à deux. «La seule à trois, c était les Faverges, et on s est complètement ratés». Un vrai calvaire pour Thierry Conus, victime de maux d estomac. «La défaillance est vite arrivée. L arrivée de la patrouille 502 à Verbier

13 ARMEE actualités Patrouille des Glaciers 13 Tu peux te sentir super bien et «être à la ramasse» quelques secondes plus tard». Raison pour laquelle les patrouilleurs font attention à leur alimentation durant la semaine qui précède la course. Pour Sébastien Nicollier et Reynold Ginier, le menu est simple: des pâtes et de l eau, «jusqu à 3 litres par jour». Pour Thierry Conus, c est carrément le régime. «En 2000, j avais fait un régime scandinave. Des fruits, des légumes et de l eau pendant 4 jours. J ai fait les 9 heures de course en mangeant seulement deux barres de céréales. Faut dire que je suis délicat. Je ne peux pas avaler n importe quoi, sinon j ai l estomac qui tourne. Cette année, je m impose un régime dissocié. Trois jours de fruits, légumes, protéines et lipides. Puis trois jours de pâtes, patates, fruits et légumes». Déjà la course en tête Le départ pour Zermatt est prévu le jeudi après-midi, veille de la course. Ce sera l heure des rencontres, des échanges et des souvenirs. «On ne va parler que de ça à tous les coins de rue», plaisante Reynold Ginier, qui se réjouit d y être enfin. «C est la dernière de la saison, la grande fête du ski alpinisme». Mais d ici là, les trois hommes pensent surtout à leur boulot. Sébastien Nicollier est étudiant, Thierry Conus charpentier et Reynold Ginier menuisier-charpentier. «C est quand même possible qu on ait déjà la tête ailleurs!», rigole Reynold Ginier, levant son pouce droit autour duquel se trouve un gros bandage qui cache quatre points de sutures. «Je me le suis coincé entre le bois et la machine hier au boulot mais ça devrait aller. Je rate juste les bains à Lavey ce soir». Six mois de préparation pour un résultat inoubliable Samedi 29 avril, 11h06, Verbier. Après 8 heures et 36 minutes d effort, la patrouille 502 franchit la ligne d arrivée. «C est énorme» s exclame Sébastien Nicollier. «Je me suis senti bien du début à la fin». Ce qui n a pas été le cas de tout le monde. Thierry Conus savait son estomac fragile. Malgré son régime et malgré toutes les précautions prises, il a de nouveau souffert le martyr après avoir ingurgité un thé tiède à la Rosablanche. «J ai tout de suite senti des douleurs à l estomac. C était plus qu un passage à vide. Je crois que ça a duré une heure et demie. Si les deux autres ne m avaient pas encouragé, j aurais abandonné». Reynold Ginier a beaucoup encouragé son chef de file, mais il aura aussi connu quelques soucis. «J ai tout vomi après le ravitaillement de Riedmatten. Ça m a fait du bien et ça a passé». Satisfait du temps Sébastien Nicollier, tout comme ses deux compères, s attendait à voir un paysage de toute beauté. Il a été servi. Le lever du jour sur le Cervin, audessus d une mer de brouillard, restera son meilleur souvenir. Avec peutêtre aussi les encouragements reçus tout au long du parcours.«il y avait une foule incroyable. La traversée de Verbier après plus de huit heures et demie de course, c est un vrai plaisir. En plus, au vu de ce qui est arrivé à Thierry, on réalise un super chrono. Je ne pensais pas qu on était si rapide». Au final, la patrouille 502 termine 31ème à 2 heures et 18 minutes des vainqueurs du jour, les Français Stéphane Brosse et Patrick Blanc, associés à l Italien Guido Giacomelli. Les trois hommes qui pulvérisent par ailleurs leur propre record de 13 minutes. Portrait des patrouilleurs Thierry Conus Grade : Premier lieutenant Âge : 29 ans Domicile : Loc / Sierre (VS) Profession : Charpentier Etat civil : Célibataire Loisirs : Cinéma, sports aquatiques Reynold Ginier Grade : Soldat Âge : 25 ans Domicile : Les Voëttes (VD) Profession : Menuisier - Charpentier Etat civil : Célibataire Loisirs : Sport en général Sébastien Nicollier Grade : Soldat Âge : 25 ans Domicile : Fully (VS) Profession : Etudiant Etat civil : Célibataire Loisirs : Montagne Photos: Caporal Alain Waser

14 14 «Une bière, voire exceptionnellement une caisse» Une fois la ligne d arrivée franchie c est la délivrance, les retrouvailles avec les familles aussi. «On décompresse, on apprécie», confie Reynold Ginier. «Et dire qu on n est que samedi. Le week-end s annonce fantastique» rétorque Thierry Connus. Le reste du week-end, justement, en quoi consiste-t-il? «D abord une bonne bière. C est quand même avec cet argument qu on a motivé Thierry depuis la Rosablanche. Après une autre bière, voire exceptionnellement une caisse car la soirée promet d être longue» se réjouit Sébastien Nicollier qui n a désormais plus qu une idée en tête: passer des paroles aux actes! La Patrouille des Glaciers en bref La Patrouille des Glaciers est une course internationale de ski alpinisme organisée tous les deux ans par l armée suisse. L épreuve est ouverte tant aux militaires qu aux civils qui courent par équipes de trois. La PdG 2006 est la 12 ème édition. Quelques chiffres de l édition 2006 Deux parcours : 1. Zermatt Arolla Verbier (53km 110km effort) 2. Arolla Verbier (27km 50km effort) 3759 patrouilleurs 1253 patrouilles (dont 40% de militaires) 200 patrouilles étrangères provenant de 16 pays 296 inscriptions refusées 400 transmetteurs 45 médecins 20 guides 15 conducteurs chiens avalanche 6 spécialistes avalanche 6 dét météo 30'000 heures de bénévolat Résultats des patrouilles de la brigade Parcours A1 : Zermatt-Verbier (Mercredi 26 avril) Militaires I 3 ème Sdt Didier Jacquemettaz, cp inf mont 7/3 11:08:42 16 ème Sdt Michael Thomi, cp inf mont 7/2 12:45:56 Militaires II 10 ème Sdt Patrick Bonvin, cp inf mont 7/1 12:47:56 Arrivé à deux Lt Alexandre Isoz, cp inf mont 7/1 14:28:18 Parcours B1 : Arolla Verbier (Mercredi 26 avril) Militaires 1 7 ème Sdt Roland Favre, cp log inf mont 7 04:54:54 13 ème Sgt Stéphane Abbet, cp tm 10/4 05:25:25 Sdt Laurent Bussien, cp EM inf mont 7 33 ème Sdt Sébastien Carruzzo, cp inf mont 7/4 06:49:29 37 ème Plt Erwan Cuche, cp EM inf mont 7 07:26:01 Sdt Peter Frey, cp inf mont 7/2 48 ème Sdt Marc Demierre, cp inf mont 7/1 08:54:25 Militaires 2 43 ème Plt Arik Issler, cp inf mont 7/2 07:04:13 50 ème Plt Christian Balmer, cp log inf mont 7 07:38:12 Cap Michel Balmer, dét expl br inf mont 10 Parcours A2 : Zermatt Verbier (Vendredi 28 avril) Militaires 2 13 ème Sdt Alexandre Mooser, cp inf mont 7/3 11:17:56 14 ème Cap Charly Perritaz, EM br inf mont 10 11:41:41 22 ème Maj Christophe Gilliéron, EM bat inf mont 7 12:58:00 Parcours B2 : Arolla Verbier (Vendredi 28 avril) Militaires 1 14 ème Sdt Frédéric Métrailler, cp inf mont 7/3 05:42:20 31 ème Sdt Gaël Blanchet, cp inf mont 7/3 07:30:59 Militaires 2 14 ème Sdt Philippe Bobilier, fanfare br inf mont 10 05:38:26 15 ème Sdt Dominique Zamofing, cp inf mont 10/1 05:41:40 16 ème Cpl Olivier Borter, cp inf mont 7/1 05:42:03 56 ème Four Daniel Baumgartner, cp inf mont 10/2 07:56:29

15 ARMEE actualités bat aide cdmt Le bat aide cdmt 10 appuie la PdG Appointé Stéphane Trisconi Le bataillon d aide au commandement 10 a fait service du 10 avril, début du cours de cadres, au 5 mai. Le cours de cette année a été marqué par un engagement important au profit de la Patrouille des Glaciers 2006 (PdG). Le défi consistait à mener en parallèle un cours de répétition standard et un engagement à forte visibilité dont les exigences demandaient à la fois des talents de planification, de souplesse et de conduite. Que l on songe aux plus de 800 mails que le commandant a traités avant même l entrée en service! Pour le nouveau commandant de bataillon, le lt col EMG François Danthe, la coordination avec l état-major de la PdG 06 a débuté en mai 2005 déjà. «Un gros travail, mais une énorme satisfaction dans la conduite de cet engagement» pour celui qui a succédé le 1 er janvier au lt col Marc Girard. Le cours de cadres donne le ton La météo a joué un rôle déterminant dans le déroulement des activités. D entrée de cours, c est en effet à la neige et aux difficultés de transports que les cadres ont dû se confronter. Le cours de cadres, tout comme le cours de répétition, a été raccourci par le week-end pascal. Mais dès l entrée en service et la prise de l étendard sur le Champ des Martyrs à Vérolliez, les quelque 500 hommes du bataillon se sont immédiatement mis au travail pour rafraîchir leurs connaissances et préparer l engagement. La communication à tout prix Le mot d ordre des transmissions a trouvé cette année une application concrète dans un milieu extrême. Le réseau télématique mis en œuvre pour la PdG 06 était deux fois et demie plus complexe que celui exploité durant le World Economic Forum (WEF). Cela s explique par l intégration de moyens civils fournis par Swisscom et RUAG au réseau RITM, lequel a assuré la sécurité, la conduite et la surveillance des quatre courses au programme. Ainsi un réseau de téléphonie mobile a été établi sur tout le parcours et chaque patrouille était équipée d un téléphone d urgence. RUAG a mis en place une couverture radio dont les relais transitaient par les ondes dirigées («ondi»). Ce même réseau «ondi» a permis le transfert des données informatiques sur le passage des concurrents, de même que le transit de nombreuses conversations téléphoniques. L interface entre les différents standards a réservé quelques surprises, malgré les tests préalables et de nombreuses séances de coordination. Les compétences civiles au service de l armée Au final, de Zermatt à Verbier en passant par Arolla, tous les besoins en communication de la PdG 06 ont été pris en charge par le réseau mobile Le soldat Fischer au commutateur d Arolla militaire, soit un flux de plus de 12 Mb/s et ce, jusqu au téléphone sur le bureau de chaque responsable de service. Pour ce seul engagement, ce sont plus de 100 télématiciens du bat aide cdmt 10 qui ont travaillé durant 15 jours, pour certains sans congé le week-end. Il faut mentionner en outre l engagement, conformément à la doctrine, de la cp ondi 16/2 forte de plus de 150 hommes, pour la densification du réseau fixe par des «nœuds» ondi; l ensemble du réseau dépendant de la cellule d'engagement aide au commandement au niveau armée (JEF). Les connaissances techniques des hommes sur le terrain auront parfois été indispensables au bon fonctionnement des appareils. Pour le lt col EMG François Danthe, «c est dans ces cas de figure que l armée de milice prend tout son sens». Autres appuis Ce sont aussi des services dans les domaines circulation, transports et informatique que plus d une centaine d autres hommes du bataillon ont rendus durant cette période. Une soixantaine de véhicules de toutes catégories ont été mis à disposition de l organisation, avec chauffeur pour la plupart. Des effectifs ont aussi assuré la circulation aux points critiques ou encore monté et exploité des installations informatiques pour la conduite de la course. Photos: Capitaine Laurent Perrier

16 16 Continuer à assurer les arrières Si près de 200 hommes étaient ainsi engagés directement au profit de la PdG 06, il restait quelque 300 militaires sur le dispositif du CR, à savoir entre Dailly, Evionnaz, Chamoson et Vernayaz. Ceux-ci ont assuré les arrières et constitué une réserve tout en continuant à s instruire sur des thèmes tels que la SE 430 ou le service de garde. Après un engagement très riche en souvenirs pour beaucoup, il a fallu préparer le retour des détachements, le contrôle d un important matériel technique, pour enfin arriver à la remise de l étendard à Saillon, face à la vigne à Farinet et avec la présence remarquée de la fanfare de la br inf mont 10. commutateur mobile sur le premier poste de la PdG. Le sgt Zufferey donne ses premiers ordres pour la répartition des postes. Nous prenons contact avec les sgtm de la cp de service tessinoise fus mont 30/1. Aucun problème: les hommes de la section sont très satisfaits par les prestations des «Tessinois». Surtout celles de leur chef de cuisine qui leur concocte d excellentes petites spécialités. Jeudi soir, les fournitures télématiques sont installées dans leur quasi intégralité (95%). Vendredi 21 avril, les commutateurs sont configurés et l alignement sur les relais de la cp ondi 16/2 est réalisé. Nous installons plusieurs téléphones dans le PC pour les médecins ou la météo, puis le bureau du commandant de la course, le brigadier Marius Robyr. La section entame un montage de ligne acrobatique dans le secteur de la gare en passant de balcon en balcon avec des bobines de fibres optiques et de F2e. Nous prenons de l avance sur nos travaux et nous anticipons les futurs besoins tels que les cabines de speaker et de départ. La section envisage le week-end avec sérénité et profite de quelques abonnements de remontées mécaniques offerts pour partir à la découverte des cimes. miers concurrents s élancent à 22h00. L ambiance est à son apogée dans la station jusqu à 1h00. Après une longue nuit de travail, la section est contente de son engagement: toutes les communications GSM de Swisscom passent par notre réseau d ondes dirigées. Vendredi 28 avril, après un jour de repos, nous voyons arriver des patrouilleurs de tous les pays: des militaires allemands, français, belges, slovènes, italiens ainsi que de nombreux civils. A nouveau le rituel du départ impose son rythme et la tension monte. De 22h00 à 2h30, les patrouilles s élancent à l assaut des sommets. Samedi 29 avril, nous attendons l ordre de démontage qui arrive vers 17h00. A 20h00, nous annonçons le matériel complet. Dimanche 30 avril, après une bonne nuit de repos, nous quittons Zermatt à 9h00 pour rentrer dans nos cantonnements de plaine, l esprit plein de souvenirs et d espoir: rendez-vous peut-être dans deux ans pour une nouvelle PdG? Remise de l étendard à Saillon Le journal de bord du premier-lieutenant Samir Segouali durant la PdG Jeudi 20 avril, diane à 4h45! Les hommes de la section prennent leur petit-déjeuner et rassemblent leur paquetage ainsi que le matériel secret. Les véhicules ont été chargés hier. Nous pouvons donc partir pour Zermatt. Le rendezvous à Täsch avec le chef tm de la région, le lt col Murmann, est fixé à 10h00. Une fois sur place, le sgt Stadelmann se dirige avec son groupe en direction de Staffel pour installer un petit Lundi 24 avril, le responsable de la cellule info nous demande des lignes supplémentaires pour la mise en œuvre d antenne WIFI et de webcams. Mardi 25 avril, journée de garde et des derniers contrôles. Mercredi 26 avril, le grand jour. Le temps est couvert, mais nous voyons arriver les patrouilles pour le contrôle matériel. A 17h00, le commandant de la course fait son discours et annonce que le départ aura lieu comme prévu. A 20h00, la section est sur la ligne de départ. Les pre- Montage d une ligne à Verbier

17 ARMEE actualités Patrouille des Glaciers 17 La Patrouille des Glaciers Un véritable défi militaire La Patrouille des Glaciers (PDG) est habituellement nommée la course de tous les superlatifs. Cette épreuve de haute montagne est un réel défi non seulement pour les coureurs, mais également pour le commandement de compétition et les troupes qui lui sont subordonnées. Après la suppression de l instruction alpine, cette course est une occasion exceptionnelle pour les soldats et les cadres de tester leurs aptitudes physiques et psychiques dans des conditions climatiques et météorologiques parfois extrêmes. Tout selon la devise: «Celui qui s en sort ici, s en sortira dans toutes les autres situations difficiles». Lt col Stefan Wyer, commandement PDG Grâce à la base aérienne à proximité, le commandement de la Patrouille des Glaciers dispose des compétences et du savoir-faire requis pour l organisation d une course dans un paysage aussi vertigineux. En effet, le transport de personnes et de matériel destiné aux besoins divers et au service de sauvetage serait impensable sans hélicoptères. Vingt guides de montagne se partagent la responsabilité des 13 postes de contrôle de la Patrouille des Glaciers, entre Zermatt et Verbier. Ils sont secondés par 75 spécialistes de la montagne issus du Centre de compétences de l instruction en montagne d Andermatt. Durant cette course à skis exceptionnelle, la sécurité est le maître-mot. Une matrice de décisions sophistiquée permettant de détecter prématurément les dangers liés à la neige, à la glace, aux chutes de pierre, aux crevasses et aux intempéries a été conçue. Les pentes particulièrement propices aux avalanches sont sécurisées. Six spécialistes d avalanche de l armée ainsi que 15 conducteurs de chiens d'avalanche complètent l équipe de sécurité. Par ailleurs le commandement de compétition collabore étroitement avec Air Glaciers et Air Zermatt. Les troupes en CR sont également engagées. Cette année, le bataillon d infanterie de montagne tessinois 30 met à disposition des conducteurs, des ordonnances de bureau, des équipes de cuisine, du personnel de surveillance et même des interprètes. Près de 90 militaires spécialistes de la montagne sont engagés sur les différents postes du parcours.

18 18 Les conditions extrêmes de la Patrouille des Glaciers sont difficiles pour tous les participants, même pour les sportifs de très haut niveau. Heureusement, il n y a pas eu d accident majeur jusqu ici, excepté la chute mortelle dans une crevasse de la patrouille de tête en Pour continuer à parer à toute éventualité, l organisation de la course prévoit 35 médecins, dont au moins un par poste de contrôle, 30 infirmiers, des physiothérapeutes et du personnel sanitaire. Ils sont équipés pour remédier aux risques quotidiens tels que l épuisement, les gelures, les contusions et les entorses, et pour intervenir lors d incidents de plus grande ampleur tels que les chutes dans des crevasses ou les avalanches. Par ailleurs, la compagnie sanitaire 44/I exploite un container sanitaire à Arolla et un autre à Verbier ainsi qu un poste de premiers secours au poste Schönbiel (au-dessus de Zermatt). Les spécialistes du bataillon d aide au commandement 10, en particulier les informaticiens, font également partie des militaires qui accomplissent leur cours de répétition durant la Patrouille des Glaciers. Ils doivent non seulement connecter les trois bases (Zermatt, Arolla et Verbier), mais également les postes situés plus haut sur le parcours. L installation de la liaison internet à Tête Blanche (3600 mètres) et à Rosablanche (3100 mètres) est particulièrement difficile. Le travail du bataillon accompli lors de courses ordinaires devient un véritable défi militaire lors de la Patrouille des Glaciers. Depuis 1986, année où la course a dû être interrompue à cause d une tempête de neige inattendue, les météorologues sont les personnes sur lesquelles reposent tous les espoirs, surtout lorsque le temps s annonce problématique. Tout au long du parcours, ils doivent tenir compte de trois microclimats différents. Cette année, six spécialistes de la météo de l armée étaient engagés pour accomplir cette tâche extrêmement délicate.

19 ARMEE actualités Fanfare br inf mont Mission musicale remplie! Sdt Marc Valloton La fanfare de la Brigade d infanterie de montagne 10 était en cours de répétition du 18 avril au 5 mai Elle a donné quatre grands concerts de gala en Suisse romande, à St-Maurice, siège du cdmt de brigade, Neuchâtel, Yverdon et Broc. Rencontre avec les 80 musiciens et tambours, essentiellement valaisans et fribourgeois, qui composent cette «arme» traditionnellement un peu à part. Afin de mettre au point le programme des différentes soirées, les 80 musiciens, provenant en majorité des cantons du Valais et Fribourg, ont répété quotidiennement durant plusieurs heures au cours des deux premières semaines du CR, répartis en deux ensembles «brass-band». L'organisation de ces répétitions ne fut pas de tout repos: une des formations étant engagée pour la Patrouille des Glaciers, elle dut trouver des plages de répétitions entre les manifestations et déplacements inhérents à une présence musicale en différents points de la fameuse course. L'autre brass, stationné sur la place d'armes de Bressonnaz (Moudon), a répété son programme tout en assurant les engagements militaires planifiés sur le plan national. Pour la plupart amateurs, les musiciens disposent néanmoins tous d un excellent niveau. Ces ensembles de cuivres situent le haut degré de performance de notre armée de milice, cela également dans le domaine musical. De plus, ils assurent, comme tous les autres orchestres militaires suisses, leur rôle d ambassadeur culturel d excellence en assurant la qualité des contacts avec le public et la collectivité. Lors des écoles de recrues ou des cours de répétition, les orchestres de la Musique militaire suisse se distinguent par leur polyvalence, leurs qualités musicales et techniques ainsi que leur capacité à enthousiasmer le public. Apothéose musicale d'un CR, les quatre concerts donnés en Suisse romande par les brass-bands de la brigade n ont pas manqué de remplir à nouveau cette mission. Tradition et modernité s'alternent à merveille lors des prestations dirigées par les jeunes lieutenants Jacques-Alain Frank de Colombier (NE) et Gaétan Maret de Saxon (VS). Citons pêle-mêle Marignan de Jean Daetwyler et Général Guisan de Stefan Jaeggi pour les marches, Hymn of the Highlands de Philipp Sparke et Windows of the world de Peter Graham pour les grandes œuvres. Sans oublier les belles musiques de films que sont The Rock et Pearl Harbor de Hans Zimmer, le célèbre Bohemian Rhapsody de Freddy Mercury et enfin Rhapsody in Blue de Georges Gershwin avec en soliste invité le pianiste Antoine Françoise. Photos: Major Henri Favre Fanfare br inf mont 10, concert du 3 mai 2006 à Broc

20 20 Impressions de trois soldats de la Fanfare, recueillies le vendredi 21 octobre, à la fin de la première semaine du cours de répétition 2005 qui s était déroulé du 17 octobre au 4 novembre à Marly (FR) Jérôme Python 29 ans, alto, employé de banque, Arconciel (FR) «Avec l arrivée de plusieurs jeunes dans les cadres, dont notre directeur, la dynamique est bonne. Même si cela reste très militaire, tout le monde tire à la même corde. Il y a un bon esprit de groupe, et personne ne met les pieds contre le mur simplement parce que nous effectuons un service militaire. Par rapport aux autres cours de répétition, je trouve très bien que la fanfare soit indépendante, séparée du reste de la brigade. Nous ne payons ainsi pas pour les problèmes issus d autres compagnies, et, par exemple, nous ne nous faisons plus siffler par les fusiliers lorsque nous passons en car devant eux... Question subsistance, je trouve que les plats sont excellents. Quant aux logements, cela reste des dortoirs, et il y fait d ailleurs plutôt froid.» Séraphin Clément 31 ans, euphonium, agriculteur, Champéry (VS) Tambours et cuivres composent la fanfare «J effectue mon dernier cours de répétition - je termine le 27 octobre -, mais je dois dire que celui-ci est bien planifié. Concernant la nourriture et les logements, je n ai rien à redire. Durant la première semaine, les repas ont été de très bonne qualité. Les dortoirs étaient régulièrement nettoyés, et l intérieur de l abri PC a été boisé, si bien que l on n avait pas l impression d être sous terre, mais plutôt dans un carnotzet. A propos de la discipline militaire, j estime qu il en faut un minimum pour bien travailler. Ça ne me pèse donc pas. Du point de vue musical, je regrette beaucoup que, pour ce cours, la fanfare ait été séparée en deux formations, l une jouant les pièces difficiles et l autre se contentant des pièces plus légères. Etant dans la deuxième, je n ai pas trouvé cette situation très gratifiante. Mais cela m a tout de même fait plaisir de rejouer de mon instrument. Par rapport à mon occupation professionnelle, il y a évidemment des dates qui conviennent mieux que d autres pour effectuer un cours de répétition. Mais en octobre, c est parfait. D ailleurs, j ai apprécié la souplesse de l encadrement qui, lors des autres années durant lesquelles le CR tombait en été, m a permis d effectuer mon service à un autre moment. Mon meilleur souvenir de ces années à la fanfare militaire? Certains concerts de haute tenue, comme ceux du CR De plus, l ambiance a toujours été agréable. Et le pire? Bon, je n irai pas jusqu à dire que l armée va me manquer, mais je n ai pas trouvé de raison particulière de me plaindre. Même mes vieux souliers (d anciennes BS bien rigides, ndlr.) ne me font pas mal» Xavier Fellay 24 ans, alto, avocat stagiaire, Orsières (VS) «Le cours de répétition est bien organisé. Du point de vue musical, je trouve le niveau bon, et les musiciens se donnent sérieusement de la peine en répétition. Le choix des pièces est tout à fait au niveau que l on est censé atteindre dans une fanfare militaire, mais je crains que les jouer avec 60 musiciens ne donne finalement pas un résultat très léger. Quant à notre directeur, il est un peu jeune (20 ans, ndlr.), mais il se débrouille très bien. Concernant l intendance, nous avons eu le plaisir de retrouver le luxe incomparable d un abri PC, toujours très agréable Mais la nourriture et le ravitaillement sont d excellente facture. Par contre, au sujet de l aspect purement militaire, je trouverais bien que l on puisse s économiser les appels du matin, afin de ne pas avoir l impression de retourner à l école de recrue. Mais sinon, c est tout à fait acceptable. De même, je souhaiterais que l on mette davantage l accent sur la musique, sur la recherche d une meilleure musicalité, et qu on passe moins de temps à étudier des marches ou préparer des cérémonies militaires.»