HORUS. Development Finance DIRECTION DE LA MICROFINANCE ÉTUDE DE FAISABILITÉ PROJET MOBILE BANKING MUTUALISÉ RAPPORT D ÉTUDE DE FAISABILITÉ
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- Léonard Brousseau
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1 HORUS Development Finance DIRECTION DE LA MICROFINANCE ÉTUDE DE FAISABILITÉ PROJET MOBILE BANKING MUTUALISÉ RAPPORT D ÉTUDE DE FAISABILITÉ Mars rue La Fayette PARIS Tél Fax contact@horus-df.com
2 Étude de Faisabilité Mobile Banking S O M M A I R E INTRODUCTION PRÉSENTATION DU CONCEPT DE MOBILE BANKING RAPPEL DÉFINITIONS INTÉRÊTS DU MOBILE BANKING EN MICROFINANCE CONTEXTE GLOBAL ENVIRONNEMENT LE SÉNÉGAL SECTEUR FINANCIER SECTEUR DES TÉLÉCOMMUNICATIONS AU SÉNÉGAL À MI ENVIRONNEMENT RÉGLEMENTAIRE TECHNOLOGIES MOBILES UTILISABLES AU SÉNÉGAL LE MOBILE BANKING AU SÉNÉGAL DEMANDE POTENTIELLE OFFRE DE MOBILE BANKING LIMITES DE L IMPACT DES INITIATIVES EN COURS LE PROJET MOBILE BANKING MUTUALISÉ FINALITÉ OBJECTIFS SPÉCIFIQUES PÉRIMÈTRE DU PROJET MOBILE BANKING MUTUALISÉ COMPLÉMENTARITÉ ET ARTICULATION AVEC LES INITIATIVES MB EN COURS RÔLE ET ORGANISATION DES ACTEURS DU PROJET DISPOSITIF INSTITUTIONNEL D ENSEMBLE DU PROJET RÔLE ET ORGANISATION DU COMITÉ DE PILOTAGE RÔLE ET ORGANISATION DE L UNITÉ DE GESTION RÔLE, PÉRENNITÉ ET ORGANISATION DE L OPÉRATEUR MOBILE BANKING... 79
3 Étude de Faisabilité Mobile Banking 4. L OPÉRATEUR MOBILE BANKING DESCRIPTION DETAILLÉE PARTENAIRES CLIENTS FINAUX IF ADHÉRENTES RÉSEAU DE L OPÉRATEUR MB AUTRES PARTENAIRES DE L OPÉRATEUR MB MARCHÉ ET SERVICES SYNTHÈSE DE L OFFRE DE SERVICES ET DES PUBLICS CIBLES DESCRIPTION DES SERVICES VOLUME ET MONTANT DE TRANSACTION TARIFICATION DES SERVICES MOBILE BANKING PLATEFORME DE SERVICES MOBILE BANKING ET INFRASTRUCTURES CHOIX DE LA TECHNOLOGIE MOBILE BANKING ARCHITECTURE GLOBALE ET LIAISONS HÉBERGEMENT DE LA PLATE-FORME FONCTIONNALITÉS DE LA PLATE-FORME APPUI À LA MISE À NIVEAU DES SIG DES IF PARTENAIRES ORGANISATION ET ÉQUIPES DE L OMB PROCESSUS CONTRACTUELS SUPERVISION PROJECTIONS D ACTIVITÉS ET FINANCIÈRES COÛT DU PROJET ET PLAN DE FINANCEMENT COÛT DE L ÉQUIPE GESTIONNAIRE COÛT DU DISPOSITIF D ACCOMPAGNEMENT BESOIN EN SUBVENTIONS DE L OMB SUBVENTIONS D INCITATION AUX IF, AGENTS, MARCHANDS ET CLIENTS COÛT TOTAL DU PROJET
4 Étude de Faisabilité Mobile Banking 7. CALENDRIER DU PROJET LISTE DES DOCUMENTS ANNEXES ANNEXE 1 : LISTE DES PERSONNES RENCONTRÉES ANNEXE 2 : LISTE DES DOCUMENTS COLLECTES ANNEXE 3 : INDICATEURS DU SECTEUR BANCAIRE ANNEXE 7 : CADRE LOGIQUE DU PROJET MOBILE BANKING MUTUALISÉ Les annexes 4, 5 et 6 sont dans des documents séparés.
5 Étude de Faisabilité Mobile Banking / 1 LISTE DES ACRONYMES ACDI ADIE ANSD ACEP APBEF AP/SFD ARTP BAfD BCEAO CAURIE CDMA CEDEAO CENTIF CGAP CIF CMS CNC CNCAS CONOBAFI CRAMPE CTB CVEC DFID DCEF DDI DID Agence Canadienne de Développement International Agence de l'informatique de l'etat Agence Nationale de La Statistique et de la Démographie Alliance de Crédit et d épargne pour la Production Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers Association Professionnelle des SFD Agence de Régulation des Télécommunications et des Postes Banque Africaine de Développement Banque Centrale des États de l Afrique de l Ouest Caisse Autonome pour le Renforcement des Initiatives Économiques par la Micro Finance Code Division Multiple Access (technologie mobile) Communauté Economique des Etats d Afrique de l Ouest Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières Consultative Group to Assist the Poor. (Groupe consultatif d assistance aux pauvres) Centre d Innovations Financières (devenue Confédération des Institutions Financières) Crédit Mutuel du Sénégal Conseil National de Concertation Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal Comité Ouest Africain d Organisation et de Normalisation Bancaire et Financière Centre de Recherche et d Appui à la Micro et Petite Entreprise Coopération technique Belge Caisses villageoises d épargne et de crédit Department for International Development (ministère britannique du Développement international) Direction de la Coopération Economique et Financière Direction de la Dette et de l Investissement Développement International Desjardins DMC Direction de la Monnaie et du Crédit DMF DRS FENU FONGS GIABA GEC Direction de la Microfinance Direction de la Réglementation et de la Supervision Fonds d Équipements des Nations Unies Fédération des Organisations Non Gouvernementales du Sénégal Groupe Intergouvernemental d Action contre le Blanchiment en Afrique Groupements d Épargne et de Crédit
6 Étude de Faisabilité Mobile Banking / 2 GIM-UEMOA IF IMF ISP ou FAI Groupement Interbancaire Monétique de l UEMOA Institution financière Institution de Microfinance Internet Service Provider Fournisseur d Accès à Internet ITU ou UIT International Telecommunication Union - Union Internationale des Télécommunications KfW LBA/CFT LBC LPS MB MEC MFSAEFMFPE MPME OMB ONG PADEC Kreditanstalt für Wiederaufbau Lutte contre le Blanchiment d Argent et le Financement du Terrorisme Lutte contre le Blanchiment de Capitaux Lettre de Politique Sectorielle Mobile Banking Mutuelle d Épargne et de Crédit Ministère de la Famille de la Sécurité alimentaire de l'entreprenariat féminin de la Micro finance et de la Petite Enfance de la République du Sénégal Micro, Petites et Moyenne Entreprise Opérateur Mobile Banking Organisme Non Gouvernemental Projet d appui au Développement Économique en Casamance PADEMAS Programme de Développement des Marchés Agricoles et agro alimentaires du Sénégal PALPS PAMECAS PAMIF PARMEC PDV PDA PEJU PME PNUD REMECU RTC SA SAFIR-PROMER SSCC SFD SIG SMS SSCC Programme d Appui à la Lettre de Politique Sectorielle Union des mutuelles du Partenariat pour la Mobilisation de l Épargne et le Crédit au Sénégal Programme d Appui à la Microfinance Programme d Appui à la Réglementation des Mutuelles d Épargne et de Crédit Point de vente Personal Digital Assistant Promotion de l'emploi des Jeunes en Milieu Urbain Petites et Moyenne Entreprise Programme des Nations Unies pour le Développement Réseau de Mutuelles d Épargne et de Crédit Réseau Téléphonique Commutée Société Anonyme Service d Appui à la Finance Rurale du PROMER Structures Sous Convention Cadre Système Financier Décentralisé Système d Information de Gestion Short Message Service Structure Signataire Convention Cadre
7 Étude de Faisabilité Mobile Banking / 3 STA STK SU TELCO TPE UE UEMOA UMOA U-IMECEC UMEC UMF UM-PAMECAS USAID USSD Société de Transfert d Argent Sim Tool Kit Service Universel (téléphone) Opérateur de Télécommunications Terminal de Paiement Electronique Union Européenne Union Économique et Monétaire Ouest Africaine Union Monétaire de l Ouest de l Afrique Union des Institutions Mutualistes Communautaires d épargne et de Crédit Union des Mutuelle d Épargne et de Crédit de la région de Sédhiou. Union des Mutuelles Financières Union des Mutuelles de PAMECAS United States Agency for International Development Unstructured Supplementary Service Data
8 Étude de Faisabilité Mobile Banking / 4 INTRODUCTION CONTEXTE DE L ÉTUDE Les systèmes financiers de proximité (systèmes financiers décentralisés SFD ou institutions de microfinance, IMF) sont bien développés au Sénégal, ce qui permet une assez bonne couverture des besoins de financement des micro et petites entreprises (MPE), à l exception toutefois de certains types de besoins tels que le financement des investissements à moyen terme. Mais l un des points faibles des systèmes financiers décentralisés au Sénégal réside dans le développement comparativement faible de leur réseau en milieu rural, ce qui constitue un obstacle au développement des activités économiques dans ces zones. De nombreux SFD envisagent d avoir recours à des solutions à fort contenu technologique pour développer de nouveaux services et/ou atteindre de nouveaux clients. Même si les expériences ne sont pas encore très développées, il apparaît notamment que l utilisation du téléphone portable pour effectuer des transactions financières (informations sur le compte, dépôts, remboursements, transferts d argent, etc.) présente de nombreux avantages aussi bien pour l institution financière que pour le client. Sur ce plan, le recours à de telles solutions apparaît comme un moyen efficace pour renforcer l inclusion financière et permettre un accès du plus grand nombre à des services financiers de qualité, tout en assurant aux institutions financières d être plus efficientes. Mais à l heure actuelle, la plupart des SFD ne possèdent pas les capacités financières et l expertise technique pour mettre en place des projets opérationnels dans ce domaine. La Coopération Financière sénégalo allemande accompagne le renforcement du secteur financier depuis 2005 à travers son engagement «Promotion de l Emploi des Jeunes en Milieu Urbain» (PEJU), dont l objectif est de renforcer le potentiel du secteur privé, notamment des MPE/PME (formelles et informelles), à travers l amélioration de leur accès à des services financiers adaptés, efficacement mis à leur disposition par des intermédiaires financiers performants. Les intérêts et remboursements des fonds mis à disposition par le programme à trois IMF sont utilisés par le Ministère des Finances du Sénégal pour financer des «mesures particulièrement dignes d encouragement dans le cadre de la stratégie sectorielle de la microfinance». Le financement de la présente étude s inscrit dans ce cadre.
9 Étude de Faisabilité Mobile Banking / 5 OBJECTIFS DE L ÉTUDE DE FAISABILITÉ Le présent rapport d étude de faisabilité du Projet Mobile Banking Mutualisé constitue le deuxième livrable d une «étude de faisabilité mobile banking» commanditée par la Direction de la Microfinance, avec l appui de la Coopération allemande. Le premier livrable est une étude d opportunité et un document «aide mémoire» associé. Le Ministère des Finances du Sénégal et la Coopération Financière allemande ont souhaité diligenter une étude pour analyser dans quelle mesure cette dernière pourrait, dans le cadre de son futur programme évoqué plus haut, contribuer au lancement d un projet de développement de nouveaux canaux de distribution de services financiers, notamment par l utilisation des nouvelles technologies de l information et de la communication (NTIC). Un tel projet doit permettre de faciliter l accès aux services financiers aux populations qui en sont exclues, notamment dans les zones rurales et contribuer ainsi à atteindre l objectif global de la Lettre de Politique Sectorielle Microfinance, qui est de «favoriser l accès à des services de microfinance viables et durables à une majorité de ménages pauvres ou à faibles revenus et des micro entrepreneurs sur l ensemble du territoire d ici à 2015, grâce à des SFD viables s intégrant dans le système financier national». Les objectifs de cette étude de faisabilité étaient les suivants : Analyser les contraintes au développement de services financiers à destination des clients en zone rurale au Sénégal. Identifier et étudier les différents dispositifs ayant recours aux nouvelles technologies de l information et de la communication qui pourraient être mis en place pour contribuer à l amélioration de l offre de services financiers, en particulier dans les zones rurales. Pour contribuer au développement du système financier dans son ensemble, ces dispositifs devraient être ouverts à : tous les acteurs du secteur financier qui le souhaitent (banques, SFD) ; tous les clients des institutions financières couverts par un réseau de téléphonie mobile, quel que soit leur opérateur et les caractéristiques de leur équipement Faire une analyse comparative et étudier la faisabilité technique d un des dispositifs identifiés.
10 Étude de Faisabilité Mobile Banking / 6 CONCLUSIONS DE L ÉTUDE D OPPORTUNITÉ L étude d opportunité a étudié deux scenarii pour la mise en œuvre d un projet multiinstitutions et multi-opérateurs, avec l objectif de faciliter l accès aux services financiers aux populations qui en sont exclues, notamment dans les zones rurales : Un scénario «Porte-monnaie électronique», qui s appuierait sur des produits existants afin de démarrer rapidement, et dont on organiserait ensuite l évolution vers la cible. Un scénario «Plate-forme Mobile Banking (MB) pour les SFD et banques», qui consiste à construire dès le démarrage un outil et un réseau conformes à la cible. Scénario 1 : «Porte-monnaie électronique» Banques et SFD SIG Dispositif Orange Money SIG Agent Client IF Sonatel Tigo Expresso SU Non Client IF Scénario 2 : «Plate-forme MB pour les IF» Banques et SFD Dispositif Plate forme MB SIG Agent Client IF Sonatel Tigo Expresso SU Non Client IF
11 Étude de Faisabilité Mobile Banking / 7 Les forces, opportunités, faiblesses et menaces (SWOT) de chaque scénario ont été étudiées, avec les différents partenaires concernés par le projet, notamment au cours d ateliers de restitution et d entretiens individuels. Ce travail collaboratif a permis de retenir le scénario «Plate-forme MB pour les SFD et banques».
12 Étude de Faisabilité Mobile Banking / 8 MÉTHODOLOGIE DE L ÉTUDE DE FAISABILITÉ Sur la base des travaux et conclusion de l étude d opportunité, la deuxième phase de l étude a consisté à approfondir la faisabilité d un dispositif de mobile banking ouvert à l ensemble des acteurs : étude des besoins des SFD, des banques et des clients finaux ; étude de faisabilité opérationnelle (construction d un réseau d agents et marchands, relations avec les différents acteurs ) ; étude de faisabilité technique ; étude règlementaire et juridique ; étude financière avec, le cas échéant, un plan d affaires accompagné de projections financières, pour une entité qui gérerait des services communs aux autres entités faisant partie du système de distribution. Ces travaux ont été menés en : impliquant les acteurs potentiellement concernés par le Projet : après l étude d opportunité, trois missions au Sénégal ont été consacrées à des entretiens individuels de réflexion et collecte d information, à un atelier de travail avec les SFD organisé avec le support de l AP/SFD, une séance de restitution des travaux. De nombreux échanges à distance ont également permis d approfondir les études ; étudiant les offres Mobile Banking actuellement déployées dans le monde, même si aujourd hui il n existe pas d offre comparable de type multi-opérateurs et multiinstitutions. La liste des personnes rencontrées et interviewées pendant l ensemble de l étude est jointe en annexe 1.
13 Étude de Faisabilité Mobile Banking / 9 COMPOSITION DU PRÉSENT RAPPORT Le présent rapport est composé de 7 chapitres, en plus de cette introduction, et de 7 annexes. 7 chapitres : Présentation du concept de Mobile Banking Rappel Environnement Le projet Mobile Banking Mutualisé L Opérateur Mobile Banking Projections d activités et financières du Projet Coût du projet et plan de financement Calendrier du Projet 7 annexes : Annexe 1 : Liste des personnes rencontrées / interviewées Annexe 2 : Liste des documents collectés Annexe 3 : Indicateurs du secteur financier au Sénégal Annexe 4 : Etude détaillée des technologies mobile utilisables au Sénégal Annexe 5 : Projections d activités et projections financières du Projet Annexe 6 : Etude de l environnement réglementaire Annexe 7 : Cadre logique du Projet
14 Étude de Faisabilité Mobile Banking / 10 SYNTHÈSE DU PROJET MOBILE BANKING MUTUALISÉ Le Projet est détaillé dans ce rapport et les annexes associées. Les éléments clés sont les suivants : Définition d un Projet Mobile Banking Mutualisé, c'est-à-dire : Permettant à toutes les Institutions Financières d offrir des services Mobile Banking et à l ensemble de leurs clients, quel que soit leur opérateur télécom. Permettant à chaque Sénégalais quel que soit son opérateur télécom, de réaliser un transfert d espèces (cash à cash). Cette orientation de mutualisation rend ce projet innovant et précurseur, les offres Mobile Banking existant dans le monde sont soit : Mono-IF et mono ou multi-telco. Sans lien avec les IF et mono-telco. Ce Projet est organisé, sur 5 ans, par une Unité de Gestion, en charge de : Piloter le Projet et en assurer la communication. Organiser, dans le cadre d un Partenariat Public-Privé, la sélection de l Opérateur Mobile Banking, notamment définir ses objectifs et moyens, répondant aux objectifs spécifiques du Projet, et dont la réalisation déclenchera l attribution de subventions. Définir les principes de subventions d incitation pour les autres acteurs, et dont la gestion est déléguée à l OMB. Suivre la mise en œuvre des moyens et l atteinte des objectifs ainsi que l affectation des subventions. Construire et mettre en œuvre un Dispositif d Accompagnement des SFD (SIG / Opérations MB) et des clients finaux (Sensibilisation, formation et information) ; ce dispositif est mis en œuvre en grande majorité par des programmes d appui promus par la DMF et financés par des PTF. Il contribue au développement des différentes offres Mobile Banking, l offre Mutualisée comme les offres mises en œuvre indépendamment par des SFD.
15 Étude de Faisabilité Mobile Banking / 11 L Opérateur Mobile Banking (OMB) est une société privée, en charge d assurer de façon pérenne une offre de services MB mutualisés. L OMB n émet pas de monnaie électronique, par principe pour ne pas se mettre en situation de concurrencer ses clients, les Institutions Financières. D une façon générale, il s interdira de délivrer en propre tout service qui pourrait être proposé avec la même efficacité par ses IF partenaires. Une offre de 15 services potentiels a été identifiée et a été particulièrement étudiée avec les SFD lors de l atelier de travail du 18 février : 1 service cash à cash ouvert à l ensemble des Sénégalais. 14 services destinés aux clients ayant un compte dépôt ou un crédit auprès d un SFD ou banque, ayant adhéré à l OMB. L OMB diffuse son offre via un réseau reconnu d agents et marchands sélectionnés et encadrés : 3 types d agents : indépendants, liés à un réseau, guichets d IF. 2 types de marchands : indépendants, liés à un réseau. Un acteur du réseau de proximité peut être marchand et agent. Les IF sont encouragées à être les promoteurs-garants des agents indépendants ; rôle assumé par le responsable de réseau pour les agents affiliés à un réseau. De même les IF sont encouragées à être les promoteurs des marchands indépendants ; rôle assumé par le responsable de réseau pour les marchands affiliés à un réseau. Les opérations MB, réalisées par les différents acteurs, sont pilotées, sécurisées et enregistrées par une plateforme technique MB sélectionnée et mise en place par l OMB. Cette plateforme repose sur une infrastructure solide et est interfacée avec les systèmes des Opérateurs Télécom et ceux des IF adhérentes.
16 Étude de Faisabilité Mobile Banking / PRÉSENTATION DU CONCEPT DE MOBILE BANKING RAPPEL 1.1. DÉFINITIONS (1) La «banque à distance» est définie comme l offre de services financiers en dehors des guichets «bancaires» traditionnels (agences bancaires, guichets des IMF ). Cette offre est souvent effectuée par l intermédiaire d agents (commerçants détaillants par exemple) et elle nécessite des NTIC pour la transmission des détails relatifs aux opérations : en général, des terminaux points de vente (PDV) équipés d'un lecteur de carte et /ou des téléphones portables. Le développement de la banque à distance se fait à ce jour essentiellement par des modèles et formules axées sur l usage de la téléphonie mobile. Mais d autres modes de prestation de services bancaires à distance suscitent également un intérêt grandissant dans certains pays, notamment ceux dotés d un environnement commercial plus développé (chaines de magasins, nombreux locaux commerciaux en «dur»). Des études du CGAP citent notamment l expérience des banques brésiliennes qui ont constitué un réseau de plus de «correspondants bancaires» : bureaux de poste, points de vente de billets de loterie et commerces locaux équipés de terminaux de paiement électronique (TPE) à lecteur de cartes et de codes barre. (2) La banque à distance peut être additive ou transformationnelle. Elle est additive lorsqu elle se borne à élargir la gamme de choix existants ou accroît la commodité de la clientèle actuelle des établissements financiers traditionnels ; elle est transformationnelle lorsqu elle touche des clients qui n auraient jamais pu être desservis par les services financiers traditionnels offerts par les «agences bancaires» (définitions du CGAP ; le terme «d agence bancaire» doit être compris au sens large). Compte tenu du défi à relever au Sénégal, à savoir faciliter l accès aux services financiers à une population défavorisée, notamment en zones rurales, la présente étude d opportunité porte sur le développement de dispositifs à même de favoriser la «banque à distance transformationnelle».
17 Étude de Faisabilité Mobile Banking / 13 (3) Le mobile banking est l utilisation du téléphone portable («mobile phone») pour fournir des services financiers : Échanges d informations financières. Transactions financières. Le concept de mobile banking est étroitement associé à celui de «banque à distance». Les services financiers appuyés sur le téléphone portable peuvent être : Des échanges d informations financières : qu elles soient initiées par l institution financière (alerte d échéance de prêt, offres commerciales, confirmation d opération), ou par le client (consultation de solde, demande de relevé, configuration). Des transactions financières : qu il s agisse de dépôts, de retraits, ou de virements, transferts et paiements (en espèces, de compte à compte, entre clients, ou entre non-clients) INTÉRÊTS DU MOBILE BANKING EN MICROFINANCE (1) Le mobile banking est basé sur l idée d utiliser en microfinance un moyen de communication, le téléphone portable, qui s est très fortement répandu ces dernières années, pour : faciliter l accès aux services financiers des populations non bancarisées ; diversifier et améliorer l offre de services financiers auprès de la clientèle actuelle ; réduire les coûts de transaction pour les clients comme pour les institutions financières dans les zones éloignées ; sécuriser les transactions financières dans des contextes, notamment ruraux, où les autres moyens de communication (connexions internet, lignes de téléphonie fixe, etc.) sont inopérants et ne permettent pas de lien en continu (et donc de suivi) vers les systèmes d information et de gestion des institutions financières. La forte pénétration de la téléphonie cellulaire fait de cet outil technologique un véhicule particulièrement intéressant pour atteindre une population et des zones géographiques n ayant pas ou peu accès à des services financiers de base, mais où l usage de la téléphonie mobile est maintenant très répandu.
18 Étude de Faisabilité Mobile Banking / 14 Tableau 1 : Evolution du taux de pénétration du téléphone portable (Source : Wireless Intelligence) Cette pénétration du téléphone mobile est sans commune mesure avec les autres canaux de distribution de services financiers. Au niveau mondial, on peut estimer qu il y a agences bancaires, environ 1 millions de DAB-GAB et 3,5 milliards de téléphones mobiles (source CGAP ; données : GSMA et autres sources statistiques). Points de présence ~3.5 M Estimation au niveau mondial ~28m 250k 500k 665k ~1m Western Union Agences Bancaires Bureaux de Poste DAB-GAB TPE Téléphones Mobiles (2) Un autre enjeu majeur de la «banque à distance» est de pouvoir réduire les coûts d infrastructure. Ce point est particulièrement important en microfinance, où la faible valeur unitaire des transactions financières obère la rentabilité d investissements en locaux et équipements coûteux. Cela est encore plus vrai dans des zones géographiques où la densité de population est plus faible, la demande solvable plus ténue et où par
19 Étude de Faisabilité Mobile Banking / 15 conséquent la modestie des transactions unitaires ne peut être compensée par un «effet volume» suffisant. Logique de réduction des coûts de l infrastucture Agence Classique $250,000 Guichet commerce $50,000 DAB/ GAB $10,000 Agent avec TPE $2,000 Agent avec mobile $400 Pas d agent cashless $0 Source: CGAP 11 (3) Le mobile banking apporte au client proximité, commodité et sécurité. Du point de vue du client, le mobile banking est à même d apporter les avantages suivants : une plus grande proximité du point de service lui permettant d effectuer les transactions les plus courantes (dépôts, retraits, transferts d argent), d où une économie de temps et de coût ; La commodité de pouvoir effectuer ces transactions auprès d agents de proximité locaux, qu il connaît mieux et avec lesquels il entretient par ailleurs d autres liens économiques et sociaux ; La sécurité d accéder à des services financiers par l intermédiaire d une entité régulée.
20 Étude de Faisabilité Mobile Banking / CONTEXTE GLOBAL (1) Bien que récentes, les expériences de mobile banking connaissent un essor spectaculaire dans certains pays du monde, et tout particulièrement certains systèmes initiés par des opérateurs téléphoniques proposant des services de transferts d argent. Les expériences les plus connues de mobile banking en microfinance dans le monde ont été à l initiative d opérateurs téléphoniques : on les nomme «telco-led». Parmi ces expériences, il convient de citer plus particulièrement : M-PESA au Kenya, dont l opérateur est Safaricom (Vodaphone). Le pilote fut lancé en octobre 2005 avec une aide publique de DFID. Le déploiement commercial démarra en mars A juin 2009 : 9000 agents de proximité, plus de 6 millions d utilisateurs inscrits (1 adulte sur 4) qui utilisent M-PESA essentiellement pour effectuer des transferts d argent domestiques et de l épargne sur porte monnaie électronique ; SMART Money (Smart Communications, en partenariat avec Banco de Oro) et GCash (Globe Telecom)) aux Philippines : 9 millions de clients inscrits (dont 3 millions actifs), 9000 agents au total. Le succès rencontré par ces initiatives d opérateurs téléphoniques peut s expliquer par de nombreux facteurs, le premier d entre eux étant que leurs initiateurs ont su identifier puis répondre à un des besoins majeurs des populations non ou mal bancarisée : celui de pouvoir effectuer des transferts d argent de façon sécurisée, à moindre coût que par les moyens formels (sociétés de transferts d argent) ou informels préexistants. Les opérateurs téléphoniques disposaient en effet d un certain nombre d atouts: une approche marketing particulièrement soucieuse de connaître et de répondre aux besoins d une clientèle qu il s agit d étendre et de fidéliser en dépit de très fortes pressions concurrentielles, le besoin de créer de nouveaux services à valeur ajoutée à même de compenser une baisse tendancielle du revenu moyen par client, la capacité organisationnelle et financière de déployer des projets innovants très rapidement, la maîtrise technologique du canal mobile. (2) Cependant, nombre d expériences sont à l initiative d institutions financières ou d opérateurs indépendants. De nombreux systèmes de mobile banking ont vu le jour à l initiative d institutions financières souhaitant améliorer la desserte de leur clientèle et étendre leur réseau. D autres expériences cherchent de façon plus résolue à atteindre une population non encore bancarisée. Un exemple célèbre est celui de WIZZIT, opéré par une société de
21 Étude de Faisabilité Mobile Banking / 17 prestation de services bancaires appartenant à la South African Bank of Athens, lancé en 2005, utilisé maintenant par plus de personnes. Le tableau 3 ci-dessous donne un aperçu de plusieurs de ces expériences de Mobile Banking. Nombre d entre elles ont été appuyées par le CGAP. Tableau 3 : Aperçu des principaux projets de Mobile banking (Source : CGAP) (3) Les systèmes de mobile banking peuvent être catégorisés selon qu ils suivent, en matière réglementaire, un modèle de base de type «bancaire» ou un modèle «nonbancaire». Des modèles hybrides se développent également. La différence essentielle entre les modèles dit «bancaires» ou «non-bancaires» ne réside pas dans la nature de l organisme qui est à l origine du système ou qui le pilote, mais dans la relation entre le client du mobile banking et l institution financière. Le CGAP résume ainsi les deux modèles (source Focus Note 43) : Dans le modèle bancaire, les clients ont une relation contractuelle directe avec une institution financière agréée et soumise au contrôle prudentiel via un compte de transaction ou d épargne, un prêt ou une combinaison d instruments, même si le client a parfois uniquement affaire avec les agents du ou des détaillant(s) retenus pour effectuer des transactions pour le compte de la banque (ainsi, même les transactions occasionnelles, telles qu une opération de paiement, sont effectuées par une institution financière). Dans le modèle non bancaire, les clients n ont pas de relation contractuelle directe avec une institution financière pleinement agréée et soumise au contrôle prudentiel. Ils s adressent plutôt à un détaillant, auquel ils versent un montant en espèces en échange d un enregistrement électronique de même valeur. Ce
22 Étude de Faisabilité Mobile Banking / 18 compte virtuel est enregistré sur le serveur d une institution non bancaire, tel qu un opérateur de téléphonie mobile ou un émetteur de cartes prépayées. Dans les deux cas, il y a nécessairement création de monnaie électronique détenue dans un porte-monnaie électronique (PME). Une fois que le client a noué une relation avec le prestataire non bancaire, il peut donner des ordres de virement au profit de tout membre du réseau et recevoir des paiements de n importe quel participant. Dans le cas d un système fondé sur un réseau de TPE et des cartes en plastique, le client se rend chez un détaillant participant chaque fois qu il veut effectuer une transaction. Dans le cas d un système fondé sur le téléphone mobile, le client ne se rend chez le détaillant que pour approvisionner son compte électronique [«cash-in»] ou reconvertir cette monnaie électronique en espèces [«cash-out»]. Il convient de noter que, même dans le «modèle non bancaire», les banques interviennent généralement dans le dispositif (l opérateur non bancaire place les fonds garantissant la monnaie électronique sur des comptes de dépôts de gros dans des banques commerciales agréées). Notons que la dichotomie entre modèle bancaire et non bancaire tend à s estomper, avec des systèmes qui tendent à combiner ces deux modèles. Des modèles «bancaires» cherchent de plus en plus à diversifier leurs offres de services et à gagner en efficacité en ouvrant leurs systèmes à d autres institutions financières que l institution d origine (mutualisation de moyens) et en développant des services de paiements ouverts à des non-clients. Des modèles «non-bancaires» cherchent à développer des partenariats avec des établissements financiers. Ainsi, le service GCash de Globe Telecom (qui propose des comptes virtuels prépayés aux abonnés de téléphonie mobile) travaille en partenariat avec les établissements membres de l Association des banques rurales des Philippines. Les clients peuvent faire un dépôt en espèces auprès d un agent de GCash pour approvisionner leur compte virtuel et utiliser ensuite leur téléphone mobile pour envoyer par SMS des ordres de remboursement de prêt, de dépôt, de retrait ou de transfert à partir d un compte d épargne. (4) Les technologies utilisées sont variées, un même système pouvant utiliser une combinaison de plusieurs d entre elles. Le mobile banking peut utiliser des technologies variées, allant du SMS (le plus «simple») au WAP (disponible sur peu de téléphones), en passant par exemple par l USSD (la technologie utilisée dans les menus de rechargement). Le choix des
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