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Les déerminans de la noncroissance économique en République Démocraique du Congo (19202000) Version provisoire pour commenaires Alber TCHETABAMPA* Résumé : Cee éude analyse de manière quaniaive les déerminans de la rappe de noncroissance de la RDC (19202000). Nous rouvons rois principaux résulas. Premièremen, l insuffisance de capial physique e humain lié à l éducaion ainsi que la leneur de progrès echnique semblen êre responsables de la rappe de noncroissance dans lesquelles la RDC rese bloquée depuis longemps. Deuxièmemen, un déséquilibre srucurel du rappor enre capial physique par êe (expansif) e capial humain par êe (sousdéveloppé). Ce déséquilibre empêche l assimilaion du progrès echnique exerne. Ce résula suggère donc que le décollage économique en RDC n a jamais eu lieu jusqu à présen. Enfin roisièmemen, la RDC une croissance négaive de la producivié globale des faceurs qui représene environ deux iers de la noncroissance du PIB par êe. Absrac: This sudy analyzes quaniaively he deerminans of he nongrowh economy rap in Democraic Republic of Congo (DRC) during period of 19202000. We find hree principals resuls. Firs, he insufficiency of physical and human capial ha corresponds o educaion and slow echnical progress are he cause of nongrowh economy rap. I impacs he economic sagnaion in DRC since long ime. Second, he srucural inequaliy beween physical capial per capia (expansive) and human capial per capia (under developed) impedes beer assimilaion of exernal echnical progress. This resul suggess ha he economic ransformaion in DRC has never been held ill now. Third, he negaive growh of oal produciviy facors represens approximaely wohirds of he nongrowh of GDP per capia. Mosclés : croissance, noncroissance, rappes à non croissance, sousdéveloppemen, capial physique, capial humain, progrès echnologique, RDC. *Cenre d Economie de la Sorbonne, Universié Paris 1, Email : alber.cheabampa@malix.univparis1.fr Maison des Sciences Économiques, 106112 boulevard de L'Hôpial, 75647 Paris Cedex 13 1

1. Inroducion Ce aricle raie des déerminans de la croissance économique de la République Démocraique du Congo (RDC) sur longue période à parir d un modèle SolowRomer. La RDC a enregisré selon le FMI, un aux de 6.5 pour cen de la croissance de son PIB réel en 2011 (conre 7.2 pour cen en 2010). Depuis dix ans la croissance semble êre redevenue, alors que pendan une cinquanaine d années le pays n avai pas connu de croissance sensible du revenu par êe. Les chiffres du ableau 1 donnen une idée de l éa de l économie après la seconde guerre mondiale. En 1950, le PIB réel par habian de la RDC s élevai à 570 dollars des EasUnis (au prix de 1950). Non seulemen il se siuai devan plusieurs pays, comme le Boswana, le Burkina Faso, le Cap Ver, la Guinée Equaoriale, la Chine, ec., mais il éai surou non loin derrière cerains pays en développemen qui son devenus désormais des pays émergens comme l Inde, la Thaïlande, Taiwan e la Corée du Sud. Le niveau du PIB par habian avan 1960 monre que la RDC éai proche à cee époque d avoir engagé son décollage économique. Le aux de croissance annuel moyen du PIB par habian de 1950 à 2011 perme d observer que le pays a vu son PIB par habian régresser relaivemen à de nombreux pays alors qu il avai un niveau de développemen honorable dans les années 1950. Pourquoi ce échec de croissance? Pays Tableau 1 : Comparaison inernaionale des indicaeurs économiques PIB par habian (dollars iner 1950) Croissance du PIB réel/hab*. 1920 1950 2000 19502000 19502008 Boswana 349 4 084 5,2 4,75 Burkina Faso 474 899 1,36 1,47 Cape Vere 450 1 776 2,94 3,31 Guinée Equaoriale 540 7 677 6,09 7,27 Guinée 303 591 1,38 1,29 Mali 457 894 1,48 1,71 Maurianie 464 1 085 1,88 1,94 RDC 247 570 218 1,72 1,24 China 448 3 421 4,28 4,91 Inde 635 619 1 892 2,31 2,79 Birmanie 396 1 389 2,66 3,76 Cambodge 482 1 148 1,99 3,2 Thaïlande 817 6 398 4,28 4,24 Taiwan 861 916 16 872 6,04 5,59 Corée du Sud 1 092 854 14 375 5,94 5,67 Source : Maddison (2008) *Il s agi du aux de croissance annuel moyen. Pour répondre à cee quesion un modèle de ype SolowRomer es uilisé. Il s agi d expliquer commen ceraines économies peuven se rouver bloquées dans une rappe à sousdéveloppemen (Berhélemy, 2006a 1 ) parce qu elles manquen d abord d épargne (capial physique), ensuie parce que leur populaion es insuffisammen formée (capial humain), enfin, parce qu en conséquence, l insuffisance de ces faceurs de producion ne perme pas à ces économies de développer le seceur d aciviés echnologiques (ou progrès echnique). Le modèle proposé repose sur des mécanismes agrégés e ne ien pas compe des mécanismes microéconomiques qui conduisen à la mise en place de elles rappes à sousdéveloppemen. L hypohèse que ceraines économies puissen se rouver bloquées dans un éa d équilibre de noncroissance a éé argumenée rès ô dans la héorie de la croissance économique. Elle es associée à la liéraure des précurseurs de la héorie économique du développemen (Young 1928 ; Rosensein 1 Berhélemy JeanClaude, «Clubs de convergence e équilibres muliples : commen les économies émergenes onelles réussi à échapper au piège du sousdéveloppemen?», Revue d'économie du développemen, 2006/1 Vol. 20, p. 544. DOI : 10.3917/edd.201.05 2

Rodan 1943, 1947 e 1961 e Nurkse 1953). C es à parir de la fin des années 50 que commence la formalisaion propremen die de cee hypohèse, alors que le modèle de croissance de Solow semblai l ignorer. A cee époque en effe, la héorie néoclassique de la croissance de SolowSwan (1956), qui figurai aux fronières des recherches universiaires avai condui la majorié des économises à adoper l argumen selon lequel oues les naions devaien converger vers un seul e même éa régulier, laissan de côé la possibilié d équilibre bas. Il fau aendre les preuves empiriques des limies de modèle néoclassique e l avènemen des héories de la croissance endogène (Romer, 1986 e 1990 ; Lucas, 1988 ; Barro, 1990 ; Rebelo, 1991 ; King e Rebelo, 1990 enre aure) dans la deuxième moiié de la décennie 1980, pour que l hypohèse d une muliplicié de régimes de croissance d équilibre soi approfondie e confronée aux données d observaion. Cee héorie de la croissance endogène des années 19801990 a une similiude avec la liéraure sur le développemen des années 1940 e 1950, qui a égalemen fai valoir que la producion ne dépendai que de capial. Les années 1990 on vu ainsi se développer une combinaison rès prolifique d avancées héoriques e de nouvelles analyses empiriques d exisence possible d équilibres bas dans le processus de croissance des pays. Ceci a éé monré, avec des méhodologies différenes. Il exise mainenan une liéraure abondane sur les clubs de convergence e équilibres muliples. Depuis les premières conribuions empiriques d Abramoviz (1986) e de Baumol (1986), pour les pays de l OCDE, plusieurs chercheurs on monré cerains faceurs suscepibles de bloquer la croissance dans les pays pauvres. Des nombreuses revues de liéraure e des ouvrages eniers leurs on éé consacrés. Enfin, les principaux résulas sur les équilibres muliples son raduis depuis une dizaine d années en ermes de recommandaions de poliique de développemen comme les proposiions de «grande poussées» de Sachs e al (2004) 2, le Proje du Millénaire des Naions Unies de Collier (2004) 3, dans le conexe des discussions iniiées par la Commission Blair pour l Afrique, ou encore de l Iniiaive pour un Plan Marshall mondial souenue par le Club de Rome e héorisée par Radermacher (2004). Bref, la noion d équilibres muliples de croissance a perdu le charme de la nouveaué. La présene conribuion n a pas pour bu de faire une revue de liéraures de ces conribuions, ce qui serai impossible dans le cadre resrein adopé ici. Cependan, la principale quesion que ce couran a adressée à la science économique es égalemen d analyser la siuaion apparene des pays les plus pauvres. Plus précisémen, commen ceraines économies en développemen sonelles bloquées dans piège du sousdéveloppemen? C es cee quesion qui n es pas encore bien éudiée e mérie de ce fai, une invesigaion pariculière sans la mélanger avec l aure quesion qui a fai l obje de plusieurs analyses approfondies, à savoir, commen les économies dies émergenes onelles réussi à échapper au piège du sousdéveloppemen? La principale moivaion de l aricle es empirique e il s agi ici à la fois de voir commen un simple modèle de SolowRomer perme de rendre compe du aux de croissance en longue période d un pays en voie de développemen e qualifié d Earenier du fai de l imporance de ses ressources en minerai, en l occurrence la RDC. L éude es sur une rès longue période. Un el objecif peu paraîre simple e renconre, pouran, plusieurs difficulés. La première e finalemen la plus difficile à surmoner es la collece d informaions saisiques fiables (pariculièremen sous la période précédan l indépendance). Il es possible, cependan, d uiliser les séries d invesissemen de Kalonji Nalaja (2007) 4, les séries de capial physique de capial physique, de capial humain e d emplois de Kodila Tedika e Kyayima Mueba (2010 5 ) e de les compléer par les données disponibles dans les ouvrages de Peeman (1997 6 ) e Ndaywelè Nziem (1998 7 ) pour résoudre en parie cee première difficulé. La seconde difficulé es héorique. Le modèle de SolowRomer ignore oalemen les faceurs culurels, 2 SACHS, J. D., J. W. MCARTHUR, G. SCHMIDTTRAUB, M. KRUK, C. BAHADUR, M. FAYE, e G. MCCORD (2004), Ending Africa s Povery Trap. Brookings Papers on Economic Aciviy, 1, p. 117240. 3 COLLIER, P. (2004), African Growh Why a Big Push?, Aricle présené à la session plénière de l aelier de recherche biannuel du Consorium pour la Recherche Economique en Afrique, 5 décembre, Nairobi. 4 Kalonji Nalaja (2007), «Croissance e pauvreé en RDC», Universié de Kinshasa (Miméo). 5 Kodila Tedika, O e Kyayima Mueba,F, (2010), «Sources de la croissance en République Démocraique du Congo d avan indépendance. Une analyse par la coinégraion». Documen de ravail Universié de Kinshasa. 6 Peemans, (1997), Le CongoZaïre au gré du XXème siècle : Ea, Economie, Sociéé. 279 p Ed. L'Harmaan, Paris. 7 NDAYWEL è NZIEM, I., 1998, Hisoire générale du Congo. De l'hériage ancien à la République Démocraique. Paris/Bruxelles, Duculo/De Boeck 3

e plus généralemen insiuionnel du sousdéveloppemen. Il n apparaî en ce sens que comme une première approximaion des déerminans de la croissance dans un pays en voie de développemen comme la RDC. La grande généralié du modèle uilisé es à la fois une force e une faiblesse. Elle es une faiblesse car elle ne réussi pas à expliquer pourquoi le capial humain e physique es insuffisan e ne réussi pas à produire du progrès echnique. Elle es une force parce qu elle raie les PED comme les pays développés e perme de poser un diagnosic simple e général qui ensuie peu faire l obje d éudes complémenaires sur les raisons de cee insuffisance de capial. L aricle es alors organisé de la manière suivane. La première secion présene le cadre héorique e ses principales hypohèses. La deuxième secion spécifie l équaion de croissance, présene les données e la echnique d esimaion qui es mobilisée. Le principal résula de l aricle es de monrer qu à l origine des défaillances de la croissance congolaise il y a l insuffisance d épargne e de capial physique, la faiblesse des niveaux d éducaion moyen de la populaion, mais surou rès faible niveau de la producivié globale de faceurs (PGF). La croissance économique de la RDC obéirai ainsi aux mêmes déerminans que la croissance économique de n impore quel pays développé. 2. Modèles de croissance e hypohèses à noncroissance Le modèle de croissance présené dans cee secion aricule les modèles de Solow (1956) e Romer (1990). Il s agi de rendre compe héoriquemen de l origine des rappes à sousdéveloppemen. Le modèle de Solow condui à souenir qu un aux d épargne faible (capial physique) e un faible niveau de progrès echnique explique les faibles aux de croissance enregisré par la RDC. Le modèle de Romer de son côé focalise l aenion sur l insuffisance de capial humain e ses effes sur la croissance économique. 2.1 Présenaion succince du modèle de Solow Le modèle radiionnel néoclassique de croissance exogène el que celui proposé par SolowSwan (1956) considère une économie fermée qui produi un seul bien (composie) pouvan alernaivemen servir à l invesissemen ou à la consommaion. Il y a concurrence parfaie sur le marché du bien comme sur celui des faceurs de producion, lesquels son au nombre de deux : le capial e le ravail. Toues ces hypohèses en fon un modèle de croissance de long erme. La grande popularié de ce modèle rend inuile sa présenaion déaillée. L équaion de la dynamique fondamenale s écri dans ce modèle comme sui : k sf ( k) ( n ) k (1) avec y f ( k) Ak, k le capial par êe, k sa variaion, δ es le aux de dépréciaion du capial, s désigne le aux d épargne supposé consan e exogène e n aux de croissance de la populaion (exogène). En dynamique de ransiion le revenu par êe d une économie converge vers son propre éa régulier e, le cas échéan, vers les revenus par êe d aures économies. Le aux de croissance du capial par êe s écri : k sf ( k) k ( n ) k k (2) Les expressions des valeurs par êe du capial e du revenu à l éa saionnaire son données par : 4

k * sa n 1 1 e * y A( k ) * sa A n 1 (3) * On voi que y es une foncion posiive de s e A e une foncion négaive de n e. Un aux d épargne perme d aeindre un niveau de capial plus élevé e par conséquen une producion supérieure. Une quesion qui a airé une aenion considérable dans la liéraure empirique de la croissance es de savoir si les pays pauvres on endance à croîre plus vie que les pays riches ; c esàdire qu un processus de convergence des aux de croissance se produi au cours du emps. Le modèle de Solow prédi que les pays ayan des echnologies de producion, des aux d épargne e des aux de croissance de la populaion différens, mais le même aux de progrès echnique, convergeron ous vers un senier de croissance équilibré dans lequel le aux de croissance du revenu par êe es égal au aux du progrès echnique. Mais dans la mesure où les pays son à des poins différens dans leur ransiion vers un senier de croissance équilibré, des différences de producion par ravailleur augmeneron ; on devrai donc s aendre à ce que les pays pauvres croissen plus vie que les pays riches, même avec une echnologie, des aux d épargne e des aux de croissance de la populaion ideniques. La raison es que les rendemens de capial décroissans impliquen que chaque addiion au sock de capial génère des addiions imporanes de producion quand le sock de capial de dépar es faible. Le conraire es vrai quand le sock de capial es au dépar imporan. Cee observaion a des implicaions imporanes pour les ess économériques. Mankiw e al. (1992), on approfondi cee quesion en procédan à une esimaion économérique de l hypohèse de la producivié décroissane qui implique que les rendemens son plus élevés dans les pays pauvres. Pour ce faire, ils on pris en considéraion un échanillon héérogène de 98 pays, e en même emps sur un aure échanillon plus resrein de 22 pays de l OCDE e donc homogène. Pour le premier échanillon d un nombre imporan de pays (échanillon héérogène), le aux de croissance économique dépend posiivemen du revenu par êe iniial. Le modèle de Solow n implique pas que des pays riches croissen moins vie que des pays pauvres. Il n exise pas de phénomène de rarapage dans les fais. En revanche, en resreignan l échanillon à 22 pays de l OCDE, (échanillon homogène), les aueurs meen en évidence une influence négaive du revenu iniial sur le aux de croissance fuur. Les pays pauvres dans ce échanillon croissen alors plus vie que les pays riches. Il exise donc, un phénomène de rarapage lorsque l on resrein l échanillon à un nombre de pays pariculiers, rerouvan en cela les résulas obenus par Baumol en 1986. Au oal, un rarapage se produi si les économies son srucurellemen ideniques, si elles appariennen à un même club de convergence. La convergence prédie par le modèle de Solow ne se ferai alors que de manière condiionnelle aux paramères srucurels ( s, n e ) e des doaions iniiales des économies. De ce reje de l hypohèse selon laquelle une économie pauvre peu connaîre une croissance plus vie e plus élevé puisqu elle a une faible valeur iniiale du capial par êe, nous défissions les deux des hypohèses que cee éude ese. L argumen sousjasan es le suivan : moins une économie épargne, moins elle ne repousse pas son niveau des variables d éa saionnaire (capial e revenu). Moins elle es éloignée de son éa régulier, moins for es son aux de croissance économique. Chaque économie va donc converger vers son propre éa régulier (Galor, 1996). Il es donc possible d avoir plusieurs équilibres sables d éa saionnaire ; avec des niveaux de capial e de revenu par êe différens. Il y a possibilié que ceraines économies pauvres comme la RDC du fai de leurs caracérisiques srucurelles, convergen vers un équilibre d éa saionnaire de bas niveau. E elles risquen à long erme d enregisrer que la croissance faible ou négaive. D où les rappes à noncroissance que monrons mainenan. 5

Le mécanisme de rappe à sousdéveloppemen A parir du modèle qu on a présené, nous émeons deux hypohèses possibles de rappes à noncroissance ou échec de croissance, liées à la pauvreé de la doaion iniiale de capial ou épargne. Ces hypohèses que nous fournissons son émergées des principaux argumens de rappe qui on éé considérés dans la liéraure anérieure. Il s agi de monrer commen un aux d épargne faible (capial physique) e un faible niveau du progrès echnologique peuven condamner une économie à enregisrer une croissance faible ou négaive à long erme. D abord, on avance que pour un niveau faible de revenu (en deçà d un cerain seuil), la populaion n épargne pas ou épargne rès peu. Elle consacre l esseniel de son revenu à son subsisance (consommaion élémenaire, soins se sané primaires, ). L épargne naionale augmene, lorsqu il y a la croissance qui accroî les revenus de la populaion. Le aux d épargne es donc foncion du niveau de revenu de la populaion/revenu naional (ce dernier es foncion de croissance économique) : plus il y a la croissance, plus la populaion sera employée e devien riche puisque son revenu es en hausse, enfin de compe, l épargne naionale augmene de plus en plus. Cee hypohèse n es pas nouvelle, elle découle de l argumen héorique avancé par Nelson (1956) selon lequel l accumulaion de capial peu êre caracérisée par un processus cumulaif dû à l absence de capacié d épargne quand les revenus son rès faibles. Pour de faibles niveaux de sock de capial, «l épargne e l invesissemen ne son pas suffisammen imporans pour couvrir la dépréciaion du capial e la croissance démographique, de sore que le aux de croissance du raio capial/ravail de l économie décline quand son niveau iniial se rouve sous un cerain seuil, alors qu il augmene immédiaemen audessus de ce seuil» Berhélemy, (2006). Cee possibilié a éé envisagée par RosenseinRodan (1946 e 1961) ; une reformulaion moderne de ce poin de vue a éé offere par Murphy, Shleifer e Vishny (1989) 8. Cerains modèles de croissance endogène on fourni d aures possibiliés de rappe à noncroissance associée au processus d accumulaion du capial sans référence à des rendemens croissans (ou des condiions iniiales). Dans leurs modèles respecifs, Rebelo (1991 9 ) e Easerly (1990a 10, 2005 11 ) avancen que le aux d épargne augmene avec le revenu, dans la radiion de la foncion de consommaion SoneGeary, où il y a un seuil de consommaion incompressible en dessous duquel un ménage ne peu pas épargner. Jones e Manuelli (1990) 12 présenen un modèle de croissance dans le quel la foncion de producion me en évidence des rendemens consans e des rendemens marginaux des faceurs (le niveau minimal du rendemen du capial éan différen de zéro, cf. condiions Inada). Nos hypohèses combinen ous ces argumens. Puisque des els scénarios son rès plausibles dans les pays en développemen, on peu donc formaliser cee hypohèse en noan le aux d épargne comme une foncion du capial par êe (on le considère ici comme un indicaeur du niveau de croissance) : s( k) s ( k) avec k k (4) 13 L Le seuil de capial par êe k es le seuil en deçà duquel l économie épargne peu ou rien. Enfin, une aure possibilié pouvan conduire à noncroissance es relaive au faible progrès echnologique qui n assure pas la pérennié de la croissance économique e le revenu à long erme. En effe, dans un pays pauvre, la faiblesse iniiale de la echnologie, e le faible niveau de revenu peuven persiser e se renforcer muuellemen à la suie d un processus cumulaif : de faibles revenus impliquen que le monan de l épargne à invesir dans le progrès echnique (e dans le capial humain lié à l éducaion) es faible, ce qui condui à des coûs uniaires élevés e à une faible concurrence dans 8 Murph, Shleifer e Vishny (1989), Indusrializaion and he Big Push, Journal of Poliical Economy, vol. 97, pp. 10031026. 9 10 Easerly W. (1990a). "How Does Growh Begin? Models of Endogenous Developmen." World Bank. 11 Easerly, W (2005), Reliving he 50s: he Big Push, Povery Traps, and Takeoffs in Economic Developmen, DRI Working Paper No. 15, June 2005 12 JONES L. and Manuelli R.(1990). "A Convex Model of Equilibrium Growh." Journal of Poliical Economy. 98 (5): pp. 100838. 13 On peu envisager aussi le cas d un pays riche : s( k) sh ( k) avec k k 6

les seceurs echnologique e éducaifs ; le résula es un processus d accumulaion du progrès echnique len e inefficace qui, empêche la croissance économique e bloque l économie dans un éa d équilibre bas. Ce éa ne favorisera pas l ouverure économique qui devrai enraîner un accroissemen de la concurrence pour les produceurs naionaux. L absence de la concurrence n incie pas les enreprises naionales à accroîre leur producivié, ce qui apparaî oujours négaif en ermes de croissance. En conséquence, les pays reardaaires en progrès echnologique, ne réduisen pas leur reard en raison noammen d un niveau faible d équipemen echnique e de personnels qui ne maîrisen pas le changemen echnologique e ne son pas capables d imier les echnologies érangères. Ce reard de progrès echnique peu alors êre la source de noncroissance qui mainien durablemen ceraines économies comme la RDC dans la sagnaion srucurelle. Le progrès echnique es donc une foncion du niveau de revenu. En suivan le modèle d exernaliés de seuil de Cosas Azariadis e Allan Drazen (1990), on héorise cee idée de la manière suivane: A( k) A ( k) avec k k (5) L Plusieurs configuraions d équilibre son possibles: il peu y avoir un unique équilibre ou alors deux équilibres. A parir des posulas qu on vien de décrire concernan l épargne, e le progrès echnologique, l équaion (1) qui monre l évoluion du capial par êe en dynamique ransioire peu s écrire : k s( k). A( k). k ( n ) k (6) A l éa saionnaire, les expressions des valeurs par êe du capial e du revenu son données par : k s( k). A( k n * ) 1 1 1 * s( k). A( k) e y A( k) (7) n Si nous considérons d abord les effes liés à une insuffisance d épargne oue chose égale par ailleurs, on a en dynamique ransioire : k s. f ( k) ( n ) avec k k k (8) L k L L Le aux de croissance du capial par êe devien donc : 1 k sl. AkL ( n ) avec k kl k (9) Enfin, la valeur du capial par êe à l équilibre saionnaire es donnée par : 1 1 * AsL k avec k kl k (10) n Le diagramme de Solow devien finalemen comme présené dans la figure 1. Figure 1 : Trappe à noncroissance liée à une insuffisance d épargne 7

Comme il es indiqué dans cee figure, oue économie qui débue avec un niveau de capial par êe iniial k k es donc condamnée à enregisrer un aux de croissance à long erme faible, voir négaif * e converger vers un équilibre bas k L. Il en es ainsi parce que son épargne ne progresse pas. La faiblesse de l épargne conrain l invesissemen e donc le revenu e le capial par êe à reser faible. L économie es ainsi prise au piège de la noncroissance. Enfin, nous considérons mainenan les effes liés à la faiblesse e à l absence de réducion du reard du progrès echnologique. Dans un aricle publié en 1991, Serge Rebelo pose que la echnologie agrégée es décrie par une foncion linéaire avec un seul faceur, le sock de capial : Y AK. La spécificaion précédene perme de représener une producivié marginale du faceur accumulable, le capial, consan e égal à A. Le capial s idenifie comme le seul faceur de producion e le ravail es, à ce sade, exclu. Rebelo jusifie ce choix en assimilan le ravail au capial humain, qui es accumulable, e qui, agrégé au capial physique, donne le concep de capial élargi K : «ou es capial». En reconduisan les aures hypohèses du modèle de Solow (hormis l exisence d un progrès echnique poran sur le ravail), on obien l équaion dynamique suivane : Comme on a suppose que le niveau de la echnologie es foncion du niveau de revenu 14 A (k), en dynamique ransioire, l évoluion du capial par êe es donnée par : k s. A k ( n ) k avec k k k (11) L L L L La valeur du capial par êe à l éa saionnaire devien : 1 1 * AL s k avec k kl k (12) n ce qui implique que le aux de croissance es négaif (e consan) dans le emps, pour sa n. Une implicaion imporane du modèle es donc que conrairemen aux modèles de Solow discué précédemmen, une baisse du aux d épargne diminue de façon permanene le aux de croissance de la producion par êe. En oure, e encore conrairemen au modèle néoclassique de croissance qui prédi que les pays pauvres devraien croîre plus vie que les pays riches au cours de la ransiion vers l éa saionnaire, ce modèle AK implique que les pays pauvres don le processus de producion es caracérisé par le même degré de sophisicaion echnologique que celui des pays riches devraien oujours croîre au même aux que ces pays, quel que soi le niveau iniial de revenu. Par conséquen, le modèle AK ne prédi pas la convergence des revenus par êe même si les pays paragen la même echnologie e son caracérisés par la même srucure d épargne, une prédicion qui semble êre bien 14 La foncion de producion es sous la forme suivane : Y F( K, L ) A( k) K 1 L 0 < <1 8

en accord avec ceraines évidences empiriques. Cependan, les ess récens des séries emporelles ne semblen pas favorables aux hypohèses de base du modèle AK (Jones, 1995). Le diagramme de Solow illusran la rappe à déficience de la croissance es de la forme suivane: Figure 2 : Trappe à noncroissance due à une insuffisance du progrès echnique Cee figure monre qu une économie don le capial par êe iniial es en deçà du seuil k, se fai piéger dans une rappe à noncroissance liée cee foisci au sous développemen du progrès echnique. En effe, lorsque le revenu es faible, l invesissemen dans la echnologie aussi l es. Ce qui enraîne une leneur au niveau du progrès echnologique, qui enraîne une croissance économique faible. Les niveaux de revenu e de capial par êe à l équilibre d éa saionnaire son aussi faibles. L économie va donc converger vers un éa régulier de bas niveau. En absence des bonnes poliiques économiques, une doaion iniiale en capial physique faible e un niveau bas de progrès echnologique peuven donc enraîner le mainien dans un piège à noncroissance. La sagnaion de la croissance peu devenir srucurelle e risque de ne pas enraîner un processus de rarapage si le roisième faceur, insuffisance de capial humain s accumule aux deux premiers (insuffisance e l épargne e de progrès echnique). Dans ce qui sui, nous exposons le modèle de Romer (1990) e ses principales conclusions. 2.2 Présenaion laconique du modèle de Romer (1990) L acquisiion de l éducaion es un déerminan crucial de la capacié de gains d un individu e du sock de capial humain d un pays. Pour les salariés, l éducaion augmene la qualié du ravail, dans le sens où, elle facilie aux salariés l acquisiion de meilleures ou de nouvelles méhodes de ravail e une grande rapidié dans la réalisaion des âches ; pour des ravailleurs indépendans, ou des paysans, pariculièremen imporans en RDC, une meilleure éducaion perme de mieux choisir ses echniques de producion. Cee hausse de la qualificaion de ravail ser égalemen de complémen à l invesissemen, dans la mesure où elle es nécessaire à la bonne exploiaion des nouvelles echnologies de producion. Par définiion, dans un pays en développemen, cerains progrès echniques e innovaions echnologiques son souven imporés des économies plus avancées. La capacié d une économie à adaper, diffuser e uiliser à bon escien les nouvelles echnologies érangères dépend surou de sa doaion en capial humain (Nelson e Phelps, 1966, Benhabib e Spiegel, 1994, e Aghion e Howi, 1990 e 1998). Le aux de croissance d une économie sera donc d auan plus sensible à son niveau de dépar de producion par habian que son sock ou son développemen du capial humain le sera. De ce argumen, on peu déduire que le capial humain qui ne s accumule pas (Lucas, 1988) devien donc un déerminan majeur de la noncroissance. Cee pise rouve son illusraion dans le modèle de Romer (1990) au sein duquel l insuffisance du capial humain influence la noncroissance économique. Dans ce qui sui, nous exposons le modèle de Romer (1990) e ses principales conclusions. Le capial humain d un pays sousdéveloppé éan inséré dans ce 9

modèle de manière ad hoc e ses effes peu approfondis, nous faisons ensuie appel aux conclusions des modèles Aghion e Howi e 1990 Azariadis e Drazen (1990) afin de définir nore hypohèse. Le modèle de Romer (1990) présene une srucure analogue à celui de Solow (1956) avec progrès echnologique, mais il a pour qualié d endogénéiser cee variable en prenan en compe un seceur de recherchedéveloppemen, suje aux comporemens de maximisaion des agens. Les deux modèles monren que le progrès echnologique incie à l accumulaion du capial, e la combinaison de ces deux faceurs explique une grande par des gains de producivié. On enend la recherchedéveloppemen dans l espri de cee éude, comme un processus de diffusion echnologique : recherche de procédé d imiaion, d adapaion de la echnologie érangère. L idée sousjacene es d admere que la grande majorié des PED comme la RDC, ne dispose pas de sysème propre d innovaion echnologique suffisammen développé. Si l innovaion a pu êre observée, il es cerainemen qu elle fu plus le résula d un phénomène de diffusion echnologique, des pays développés vers le pays en développemen, que celui d effors majeurs en recherchedéveloppemen (Aghion e Howi, 1998). Mais, pour que ce processus de diffusion echnologique fû enclenché, il es probable qu il fau mere en place des poliiques de développemen appropriées, au rang desquels les poliiques éducaives ambiieuses e commerciales. Plusieurs prolongemen du modèle de Romer (1990) on suggère les rôles respecifs de l éducaion e de l ouverure commerciale (Pissaridis, 1997 ; Edwards, 1998 ; Rodrik, 1995 ; Benhabib e Spiegel, 1994 ; Gould e Ruffin, 1995 ; Levin e Rau, 1997 e Borenzsein, Gregorio e Lee, 1996 e Dessus, 1998). Selon le modèle de Romer (1990), le progrès echnique consise à diversifier l'économie en accroissan le nombre de biens que les firmes saven produire. L économie es caracérisée par rois seceurs : un seceur des biens inermédiaires uilisan les dessins produis par le seceur de la recherche 15 pour produire les biens inermédiaires nécessaires à la producion du bien final. Ces biens éan différenciés, ce seceur es régi par une concurrence monopolisique ; un seceur manufacurier dans lequel le bien final es produi à parir du ravail, du capial humain e de biens inermédiaires dans un cadre de concurrence parfaie e un seceur de recherche, don les faceurs de producion son le capial humain e le sock de connaissance déjà exisan. Le niveau echnologique A peu donc croîre héoriquemen sans limie e à un ryhme endogène : il varie comme le produi de la connaissance oale déjà accumulée A, e du sock de capial humain spécifiquemen affecé au seceur de la recherche H : A H A. (13) A où représene un paramère d'échelle e de producivié. En d'aures ermes, pour un capial humain donné, la variaion de la echnologie es d'auan plus rapide que le niveau iniial de la echnologie A, es élevé e que la par de capial humain affecé au seceur de la recherche es grand. Par hypohèse, le capial humain H de oue l'économie es donné e consan 16 : il se répari enre H Y consacré à la producion du bien final (consommé e invesi) e H A allouée aux aciviés de recherche, de sore que H H Y H 17 A. Ainsi, chaque unié supplémenaire de maind'œuvre affecée au seceur de la recherche augmene à la fois le niveau de la echnologie e son aux de croissance. Ce seceur es à rendemens d'échelle croissans, ce qui signifie que plus de ressources humaines son consacrées à la recherche, plus la producivié du seceur s'accroî. A l'inérieur du seceur de la recherche, le sock de connaissances echnologiques répond aux propriéés d'un bien public : il représene la composane non rivale e non exclusive qui bénéficie à ous. Chaque chercheur a héoriquemen accès aux découveres e aux connaissances de l'ensemble de la communaué scienifique présene ou passée pour effecuer A 15 Dans l espri de cee éude, le seceur de la recherche peu êre considéré comme seceur de recherche de procédé d imiaion ou d adapaion de la echnologie érangère. 16 Le niveau de capial humain es consan, afin de ne pas prendre en compe une source exogène de croissance. Ceci consiue une différence imporane avec les modèles de Lucas. 17 Selon cee équaion, chaque individu peu consacrer du capial humain soi au seceur des biens finals, soi à celui de la recherche. 10

ses propres ravaux. Enfin, l'accroissemen du sock de connaissances découlan des aciviés de recherche perme d'augmener la producivié du capial humain aaché à ce seceur. La résoluion du modèle consise dans l'allocaion du capial humain enre les aciviés de recherche e de producion e dans celle du produi enre invesissemen e consommaion. Les agens économiques on alors à effecuer un choix : soi produire des biens, soi des connaissances echnologiques. Romer (1990) boucle son modèle par la règle de Ramsey (1928), ce qui lui perme de déduire le aux de croissance de la consommaion : C r C où C représene la consommaion, r, le rendemen marginal du capial,, le aux de préférence pour le présen e, l élasicié de subsiuion de la foncion de consommaion. Il dédui ensuie le aux de croissance de l économie en supposan le cas où les aux de croissance des grandeurs son consans. Ce faisan, il néglige la dynamique de ransiion au profi d une perspecive de long erme : C Y K D C Y K D H A H A éan une variable endogène, elle es déerminée par le modèle e peu êre calculée en foncion des variables exogènes issues de la foncion de producion e de l'uilié du consommaeur, elle que: * H, avec H A 1 ( 1 )( ) (16) où e corresponden à la par du capial humain e du ravail dans la foncion de producion du bien final. Ce aux de croissance ne dépend ni de la aille de la populaion acive, ni de la echnologie du seceur des biens inermédiaires, mais du niveau de capial humain affecé à la recherche (que nous considérons ici comme main d œuvre qualifiée, qui foncion de niveau d éducaion). C'es donc la répariion du capial humain enre les seceurs de la producion e de la recherche de procédé d imiaion qui déermine la valeur du aux de croissance d'équilibre. Il es d'auan plus élevé que le capial humain consacré à la recherche es imporan. Ce résula es en conformié avec l'une des conclusions fondamenales de l'analyse néoclassique, à savoir que le aux de croissance es d'auan plus élevé que les agens on une faible préférence pour le présen, ce qui les pousse à épargner davanage. La formalisaion du processus d'accumulaion des connaissances echnologiques repose donc sur l'hypohèse que les connaissances nouvelles naissen des anciennes, à un aux qui dépend uniquemen des ressources humaines qualifiées. Romer considère ainsi que ou processus d'innovaion es oujours bénéfique pour ous. Aussi fondée qu'elle puisse êre, cee idée es resricive dans la mesure où elle ome les possibiliés de subsiuion d'une connaissance ancienne par une nouvelle (phénomène de déclassemen endogène des connaissances). L'aspec schumpeérien de la «desrucion créarice» es donc absen de ce modèle, ce qui n'es pas le cas du modèle proposé par Aghion e Howi (1990, 1998a). Cependan, ces modèles son proches car, dans les modèles Aghion e Howi le aux de croissance de l'économie dépend, aussi, du nombre de ravailleurs qualifiés employés dans le seceur de la recherche. Enfin, ils concluen à la possibilié d'obenir une croissance endogène régulière. Le aux de croissance équilibré de l'économie croî avec les ressources disponibles (capial humain consacré à la recherche) 11 (14) (15)

e décroî avec la préférence des agens pour le présen (qui end à privilégier la consommaion e non le développemen des produis e l'invesissemen). Dans ces condiions, l'accroissemen de l'offre de ravail non qualifié rédui le aux de croissance de l'économie, résula qui conredi les prévisions du modèle de Solow. On vérifiera dans cee éude, cee hypohèse de l effe négaif de l'offre de ravail non qualifié sur la croissance Le aux de croissance es ainsi déerminé par le sock de capial humain présen dans l économie: une augmenaion d échelle, mesurée par un accroissemen de H, enraîne auomaiquemen une accéléraion de la croissance. A parir de là, il es facile de monrer commen une économie peu êre piégée dans une rappe à noncroissance lorsqu elle es doée d un niveau faible de capial humain Le mécanisme de rappe à noncroissance due à la défaillance de capial humain Comme il es indiqué dans l équaion (16) le aux de croissance augmene avec le sock de capial humain (la par du ravail qualifié), mais il ne dépend pas de la aille globale de la force de ravail ou de la populaion (L+H). Plus précisémen, ce qui agi sur la croissance de long erme, c es la par du capial humain affecée à la recherche H A e le faceur d efficacié du capial humain dans le seceur de la recherche. A ravers cee équaion de aux de croissance, le modèle dévoile une rappe à noncroissance liée à l'insuffisance du sock global de capial humain. Pour qu une économie croisse posiivemen e décolle il fau qu elle soi doée d un minimum de capial humain : * H 0 0 H H (17) 1 Trois équilibres son suivans illusrés: 1) Si H H H, le aux de croissance économique es négaif. 2) Si H H H, le aux de croissance économique es nul. 3) Si H H H, le aux de croissance économique es posiif e l économie peu décoller. * On sai que H A ( H HY ), e donc on a 0 pour H H Y. Dans ce cas, H A 0. Pour un sock global de capial humain inférieur à un cerain niveau, la oalié du capial humain es affecée à la producion du bien final e il n y a pas d imiaion de la echnologie érangère (recherche) ; il y a impossibilié de croissance e décollage économique. On a le résula obenu par de Romer (1990) selon lequel «un niveau de capial humain rop faible peu engendrer la sagnaion». Si H es rop bas la conraine de non négaivié de H A es acive e la croissance es nulle. En effe, les aux de croissance de A son rop faibles par rappor au aux d escompe, pour jusifier le sacrifice de producion courane qu ils requièren. Ce résula fourni une voie pour expliquer la noncroissance du revenu par êe d un pays comme la RDC. Lorsqu'il y a rès peu de capial humain dans une économie, sa producivié es rès imporane dans le seceur agricole ou des biens de consommaion e l'économie n'en alloue pas aux à la recherche de procédés d imiaion e de rarapage ; l économie ne peu alors connaîre une croissance longue e ne décollera pas. Elle es ainsi parce qu il n y a pas eu des poliiques économiques accommodanes avec les phases de développemen poliique éducaive qui sousraire le capial humain dans la producion de biens de consommaion immédiae (agricole). Donc, quand le sock de connaissance disponible au sein de la populaion es insuffisan, les gains irés de cee exernalié ne peuven pas se 12

maérialiser, e la croissance se rouve par conséquen enravée à moins que l Ea ne mee en place une poliique d éducaion exrêmemen dynamique (Berhélemy, Ibid.). Ce modèle monre bien que lorsqu une économie reardaaire n es pas doée suffisammen de capial humain, elle ne peu pas imporer cerains de gains de producivié des économies plus avancées. Comme dans le modèle de Azariadis e Drazen (1990), le manque de ressources humaines disponibles iniialemen rédui considérablemen à la fois l efficacié du sysème éducaif, les rendemens de l éducaion e la croissance économique. Les echnologies les plus performanes son adopées e mises en œuvre plus rapidemen par les économies les plus riches en capial humain. La ransmission, l imiaion ou encore l adapaion des echnologies des pays les plus avancés par les pays reardaaires echnologiquemen dépendron de leur niveau e de la qualié de capial humain. Ainsi, c es le niveau d éducaion qui élève le aux de croissance de l économie, en accéléran l assimilaion du progrès echnique. En conclusion, l analyse dans le cadre des modèles de croissance (exogène e endogène) nous a permis de mere en évidence les faceurs qui pourraien expliquer la possibilié pour un pays d enregisrer une croissance nulle ou négaive de revenu e de reser enfermés dans un équilibre bas. Au cœur de cee hypohèse des rappes à noncroissance, se rouve les faibles niveaux de sock de capial, l épargne e l invesissemen ne son pas suffisammen imporans pour couvrir la dépréciaion du capial, de sore que le aux de croissance du raio capial/ravail de l économie décline quand son niveau iniial se rouve sous un cerain seuil, (alors qu il augmene immédiaemen audessus de ce seuil). Cela enraîne égalemen la leneur du progrès echnologique. Ce effe conjugué à un niveau faible du capial humain e un sysème éducaif sousdéveloppé bloquen la croissance de la producivié globale des faceurs e donc de croissance poenielle e le décollage. Enfin, la faiblesse de PGF dans un pays moins avancé echnologiquemen, freine l accumulaion de capial e la possibilié d imiaion e de diversificaion d appareil producif (qui son les principales sources de croissance). Dans la parie qui sui, on ese économériquemen oues ces hypohèses. 3. Modèle empirique e descripion des données 3.1 Le modèle Bien que nous les ayons considérés séparémen à des fins de simplificaion, les diverses hypohèses des mécanismes de noncroissance, son muuellemen inerdépendans e devraien êre combinés dans une relaion pour décrire la croissance à long erme. On esime mainenan économériquemen sur la période 19202000 le modèle de Solow augmené 18 du capial humain, de la forme : Y g AK L H e, 1 (18) Avec Y es le produi inérieur bru, A es le progrès echnique, K le sock de capial physique, L la main d œuvre non qualifiée, H le sock de la main d œuvre qualifiée (comme on l a présené précédemmen, ce indicaeur es mesuré par esseniellemen par les ravailleurs belge ou européens enre 1920 e 1960) e g le aux de croissance du progrès echnique. Cee spécificaion reenue pour la foncion de producion es la forme CobbDouglas usuelle qui, peu s écrire sous la forme logarihmique suivane : lny ln( A) ln( K ) ln( L ) ln( H ) g (19) 18 Invené iniialemen (par Barro, 1991 e MRW, 1992), pour eser l hypohèse de convergence des revenus de différenes naions, ce modèle a vie éé inerpréé comme un moyen d idenificaion des déerminans de la croissance enend ici les déerminans de la sagnaion de la croissance ou noncroissance. 13

Il s agi ici d éudier les inerdépendances enre les variables Y, K, L e H, prises en logarihme, sans faire d hypohèse a priori sur la valeur des élasiciés les relian e de eser l exisence de relaions de long erme. Une première éape consise alors à idenifier l ordre d inégraion de chacune de variables afin d observer si une relaion de coinégraion peu êre mise en évidence. 3.2 Les variables Le Produi Inérieur Bru (Y) es exprimé en millions de dollar inernaionaux 1950. La croissance du PIB réel en RDC a crû en moyenne annuelle que de 2.56 pour cen (cf. figure 3). Cee croissance masque sa endance baissière e peu s analyser ici en deux grandes périodes. De 1920 à 1959 inclus, sous le régime colonial belge, la producion a crû en moyenne de 6.62 pour cen par an. De 1960 à 2000 inclus, sous régime des congolais, le PIB réel a décru de 1.50 pour cen par an. Les données proviennen de la Banque Cenrale du Congo (19201960) e Penn World Tables (19602000). Année 1994 La courbe noire es la endance. Sources : Banque Cenrale du Congo (19201960) e Penn World Tables (19602000). Le Sock de capial physique (K) en fin de période es en millions de dollar inernaionaux 1950. Aucune esimaion du sock de capial n éan disponible, celuici doi êre dédui des données sur l invesissemen. Suivan l exemple de Berhélemy e al. (1996), Morrisson e Talbi (1996), Azama e Daubrée (1997), Dessu (1998), Toure (2001), Bosworh e Collins (2003) e Kodila Tedika e Kyayima Mueba (2010), nous esimons le sock de capial en appliquan le modèle de l invenaire permanen. On suppose que l évoluion du sock de capial obéi à la loi suivane : K ( 1 ) K I (20) 1 où K es le sock de capial à la période, I es l invesissemen en volume à la période e es le aux annuel de dépréciaion (d amorissemen) du physique du capial 19. Le sock de capial es donc compris comme l accumulaion des invesissemens passés, dépréciés chaque année à un aux consan. Nous supposons que le sock de capial rapporé au PIB es égal à 1,5 la première année Oure que la connaissance des données du sock de capial ou d invesissemen bru, la méhode d invenaire permanen nécessie aussi le aux de dépréciaion du sock de capial pour une année donnée. Afin de rendre compe de la desrucion du sock de capial inervenue dans les années où les conflis on engendré des perurbaions pariculièremen graves, on suppose un aux annuel de dépréciaion égal à 5 pour cen pour la période coloniale 19201960 ; de 10 pour cen pour la période 19 On ne sai pas à quel momen de l année se placer pour le sock de capial. Le bu éan l esimaion d une foncion de producion, il semble perinen d esimer le sock de capial en milieu de période. L invesissemen que l on uilise pour cela es donc la moyenne arihméique des flux d invesissemen de l année 1 e. 14

1960 1990 e de 15 pour cen pour 19902000. Le aux de 5 pour cen es proche à 4 pour cen, aux reenu par Nehru e al. La fiabilié de la formule es conrôlée en répéan l analyse explicaive de la croissance avec un aux de dépréciaion de 4 pour cenre enre 1920 e 1960 20 e 15 pour cen enre 1960 e 2000 inclus. Le sock du capial a évolué à 2.54 pour cen par enre 1920 e 2000, de 5.21 de 1920 à 1960 e a baissé de 0.11 pour cen de 1961 à 2000. Les données d invesissemen son issues de la Banque cenrale du Congo e de l universié de Kinshasa. Concernan la maind œuvre qualifiée employée ou Capial humain (H) e la maind œuvre qualifiée employée ou Travail (L), la difficulé es idenique, sinon plus grande. Il n exisai pas de durée légale du ravail pendan la colonisaion e, après ce régime, bien que celle ci fû insaurée (40 heures hebdomadaire), elle n a pas éé modifiée depuis 1960 e n a jamais éé respecée. Les séries d emploi corresponden direcemen aux effecifs e non au nombre d heures ravaillées. Les séries d emploi corresponden direcemen aux effecifs e non au nombre d heures ravaillées. Pour oues ces raisons la variable capial humain représene le nombre de ravailleurs ayan reçu l éducaion de secondaire jusqu au supérieur e la variable ravail es mesurée en milliers de personnes employées non qualifiées dans l économie. Les chiffres proviennen de Kodila Tedika e Kyayima Mueba (Universié de Kinshasa, 2010). 3.3 La méhodologie : Tess de saionnarié Comme on uilise des données emporelles, il es primordial qu elles conserven une moyenne consane dans le emps. Ce concep de saionnarié doi êre vérifié pour chacune des séries afin d évier des régressions fallacieuses pour lesquelles les résulas pourraien êre «significaifs» en apparence, alors qu ils ne le son pas en réalié. Afin d examiner la saionnarié de nos séries, le es de DickeyFuller augmené (ADF) es mis en œuvre. Le es fai apparaîre de nombreux problèmes. En effe, ceraines variables son inégrées d'ordre 1 (H e K) e d'aures on une non saionnarié de naure déerminise (L e Y). Mais K, une fois différenciée, n'es oujours pas saionnaire e compore une endance. De même, la endance dans Y persise, même une fois la endance esimée e reirée. Devan ous ces problèmes, pluô que rop modifier nos séries, nous avons choisi d'exprimer nos séries en aux de croissance (ou différence première) logarihmique 21. Un el choix es déjà présen dans la liéraure (voir par exemple Barro e Lee, 2000, Easerly, 1991, Dessu e Herrera, 1996). Le ableau 2 donne le résula du es ADF. Seule la série Ln(K) (en pourcenage) n'es pas saionnaire. Elle compore une endance qui doi êre esimée e reirée. Une fois que cela es fai, il apparaî que la série a une racine uniaire e doi donc êre différenciée. Remarquons que nos séries ne son pas inégrées du même ordre e donc que l'invesigaion d'une ou plusieurs relaions de coinégraion n'es pas nécessaire 22. Tableau 2 : Ordre d inégraion des variables de la foncion de producion (es de racine uniaire ADF, 19202000). Eape 1 Eape 2 Eape 3 Sau % Pvalue Tendance ADF sa Pvalue Consane ADF sa ADF sa 20 On considère qu à cee époque coloniale le niveau de coefficien de capial éai relaivemen élevé e qu il n y avai pas eu des conflis majeurs suscepibles d enraîner la dépréciaion rapide de capial fixe puisque l enreien, le renouvellemen des machines e aures capiaux fixes on éé réalisés par les managers européens de l époque, conrairemen à la période d après. 21 Nous rappelons que le aux de croissance logarihmique de la variable Y enre 1 e es défini comme LnYLnY1. 22 Noons que cela ne résule pas du fai que nous ayons choisi des variables exprimées en aux de croissance logarihmique. En effe, les variables exprimées en niveaux avaien égalemen des ordres d'inégraions différens. 15

Ln (Y) Ln (K) Ln (H) Ln (L) 0,01 0,04 0,81 0,57 4,64*** 1,49 3,43* 4,71*** 0,04 0,03 3,45** 4,69*** I(0) Tendance I(0) I(0) Mainenan que oues les séries son saionnaires, nous pouvons enfin esimer la foncion de producion sous forme de aux de croissance logarihmique. Le Tableau 3 présene différenes esimaions de cee foncion de producion 23. L'hééroscédasicié es corrigée par la méhode de Whie. Pour eser la présence d'une évenuelle auocorrélaion des résidus, nous avons mis en œuvre le es de LjungBox (Q). Ce es présene l'avanage de eser l'auocorrélaion à ous les reards e pas uniquemen au premier reard comme le fai le es de Durbin Wason. Mais le problème du es de LjungBox réside dans le choix du reard perinen pour réaliser le es. Le risque es de choisir un reard pour lequel il n'y a pas d'auocorrélaion alors qu'il y en a à d'aures reards. Afin d'évier cee erreur, nous avons fai le es à ous les reards e indiqué le pourcenage de reards (appelé %Q) pour lequel l'auocorrélaion n'a pas éé déecée. Par exemple, pour la première esimaion, %Q = 90 %. Cela veu dire que l'auocorrélaion n'a pas éé déecée pour 90 % des reards (69 sur 77). Enfin, nous avons mis en œuvre le es de JarqueBera pour nous assurer que les résidus éaien normalemen disribués e donc que les ess sur les coefficiens éaien valides. Dans le Tableau 2.2, nous reporons la pvalue associée à la saisique de JarqueBera. Une pvalue inférieure à 0,05 indique que les résidus ne son pas normalemen disribués. Cela es le cas pour la première esimaion. Il y a une ou plusieurs observaions mal expliquées par nore modèle. Ce mauvais niveau d'explicaion enraîne des résidus élevés e donc une disribuion de ces mêmes résidus non normale. Afin de rendre les résidus normaux, nous avons inrodui dans la régression auan de variables indicarices que de résidus élevés e ce jusqu'à ce que la pvalue du es de JarqueBera soi supérieure à 0,05. Une seule variable indicarice a éé nécessaire (pour l'année 1994, qui prend la valeur 1 pour l année 1994 de l échanillon e 0 sinon.) 24. Les nouveaux résulas apparaissen dans la colonne 2. La seule différence noable es l'augmenaion du R² ajusé, ce qui es logique compe enu de l'inroducion de la variable indicarice. En conformié avec nos hypohèses, aux faceurs de producion accumulables son ajouées deux variables desinées à expliquer le résidu de Solow. La première es une endance linéaire croissane en foncion du emps, cenrée auour de zéro. Elle es inroduie dans oues les équaions 25. Le coefficien associé à cee variable endance peu êre inerpréé comme le aux de croissance annuel moyen de la producivié globale des faceurs, en supposan qu on ien compe des aures faceurs qui affecen celleci (ouverure, echnologie érangère). Dans cee opique, on inrodui une deuxième variable, le progrès echnique exogène qui es supposé êre une foncion linéaire du logarihme de aux de croissance du produi inérieur bru de la Belgique 26 (cf. la colonne 3 du ableau 3). On considère que ce pays plus avancé echnologiquemen que la RDC, e qu il es donc caracérisé par la fronière de producion opimale sur la période. Cee variable PIB belge peu égalemen êre inerpréée comme une mesure des chocs exernes auxquels fai face l économie congolaise puisque la Belgique es le premier parenaire commercial de son ancienne colonie. Dans cee logique, elle peu enfin égalemen êre considérée à ce sade, comme une proxy du aux d ouverure commerciale de la RDC e perme 23 La période es réduie en raison du calcul des aux de croissance logarihmiques e de la saionnarisaion de ceraines séries. 24 Les dix dernières années de l échanillon son caracérisées par une crise économique profonde, qui ne peu pas êre expliquée par les variables de la foncion de producion. Il fau rappeler à ce égard que l année 1994 es l année de génocide rwandais. C es aussi la période où la crise poliique congolaise inerne avai aein son niveau culminan avan l éclaemen d une rébellion armée à l Es du pays en 1996 de l Alliance des forces démocraiques pour la libéraion du CongoZaïre, souenue par des miliaires huu rwandais (chassés par le nouveau pouvoir uschi au Rwanda pays voisins), qui a mi fin au régime auoriaire à pari unique de Mobuu e poré LaurenDésiré Kabila au pouvoir. 25 Dans la première colonne, le progrès echnique exogène es supposé nul (g=0) ; dans la seconde colonne, le logarihme du progrès echnique es supposé suivre une endance linéaire, conformémen à l équaion (19). 26 Le Produi inérieur bru de la Belgique provien de la base de données Maddison (2000). Suivan JeanClaude Berhélemy (2006), nous avons éliminé la composane cyclique à l aide du filre d'hodrickpresco. 16