Cliométrie du modèle WS-PS en France

Documents pareils
VA(1+r) = C 1. VA = C 1 v 1

MATHEMATIQUES FINANCIERES

Chapitre 2 L investissement. . Les principales caractéristiques de l investissement

COURS GESTION FINANCIERE A COURT TERME SEANCE 3 PLANS DE TRESORERIE. François LONGIN

La rentabilité des investissements

Les circuits électriques en régime transitoire

Le mode de fonctionnement des régimes en annuités. Secrétariat général du Conseil d orientation des retraites

Finance 1 Université d Evry Val d Essonne. Séance 2. Philippe PRIAULET

2. Quelle est la valeur de la prime de l option américaine correspondante? Utilisez pour cela la technique dite de remontée de l arbre.

Rappels théoriques. -TP- Modulations digitales ASK - FSK. Première partie 1 INTRODUCTION

F 2 = - T p K F T = - T p K 0 - K 0

Impact du vieillissement démographique sur l impôt prélevé sur les retraits des régimes privés de retraite

Exemples de résolutions d équations différentielles

Caractéristiques des signaux électriques

Texte Ruine d une compagnie d assurance

THÈSE. Pour l obtention du grade de Docteur de l Université de Paris I Panthéon-Sorbonne Discipline : Sciences Économiques

CARACTERISTIQUES STATIQUES D'UN SYSTEME

GUIDE DES INDICES BOURSIERS

CHAPITRE I : Cinématique du point matériel

Annuités. I Définition : II Capitalisation : ( Valeur acquise par une suite d annuités constantes ) V n = a t

Documentation Technique de Référence Chapitre 8 Trames types Article

TD/TP : Taux d un emprunt (méthode de Newton)

Cours d électrocinétique :

Le mécanisme du multiplicateur (dit "multiplicateur keynésien") revisité

Les Comptes Nationaux Trimestriels

CHAPITRE 13. EXERCICES a) 20,32 ± 0,055 b) 97,75 ± 0,4535 c) 1953,125 ± 23, ±0,36π cm 3

SURVOL DE LA LITTÉRATURE SUR LES MODÈLES DE TAUX DE CHANGE D ÉQUILIBRE: ASPECTS THÉORIQUES ET DISCUSSIONS COMPARATIVES

Document de travail FRANCE ET ALLEMAGNE : UNE HISTOIRE DU DÉSAJUSTEMENT EUROPEEN. Mathilde Le Moigne OFCE et ENS ULM

Pour 2014, le rythme de la reprise économique qui semble s annoncer,

Oscillations forcées en régime sinusoïdal.

CHAPITRE 4 RÉPONSES AUX CHOCS D INFLATION : LES PAYS DU G7 DIFFÈRENT-ILS LES UNS DES AUTRES?

CHELEM Commerce International

Intégration de Net2 avec un système d alarme intrusion

Les solutions solides et les diagrammes d équilibre binaires. sssp1. sssp1 ssss1 ssss2 ssss3 sssp2

Ecole des HEC Université de Lausanne FINANCE EMPIRIQUE. Eric Jondeau

Relation entre la Volatilité Implicite et la Volatilité Réalisée.

No Décembre. La coordination interne et externe des politiques économiques : une analyse dynamique. Fabrice Capoën Pierre Villa

Sciences Industrielles pour l Ingénieur

Risque associé au contrat d assurance-vie pour la compagnie d assurance. par Christophe BERTHELOT, Mireille BOSSY et Nathalie PISTRE

Ned s Expat L assurance des Néerlandais en France

TB 352 TB 352. Entrée 1. Entrée 2

Un modèle de projection pour des contrats de retraite dans le cadre de l ORSA

DE L'ÉVALUATION DU RISQUE DE CRÉDIT

Recueil d'exercices de logique séquentielle

EFFICIENCE INFORMATIONNELLE DES UNE VERIFICATION ECONOMETRIQUE MARCHES DE L OR A PARIS ET A LONDRES, DE LA FORME FAIBLE

Le passage des retraites de la répartition à la capitalisation obligatoire : des simulations à l'aide d'une maquette

Les deux déficits, budgétaire et du compte courant, sont-ils jumeaux? Une étude empirique dans le cas d une petite économie en développement

Estimation des matrices de trafics

Séminaire d Économie Publique

Mémoire présenté et soutenu en vue de l obtention

Séquence 2. Pourcentages. Sommaire

Article. «Les effets à long terme des fonds de pension» Pascal Belan, Philippe Michel et Bertrand Wigniolle

N d ordre Année 2008 THESE. présentée. devant l UNIVERSITE CLAUDE BERNARD - LYON 1. pour l obtention. du DIPLOME DE DOCTORAT. (arrêté du 7 août 2006)

Evaluation des Options avec Prime de Risque Variable

Sommaire de la séquence 12

Copules et dépendances : application pratique à la détermination du besoin en fonds propres d un assureur non vie

3 POLITIQUE D'ÉPARGNE

Mathématiques financières. Peter Tankov

Chapitre 9. Contrôle des risques immobiliers et marchés financiers

GESTION DU RÉSULTAT : MESURE ET DÉMESURE 1 2 ème version révisée, août 2003

Pouvoir de marché et transmission asymétrique des prix sur les marchés de produits vivriers au Bénin

MIDI F-35. Canal MIDI 1 Mélodie Canal MIDI 2 Basse Canal MIDI 10 Batterie MIDI IN. Réception du canal MIDI = 1 Reproduit la mélodie.

L impact de l activisme des fonds de pension américains : l exemple du Conseil des Investisseurs Institutionnels.

Vous vous installez en france? Société Générale vous accompagne (1)

Université Technique de Sofia, Filière Francophone d Informatique Notes de cours de Réseaux Informatiques, G. Naydenov Maitre de conférence, PhD

N Juin. Base de données CHELEM commerce international du CEPII. Alix de SAINT VAULRY

Coaching - accompagnement personnalisé (Ref : MEF29) Accompagner les agents et les cadres dans le développement de leur potentiel OBJECTIFS

TRANSMISSION DE LA POLITIQUE MONETAIRE AU SECTEUR REEL AU SENEGAL

Sélection de portefeuilles et prédictibilité des rendements via la durée de l avantage concurrentiel 1

Files d attente (1) F. Sur - ENSMN. Introduction. 1 Introduction. Vocabulaire Caractéristiques Notations de Kendall Loi de Little.

CAHIER ANALYSE DES CHOCS D'OFFRE ET DE DEMANDE DANS LA ZONE CFA : UNE MÉTHODE STRUCTURELLE D'AUTORÉGRESSION VECTORIELLE

Essai surlefficience informationnelle du march boursier marocain

CONTRIBUTION A L ANALYSE DE LA GESTION DU RESULTAT DES SOCIETES COTEES

EVALUATION DE LA FPL PAR LES APPRENANTS: CAS DU MASTER IDS

Thème : Electricité Fiche 5 : Dipôle RC et dipôle RL

EPARGNE RETRAITE ET REDISTRIBUTION *

MINISTERE DE L ECONOMIE ET DES FINANCES

Programmation, organisation et optimisation de son processus Achat (Ref : M64) Découvrez le programme

MODÈLE BAYÉSIEN DE TARIFICATION DE L ASSURANCE DES FLOTTES DE VÉHICULES

Filtrage optimal. par Mohamed NAJIM Professeur à l École nationale supérieure d électronique et de radioélectricité de Bordeaux (ENSERB)

SYSTÈME HYBRIDE SOLAIRE THERMODYNAMIQUE POUR L EAU CHAUDE SANITAIRE

Une assurance chômage pour la zone euro

AMPLIFICATEUR OPERATIONNEL EN REGIME NON LINEAIRE

Une union pour les employeurs de l' conomie sociale. - grande Conférence sociale - les positionnements et propositions de l usgeres

NOTE SUR LES METHODES UNIVARIEES

OBJECTIFS LES PLUS DE LA FORMATION

Une analyse historique du comportement d épargne des ménages américains

Thème : Essai de Modélisation du comportement du taux de change du dinar algérien par la méthode ARFIMA

Institut Supérieur de Gestion

Estimation d une fonction de demande de monnaie pour la zone euro : une synthèse des résultats

L inflation française de , hasards et coïncidences d un policy-mix : les enseignements de la FTPL

Investment Flows and Capital Stocks

LE PARADOXE DES DEUX TRAINS

«La croissance rend-elle heureux? Andrew Clark* et Claudia Senik Ecole d Economie de Paris et Cepremap

Impact des futures normes IFRS sur la tarification et le provisionnement des contrats d assurance vie : mise en oeuvre de méthodes par simulation

Le développement de l assurance des catastrophes naturelles: facteur de développement économique

CANAUX DE TRANSMISSION BRUITES

Froid industriel : production et application (Ref : 3494) Procédés thermodynamiques, systèmes et applications OBJECTIFS LES PLUS DE LA FORMATION

Cahier technique n 114

n 1 LES GRANDS THÈMES DE L ITB > 2009 Les intérêts simples et les intérêts composés ( ) C T D ( en mois)

Transcription:

Business School W O R K I N G P A P E R S E R I E S Working Paper 013-008 Cliomérie du modèle WS-PS en France Michel-Pierre Chelini Georges Pra hp://www.ipag.fr/fr/accueil/la-recherche/publicaions-wp.hml IPAG Business School 184, Boulevard Sain-Germain 75006 Paris France IPAG working papers are circulaed for discussion and commens only. They have no been peer-reviewed and may no be reproduced wihou permission of he auhors.

Cliomérie du modèle WS-PS en France Michel-Pierre CHELINI e Georges PRAT Résumé Le modèle Wage Seing Price Seing (WS-PS, Layard - Nickel - Jackman (1991)) fondé sur les négociaions salariés-employeurs fourni un cadre général héorique simple e opéraionnel pour comprendre les évoluions macroéconomiques hisoriques du chômage e des salaires en France sur longue période. Dans ce cadre, nous monrons, d une par, que le degré de rigidié du marché du ravail es un phénomène devan êre daé - une représenaion espace-éa semblan adapée à cee nécessié (méhode du filre de Kalman) e, d aure par, qu il es nécessaire d éablir une disincion enre le prix de référence des salariés e celui fixé par les employeurs. En oure, moyennan des hypohèses addiionnelles concernan la représenaion de faceurs conjoncurels e srucurels supposés mais non spécifiés dans WS-PS - nous monrons qu il es possible de caracériser e de chiffrer par dae les rois composanes du chômage d équilibre : le chômage chronique (résulan d un excès du coû réel du ravail par rappor à la producivié), le chômage conjoncurel (résulan d un niveau d acivié inférieur à la producion poenielle), e le chômage srucurel (résulan de faceurs volonaires, fricionnels e echnologiques). Il apparaî qu aucune de ces rois composanes ne peu êre négligée par rappor aux deux aures. Le aux de salaire es quan à lui déerminé par une moyenne pondérée des équaions WS e PS raduisan respecivemen les exigences salariales des salariés e des employeurs, le coefficien de pondéraion de ces deux équaions mesuran les forces de négociaion respecives des deux paries. En moyenne sur l ensemble de la période, les résulas suggèren que les forces de négociaion son équilibrées enre les salariés e les employeurs. Le salaire nominal apparaî ainsi dépendre du niveau général des prix e de celui la producivié, du aux de marge des enreprises, e enfin du aux de chômage observé, l influence de ce dernier pouvan changer de signe au cours du emps suivan l imporance relaive que les salariés e les employeurs aribuen au sous-emploi au cours des négociaions. Cliomerics of he WS-PS model in France Absrac - From a macroeconomic perspecive and in accordance wih he Wage Seing Price Seing model (WS- PS, Layard - Nickel - Jackman (1991)), his paper aims o give a simple and simulaneous represenaion of he dynamics of he unemploymen rae and he wage rae in France over he period of 1950-008. Disinguishing he price level a which employees refer and he price se by employers, and subjec o complemenary assumpions abou facors supposed bu no specified in he WS-PS sysem, we show ha he equilibrium rae of unemploymen is made of a chronic componen due o an excess of he real labor cos comparing o produciviy, by a conjuncural componen characerized by he oupu gap (as like he Okun law) and by a srucural componen including volunary, fricional and echnological facors, represened by a sochasic sae variable. The social cos of unemploymen implies ha he observed rae of unemploymen adjuss gradually owards is equilibrium value, he laer depending on he ime varying degree of rigidiy of employmen. The rae of wage equaion is supposed given by a weighed average of he WS and PS equaions. As a resul, he wage rae depends on he levels of price and produciviy, of he margin of companies and of he rae of unemploymen rae. A he empirical level, esimaions are made simulaneously for he unemploymen and wages wih a space-sae model based on he Kalman filer mehod allowing for he inroducion of ime varying coefficiens characerizing he degree of rigidiy of employmen. In accordance wih his framework, we found ha he rae of unemploymen ends o adjus gradually o is equilibrium level wihin.7 years and ha he degree of rigidiy is a ime varying phenomenon. The esimaed componens of he equilibrium unemploymen rae indicae ha he chronic componen is negaive unil 1974, hence compensaing he oher componens and allowing o undersanding he very low values (under %) of he unemploymen rae observed during hese years. Afer 1974, he chronic componen increases o ge a maximum of 6.7% in 1993, hen decreasing o reach abou 4% in 008. The conjuncural componen exhibis numerous minima and maxima from zero in 1973 o 4% in 1993, o reach abou % in 008. As expeced, he srucural componen is smooher han he wo ohers and ranges beween 0.5% and 4% and reach abou % in 008. As expeced, he dynamics of wages depend of a weighed average consumer and wholesale prices and of he produciviy wih elasiciies near uniy, on he margin of companies and on he rae of unemploymen wih a sensibiliy which is ime varying, depending on he relaive imporance aribued by employees and employers o unemploymen during he negoiaions. Our oucomes also sugges ha he bargaining powers of employees and employers are raher balanced in he average over he whole period. Classificaion J.E.L. : E4, J, J30 1

Cliomérie du modèle WS-PS en France Michel-Pierre CHELINI 1 e Georges PRAT Mai 013 1 - Inroducion Le bu de ce aricle es d idenifier les principaux faceurs du chômage e des salaires en France sur la période 1950-008. Le cadre d analyse es macroéconomique puisque le salaire moyen horaire e le aux de chômage global son considérés pour l ensemble de l économie française. 3 Ce ravail n a pas vocaion à rendre compe des évoluions suivan les branches, suivan les seceurs public ou privé, suivan les genres, suivan les régions, ou encore suivan les degrés de qualificaion des salariés. La modélisaion espace-éa proposée es fondée sur la méhode du filre de Kalman, e a pour objecif de fournir ainsi une représenaion simple e simulanée des évoluions hisoriques des salaires e du aux de chômage qui soien en accord avec la héorie économique, en considéran un degré de rigidié du marché du ravail variable au cours du emps. A cee fin, nous nous réfèrerons au modèle WS-PS, suivan lequel les prix e les quaniés son inerdépendans sur le marché du ravail, puisque les salaires dépenden du chômage alors que le chômage dépend des salaires. La liéraure économique poran sur la relaion salaire-chômage s es beaucoup focalisée sur l inerpréaion de rois approches : la courbe de Phillips, le modèle WS-PS e la «wage curve». Iniialemen, la courbe de Phillips 4 radui empiriquemen en ermes de variaions des salaires nominaux l hypohèse suivan laquelle les salariés son d auan moins en mesure de négocier des hausses de salaires que le chômage es imporan. Un développemen de cee relaion perme d y inégrer l inflaion e la producivié : les variaions de salaires son alors une foncion croissane de l inflaion acuelle (e évenuellemen de la période précédene) e du aux de croissance de la producivié du ravail e décroissane du aux de chômage. En oure, en supposan classiquemen que les prix son fixés par les enreprises sur la base du coû salarial uniaire augmené d une marge bénéficiaire, on monre que l équilibre - caracérisé par le fai que le salaire réel croi au même ryhme que la producivié - es obenu lorsque le aux de chômage aein une valeur pariculière appelée NAIRU (non-acceleraing inflaion rae of 1 Universié d Arras. Courriel : chelinimp@noos.fr IPAG Business School (Paris) e EconomiX (UMR CNRS, Universié de Paris Oues Nanerre la Défense). Courriel : georges.pra@u-paris10.fr 3 Les aueurs remercien vivemen deux leceurs anonymes de cee revue pour leurs criiques perinenes sur une première version de ce aricle, ainsi que les inervenans aux séminaires recherche de l OFCE e de l Universié de Paris IV Sorbonne. 4 Voir Phillips (1958).

unemploymen). 5 Ces nouvelles approches issues des exensions de la courbe de Phillips on fai l obje de nombreuses esimaions pour les pays indusriels. 6 Même si les ravaux empiriques confirmen que l inflaion, les gains de producivié e le aux de chômage son des faceurs de variaion des salaires, les approches siuées dans le paradigme de la courbe de Phillips on fai l obje de nombreuses criiques. 7 En premier lieu, la relaion iniiale n es jusifiable que si le aux de croissance des salaires e le aux de chômage son des variables saionnaires, ce qui es souven le cas pour le premier, beaucoup plus raremen pour le second. 8 En second lieu, si cee approche explique assez bien les variaions de salaires, le aux de chômage d équilibre que l on peu en déduire (NAIRU) ne représene souven pas valablemen l évoluion de long erme du chômage (cf. Cois e al. 1996). En roisième lieu, la prise en compe des anicipaions d inflaion conduisen à perurber la relaion enre les variaions de salaires e de chômage. 9 Enfin, d après la héorie microéconomique, les salariés poursuivraien un objecif en ermes de niveau de salaire réel pluô qu en ermes de aux de croissance des salaires comme cela es suggéré par la courbe de Phillips. Au cours des années 1980, une approche d une oue aure naure es donnée par le modèle WS-PS. Ce modèle s es dégagé à parir de Layard - Nickel (1985) sur le chômage briannique puis de l ouvrage de Layard - Nickel - Jackman (1991). En explician les fondemens microéconomiques des relaions macroéconomiques 10, le modèle WS-PS perme la déerminaion d un aux de chômage d équilibre fondée sur la négociaion salariés-employeurs e peu, dans une ceraine mesure, êre vu comme une réponse aux criiques adressées à la courbe de Phillips. Le cadre es celui d une imperfecion des mécanismes concurreniels sur le marché du ravail, les équaions faisan inervenir les niveaux des variables (salaires, prix, producivié, emploi). L équaion des prix PS (Price-Seing) qui consiue le côé demande de ravail caracérise une relaion croissane enre le aux de salaire réel e le aux de chômage. L équaion de salaire WS (Wage-Seing) consiue le côé offre de ravail e éabli une relaion décroissane enre le aux de salaire réel e le aux de chômage. Pour les deux équaions, d aures variables mesuran divers aspecs conjoncurels ou srucurels peuven êre inroduies pour expliquer les prix e les salaires, ce qui monre la «souplesse» de cee approche. Layard - Nickel - Jackman (1991) monren l inérê de ce nouveau cadre général d analyse pour comprendre le aux de 5 Le NAIRU es la valeur du aux de chômage assuran la sabilié du aux d inflaion. Cee valeur sera d auan plus élevée que les revendicaions salariales son fores par rappor aux gains de producivié e que la sensibilié des salaires au aux de chômage es faible. Bien qu Esrella e Mishkin (1998) suggèren de disinguer le NAIRU du aux de chômage naurel, ces deux aux son souven considérés comme confondus. L'OCDE e le FMI publien régulièremen des esimaions du NAIRU pour la plupar des pays développés. Par exemple, pour la France, les valeurs esimées éaien de l ordre de 6% en 1980 e de 8% en 1999 (voir noammen Bonne e Mahfouz (1996), Richardson, Boone e al. (000)). 6 Voir le survol donné dans Serdyniak e al. 1997. 7 Voir noammen Serdyniak e al. (1997), Le Bihan e Serdyniak (1998) ainsi que Heyer e Timbo (00). 8 Voir noammen Collard e Hénin (1993). 9 Rappelons que la hèse monéarise (Milon Friedman noammen) essaie d expliquer ce consa en prenan en compe l ouverure de l économie sur le rese du monde e les anicipaions inflaionnises (lorsque le aux d inflaion anicipé es inférieur au aux d inflaion effecif, le aux anicipé s accroî, la courbe de Phillips se déplace vers le hau e on rerouve le aux chômage iniial qui es égal au aux de chômage «naurel»). 10 D Auume (001) souligne l imporance de la forme des foncions d uilié (salarié) e de producion (firme), ces formes condiionnan logiquemen les relaions macroéconomiques obenues. De manière classique, on suppose dans les paragraphes qui suiven, que l uilié marginale e la producivié marginale son décroissanes. 3

chômage dans 19 pays de l OCDE (don la France) en esiman un chômage d équilibre (sous l hypohèse d anicipaions raionnelles des prix) vers lequel le chômage observé end à s ajuser; l équaion proposée perme d expliquer environ 86% de la dynamique du aux de chômage dans ces pays au cours de la période 1956-88. Cahuc-Zylberberg (1999) on eu le mérie d approfondir cee approche en confirman son inérê pour analyser le marché français du ravail. D aures ravaux - pas rès nombreux e pas oujours publiés - on appliqué ce modèle à l économie française : Cois e al. (1998) meen à jour l influence du aux d inérê réel sur le chômage d équilibre, andis que Cahuc e al. (000) ainsi que Doisy e al. (001) adopen une approche désagrégée en uilisan des données d enreprises ou secorielles. Dans l ensemble, les résulas obenus suggèren que le modèle WS-PS consiue un cadre général d analyse rès souple (les varianes pouvan êre rès nombreuses) e en ous cas valable pour comprendre les comporemens des aceurs sur le marché du ravail en France. Au cours des années 1990, un nouveau fai sylisé poran sur la relaion salaires - chômage a égalemen éé mis en évidence : la «wage curve». Cee dernière ne s inscri ouefois pas dans un cadre macroéconomique. En effe, sur une période donnée, la wage curve es consruie en poran les salaires réels moyens suivan les régions sur l axe des ordonnées e les aux de chômage suivan les mêmes régions sur l axe des abscisses. La courbe décrie par les données observées a une pene négaive : en moyenne, les salaires réels son d auan plus élevés que le chômage es faible. Noammen, Blanchflower e Oswald (1995) considèren des échanillons composés par de rès nombreux individus (1,5 million de salariés américains au oal). L élasicié obenue semble relaivemen sable e relaivemen indifférene aux aures condiions du marché, que les régions soien aisées, en siuaion moyenne ou en difficulé : à une augmenaion relaive du aux de chômage de 10% d une région à l aure correspond en moyenne une baisse des salaires d environ 1%. 11 Cee relaion empirique a reçu plusieurs confirmaions, noammen avec l analyse réalisée par Guichard e Lafargue (000). Si la wage curve apparaî robuse, son inerpréaion héorique n en es pas moins discuée dans la liéraure économique. Une inerpréaion simple e assez inuiive se réfère à la «pression» sur le marché du ravail, ce qui rejoin l inerpréaion simple d une courbe de Phillips ou de l équaion d offre de ravail WS 1 : oues choses égales par ailleurs, lorsque le chômage es faible (for), il exise une fore (faible) pression sur le marché du ravail caracérisée par une demande de ravail émanan des enreprises qui es relaivemen fore (faible) par rappor offre de ravail des salariés, impliquan un pouvoir de négociaion relaivemen for (faible) de ces derniers qui peuven alors plus facilemen obenir des salaires élevés, e, pour un niveau donné des prix, des salaires réels élevés. Cependan, alors que la wage curve se présene avan ou comme un fai sylisé, le modèle WS-PS consiue un cadre héorique général selon lequel il exise une inerdépendance enre le aux de salaire e le aux de chômage faisan inervenir d aures phénomènes, noammen la producivié. 11 Cee élasicié es observée pour de nombreux pays sur la période 1980-1994. 1 Les spécificaions son ouefois rès différenes, puisque la wage curve e l équaion WS fon inervenir le niveau du salaire réel andis que le aux de variaion du salaire nominal moyen inervien au dépar dans la courbe de Phillips. 4

Siué dans le cadre général du modèle WS-PS e moyennan des hypohèses addiionnelles concernan (i) la disincion enre le prix de référence des salariés e celui fixé par les employeurs, (ii) la représenaion du salaire de réservaion, (iii) la représenaion des faceurs conjoncurels e srucurels qui son supposés exiser sans ouefois êre expliciés dans ce modèle (iv) le relâchemen de l hypohèse d un degré consan de rigidié de l emploi e (v) l inroducion d un délai d ajusemen du chômage sur sa valeur d équilibre, l exercice cliomérique présené ci-après cherche à éclairer simplemen les dynamiques hisoriques du chômage e des salaires qui son des phénomènes inerdépendans, en France sur la période 1950-008. 13 A cee fin, nous uiliserons à la fois la héorie économique (basée sur modèle WS-PS) e une echnique économérique (le filre de Kalman) permean de représener la variabilié emporelle du degré de rigidié de l emploi. Par rappor à la liéraure, nous monrons la perinence empirique sur longue période de la noion de chômage d équilibre en France, la nécessié d inroduire un délai d ajusemen du chômage observé sur sa valeur d équilibre, la nécessié de disinguer les prix auxquels les salariés se réfèren de ceux fixés par les enreprises, la nécessié de représener un degré de rigidié de l emploi qui soi daé e enfin celle d évaluer le rappor de force salariés / employeurs au cours des négociaions. En oure, nous monrerons commen l approche proposée peu permere de décomposer le aux de chômage d équilibre en rois composanes. La première composane radui un chômage de ype chronique, résulan de l excès du coû réel du ravail par rappor à la producivié. 14 La seconde composane radui un chômage de ype conjoncurel, résulan d un niveau d acivié insuffisan résulan de faceurs observables els que la compéiivié des enreprises, la marge bénéficiaire des enreprises, le aux d inérê réel, les variaions de la masse monéaire e le aux d inflaion. Enfin, la roisième composane radui un chômage srucurel pouvan êre rapproché du concep de chômage «naurel» 15 ; ce ype de sous-emploi résulan des faceurs volonaire, fricionnel e echnologique, sa dynamique éan représenée par une variable d éa sochasique. L équaion du aux de salaire proposée repose quan à elle sur l hypohèse d une moyenne pondérée des exigences des salariés (équaions WS) e des employeurs (équaion PS), le coefficien de pondéraion mesuran les forces relaives des deux paries au cours des négociaions. Il en résule que le aux de salaire dépend du niveau des prix, de la producivié du ravail, du aux de marge des enreprises e du aux de chômage. La parie rappelle les équaions WS e PS e donne les spécificaions que nous avons reenue de ces deux équaions, avan de présener les données saisiques uilisées. Les paries 3 e 4 son respecivemen consacrées aux représenaions formelles espace-éa du aux de 13 La liaison enre le chômage e les salaires a fai l obje d un nombre imporan de ravaux depuis la fin des années 1950. Concernan les aspecs plus héoriques, le leceur pourra uilemen se référer à Von Mises (1958), Phelps (1968), Tobin (197), e plus récemmen à Villa (1994). Pour les aspecs plus empiriques, le leceur pourra se référer à Fioussi (1973), Marczewski (1977), Schor (1985), Cahuc e Zylberberg (1996), Salanié (000), Gérard- Prenveille (003), Beffy e Langevin (005). 14 Nous reprenons ici le qualificaif de chômage chronique uilisé par Allais (1971, p. 50 e Allais (1980)). Ce ype de sous-emploi doi s enendre comme renvoyan à l exisence d une rigidié durable à la baisse des salaires généran une offre de ravail excédenaire. 15 Tel qu'il a éé défini par Milon Friedman, le aux de chômage naurel di «de plein emploi» correspond au aux de chômage aribuable au chômage volonaire e fricionnel dans une économie de croissance. Les valeurs esimées de ce aux son généralemen comprises enre 3% e 5% (voir noammen Weiner (1993) e pour la France Heyer e Timbeau (00)). 5

chômage e du aux de salaire qui son issues du sysème WS-PS, auxquelles des hypohèses complémenaires son adjoines. La parie 5 présene la méhode d esimaion simulanée des équaions du aux de chômage e du aux de salaire suivan la méhode du filre de Kalman ainsi que les résulas empiriques obenus. Enfin, la parie 6 donne les conclusions. - Le modèle chômage-salaire e les données saisiques L approche proposée a pour bu une représenaion simulanée du aux de chômage e du aux de salaire en France sur la période 1950-008. Après avoir présené les équaions héoriques générales reenues dans le cadre du sysème WS-PS (.1), nous présenerons les séries saisiques uilisées dans ce aricle (.)..1 Les équaions WS-PS avec dualié des prix e sensibiliés variables des salaires e des prix au aux de chômage Le modèle WS-PS inègre l imperfecion des mécanismes concurreniels sur le marché du ravail. L inérê majeur de ce modèle es de reposer sur la considéraion explicie des négociaions enre salariés e employeurs e de monrer que la valeur du aux de chômage d équilibre peu êre plus élevée que celle du aux de chômage «naurel». Par rappor à la version sandard du modèle WS-PS, nous inroduisons dans ce ravail une dichoomie enre les prix considérés par les salariés e les prix fixés par les enreprises, hypohèse spécifique qui nous semble raduire une réalié. En effe, alors que les premiers se réfèren aux prix à la consommaion pour déerminer leur salaire réel, les seconds se préoccupen de fixer le prix de vene de leurs produis don la majeure parie correspond à des prix de gros, puisque le commerce de déail ne consiue qu une parie modérée de la valeur ajouée globale. 16 En fai, nous avons consaé qu en imposan un même indice de prix dans les deux équaions (prix de déail, de gros ou déflaeur du PIB), il n éai pas possible - dans le cadre WS-PS - de rendre compe à la fois des évoluions hisoriques du aux de chômage e du aux de salaire en France. Dans ce cadre d analyse, l équaion WS (wage seing) éabli une relaion croissane enre le salaire réel e l emploi (i.e. décroissane enre le salaire réel e le chômage 17 ), d aures variables représenan divers aspecs conjoncurels ou srucurels du marché du ravail pouvan influencer les salaires désirés par les salariés. Représenan l offre de ravail, cee équaion es fondée sur la maximisaion de la saisfacion du salarié (sous sa conraine de budge), laquelle dépend de son salaire e de son emps de loisir, l uilié marginale de la consommaion e du loisir éan supposées décroissanes. Il en résule que l exigence des salariés croi avec leur salaire de réservaion e les prélèvemens sociaux e diminue avec l imporance du chômage. En relâchan l hypohèse d une sensibilié consane du salaire réel par rappor au chômage, le salaire réel bru désiré par les salariés es décri par l équaion WS suivane où l on considère les 16 Par exemple, la par de l ensemble du commerce dans la valeur ajouée du seceur marchand hors agriculure éai de 0% en 008. Le commerce de déail consiuan rès approximaivemen la moiié de l ensemble du commerce (le rese éan le commerce de gros e la réparaion d auomobiles e de moocycles), on obien environ 10% pour le seul commerce de déail (cf. hp://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ref/comfra10f.pdf). 17 Noons ici que le signe de cee relaion es conforme à celui des «wage curves». 6

logarihmes des variables, excepé pour le aux de chômage e le aux des prélèvemens sociaux 18 : s R s p [ s p ] cs k u f k s 0 (1) avec : s u : aux de chômage s s : aux de salaire bru s p s : niveau des prix considéré par les salariés pour évaluer leur salaire réel R [ s s p ] : salaire réel ne de réservaion (minimum «exigé» par le salarié, exogène à l équaion (1)) cs : aux de prélèvemen social supporé par les salariés (par rappor au salaire ne) f : faceurs influençan les salaires, aures que les prix, le chômage e les s prélèvemens sociaux k s : sensibilié variable du salaire réel par rappor au aux de chômage Simulanémen, l hypohèse d une producivié marginale du ravail décroissane avec le niveau d emploi joine au comporemen d enreprises maximisan leurs profis condui à une demande de ravail par ces dernières qui es décroissane avec le salaire réel. Pour une producivié donnée, l équaion de fixaion des prix PS par les enreprises (price seing) éabli alors une relaion croissane enre le niveau du salaire réel e celui du chômage 19, d aures variables représenan divers aspecs conjoncurels ou srucurels du marché du ravail pouvan inervenir, don le aux de marge des enreprises. En relâchan l hypohèse d une sensibilié consane du prix fixé par les employeurs par rappor au chômage, e supposan que les employeurs répercuen les prélèvemens sociaux sur le prix de leurs produis, le niveau des prix fixé par les enreprises es décri par l équaion PS suivane: avec : p e s ce k pu f p k p 0 ou encore () s p ce k u f e p p e : niveau des prix considéré par les employeurs p 18 Nous nous inspirons ici des présenaions du modèle WS-PS faies par Serdyniak, e Le Bihan (1998) e Simonne (008). 19 Cee relaion es conforme à la fameuse «loi de Rueff» éablissan une corrélaion posiive enre le salaire rapporé aux prix de gros e le aux de chômage. Rueff (195) suggérai que la rigidié à la baisse des salaires éai une cause majeure du sous-emploi en Grande-Breagne au débu des années 190. Noons que le signe (posiif) de cee corrélaion es opposé à celui caracérisan la wage curve ; ceci peu s expliquer par le fai que la première caracérise des observaions macroéconomiques longiudinales andis que la seconde caracérise des observaions désagrégées ransversales. Un déplacemen vers le hau de la wage curve au cours du emps (par exemple sous l effe d une augmenaion «labor saving» de la producivié) conduira à une relaion longiudinale posiive enre le salaire réel moyen e le aux de chômage global (i.e. «loi de Rueff»). 7

ce : aux de prélèvemen social supporé par les enreprises (par rappor au salaire bru) : producivié du ravail f p : faceurs influençan les prix fixés par les enreprises, aures que les salaires, les prélèvemens sociaux, la producivié e le aux de chômage. NB : le aux de 0 marge bru des enreprises xm son des faceurs a priori inclus dans f p k p : sensibilié variable du niveau de prix fixé par les enreprises par rappor au aux de chômage Les équaions (1) e () caracérisen les comporemens quan à la fixaion des salaires par rappor aux prix (WS) e la fixaion des prix par rappor aux salaires (PS), la variable d ajusemen enre le salaire réel désiré par les salariés «wage-seers» e celui désiré par les employeurs «price-seers» éan le aux de chômage. Le degré de flexibilié de l emploi pouvan varier au cours du emps suivan les règles insiuionnelles, il paraî opporun - comme nous l avons fai - de laisser aux sensibiliés k s e k p des salaires e des prix par rappor au aux de chômage la possibilié de varier suivan les daes.. Données saisiques uilisées Les séries saisiques de base uilisées dans ce aricle on éé délibérémen éablies en données annuelles car les salaires conemporains, encadrés par les convenions collecives, son négociés ous les ans ou ous les deux ans, mais pas ous les rimesres. Les données rimesrielles, rès uilisées dans les modèles macroéconomiques, on donc éé écarées, ce qui laisse évidemmen échapper l évaluaion des effes inra-annuels, mais le choix d une période longue de plus d un demi-siècle compense en parie le choix de données annuelles. 1 Les séries saisiques suivanes son présenées avec leurs sources dans l Annexe 1 : 1. PIB (indice). Salaire annuel moyen ne (en euros) 3. Coisaions salariales annuelles moyennes (en euros) 4. Coisaions paronales annuelles moyennes (en euros) 5. Salaire annuel moyen bru (euros) 6. Coû oal annuel moyen du ravail (série + série 3 + série 4, euros) 7. Prix de déail (indice) 8. Prix de gros (indice) 19. Déflaeur du PIB (indice) 10. Producivié horaire du ravail (indice) 11. Nombre de chômeurs au sens du BIT 0 Il en résule que l impô sur les bénéfices es de faco capuré par le aux de marge. On supposera que f p capure la TVA. 1 Pour les analyses hisoriques des salaires sur longue période, voir noammen Baye (1997), Boyer (1978) e Chélini (014). 8

1. Populaion acive au sens de la compabilié naionale 13. Populaion acive salariée oale 14. Taux d inérê à long erme (rendemen des obligaions des sociéés, % an) 15. Durée annuelle du ravail pour un salarié (en heures ravaillées) 16. Taux de marge des sociéés non financières 17. Taux de couverure des imporaions par les exporaions 18. Masse monéaire M1 19. Journées de grève (journées individuelles non- ravaillées) en millions 0. Effecifs syndiqués, oal en milliers d adhérens N.B. : ous les indices on éé mis en base 1950 = 1 Les séries de la compabilié naionale iniialemen données en francs on éé ensuie exprimées en euros par l organisme émeeur (INSEE, Banque de France ec.); celles qui ne l éaien pas on fai l obje d une conversion en euros d après la série INSEE en ligne. 3 Les aures séries son exprimées en indices ou en uniés. La plupar des données n on pas posé de problème pariculier, en-dehors de leur dispersion dans les publicaions, car elles couvraien généralemen oue la période sans grande césure. Le aux d inérê à long erme e la durée annuelle du ravail on nécessié des élaboraions complémenaires. Le problème es souven celui de l évoluion des sysèmes de données que les progrès saisiques bonifien par vagues : ainsi pour la France, l année 1970 choisie alors comme nouvelle base, a cumulé suffisammen d amélioraions pour créer une ceraine rupure qualiaive enre les séries anérieures e celles qui les prolongen. Concernan les salaires e les coisaions sociales, l INSEE a publié récemmen des séries longues du salaire annuel moyen ne ainsi que des aux de coisaion salariale e paronale calculés par rappor au salaire moyen bru annuel (incluan donc les coisaions sociales à la charge des salariés). On peu facilemen déduire de ces saisiques les niveaux des coisaions salariales (série 3) e paronales (série 4) associées au salaire moyen annuel ne. 4 Sur la base de ces séries, nous avons calculé rois indicaeurs : (i) le salaire horaire ne (excluan oue charge sociale) concernan ous les salariés du seceur privé e semi public, égal au salaire annuel moyen ne divisé par le nombre oal d heures ravaillées par salarié au cours d une année (série / série 15 ), (ii) le salaire horaire bru (incluan les coisaions sociales payées par les salariés, égal au salaire annuel moyen bru divisé par le nombre d heures ravaillées par an e par salarié ((série + série 3)/série 15), e (iii) enfin le coû oal horaire du ravail égal au salaire annuel moyen ne La conversion en euros courans ou consans es calculée par la série «Le pouvoir d'acha de l'euro e du franc (IPC). Coefficien de ransformaion de l'euro ou du franc d'une année en euro ou en franc d'une aure année», www.insee.fr 3 Il fau prêer aenion à la créaion du «nouveau franc» au 1 er janvier 1960. Les «anciens francs» de 1950-1959 (inclus) on éé converis en francs de 1960-000, c es-à-dire divisés par 100. 4 Voir Annexe 1. 9

augmené des coisaions salariales e paronales, le ou divisé par le nombre oal d heures ravaillées par salarié e par an (série +série 3 + série 4 )/ série 15). 5 3 - Représenaion du aux de chômage 3.1 L équaion du aux de chômage reenue dans le cadre WS - PS L équaion PS peu encore s écrire en sousrayan à gauche e à droie le niveau des prix considéré par les salariés: s p ( p p ) ce k u f () s s e p p Cee dernière équaion signifie que, ou comme ils répercuen les coisaions sociales qui son à leur charge, les employeurs prennen en compe l écar enre les prix à la consommaion considérés par les salariés e les prix de leur producion dans la valeur du salaire réel négocié. Les équaions (1) e () permeen en égalisan les deux paries de droie égales au salaire réel - de déduire la valeur héorique du aux de chômage d équilibre u saisfaisan donc simulanémen ces deux équaions 6 : R [ e u s cs ce p f ] (3) avec 1 ( k s kp) e f fs f p L équaion (3) monre que le chômage d équilibre dépend de l écar enre le salaire réel de réservaion augmené des charges sociales oales ( s R cs ce p e ) e la producivié du ravail ( ), ainsi que de divers faceurs conjoncurels e srucurels des salaires e des prix fixés par les enreprises (don le aux de marge brue des enreprises) non expliciés par les équaions (1) e () mais don l exisence es indiquée par la variable f. Concernan le coefficien 1 ( k s kp), sa valeur es d auan plus peie que la somme des sensibiliés k s e k p des salaires e des prix au sous-emploi es grande, ce qui signifie que es d auan plus pei que le chômage joue à une dae donnée un rôle imporan en an que variable d ajusemen enre les 5 Un aure indicaeur du coû horaire oal du ravail peu êre calculé en rapporan la masse salariale oale incluan oues les charges (employeurs e salariés) au nombre oal d heures ravaillées par les salariés. Il es inéressan de noer que ce indicaeur a donné des résulas voisins à ceux obenus avec la variable CHT. 6 Le concep de aux de chômage d équilibre dédui du modèle WS-PS a éé discué dans la liéraure. Noammen, en criique à l aricle de Coie e all. (1998), Lavoie (000) suggère que, si l équaion WS es bien une équaion de comporemen, l équaion PS () raduirai en parie une idenié compable, car la relaion s p u c, où p représene le niveau général des prix e une variable non spécifiée caracérisée par un rend, peu se déduire de la compabilié naionale (cf. équaion () p.1480 de Lavoie). Cee dernière relaion ne s idenifie pas avec l équaion de comporemen PS () mais ces deux équaions présenen une évidene analogie. Sans doue les équaions WS e PS n on-elles ou leur sens que considérées d une manière simulanée, puisqu elles raduisen des négociaions enre salariés e employeurs, conduisan à définir un aux de chômage d équilibre. 10

salaires e les prix au cours des négociaions. 7 Auremen di, es d auan plus grand que l emploi es rigide. À ce propos, les conras de ravail, e noammen leur durée, son un faceur de rigidié de l emploi pouvan flucuer au cours du emps, ceci an en raison de l évoluion de la naure des conras que de l évoluion de l imporance relaive des différens ypes de conra; il en es de même des indemniés de licenciemen. 8 Sous ceraines hypohèses, l équaion (3) peu êre modifiée afin de faire ressorir les aspecs chronique, conjoncurel e srucurel du chômage. Tou d abord cee relaion monre qu il es nécessaire d ajouer une hypohèse concernan la représenaion de la valeur du salaire de réservaion pour pouvoir esimer le niveau d équilibre du aux de chômage. Dans une dynamique d équilibre, même lorsque le marché n es pas concurreniel, ous les salaires y compris le salaire de réserve croissen au même aux, avec une dispersion relaive consane. C es pourquoi une soluion simple consise à relier le salaire de réservaion au salaire ne observé. Dans cee opique, nous admerons l hypohèse simple suivan laquelle il exise à chaque poin d équilibre un écar relaif fixe posiif o enre le salaire effecif ne e le salaire de réservaion, soi: s s o 0 (4) N R o N où s représene le salaire ne observable. Cee relaion implique bien sûr que o caracérise égalemen l écar relaif enre les valeurs réelles de ces deux grandeurs. Par ailleurs, puisque d après (3) f radui l influence globale de faceurs conjoncurels e srucurels sur le chômage d équilibre aures que le coû réel du ravail e la producivié, on supposera que ces faceurs peuven êre représenés d une manière synhéique par la somme d un élémen conjoncurel proporionnel à la marge de producion disponible (cf. la loi d Okun) e d une consane f o raduisan l influence des faceurs srucurels, soi9 f b Q f b 0 f 0 (5) o o En reporan (4) e (5) dans (3), on obien la valeur du aux de chômage d équilibre: u [( s cs ce pe) b Q uo] (6) avec u o f o 0 u 0 o 7 Alors que coefficien radui un ajusemen enre les prix e les salaires par le chômage à l inérieur de la période, le paramère radui un ajusemen dynamique du chômage sur sa valeur d équilibre enre deux périodes successives. 8 Les évoluions des règlemenaions elles que l indexaion des salaires e les convenions collecives ainsi que de la pression syndicale peuven égalemen condiionner la rigidié de l emploi dans les négociaions. 9 Noons ici que Layard-Nickell-Jackman (1991) inroduisen égalemen l oupu gap dans l équaion WS (p.370, eq. (34)) ou PS ((p.441, Table 15). 11

La grandeur ( s cs ce p ) correspond à l excès du coû horaire réel oal du e ravail par rappor à la producivié horaire du ravail e représene donc la source du chômage chronique. La marge de producion disponible Q es supposée donner une représenaion synhéique des faceurs conjoncurels du chômage 30, alors que la consane uo radui l ensemble des faceurs srucurels du aux de chômage. Soulignons ici que la relaion (6) es similaire à la relaion linéaire simple proposée par Allais (1980, 1981) pour expliquer le développemen du chômage en France sur la période 195-1978. En effe, considéran simulanémen le rappor des salaires réels globaux à la producivié nee, l écar à la endance de la producion (chômage conjoncurel) e une consane représenaive du chômage echnologique, Allais parvien à représener l évoluion du aux de chômage e conclu qu une parie imporane de ce dernier es aribuable à des charges salariales excessives par rappor à une siuaion où il n exisai aucune rigidié srucurelle. 31 Moyennan l hypohèse (5), la relaion (6) ci-dessus éabli ainsi un lien enre l approche empirique d Allais e le modèle WS-PS, ce dernier éan beaucoup plus éayé au niveau des bases héoriques. Cependan, comme nous le verrons ci-dessous, l hypohèse reenue par Allais de consance de ous les coefficiens n es plus accepable sur l ensemble de la période 195-008. D aure par, l inroducion de l hypohèse d hysérèse es apparue nécessaire pour représener la dynamique du chômage (cf. noammen Layard-Nickell-Jackman (1991), p.431, eq. (16)). En effe, si le modèle WS-PS perme de définir un aux de chômage d équilibre u donné par (3), le aux de chômage observé ne s ajuse cependan que progressivemen à sa valeur d équilibre, ceci en raison des coûs de collece des informaions concernan les emplois vacans, des coûs de mobilié e des coûs sociaux associés au chômage - don noammen les allocaions versées aux chômeurs e en raison aussi de la durée du chômage qui influe sur la possibilié de rerouver un emploi. Ce effe d hysérèse peu êre simplemen caracérisé par un processus adapaif : u u (1 ) u 1 1 0 (7) En fai, nous avons alernaivemen envisagé un modèle à correcion d erreur pour représener ce processus; les résulas n ayan pas éé améliorés, le processus adapaif, plus simple, a éé reenu. 3 En reporan (6) dans (7), e en ajouan un brui blanc N(0, u ), on obien l équaion rès simple suivane du aux de chômage observé 33 : u de disribuion 30 Nous supposons ici que le coefficien b es consan, alors que les ravaux empiriques sur la loi d Okun suggèren que le paramère de cee loi n es pas sable (Blanchard e Cohen (006)). Cependan, puisque des variables explicaives du chômage aures que Q figuren dans le sysème WS-PS, on pourrai y voir là une explicaion de la variabilié du coefficien de la loi d Okun, cee dernière ne faisan inervenir que la relaion enre le chômage e Q en excluan oue aure variable. En ou éa de cause, en raison d un nombre insuffisan d observaions, on ne peu envisager ici de représener une évenuelle variabilié du coefficien b par une nouvelle variable d éa. 31 Allais uilise le coû du ravail dans les seules indusries mécaniques e élecriques e considère la producivié nee globale pour l ensemble de l économie ; en oure, il passe sans explicaion du concep de producivié marginale à son indicaeur empirique de producivié moyenne. 3 Noons que le modèle adapaif es un cas pariculier du modèle à correcion d erreur. 33 Le passage de l équaion d équilibre (6) à l équaion (8) es le résula classique d une «ransformaion de Koyck». Les valeurs reardées des variables spread e Q se son révélées non significaives. 1

u 1 (1 ) [ spread b Q uo (8) u u ] avec spread s cs ce p e Cee relaion signifie que, sous la condiion 0 1, le aux de chômage observé résule des valeurs passées des variables exogènes déerminan le chômage d équilibre u (expression enre croches), les pondéraions de ces valeurs décroissan exponeniellemen à aux consan au fur e à mesure que le passé s éloigne : les influences sur le aux de chômage de l excès du coû du ravail, du niveau d acivié e des faceurs srucurels ne s exercen que progressivemen e d auan plus rapidemen que es pei. Par ailleurs, comme indiqué cidessus, peu êre regardé comme un indicaeur du degré de rigidié de l emploi e peu évoluer au cours du emps en foncion de règles insiuionnelles. Le caracère non direcemen quanifiable de ce phénomène nous condui à représener la dynamique du coefficien par un processus AR(1) esimé suivan la méhode du filre de Kalman, soi 1 o (9a) u u 0 1 1 1 u u 0 1 1, 1 (9b) où u es un brui blanc N(0, u ) supposé indépendan des erreurs u de l équaion (10). Suivan la méhode du filre de Kalman, les équaions (8) e (9) représenen respecivemen l équaion de mesure e l équaion d éa du aux de chômage. Suivan l équaion (8), le aux de chômage es donc supposé dépendre de l excès du coû horaire oal réel du ravail par rappor à la producivié du ravail (chômage chronique), de la marge de producion disponible égale à l écar enre la producion poenielle e la producion observée (chômage di conjoncurel), e enfin de faceurs srucurels regroupan les faceurs «fricionnels» e/ou «echnologiques». 34 3. Les faceurs chroniques, conjoncurels e srucurels du chômage : examen héorique, mesures e évoluions hisoriques 3.1 Les faceurs chroniques du chômage D après l équaion (6), la composane chronique du aux de chômage d équilibre es mesurée par le produi spread. La variable spread indique que ce ne son pas les seuls salaires réels qui inerviennen dans la déerminaion du chômage d équilibre mais les salaires réels augmenés de oues les coisaions sociales, ce qui paraî inuiif dans la mesure où c es le 34 Dans son ouvrage de 1999, Allais décompose le chômage en cinq caégories : chômage chronique, chômage dû au libre échange mondialise, chômage dû à l immigraion, chômage dû au progrès des echnologies e enfin chômage de ype conjoncurel. Avouons que l approche empirique proposée dans ce ouvrage pour mesurer ces différenes caégories de chômage nous es apparue comme arbiraire e n a pas emporé nore convicion. 13

coû oal réel du ravail qui inervien dans le comporemen des enreprises, les salariés bénéfician quan à eux de la proecion sociale correspondan au versemen des prélèvemens sociaux. Ce poin es d auan plus imporan que le aux global de coisaion a beaucoup augmené au cours de la période, puisqu il éai de l ordre de 30% du salaire ne en débu de période pour se sabiliser à plus de 65% depuis la fin des années 90. 35 Lorsque l excès du coû réel du ravail par rappor à la producivié es nul, l offre de ravail des salariés égalise la demande de ravail des enreprises e il n y a donc pas de chômage chronique. Lorsque le coû réel du ravail dépasse la producivié ( spread >0), cee siuaion génère un chômage involonaire, puisqu il exise une offre de ravail de la par des salariés qui rese insaisfaie. Lorsque le coû réel du ravail es siué en dessous de la producivié, la demande de ravail dépasse l offre ( spread <0), cee siuaion radui une «ension» sur le marché du ravail. En fai, une valeur posiive de la variable spread peu êre la conséquence d un grand nombre de faceurs de rigidié 36 résulan soi de salaires adminisrés (convenions collecives), soi de charges sociales excessives en raison de la pression syndicale, soi de comporemens endogènes des employeurs e salariés conduisan à une rigidié à la baisse des salaires. En effe, en inroduisan l hypohèse d une informaion asymérique, la «nouvelle économie du ravail» propose des modèles monan que le comporemen d agens raionnels peu provoquer des siuaions non-concurrenielles, en généran une rigidié des salaires réels e donc une valeur posiive de spread, source d un chômage chronique. Trois approches peuven êre menionnées dans ce paradigme. En premier lieu, la héorie du salaire d efficience (Shapiro e Sigliz, 1984) : les employeurs ne pouvan connaîre a priori l'effor que leurs salariés seron disposés à fournir von leur verser des salaires plus élevés que la valeur d équilibre donnée en concurrence parfaie par la producivié marginale du ravail, ceci afin de les incier à l effor e à la fidélié. Tous les aures employeurs suivan la même sraégie, ous les salaires von finalemen êre augmenés. Ce comporemen aura pour conséquence de diminuer la demande de ravail car ce dernier sera plus coûeux. Une seconde approche es donnée par le modèle Insider-Ousider (Lindbeck e Snower, 1989). Dans ce cadre, le comporemen des insiders (i.e. les iulaires d un emploi dans une enreprise) génère une rigidié des salaires e de l emploi aribuable aux coûs de roaion de la main-d œuvre (coûs de recruemen, de licenciemen ou des liiges). Ainsi, pluô que d'embaucher des ousiders prês à acceper un salaire réel plus faible, les enreprises préfèren garder les insiders e les rémunérer à un salaire réel plus élevé que celui du niveau concurreniel. Une roisième approche endogène es donnée par la héorie des conras implicies (Azariadis, 1975) reposan sur l hypohèse que les salariés on une aversion pour le risque e craignen une baisse de leur salaire. Dans le même emps, les enrepreneurs qui accepen la prise de risque ou en souhaian fidéliser leurs salariés, proposen à ces derniers un conra d assurance implicie en 35 La France es un des pays de l OCDE où les coisaions sociales son les plus élevées (voir noammen Lannes e Paris, 010). Les coisaions payées par les enreprises on oujours éé en France beaucoup plus imporanes que celles payées par les salariés, mais ce écar a sensiblemen diminué au cours de la période, principalemen enre le milieu des années 1980 e le milieu des années 1990. Il convien ouefois de ne pas conclure sans réserve en faveur d un allègemen des charges sociales pour diminuer le chômage, car d une par le lien enre ces dernières e le financemen de la proecion sociale n es pas unique, e d aure par cee dernière condiionne aussi la qualié de la main-d œuvre e donc la producivié. 36 Pour une approche empirique des rigidiés de salaires dans les pays de l OCDE, le leceur pourra se reporer uilemen à Bonne (1997). 14

leur offran un salaire déconnecé des flucuaions de l acivié. Si en période de fore croissance, les salaires n augmeneron pas ou peu, en revanche, en période de récession, les salaires ne baisseron pas : ce phénomène a pu jouer à parir du milieu des années 1970 lorsque la croissance de l économie s es sensiblemen ralenie alors que la hausse des salaires s es mainenue. Venons-en à présen aux problèmes de mesure. Tou d abord, il convien de relever que l esimaion de spread dépend du choix de l indice de prix reenu pour déflaer le coû horaire oal du ravail ; dans ce qui sui, la variable p e raduisan les prix fixés par les enreprises sera représenée par l indice des prix de gros (aussi uilisé e défendu par Rueff (195) dans son célèbre aricle). En second lieu, l indice de producivié nécessie des commenaires. En effe, dans le calcul de spread, le coû horaire réel oal du ravail es rapporé à la producivié non pas des seuls salariés, mais à la producivié horaire moyenne du ravail effecué dans l ensemble de l économie. Cee approche semble jusifiée dans la mesure où à ou insan une enreprise compare le coû d un salarié supplémenaire à la producivié de ce dernier, lequel exercera au sein de la srucure producive e capialisique de l unié de producion considérée dans son l ensemble. Par conre, ce indice de producivié ne pore pas uniquemen sur les seuls seceurs privé e semi-public concernés par le coû du ravail, puisqu il es fondé sur le PIB (incluan ainsi le seceur public) ; cee différence de champs peu conduire à sous-esimer la producivié e donc à suresimer la variable spread. En oure, les indices de coû réel du ravail e de producivié éan en base 1950=1, cela impose une valeur nulle de l écar relaif enre ces deux variables en 1950, ce qui es ou à fai arbiraire. Enfin, il impore de noer ici que, d après la héorie, le coû réel horaire du ravail doi en principe êre comparé à la producivié marginale du ravail. En fai, sous ceraines condiions, on peu monrer que la producivié marginale du ravail es proporionnelle à la producivié horaire moyenne du ravail que nous avons reenue 37, de sore que, moyennan une consane de calage, le logarihme de la première se dédui de la seconde. 38 Pour ces rois raisons (champs couvers par le coû du ravail e la producivié ; arbiraire d une égalié enre coû réel du ravail e producivié en 1950 ; 37 La producivié moyenne du ravail es encore dénommée «producivié apparene de ravail» ou «producivié brue du ravail». Cee dernière se disingue de la «producivié nee du ravail» (encore appelée «producivié globale des faceurs»), grandeur dans laquelle non seulemen les services du ravail mais encore ceux des équipemens e des faceurs imporés son déduis des quaniés produies au proraa des prix des faceurs. Sur ces définiions, voir noammen Allais (1974), noe (17), pp.11-13. 38 Soi la foncion de producion Cobb-Douglas Q A F( K, L ) A K L, où Q, K, L, b e a représenen respecivemen la producion annuelle en volume, le capial, l emploi (nombres d heures ravaillées au cours de l année), l élasicié de la producion par rappor au capial e l élasicié de la producion par rappor à l emploi ( A représene l éa des echniques de producion à l insan ). La producivié marginale du ravail a pour b a expression : ' dq b a 1 A K al Q F L, A K L a a. Par conséquen, la producivié marginale du dl L L ' ravail F L, es proporionnelle à la producivié moyenne du ravail. On a donc CHRT CHRT CHRT log log log a, de sore que la grandeur log log a représene en héorie l écar ' FL, relaif enre le coû horaire réel oal du ravail e la producivié marginale du ravail. b a 15

différence enre la producivié marginale e la producivié moyenne), nous avons effecué une correcion de calage (en logarihme) sur la producivié moyenne en supposan une absence de chômage chronique jusqu aux années 1975-76, en espéran obenir ainsi un proxy de la producivié marginale qui soi en rappor avec le coû du ravail. 39 La figure 1 donne ainsi les évoluions comparées enre le coû horaire réel oal du ravail (salaire e charges sociales/ prix de gros) e la producivié marginale du ravail approximée par la grandeur exp avec 0.175 où es la producivié horaire moyenne du ravail. Au cours de la période ayan suivi le choc pérolier de 1973, on consae un écar posiif grandissan enre le coû réel du ravail e la producivié horaire du ravail d aure par 40, l écar se sabilisan à parir du débu des années 000. La figure représene sur l ensemble de la période le aux de chômage u e l excès du coû réel du ravail par rappor à la producivié marginale CHRT ( spread 100 log 17.5%, avec CHRT CHT / PG ). On consae que la variable spread es négaive jusqu en 1975, avan d enamer une endance haussière qui ne se reournera qu après avoir aein un maximum d environ 30 % en 003. Ces évoluions s accorden avec le consa souven fai dans la liéraure économique sur le suje, suivan lequel ce ype de chômage ne s es développé en France que depuis la fin des années 1970, jusqu au débu des années 000. 41 [insérer figure 1] [insérer figure ] 3. Les faceurs conjoncurels du chômage Suivan l équaion (6), il exise une composane conjoncurelle du chômage d équilibre liée au niveau d acivié e représenée par la grandeur ˆ bˆ Q. Ce ype de chômage es le résula d un niveau de producion rop faible pour assurer le plein emploi des faceurs, l origine pouvan êre soi une insuffisance de la demande sur le marché des biens, soi l exisence de rigidiés impliquan des délais d adapaion de l offre. Dans le même espri que la «loi d Okun» 4, le chômage conjoncurel es relié posiivemen à la marge de producion disponible Q, cee dernière éan esimée par l écar relaif enre la producion poenielle e la producion observée, la première éan représenée par la valeur lissée (rend) issue du filre HP 39 On a ln a, où a es l élasicié de la producion par rappor au niveau de l emploi (voir noe précédene), CHRT le paramère capuran à la fois l arbiraire d une valeur nulle de log en 1950 (i.e. les indices CHRT e son en base 1950=1) e le fai que inclu le seceur public alors que CHRT ne considère que les seceurs privé e semi-public. La consane CHRT a éé fixée de manière à ce que la valeur de log soi nulle au cours des deux années 1975-76, pendan lesquelles le aux de chômage aein la valeur moyenne de 4.3%, valeur que l on considère généralemen comme proche du «aux naurel de plein emploi», lequel ne conien en principe pas de chômage chronique. On rouve =-17.5%. 40 Sur ce poin, voir noammen Baron e al. (003). 41 Voir noammen Laroque e Salanié (00) ainsi que Lannes e Pâris (010). 4 Okun (196). Pour une analyse récene voir Blanchard e Cohen (006). 16