Corrigé du problème d analyse complexe. S6 (Strasbourg)

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Corrigé du problème d analyse complexe. S6 (Strasbourg) C. Huyghe 0 Les énoncés sont tirés du polycopié d analyse complexe de Michèle Audin. Les figures ont été réalisées à l aide du logiciel libre geogebra.. ex. I. 4. - Par hypothèse, f coïncide avec la fonction analytique Id sur un ensemble de U possédant un point d accumulation d après le principe du prolongement analytique, sur un ouvert U connexe, de sorte que z U, f (z) = z, ce qui contredit le fait que ( ) f = 5. Remarque : on peut aussi remarquer que la fonction g(z) = f (z) z est analytique et possède une suite de zéros ayant un point d accumulation dans U connexe, donc g = 0. - La fonction analytique z z convient.. ex. I. 39. On procède par condition nécessaire. Si a n = α n, la relation de récurrence impose que α vérifie l équation de degré, Cette condition est suffisante. (F) X u X u = 0. D autre part on voit facilement que l ensemble des suites vérifiant cette relation de récurrence est un espace vectoriel E. Si (a n ) E, on lui associe (a 0, a ). Cette application est un isomorphisme de E sur C, ce qui montre que E est de dimension finie égale à. Soient α et β les deux racines distinctes de l équation (F), alors les suites (α n ) et (β n ) sont linéairement indépendantes, et forment donc une base de E. Si (a n ) E, on trouve les coefficients de la combinaison linéaire en écrivant a 0 = A + B et a = Aα + Bβ, soit A = a βa 0 α β B = αa 0 a α β.

Soit F(z) = n 0 a n z n. Alors F(z) = Aα n z n + Bβ n z n n 0 n 0 = A αz + B βz, ce qui est la décomposition en éléments simples. Le rayon de convergence de cette série est { min α, }. β 3. ex. II. 8. - L image de l axe réel est la demi-droite des réels positifs. La droite d équation y = c avec c = 0 un réel fixé est Si z est l affixe d un point de la droite, où {z C z = λ + ic, λ R}. z = λ c + iλc (P) = x + iy, x y 4c + c, ce qui est l équation d une parabole d axe l axe réel. Pour voir que l image est toute la parabole, on remarque d abord que l image d une droite est un ensemble connexe. Si λ + (resp. ), x + et y + (resp. y ). Ainsi, on voit que tous les points de la parabole sont images de points d une droite parallèle à l axe réel. - L image de l axe des imaginaires est la demi-droite des réels négatifs. La droite d équation x = d est envoyée par z z sur la parabole d équation x + y 4d d. On montre comme précédemment que l image est toute la parabole. Comme z z est holomorphe, les familles de paraboles s intersectent avec des angles droites, puisque les droites parallèles à l axe réel intersectent celles parallèles à l axe imaginaire avec des angles droits.

4. ex. II. 9. - L image de l axe réel par sinz est le segment [, ]. Soit c = 0, et z un affixe d un point de la droite d équation y = c, alors z = λ + ic avec λ R. Posons chc = ec + e c, shc = ec e c les cosinus hyperbolique et sinus hyperboliques de c. On calcule sinz = sinλchc + i cosλshc = x + iy. En écrivant cos λ + sin λ =, on trouve l équation ch c + y sh c =, qui est l équation d une ellipse d axes les axes de coordonnées, de grand axe chc et de petit axe shc. Il est facile de voir qu on obtient toute l ellipse. - L image de l axe imaginaire par z sinz est l axe imaginaire. Si d R est fixé, et z = d + iλ, sinz = chλsind + i shλcosd, En écrivant la relation ch λ sh λ =, on voit que l image de la droite d équation x = d par z sinz est contenue dans l hyperbole d équation sin d y cos d =. Comme une droite est connexe, son image est une des branches de cette hyperbole. En procédant comme en 3a, on voit que c est la branche de l hyperbole correspondant à x > 0 si sind > 0 et à x < 0 si sind < 0. 3

3- La fonction g est définie sur C. L image par g du cercle unité est le segment [, ]. Prenons l image d un cercle centré en l origine de rayon R > 0 et R =. Si z = Re it avec t R, donne g(z) = x + iy avec x = g(z) = ) (Re it + e it, R ( R + R cost), y = ( R R sint). On élimine t grâce à la relation cos t + sin t = et on voit que g(z) décrit l ellipse d équation ( ) R + + R y ( R R On vérifie facilement que toute l ellipse est atteinte. ) = 4. On a g(r + ) = [, + [ et g(r ) =], ]. Une demi-droite est déterminée par un vecteur unitaire e iα, avec α R et on suppose α = 0[π]. Si z = te iα, alors g(z) = x + iy avec x = (t + t )cosα, y = (t t )sinα. D où l on tire les relations sinαx + cosαy = sinαx cosαy = tsinαcosα t sinαcosα Finalement, en procédant comme au 3a, on voit que z décrit une branche de l hyperbole d équation cos α y sin α =. Précisément, la branche x > 0 si cosα > 0 et la branche x < 0 si cosα < 0. 4

Pour déterminer l image du demi-plan de Poincaré H = {z Im(z) > 0}, on résout l équation w = g(z) et on cherche les w C pour lesquels il existe un z solution dans H. Cette équation s écrit z wz + = 0. Soient z, z les deux solutions de cette équation. Alors z z =, donc si Im(z ) = 0, alors Im(z ) est du signe opposé à Im(z ), de sorte que l un des nombres z, z est dans H. Si maintenant z R, alors z aussi car z z =, et w = ( car z + z z + z = w. Comme w = g(z ), on voit que w ou w. Dans ce cas, le discriminant de l équation est > 0 et les deux solutions de l équation sont réelles. Si w [, + [ ], [, une des racines de l équation considérée est dans H. Ainsi, le domaine V = g(h) est égal à ), V = C\[, + [ C\], ]. Le discrimant de l équation précédente est 4(w ). Comme w [, + [, l équation g(z) = w a une seule solution dans H, puisque les parties imaginaires de deux solutions de cette équation ont des signes opposés et sont non nulles. Donc g H est injective. Enfin, soit h la détermination du logarithme sur C\[0, + [ telle que h( ) = iπ. Notons f (z) = exp(/h(z )). Alors f (0) = e iπ/. Si z V, z [0, + [, de sorte que f (z) est bien défini sur V. La fonction k(z) = z + f (z) est continue sur V (et même holomorphe car c est le cas de h sur son domaine de définition). Pour z V, k(z) H ou alors k(z) H. Comme V est connexe, l image de V par k est contenu ou dans H ou dans H. Comme k(0) = e iπ/ H, on voit que k(v) H et finalement g (z) = z + exp(/h(z )), 5

est l application réciproque de g. 4- ex. II. 4. Lemme de Schwartz. Comme f (0) = 0 et f est holomorphe sur D, la fonction f admet un développement en séries de Taylor sur un voisinage V de 0 dont le coefficient constant est nul. de sorte que f (z) = a n z n = z a n+ z n, n n f (z) z = a n+ z n, n est holomorphe sur V, donc en 0. Ainsi f (z)/z est holomorphe sur D. Soit r ]0, [. Appliquons le principe du maximum sur D(0, r), alors z D(0, r), f (z) z sup f (z) z =r z r. Si on fixe z et qu on fait tendre r vers, cela donne z D(0, r), f (z) z, et comme ceci est vrai pour tout r ]0, [, on trouve z D, f (z) z. Supposons qu il existe z 0 tel que f (z 0 ) = z 0 et soit λ R tel que f (z 0 ) = e iλ z 0, alors si r > z 0, la fonction g(z) = f (z)/z est holomorphe sur D(0, r) atteint son maximum à l intérieur du disque fermé D(0, r), ce qui, par le principe du maximum, implique que g est constante. Comme g(z 0 ) =, g = sur D(0, r) pour tout r assez grand et donc g = sur D(0, ), soit z Z, f (z) = e iλ z 0. 5- ex. II. 43. Automorphismes de D, le disque unité ouvert. On cherche les automorphismes de D, les applications bijectives holomorphes d inverse holomorphe. i. Soit f un automorphisme de D qui fixe 0. Alors d après l exercice précédent z D, f (z) z, et f ( f (z)) = z f (z). Finalement, z D, f (z) = z, donc on peut appliquer les conclusions de l exercice précédent et λ R f (z) = e iλ z. ii. Soient a, b C tels que a b = et f a,b (z) = az + b bz + a. 6

Les pôles de f a,b sont les nombres complexes t vérifiant Alors Donc f a,b est holomorphe sur D. Montrons que f a,b (z) < si z <. On a t = a b. t = + b >. f a,b (z) = a z + b + azb + baz b z + a + azb + baz = u(z) v(z). Comme v(z) u(z) = z + > 0, on a le résultat. On calcule f a,b = f a, b. Comme f f = Id, f est surjective. Comme f f = Id, f est injective. Remarquons enfin que Id = f,0, et que f a,b f a,b = f aa +bb,ab +a b, de sorte que les applications f a,b forment un groupe pour la composition. iii. On peut par exemple prendre et b = aw. a = w iv. Soit f un automorphisme de D, w = 0, g = f. Alors g(w) = 0. Considérons a et b tels que a b = et f a,b (w) = 0, donc d après la première question, λ R tels que de sorte que est bien du type f c,d avec c d =. f a,b f = eiλ z = f e iλ/,0, f = f a,b f e iλ/ 7