L ARBORETUM Réserve naturelle Roger de Vilmorin 1, voie de l Aulne Verrières-le-Buisson

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1 Parcours commun aux deux boucles 01 Étape n 1 L ARBORETUM Réserve naturelle Roger de Vilmorin 1, voie de l Aulne Verrières-le-Buisson Pensez à caler votre baladeur sur les commentaires de cette étape. Laissez votre voiture sur le parking de la place de l Europe et dirigez-vous vers la première étape du parcours : L arboretum municipal et la Maison des Arbres et des Oiseaux - située à gauche de la salle des fêtes «Le Colombier». Plan de l Arboretum municipal 1 Parrotie de Perse 9 Zone humide 2 Faux orme de Sibérie 10 Friche et chêne des marais 3 Pin noir de Calabre 11 Allée des conifères 4 Epicéa de l Himalaya 12 Allée des tilleuls 5 Chêne à feuilles de saule 13 Pépinière 6 Séquoia géant 14 Verger 7 Ginkgo Biloba 15 Puits 8 Chêne à gros fruits 16 Pavillon de la M.A.O. Verrières-le-Buisson 1

2 L Arboretum municipal, réserve naturelle Roger de Vilmorin >>>> PISTE/02 Joyau de la ville, l'arboretum a été acquis par la commune en Depuis, il est géré par des jeunes de 14 à 25 ans regroupés au sein de l association, la Maison des Arbres et des Oiseaux : la M.A.O. Oasis de verdure, cet arboretum constitue un lieu privilégié pour la connaissance du monde végétal et la préservation de la faune et la flore naturelles. Nous y comptons plus de 200 arbres et autant d arbustes sélectionnés depuis plus d un siècle par les Vilmorin. En 1988, l'arboretum de Verrières-le-Buisson a été classé Réserve naturelle volontaire et en 2004, il a été reclassé en Réserve naturelle régionale. Mais commençons notre visite. La Parrotie de Perse Avancez dans l allée principale et prenez le premier sentier à gauche, juste derrière l araucaria, encore appelé «désespoir du singe» à cause de ses épines. Ce sentier vous conduira à la "parrotie de Perse". Ensuite, vous progresserez en repérant le nom des arbres apposé sur chacun des points remarquables du parcours. Comptez une petite demi-heure de visite. >>>> PISTE/03 La Parrotie de Perse est aussi appelée l arbre perroquet, à cause des teintes chatoyantes dont se pare son feuillage à l'automne. Chaque feuille est alors une vraie palette de peintre, allant du vert pomme au rouge écarlate. Son écorce évoque irrésistiblement celle du platane. La Parrotie fleurit en mars, avant la feuillaison. L'arbre se couvre alors de fleurs rouges de petite taille. Cet arbre a une croissance très lente et une taille réduite. Par contre sa couronne peut avoir un diamètre de plus de cinq mètres. Quant à son qualificatif de Persica, il ne signifie pas forcément que l'arbre vient de Perse, car beaucoup de végétaux ramenés d'orient par Alexandre le Grand portent ce qualificatif. Avancez maintenant jusqu au Faux Orme de Sibérie. En chemin, vous passerez devant un Peuplier generosa dont les duvets sont considérés comme allergènes. Le sujet que vous observerez est issu du drageonnement d'un pied mère qui se situe à proximité et atteint la hauteur respectable de 25 mètres. Le Faux Orme de Sibérie >>>> PISTE/04 Le Faux Orme de Sibérie a été introduit en Europe en Les premiers furent rapportés par André Michaux et cultivés au Jardin des plantes de Paris. Cet arbre est un cousin des ormes et des micocouliers. Il est originaire des bords de la mer Caspienne et non de Sibérie comme pourrait le laisser penser son nom. Sa croissance étant d'un tiers plus rapide que celle de l'orme, son bois plus fort et plus dur, les habitants de cette région s'en servaient pour faire des charpentes, des planchers et des meubles. Il présente un bois à grain fin et dur, ce qui en fait un bois d'ébénisterie très apprécié. Sa belle écorce lisse et grise se desquame en donnant de nombreuses plaques orangées. Nous pouvons observer sur le tronc des sillons profonds comme des cicatrices. Ce sont en fait des stries de croissance. Quant aux nombreux petits troncs qui entourent le pied principal ce sont des drageons, c'est-à-dire des rejets issus des racines. D ailleurs, 2 Balade du patrimoine : 2006

3 imaginiez-vous que vous étiez au cœur d un îlot provenant du seul arbre devant nous! Le Pin noir de Calabre Dirigez-vous maintenant vers le Pin noir de Calabre. Ce faisant, vous allez traverser la «zone humide» de l arboretum. Elle a été implantée à l emplacement d une mare qui devait initialement assainir des parcelles soumises à un engorgement saisonnier. Mais des problèmes de conception et de réalisation ont empêché cette mare de remplir son rôle, d où sa transformation en milieu humide qui a permis d introduire des végétaux typiques des tourbières et marais et d accueillir, notamment, insectes et batraciens. >>>> PISTE/05 Le Pin Laricio de Calabre est un pin noir. Il a de nombreux cousins tels que le pin noir de Corse et d'autriche. Ils sont tous appelés pins noirs du fait de l'aspect sombre de leurs silhouettes. La nomenclature adoptée pour distinguer les pins noirs a souvent été sujette à polémique tant les différences morphologiques sont subtiles. En effet, les différentes sous-espèces sont issues d'une population unique qui a été diversifiée tardivement à la suite des glaciations de l'ère quaternaire. Cet exemple montre combien encore aujourd'hui se créent, très progressivement, de nouvelles espèces de plantes. Le spécimen que vous observez a été planté en Il est identifié dans les archives Vilmorin comme appartenant à la variété Bosnica, dont on ne trouve nulle trace dans les ouvrages scientifiques. Il a donc été arbitrairement assimilé à la variété Calabrica. Passez maintenant au point suivant : l Epicéa pleureur de l Himalaya. Sur votre chemin, vous croiserez un Platane d orient, originaire d Asie mineure. L Épicéa pleureur de l Himalaya >>>> PISTE/06 Cette espèce d épicéa ne fut découverte qu en Il croît dans l Himalaya occidental entre et mètres et peut atteindre 40 à 60 m. Son nom d Épicéa pleureur lui vient de ses branches fléchies et de ses longs rameaux pendants qui forment des draperies très esthétiques. Ses fruits (cônes) mesurent de 9 à 17 cm et sont retombants, contrairement à ceux dressés des sapins. Un autre moyen mnémotechnique permet de distinguer sapins et épicéas : la présence ou l absence de languette à la base de chaque aiguille. En effet, en arrachant une aiguille d épicéa, une fraction du rameau se détache formant une languette. Chez le sapin, seule la feuille se détache sans altérer le rameau. Pour éviter une rapide dégradation des branches inférieures, n abusez pas de cette méthode. Vous allez maintenant vous rendre auprès du Chêne à feuilles de saule. Pour ce faire, empruntez l allée des bouleaux où vous croiserez un très beau Bouleau hybride de Sandberg dont l écorce d'un blanc éclatant était utilisée par les Indiens pour la fabrication de canoës ainsi que pour la couverture des habitations. Au bout de l allée, vous apercevrez un joli petit puits. Ce puits, édifié en pierres calcaires, va chercher l eau à une dizaine de mètres de profondeur. Plus esthétique que pratique, il crée dans l arboretum un lieu particulier invitant plus à la flânerie qu à l étude botanique. Il s agit bien d un signe de la volonté des Vilmorin de donner à cet espace des qualités dépassant celles d une simple collection scientifique. Il constitue aujourd hui le seul élément ancien d architecture. Le premier Verrières-le-Buisson 3

4 réflexe est bien sûr de s y pencher pour voir au fond de ce trou noir le miroitement sombre des eaux souterraines. Mais le temps, l abandon et les détritus l ayant fortement altéré, le puits a nécessité une remise en état complète destinée à lui rendre sa majesté d antan : une fouille a été effectuée afin de retrouver la nappe phréatique et des éléments de protection ont été installés. À côté de vous, se trouve un Hêtre à grandes feuilles. Mais connaissez-vous ce vieil adage qui permet de distinguer le Hêtre du Charme : «Le Charme d Adam, c est d être à poil»? En effet, les feuilles du hêtre sont à bord lisse et à poils, tandis que celles du charme sont dentées et sans poils. Mais reprenez votre chemin jusqu au Chêne à feuilles de saule. Le Chêne à feuilles de saule >>>> PISTE/07 Originaire de la partie orientale des États-Unis, le Chêne à feuilles de saule fut introduit en Europe en L'arbre qui est devant nous provient de l'arboretum Pezanni. Il fut planté en Les feuilles sont lancéolées, caduques, vert jaune et ressemblent à s'y méprendre à celles d'un saule. De plus son écorce finement fissurée et plutôt lisse ne rappelle pas tout à fait celle d'un chêne. Mais alors pourquoi est-il répertorié en tant que chêne? Cela tient à ses fleurs et ses fruits. En effet, la classification des plantes repose essentiellement sur la description de l'appareil reproducteur qui est très stable pour une espèce donnée. Les pommiers donnent des pommes, les chênes donnent des glands. Avancez maintenant au point suivant : le Chêne à gros fruits. En passant, vous remarquerez le très beau Micocoulier de Chine qui borde l allée. C'est à ses feuilles dissymétriques et à ses fruits en forme de petites cerises rouge orangée que l'on reconnaît avec certitude le micocoulier. Cet arbre est originaire de l'est de la Chine, de la Corée et du Japon. Il s'est très bien adapté à notre climat et on le retrouve très souvent en Provence. Il a d'ailleurs été cité par Pagnol qui faisait se reposer ses héros à l'ombre de son somptueux feuillage. Le Chêne à gros fruits >>>> PISTE/08 Le Chêne à gros fruits a été introduit en France en Cet arbre est original par la grosseur de ses glands qui peuvent atteindre 5 cm de diamètre et par la taille de ses feuilles dont la longueur est proche de 25 cm. C est le plus nordique des Chênes américains. Il s est développé sous nos climats au-delà de toute attente comme en témoigne l arbre que nous avons sous les yeux. Sa hauteur est de plus de 25 mètres et son diamètre de l ordre de 1,10 m. Le développement de cet arbre, dont l âge dépasse largement le siècle, s est fait au détriment du Chêne liège de Chine que nous observons à sa gauche près du candélabre. Son grand âge se manifeste aujourd hui dans sa morphologie. Depuis de nombreuses années cet arbre ne donne plus de gland. Sur ses grandes branches, nous observons de nombreuses petites branches qui sont un signe de sénilité de ce patriarche. Sa cime aussi commence à se «déplumer» ; c est ce que les spécialistes appellent une descente de cime. L arbre réduit spontanément son volume pour y concentrer le reste de son énergie. 4 Balade du patrimoine : 2006

5 Passez maintenant au point suivant : le Séquoia géant. Avancez dans l allée des tilleuls et une fois arrivés dans la grande allée, encore appelée allée des conifères, vous le trouverez face à vous, légèrement à droite. Le Séquoia géant >>>> PISTE/09 Les Séquoias sont des arbres géants, bien connus de tous au travers des images de ces forêts fabuleuses de Californie. Il en existe deux sortes : le Séquoia toujours vert et le Séquoia géant. Comme son nom ne l indique pas, le Séquoia géant n est pas le plus grand, mais le plus gros. C est sous le tronc de l un d entre eux qu a été creusé un tunnel pouvant laisser passer une voiture dans le Yosemite Park sur la côte Ouest des Etats-Unis. Son écorce très épaisse et fibreuse lui permet de résister aux incendies. Son feuillage rappelle celui de l if : des aiguilles rangées comme les dents d un peigne de part et d autre du rameau. Le Ginkgo biloba Dirigez-vous maintenant vers Le Ginkgo biloba qui se trouve vers l entrée, à proximité du pavillon de la Maison des arbres et des oiseaux. Suivez la grande allée qui reprend le tracé de l ancienne voie royale qui permettait, au XVIII e siècle, de relier le pavillon de chasse du roi Louis XIV à la route menant au bois de Verrières. Au-dessus de l allée se trouve le verger. Accueillant des variétés fruitières anciennes ou en voie de disparition, ce verger a vocation à être progressivement replanté. Des variétés de collection seront donc introduites au fur et à mesure des opportunités et le caractère rectiligne du lieu sera progressivement retrouvé. Chemin faisant, vous allez passer devant la friche dans laquelle se trouve un magnifique chêne des marais. Introduit en France en 1770, ce chêne est l un des plus beaux représentants de son genre. Celui que vous observerez est sans doute l un des premiers pieds plantés en France. Les branches basses descendent normalement jusqu au sol venant caresser la surface des zones humides où il se développe spontanément. Toutefois, vous n observerez pas de branches basses qui descendent jusqu au sol. Car, lors de l abandon de l arboretum, celui-ci s est progressivement transformé en friche et ce sont les ronces et autres broussailles qui ont étouffé les branches basses. Aujourd hui après avoir dégagé ce sous-bois, on constate que l arbre aurait tendance à reprendre son port normal. >>>> PISTE/10 L arbre aux quarante écus ou abricotier d argent, devant lequel nous sommes maintenant, est appelé par les scientifiques Ginkgo biloba. Il a été introduit en France en Son nom «d arbre aux quarante écus» proviendrait de la somme qu aurait versée en 1780 un botaniste parisien pour l acquisition des cinq spécimens présents alors en Angleterre. C est un véritable fossile vivant puisqu on retrouve des traces de l un de ses premiers représentants, le Ginkgo primigenia, vers la fin de l ère primaire, il y a 250 millions d années! Cet arbre aurait disparu du monde végétal si les bonzes chinois ne l avaient cultivé autour de leurs temples pendant des siècles. Le Ginkgo présente une étonnante aptitude à résister à la pollution, au feu Verrières-le-Buisson 5

6 et aux radiations. C est le seul être vivant ayant résisté à la bombe atomique d Hiroshima. Le Ginkgo est de plus en plus utilisé à des fins pharmaceutiques. Il semble en effet que cette plante «préhistorique» regorge de richesses. Sa fécondation ne se fait pas sur l arbre mais au sol et seulement en présence d eau. Le Ginkgo est dioïque, c'est-à-dire qu il existe des pieds mâles et des pieds femelles. Si vous souhaitez en planter un dans votre jardin, nous vous conseillons de choisir un pied mâle ; car les fruits ont en mûrissant une odeur fétide très désagréable Cet arbre qui a résisté à la disparition des dinosaures, il y a 65 millions d années ornera votre jardin, mais soyez patients, il pousse très lentement. Vous arrivez maintenant à la Maison des arbres et des oiseaux où vous trouverez sans doute la réponse à la première question de notre rallye promenade. Question n 1 du rallye promenade : >>>> PISTE/11 À l intérieur de la M.A.O, vous trouverez la coupe transversale de deux arbres de l arboretum tombés lors de la tempête du 26 décembre Quel était l âge du plus vieux? 80 ans 100 ans 120 ans À gauche en sortant de l arboretum, rejoignez le chemin des Antes. Prenez de nouveau à gauche et 150 m plus loin vous trouverez l entrée du «sentier de la Pièce» (nom d'un lieudit signifiant probablement une pièce de terre) que vous emprunterez jusqu à la rue d Estienne d Orves. Mais à mi-parcours, arrêtez-vous devant la grille blanche du Parc Vilmorin. Le temps de vous en dire quelques mots. Le parc Vilmorin sentier de la Pièce >>>> PISTE/12 Le parc privé devant lequel nous venons d arriver appartient au château Vilmorin. Il comprend également un arboretum comptant des espèces uniques en France qui peut être visité au printemps et à l automne deux fois par an. Derrière cette grille, nous voyons l allée des tilleuls qu aimait arpenter André Malraux en compagnie de Louise de Vilmorin. Du parc à la française, dessiné par Le Nôtre, il ne reste aujourd hui que cette allée de tilleuls, les quinconces de marronniers et des charmilles. Le reste a été mis en valeur par Edouard André, l architecte-paysagiste de Philippe- André de Vilmorin. Ce site est protégé et, selon son souhait, Louise de Vilmorin est enterrée dans le parc. Avancez maintenant jusqu au bout du sentier où vous trouverez un bas-relief en pierre réalisé par une artiste verrièroise : Anne-Marie Noyer-Beaurent. Puis, prenez à droite et longez la voie piétonne de la rue d Estienne d Orves jusqu au n 2. Très vite, se profilera sur votre gauche l imposante silhouette du centre culturel André Malraux : prochaine étape de notre balade. Mais avant cela, arrêtez-vous devant le portail du château Vilmorin. Quand vous y serez, pensez à caler votre baladeur sur les commentaires de l étape n Balade du patrimoine : 2006