Département de l Ain, de la Loire, et de la Haute-Savoie
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- Aimé Laporte
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1 SURVEILLANCE DE LA MALADIE DE LYME Département de l Ain, de la Loire, et de la Haute-Savoie Bulletin d'information n 1 Période de surveillance du 1 er avril au 31 août 2006 Avril à août 2006
2 Le réseau de surveillance de la maladie de Lyme dans l Ain, la Loire et la Haute-Savoie fonctionne depuis le 1 er avril Après le rappel de la définition des cas de maladie de Lyme à signaler, ce premier bulletin vous présente : - les acteurs du réseau sur le terrain avec la répartition canton par canton des médecins qui se sont portés volontaires pour participer ; - les résultats des quatre premiers mois de surveillance. DÉFINITION DES CAS DE MALADIE DE LYME La définition d un cas de maladie de Lyme devant faire l objet d un signalement dans le cadre du réseau de surveillance est la suivante : un érythème migrant (EM) ou une manifestation secondaire typique ou compatible de type articulaire, neurologique, cardiaque ou cutané ET une sérologie ELISA positive. Au stade de l EM, le diagnostic est essentiellement clinique. Une sérologie n est pas nécessaire pour inclure le cas dans l étude. Les manifestations secondaires retenues sont : - atteintes articulaires : arthralgies ou arthrite des grosses articulations ; - atteintes neurologiques : manifestation centrale, manifestation périphérique (paralysie, méningo-radiculite sensitive), manifestation méningée ; - atteintes cardiaques : bloc auriculo-ventriculaire, péricardite ; - atteintes cutanées : lymphocytome cutané bénin, acrodermatite chronique.
3 LES ACTEURS DU RÉSEAU Au total, ce sont 242 médecins qui se sont portés volontaires pour participer au réseau de surveillance. Le taux de participation est variable en fonction du département d exercice et de la spécialité des médecins (tableau 1). TABLEAU 1 - POURCENTAGE DE PARTICIPATION DES MÉDECINS AU RÉSEAU EN FONCTION DU DÉPARTEMENT ET DE LA SPÉCIALITÉ Spécialité Département Loire Ain Haute-Savoie Total Cardiologie 1,8 10,5 5,7 4,7 Dermatologie 25,0 30,8 17,2 23,2 Médecine générale 11,4* 8,4 9,0 9,6 Médecine interne 18,5 16,7 31,6 23,1 Neurologie 13,6 44,4 18,8 21,3 Pédiatrie 13,8 15,4 9,1 12,3 Rhumatologie 17,1 27,3 18,2 19,1 Total 12,1 10,5 10,0 10,9 *Pour la Loire, l unité d épidémiologie de la ville de Saint-Étienne participe également activement à la déclaration via le réseau de médecins avec lequel elle travaille habituellement sur d autres problématiques. Pour les spécialistes, le taux de participation est un peu sous-estimé dans la mesure où, dans certains services, un médecin s est porté volontaire pour déclarer tous les cas de maladie de Lyme vus en consultation dans le service. La répartition des médecins généralistes volontaires sur l ensemble du territoire est satisfaisante et permettra d atteindre l un des objectifs fixés au réseau : la mise en évidence de zones à risque élevé d exposition, notamment au niveau cantonal. En effet, plus de la moitié des cantons est représentée par au moins 1 médecin (carte 1). En revanche, pour les 46 cantons pour lesquels aucun médecin ne s est porté volontaire, l incidence ne pourra être estimée.
4 CARTE 1 - POURCENTAGE DE PARTICIPATION PAR CANTON DES MÉDECINS GÉNÉRALISTES THONON-LES-BAINS OYONNAX BOURG-EN-BRESSE ANNEMASSE NANTUA ROANNE AIN AMBERIEU-EN-BUGEY ANNECY HAUTE-SAVOIE CHAMONIX-MONT-BLANC RHONE BELLEY LOIRE FEURS Pourcentage de participation des médecins généralistes par canton SAINT-ETIENNE Remarque : le canton resté en blanc dans la Loire est le seul canton pour lequel aucun médecin n est enregistré à l ordre des médecins. LES PREMIERS RÉSULTATS Ces résultats sont amenés à changer légèrement car quelques questionnaires ne sont pas parvenus à la Cellule interrégionale d épidémiologie (Cire) Rhône-Alpes à la date de rédaction de ce bulletin. Du 1 er avril au 31 août 2006, au total 275 cas ont été notifiés par les médecins volontaires : - 64 dans l Ain ; - 86 dans la Loire ; en Haute-Savoie.
5 GRAPHIQUE 1 - DISTRIBUTION DES CAS DE MALADIE DE LYME SELON LA DATE DE DIAGNOSTIC (N = 275 CAS) nombre de cas avr-06 mai-06 juin-06 juil-06 août-06 érythème migrant (seul ou avec autres signes) autres signes (sans EM) TABLEAU 2 - DESCRIPTION DES CAS DE LYME SELON LA FORME CLINIQUE DIAGNOSTIQUÉE (N = 275) Nombre de manifestations Types de manifestations cliniques Nombre Erythème migrant (EM) 222 Autres manifestations dermatologiques 3 1 Manifestations neurologiques 7 Manifestations rhumatologiques 4 Manifestations cardiologiques 2 EM + manifestations neurologiques 7 EM + manifestations rhumatologiques 18 2 Manifestations neurologiques + manifestations rhumatologiques 6 Manifestations neurologiques + manifestations cutanées 1 Manifestations cutanées + manifestations rhumatologiques 1 3 EM + manifestations neurologiques + manifestations rhumatologiques 4
6 nombre de cas GRAPHIQUE 2 - RÉPARTITION DES CAS DE MALADIE DE LYME PAR CLASSE D ÂGE (N = 272 CAS) 0 < >80 âge (ans) Une sérologie a été prescrite pour 62 cas présentant exclusivement un EM. Les résultats de ces sérologies sont présentés sur le graphique 3. GRAPHIQUE 3 RÉSULTAT DE LA SÉROLOGIE AU STADE DE L ÉRYTHÈME MIGRANT (N = 62 CAS) nombre de cas négative positive douteuse
7 LA PRATIQUE D UNE SÉROLOGIE Les informations sérologiques ne sont nécessaires qu au stade disséminé de la maladie Le diagnostic d érythème migrant est un diagnostic clinique. En effet, la pratique d une sérologie à ce stade est très peu informative. Des études ont montré que plus de 50 % des malades qui contractent un EM en France sont séronégatifs et restent séronégatifs après traitement, même après un contrôle sérologique au bout de six semaines, y compris lorsque la nature borrélienne de l EM a été confirmée par culture [1]. En cas de neuroborréliose, la sérologie est positive mais les titres sont en général peu élevés ; il est utile, dans ce cas, de réaliser une recherche d anticorps dans le liquide céphalo-rachidien. La figure suivante présente l évolution des taux sériques d immunoglobulines (IgG et IgM) anti-borrelia en fonction de la durée et selon la forme clinique considérée. FIGURE 1 - ÉVOLUTION AU COURS DU TEMPS DES TAUX SÉRIQUES D IMMUNOGLOBULINES ANTI-BORRELIA SELON LA FORME CLINIQUE DE LA MALADIE 1 Ig sériques IgM IgG seuil mois EM Neuroborréliose Lymphocytome cutané bénin Arthrite de Lyme Acrodermatite chronique atrophiante 1 : cette figure a été réalisée par la Cellule interrégionale d épidémiologie (Cire) Centre-Ouest. [1] Lipsker D, Zachary P, Jaulhac B, 2004,[The good use of serodiagnosis during Lyme s borreliosis]: Ann.Dermatol.Venereol v.131, p.73-4.
8 CONCLUSION Ces quatre premiers mois de surveillance ont été tout à fait satisfaisants. Les médecins qui se sont portés volontaires ont participé de façon active à la notification des cas et les questionnaires reçus à la Cire Rhône-Alpes ont déjà permis d engranger un grand nombre d informations nous permettant d améliorer notre connaissance sur cette maladie et sur sa répartition sur les trois départements surveillés. Afin d obtenir des données d incidence les plus fiables possibles, il est important de maintenir l effort de déclaration, même durant la période de moindre activité des tiques. Le mercredi 13 décembre 2006, se tiendra à Paris la 16 e conférence de consensus en thérapeutique anti-infectieuse, consacrée cette année à la borréliose de Lyme. Cette conférence est organisée par la société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF). Merci à vous tous. Réalisation du bulletin d information : Nathalie Encrenaz, Bruno Morel et Marielle Schmitt Cellule interrégionale d épidémiologie Rhône-Alpes Liens Internet : Site de l Institut de veille sanitaire ; surveillance de la maladie de Lyme réseau Rhône-Alpes : ; Site du centre national de référence des Borrelia : Contacts : Cellule interrégionale d épidémiologie Rhône-Alpes Drass Rhône-Alpes 107, rue Servient Lyon cedex 03 Téléphone : Fax : Mail : dr69-cirei@sante.gouv.fr ISBN : Tirage : 500 exemplaires Imprimé par Labrador Dépôt légal : novembre 2006
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