L'évaluation formative améliore-t-elle les apprentissages?

Dimension: px
Commencer à balayer dès la page:

Download "L'évaluation formative améliore-t-elle les apprentissages?"

Transcription

1 Université Pierre MENDES FRANCE (Grenoble II) U.F.R. Sciences de l'homme et de la Société Département des Sciences de l'education L'évaluation formative améliore-t-elle les apprentissages? Mémoire présenté pour l'obtention du Diplôme d'etudes Approfondies par : Gérard YVROUD Directeur de mémoire : Monsieur Charles Hadji, Professeur des Universités année universitaire 98-99

2 Sommaire Tables des figures... page 3 Introduction... page 4 1. Eléments pour un cadre théorique... page Apprendre Pourquoi apprendre?... page Qu'est-ce qu'apprendre?... page Comment apprendre?... page Enseigner 1.3. Evaluer Qu'est-ce qu'enseigner?... page Comment enseigner?... page Qu'est-ce qu'évaluer?... page L'évaluation formative : origine du concept... page Le concept d'évaluation formative aujourd'hui... page L'évaluation formative au service de l'enseignement page L'évaluation formative au service de l'apprentissage page La problématique Définition de la problématique... page L'expérimentation et ses enseignements... page L'expérimentation Le dispositif expérimental... page Le recueil des données... page Le choix des séquences... page Le dispositif d'évaluation formative... page Des résultats page 1

3 L'évolution des scores des élèves... page L'évaluation formative : effet sur la moyenne des scores... page L'évaluation formative : effet sur les capacités de repérage... page Discussion L'évolution des scores des élèves... page Les différences entre les séquences... page L'effet de l'évaluation formative... page Conclusion... page 91 Annexes Sommaire des annexes... page 93 Séquence 1 : la division... Annexe page 94 Séquence 2 : les durées... Annexe page 106 Les résultats aux tests... Annexe page 117 Evolution des élèves au cours des deux séquences Annexe page 121 Entretiens avec les élèves : - classe 1 - séquence 1... Annexe page classe 1 - séquence 2... Annexe page classe 2 - séquence 1... Annexe page classe 2 - séquence 2... Annexe page 165 Calculs effectués par le logiciel SAS... Annexe page 177 Bibliographie... page 181 page 2

4 Index des figures Figure 1 - Les séquences d'enseignement dans les deux classes page 51 Figure 2 - Deux modalités pour la réalisation des séquences d'enseignement / apprentissage... page 52 Figure 3 - Structure analytique adoptée pour cerner l'effet de l'évaluation formative... page 53 Figure 4 - La fiche d'évaluation formative utilisée pour la séquence sur la division... page 60 Figure 5 - Déséquilibres liés à l'apprentissage... page 85 Index des tableaux Tableau I - Mise en œuvre alternée des séquences d'enseignement selon les deux modalités, dans les deux classes... page 53 Tableau II - La durée des deux séquences... page 57 Tableau III - Evolution globale des élèves de la classe 1... page 63 Tableau IV - Evolution globale des élèves de la classe 2... page 63 Tableau V - Significativité de l'évolution des moyennes... page 65 Tableau VI - Nombre d'élèves dont le score diminue ou stagne, entre le test initial et le test final... page 67 Tableau VII - Pouvoir explicatif de deux modèles pour la séquence 1... page 70 Tableau VIII - Pouvoir explicatif de deux modèles pour la séquence 2... page 71 Tableau IX - Choix des élèves pour les entretiens... page 73 Tableau X - Répartition des élèves selon leur manière d'exprimer le but à atteindre... page 77 Tableau XI - Classement des élèves selon leur capacité à exprimer le but à atteindre... page 77 Tableau XII - Réussite envisagée au test final... page 81 Tableau XIII - Classement des élèves selon leur réussite envisagée au test final... page 81 Tableau XIV - Capacité à estimer sa note au test final... page 82 Tableau XV - Répartition des élèves selon leur capacité à envisager leur note au test final (écart 2points) page 83 page 3

5 Introduction Peut-on rendre compte de la réussite d'un apprentissage sans s'appuyer sur une évaluation? La chose paraît difficilement concevable. C'est sans doute la raison pour laquelle l'école, dont la fonction est de permettre la réussite de nombreux apprentissages, est aussi le lieu où se déroulent tant d'évaluations. L'évaluation constitue, pour tout enseignant, une activité qui l'accompagne tout au long de sa vie. Sans doute l'a-t-il rencontrée assez tôt dans son enfance, quand il était élève. Les enfants de l'école maternelle ne sont-ils pas évalués lorsque la maîtresse cherche à repérer les acquis ou à enregistrer les progrès des élèves dont elle a la charge? Après la maternelle, et sous des formes diverses, l'école élémentaire, le collège, puis le lycée et enfin l'université continueront à réaliser des évaluations de leurs élèves ou de leurs étudiants. Après avoir subi avec succès les contrôles qui lui permettent d'exercer son métier, l'enseignant va donc être amené, à son tour, à évaluer ses élèves. Ainsi, "l'évalué devient évaluateur." Cependant, notre évaluateur n'en a pas fini d'être évalué! Tout enseignant, au moins pour les professeurs des écoles ou des lycées et collèges, est régulièrement évalué par sa hiérarchie. Sans oublier l'évaluation informelle réalisée par ses élèves! J.M. Monteil (Monteil, 1990) fait d'ailleurs observer que "l'activité évaluative constitue [...] une pratique quotidienne, véritablement constitutive de l'univers scolaire." 1 Sans doute est-elle un phénomène de la vie en général, précédant normalement toute décision quelque peu réfléchie. Ne convient-il pas en effet, 1 MONTEIL, J.M. (2ème éd. 1990). Eduquer et former : perspectives psychosociales. Grenoble : P.U.G. p. 40. page 4

6 d'évaluer le résultat probable d'une action potentielle avant de l'entreprendre? Mais, pour en revenir à l'école, qui est le sujet qui nous intéresse ici, on peut faire observer que l'évaluation s'intéresse, de façon prioritaire, à l'apprentissage auquel elle semble liée. C'est ce qu'avaient déjà noté G. Noizet et J.P. Caverni. Dans leur ouvrage "Psychologie de l'évaluation scolaire" (Noizet et Caverni, 1978), ces auteurs indiquaient en effet que "l'acte d'évaluer, qui permet de confronter un résultat à un objectif, est nécessairement inscrit dans tout processus d'apprentissage." 2 Si l'on restreint notre réflexion à l'école élémentaire, celle-ci n'est plus aujourd'hui, une école qui vise à organiser la sélection de ses élèves. Le but qui lui est assigné est d'amener la quasi totalité des enfants à poursuivre leur scolarité au collège. C'est ce qu'indiquent les textes officiels. "L'école élémentaire prend appui sur les acquisitions de l'école maternelle pour permettre à chaque élève de construire progressivement les apprentissages que requiert sa scolarité ultérieure. Il lui faut intégrer les savoirs, savoir-faire et méthodes de travail personnel indispensables au collège..." 3 L'école élémentaire doit être une école où l'on apprend, en offrant "les souplesses indispensables pour respecter la diversité des élèves, leurs démarches, leurs attentes, leur rythme de développement, sans perdre de vue les objectifs communs à tous, les apprentissages nécessaires à tous." 4 Le projet est ambitieux et la tâche paraît immense. Débarrassée du souci de la sélection des élèves, l'école élémentaire se doit donc de faciliter au mieux les apprentissages des enfants qui lui sont confiés. Le législateur français a fourni des pistes ; l'une d'elles, qui nous intéresse ici, réside dans l'usage de l'évaluation. "L'un des moyens privilégié pour déterminer les meilleurs stratégies d'apprentissage consiste à analyser collectivement les raisons d'une réussite, d'une difficulté ou d'un échec. L'erreur dédramatisée suscite chez l'élève une analyse constructive de son travail et la volonté de progresser. Elle fournit au maître des informations précieuses pour définir, lorsque c'est 2 NOIZET, G. et CAVERNI, J.P. (1978). Psychologie de l'évaluation scolaire. Paris : P.U.F. p Programme de l'école primaire. (1995) Paris : C.N.D.P. p. 38. page 5

7 nécessaire, des actions de remédiation. Dans cette perspective, le développement d'une pratique régulière de l'évaluation permet une connaissance plus objective de l'élève et un pilotage de classe mieux assuré." 5 Il semble que le législateur préconise ainsi l'usage d'une évaluation dite formative. On indique, ici, au maître une direction à suivre : mettre l'évaluation au service de l'apprentissage. C'est donc bien l'usage de dispositif d'évaluation formative dont il semble être question, sans que ce terme soit employé par le législateur. C. Hadji, en effet, le rappelle (Hadji, 1997) "C'est la volonté d'aider qui en définitive installe l'activité évaluative dans un registre formatif." 6 Encore conviendrait-il de s'assurer que cette évaluation, mise au service de l'élève de l'école élémentaire, facilite effectivement ses apprentissages. P. Perrenoud exprime cette idée ainsi (Perrenoud, 1998) : "C'est le bon sens même : l'observation formative prétend aider l'élève à apprendre ; la seule question pertinente est donc de savoir si elle y parvient." 7 Notre travail visera à essayer de trouver des éléments de réponse à cette question. Se demander si l'évaluation formative facilite réellement les apprentissages nécessite d'abord de comprendre ce que signifie apprendre. Dans un premier temps, nous chercherons à préciser ce qu'on peut entendre quand on parle d'apprentissage. Mais à l'école, les élèves ne sont pas seuls. Les maîtres sont chargés d'enseigner pour que les élèves apprennent. Dans un deuxième temps, nous chercherons à éclairer le processus enseigner en posant deux questions : Qu'est-ce qu'enseigner? Et comment enseigner? Nous montrerons alors que tout enseignement doit, entre autres, s'adapter aux élèves auxquels il s'adresse. C'est là que peut intervenir l'évaluation dans une de ses fonctions qui nous intéresse ici, et qui consiste à faciliter les régulations lors des apprentissages. Dans un troisième temps, nous chercherons alors à préciser les caractéristiques d'une évaluation qui se voudrait au service des apprentissages. Ainsi, trois pôles structurent notre cadre théorique : apprendre, enseigner et évaluer. Ils 4 Programme de l'école primaire. (1995) Paris : C.N.D.P. p Programme de l'école primaire. (1995) Paris : C.N.D.P. pp HADJI, C. (1997) L'évaluation démystifiée. Paris : ESF p PERRENOUD, P. (1998) L'évaluation des élèves : de la fabrication de l'excellence à la régulation des apprentissages. Entre deux logiques. Bruxelles : De Boeck, Paris : Larcier. p. 20. page 6

8 constituent la première partie de notre écrit qui se termine par la présentation de la problématique. La seconde partie du texte s'attache à présenter l'expérimentation que nous avons conduite. Nous préciserons le dispositif expérimental, élaboré à cette occasion, et que nous avons conçu pour qu'il s'adapte au travail des élèves de deux classes du cycle des approfondissements de l'école élémentaire. Nous décrirons le dispositif d'évaluation formative que nous avons testé. Nous pourrons alors faire apparaître les principaux résultats de ce travail, dont nous discuterons les plus significatifs. Nous allons donc nous attacher à essayer de dégager des éléments pour répondre à la question qui a guidé notre travail et que nous pouvons énoncer de la manière suivante : la mise en œuvre d'un dispositif d'évaluation formative améliore-telle effectivement les apprentissages des élèves? page 7

9 1. Eléments pour un cadre théorique Ainsi que nous l'avons évoqué, dans l'introduction, nous souhaitons nous interroger sur l'existence de possibles effets, en termes d'apprentissage, lorsqu'un enseignant met en oeuvre un dispositif d'évaluation formative au cours d'une séquence d'enseignement. Or, il nous est apparu difficile de limiter notre réflexion, de manière exclusive et restrictive, aux phénomènes liées à l'évaluation, les dissociant, par là même, des processus enseigner et apprendre. C'est la raison pour laquelle nous avons décidé de centrer notre cadre théorique sur l'évaluation, en liant cette activité avec l'enseignement et l'apprentissage Apprendre Notre intérêt pour l'évaluation nous amène donc à nous intéresser aux processus enseigner et apprendre qui apparaissent indissociables dans le cadre de l'école. Cependant, la logique de l'exposition nous a conduit à devoir réaliser un choix pour retenir un ordre de présentation. Devions-nous débuter par l'enseignement ou par l'apprentissage? Nous avons choisi de commencer par l'apprentissage avant de nous intéresser à l'enseignement. Cet ordre de présentation voudrait ainsi marquer le caractère essentiel de l'apprentissage. Avant d'être un lieu où l'on enseigne, il nous semble, en effet, que l'école doit être un lieu où l'on apprend. Nous examinerons donc page 8

10 successivement trois questions : Pourquoi apprendre? Qu'est-ce qu'apprendre? Et comment apprendre? Pourquoi apprendre? S'il arrive assez souvent de rencontrer des élèves qui s'interrogent sur le sens de leurs apprentissages, ces interrogations sont essentiellement relatives à des éléments précis des savoirs scolaires. Ainsi peut-on être amené à entendre leurs questions. Mais il arrive aussi que les questions ne soient pas explicitées. C'est alors le comportement des élèves qui laisse penser que c'est sans doute la question du sens qui est, pour eux un point crucial. Le collégien peut se demander : - Pourquoi faut-il apprendre à résoudre des équations? - Pourquoi faut-il que j'apprenne le théorème de Pythagore? L'écolier s'interroge parfois : - Pourquoi faut-il que j'apprenne les tables de multiplication? - Pourquoi dois-je apprendre la conjugaison du subjonctif? On comprend mieux, aujourd'hui, grâce aux travaux de certains chercheurs, (Charlot, Bautier et Rochex, 1992)8 que de la réponse à ces questions, réponse trouvée ou imaginée, dépende l'attitude de l'élève face à l'apprentissage. P. Perrenoud le rappelle (Perrenoud, 1994) : "Un élève au travail sait souvent, au moins confusément, pourquoi il fait ou ne fait pas ce qu'on attend de lui."9 L'élève de l'école élémentaire qui ne trouve pas de raison, valable à ses yeux, pour apprendre les tables de multiplication risque bien de ne jamais les connaître, pour ne pas avoir investi assez de temps dans la réalisation de la tâche. En revanche, on peut facilement imaginer que le même élève, passionné de football, sera capable de consacrer des heures à apprendre à faire des "reprises de volée" ou tout autre geste technique. Nous pouvons faire le pari que cet enfant, qui ne trouve pas une bonne 8 CHARLOT, B., BAUTIER, E. et ROCHEX, J.Y. (1992) Ecole et savoir dans les banlieues... et ailleurs. Paris : Armand Colin. 9 PERRENOUD, P. (1994) Métier d'élève et sens du travail scolaire. Paris : ESF. p page 9

11 raison d'apprendre ses tables, aurait une réponse à la question : "Pourquoi apprendre à réaliser des reprises de volée?" Ainsi, on peut supposer que la réussite d'un apprentissage, par un sujet, dépend étroitement de sa capacité à trouver une bonne raison de l'entreprendre et d'y investir son énergie. Mais si on peut surtout voir émerger les questions à propos du sens des apprentissages scolaires, on rencontre moins souvent des questions relatives à d'autres apprentissages. Verrait-on un élève s'interroger sur la raison de l'apprentissage pris dans son sens général et qui dirait : "Pourquoi faut-il apprendre?" Sans doute pourraiton dire qu'il aborde ainsi une question philosophique, car la question relève bien du domaine de la philosophie. L'homme peut-il exister sans apprendre? A cette question, la réflexion incline à lui trouver une réponse négative. Que l'on songe aux insuffisances du petit d'homme à sa naissance! C. Hadji nous indique d'ailleurs (Hadji, 1992 b) : "C'est parce qu'il n'est pas d'un seul coup que l'homme a, d'une façon essentielle, besoin d'être éduqué."10 Ainsi, la philosophie et l'anthropologie nous apprennent que nous n'avons guère de choix : de l'apprentissage dépend notre vie. Nous sommes donc tous réduits à cette injonction : il faut apprendre! Le petit d'homme se développe en apprenant. Il apprend à marcher, à manger, à être propre, à parler... Puis il apprendra à lire, à compter, à écrire. La société a inventé l'école dont la fonction essentielle semble bien d'amener les élèves à apprendre. Apprendre est un acte commun, qui se prolonge tout au long d'une vie. J. Berbaum le fait observer en ces termes (Berbaum, 1991) : "Remarquons d'emblée qu'apprendre est peut-être l'activité la plus banale, celle que nous pratiquons le plus couramment."11 Mais, si l'on est convaincu de la nécessité d'apprendre, il est permis de s'interroger sur ce qu'est apprendre Qu'est-ce qu'apprendre? 10 HADJI, C. (1992 b) (2ème éd. 1995) Penser et agir l'éducation : de l'intelligence du développement au développement des intelligences. Paris : ESF p BERBAUM, J. (1991) Développer la capacité d'apprentissage. Paris : ESF p. 21. page 10

12 Il est facile de donner des exemples d'apprentissages réussis. On peut parler de cette jeune femme qui voulait apprendre à conduire une voiture. Elle ne savait donc pas conduire, sinon elle n'aurait pas eu besoin d'apprendre. Au cours d'un apprentissage qui a duré quelques semaines, ou plusieurs mois, elle a appris à conduire. L'examen du permis de conduire a validé sa nouvelle compétence. Elle ne savait pas, maintenant, elle sait : il y a donc bien eu apprentissage. L'école accueille chaque jour des élèves qui viennent pour apprendre. Apprendre consiste donc à acquérir une compétence ou un savoir que l'on n'avait pas avant de commencer l'apprentissage. J. Berbaum nous indique qu'apprendre c'est (Berbaum, 1991) : "acquérir cette familiarité avec une situation qui fait qu'il n'y a plus d'hésitation lorsqu'on s'y trouve confronté, qui fait que nous pouvons même prévoir ce qui va se passer lorsque nous agissons d'une certaine manière."12 Un fait est de parler du résultat de l'apprentissage, un autre de dire ce qui se passe pendant cet apprentissage. Au cours de l'histoire, des modèles ont été proposés pour rendre compte de la réalité de l'apprentissage. Les recherches entreprises tout au long du 20ème siècle, dans les disciplines qui appartiennent aux sciences de l'éducation, ont permis de faire progresser la connaissance du phénomène. On a ainsi à notre disposition plusieurs modèles. Cependant, à ce jour, aucune théorie ne permet de rendre compte du phénomène en prenant en compte l'ensemble des facteurs qui paraissent jouer un rôle dans un apprentissage. Nous en sommes donc réduit à utiliser des modèles partiels dont le champ d'application ne recouvre qu'une partie seulement du phénomène. Ainsi, pour répondre à notre question, nous allons effectuer des emprunts à différents modèles connus. Si l'on reprend l'exemple de l'auto école, on voit facilement le résultat, on peut même repérer des évolutions en cours d'apprentissage, mais on ne dit pas en quoi consiste l'acte d'apprendre. Apprendre, pour l'élève conducteur, consiste à... conduire! C'est là un paradoxe, au moins apparent. L'apprenant conduit pour apprendre à conduire. On s'interroge alors : savait-il déjà conduire? Non! puisqu'il voulait 12 BERBAUM, J. (1991) Développer la capacité d'apprentissage. Paris : ESF p. 21. page 11

13 apprendre. O. Reboul nous l'a bien indiqué (Reboul, 1980) : "Et c'est là qu'éclate le paradoxe ; il faut faire ce qu'on ne sait pas faire, pour apprendre à le faire! C'est en forgeant qu'on devient forgeron, mais comment forger si l'on n'est pas forgeron?"13 Le verbe apprendre rend compte d'un paradoxe : - d'une part, l'apprenant utilise obligatoirement des connaissances ou des compétences qu'il possédait déjà parce que pour apprendre, il faut nécessairement s'exercer à réaliser ce que l'on veut savoir, il faut donc déjà savoir un peu, - d'autre part, il faut que l'apprenant élabore de nouvelles structures qu'il ne doit pas posséder si l'on veut qu'il y ait effectivement apprentissage. P. Meirieu (Meirieu, 1987) fait cette observation : "Apprendre est une opération curieuse où la mobilisation des acquis permet leur enrichissement."14 L'apprenti conducteur possédait déjà des connaissances quand il a abordé son apprentissage. On peut prévoir qu'il savait ce qu'était une automobile et qu'il en avait une représentation déjà riche. Il savait quel usage on pouvait faire d'une voiture, et, même s'il n'en avait pas une idée précise, il avait une connaissance de ce qu'on attendrait de lui le jour de l'examen du permis de conduire. Apprendre va alors consister, pour lui, à modifier ses connaissances initiales. M. Develay précise (Develay, 1992) : "Apprendre conduit à sortir du connu pour oser affronter l'inconnu."15 On pourrait donc imaginer qu'apprendre se confond avec les actions réalisées par l'apprenant au cours de la phase d'apprentissage. C'est en conduisant que l'on apprend à conduire. D. Hameline fait observer (Hameline, 1979) que "c'est banalité que d'attribuer à l'action les vertus formatrices de l'expérience."16 C'est là une condition nécessaire, mais elle n'est pas suffisante. Apprendre nécessite une prise de 13 REBOUL, O. (1980) (7ème éd. 1997) Qu'est-ce qu'apprendre? Paris : P.U.F. p MEIRIEU, P. (1987) (5ème éd. 1990) Apprendre... oui, mais comment. Paris : ESF. p DEVELAY, M. (1992) (4ème éd. 1995) De l'apprentissage à l'enseignement. Paris : ESF. p HAMELINE, D. (1979) (9ème éd. 1991) Les objectifs pédagogiques en formation initiale et en formation continue. Paris : ESF. p page 12

14 distance par rapport à l'action afin, d'une part, d'enregistrer les réussites pour pouvoir les utiliser à nouveau dans des conditions similaires, d'autre part, de repérer les erreurs pour s'engager à les corriger. Cette phase d'évaluation des résultats qui permet l'analyse de l'action est liée de manière irrémédiable à l'apprentissage. Il convient de faire observer que cette prise de distance semble essentielle par rapport à l'action et qu'elle ne peut être confondue avec l'action. Elle relève toujours d'une activité mentale, elle n'est donc pas directement accessible à l'observation. Ceci est vrai pour l'apprentissage de compétences d'actions sensori-motrices, c'est également vrai pour l'apprentissage de compétences purement cognitives comme apprendre ses tables de multiplication. Enfin, il semble indispensable que l'apprenant n'oublie pas ce qu'il vient de construire afin de le réutiliser quand il reconnaîtra une situation où son apprentissage peut être utilisé. En résumé, il nous semble qu'apprendre pourrait se définir en quatre points. Apprendre, ce serait donc : - utiliser des compétences ou des connaissances antérieures - pour s'exercer à réaliser des actions nouvelles, qu'elles soient physiques ou mentales - afin d'en analyser les résultats et - d'élaborer, puis de conserver en mémoire ces nouvelles compétences. Mais si l'on sait maintenant, un peu mieux, en quoi consiste apprendre, il faut examiner la question de sa réalisation. Comment apprendre? Comment apprendre? Si l'on partage l'idée de J. Berbaum, rappelée plus haut, (Berbaum, 1991) selon laquelle "apprendre est peut-être l'activité la plus banale, celle que nous pratiquons le plus couramment"17, nous devrions pouvoir expliquer facilement 17 BERBAUM, J. (1991) Développer la capacité d'apprentissage. Paris : ESF p. 21. page 13

15 comment nous apprenons. Or, il s'avère que cela n'est pas facile. On peut y voir au moins deux raisons. La première réside dans le fait que tout apprentissage repose sur des mécanismes mentaux sur lesquels le sujet n'a que peu de prise, et qui ne sont pas directement observables. Ces mécanismes, presque exclusivement implicites, se déclenchent à l'insu du sujet. Il est alors bien difficile de les mettre en évidence pour les analyser. La seconde raison de la difficulté à rendre compte de l'apprentissage est à rechercher dans le fait qu'apprendre possède une double variabilité. Il y a d'abord une variabilité interpersonnelle. En effet, d'un individu à un autre, nos façons d'apprendre sont différentes. P Meirieu (Meirieu, 1987) résume cette idée en ces termes : "Tout bien posé, finalement, il paraît raisonnable de dire que, si l'on pouvait combiner l'ensemble des caractéristiques découvertes ou à découvrir, on devrait aboutir à une typologie présentant à peu près autant de stratégies d'apprentissage qu'il y a d'individus sur la planète..."18 De plus cette variabilité interindividuelle se double d'une variabilité intra-individuelle, sans doute moins importante, mais réelle. En effet, puisque nous avons vu que tout apprentissage repose sur des connaissances déjà présentes en mémoire, selon l'apprentissage considéré, l'apprenant va activer un réseau de connaissances personnelles. Or, selon la nature de l'apprentissage visé, le sujet n'entrera pas dans l'activité de la même manière. Il ne mettra pas en oeuvre les mêmes schèmes selon qu'il s'agit de mathématiques, discipline où il a coutume d'exceller ou d'une leçon d'histoire, matière qui ne lui a guère laissé de bons souvenirs. Chacun possède donc des stratégies d'apprentissage personnelles, c'est-àdire des modes de gestion particuliers de son activité cognitive. En conséquence, une situation nouvelle l'amènera à mettre en oeuvre des stratégies différentes selon le domaine ou la situation. 18 MEIRIEU, P. (1987) (5ème éd. 1990) Apprendre... oui, mais comment. Paris : ESF. p page 14

16 Ainsi, tout apprentissage est-il singulier à un double titre. D'une part, il renvoie à un sujet unique qui va vivre la situation d'une manière qui lui est personnelle. D'autre part, et pour chaque sujet, selon l'apprentissage, des stratégies différentes pourront être activées. Cependant, tout apprentissage, au delà d'une très grande variabilité, peut être observé à travers quelques notions invariantes qui relèvent des éléments proposés pour définir ce qu'est un apprentissage. L'utilisation des connaissances antérieures. Les recherches s'accordent aujourd'hui pour expliquer qu'il n'y a pas apprentissage s'il n'y a pas un "déjà là". P. Meirieu l'exprime ainsi (Meirieu, 1987) : "Ainsi donc, l'apprentissage met-il aux prises, dans une situation qui n'est jamais une simple circulation d'informations, un sujet et le monde, un apprenant qui sait toujours quelque chose et un savoir qui n'existe que parce qu'il est reconstruit."19 Cette nécessité des connaissances déjà présentes permet de comprendre que le sujet apprenant puisse agir alors qu'il ne le pourrait pas s'il ne savait vraiment rien. De plus, c'est à partir de ses connaissances antérieures que le sujet va donner un sens à son activité. M. Develay le fait observer en ces termes (Develay, 1992) : "Chercher un sens à une situation, c'est relier l'existant à une autre situation, antérieurement rencontrée, ou imaginée, évoquée par des images ou d'autres signes, exprimant des valeurs, des attitudes... Chercher un sens, c'est psychiquement revivre, supposer ou découvrir une relation symbolique ou réelle entre le présent et le passé ou l'avenir."20 L'action pour apprendre. J. Piaget (Piaget et Inhelder, 1966) indiquait que l'action était un des quatre facteurs du développement : "Un second facteur fondamental [du développement] est le rôle de l'exercice et de l'expérience acquise dans l'action effectuée sur les objets. [...] Mais c'est un facteur complexe, et qui n'explique pas tout, malgré ce qu'en dit l'empirisme. Il est complexe, parce qu'il existe deux types d'expériences : 19 MEIRIEU, P. (1987) (5ème éd. 1990) Apprendre... oui, mais comment. Paris : ESF. p DEVELAY, M. (1992) (4ème éd. 1995) De l'apprentissage à l'enseignement. Paris : ESF. p page 15

17 a. l'expérience physique, qui consiste à agir sur les objets [...] b. l'expérience logico-mathématique [...]. En ce dernier cas, la connaissance est abstraite de l'action (qui ordonne ou réunit) et non pas des objets..."21 Par la suite, les recherches ont largement souligné le rôle de l'activité propre du sujet dans l'apprentissage. "Tous les témoignages d'apprentissage recueillis montrent que c'est en faisant des essais que les apprenants progressent vers le résultat recherché, qu'il s'agisse de construire un modèle réduit, de jouer de la guitare ou de résoudre un problème."22 (Berbaum, 1991) L'action de l'élève est presque essentiellement une action mentale, mais elle peut se doubler d'une action physique quand il s'agit d'un apprentissage sensori-moteur comme l'apprentissage de la reprise de volée en football. Cependant, l'action seule ne saurait suffire à la réussite d'un apprentissage. La prise de distance et l'analyse. Au cours de l'apprentissage, le sujet va devoir analyser son action afin de pouvoir en tirer des enseignements. Ainsi, J. Berbaum précise (Berbaum, 1991) : "Mais il n'y a apprentissage que si les essais qui aboutissent à des réussites ou à des échecs, font l'objet d'une analyse - évaluation - qui permet de tenir compte de ces résultats pour une amélioration de l'action."23 Il est vrai que cette analyse n'est pas toujours réalisée par l'apprenant de manière consciente. Les situations d'apprentissage scolaires s'arrêtent trop souvent à la phase d'action, l'enseignant abandonnant l'élève à lui-même pour ce moment d'analyse. Cela conduit à ce que certains élèves réalisent spontanément une prise de distance à l'égard de leurs actions. Ils réussissent ainsi seuls, à réguler leurs apprentissages. D'autres, moins habiles, découvriront, peut-être, au moment de l'évaluation sommative finale les éléments qui leur ont fait défaut. La mise en mémoire des nouvelles capacités. 21 PIAGET, J. et INHELDER, B. (1961) (14ème éd. 1992) La psychologie de l'enfant. Que sais -je n 369 Paris : P.U.F. p BERBAUM, J. (1991) Développer la capacité d'apprentissage. Paris : ESF p BERBAUM, J. (1991) Développer la capacité d'apprentissage. Paris : ESF p. 47. page 16

18 L'apprentissage n'est pleinement réussi que si le sujet emmagasine en mémoire ses nouvelles compétences ou connaissances. R. Amigues et M.T. Zerbato-Poudou font observer que la mémoire intervient au moins deux fois au cours d'un apprentissage (Amigues et Zerbato-Poudou, 1996) : "La mémoire est un processus dynamique qui permet, à la fois, de rappeler des connaissances anciennes utiles à la réalisation d'une action et de capitaliser des connaissances nouvelles."24 C'est la mémoire qui emmagasine également les caractéristiques des situations où la nouvelle connaissance pourra être mise en oeuvre. Car il ne suffit pas de connaître ses tables de multiplication, encore faut-il les utiliser au bon moment. Ainsi, pour apprendre, le sujet semble-t-il ne pouvoir compter que sur luimême. La tâche de l'apprentissage n'est-elle pas écrasante pour l'élève? C'est peutêtre pourquoi l'école a prévu de le faire accompagner par des hommes ou des femmes qui font profession d'enseigner. Mais que font-ils exactement? 24 AMIGUES, R. et ZERBATO-POUDOU, M.T. (1996) Les pratiques scolaire d'apprentissage et d'évaluation. Paris : Dunod. p. 78. page 17

19 1.2. Enseigner Nous avons examiné, dans le paragraphe précédent, les éléments qui nous semblaient susceptibles de rendre compte de la réalité de l'apprentissage. Nous allons maintenant nous intéresser à l'enseignement. Cet ordre nous paraît contenir une certaine logique puisque, à l'école au moins, tout apprentissage apparaît placé sous la responsabilité d'un enseignant. Nous essaierons, dans un premier temps, de dire ce qu'est enseigner, et, dans un deuxième temps, de comprendre comment s'organise cette activité Qu'est-ce qu'enseigner? Nous pensons pouvoir affirmer, sans trop de crainte, qu'aujourd'hui tout le monde sait, ou croit savoir, ce que signifie enseigner, dans la plupart des parties de la planète. La question recevrait facilement des réponses si elle était posée dans une rue quelconque d'une ville européenne, tant l'action d'enseigner semble connue de tous. Toutefois, qu'on nous permette de pousser quelque peu la réflexion. Le dictionnaire Larousse nous indique qu'enseigner, dans le sens qui nous intéresse ici, c'est "faire acquérir la connaissance ou la pratique de (une science, un art, etc.)"25 Et là s'amorce un questionnement. Enseigner signifie donc faire apprendre. Cependant, on a vu qu'apprendre ne pouvait être que le fait du sujet lui-même. Il semble qu'il y ait là une ambiguïté et sans doute, à nouveau, quelque chose de paradoxal. C'est ce qu'a relevé J.P. Astolfi (Astolfi, 1992). "D'une part, dans la lignée des mouvements d'éducation nouvelle, renforcée par la psychologie piagétienne, on se rend compte que c'est l'élève qui construit son savoir à partir de son activité (manupulatrice comme intellectuelle), et que personne n'est en mesure de se 25 Le Petit Larousse Illustré. (1996) p page 18

20 substituer à lui dans ses réorganisations cognitives successives. [...] Le rôle de l'enseignant est d'abord ici de mettre en place des dispositifs facilitants et de réguler des apprentissages qui, en tant que tels, lui échappent."26 En effet, si l'élève est le seul à pouvoir construire ses connaissances, enseigner se réduit donc à mettre en place des situations qui vont permettre à l'élève d'apprendre. Enseigner, ce serait donc seulement mettre en oeuvre des situations qui permettent l'apprentissage. Cependant, le rôle de l'enseignant ne semble pas pouvoir se limiter à ce seul rôle de metteur en scène, car les apprentissages ainsi organisés ont particulièrement besoin de temps, et le temps est chichement compté à l'école. L'école impose, en effet, que de nombreux apprentissages soient réalisés, et on ne peut guère confier au hasard le soin d'amener les élèves à apprendre ce que la société a décidé qu'ils devaient savoir. Ecoutons encore J.P. Astolfi (Astolfi, 1992). "L'autre pôle de la tension qu'il faut appréhender simultanément, c'est l'idée que l'essentiel des connaissances que l'élève maîtrise, au terme de sa scolarité, ne résulte pas, loin de là, de ses investigations et de ses découvertes personnelles. Les apports externes ont, eux aussi, une place tout à fait centrale..."27 Enseigner ne consiste donc pas seulement à mettre en scène des situations pour permettre aux élèves d'apprendre, enseigner c'est aussi organiser des raccourcis afin que les élèves soient en mesure de savoir tout ce qu'on attend d'eux à l'issue du parcours scolaire. L'enseignant est donc appelé à gérer une contradiction, partagé qu'il est entre deux voies. La première, qui consiste à laisser chaque élève construire ses connaissances, parce que les savoirs ne se transmettent pas. La seconde, qui l'oblige à oublier le premier principe afin d'amener ses élèves à assimiler un programme chargé. La situation paraît déjà inconfortable. Mais l'enseignant se trouve également confronté à une autre difficulté. Tout n'irait pas encore trop mal si tous les élèves avaient le désir d'apprendre. En effet, J. Berbaum (Berbaum, 1991) nous indique que "L'origine de l'apprendre, c'est le désir de réalisation de soi, sa finalité étant de 26 ASTOLFI, J.P. (1992) L'école pour apprendre. Paris : ESF. pp ASTOLFI, J.P. (1992) L'école pour apprendre. Paris : ESF. p page 19

L'EPS à l'école primaire aucune modification des programmes

L'EPS à l'école primaire aucune modification des programmes L'EPS à l'école primaire aucune modification des programmes Les 3 objectifs sont poursuivis aussi bien à l'école maternelle, qu'à l école primaire MATERNELLE * Favoriser la construction des actions motrices

Plus en détail

Cahier des charges pour le tutorat d un professeur du second degré

Cahier des charges pour le tutorat d un professeur du second degré Cahier des charges pour le tutorat d un professeur du second degré Référence : Circulaire n 2010-037 du 25 février 2010 relative au dispositif d'accueil, d'accompagnement et de formation des enseignants

Plus en détail

3-La théorie de Vygotsky Lev S. VYGOTSKY (1896-1934)

3-La théorie de Vygotsky Lev S. VYGOTSKY (1896-1934) 3-La théorie de Vygotsky Lev S. VYGOTSKY (1896-1934) Psychologue russe contemporain de Piaget, a également élaboré une théorie interactionniste de l'apprentissage, sage, mais qui insiste sur tout sur la

Plus en détail

Editorial : Le mémoire, un moyen pour penser sa pratique?

Editorial : Le mémoire, un moyen pour penser sa pratique? Formation et pratiques d enseignement en questions Editorial : Le mémoire, un moyen pour penser sa pratique? Abdel-Jalil AKKARI 1, (HEP-BEJUNE) et Sylvain RUDAZ (IFMES) Elément structurel des nouvelles

Plus en détail

L IMPACT DES N.T.I.C. DANS LA FORMATION PROFESSIONNELLE DES CADRES DE L INSTITUTION MILITAIRE

L IMPACT DES N.T.I.C. DANS LA FORMATION PROFESSIONNELLE DES CADRES DE L INSTITUTION MILITAIRE N 198 PETREIN Olivier L IMPACT DES N.T.I.C. DANS LA FORMATION PROFESSIONNELLE DES CADRES DE L INSTITUTION MILITAIRE Introduction L'emploi des Nouvelles Technologies de l'information et de la Communication

Plus en détail

Le développement cognitif selon Jean Piaget. Les stades du développement cognitif selon Piaget

Le développement cognitif selon Jean Piaget. Les stades du développement cognitif selon Piaget Le développement cognitif selon Jean Piaget Piaget (BIO) et ses collaborateurs sont sans conteste les auteurs qui ont le plus contribué à notre compréhension du développement des capacités mentales durant

Plus en détail

10 REPÈRES «PLUS DE MAÎTRES QUE DE CLASSES» JUIN 2013 POUR LA MISE EN ŒUVRE DU DISPOSITIF

10 REPÈRES «PLUS DE MAÎTRES QUE DE CLASSES» JUIN 2013 POUR LA MISE EN ŒUVRE DU DISPOSITIF 10 REPÈRES POUR LA MISE EN ŒUVRE DU DISPOSITIF «PLUS DE MAÎTRES QUE DE CLASSES» JUIN 2013 MEN-DGESCO 2013 Sommaire 1. LES OBJECTIFS DU DISPOSITIF 2. LES ACQUISITIONS PRIORITAIREMENT VISÉES 3. LES LIEUX

Plus en détail

Pourquoi le travail en groupe des élèves?

Pourquoi le travail en groupe des élèves? Pourquoi le travail en groupe des élèves? Philippe MEIRIEU Afin de comprendre ce qu'il est possible d'attendre du travail en équipes des élèves et de se demander quelles sont les conditions qui permettent

Plus en détail

Eléments de présentation du projet de socle commun de connaissances, de compétences et de culture par le Conseil supérieur des programmes

Eléments de présentation du projet de socle commun de connaissances, de compétences et de culture par le Conseil supérieur des programmes Eléments de présentation du projet de socle commun de connaissances, de compétences et de culture par le Conseil supérieur des programmes Le projet de socle de connaissances, de compétences et de culture,

Plus en détail

O b s e r v a t o i r e E V A P M. Taxonomie R. Gras - développée

O b s e r v a t o i r e E V A P M. Taxonomie R. Gras - développée O b s e r v a t o i r e E V A P M É q u i p e d e R e c h e r c h e a s s o c i é e à l ' I N R P Taxonomie R. Gras - développée Grille d'analyse des objectifs du domaine mathématique et de leurs relations

Plus en détail

Formation des formateurs en entreprise

Formation des formateurs en entreprise en entreprise Le (CQFA) du Cégep de Chicoutimi et le Service de formation continue de l'université du Québec à Chicoutimi (UQAC) unissent leurs efforts et leur expertise respective pour offrir aux organisations

Plus en détail

LA PROCEDURE D'EVALUATION A.NA.PSY.p.e. EST LE RESULTAT D'UNE RECHERCHE

LA PROCEDURE D'EVALUATION A.NA.PSY.p.e. EST LE RESULTAT D'UNE RECHERCHE LA PROCEDURE D'EVALUATION A.NA.PSY.p.e. EST LE RESULTAT D'UNE RECHERCHE CETTE RECHERCHE A ETE FINANCEE PAR Le Ministère des Affaires Sociales et de l'emploi, Direction Générale de la Santé,Sous- Direction

Plus en détail

.. -... -... Mention : En débat

.. -... -... Mention : En débat Page 1 sur 6 Point du programme Domaine d'activité : LE MONDE CONSTRUIT PAR L'HOMME FAIRE ROULER - "Petites Voitures" CYCLE II Objectifs généraux Comment fabriquer une petite voiture capable de rouler

Plus en détail

ENSEIGNEMENT ASSISTÉ PAR ORDINATEUR ET E.A.O. ET LANGUES ÉTRANGÈRES À L'UNIVERSITÉ

ENSEIGNEMENT ASSISTÉ PAR ORDINATEUR ET E.A.O. ET LANGUES ÉTRANGÈRES À L'UNIVERSITÉ 192 ENSEIGNEMENT ASSISTÉ PAR ORDINATEUR ET LANGUES ÉTRANGÈRES À L'UNIVERSITÉ 1. APPLICATIONS PÉDAGOGIQUES DE L'INFORMATIQUE ET ENSEIGNEMENT ASSISTÉ PAR ORDINATEUR (EAOI. 1.1 Différents niveaux d'intervention

Plus en détail

Aperçu et raison d être du programme d études

Aperçu et raison d être du programme d études Section I Section I - Aperçu et raison d être du programme Aperçu et raison d être du programme d études Contexte Le cours Carrière et vie 2231 s inspire, du point de vue conceptuel, philosophique et pratique,

Plus en détail

Les dispositifs d évaluation formative sont-ils efficaces?

Les dispositifs d évaluation formative sont-ils efficaces? Les dispositifs d évaluation sont-ils efficaces? Gérard YVROUD Introduction Peut-on juger de la réussite d'un apprentissage sans s'appuyer sur une évaluation? La chose paraît difficilement concevable.

Plus en détail

Tout dépend de ce qu on veut évaluer

Tout dépend de ce qu on veut évaluer Tout dépend de ce qu on veut évaluer François-Marie GERARD 1 Parent d élèves, je m interroge souvent lors de la remise d interrogations ou de bulletins. Mes enfants sont crédités d une «note» plus ou moins

Plus en détail

Une stratégie d enseignement de la pensée critique

Une stratégie d enseignement de la pensée critique Une stratégie d enseignement de la pensée critique Jacques Boisvert Professeur de psychologie Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu La pensée critique fait partie des capacités à développer dans la formation

Plus en détail

Programme de la formation. Écrit : 72hdepréparation aux épreuves d admissibilité au CRPE

Programme de la formation. Écrit : 72hdepréparation aux épreuves d admissibilité au CRPE Programme de la formation Écrit : 72hdepréparation aux épreuves d admissibilité au CRPE o 36 h pour la préparation à l'épreuve écrite de français Cette préparation comprend : - un travail sur la discipline

Plus en détail

Depuis 2009, l'éducation nationale s'est déjà mobilisée pour développer des banques de stages et des outils associés.

Depuis 2009, l'éducation nationale s'est déjà mobilisée pour développer des banques de stages et des outils associés. Pôles de stages Mise en place dans les académies de pôles de stages NOR : MENE1505070C circulaire n 2015-035 du 25-2-2015 MENESR - DGESCO A2-2 Texte adressé aux rectrices et recteurs d'académie Que ce

Plus en détail

360 feedback «Benchmarks»

360 feedback «Benchmarks» 360 feedback «Benchmarks» La garantie d un coaching ciblé Pour préparer votre encadrement aux nouveaux rôles attendus des managers, Safran & Co vous propose un processus modulable, adapté aux réalités

Plus en détail

Comment apprend-on? 1 Le modèle transmissif

Comment apprend-on? 1 Le modèle transmissif Comment apprend-on? Toute pratique enseignante repose sur des présupposés psychologiques. En particulier, elle concrétise, pour une part, les conceptions de l apprentissage implicites ou explicites de

Plus en détail

N 163 - ROUX-PEREZ Thérèse. 1. Problématique

N 163 - ROUX-PEREZ Thérèse. 1. Problématique N 163 - ROUX-PEREZ Thérèse CONSTRUCTION IDENTITAIRE DES ENSEIGNANTS EN FORMATION INTIALE : ENTRE REPRESENTATIONS PARTAGEES ET ELEMENTS DE DIFFERENCIATION DANS LE RAPPORT AU METIER 1. Problématique L étude

Plus en détail

Découvrir rapidement la création d'une entreprise

Découvrir rapidement la création d'une entreprise Découvrir rapidement la création d'une entreprise Pour construire un projet de création d'entreprise et augmenter ses chances de succès, il est recommandé d'agir avec méthode en respectant des étapes chronologiques.

Plus en détail

Le graphisme et l écriture, en lien avec les apprentissages en maternelle

Le graphisme et l écriture, en lien avec les apprentissages en maternelle Le graphisme et l écriture, en lien avec les apprentissages en maternelle Conférence de Marie-Thérèse Zerbato-Poudou : Les apprentissages à l école maternelle 12 novembre 2008, St Etienne de St Geoirs

Plus en détail

Les «devoirs à la maison», une question au cœur des pratiques pédagogiques

Les «devoirs à la maison», une question au cœur des pratiques pédagogiques Les «devoirs à la maison», une question au cœur des pratiques pédagogiques Parmi les trois domaines d activités proposés aux élèves volontaires dans le cadre de l accompagnement éducatif, «l aide aux devoirs

Plus en détail

Nom-Projet MODELE PLAN DE MANAGEMENT DE PROJET

Nom-Projet MODELE PLAN DE MANAGEMENT DE PROJET Nom-Projet MODELE PLAN DE MANAGEMENT DE PROJET Glossaire La terminologie propre au projet, ainsi que les abréviations et sigles utilisés sont définis dans le Glossaire. Approbation Décision formelle, donnée

Plus en détail

Extrait du site de l'oseo (ex.anvar) http://www.anvar.fr/projlanc.htm. Reste à déterminer les points incontournables

Extrait du site de l'oseo (ex.anvar) http://www.anvar.fr/projlanc.htm. Reste à déterminer les points incontournables Extrait du site de l'oseo (ex.anvar) http://www.anvar.fr/projlanc.htm Notez que vous trouverez les fiches citées à chaque étape sur le site (Normalement, les liens ont été conservés et fonctionnent) Reste

Plus en détail

Pour aller plus loin sur la notion de compétences

Pour aller plus loin sur la notion de compétences Pour aller plus loin sur la notion de compétences Le concept de compétences est développé dans de nombreuses études. En voici quelques unes qui nous ont permis d'envisager de vous proposer cet outil. Du

Plus en détail

Service d accompagnement pédagogique de l Université Sorbonne Paris Cité

Service d accompagnement pédagogique de l Université Sorbonne Paris Cité Service d accompagnement pédagogique de l Université Sorbonne Paris Cité CATALOGUE DE FORMATION POUR LES ENSEIGNANTS DE USPC 2014-2015 Le service SAPIENS créé en janvier 2014 propose durant l année 2014-2015

Plus en détail

Solutions numériques d'apprentissage et de collaboration interactive

Solutions numériques d'apprentissage et de collaboration interactive Solutions numériques d'apprentissage et de collaboration interactive Chez Promethean, nous nous engageons à libérer le potentiel humain en révolutionnant les méthodes d'apprentissage et de collaboration

Plus en détail

Modulo Bank - Groupe E.S.C Chambéry - prérequis à la formation - doc. interne - Ecoute active.doc Page 1

Modulo Bank - Groupe E.S.C Chambéry - prérequis à la formation - doc. interne - Ecoute active.doc Page 1 Généralités, l'écoute active : présentation et techniques... 3 Introduction... 3 Plan... 3 La présentation de l'écoute active... 4 Définition... 4 Fondement... 4 Application... 4 de l'écoute active...

Plus en détail

Finlande : chaque élève est important

Finlande : chaque élève est important Finlande : chaque élève est important PHOVOIR Introduction «Chaque élève est important. 1» La Finlande est un petit pays de cinq millions d'habitants fortement engagé dans l'europe. Son école mérite le

Plus en détail

M2S. Formation Management. formation. Animer son équipe Le management de proximité. Manager ses équipes à distance Nouveau manager

M2S. Formation Management. formation. Animer son équipe Le management de proximité. Manager ses équipes à distance Nouveau manager Formation Management M2S formation Animer son équipe Le management de proximité Manager ses équipes à distance Nouveau manager Coacher ses équipes pour mieux manager Déléguer et Organiser le temps de travail

Plus en détail

REDIGER UN COMPTE RENDU DE TYPE JOURNALISTIQUE

REDIGER UN COMPTE RENDU DE TYPE JOURNALISTIQUE FICHE MEDIAS N 1 REDIGER UN COMPTE RENDU DE TYPE JOURNALISTIQUE A l'attention des enseignants des cycles II et III Initiative de sensibilisation au handicap mental l'écolensemble Objectifs pédagogiques

Plus en détail

Compte rendu de la formation

Compte rendu de la formation Compte rendu de la formation «Expertise de vos pratiques en Méthode Naturelle de la Lecture et de l Ecriture (MNLE)» Animée par Sybille Grandamy Le 10 mars 2015 BILAN QUALITATIF ET QUANTITATIF 9 participant(e)s

Plus en détail

UE5 Mise en situation professionnelle M1 et M2. Note de cadrage Master MEEF enseignement Mention second degré

UE5 Mise en situation professionnelle M1 et M2. Note de cadrage Master MEEF enseignement Mention second degré UE5 Mise en situation professionnelle M1 et M2 Note de cadrage Master MEEF enseignement Mention second degré ESPE Lille Nord de France Année 2014-2015 Cette note de cadrage a pour but d aider les collègues

Plus en détail

I. LE CAS CHOISI PROBLEMATIQUE

I. LE CAS CHOISI PROBLEMATIQUE I. LE CAS CHOISI Gloria est une élève en EB4. C est une fille brune, mince avec un visage triste. Elle est timide, peureuse et peu autonome mais elle est en même temps, sensible, serviable et attentive

Plus en détail

LE PROBLÈME DE RECHERCHE ET LA PROBLÉMATIQUE

LE PROBLÈME DE RECHERCHE ET LA PROBLÉMATIQUE LE PROBLÈME DE RECHERCHE ET LA PROBLÉMATIQUE Un problème de recherche est l écart qui existe entre ce que nous savons et ce que nous voudrions savoir à propos d un phénomène donné. Tout problème de recherche

Plus en détail

Exemples de différenciations pédagogiques en classe. Elémentaires Collèges. Ordinaires & ASH

Exemples de différenciations pédagogiques en classe. Elémentaires Collèges. Ordinaires & ASH Exemples de différenciations pédagogiques en classe. Elémentaires Collèges Ordinaires & ASH PRESENTATION ESPRIT DES OUTILS PRESENTES L objectif de cette plaquette est de proposer des tours de mains aux

Plus en détail

Le Développement Social de l'intelligence.

Le Développement Social de l'intelligence. Le Développement Social de l'intelligence. DOISE Willem et MUGNY Gabriel : (1981) Le Développement Social de l'intelligence, InterEditions, Paris. Notes de Lecture. Gérard PIROTTON Merci de citer la signature

Plus en détail

Synthèse «Le Plus Grand Produit»

Synthèse «Le Plus Grand Produit» Introduction et Objectifs Synthèse «Le Plus Grand Produit» Le document suivant est extrait d un ensemble de ressources plus vastes construites par un groupe de recherche INRP-IREM-IUFM-LEPS. La problématique

Plus en détail

Techniques de l informatique 420.AC. DEC intensif en informatique, option gestion de réseaux informatiques

Techniques de l informatique 420.AC. DEC intensif en informatique, option gestion de réseaux informatiques Plan de cours Techniques de l informatique 420.AC DEC intensif en informatique, option gestion de réseaux informatiques 420-691-MA Stage en entreprise Site du stage en entreprise : http://stages.cmaisonneuve.qc.ca/evaluation/1748/

Plus en détail

COMMENT AIDER UN ÉLÈVE QUI BÉGAIE?

COMMENT AIDER UN ÉLÈVE QUI BÉGAIE? 10 504, boulevard Saint-Laurent, local 1 Montréal, (Qc), H3L 2P4; 514.332.9593 www.cliniquebeausoleil.com COMMENT AIDER UN ÉLÈVE QUI BÉGAIE? QU'EST-CE QUE LE BÉGAIEMENT? à Trouble caractérisé par une fréquence

Plus en détail

La tâche complexe, un enjeu de l'enseignement des mathématiques

La tâche complexe, un enjeu de l'enseignement des mathématiques La tâche complexe, un enjeu de l'enseignement des mathématiques Frédéric Barôme page 1 La tâche complexe, un enjeu de l'enseignement des mathématiques Enseigner en accord avec l'activité scientifique Pratiquer

Plus en détail

Organisation de dispositifs pour tous les apprenants : la question de l'évaluation inclusive

Organisation de dispositifs pour tous les apprenants : la question de l'évaluation inclusive Organisation de dispositifs pour tous les apprenants : la question de l'évaluation inclusive Transcription et traduction de la communication de Verity DONNELLY colloque Éducation inclusive, la question

Plus en détail

Pratiques Réussies Axées sur L'éducation des Élèves de la Communauté Noire

Pratiques Réussies Axées sur L'éducation des Élèves de la Communauté Noire Pratiques Réussies Axées sur L'éducation des Élèves de la Communauté Noire Guide d'écoute Vous trouverez ci-dessous, des suggestions pour faciliter votre réflexion, vos discussions et vos plans d'action

Plus en détail

37, rue d Amsterdam 75008 - Paris Tél. : 01 42 26 07 54 Fax : 01 42 26 09 88 http://www.lca-performances.com

37, rue d Amsterdam 75008 - Paris Tél. : 01 42 26 07 54 Fax : 01 42 26 09 88 http://www.lca-performances.com 37, rue d Amsterdam 75008 - Paris Tél. : 01 42 26 07 54 Fax : 01 42 26 09 88 http://www.lca-performances.com Programme de formation Prospection commerciale Contexte de formation 2 Objectifs de formation

Plus en détail

ENSEIGNEMENT DES SCIENCES ET DE LA TECHNOLOGIE A L ECOLE PRIMAIRE : QUELLE DEMARCHE?

ENSEIGNEMENT DES SCIENCES ET DE LA TECHNOLOGIE A L ECOLE PRIMAIRE : QUELLE DEMARCHE? ENSEIGNEMENT DES SCIENCES ET DE LA TECHNOLOGIE A L ECOLE PRIMAIRE : QUELLE DEMARCHE? Les nouveaux programmes 2008 confirment que l observation, le questionnement, l expérimentation et l argumentation sont

Plus en détail

Décret définissant la formation initiale des instituteurs et des régents D. 12-12-2000 M.B. 19-01-2001

Décret définissant la formation initiale des instituteurs et des régents D. 12-12-2000 M.B. 19-01-2001 Lois 25501 p.1 Décret définissant la formation initiale des instituteurs et des régents D. 12-12-2000 M.B. 19-01-2001 modifications : D. 20-12-01 (M.B. 31-01-02) D. 17-07-02 (M.B. 24-08-02) D. 27-02-03

Plus en détail

PRÉPARER SA CLASSE EN QUELQUES CLICS

PRÉPARER SA CLASSE EN QUELQUES CLICS PROFESSEUR DES ÉCOLES PRÉPARER SA CLASSE EN QUELQUES CLICS Éric SEGOUIN Denis BASCANS Une méthode et un outil d aide à la conception et à la programmation de séquences d enseignement pour l école primaire

Plus en détail

Enseigner les sciences oui, mais comment et pourquoi?

Enseigner les sciences oui, mais comment et pourquoi? Université d'été organisée par l'occe, juillet 2001 Enseigner les sciences oui, mais comment et pourquoi? Francine Pellaud, LDES, Université de Genève Résumé La "mode" en enseignement des sciences suit

Plus en détail

SEP 2B juin 20. Guide méthodologique de calcul du coût d une prestation

SEP 2B juin 20. Guide méthodologique de calcul du coût d une prestation SEP 2B juin 20 12 Guide méthodologique de calcul du coût d une Sommaire Préambule 3 Objectif et démarche 3 1 Les objectifs de la connaissance des coûts 4 2 Définir et identifier une 5 Calculer le coût

Plus en détail

LES CARTES À POINTS : POUR UNE MEILLEURE PERCEPTION

LES CARTES À POINTS : POUR UNE MEILLEURE PERCEPTION LES CARTES À POINTS : POUR UNE MEILLEURE PERCEPTION DES NOMBRES par Jean-Luc BREGEON professeur formateur à l IUFM d Auvergne LE PROBLÈME DE LA REPRÉSENTATION DES NOMBRES On ne conçoit pas un premier enseignement

Plus en détail

LE PLAISIR D APPRENDRE POUR APPRENDRE

LE PLAISIR D APPRENDRE POUR APPRENDRE Ville-École-Intégration, n 119, décembre 1999 LE PLAISIR D APPRENDRE POUR APPRENDRE Jean-Pierre ARCHAMBAULT (*) Les TICE favorisent le travail collectif et aident au travail individuel, ont l attrait de

Plus en détail

SERVICE D ACCOMPAGNEMENT PEDAGOGIQUE DE L UNIVERSITE SORBONNE PARIS CITE

SERVICE D ACCOMPAGNEMENT PEDAGOGIQUE DE L UNIVERSITE SORBONNE PARIS CITE SERVICE D ACCOMPAGNEMENT PEDAGOGIQUE DE L UNIVERSITE SORBONNE PARIS CITE CATALOGUE DE FORMATION POUR LES ENSEIGNANTS DE USPC 2014-2015 Le service SAPIENS créé en janvier 2014 propose durant l année 2014-2015

Plus en détail

SOUTIEN INFORMATIQUE DEP 5229

SOUTIEN INFORMATIQUE DEP 5229 SOUTIEN INFORMATIQUE DEP 5229 Le Diplôme d études professionnelles D.E.P. en soutien informatique a une durée totale de 1800 heures à temps plein. Le programme permet de développer les compétences nécessaires

Plus en détail

À l'intention des parents

À l'intention des parents Septembre 2011 À l'intention des parents Information sur les examens en vue de l'obtention du diplôme Votre fils ou votre fille passera bientôt des examens en vue de l'obtention du diplôme? Voici de l'information

Plus en détail

Entraînement, consolidation, structuration... Que mettre derrière ces expressions?

Entraînement, consolidation, structuration... Que mettre derrière ces expressions? Entraînement, consolidation, structuration... Que mettre derrière ces expressions? Il est clair que la finalité principale d une démarche d investigation est de faire acquérir des connaissances aux élèves.

Plus en détail

Equal Valid est un projet mené en partenariat par Bruxelles Formation, le Forem, Cf2000 et les AID

Equal Valid est un projet mené en partenariat par Bruxelles Formation, le Forem, Cf2000 et les AID Equal Valid est un projet mené en partenariat par Bruxelles Formation, le Forem, Cf2000 et les AID GLOSSAIRE EQUAL VALID Avec le soutien du Fonds social européen C OMPETENCE ET CONCEPT S ASSOCIES CONSORTIUM

Plus en détail

POSTURE PROFESSIONNELLE ENSEIGNANTE EN QUESTION?

POSTURE PROFESSIONNELLE ENSEIGNANTE EN QUESTION? N 372 LAMEUL Geneviève 1 POSTURE PROFESSIONNELLE ENSEIGNANTE EN QUESTION? Le développement croissant de l usage des technologies perturbe l école dans son organisation interne, dans son rapport à la société,

Plus en détail

E-Forum sur l Approche par les Compétences

E-Forum sur l Approche par les Compétences E-Forum sur l Approche par les Compétences Exposé liminaire Deux conceptions de l approche par compétences BIEF / 05.09.19 1 Quand on parle d approche par les compétences dans les curriculums, on pense

Plus en détail

Systèmes de transport public guidés urbains de personnes

Systèmes de transport public guidés urbains de personnes service technique des Remontées mécaniques et des Transports guidés Systèmes de transport public guidés urbains de personnes Principe «GAME» (Globalement Au Moins Équivalent) Méthodologie de démonstration

Plus en détail

En outre 2 PDD sont impliqués dans le développement de politiques locales destinées à favoriser l'insertion des personnes handicapées.

En outre 2 PDD sont impliqués dans le développement de politiques locales destinées à favoriser l'insertion des personnes handicapées. PHOES Version : 2.0 - ACT id : 3813 - Round: 2 Raisons et Objectifs Programme de travail et méthodologie Dispositions financières Dispositions organisationnelles et mécanismes décisionnels Procédures de

Plus en détail

Lecture critique et pratique de la médecine

Lecture critique et pratique de la médecine 1-00.qxp 24/04/2006 11:23 Page 13 Lecture critique appliquée à la médecine vasculaireecture critique et pratique de la médecine Lecture critique et pratique de la médecine Introduction Si la médecine ne

Plus en détail

Aider à la décision. - La matrice d Eisenhower - Le diagramme de Pareto - Les arbres d objectifs - Le diagramme d affinités - La méthode Philips 6.

Aider à la décision. - La matrice d Eisenhower - Le diagramme de Pareto - Les arbres d objectifs - Le diagramme d affinités - La méthode Philips 6. Guide méthodologique du travail en commun Aider à la décision > Hiérarchiser les priorités > Choisir les bonnes solutions > Hiérarchiser les priorités - La matrice d Eisenhower - Le diagramme de Pareto

Plus en détail

Séquence rédigée de manière provisoire : Document de travail FAIRE ROULER - "Petites Voitures" CYCLE II

Séquence rédigée de manière provisoire : Document de travail FAIRE ROULER - Petites Voitures CYCLE II Séquence rédigée de manière provisoire : Document de travail FAIRE ROULER - "Petites Voitures" CYCLE II Point du programme Choisir un outil en fonction de son usage et mener à bien une construction simple.

Plus en détail

Analyse hiérarchique de tâches (AHT)

Analyse hiérarchique de tâches (AHT) (AHT) Définition Cette méthode consiste à décomposer la tâche principale (ou le but) de l'opérateur en sous-tâches (ou sous-buts), puis chacune de ces sous-tâches en plusieurs sous-sous-tâches, et ainsi

Plus en détail

modélisation solide et dessin technique

modélisation solide et dessin technique CHAPITRE 1 modélisation solide et dessin technique Les sciences graphiques regroupent un ensemble de techniques graphiques utilisées quotidiennement par les ingénieurs pour exprimer des idées, concevoir

Plus en détail

Table des matières 1 APPROCHE DE LA STRATÉGIE DE FORMATION AXÉE SUR LES ASSISTANTS JUNIORS... 4

Table des matières 1 APPROCHE DE LA STRATÉGIE DE FORMATION AXÉE SUR LES ASSISTANTS JUNIORS... 4 STRATEGIE DE FORMATION PROGRAMME JUNIOR 2015-2019 Juin 2015 Table des matières 1 APPROCHE DE LA STRATÉGIE DE FORMATION AXÉE SUR LES ASSISTANTS JUNIORS... 4 2 LES ACTIVITÉS DE FORMATION DU PROGRAMME JUNIOR

Plus en détail

Attirez-vous les Manipulateurs? 5 Indices

Attirez-vous les Manipulateurs? 5 Indices Attirez-vous les Manipulateurs? Claire Parent 1 Attirez-vous les Manipulateurs? Claire Parent Mini livre gratuit Sherpa Consult Bruxelles, Mai 2012 Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction

Plus en détail

CONVENTION POUR L'ACTIVITE HANDISPORT A L'ECOLE

CONVENTION POUR L'ACTIVITE HANDISPORT A L'ECOLE CONVENTION POUR L'ACTIVITE HANDISPORT A L'ECOLE ENTRE : L'Inspecteur d'académie, Directeur des services départementaux de l'education Nationale, Le Président du Comité Départemental U.S.E.P. de l'ain,

Plus en détail

«RETOUR AUX ÉTUDES» : mode d emploi AVANT DE COMMENCER, prenez le temps de lire ce qui suit

«RETOUR AUX ÉTUDES» : mode d emploi AVANT DE COMMENCER, prenez le temps de lire ce qui suit «RETOUR AUX ÉTUDES» : mode d emploi AVANT DE COMMENCER, prenez le temps de lire ce qui suit Accomplissement d un projet personnel, obligation professionnelle, nouveau départ dans la vie, complément de

Plus en détail

Normes de référence. Comparaison. Commande cognitive Sentiments épistémiques Incarnés dépendants de l activité

Normes de référence. Comparaison. Commande cognitive Sentiments épistémiques Incarnés dépendants de l activité Séminaire Sciences Cognitives et Education 20 Novembre 2012 Collège de France L importance de la Métacognition: Joëlle Proust Institut Jean-Nicod, Paris jproust@ehess.fr http://joelleproust.org.fr Plan

Plus en détail

Introduction. I Étude rapide du réseau - Apprentissage. II Application à la reconnaissance des notes.

Introduction. I Étude rapide du réseau - Apprentissage. II Application à la reconnaissance des notes. Introduction L'objectif de mon TIPE est la reconnaissance de sons ou de notes de musique à l'aide d'un réseau de neurones. Ce réseau doit être capable d'apprendre à distinguer les exemples présentés puis

Plus en détail

DIFFICULTES D'APPRENTISSAGE, ECHEC SCOLAIRE, RÉUSSITE... MAIS AU FOND, A QUOI CELA EST-IL DU?

DIFFICULTES D'APPRENTISSAGE, ECHEC SCOLAIRE, RÉUSSITE... MAIS AU FOND, A QUOI CELA EST-IL DU? DIFFICULTES D'APPRENTISSAGE, ECHEC SCOLAIRE, RÉUSSITE... MAIS AU FOND, A QUOI CELA EST-IL DU? Marie-Louise ZIMMERMANN Docteure ès Sciences de l Éducation École Jean Piaget, LDES, Université de Genève MOTS-CLEFS

Plus en détail

NC 06 Norme comptable relative aux Immobilisations incorporelles

NC 06 Norme comptable relative aux Immobilisations incorporelles NC 06 Norme comptable relative aux Immobilisations incorporelles Objectif 01. Une entreprise peut acquérir des éléments incorporels ou peut elle-même les développer. Ces éléments peuvent constituer des

Plus en détail

Contrôle interne et organisation comptable de l'entreprise

Contrôle interne et organisation comptable de l'entreprise Source : "Comptable 2000 : Les textes de base du droit comptable", Les Éditions Raouf Yaïch. Contrôle interne et organisation comptable de l'entreprise Le nouveau système comptable consacre d'importants

Plus en détail

PEUT- ON SE PASSER DE LA NOTION DE FINALITÉ?

PEUT- ON SE PASSER DE LA NOTION DE FINALITÉ? PEUT- ON SE PASSER DE LA NOTION DE FINALITÉ? à propos de : D Aristote à Darwin et retour. Essai sur quelques constantes de la biophilosophie. par Étienne GILSON Vrin (Essais d art et de philosophie), 1971.

Plus en détail

LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE

LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE Introduction I. Les étapes de la recherche d'information II. Méthodologie spécifique 2.1 Bibliothèque 2.2 Internet Conclusion INTRODUCTION Lorsque on débute une réflexion sur

Plus en détail

Jusqu à trois prix seront décernés annuellement et ce dans les deux catégories suivantes.

Jusqu à trois prix seront décernés annuellement et ce dans les deux catégories suivantes. Directives de mise en candidature Association des universités de l Atlantique Prix d enseignement distingué et de leadership en éducation, 2015 Objectif Le but de ce programme de prix est d encourager

Plus en détail

Les obligations des entreprises multinationales et leurs sociétés membres

Les obligations des entreprises multinationales et leurs sociétés membres Justitia et Pace Institut de Droit international Session de Lisbonne - 1995 Les obligations des entreprises multinationales et leurs sociétés membres (Quinzième Commission, Rapporteur : M. Andreas Lowenfeld)

Plus en détail

Guide d utilisation en lien avec le canevas de base du plan d intervention

Guide d utilisation en lien avec le canevas de base du plan d intervention Guide d utilisation en lien avec le canevas de base du plan d intervention Guide d utilisation en lien avec le canevas de base du plan d intervention À moins d indications contraires, toutes les définitions

Plus en détail

Projet d établissement

Projet d établissement Projet d établissement Le Lycée Expérimental de Saint-Nazaire est un établissement public assurant une formation de second cycle de l enseignement secondaire. Il regroupe des enseignants volontaires qui

Plus en détail

5 semaines pour apprendre à bien jouer un morceau de piano

5 semaines pour apprendre à bien jouer un morceau de piano 5 semaines pour apprendre à bien jouer un morceau de piano Ce guide peut être librement imprimé et redistribué gratuitement. Vous pouvez pouvez l'offrir ou le faire suivre à vos amis musiciens. En revanche,

Plus en détail

Baccalauréat technologique

Baccalauréat technologique Baccalauréat technologique Épreuve relative aux enseignements technologiques transversaux, épreuve de projet en enseignement spécifique à la spécialité et épreuve d'enseignement technologique en langue

Plus en détail

LIVRET DE PRESENTATION DE LA FORMATION

LIVRET DE PRESENTATION DE LA FORMATION Règlement du diplôme Livret de présentation de la formation Livret de suivi de formation LIVRET DE PRESENTATION DE LA FORMATION ACCOMPAGNATEUR - ANIMATEUR MONITEUR Fédération Française de Vol Libre 2014

Plus en détail

a) La technique de l analyse discriminante linéaire : une brève présentation. 3 étapes de la méthode doivent être distinguées :

a) La technique de l analyse discriminante linéaire : une brève présentation. 3 étapes de la méthode doivent être distinguées : a) La technique de l analyse discriminante linéaire : une brève présentation. Nous nous limiterons ici à l'analyse discriminante linéaire et à deux groupes : - linéaire, la variante utilisée par ALTMAN

Plus en détail

Problématique / Problématiser / Problématisation / Problème

Problématique / Problématiser / Problématisation / Problème Problématique / Problématiser / Problématisation / PROBLÉMATIQUE : UN GROUPEMENT DE DÉFINITIONS. «Art, science de poser les problèmes. Voir questionnement. Ensemble de problèmes dont les éléments sont

Plus en détail

EPS à l École primaire

EPS à l École primaire Contribue à l épanouissement de l enfant Relève de la compétence des maîtres S envisage dans le cadre de projet pédagogique EPS à l École primaire Fait l objet une attention particulière Contribue à l

Plus en détail

L'EXEMPLE BELGE. Comme le note Valérie Létard, dans son rapport sur l'évaluation du plan autisme 2008-2010 remis au Gouvernement en décembre dernier1:

L'EXEMPLE BELGE. Comme le note Valérie Létard, dans son rapport sur l'évaluation du plan autisme 2008-2010 remis au Gouvernement en décembre dernier1: L'EXEMPLE BELGE La scolarisation des enfants autistes en Belgique Grande Cause Nationale 2012, l'autisme touche près de 440 000 personnes en France. Chaque année, ce sont 5 000 à 8 000 enfants qui naissent

Plus en détail

Attentes et transitions vers les études postsecondaires : sondage auprès des élèves de 12 e année des Maritimes

Attentes et transitions vers les études postsecondaires : sondage auprès des élèves de 12 e année des Maritimes : sondage auprès des élèves de 12 e année des Maritimes Introduction Collaboration CESPM N.-B. N.-É. Î.-P.-É. Description du projet Dans le cadre de son programme de sondages auprès des diplômés, la Commission

Plus en détail

Thème 5. Proposition d'une activité d'exploration élève : Micro-trottoir «Qu'est-ce qu'une entreprise?»

Thème 5. Proposition d'une activité d'exploration élève : Micro-trottoir «Qu'est-ce qu'une entreprise?» Thème 5. Proposition d'une activité d'exploration élève : Micro-trottoir «Qu'est-ce qu'une entreprise?» Propriétés Description Intitulé court Proposition d'une activité d'exploration élève de type Micro-trottoir

Plus en détail

Atelier "Bien lire, Bien dire"

Atelier Bien lire, Bien dire Atelier "Bien lire, Bien dire" Renseignements utiles : Académie de Poitiers Etablissement : Collège Edgar Quinet - 2 cours de l'europe - BP 302-17107 Saintes Cedex Tel : 05 46 74 28 30 Fax : 05 46 93 52

Plus en détail

Travail en groupe Apprendre la coopération

Travail en groupe Apprendre la coopération Travail en groupe Apprendre la coopération Travailler en groupe, en atelier peut répondre à de nombreux objectifs qui peuvent être très différents les uns des autres. Nous insisterons ici sur les pratiques

Plus en détail

INDUSTRIE ELECTRICIEN INSTALLATEUR MONTEUR ELECTRICIENNE INSTALLATRICE MONTEUSE SECTEUR : 2. Projet : Ecole Compétences -Entreprise

INDUSTRIE ELECTRICIEN INSTALLATEUR MONTEUR ELECTRICIENNE INSTALLATRICE MONTEUSE SECTEUR : 2. Projet : Ecole Compétences -Entreprise Projet : Ecole Compétences -Entreprise SECTEUR : 2 INDUSTRIE ORIENTATION D'ETUDES : ELECTRICIEN INSTALLATEUR MONTEUR ELECTRICIENNE INSTALLATRICE MONTEUSE Formation en cours de Carrière Avec l aide du Fonds

Plus en détail

Comment parler de sa pratique pour la faire partager?

Comment parler de sa pratique pour la faire partager? pour la faire partager? 1. Profiter de l expérience des autres 2. Comment raconter son expérience? 2.1. Théoriser sous forme de récit 2.2. Les ingrédients de la théorisation de pratique 3. Élargir le récit

Plus en détail

La question de recherche

La question de recherche TOUR-F-414 : Méthodes de recherche en tourisme TOUR-F-401 et TOUR-F-500 : Mémoire de fin d'études La question de recherche Année académique 2014-15 LES ETAPES DE LA DEMARCHE SCIENTIFIQUE Etape 1 La question

Plus en détail