SMITH, RICARDO ET MARX : AUX RACINES DE L ÉVOLUTIONNISME?

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1 SMITH, RICARDO ET MARX : AUX RACINES DE L ÉVOLUTIONNISME? Gérard DUMÉNIL et Dominique LÉVY MODEM-CNRS et CEPREMAP-CNRS Version: 10 mai Communication au Colloque L évolutionnisme : Fondement, perspectives et réalisations, organisé par le METIS, Université de Paris I Panthéon-Sorbonne, les 19 et 20 Septembre 1996, à Paris. Adresse : CEPREMAP-ENS, 48 bd Jourdan, Paris, France. Tél : , Fax : dominique.levy@ens.fr, gerard.dumenil@u-paris10.fr Site Web : http ://

2 RÉSUMÉ SMITH, RICARDO ET MARX : AUX RACINES DE L ÉVOLUTIONNISME? La plupart des écoles se réclament d une filiation classique, au moins à l œuvre de Smith. Cette étude s interroge sur la relation unissant l évolutionnisme contemporain aux travaux de Smith, Ricardo et Marx. On soutient que cette relation est forte, dans le domaine de la description des comportements en déséquilibre et en incertitude radicale. Un certain nombre de points d achoppement émergent cependant : la relation parfois abusive de la part des évolutionnistes, à l Évolution des espèces, l importance quasi exclusive de la sélection au mépris de la portée véritable des comportements, les réticences vis-à-vis de l équilibre, ou un goût exagéré pour la complexité. ABSTRACT SMITH, RICARDO, AND MARX : AT THE ROOTS OF EVOLUTIONARY ECONOMICS? Most economic schools claim a classical affiliation, at least from Smith s work. This study investigates the relation of contemporary evolutionary economics to the works of Smith, Ricardo and Marx. We contend that this relationship is actually strong. This is obvious in the treatment of behavior within disequilibrium and radical uncertainty. A number of divergences still exist : the overuse reference by evolutionay economics to the evolution of species, the reliance on selection in contempt of the true bearing of behaviors, a reserve toward equilibrium, and an exaggerated taste for complexity. MOTS CLEFS : Classiques, Marxisme, Évolutionnisme. KEYWORDS : Classicals, Marxism, Evolutionary Economics. Nomenclature J.E.L. : B14,B41.

3 Introduction Si toutes les écoles ne se réclament évidemment pas du marxisme, la plupart des courants de la pensée économique se targuent, d une manière ou d une autre, d une filiation vis-à-vis de Smith et Ricardo ; il n y a guère que Keynes qui ait rejeté vigoureusement de tels ancêtres. Cette étude s interroge sur la relation qui unit les trois penseurs, Smith, Ricardo et Marx, à l évolutionnisme moderne. L évolutionnisme se définit-il en réaction au classicisme et au néoclassicisme, trop rapidement assimilés? Existe-t-il, à l inverse, une grande continuité entre classiques et évolutionnistes? Peut-on détecter dans la pensée classique et marxiste les racines de l évolutionnisme, comme le suggère le titre de cette étude? Ce qui motive ces interrogations est la constatation par les auteurs de nombre de convergences entre une problématique classique, faisant sienne certains acquis méthodologiques de la théorie économique contemporaine et de l histoire économique, et de nombreux travaux évolutionnistes, qu il s agisse de l étude des comportements en général ou de champs spécifiques, telle l analyse du changement technique. Cette convergence mérite qu on s y arrête un moment. La simple formulation du problème suffit à en faire surgir certaines ambiguïtés. Discuter les relations entre classicisme et évolutionnisme revient à s interroger sur le cours de la formation de la pensée économique. Certains auteurs confondent ainsi la pensée classique et la pensée néoclassique, et veulent les réfuter conjointement, comme Keynes. A l inverse, ce qui réunit le plus directement à nos yeux le classicisme et l évolutionnisme contemporains, est leur commune volonté de rejeter la théorie néoclassique ce qui suppose que classicisme et néoclassicisme sont effectivement distincts. Cette autre lecture de l histoire de la pensée économique fait grand cas d un patrimoine commun de tous les hétérodoxes 1. La première partie aborde la relation entre classiques et évolutionnistes à un niveau très immédiat, celui des déclarations explicites et des analyses (section 1). Les évolutionnistes se réclament-ils fréquemment des classiques et de Marx? En quels termes? Peut-on détecter dans leurs modèles des analyses traditionnelles classiques? Inversement, décèle-t-on dans l œuvre des classiques et de Marx des mécanismes directement évocateurs de l évolutionnisme. De cette partie émane clairement un message hétérodoxe œcuménique. Si l assimilation classique-néoclassique fait encore des ravages, de nombreux évolutionnistes sont conscients de ce qui les lie directement à Smith et Marx, et ne craignent pas de l écrire. Il n est pas nécessaire de chercher très loin dans les modèles évolutionnistes pour trouver la trace du classicisme : on peut songer, par exemple, à l usage qui est fait du modèle de 1. Cette interprétation de l histoire de la pensée économique tient beaucoup, elle-même, des principes de l évolutionnisme : l état actuel des théories, où se juxtaposent une orthodoxie et des hétérodoxies, ne peut se comprendre qu à partir du processus historique de sa formation. Les révolutions se sont enchaînées les unes aux autres, dans un jeu d actions et de réactions, produisant la configuration contemporaine.

4 2 AUX RACINES DE L ÉVOLUTIONNISME? Goodwin. Oui, Smith, Ricardo et Marx sont souvent évolutionnistes avant la lettre, dans leur vision des comportements microéconomiques ou des processus de détermination des variables, tel le salaire qui n apure pas le marché, mais procède d une trajectoire historique dont il porte à tout moment la marque. Ces convergences dessinent un terrain favorable, sur lequel peuvent être débattus un certain nombre de points d achoppement (section 2) : 1. Le premier concerne une autre source de l évolutionnisme (autre qu un état prénéoclassique de la théorie économique), l Évolution des espèces. Son statut est-il celui d une métaphore ou davantage? On constate en fait d importances différences entre les auteurs sur ce thème, débouchant sur tout un éventail de positions. La distance réelle entre des analyses classiques et évolutionnistes, à ce point de vue, est donc très variable. 2. Un second élément concerne les processus qui opèrent dans le déséquilibre : leur description, leur hiérarchie, leur signification et leur efficacité. Les évolutionnistes privilégient la sélection a posteriori, que nous ne rejetons pas, mais à laquelle nous donnons moins d importance. Inversement, nous voyons dans l ajustement au déséquilibre la représentation par excellence des comportements en déséquilibre et en incertitude radicale. Ces comportements résultent d un apprentissage historique, et, au-delà de leur genèse, constituent un objet de recherche important, notamment en ce qui concerne le degré de rationalité qu ils intègrent au terme d une longue maturation historique. On touche là justement à la microéconomie qui aurait dû découler de l analyse classique, en l absence de la révolution néoclassique. Par ailleurs, il existe dans la littérature évolutionniste une certaine pudeur vis-àvis du concept d équilibre (comme chez la plupart des hétérodoxes, en réaction au néoclassicisme). Pourtant, qualifié de diverses manières, l équilibre est bien là. 3. Enfin, des économistes formés à l école classique, à la méthode d abstraction, seront parfois mal à l aise face à un culte quelque peu exagéré de la complexité en tant que telle. Les auteurs de cette étude sont conscients des risques qu ils courent à se référer ainsi à l évolutionnisme (comme d ailleurs au classicisme ou au marxisme ). Malgré les efforts réalisés dans quelques études de synthèse, il n est pas toujours facile pour un non-initié de dire ce qu est précisément l évolutionnisme. Comme on s en rendra compte aisément, les références qui servent de support à cette étude sont très limitées. Nous nous en excusons par avance auprès de ceux ou celles qui ont été oubliés ou dont la pensée aurait été mal traduite ou interprétée.

5 AUX RACINES DE L ÉVOLUTIONNISME? Le classicisme des évolutionnistes ; l évolutionnisme des classiques Bon nombre d auteurs évolutionnistes font état de racines classiques. Mais on trouve aussi, plus techniquement, l empreinte de mécanismes classiques dans les analyses évolutionnistes (section 1.1). Il faut également souligner de nombreux traits évolutionnistes dans l analyse classique (section 1.2). 1.1 Les racines classiques de l évolutionnisme A lire le Journal of Evolutionary Economics, ou à recenser les références explicites dans les travaux, le père fondateur apparaît être Joseph Schumpeter, mais il existe cependant bien des références aux classiques et notamment à Smith. Un des objectifs principaux des évolutionnistes est de fonder microéconomiquement des phénomènes qui se manifestent au niveau de l ensemble des systèmes étudiés. Ils sont présentés comme des régularités ou des phénomènes macroéconomiques 2. Une autre manière de les désigner est de parler d auto-organisation 3, ou d émergence d institutions. Dans tous les cas, il s agit d une démarche allant du bas vers le haut (bottom-up). Dans l analyse de ces processus, on retrouve à plusieurs reprises la main invisible smithienne, comme archétype 4. La propriété émergente est alors la coordination des actions, l équilibre. Un second exemple est la loi reliant la croissance de la production à la dynamique du changement technique. Cette loi est généralement nommée loi de Kaldor-Verdoon. On la trouve, au moins en une occasion appelée loi de Smith- Verdoon-Kaldor 5. La formulation qui en est retenue ajoute aux effets traditionnels de la croissance (les rendements constants), une augmentation de la division du travail et une accélération de l adoption de nouvelles techniques. La même reconnaissance de l héritage d Adam Smith se voit consacrer près de deux pages dans l article de Boulding qui en compte moins de dix F. Coricelli, G. Dosi, L. Orsenigo, Micro-Economic Dynamics and Macro-Regularities. An Evolutionary Approach to Technological and Institutional Change, in Technology and Productivity : The Challenge for Economic Policy, Paris : OECD Publications, (1991), p , p J. Lesourne, From Market Dynamics to Evolutionary Economics, Journal of Evolutionary Economics, 1 (1991), p , p D. Lane, Artificial Worlds and Economics, part II, Journal of Evolutionary Economics, 3 (1993), p , p. 187 ; J. Lesourne, From Market Dynamics, op. cit. note 3, p. 550 et p. 559 (note 13). 5. F. Coricelli, G. Dosi, L. Orsenigo, Micro-Economic Dynamics, op. cit. note 2, p K. Boulding, What is Evolutionary Economics?, Journal of Evolutionary Economics, 1 (1991), p

6 4 AUX RACINES DE L ÉVOLUTIONNISME? Smith n a cependant pas le monopole de ces références. Gerald Silverberg et Bart Verspagen présentent leur modèle comme une formalisation des idées de Marx, Schumpeter et Rostow : Les concepts d étapes de développement ou de croissance, de décollage et de changements de régimes, étaient essentiels dans un courant de pensée classique qu on peut associer à Marx, Schumpeter et, plus tard, Rostow 7. Quant à Giovanni Dosi et Richard Nelson, c est en Malthus et Marx qu ils voient les premiers évolutionnistes 8! A lire les évolutionnistes, on pourrait s imaginer qu ils se sont donnés pour objectif de construire les fondements microéconomiques de la théorie classique qui n en avait pas. L héritage classique est parfois très affirmé dans les travaux des évolutionnistes, sans que la relation soit établie explicitement. On va en donner ici quelques exemples. En premier lieu, le profit joue dans ces analyses un rôle déterminant, beaucoup plus proche de celui que lui prête la pensée classique que la pensée néoclassique. Ce rôle s affirme d abord directement au niveau du comportement des entreprises motivées par la recherche du profit 9. Il intervient à nouveau, de manière déterminante, dans la sélection, c est-à-dire ex post (la rentabilité conditionne la naissance, la croissance et la mort des firmes) 10. Même les auteurs qui font un usage plus étroit des concepts et mécanismes de la biologie, ne peuvent écarter le rôle du profit 11. Un second exemple est celui du mécanisme classique de la mobilité du capital, qui veut que les investisseurs dirigent de manière privilégiée leurs capitaux vers les branches où les taux de profit sont les plus élevés. Un tel processus est explicitement décrit dans certains travaux 12 : Le capital nouveau provient de l accumulation des profits [...] la source principale de l accumulation de capital de type ij est le profit engendré par le capital ij [...]. Cependant, le profit peut être redistribué de telle manière que les catégories de capitaux les plus rentables accumulent plus rapidement, et les moins rentables plus lentement, que ce ne serait autrement le cas G. Silverberg, B. Verspagen, Learning, Innovation and Economic Growth : A Long- Run Model of Industrial Dynamics, Industrial and Corporate Change, 3 (1994), p , p G. Dosi, R. Nelson, Evolutionary Theories in Economics : Assesment and Prospects, International Institute for Applied Systems Analysis, WP 9364 (1993), p R.R. Nelson, S.G. Winter, Factor Prices Changes and Factor Substitution in an Evolutionary Model, Bell Journal of Economics, 6 (1975), p , p. 469 ; G. Silverberg, B. Verspagen, Learning, Innovation, op. cit. note 7, p R.R. Nelson, S.G. Winter, Factor Prices Changes, op. cit. note 9, p. 469 ; D. Lane, Artificial Worlds, op. cit. note 4, p J.S. Metcalfe, Competition, Fisher s Principle and Increasing Returns in the Selection Process, Journal of Evolutionary Economics, 4 (1994), p , p Par exemple, K. Boulding, What is Evolutionary, op. cit. note G. Silverberg, B. Verspagen, Learning, Innovation, op. cit. note 7, p

7 AUX RACINES DE L ÉVOLUTIONNISME? 5 Enfin, plusieurs études font usage du modèle de Goodwin 14, plus précisément d une extension de ce modèle, avec plusieurs biens et changement technique endogène 15. On y retrouve la structure bien connue qui lie positivement l investissement à l emploi, qui lui-même influence positivement le salaire et influe donc défavorablement sur le profit, qui a enfin un effet négatif sur l investissement. Ce modèle est un modèle d accumulation de type classique, fondé sur une loi de Say : l investissement est égal au profit épargné et les capacités de production sont pleinement utilisées. Dans un tel cadre, il n y a pas de problème de demande effective L évolutionnisme des classiques On peut considérer la relation entre théories classique et évolutionniste, d un point de vue symétrique du précédent, partant à la recherche des caractéristiques de l évolutionnisme dans les analyses classiques. Un premier domaine dans lequel s affirment ces recoupements est l analyse classique des processus concurrentiels. On y note les traits suivants : 1. L économie est considérée en déséquilibre. Les taux de profit des branches ne sont pas uniformes, les offres ne sont pas égales aux demandes, et les capacités de production ne sont pas pleinement utilisées. Ces différents éléments s expriment différemment selon les auteurs 17. Les classiques distinguent clairement les grandeurs d équilibre (les prix naturels ou prix de production) des grandeurs de déséquilibre (les prix de marché 18 ). 14. R.M. Goodwin, The Nonlinear Accelerator and the Persistence of Business Cycles, Econometrica, (January 1951). 15. Voir F. Coricelli, G. Dosi, L. Orsenigo, Micro-Economic Dynamics, op. cit. note 2. C est le cas de divers modèles de Silverberg et Verspagen, par exemple G. Silverberg, B. Verspagen, Learning, Innovation, op. cit. note Dans F. Coricelli, G. Dosi, L. Orsenigo, Micro-Economic Dynamics, op. cit. note 2, on relève quelques ambiguïtés à ce propos. Le système des relations du modèle décrit à la figure 1 ne fait pas de place à l insuffisance de la demande et à la sous-utilisation des capacités de production (l emploi dépend du capital investi et de la productivité du travail) : On peut aisément reconnaître dans ce sous-ensemble de relations la justification fonctionnelle de ce qu il est convenu d appeler la loi de Say. (p. 553). Mais on trouve également dans le texte des allusions à une fonction de demande et au multiplicateur (p. 554)! La même ambiguïté se prolonge à la page suivante où le problème du chômage est abordé. Ce qui est décrit correspond clairement à un chômage classique : l accumulation, compte tenu du changement technique, définit le taux de croissance de l emploi que l on confronte à un taux de croissance exogène de la population. Il ne s agit pas d un chômage keynésien, qui proviendrait d une insuffisance de la demande à court terme. 17. G. Duménil, D. Lévy, La dynamique du capital. Un siècle d économie américaine, Paris : Presses Universitaires de France (1996), ch Certains auteurs, tel Boulding dans What is Evolutionary, op. cit. note 6, voient dans les prix de marché des prix d équilibre de court terme, presque assimilables à des prix walrasiens. Il n y a rien dans le texte de Smith qui implique cette interprétation. On peut le comprendre en termes d ajustement. Les écarts entre l offre et la demande conduisent à l ajustement des prix (si l offre est supérieure à la demande, les prix sont diminués, et inversement) ; au lieu de l hypothèse walrasienne qui veut que l offre soit toujours égale à la demande grâce à la fixation du prix à un niveau adéquat.

8 6 AUX RACINES DE L ÉVOLUTIONNISME? 2. Les comportements des agents sont décrits en termes de réaction au déséquilibre, c est-à-dire d ajustement. Les évolutionnistes font état de règles, à ce propos Le concept de rationalité sur lequel se fonde cette description des comportements est celui d une rationalité limitée. Pour un capitaliste, investir davantage dans une branche parce que le taux de profit y est plus élevé que dans une autre est un comportement raisonnable, mais pas optimal. Cela tend, en général, à accroître son taux de profit sur l ensemble de son capital, mais ne lui garantit pas le taux de profit maximal. On peut, d ailleurs, noter que la définition d un comportement optimal dans un tel cadre qui n exclut pas a priori le déséquilibre et l incertitude radicale, soulèverait de sérieuses difficultés. Il faut reconnaître que, d une manière générale, les néoricardiens et marxistes n aiment guère fonder l équilibre de long terme et, d une manière plus générale, les lois du capitalisme, sur une description des comportements des agents. Ce point de vue contraste fortement avec celui de Marx lui-même, qui cherche toujours des processus opérateurs, c est-à-dire des fondements microéconomiques des processus qu il décrit 20. Un premier exemple est celui de l uniformité des taux de profit, dont le processus opérateur est la concurrence. Un second exemple est la baisse du taux de profit, dont le processus est la recherche individuelle d un surprofit 21. Le concept marxiste de loi immanente pourrait paraître particulièrement choquant pour un évolutionniste. Il ne faut pourtant jamais le séparer de la notion de processus opérateur (en général, la concurrence) : [...] la concurrence impose les lois immanentes de la production capitaliste comme lois coercitives externes à chaque capitaliste individuel 22. La loi exprime le résultat d un processus qui met directement en cause les actions et les interactions des agents. Il s agit d une régularité macroéconomique 23, dérivant de comportements microéconomiques. Dans le cas de la formation des prix de production, la gravitation des taux de profit autour d un taux de profit identique, le processus opérateur ne laisse pas de 19. Les néoclassique jugent cette représentation des comportements, ad hoc. Baisser les prix ou la production parce qu une entreprise n arrive pas à vendre ses produits, serait ad hoc, alors que l optimisation intertemporelle avec anticipations rationnelles et marchés à l équilibre ne le serait pas! 20. Par exemple, K. Marx, Le Capital, Livre I (1867), Paris : Éditions sociales, tome 1 (1967), ch. 10, p. 265, et Le Capital, Livre I (1867), Paris : Éditions sociales, tome 2 (1967), ch. 12, p K. Marx, Le Capital, Livre III (1894), Paris : Éditions sociales, tome 1 (1965), ch. 15, p On sait que ce mécanisme pose quelques problèmes. Comme l a montré Nobuo Okishio dans Technical Change and the Rate of Profit, Kobe University Economic Review, 7 (1961), p , il ne fonctionne pas sous l hypothèse d un taux de salaire réel constant ce qui ne change rien à l intention de Marx. 22. K. Marx, Le Capital, Livre I (1867), Paris : Éditions sociales, tome 3 (1968), ch. 24, p Dans le sens, par exemple, de F. Coricelli, G. Dosi, L. Orsenigo, Micro-Economic Dynamics, op. cit. note 2.

9 AUX RACINES DE L ÉVOLUTIONNISME? 7 trace dans le résultat : les prix de production sont seulement fonction de la technique et du salaire. Mais cela n est vrai que dans les hypothèses les plus simples. Marx analyse, par exemple, la formation des prix de production dans la concurrence sous l hypothèse d une hétérogénéité de la technique dans les différentes entreprises. Ce sont alors les taux de profit moyens des branches (compte tenu de l hétérogénéité) qui ont tendance à s égaliser 24. Dans ce cadre, l égalisation des taux de profit et le changement technique se superposent dans un processus complexe, et le résultat (la technique moyenne et les prix de production) dépendent du processus (du chemin). Il existe d autres exemples d une telle dépendance en fonction du chemin dans l œuvre de Marx. C est le cas notamment du taux d intérêt 25, de la durée de la journée de travail et du taux de salaire, qui résultent de processus d affrontement (entre divers groupes de capitalistes pour le premier et entre capitalistes et travailleurs pour le second), compte tenu de multiples circonstances économiques et politiques, pour une très large part, héritées du passé 26. Il en est de même des lois tendancielles, telle la baisse du taux de profit. Aucune loi immanente, inscrite dans la nature du capitalisme, ne dicte les rythmes de décroissance, les planchers, ni, bien entendu, les contretendances, continues ou soudaines. A un moment donné, le niveau effectif du taux de profit est l expression de son histoire. 2 - Quelques points d achoppement Si on relève de multiples points de convergence entre évolutionnistes et classiques, il faut également souligner un certain nombre de points délicats où de réelles différences de perspective se manifestent. Un premier point a trait à l analogie entre l économie et la biologie (section 2.1), s agit-il d une simple métaphore ou peut-on relever une réelle homologie entre les transformations de l économie et l Évolution 24. La concurrence est capable, d abord dans une sphère, d établir une valeur et un prix de marché identiques à partir des diverses valeurs individuelles des marchandises [ce qui implique des techniques de production distinctes]. Mais c est seulement la concurrence des capitaux entre les différentes sphères qui est à l origine du prix de production, équilibrant les taux de profit entre ces sphères, K. Marx, Le Capital, Livre III, tome 1, op. cit. note 21, ch. 10, p Cet exemple est particulièrement intéressant, car Marx affirme explicitement qu il n y a pas de loi du taux d intérêt : La concurrence ne détermine pas les écarts par rapport à la loi [il s agit de la séparation entre l intérêt et le profit d entreprise] ; bien plus, il n existe point de loi sur le partage, hormis celle dictée par la concurrence, parce qu il n existe aucun taux naturel de l intérêt [...] (K. Marx, Le Capital, Livre III (1894), Paris : Éditions sociales, tome 2 (1967), ch. XXI, p. 24). 26. Marx a rapidement rejeté la fameuse loi d airain des salaires qui ramenait le salaire à un minimum vital. L analyse de la détermination de la journée de travail est particulièrement intéressante. Sur ces thèmes, voir G. Duménil, Le concept de loi économique dans Le Capital, avant-propos de L. Althusser, Paris : Maspero (1978), p et p

10 8 AUX RACINES DE L ÉVOLUTIONNISME? des espèces? Un second point concerne la nature des processus qui introduisent un certain ordre dans les phénomènes économiques (section 2.2). Renvoient-ils à une sélection ex post ou sont-ils inscrits dans certaines propriétés des comportements individuels? D une manière plus générale, qu en est-il de l équilibre? Enfin, un dernier point concerne la question de la complexité, et notamment de l hétérogénéité (section 2.3). Quel est son statut, quelle est son importance? 2.1 L excès d une métaphore C est évidemment dans le champ de la biologie que l évolutionnisme a trouvé son domaine d élection, avant d être importé vers la théorie économique, en réaction aux excès de la théorie dominante. On relève, par exemple, la liste d équivalences lâches suivante 27 : Êtres vivants Gènes Lutte pour la vie, sélection Degré d adaptation Mutation Agents (individus, firmes...) Technologie (connaissance technique), règles de comportements, traits culturels (incorporés dans les agents) Marchés Profit, prix Apprentissage de nouvelles règles, innovation Certains théoriciens sont très marqués par cette relation originelle et appliquent directement à l économie des modèles issus de la biologie. L emprunt le plus fréquent est celui du modèle de Fisher 28. Traduite en termes économiques, et appliquée au changement technique, l idée centrale est la suivante : plus les entreprises sont nombreuses et diverses quant à leur technique, plus le changement technique est rapide. On peut trouver des arguments en faveur de cette thèse, mais la vision inverse est tout aussi plausible. L exemple de la micro-informatique montre qu à ses débuts une grande diversité a été associée à des progrès rapides ; mais peut-on soutenir que les progrès sont désormais plus lents maintenant qu Intel et Microsoft contrôlent la majeure partie du marché? Cette question de l effet de la concurrence et de la taille des entreprises sur le changement technique constitue d ailleurs un élément central des discussions sur le progrès technique, tout particulièrement aux États-Unis, et a conditionné les politiques relatives à l antitrust depuis un siècle. Elle reste très controversée. Un autre emprunt à la biologie concerne la méthode de la programmation génétique. On va prendre ici l exemple d une étude intitulée Les normes en tant 27. G. Dosi, R. Nelson, Evolutionary Theories, op. cit. note 8, p. 15 et suivantes. 28. R.A. Fisher, The Genetical Theory of Natural Selection, Oxford : Oxford University Press (1930). Voir, par exemple, J.S. Metcalfe, Competition, Fisher s Principle, op. cit. note 11.

11 AUX RACINES DE L ÉVOLUTIONNISME? 9 que propriétés émergentes d un apprentissage adaptatif : le cas des routines économiques 29. Cette étude s interroge sur l origine du comportement des entreprises, ou plus exactement de leurs salariés, les managers, ingénieurs, employés, ouvriers. On tombera d accord sur le fait que ces comportements ne peuvent pas être représentés par la maximisation du profit avec anticipations rationnelles, et qu il faut lui préférer des règles, des normes, des routines comportementales, des conventions sociales, des comportements guidés par des normes 30. Les auteurs proposent le scénario suivant, qu ils critiquent ultérieurement, mais qu ils étudient en détail. Le comportement d une entreprise, en l occurrence la décision de prix, peut être représenté par un programme d ordinateur, l équivalent économique de l ADN. Période après période, interviennent des mutations aléatoires, des recombinaisons, et le programme évolue 31. Un processus de sélection s opère, le critère du degré d adaptation (fitness) étant le profit réalisé sur un marché oligopolistique. Au départ, les programmes sont tirés au hasard. Après un long apprentissage, leur évolution conduit à des comportements susceptibles d une interprétation économique, tels le markup ou l imitation. A côté de tels emprunts directs aux modèles de la biologie, ce qui caractérise encore davantage les évolutionnistes, ce sont des emprunts méthodologiques. De ce point de vue, le problème principal est celui des supports de la mémoire, les équivalents économiques des gènes. Pour les évolutionnistes, les firmes sont les dépositaires essentiels (quoique non exclusifs) de la connaissance 32. Ce rôle quasi exclusif attribué aux agents individuels, cache des dimensions importantes du changement des techniques ou des règles de gestion : 1. Un savoir social s est formé et se transmet, non pas seulement de manière décentralisée, dans la tête des ingénieurs et des gestionnaires, mais au sein d institutions dont c est le rôle, universités, écoles et instituts. Le mouvement est en fait réciproque, car la propagation sociale de connaissances profite à l entreprise qui, elle-même, rétroagit sur sa diffusion. L apprentissage de ces règles ne se fait pas au hasard, mais par la formation dans des institutions spécialisées et, ensuite, par la pratique professionnelle. Chaque agent est guidé par d autres, plus expérimentés. Les techniques utilisées sont reconnues et il en est de même des règles des gestionnaires. Dans un vocabulaire plus proche de celui des évolutionnistes, on peut affirmer que l imitation n est pas un processus individuel, mais organisé socialement. 29. G. Dosi, L. Marengo, A. Bassanini, M. Valente, Norms as Emergent Properties of Adaptive Learning : The Case of Economic Routines, International Institute for Applied Systems Analysis, WP 9473 (1994). 30. G. Dosi, L. Marengo, A. Bassanini, M. Valente, ibid., p L expérience de la programmation montre que la plupart des mutations (des changements aléatoires dans des programmes) sont soit mortelles soit insignifiantes. 32. Voir M. Cimoli, G. Dosi, Technological Paradigms, Patterns of Learning and Development : An Introductory Roadmap, Journal of Evolutionary Economics, 5 (1995), p , notamment p. 257.

12 10 AUX RACINES DE L ÉVOLUTIONNISME? 2. Ce caractère social ne concerne pas exclusivement l imitation, l apprentissage des techniques et règles données, mais également leur évolution (le progrès de la technique et de la gestion). La recherche et le développement, par exemple, ne peuvent être compris qu en les replaçant dans des réseaux sociaux complexes. Les expériences individuelles sont synthétisées dans des travaux spécialisés et combinées à des recherches spécifiques, dans un processus de renforcement réciproque. Ce qui se diffuse, ce sont principalement ces reformulations collectives en constante mutation. De même que l enseignement possède ses institutions, la recherche possède ses instituts, ses congrès, etc. Certains évolutionnistes sont évidemment conscients de cette dimension sociale, mais sa reconnaissance reste souvent formelle 33. Ce point de vue institutionnaliste est absent des études en termes d apprentissage : les modèles de programmation génétique sont caricaturaux, d autres demeurent trop unilatéraux, limitant l apprentissage à des processus à court terme dans les entreprises et ignorant la dynamique sociale de la connaissance. On touche là certainement une différence importante entre les évolutionnistes et les classiques et marxistes. Les évolutionnistes sont attachés à expliquer les institutions, les phénomènes sociaux, par les comportements individuels, car l élément de base (la cellule) est l individu ou l entreprise. Le point de vue de la fondation microéconomique est prépondérant 34, et l existence des institutions doit s expliquer par l interaction des comportements des agents 35. A l inverse, les classiques et les marxistes tout particulièrement prêtent une grande importance à une mémoire sociale d où l attachement aux concepts de rapports de production, de formes de propriétés, de science, de culture, d idéologie, de droit, de classes, etc. La création et la reproduction de ces éléments passent par des institutions sociales (système scolaire, universités, église, médias, etc.). L État joue un grand rôle dans ces processus. Il est surprenant que les évolutionnistes ne traitent pas les institutions en termes d évolution (du système financier, des politiques, de la législation et du système juridique). Par exemple, la législation des sociétés semble mieux se comprendre si on part de son histoire propre et de ses rapports à d autres transformations économiques, sociales et politiques, que sur la base de l interaction des agents microéconomiques. 33. C est le cas, par exemple, dans F. Coricelli, G. Dosi, L. Orsenigo, Micro-Economic Dynamics, op. cit. note 2 : Il est difficile d éviter de rendre compte explicitement des institutions et de l histoire. (p. 558). Il est vrai que les auteurs se réclament, dans cette étude, d une perspective évolutionniste-institutionnaliste. 34. Ce qui est qualifié de théorie saine, fondée microéconomiquement, des régularités macroéconomiques dans F. Coricelli, G. Dosi, L. Orsenigo, ibid Voir la section Les procédés d auto-organisation : les micro-interactions et les institutions de F. Coricelli, G. Dosi, L. Orsenigo, ibid. (p. 551).

13 AUX RACINES DE L ÉVOLUTIONNISME? Sélection, ajustement et équilibre Un ensemble de points de divergence tourne autour de la représentation des comportements (section 2.2.1). Les évolutionnistes spécifient peu leurs contenus ; c est en fait la sélection qui joue le rôle principal indépendamment de ces contenus. Le point de vue classique est très différent, les comportements sont décrits en termes d ajustement et spécifiés ; ces choix sont lourds de conséquences. Enfin, certaines ambiguïtés se profilent derrière le concept d équilibre (section 2.2.2). Les évolutionnistes lui font sa place sans le reconnaître pleinement (le nommer, en explorer les caractéristiques), alors que les classiques l acceptent La sélection contre l ajustement? La description des comportements dans les modèles évolutionnistes met en cause quatre éléments : (1) les connaissances, les règles de comportement (les gènes de l économie) ; (2) les comportements eux-mêmes ; (3) la sélection (la récompense ou la sanction par les marchés) ; (4) l apprentissage (la modification des règles). Beaucoup d insistance est placée sur le troisième élément, la sélection, au détriment des autres. Par exemple : Indépendamment des caractéristiques précises de l apprentissage et des routines comportementales, les agents interagissent dans des environnements concurrentiels qui évaluent leurs performances, font la différence entre ce qui s avère être réussite et erreur, en distribuant des récompenses et des sanctions, et finalement opèrent une sélection entre les firmes, les comportements et les techniques 36. L idée est ici la même que dans le cas de la programmation génétique : quel que soit le comportement, la sélection va s opérer. L important ne serait pas tant de décrire ce qui se passe à un moment du temps, que de rendre compte d une genèse historique. Pourtant, après de longs processus de sélection, une longue expérience historique, les comportements ne sont plus le fruit du simple hasard, et font écho au fonctionnement de l économie dont ils définissent eux-mêmes un aspect. C est pourquoi on peut parler de rationalité, quoique bornée. L exemple de la coordination est tout à fait significatif à ce propos. Les marchés fournissent des informations sur les déséquilibres, qui sont transformées en actions effectives par les règles. Ces règles sont suffisamment en accord avec le fonctionnement de l économie pour produire une coordination des actions individuelles, ce qui les valide en retour. Par exemple, les règles qui guident les agents montrent qu ils savent qu en général, la demande baisse quand les prix augmentent, et leurs observations leur confirment le bien-fondé de leur comportement ; dans le cas contraire, ils en auraient changé depuis longtemps. La pensée classique et marxiste se distingue sensiblement de l évolutionnisme, parce qu elle attache une grande importance à l étude de la rationalité économique 36. F. Coricelli, G. Dosi, L. Orsenigo, ibid., p. 553.

14 12 AUX RACINES DE L ÉVOLUTIONNISME? des comportements. A l inverse, les évolutionnistes ont tendance à chercher en dehors de l économie, la justification des comportements, l objectif principal semblant toujours d en comprendre l origine. On en appelle alors souvent à d autres sciences, telles la psychologie ou l informatique 37. Les trois règles fondamentales mises en avant par les économistes classiques, qui traitaient d un capitalisme qui avait atteint une certaine maturité, sont d une simplicité extrême : 1. Les capitalistes investissent davantage là où les profits sont plus élevés. 2. La difficulté à vendre pousse à la réduction de la production. 3. La même difficulté à écouler les produits est une incitation à réduire les prix. On peut les interpréter en termes d ajustement, dont le principe général est la réaction au déséquilibre : Manifestation du déséquilibre Modification du comportement Dans les trois exemples ci-dessus, les déséquilibres sont les écarts de rentabilité entre branches ou entreprises, pour le premier, et la différence entre l offre et la demande, pour les deux derniers. Le comportement d aujourd hui est d abord déterminé par celui d hier, mais corrigé par le déséquilibre observé 38. Le champ d application potentiel de l ajustement est cependant plus étendu, puisqu il permet de rendre compte des comportements des institutions monétaires, par exemple la banque centrale qui réagit aux déséquilibres macroéconomiques (inflation, chômage) pour relâcher ou restreindre la création monétaire. L ajustement permet également de comprendre l évolution des institutions, car elles se transforment en réponse à des dysfonctionnements, des crises. L apprentissage de nouvelles règles est lui-même un ajustement qui répond à un déséquilibre particulier : la différence entre la représentation du monde qu on a acquise et sa réalité, telle qu on peut la percevoir. Son domaine d application est donc très vaste 39, dépassant le champ de l économie : l ajustement semble être un comportement général des êtres humains, dont la rationalité est limitée. 37. M.D. Cohen, R. Burkhart, G. Dosi, M. Egidi, et al., Routines and Other Recurring Action Patterns of Organizations : Contemporary Research Issues, International Institute for Applied Systems Analysis, WP 9625 (1996). 38. Par exemple, pour les prix, avec des notations évidentes : p t+1 = p t (1 β O ) t D t D. t 39. Ce point de vue est celui de Richard Day dans Evolution in Economic Processes : Introductory Remarks, Structural Change and Economic Dynamics, 4 (1993), p. 1-8, qui associe adaptation, ajustement au déséquilibre ou ajustement hors de l équilibre à évolution (p. 4, p. 7). Pour lui c est bien la société entière qui évolue et des processus économiques engendrent des mutations institutionnelles : Les fluctuations macroéconomiques de l activité ont motivé l invention de mécanismes organisés socialement visant à diminuer les coûts sociaux des déséquilibres des marchés, engendrés de manière endogène : l assurance chômage, les programmes concernant les emplois et les revenus, ainsi que diverses tentatives de contrôler la monnaie. (p. 7).

15 AUX RACINES DE L ÉVOLUTIONNISME? Faut-il jeter le concept d équilibre? Une fois décrits les comportements d un ensemble d agents en interaction sur des marchés, on en vient naturellement à se poser la question du résultat. Pour un économiste formé à la théorie conventionnelle, ce problème se pose d entrée de jeu comme celui de l équilibre. Qu en est-il donc de ce concept? L équilibre estil le seul outil susceptible de rendre compte du résultat produit par l interaction d un ensemble d agents ou est-il le cheval de Troie de l économie néoclassique en territoire hétérodoxe? Lorsque les classiques se réfèrent à l équilibre, ils parlent de gravitation. Smith notamment s étend longuement sur les causes de la gravitation des prix de marché autour des prix naturels. Marx utilise, de façon répétée, les termes équilibre et gravitation. Il s agit là plus que d une vieille habitude : le déséquilibre (le mouvement autour de l équilibre) est essentiel à la représentation que se font les classiques des comportements, conçus comme des réactions au déséquilibre. L inverse est vrai des néoclassiques : leur microéconomie décrit des comportements qui n ont de sens (de rationalité) que sous l hypothèse de la prévalence de l équilibre. Il existe chez les évolutionnistes une certaine réticence à utiliser ce concept. Le terme équilibre ou état stationnaire est rarement employé sans être qualifié : état stationnaire statistique 40, équilibre évolutionniste ou état stationnaire évolutionniste 41, équilibre démographique 42, etc. On préfère souvent utiliser des périphrases : régularités dans la dynamique des variables agrégées, propriétés émergentes, auto-organisation 43. Cette réticence se manifeste au-delà de la terminologie. Les modèles sont, en général, tellement complexes qu il serait très difficile d en étudier analytiquement les régularités macroéconomiques, ce qui implique de se restreindre à des simulations sur ordinateur (l usage de simulations est tout à fait utile, comme une méthode parmi d autres pour étudier les propriétés dynamiques d un modèle, et pour séparer les hypothèses économiques importantes des sources inutiles de complexité). Il existe cependant des exceptions importantes, comme l analyse des effets du salaire sur la technique de Nelson et Winter 44. Dans cette étude, les auteurs cherchent à développer des solutions formelles de modèles évolutionnistes, ce qu ils appellent développer une puissance analytique dans une théorie évolutionniste (p. 470). 40. K. Iwai, Towards A Disequilibrium Theory of Long-Run Profits, Journal of Evolutionary Economics, 1 (1991), p G. Silverberg, B. Verspagen, Learning, Innovation, op. cit. note K. Boulding, What is Evolutionary, op. cit. note F. Chiaromonte, G. Dosi, Heterogeneity, Competition, and Macroeconomic Dynamics, Structural Change and Economic Dynamics, 4 (1993), p R.R. Nelson, S.G. Winter, An Evolutionary Theory of Economic Change, Cambridge : Harvard University Press (1982).

16 14 AUX RACINES DE L ÉVOLUTIONNISME? 2.3 La question de la complexité Cette complexité des modèles qu on vient d évoquer renvoie à un trait caractéristique de l évolutionnisme, qui se manifeste notamment dans l attention portée à l hétérogénéité. La réalité est sans aucun doute compliquée, mais il faut se garder du sophisme de la complexité : la réalité est complexe, les résultats de mon modèle sont complexes, donc mon modèle explique la réalité! Bien des résultats pourraient être obtenus dans des modèles plus simples, ce qui clarifierait certainement l analyse. On va cependant s en tenir ici à une brève discussion de la question de l hétérogénéité. Aux yeux des évolutionnistes, l hétérogénéité est doublement importante. D une part, il faut la comprendre. Pourquoi toutes les entreprises n ont-elles pas la même taille, n utilisent-elles pas la même technique? Pourquoi la diffusion d une nouvelle technique est-elle si lente? D autre part, et c est là un aspect tout à fait spécifique de l évolutionnisme, l hétérogénéité explique la dynamique 45. Ces deux aspects de l hétérogénéité n ont pas les mêmes implications. Si l hétérogénéité ne faisait que se poser en problème, se proposer à l explication, rien n interdirait de construire des modèles agrégés avec agent représentatif, quitte à se poser, dans un deuxième temps, le problème de l hétérogénéité. Cet agent représentatif est supposé, comme son nom l indique, représenter le comportement d un agent individuel en déséquilibre, et non pas intérioriser un degré supérieur de rationalité (en particulier, il serait absurde de supposer que l agent représentatif agit comme s il était le seul agent dans l économie). Si, par contre, l hétérogénéité est un facteur essentiel de la dynamique, cette simplification ne peut être acceptée. A lire les classiques, déjà Smith et Ricardo, mais tout particulièrement Marx, on apprend une méthode, dite d abstraction, dont on peut rendre compte dans un vocabulaire plus contemporain comme celle du modèle le plus simple. Malthus reprochait déjà à Ricardo son abstraction ; Marx cherche toujours à exposer un problème dans le plus petit champ théorique possible. Il n y a pas de solution miracle dans ce dilemme de la simplicité et de la complexité. Néanmoins, nous pensons qu il est toujours nécessaire de chercher à comprendre les propriétés d un modèle. Si la complexité du réel nous dépasse, celle du modèle devrait être approchable, sous peine de tomber dans le sophisme évoqué plus haut. La méthode la plus féconde consiste souvent à combiner plusieurs approches, des modèles simples dont on peut étudier formellement les propriétés et des modèles plus complexes qu on peut explorer par simulation. C est, par exemple, la méthode que nous avons tentée d appliquer à l étude de la stabilité de l équilibre classique (la formation des prix de production dans la concurrence). 45. La loi de Fisher dans J.S. Metcalfe, Competition, Fisher s Principle, op. cit. note 11, ou l origine du profit dans K. Iwai, Towards A Disequilibrium, op. cit. note 40.

17 AUX RACINES DE L ÉVOLUTIONNISME? 15 Certaines recherches évolutionnistes montrent que bien des propriétés de modèles complexes survivent dans des modèles simples 46. L affirmation vigoureuse du point de vue inverse nous semble fortement exagérée Certains évolutionnistes partagent d ailleurs ce point de vue et étudient des modèles macroéconomiques. Voir la revue de littérature dans G. Silverberg, B. Verspagen, Evolutionary Theorizing on Economic Growth, International Institute for Applied Systems Analysis, WP 9578 (1995) (en particulier la section Evolutionary Macro Models.) 47. Comme dans J.S. Metcalfe, Competition, Fisher s Principle, op. cit. note 11 (notamment dans l introduction et la conclusion).

18 16 AUX RACINES DE L ÉVOLUTIONNISME? Références Boulding K. 1991, What is Evolutionary Economics?, Journal of Evolutionary Economics, 1, p Chiaromonte F., Dosi G. 1993, Heterogeneity, Competition, and Macroeconomic Dynamics, Structural Change and Economic Dynamics, 4, p Cimoli M., Dosi G. 1995, Technological Paradigms, Patterns of Learning and Development : An Introductory Roadmap, Journal of Evolutionary Economics, 5, p Cohen M.D., Burkhart R., Dosi G., Egidi M., et al. 1996, Routines and Other Recurring Action Patterns of Organizations : Contemporary Research Issues, International Institute for Applied Systems Analysis, WP Coricelli F., Dosi G., Orsenigo L. 1991, Micro-Economic Dynamics and Macro- Regularities. An Evolutionary Approach to Technological and Institutional Change, in Technology and Productivity : The Challenge for Economic Policy, Paris : OECD Publications, (1991), p Day R.H. 1993, Evolution in Economic Processes : Introductory Remarks, Structural Change and Economic Dynamics, 4, p Dosi G., Nelson R. 1993, Evolutionary Theories in Economics : Assesment and Prospects, International Institute for Applied Systems Analysis, WP Dosi G., Marengo L., Bassanini A., Valente M. 1994, Norms as Emergent Properties of Adaptive Learning : The Case of Economic Routines, International Institute for Applied Systems Analysis, WP Duménil G. 1978, Le concept de loi économique dans Le Capital, avant-propos de L. Althusser, Paris : Maspero. Duménil G., Lévy D. 1996, La dynamique du capital. Un siècle d économie américaine, Paris : Presses Universitaires de France. Fisher R.A. 1930, The Genetical Theory of Natural Selection, Oxford : Oxford University Press. Goodwin R.M. 1951, The Nonlinear Accelerator and the Persistence of Business Cycles, Econometrica, (January 1951). Iwai K. 1991, Towards A Disequilibrium Theory of Long-Run Profits, Journal of Evolutionary Economics, 1, p Lane D. 1993, Artificial Worlds and Economics, part II, Journal of Evolutionary Economics, 3, p Lesourne J. 1991, From Market Dynamics to Evolutionary Economics, Journal of Evolutionary Economics, 1, p Marx K. 1965, Le Capital, Livre III (1894), Paris : Éditions sociales, tome 1.

19 AUX RACINES DE L ÉVOLUTIONNISME? 17 Marx K. 1967(a), Le Capital, Livre I (1867), Paris : Éditions sociales, tome 1. Marx K. 1967(b), Le Capital, Livre I (1867), Paris : Éditions sociales, tome 2. Marx K. 1967(c), Le Capital, Livre III (1894), Paris : Éditions sociales, tome 2. Marx K. 1968, Le Capital, Livre I (1867), Paris : Éditions sociales, tome 3. Metcalfe J.S. 1994, Competition, Fisher s Principle and Increasing Returns in the Selection Process, Journal of Evolutionary Economics, 4, p Nelson R.R., Winter S.G. 1975, Factor Prices Changes and Factor Substitution in an Evolutionary Model, Bell Journal of Economics, 6, p Nelson R.R., Winter S.G. 1982, An Evolutionary Theory of Economic Change, Cambridge : Harvard University Press. Okishio N. 1961, Technical Change and the Rate of Profit, Kobe University Economic Review, 7, p Silverberg G., Verspagen B. 1994, Learning, Innovation and Economic Growth : A Long-Run Model of Industrial Dynamics, Industrial and Corporate Change, 3, p Silverberg G., Verspagen B. 1995, Evolutionary Theorizing on Economic Growth, International Institute for Applied Systems Analysis, WP 9578.

20 18 AUX RACINES DE L ÉVOLUTIONNISME? Sommaire Introduction Le classicisme des évolutionnistes Les racines classiques de l évolutionnisme L évolutionnisme des classiques Quelques points d achoppement L excès d une métaphore Sélection, ajustement et équilibre La sélection contre l ajustement? Faut-il jeter le concept d équilibre? La question de la complexité Références

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