BANQUES EUROPÉENNES. FINANCES ET INDUSTRIE AU MOYEN-ORIENT (I)
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- Anne-Laure Giroux
- il y a 8 ans
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1 BANQUES EUROPÉENNES. FINANCES ET INDUSTRIE AU MOYEN-ORIENT (I) JACQUES THOBIE Les règles du genre impliquant des choix drastiques, nous ne pourrons ici qu insister sur quelques points qui me paraissent les plus saillants et les plus originaux dans l action des banques étrangères dans l aire moyen-orientale. La démarche de base de cette présentation repose sur une constatation: l intervention des banques européennes dans l Empire ottoman, en Egypte en Perse, met nécessairement et intimement en cause deux processus, l un de technique financière et économique, l autre d ordre politique. La naissance et le développement de l action proprement financière des établissements de crédit anglais, français, belges, suisse, néerlandais, puis autrichiens, allemands, italiens, russes, se situent à des périodes où se mettent en place, en Europe même, des établissements bancaires qui tentent de s adapter aux besoins nouveaux du développement du capitalisme industriel. Ces activités s effectueront, en Méditerranée orientale sous des formes diverses: intervention des banques métropolitaines sans installation permanente dans la région, création d agences sur place, fondation d établissements de crédit dont les dénominations locales ne doivent pas égarer et qui sont contrôlés par des capitaux européens. La nature des opérations, sur la base de la recherche du profit et de sa sécurité, ira en se diversifiant: établissement et contrôle de la stabilité monétaire, opérations de change, crédit commercial, avances diverses, direction et participation aux syndicats des emprunts d Etat, engagement industriel. Toutefois et en même temps, les difficultés économiques et financières de ces pays peu développés, les vertus de leur position stratégique sont telles, que ces opérations bancaires en viennent à sous-tendre des stratégies politicoéconomiques plus ou moins élaborées, voient s affirmer, en dépit de quelques tentatives de coopération économico-financières internationales, le renforcement des groupes nationaux, mettent en cause, à travers les ententes et les conflits interimpérialistes l histoire des relations internationales, et dessinent, en définitive, le partage de la région en zones d influence ou d occupation pure et simple. Ce complexe processus, que l on voit fonctionner avec efficacité lors des règlements des dettes ottomans et égyptiennes à la fin des années 1870, Par commodité, nous faisons comme si l Egypte n était pas dans l Empire ottoman.
2 Jacques Thobie atteindra, secoué par de redoutables contradictions, un haut degré de sophistication à la veille de la Grand Guerre. BANQUES EUROPÉENES ET BANQUEROUTES OTTOMANES ET EGYPTYENNES ( ) Les banqueroutes ottomans de , et égyptiennes de 1875, constituent, pour comprendre les activités, au Moyen-Orient, des anciens et nouveaux banquiers européens, un excellent laboratoire. La rencontre organisée de l accumulation du capital, d abord en Angleterre, en France, dans l Europe du nord-ouest, et des besoins chroniques des souverains aux abois, conduisent les emprunteurs à un état de cessation de paiement qui va permettre aux créanciers, tout en assainissant la situation financière, d accentuer leur contrôle sur les finances locales, et aux gouvernements anglais et français d approfondir la dépendance ottomane et égyptienne. Un processus analogue, quelques nuances mises à part, se produit en Perse. Les banquiers de Londres et de Paris sont très largement responsables de l engouement des épargnants anglais et français pour les valeurs à turban. En se qui concerne l Empire ottoman, 17 emprunts d Etat ou assimilés sont lancés entre 1854 et 1877 (23 ans) et produisent 3,21 milliards de F. effectifs (nominal 5,3 milliards). Ils sont placés essentiellement sur les marchés de Londres (30 %) et de Paris (40 %) 1. Il était nécessaire, pour faire face à ce processus de prêts à jet continu, leur assurer un minimum de sécurité et en tirer le meilleur profit, de mettre en place une infrastructure bancaire. Soulignons d abord la naissance, en 1863, de la Banque Impériale Ottomane (B.I.O.), par adjunction au groupe anglais de l Ottoman Bank fondée en 1856 (T. Bruce, Pascal du Pré Grenfell, L. M. Rate, W. R. Drake, John Stewart) d un groupe français qui apporte 50 % du capital de la nouvelle banque; ce groupe réunit d éminents membres de la haute banque (Hottinger, Fould, Pillet-Will, Mallet, Seillère) et des représentants des nouveaux établissements de crédit, le Comptoir d Escompte de Paris (H. Biesta) et le Crédit Mobilier (Isaac et Emile Pereire). Cette dualité dans le capital se retrouve dans le fonctionnement: la banque est dirigée par les comités de Londres et de Paris, un émanation de ces 1 Au moment de l enregistrement des titres, durant les opérations de conversion, après la banqueroute, on obtient les résultats suivants, en pourcentage: France..40 Turquie.7,93 Pays-Bas..7,59 Italie..2,62 Angleterre 29 Belgique 7,20 Allemagne...4,70 Autriche-Hongrie...0,96 Source: Archives de la Dette, P.V. 1301, année
3 Banques européennes. Finances et industrie au Moyen - Orient (I) deux comités constituant l administration courante à Constantinople 2. Caractéristique essentielle, la B.I.O. est à la fois banque privée franco-anglaise et banque d Etat à Constantinople. Les autorités ottomanes comptent sur ce groupe bancaire solide pour pourvoir aux besoins momentanés du Trésor, réparer le désordre monétaire, servir de trait d union entre elles-mêmes et les capitaux étrangers. La Banque obtient le privilège de l émission du papier monnaie et est chargée, à Constantinople, de toutes les opérations de trésorerie du gouvernement, contre l obligation de faire certaines avances à l Etat. Sans en obtenir le monopole, la B.I.O. jouit, pour tout ce qui concerne le service des emprunts à l étranger, d une situation privilégiée. Cet organisme vient à son heure: il rasure les futurs créanciers en garantissant la sécurité du placement; il est bien placé pour retirer de cette situation le maximum de profits. Ainsi que devait le déclarer le président T. Bruce, la position de la banque est sans exemple dans l histoire des compagnies indépendantes ou des institutions financières du monde. 3 Cette banque ne reste pas longtemps seule. Pour profiter de la manne, plusieurs établissements de crédit naissent alors de la rencontre entre capitaux d origine européenne et capitaux d origine locale, les banquiers dits de Galata. Citons, côté franco-anglais, la Société Générale de l Empire Ottoman (1864), le Crédit Général Ottoman (1869), création de la Société Générale de Paris, la banque de Constantinople, la Société Ottomane de Change et de Valeurs (1872); en 1875, le Crédit Lyonnais ouvre, dans la capitale ottomane, une agence destine à une bel avenir. Le repli de marché de Paris après la guerre de fait de Vienne, pendant un cours moment, un centre de spéculation sur les valeurs ottomanes, entraînant la création de la Banque Austro-Ottomane et de la Banque Austro-Turque (1871) dont l existence sera éphémère. A travers les syndicats d achat et de placement, les banques se contentent le plus souvent de se faire les intermédiaires entre l épargnant et l emprunteur: il s agit essentiellement de faire de l argent avec de l argent, de tirer de l opération, commissions et intérêts. Les conditions sont particulièrement avantageuses 4, les commissions encaissées se situant entre 10 et 12 % des sommes effectivement drainées. Les 2,64 milliards de F. (produit de la prise ferme) réellement acquis au gouvernement ottoman ont été engloutis dans 2 Pour plus de détails sur la B.I.O., voir J. Thobie, Intérêts et impérialisme français dans l Empire ottoman, notamment pp. 81 et suiv. 3 Assemblée Générale extraordinaire du Archives de la B.I.O. à Istambul, comptesrendus des A.G. 4 Emis généralement à 6 % et très en dessous du pair, ces emprunts ont un rendement reel oscillant entre 8,5 et 11 % à l émission, mais la choute souvent importante de ces titres en Bourse permet parfois d atteindre un intérêt réel supérieur à 20 %. Ces chiffres illustrent, du reste, la fragilité du crédit ottoman. 179
4 Jacques Thobie des dépenses essentiellement improductives: remise en ordre militaire après la guerre de Crimée, retrait du papier-monnaie, conversion de la dette extérieure, réduction partielle de la dette flottante, paiement des dépenses imposées par l insurrection de Crête; les derniers emprunts ont uniquement servi à boucher les trous du budget et à assurer le service de la dette. 5. Une telle gestion financière ne pouvait conduire qu à la banqueroute. Essentiellement, de même nature, le schéma égyptien présente quelques caractéristiques particulières. Le mirage oriental fonctionne bien en Egypte, tant à Paris, où existe une solide tradition, qu à Londres. Les années 1860 inaugurent une période nouvelle avec les emprunts khédiviens et le creusement du canal de Suez. Emprunts et avances se succèdent et s accumulent: entre 1862 et 1873 (11 ans), huit emprunts d Etat drainent, dans les conditions comparables à celles de l Ottoman, 1,3 milliards de F (nominal 1,71), à quoi il faut ajouter 500 à 600 millions de dette flottante. C est d abord la haute banque qui entre en scène, française avec E. Dervieu, négociant devenu l intime de Khédive 6, anglaise avec la maison Frühling et Goschen, cosmopolite avec les Oppenheim de Cologne, de Paris, d Alexandrie; banques d affaires et de dépôt viennent ensuite à la rescousse, la B.I.O. qui installe, en 1867, sa première agence à Alexandrie, la Société Générale, le Comptoir d Escompte de Paris 7 et des Pays-Bas (Paribas), le Crédit Lyonnais, qui ouvre en 1875, une agence à Alexandrie 8, et enfin le Crédit Foncier. Puis, naissent, sur place, à côte de la Bank of Egypt (1856), aux capitaux anglais, l Anglo-Egyptian Bank (1864), la Banque Austro-Egyptienne (1869) et la Banque Franco-Egyptienne (1870). En dépit de son sigle, l Anglo-Egyptian Bank est dirigée par un groupe français 5 Si l on excepté l emprunt à primes de 1870, consacré aux travaux de chemins de fer en Turquie d Europe (9 % du total), aucune parcelle de ces emprunts ne fut investie dans l économie ottomane. 6 Voir D.S. Landes, Bankers and Pashas. International Finance in Egypt in the 1860 S, Harvard, W. Miller, Qui doit liquider, en 1873, l agence qu il avait ouverte à Alexandrie en J. Bouvier, le Crédit Lyonnais de 1863 à 1882, EPHE, Paris, 1961, T.2, pp
5 Banques européennes. Finances et industrie au Moyen - Orient (I) animé par J.B.Pastré, gros négociant marseillais, fondateur de la Société Marseillaise de Crédit. Lorsqu à partir de 1873, le Khédive ne vit plus que d avances, l Anglo-Egyptian les achète avec empressement pour les revendre, par l intermédiaire du Crédit Foncier dirigé par A. de Soubeyran. En privant le Khédive de toute possibilité de lancer un emprunt de consolidation, la banqueroute égyptienne inéluctable. La recherché d une solution transactionnelle aux banqueroutes ottomane et égyptienne suppose un règlement international qui s élabore à deux niveaux intimement imbriqués. Les banques jouent un rôle capital dans un premier temps, qui part de la sauvegarde des intérêts immédiats des créanciers menaces: c est la grande bataille, tant pour l Ottoman que pour l Égyptien, entre les tenants du flottant et les tenants du consolidé ; les établissements français sont beaucoup plus impliqués dans les avances, les dettes flottantes, que dans le consolidé qui intéresse plutôt, sinon les banquiers, du moins les porteurs anglais. D où la présentation de projets fort différents qui, après l intervention active des diplomaties respectives, tendent vers un indispensable compromise. Le deuxième niveau met plus encore en connivence gouvernements et financiers: il s agit de faire en sorte que les Etats débiteurs ne puissent plus échapper à leurs obligations, en agissant directement dans ces pays pour s assurer le produit des gages, grâce à un contrôle plus ou moins sophistiqué de leur fiscalité et de leur budget. C est la condition nécessaire à la reprise de nouveaux emprunts, et l aggravation d un processus qui porte gravement atteinte à la souveraineté de ces pays. Si le rachat par Disraëli, grâce aux bons offices de Lionel de Rothschild, des actions Suez d Ismaïl, ne provoque pas de remous sensibles à Paris 9, d importantes divergences se font jour entre les projets français et anglais de règlement de la dette égyptienne. La solution préconisée par le Comptoir d Escompte, actionné par le duc Decazes et de Soubeyran, provoque de telles protestations anglaises 10 que des conversations s engagent et aboutissent au compromis du 18 Novembre 1876, mettant en place un condominion francoanglais: fractionnement et diminution de la dette, confirmation de la Caisse de la 9 Ni le gouvernement français, ni le Crédit Foncier ne s y sont opposes: Decazes ne voulait pas déplaire à Londres, seul compagnon un peu amical dans l isolement où il se trouvait, et le Crédit Foncier, qui se préparait à utiliser les actions de Suez du Khédive en garantie d une operation financière, s opposait au projet Dervieu-Société Générale de rachat de ces mêmes actions. Le Crédit Lyonnais et de Lesseps se déclarent satisfaits de la sécurité apportée par le rachat britannique. Et J. Bouvier écrit avec raison: A Paris comme à Londres, les gouvernements et les banquiers avaient amorcé une collaboration décisive. Les intérêts financiers devenaient d un coup l élément principal de la grande politique. Les intérêts financiers et la question d Egypte , dans Revue Historique, 1960, pp La dette est trop élevée et le flottant trop avantagé. 181
6 Jacques Thobie dette publique contrôlée par 4 commissaires (anglais, français italien et autrichien), création d une Co,mission de la Dette publique (2 Anglais, 2 Français, 2 Egyptiens) 11, nomination de deux contrôleurs généraux, un Français et un Anglais, chargés de droits étendus dans l administration financière. Gouvernements et groupes bancaires anglais et français montrer enfin un accord fondamental pour la destitution d Ismaïl, remplacé par son fils Tewfik, en 1879, et pour la promulgation de la loi de liquidation du 31 Décembre 1880, qui prétend assurer une solution durable de la dette égyptienne en allégeant la charge du Trésor. Accablé par les désastres financiers et militaires, Abdul Hamid prend, dans le traité de Berlin, un engagement qui se concrétise dans le décret de Mouharrem du 20 Décembre La B.I.O. joue un rôle de premier plan dans la mise en place de l Administration de la Dette publique ottomane qui gèrera désormais l ancienne dette turque, réduite pratiquement aux sommes réellement mises à la disposition du Trésor ottoman. Pour assurer le service de cette dette, le gouvernement doit concéder certains revenus, notamment ceux du monopole du tabac, du sel, du timbre, de la soie. Le Conseil de la Dette comprend 7 délégués (1 Anglais, 1 Français, 1 Allemand, 1 Italien, 1 Austro-Hongrois, 1 Ottoman et un représentant de la B.I.O.) et la présidence annuelle est alternative franco-anglaise. Voici donc mises en place, au Caire et à Constantinople -comme naguère à Tunis- des organismes cosmopolites dotés d importants pouvoirs. Le crédit de la Turquie et de l Egypte sort, à terme, renforcé de ces opérations, qui devraient faciliter l obtention d emprunts nouveaux à des conditions plus raisonnables que dans la précédente période. Cependant, ce renforcement va de pair avec la main-mise de l étranger sur la gestion d une partie importante de leurs ressources. L Administration de la Dette, épaulée par la B.I.O., contrôle directement 25 à 30 % des ressources de l Empire; les finances égyptiennes et ottomanes sont désormais sous surveillance. De plus, les nouvelles institutions jouent un rôle politique non inscrit dans les textes mais découlant de leur existence même: à cet égard, groupes bancaires et gouvernements anglais et français sont les vrais meneurs de jeu à Constantinople et à Caire. Cette Administration et autre Caisse sont typiques de la façon dont l exportation de capitaux secrète des institutions qui constituent un atout nouveau pour le renforcement de l intervention étrangère. Mais les destinées de l Empire et de l Egypte seront quelque peu différentes. Si, pour des raisons qu il ne peut être question d évoquer ici, les ambitions impérialistes concurrentes se neutralisent à Constantinople, 11 Cette Commission est chargée d administrer le chemin de fer et le port d Alexandrie dont les revenues sont affectés à la dette privilégiée. 182
7 Banques européennes. Finances et industrie au Moyen - Orient (I) ménageant ainsi à l Empire un maintien en survie, c est à l occupation par les armées britanniques et à l écrasement du mouvement national qu on aboutit en Egypte. Reste à répondre à la question de savoir pourquoi, en 1882, la France refuse d intervenir aux côtés des Anglais. Ici encore, intérêts financiers et pouvoir politique marchent la main dans la main. Le gouvernement français, occupé du côté de Tunis, et soucieux des réactions berlinoises, n a pas de projet impérialiste en Egypte, mais seulement des intérêts: Je dis à ceux qui m interrogent: nous n avons d autres intérêts en Egypte que celui d être payé exactement, écrit le consul de Michels à Decazes, dès avril Conjointement, dans la période , le Crédit Foncier a pu liquider favorablement une large part de ces engagements égyptiens, tout en assurant l avenir pour le reste de sa créance; et lorsqu aura éclaté, à Paris, en Janvier 1882, la crise boursiére, les divers groupes français seront entièrement paralysés 12. Au demeurant, les milieux d affaires parisiens considèrent l installation des Anglais comme un élément d ordre, confirmé par la remontée en Bourse des valeurs égyptiennes, et notamment du Suez. BANQUES EUROPÉENES ET STABILITE MONETAIRE AU MOYEN-ORIENT Il est intéressant, sur deux exemples, d évoquer les attitudes adoptées par des banques à capitaux européens, jouant le rôle de banque d Etat, pour mettre une certaine cohérence dans la circulation monétaire, régulariser le cours des changes et assurer ainsi une sécurité aux activités des banques étrangères. 12 J. Bouvier, art. cite, p
8 Jacques Thobie Dans l Empire Ottoman, les difficultés liées à une circulation monétaire passablement compliquée, la baisse du métal-argent, les frappes frauduleuses, l abandon à l étranger de l étalon-argent, aboutissent à donner à l or une prime d environ 8 % en A l instigation de la B.I.O., un décret de 1880 précise que l unité monétaire est la L.T.-or, et crée, de fait, trois cours différents pour le méjidié-argent 13. Ainsi se met en place un système bivalent, une double circulation, or et argent, sur la base de l étalon-or (circuit capitaliste ouvert sur l extérieur), l argent variant, tel une marchandise (échanges internes traditionnels), en fonction de l offre et de la demande. L on constate que, malgré une frappe soutenue de nouvelles pièces d or, la masse monétaire stagne (thésaurisation), alors que la banque use avec une grande prudence de son privilège d émission du papier monnaie. Ce malthusianisme-renforcé encore par les effets cuisants de la crise spéculative de s explique par le fait que la banque n a nul besoin d une augmentation de la circulation monétaire or, ou sur la base d or, dans la mesure où elle contrôle également le marché des monnaies d argent, et en détermine le cours. Ce système dualiste se maintiendra pendant trente ans pour deux raisons. D abord, ce système est source de profits pour tous ceux qui, à l intérieur de l Empire, sont partie prenante dans le mouvement monétaire capitaliste fondé sur le Goldstandard, au détriment de ceux qui s adonnent aux échanges locaux ou régionaux sur la base de la monnaie d argent; d autres part, ce système favorise, tant à l intérieur qu à l étranger, les intérêts de l import-export, dans la mesure où il assure une prime à la. et la L.T. 14 Ainsi, après 1880, la B.I.O. a établi et maintenu une parité fixe entre la et la L.T., offrant ainsi au commerce et aux mouvements de capitaux stabilité et sécurité. La banque évite de soudaines variations de taux de change entre la L.T. et la en manipulant le taux de change interne entre la L.T. et le Medjidié d argent 15. Par ce double système, mi-fixe, mi-flexible, la B.I.O. évite la dévaluation extérieure en s appuyant sur une dévaluation interne. Cette stratégie permet, en définitive, d éviter les inconvénients majeurs qu aurait entraînés l adoption d un système entièrement 13 Pour le commerce de détail, le méjidié à 20 faisant la livre turque à 108 piastres; dans les rapports avec l administration de l Etat et le fisc, le méjidié à 19, soit la livre à 102,6 piastres; le marché libre du méjidié dont le cours varie autour de 108 piastres la livre. La frappe des monnaies d argent est interrompue en Continuent de circuler dans certaines provinces, des Louis de 20 F., des Thalers autrichiens, des Krans persans 14 Alors que la pair de la par rapport à la L.T. est de 110 piastres-or, la vaut 120 piastresargent alors que la L.T. en vaut 108, soit une prime de 0,9 %. 15 Salgur Sançal, Note on the dualisation of the ottoman monetary space from 1880 to 1913, 13 p. dactyl., 1981, p
9 Banques européennes. Finances et industrie au Moyen - Orient (I) fixe ou entièrement flottant 16 ; elle lui fournit également l occasion de substanciels profits. Le système mis en place en Egypte, sous l égide de la Grande-Bretagne, est à la fois plus simple et plus radical. La Commission de 1884, sur une base monométallique-or, choisit la Livre Egyptienne comme unité monétaire; on decide, en attendant la frappe de Livres égyptiennes, de maintenir la circulation de trois monnaies étrangères, la, le Napoléon et la L.T., en conservant, entre ces monnaies, le rapport défini par Mohamed Ali 17, qui donne une prime à la L.E. puis à. Si bien qu en s abstenant pratiquement de frapper des L.E., la continuait à jouer de fait le rôle prépondérant dans la circulation monétaire égyptienne, et un surprofit était acquis pour toutes les transactions libellées en livres sterling. Lorsqu avec la participation de financiers français et locaux, le groupe londonien de sir E. Cassel decide de créer, en 1898, une banque nationale d émission, la National Bank of Egypt, il compte bien répéter, en Egypte, ce qu est en train de si bien réussir la B.I.O. à Constantinople. Or, l hostilité de la B.I.O., qui estime que ses billets ont cours légal dans tout l Empire, l opposition du Crédit Lyonnais, banquier de la Caisse qui y voit un moyen détourné d emprunter pour le gouvernement 18, l inquiétude des banques anglaises concurrentes, paralysent l initiative de sir Ernest: il est décidé que le billet égyptien, accepté par les caisses publiques, n aura pas de valeur légale. Aussi, jusqu à la Grande Guerre, l émission de billets fut-elle faible 19, laissant le terrain libre à la. En réalité, cette banque d Etat accepte un système qui prive de fait l Egypte de toute monnaie nationale, sinon à titre de monnaie de compte ou de potentialités. Ce qui fait dire, à juste titre, à un économiste, qui cette institution soi-disant banque d Etat, paraît être beaucoup plus un banque coloniale anglaise qu une véritable banque nationale égyptienne 20. A la lumière de l action de la B.I.O., il n est surprenant de constater en Perse que, dans une système où la monnaie nationale reste fondée sur l argent, 16 Un système de change entièrement flottant aurait entraînés un grand facteur de risqué pour le commerce extérieur, une spéculation défavorable à la balance des paiements, la nécessité d un soudain redéploiement des ressources entre le secteur domestique et le secteur d exportation qui aurait mené à de vives tensions sociales; un système de change entièrement fixe, classique Gold Standard, aurait conduit l Empire ottoman endetté à baisser ses prix et à réduire ses revenues, ce qui eut été fatal à l homme malade. 17 Lors de sa réforme de Voir Samir Saul, La France et l Egypte à l aube du XX e siècle, les difficultés d une jonction, communication aux Rencontres internationales sur l Egypte, Marseille, les 17, 18 et 19 Janvier 1983, p Environ 2 millions de L.E. en Emile Antonini, Le crédit et la banque en Egypte, these du droit, G. Vaney-Burnier, Lausanne, 1927, p
10 Jacques Thobie l attitude de l Impérial Bank of Persia tend à une stratégie analogue: celle-ci, constituée en 1889 avec des capitaux anglais, obtenait alors le droit d émettre, même sans l assentiement du gouvernement, pour 40 millions de Krans (20 millions de F.) de billets. Ceux-ci, restent encore rares en 1914 en dehors de Téhéran. 186
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