LES FRACTURES DE LA DIAPHYSE HUMERALE
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- Raymond Lanthier
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1 LES FRACTURES DE LA DIAPHYSE HUMERALE Objectifs : 1. Faire le diagnostic radio-clinique d une fracture de la diaphyse humérale. 2. Savoir rechercher les complications immédiates possibles après fracture de la diaphyse humérale. 3. Connaitre les délais de consolidation et les complications évolutives possibles après fracture de la diaphyse humérale. 4. Connaitre les modalités thérapeutiques d une fracture de la diaphyse humérale. I- INTRODUCTION Les fractures de la diaphyse humérale correspondent aux fractures qui siègent entre l insertion distale du grand pectoral et celle du brachial antérieur. Les fractures du tiers moyen sont les plus fréquentes et les fractures étagées ne sont pas exceptionnelles. Le diagnostic est facile, la complication la plus fréquente est représentée par la paralysie radiale (10 à 20% des cas). Après traitement l évolution est habituellement favorable mais la pseudarthrose n est pas rare. II- ANAPATH Le trait de fracture peut être simple transverse ou spiroïde, il peut aussi être plus ou moins complexe aboutissant à des fractures comminutives. Les fractures du 1/3 moyen de la diaphyse sont les plus fréquentes. Le déplacement fracturaire est conditionné en grande partie par le siège du trait par rapport aux insertions musculaires (fig1 et 2). Fig1 fig2
2 III- ETUDE CLINIQUE Le diagnostic est généralement facile à évoquer, le patient présente l attitude classique du traumatisé du membre supérieur (fig3), le bras est tuméfié et douloureux. Lorsque la fracture est déplacée, la déformation du bras est évidente et une mobilité anormale peut être notée. Il faudra alors éliminer d autres lésions traumatiques associées et surtout vérifier l absence de complications : Cutanée : vérifier l intégrité du revêtement cutané (Plaie?) Vasculaire : Palpation des pouls distaux Nerveuse : en particulier une paralysie radiale se traduisant par une main tombante et une anesthésié de la face dorsale de la première commissure (fig4). Fig3 IV- ETUDE RADIOLOGIQUE Fig4 Il faut demander une radiographie de face et de profil de tout le bras, les clichés doivent impérativement visualiser le coude et l épaule. Les fractures étagées ne sont pas exceptionnelles (fig5). Fig5
3 V- EVOLUTION Correctement traité, une fracture de la diaphyse humérale consolide au bout de 10 à 12 semaines. Les complications les plus fréquentes sont représentées par : La raideur du coude et de l épaule surtout après une longue immobilisation. Les cals vicieux qui sont l apanage du traitement orthopédique. La paralysie radiale et l infection post opératoire sont des complications redoutées par le chirurgien. Enfin la pseudarthrose qui est plus fréquente après traitement chirurgical VI- TRAITEMENT A) Moyens thérapeutiques a) Moyens orthopédiques : Le plâtre thoraco-brachial permet une immobilisation efficace mais il est mal supporté surtout par le sujet obèse (fig6). Un bandage coude au corps type Dujarier et mieux supporté (fig7). Fig6 Fig7 Le plâtre dit pendant (fig8) réduit la fracture par son seul poids. Le réglage de la longueur de l attache est essentiel. La nuit, il faut ajouter une traction douce sur le plan du lit. Toutes ces méthodes Peuvent t être relayer par un brassard de Sarmiento (fig9) en cas de fracture médio-diaphysaire. Fig 9
4 b) Moyens chirurgicaux L ostéosynthèse peut être effectuée à ciel ouvert ou à ciel fermé Plusieurs moyens d ostéosynthèse sont disponible Plaque vissée (fig10), Embrochage (fig11) et enclouage (fig12) centromédullaire et enfin le fixateur externe (fig13). fig10 fig11 fig12 fig13 B) Indications Le choix entre traitement orthopédique ou chirurgical est affaire d équipe, cependant il y a des situations où le traitement chirurgical s impose tel est le cas devant : Polytraumatisé / polyfracturé. Traumatisme thoracique. Fractures bilatérales des deux humérus. Fractures étagées du membre supérieur. Complications vasculaires. Fractures sur métastase. Evaluation : 1. Un patient victime d un accident de la voie publique est ramené aux urgences, l examen clinique note une déformation douloureuse avec une tuméfaction du bras évoquant une fracture de la diaphyse humérale. Face à ce patient, il est impératif de : Rechercher cliniquement d autres lésions traumatiques. De vérifier l intégrité du revêtement cutané. De tester les muscles releveurs de la main. De palper les pouls radial et cubital homolatéraux.
5 De faire une ponction de l hématome fracturaire. 2. Pour ce même patient, le bilan radiologique doit comporter : Une incidence ¾ interne de l humérus Une incidence ¾ externe de l humérus Un profil axillaire de l épaule Une incidence de face de l humérus Une incidence de profil de l humérus 3. Après fracture de la diaphyse humérale, une complication neurologique est particulièrement fréquente, il s agit : De la paralysie du nerf circonflexe. De la paralysie du nerf interosseux postérieur. De la paralysie du nerf radial. De la paralysie du nerf cubital. 4. La paralysie sus citée se traduit cliniquement par Un déficit des extenseurs de la main Une anesthésie de la pulpe de l indexe Une anesthésie de la face dorsale de la première commissure. Un déficit des muscles inter osseux de la main Une anesthésie du moignon de l épaule 5. Classiquement, le traitement des fractures de la diaphyse humérale est orthopédique. Le traitement chirurgical est indiqué : En cas de fractures bilatérales des deux humérus. En cas fractures humérale chez un polytraumatisé. En cas de complication vasculaire associée à la fracture humérale. En cas de fracture humérale déplacée.
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