DE LA SAVOIE DGACT GLISSEMENT DE TERRAIN SUR LE CD 925 ENTRE ALBERTVILLE ET QUEIGE. (Examen du 9 juin 1992)

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Antoine Moreau
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1 BRGM I'INTIirillSI AU SIIVICI DI LA Ti»l CONSEIL GENERAL DE LA SAVOIE DGACT PREFECTURE DE LA SAVOIE DDPC GLISSEMENT DE TERRAIN SUR LE CD 925 ENTRE ALBERTVILLE ET QUEIGE (SAVOIE) AU LIEU-DIT "LES BOLEROS" (Examen du 9 juin 1992) R RHA.4S.92 LYON, juin 1992 par J.C. BARFETY-' BRGM - Service Géologique National Département Cartes et Synthèses Géologiques BRGM - RHÔNE-ALPES 29, boulevord du 11 -Novembre - B.P Villeurbanne cedex, France Tél.: (33) Télécopieur : (33) Télex : F

2 GLISSEMENT DE TERRAIN SUR LE CD 925, ENTRE ALBERTVILLE ET QUEIGE (SAVOIE) AU LIEU- DIT "LES BOLEROS" - Examen du 9 juin R RHA.4S.92 RESUME Un glissement de terrain de 200 m^ environ a barré le CD 925 près du lieu-dit "Les Boléros", sur le territoire de la commune de Queige, le 7 juin A la demande de la Direction Départementale de la Protection Civile de la Savoie, le BRGM a effectué une visite des lieux le 9 juin, en présence de M. E. EYNARD, responsable de la Subdivision de l'equipement de Beaufort. Conclusions Une première visite du site, le 8 avril dernier, avait permis d'identifier un risque de glissement à court terme et de conseiller un programme de travaux à réaliser en urgence : dérivation des eaux d'infiltration, nettoyage du site, purge et étude de confortement. Le désordre est dû à une mise en charge probable des eaux dans une masse d'éboulis très hétérogènes, à forte pente, sur un substratum rocheux taillé naturellement en falaise. Ce phénomène paraît accidentel, car la présence d'eau dans le massif au-dessus de la route, est ancienne. Après purge de toutes les masses déstabilisées restantes, il est recommandé de faire une étude géotechnique du site avec reconnaissance de la masse d'éboulis de part et d'autre de la chaussée. Un ouvrage de confortement adapté pourra alors être construit. Actuellement, seule une voie de circulation peut être ouverte si elle est protégée par un mur de blocs de béton de 2 m de hauteur ménageant un piège à cailloux suffisant. Modalités administratives : Convention Département de la Savoie/BRGM. Responsable de l'étude J.C. BARFETY Dessin J.F. RIEUX Outre le résumé, ce rapport contient : 4 pages de texte + plan de situation + planches photographiques.

3 SOMMAIRE 1 - LOCALISATION DU DESORDRE 2 - RAPPEL 3 - CAUSES GEOLOGIQUES DU DESORDRE 4 - TRAVAUX CONSEILLES 5 - CONCLUSIONS

4 LOCALISATION DU DESORDRE Le 7 juin 1992 entre 8 H 00 et 8 H 30, un glissement de terrain évalué à 200 m^ a barré complètement la route d'albertville à Beaufort, un peu au sud du lieudit "Les Boléros", sur le territoire de la commune de Queige. Un bloc d'une cinquantaine de mètres cubes a dû être miné afin de dégager une partie de la chaussée. Une seule voie de circulation, avec passage alterné, a pu être rétablie, les blocs étant disposés de façon à former un cordon de protection contre de nouvelles chutes de pierres sur la chaussée (cf photos jointes). Le CD 925, tracé en rive droite de la vallée du Doron de Beaufort et serré entre la falaise et le torrent, est la seule voie de liaison rapide de la Combe de Savoie (Albertville) à Beaufort ; sinon, il est nécessaire d'emprunter des chemins étroits et sinueux par le col de la Forclaz au nord, ou le hameau des Pointières en rive gauche du Doron. 2 - RAPPEL Un premier examen du site avait été effectué le 8 avril 1992, à la demande de la Direction Départementale de la Protection Civile de la Savoie, alors que des chutes de blocs avaient eu lieu sur la chaussée depuis le talus de la route, au point précis où le glissement du 7 juin s'est produit (cf rapport BRGM R RHA.4S.92). Cet examen du 8 avril avait permis de mettre en évidence des indices pouvant faire craindre un glissement à court terme : infiltration d'eau abondante mètres au-dessus de la route, arbres déracinés et couchés, blocs rocheux déchaussés, éboulement du front de talus. Toutefois, l'encombrement du terrain par les arbres enchevêtrés et les brous sailles au point d'infiltration des eaux était tel, qu'il ne permettait pas de déceler d'éventuelles crevasses d'arrachement.

5 - 2 - Au vu de ces observations, il avait été conseillé d'effectuer en urgence les travaux suivants : - purge des blocs instables et nettoyage du terrain ; - captage et dérivation des eaux sur 50 mètres, afin de les diriger dans un thalweg naturel ; - nouvel examen du site, afin d'étudier un confortement du talus (étude géo technique). Le 7 juin, le nettoyage du talus venait d'être achevé et avait permis de repérer des crevasses d'arrachement (signalées par l'entreprise aux Services de l'equipement). La dérivation des eaux n'avait cependant pas été réalisée. 3 - CAUSES GEOLOGIQUES DU DESORDRE Il n'est pas évident de reconnaître les causes précises du désordre. Les eaux d'infiltration ont sans doute joué un rôle dans le processus de déstabilisation, Cependant, la source qui les alimente est une émergence ancienne et, semble-til, permanente. D'autre part, on n'observe pas de sortie d'eaux dans la zone arrachée, seulement au niveau de la route et à l'arrière d'un mur de pierres sèches (drain) qui n'a pas été emporté. Les eaux circulent par conséquent en profondeur, sous la masse glissée actuellement visible. Rappelons qu'elles proviennent d'une source importante bien individualisée sur un ressaut rocheux, en contrebas des maisons des Revils (Le Villaret). Elles ruissellent sur la falaise du haut du talus, puis s'infiltrent en totalité à leur pied dans les éboulis. La nature du terrain explique aussi le déclenchement du désordre. Toute la masse glissée est en effet constituée d'un mélange de blocs et de terre, certains blocs pouvant dépasser la dizaine de mètres cubes. C'est un très ancien éboulis, adossé au massif rocheux que l'on voit en rive droite du glissement : micaschistes verts ou bruns, découpés à la fois par des plans serrés (foliation) et des cassures plus espacées mais plus continues. Le bord gauche du glissement ne laisse pas affleurer la roche, mais l'éboulis. Il est probable que l'éboulis se poursuit aussi sous la route.

6 - 3 - Des circulations d'eaux dans l'éboulis ou au contact avec les micaschistes, à l'interface des deux ensembles de terrain, et leur mise en charge progressive, ont entraîné la déstabilisation du talus. Ce phénomène a été aggravé par les précipitations abondantes des mois de mai et juin. En tête de l'arrachement et sur sa rive gauche, subsistent des paquets instables ; d'autre part, des fissures sont visibles au-dessus, dans la zone d'infiltration des eaux. 4 - TRAVAUX CONSEILLES Les eaux doivent être captées à leur émergence et dérivées dans une conduite étanche vers le thalweg situé à 50 mètres à l'ouest. Ces travaux, programmés, seront sans doute réalisés très vite. Des purges doivent éliminer toutes les zones instables, au sommet de l'arrache ment et sur les rives. Il sera préférable de ne pas utiliser d'engins lourds, type pelle mécanique, pelle-araignée, risquant de déstabiliser davantage le talus et d'entraîner de nouveaux désordres en rive gauche de l'éboulement, constituée de blocs instables également. Il est nécessaire d'engager une réflexion sur la réalisation d'un projet de confortement du talus. Elle devra tenir compte de la présence de filets d'eau en profondeur et du profil de la roche en place sous l'éboulis. Ces éléments peuvent être estimés par géophysique ou sondages. Cette étude géotechnique, prenant en compte le pied du versant jusqu'au lit du Doron, permettra de projeter un type d'ouvrage adapté au site : mur cyclopéen et/ou mur cellulaire avec drains, filets, grillage,... Dans cette attente, la demi-chaussée préservée doit être protégée par une rangée de blocs de béton (blocs Famy) sur 2 m de hauteur, ménageant un espace le long du talus.

7 CONCLUSIONS Le glissement du talus du CD 925, près de Queige, a été provoqué par une modification de l'état d'équilibre précaire préexistant, sans doute dû à une mise en charge accidentelle de la nappe d'eau circulant dans un éboulis très hétérogène adossé à une roche imperméable, dans une pente raide. Des travaux de purge et de stabilisation sont à réaliser en urgence. Cependant, avant travaux définitifs, une étude géotechnique est indispensable. En effet, la nature du terrain en profondeur, l'épaisseur des éboulis, les circulations d'eaux (après dérivation des infiltrations) doivent être précisés. La reconnaissance du talus sous la route est conseillée. La route, maintenue sur une voie, doit être protégée par un cordon de blocs en béton sur 2 mètres de hauteur, laissant un piège à cailloux suffisant.

8 BRGM QUEIGE / CD. 925 / LES BOLEROS Glissement de terrain du 7 juin 1992 PLAN DE SITUATION (1/25 000) LEGENDE

9 ete de l'arrachement, instable à purger A purger Micaschiste en plací Eboulis Blocs éboulés Mur de pierres sèches (venues d'eau en arrière du mur) BRGM VUE DU GLISSEMENT DEPUIS LA RIVE DROITE QUEIGE / CD. 925 / LES BOLEROS Glissement de terrain du 7 juin 1992 PLANCHE PHOTOGRAPHIQUE CD. 925 VUE DU GLISSEMENT DEPUIS LE RIVE GA UCHE LEGENDE :

10 VUE DU CENTRE DE L'EBOULEMENT SUR LA CHAUSSEE DU CD. 925 (Cordon de blocs éboulés pour protéger une voie de circulation) VUE DE DETAIL DE LA TÊTE DE L'ARRACHEMENT Nombreux blocs instables à purger BRGM QUEIGE / CD. 925 / LES BOLEROS Glissement de terrain du 7 juin 1992 PLANCHE PHOTOGRAPHIQUE LEGENDE (p

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