I. l'organisation du travail à l'échelle des unités de production.
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- Claude Brunet
- il y a 7 ans
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1 I. l'organisation du travail à l'échelle des unités de production. 1. la division du travail. Notion de la division du travail. la division du travail: c est la répartition du travail entre des individus ou un groupe d'individu qui vont être spécialisés ainsi que la manière dont le travail va être coordonné. En sciences économiques et sociales le terme de la division du travail peut avoir plusieurs sens - au sens sociologique la division du travail désigne la répartition des activités sociales. ex: dans l'ancien régime chaque ordre assure une fonction spécifique ( la noblesse = la guerre, le clergé= la prière, le tiers-état = la production). Un autre exemple est la répartition des activités entre hommes femmes dans la société et dans la famille. - au sens économique la division du travail s'envisage à 2 niveaux: La répartition de la production des biens et service entre les unités de production. Ex : le cordonnier produit des chaussures alors que le tailleur produit des vêtements. La division de travail interne aux unités de production. Ex : Qui fait quoi dans l'entreprise. Division du travail et création de richesse Pour Adam Smith (2eme moitié du XVIII ème siècle, économiste anglais) la division du travail est la cause principale, majeure de la croissance des richesses. C est le cas au niveau des unités de production. Les individus produisent les biens pour lesquels ils sont les plus efficace puis s'échangent ceux-ci sur des marchés. C est le cas à l intérieur des unités de production. Pour démontrer cela il utilise un exemple célèbre, celui de la manufacture d'épingle.il montre qu'il faut une
2 vingtaine de taches différentes pour fabriquer une épingle. Si ces taches sont accomplies par le même ouvrier successivement, la productivité sera faible. Si on répartit les taches entre les différents ouvriers, la productivité va fortement progresser. Smith identifie 3 raisons à cela: *celui qui fait toujours la même tache devient plus habile dans la réalisation de cette tache donc en divisant le travail chaque ouvrier devient plus habile et met alors moins de temps pour effectuer cette tache. *on réalise un gain de temps lié au passage d'une tache à l'autre *en se spécialisant, les individus vont inventer des machines ou des procédés qui vont améliorer la productivité du travail. Division du travail et combinaison productive La manière dont est organisé ou divisé le travail va avoir un effet sur l'efficacité de la combinaison productive. Lorsque l'on modifie la combinaison productive en introduisant du progrès technique ou en augmentant l intensité capitalistique il faut réorganiser le travail pour que les effets sur la productivité puissent s observer. Voir TD sur paradoxe de Solow. 2. Taylorisme et fordisme Le taylorisme. Document 7 page 101 Ce terme vient de Frederick Winslow Taylor ( ).C'est un ingénieur qui va approfondir la réflexion de Smith sur la question de la division du L. Il va élaborer un certain nombre de principe de gestion du L que l'on va appeler O.S.T (Organisation Scientifique du Travail). Il part d'une observation très minutieuse du travail. A partir de là il va décomposer le L en des taches élémentaires. Ces taches sont chronométrées. Son idée est de confier à un ouvrier l'accomplissement d'une ou plusieurs taches en lui imposant la manière de réaliser ses taches ainsi que le temps nécessaire à son accomplissement. On impose le "one best way"= la meilleur façon de faire. Elle est définit par un service de l'entreprise qui est le
3 bureau des méthodes.par conséquent outre le fait que le L est réparti entre les ouvriers (la division horizontale du L), il existe aussi une division verticale du L (= entre ceux qui conçoivent ce L et ceux qui exécute le L). L'entreprise Taylorienne est donc hiérarchisée. On introduit un personnage important: le contremaitre. Son rôle est de faire appliquer la méthode et de contrôler le rythme du travail. Le taylorisme est inventé au début du XX siecle,et va se diffuser progressivement dans les pays industrialisés, aux Etats-Unis( ) puis en Europe après la 2nde guerre mondiale. Il se diffuse dans l industrie. 3 conséquences de la diffusion du taylorisme: * la diffusion du taylorisme va provoquer une augmentation de la productivité du L donc une croissance intensive basé sur les gains de productivité. * elle va aussi entrainer une déqualification du L ouvrier: l'ouvrier qualifié est un ouvrier qui a des aptitudes professionnelles, un savoir faire qui, dans sa relation avec l'employeur, va pouvoir faire l'objet d'une négociation. L'ouvrier spécialisé (OS), caractéristique du taylorisme, est un ouvrier non qualifié car il est spécialisé dans une seule tache. La diffusion du taylorisme a entrainé une forte augmentation des ouvriers spécialisés. Cela s est fait au détriments des ouvriers qualifiés. Cette diffusion a permis d'intégrer à l'industrie une main d'œuvre non qualifiée : main d œuvre issu de l exode rural, immigrés, femmes. * augmentation des salaires afin d'attirer et de conserver la main d'œuvre. Le fordisme Document 8 page 102 Il vient de Henry Ford (le fondateur de la firme automobile du même nom). Le fordisme est une étape supplémentaire du taylorisme. Il va ajouter la mécanisation de la chaine de production grâce aux convoyeurs mécaniques. Ford va aussi ajouter la standardisation du produit fini qui va permettre la production de masse. Le fordisme est également basé sur une politique salariale moderne : ses ouvriers doivent devenir ses clients, Ford augmente donc les salaires de ses
4 ouvriers dans le but de favoriser les débouchés de la production. La consommation de masse doit servir de débouché à la production de masse. Attention le fordisme désigne aussi la forme qu a prise le capitalisme durant les 30 glorieuses (Document 9 page 102). 3. Une nouvelle organisation du L? La crise du taylorisme et du fordisme. Document 10 page 103 objectifs 1: Le taylorisme et le fordisme vont permettre de rationnaliser le L, de parcelliser les taches et la mécanisation A un moment donné la population va rejeter cette rationalisation du travail. Cela va se traduire par de l absentéisme, des conflits avec les contremaitres. Le système est devenu trop rigide au niveau de l attribution des taches ne permet pas de mobiliser les savoir faire. Cela entraine une crise du L et un ralentissement des gains de productivités objectif 2: La logique d'amont: C'est le fait que ce sont les producteurs qui en amont décident de ce que les ménages doivent consommer. C'est la standardisation des produits. Elle ne prend pas en compte la demande. Les délais de réaction sont trop long, les produits ne sont pas assez diversifiés, ils ne correspondent pas aux attentes des consommateurs. Le système est incapable de répondre aux changements du marché vers des marché de renouvellement. objectif 3: Produire à couts décroissant des biens standardisés de qualité moyenne. Cela suppose des stocks importants qui alourdissent les coûts de production. La qualité est insuffisante. Cela entraine une perte de compétitivité structurelle ou hors prix. Cela va provoquer des transformations de l'organisation du L que l'on peut
5 résumer à partir d'un certains nombre de principes. Nouveaux principes de l'organisation du L: 1er principe: changement dans l'organisation.cette organisation taylorienne est très hiérarchisée, pyramidale et centralisée. Elle est à l'origine d'une grande partie des rigidités. Ce type d'organisation nuit à la circulation des informations. Ce frein à la circulation de l'information empêche la réactivité de l'organisation. Il faut donc adopter une organisation plus horizontale plus légère en supprimant des niveaux hiérarchiques de façon à laisser l'information circuler plus librement. 2eme principe : production à flux tendu= production qui répond au plus juste à la demande. Une des limites du taylorisme était la lourdeur des stocks. Les entreprises vont donc chercher à réduire les stocks. Cependant il faut aussi respecter les délais et les stocks permettaient de réduire au maximum les délais. Il faut une organisation spécifique pour pouvoir prévoir au plus juste la demande et pour cela il faut que les informations circulent le plus rapidement possible. 3eme principe: meilleur prise en compte de la qualité. Cette qualité comprend la réduction des défauts de fabrication, la diversification du produit, les services ainsi que l'image. Il s'agit de mieux prendre en compte la qualité du produit dans toutes les dimensions afin d'améliorer la compétitivité structurelle. 4eme principe: La polyvalence des salariés. Cela s'oppose à la division du L. Il faut que le salarié soit capable de réaliser des taches différentes, de passer d'un poste à un autre, il doit être capable d assurer la maintenance des équipements. On va parler d'enrichissement du L. C'est la fin d'ouvrier spécialisé. 5eme principe: L'autonomie. On attend du salarié une certaine autonomie.(remise en cause du "one best way).désormais on lui fixe des objectifs avec une certaine liberté pour atteindre ceux-ci. Cette autonomie peut s'envisager au niveau du groupe de L ou de l individu. Cette autonomie doit favoriser l implication du salarié et son épanouissement. 6eme principe: L'entreprise réseau.
6 Au XX siècle les entreprises sont plutôt de taille réduites. Progressivement, la taille des entreprises va augmenter, donc l'entreprise va intégrer de plus en plus de fonctions. Pour simplifier supposons qu'une production nécessite de 3 fonctions. Exemple pour produire une table : -menuiserie -design -sidérurgie Supposons qu'une entreprise de menuiserie décide de se lancer dans la production de table, elle doit faire un choix. Soit les 2 autres fonctions sont intégrées à l'entreprise, elle va engager des salariés pour réaliser elle-même ces 2 fonctions. La taille de l'entreprise va augmenter. Soit elle choisit d'aller sur le marché et de faire réaliser ces 2 fonctions par 2 entreprises différentes à qui elle achète leur production qu elle va ensuite intégrer au produit fini. Qu'est ce qui va déterminer le choix? Le choix va reposer sur une question de couts. Il existe des couts de transaction = tout les couts autre que le prix : * cout de recherche. * cout de négociation. * cout liée à la bonne application du contrat. Le choix d'acheter à d'autres, comporte des couts de transactions. Pour les réduire l entreprise peut choisir d intégrer ces fonctions. La réduction des couts de transaction explique l'augmentation de la taille des entreprises au XX e siècle. Jusqu'aux années 60/70 la taille des entreprises aura tendance à augmente r= phénomène de la concentration des entreprises. On distingue 3 types: *horizontale = acheter des concurrents, des entreprises fabrique le même produit *verticale= achat d entreprise assurant des fonctions complémentaires : achat de
7 fournisseur ou de distributeurs. * Conglomérale= activités sans relation directe avec l activité de l entreprise A partir des années 80 le mouvement a tendance à s'inverser. On découvre que "small is beautiful". Donc les entreprises vont avoir tendance à faire le 2eme choix, ils vont faire réaliser les fonctions par des entreprises extérieures et donc se recentrer sur un petit nombre de fonction comme la recherche et développement c'est-à-dire des fonctions stratégiques. Cette externalisation tend à développer les relations de sous-traitance. C'est un contrat comportant 2 parties: le donneur d'ordre et le sous-traitant. De plus, se développent les entreprises réseaux qui se définissent comme un ensemble d entités économiques (entreprises, travailleurs indépendants, laboratoires, bureaux d étude, sous-traitant etc ) ayant entre elles des relation et comportant un centre qui va donner l'impulsion. L'idée de l'entreprise réseau est que les frontières de l entreprise ne sont plus stables, elles vont se reconfigurer au fil du temps en fonction des besoins et des projets.
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