MALAISES : CONDUITE À TENIR
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- Gauthier Delorme
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1 Docteur Erik BOQUET Page 1 sur 8 MALAISES : CONDUITE À TENIR L identification des principales parties du corps humain permet de décrire correctement avec un langage commun le lieu d une lésion, d une douleur ou de toute autre manifestation Un malaise est une SENSATION pénible traduisant un trouble du fonctionnement de l'organisme, sans que le sujet qui l'éprouve puisse en identifier obligatoirement l'origine. C est parfois l entourage du sujet qui constate ce trouble. Il traduit une défaillance, temporaire ou durable, d'une partie de l'organisme. Premières questions pour s orienter : que vous arrive-t-il? avez-vous mal? Si oui, où avez-vous mal?
2 Docteur Erik BOQUET Page 2 sur 8 1 RECHERCHER LES CIRCONSTANCES Les CIRCONSTANCES de survenue d un malaise peuvent orienter rapidement vers son origine: l effort doit toujours être une circonstance suspecte, le jeûne doit être recherché, l environnement dans lequel a lieu ce malaise doit être décrit: milieu clos ou aéré, température extérieure, exposition à des fumées ou vapeurs 2 RECHERCHER UNE DETRESSE VITALE Une détresse vitale immédiate visible (OBSTRUCTION DES VOIES AERIENNES ou HEMORRAGIE) étant exclue, le BILAN D URGENCE VITALE permet d évaluer : une DETRESSE NEUROLOGIQUE INCONSCIENCE PLS Dans notre cadre d étude, le sujet est conscient et il faudra rechercher: une PC, en faveur d un malaise grave, ou une anomalie de l orientation, une anomalie de la motricité. Une DETRESSE RESPIRATOIRE ou CIRCULATOIRE. RAPPELS : (RAPPELS : fréquence respiratoire normale de l adulte de 12 à 20, la respiration doit être silencieuse et facile, fréquence cardiaque normale de l adulte de 60 à 100, la coloration doit être normale avec absence de sueurs. 3 RECHERCHER UN MALAISE GRAVE En l absence d urgence vitale, le BILAN COMPLEMENTAIRE permet de rechercher : les PLAINTES du sujet qu il faut rapporter sans interprétation avec pour chacune d entre elles : o le facteur déclenchant, o les caractéristiques du trouble (type, localisation, intensité et durée), les ANTECEDENTS médicaux et traitements du sujet (MHTA) La GLYCEMIE CAPILLAIRE effectuée par le secouriste sera systématique dans le cadre de ce bilan.
3 Docteur Erik BOQUET Page 3 sur 8 4 LES CAUSES D UN MALAISE GRAVE La première des causes à rechercher est une 4A CAUSE CARDIAQUE (1 cause de mortalité en France) : douleur thoracique évocatrice d un INFARCTUS DU MYOCARDE et de son risque de FIBRILLATION VENTRICULAIRE o surtout chez l homme de la quarantaine avec des facteurs de risque (diabète, cholestérol, tabac, surpoids), o d autant plus que le sujet faisait un effort o et qu il a déjà des antécédents coronariens. DSA PRET + REPOS STRICT + O 2 + ASSISTANCE MEDICALE. fréquence cardiaque irrégulière évocatrice d un TROUBLE DU RYTHME cardiaque (SYNCOPE). Dans ce contexte, le bilan d urgence vitale doit rechercher : o une anomalie de la Pression Artérielle, o l existence de marbrures ou autres signes de détresse DETRESSE CIRCULATOIRE (voir cours sur le sujet) Cette priorité éliminée, une 4B HYPOGLYCEMIE doit être la seconde cause à rechercher : malaise agité avec pâleur et sueurs, surtout chez un sujet connu comme diabétique. Le bilan d urgence vitale fait le diagnostic avec le dosage de la GLYCEMIE CAPILLAIRE qui DOIT ETRE SYSTEMATIQUE (hypoglycémie si résultat en-dessous de 3,3 mmol/l soit 0,6 g/l). Ce n est pas une cause cardiaque ni une hypoglycémie, alors une 4C CAUSE NEUROLOGIQUE est à envisager : ACCIDENT VASCULAIRE CEREBRAL avec trouble de la parole et/ou paralysie, ISCHEMIQUE dans 75 à 80% des cas, HEMORRAGIQUE dans 20 à 25% des cas. 100 à cas par an en France avec 25% de mortalité et 50% de séquelles. 3 cause de mortalité,1 CAUSE DE HANDICAP. Valeur d alerte +++ de l accident ischémique transitoire disparaissant en moins de 24 heures. C est le TDM ou mieux l IRM qui fera le diagnostic, de préférence dans les 3 heures.
4 Docteur Erik BOQUET Page 4 sur 8 5 LES CAUSES D UN MALAISE BENIN Le sujet ne présente pas de détresse vitale et il ne s agit pas d un malaise grave. Le plus grave des malaises bénins est 5A LA CRISE CONVULSIVE : principalement l EPILEPSIE dont la forme typique est la crise généralisée qui débute brutalement avec un cri et une chute puis se déroule en 3 phases : 1- phase tonique (contraction intense de tous les muscles avec apnée, cyanose, révulsion oculaire et morsure de langue), 2- phase clonique (secousses musculaires brusques, généralisées, synchrones), 3- phase résolutive (coma profond avec résolution musculaire généralisée, respiration stertoreuse, émission d'urines). Un état confusionnel succède au coma. La durée est de 5 à 10 minutes. L examen retrouve : o la morsure de langue, o la perte d urines, o d éventuelles contusions dues à la chute. les AUTRES CAUSES de convulsions sont : o soit intra-crâniennes (traumatisme, accident vasculaire ) o soit extra-crâniennes (hypoglycémie, coup de chaleur ). La principale complication immédiate est l apparition d un état de mal (3 crises successives sans retour à la normale entre les crises ou crise durant plus de 10 minutes) qui est une urgence (risques neurovégétatifs avec dépression respiratoire et décès dans 11 à 23% des cas). Les CONVULSIONS HYPERTHERMIQUES surviennent chez l enfant de 6 mois à 5 ans (5% des enfants de moins de 5 ans) avec une fièvre L évolution est habituellement bénigne avec état de mal exceptionnel, risque de récidive relativement faible (30%, plus élevé si la première crise a lieu avant 1 an) et risque ultérieur d épilepsie faible (de 1 à 2% en l absence d antécédent familial d épilepsie). 5B LA CRISE DE TETANIE La tétanie de l adulte ou SPASMOPHILIE est une manifestation somatique de l angoisse qui débute par des paresthésies des extrémités et de la région péribuccale puis continue par des contractions involontaires et incoercibles L intensité est variable, pouvant prendre l aspect d une crise de larmes ou de polypnée plus ou moins bruyante ou aller jusqu à la pseudo perte de connaissance qui n est jamais réelle. Elle dure de quelques minutes à plus d une heure mais ne comporte aucun risque. L examen retrouve : l absence de morsure de langue, l absence de perte d urines, l absence de contusions. Il existe une prédominance féminine et des facteurs favorisants (choc affectif, surmenage ).
5 Docteur Erik BOQUET Page 5 sur 8 5C MALAISE VAGAL (cause la plus fréquente!) Il s agit d une faiblesse généralisée avec sensation de perte de connaissance (lipothymie) ou vraie perte de connaissance. La phase d alerte se caractérise par des bâillements, une gêne épigastrique, des nausées, des troubles sensoriels (vision floue, bourdonnements d oreille, vertiges), des sueurs, une pâleur Puis la conscience est altérée plus ou moins profondément et plus ou moins longtemps (de quelques secondes à quelques minutes). L examen clinique ne retrouve aucune anomalie et le simple décubitus dorsal avec les membres inférieurs surélevés permet le retour à la normale. Ce type de malaise survient lors des douleurs importantes ou lors des émotions ATTENTION AU PIEGE : il peut aussi être secondaire à une pathologie grave (infarctus du myocarde, hypoglycémie ).
6 Docteur Erik BOQUET Page 6 sur 8 6 ATTENTION AU PIEGE (bis!) Le malaise traduit un trouble du fonctionnement de l organisme. Mais ce trouble peut être SECONDAIRE A UNE CAUSE EXTERIEURE : CAUSE TRAUMATOLOGIQUE et notamment un TC même ancien, CAUSE TOXIQUE et notamment au CO, CAUSE BIOLOGIQUE et notamment une pathologie contagieuse! Il faudra y penser devant une fièvre > 38 ou une toux et porter alors les EPI adaptés
7 Docteur Erik BOQUET Page 7 sur 8 7 CONDUITE A TENIR Si la victime présente une détresse vitale immédiatement visible désobstruction des voies aériennes, arrêt de l hémorragie Si la victime est inconsciente PLS Dans tous les autres cas MISE AU REPOS IMMEDIATE en position allongée sur le dos ou position demi-assise dans le cas d une gêne respiratoire. Il faut ensuite demander une ASSISTANCE MEDICALE en cas de malaise grave... A la demande de la victime ou du médecin régulateur du SAMU (15), aider la victime à prendre un médicament préalablement prescrit Une surveillance régulière est la règle : UN MALAISE EST GRAVE JUSQU'À PREUVE DU CONTRAIRE!
8 Docteur Erik BOQUET Page 8 sur 8 REFERENCES : FAIN, O. Malaise, perte de connaissance, crise comitiale chez l adulte Revue du praticien, mars 2009, vol. 59, p Revue du Praticien 2007 n 9 LABORIE, JM. Réanimation et urgences pré-hospitalières. 4ème éd. Frison-Roche ; CARLI, P., RIOU, B., TELION, C. Urgences médico-chirurgicales de l adulte. 2ème éd. Arnette ; Référentiel National Compétences de Sécurité civile Premiers Secours en Equipe 1 Ministère de l intérieur; janvier 2007.
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