QUELQUES REPERES CONCERNANT LES RYTHMES BIOPSYCHOLOGIQUES DE L'ENFANT

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1 QUELQUES REPERES CONCERNANT LES RYTHMES BIOPSYCHOLOGIQUES DE L'ENFANT D A P R E S U N A R T I C L E D E H. M O N T A G N E R, L E S R Y T H M E S M A J E U R S D E L ' E N F A N T, I N F O R M A T I O N S S O C I A L E S / 3, N 1 5 3,

2 Les rythmes biopsychologiques apportent un éclairage sur les conduites et équilibres des enfants de tous âges dans leurs différents lieux de vie. Il s'agit ici de s'intéresser aux fluctuations des capacités d'adaptation, d'attention, de traitement de l'information, de mobilisation des ressources intellectuelles et de communication, ainsi que celle de la fatigue au cours de 24h.

3 On désigne sous le terme rythme biopsychologie tout phénomène biologique qui se reproduit à l'identique au bout d'un temps prévisible, et peut ainsi être caractérisé par une période. La chronobiologie distingue trois familles de rythmes: les rythmes circadiens: période d'environ 24h. Les rythmes ultradiens: période courte (seconde, minute, heure). Les rythmes infradiens: période longue (28jours comme le cycle ovarien...).

4 Chez le bébé, deux rythmes circadiens sont prépondérants: le rythme alimentaire et le rythme veille/sommeil, qui déterminent les moments d'interactions parentsenfant. Au cours des deux premières années, les épisodes de sommeil diurne suivent, chez la plupart des enfants, un rythme ultradien dont la période est d'environ 3h. (Exemple: réveil à 7h, sommeil à 10h, puis sommeil 3 heures après le dernier réveil...).

5 Chez les enfants âgés de plus de deux ans, on retrouve globalement la périodicité ultradienne de trois heures environ entre deux et trois ans (ex deux épisodes de sommeil diurne autour de 9h et de 12h ou un seul épisode autour de 12h). Si l'enfant ne dort pas à 9h (cas des enfants scolarisé en TPS, enfants en crèche...), il présente des signes de somnolence ou de non vigilance significativement plus élevés qu à 10h ou 11h (bâillements, étirements, affalement sur la table, clignements ou des yeux, regard fixe, non réponse aux stimulations sonores et aux sollicitations vocales ou verbales)

6 Entre 3 et 11 ans, la plupart des enfants présentent entre 8h30 et 9h30 une fréquence des indicateurs de non-vigilance plus élevée qu'aux autres moments de la matinée. Au CP, ces indicateurs se retrouvent au début de l'après-midi (entre 14h30-15h). Chez les enfants de cycle 3, ce phénomène s'observe plus tôt (entre 13h30 et 14h30).

7 Au cours de la matinée, chez les enfants de 6 à 7 ans, la mobilisation des capacités d'attention et de traitement de l'information peut être estimée à deux heures environ. On l'évalue à deux heures et demi ou trois heures dans les classes supérieures. Autour de 9h, les indicateurs de non-vigilance apparaissent particulièrement accentués, fréquents et durables chez certains enfants dès l'âge de deux ans et tout au long de leur scolarité. La plupart de ces derniers se montrent déficitaires du point de vue de la durée et de la qualité de leur sommeil nocturne et/ou particulièrement perturbés par les évènements insécurisants qu'ils ont vécu et vivent au quotidien.

8 Selon l'âge, les capacités maximales d'attention et de traitement de l'information, se situent dans ces créneaux horaires: 9h30 à 11h, 11h30, 12h. 14h30-15h à 16h-16h30.

9 L'écolier français subit une journée scolaire de six heures (au moins) par jour, ce qui peut se traduire par une difficulté ou une impossibilité à être vigilant et attentif pendant tout ce temps. «Ce type de journée est particulièrement épuisant, anxiogène et démotivante pour les enfants vulnérables, en souffrance, en échec, envahis par les troubles du comportement, handicapés, en désamour de l'école, non sécures». Et il faut ajouter à cela, le temps des devoirs à la maison, l'aide personnalisée, l'étude...

10 CONCLUSION Compte-tenu de ces éléments, la journée scolaire pourrait être appréhendée d'une autre façon. H. Montagner propose des modes de fonctionnement plus adaptés: 8h30-9h30: «Il faudrait que la première heure puisse être un «temps-sujet» de remise en route de la vigilance, de l'attention et de la mobilisation des ressources intellectuelles et aussi de restauration minimale d'un sentiment de sécurité affective pour les plus insécurisés».

11 13h-14h: Il y a un moment de dépression corticale qui se caractérise par une diminution de la vigilance comportementale et qui ne se prête donc pas à une forte mobilisation des capacités d'attention et des ressources intellectuelles. 16h à 19-20h: Ce moment se prête bien aux activités physiques et sportives. La température corporelle est maximale, le métabolisme est élevé, la force musculaire et les coordinations sensorimotrices sont optimales.