Les objectifs. CONSULTATIONS DE TABACOLOGIE L activité des centres en Charente-Maritime

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1 CONSULTATIONS DE TABACOLOGIE L activité des centres en Charente-Maritime Les objectifs Le tabagisme représente un véritable problème de santé publique responsable de décès par an en France. La Région enregistre quant à elle plus de décès annuels dus au tabac. La lutte contre le tabagisme constitue : - une des priorités gouvernementales de santé publique - et l une des composantes du plan gouvernemental de la lutte contre le cancer. La circulaire DHOS/O2 n du 29 mars 2004 relative à l auto-évaluation par les établissements de santé de la mise en œuvre de la politique de lutte contre le tabagisme, prévoit : - que l aide au sevrage tabagique, développée à travers les consultations hospitalières de tabacologie, soit poursuivie et renforcée - que la prévention du tabagisme fasse dorénavant partie des critères d accréditation - que la date d application soit immédiate Il a semblé intéressant au service médical de la MSA de Charente-Maritime, impliqué dans de nombreuses actions de lutte contre le tabagisme, de proposer un état des lieux des centres de tabacologie en Charente-Maritime. Le but de ce travail est : - d analyser les renseignements obtenus suite au questionnaire - d avoir une photographie à un «instant T» sur les structures qui déclarent prendre en charge l aide à l arrêt du tabac, à travers les renseignements recueillis lors de la distribution de questionnaires. Références bibliographiques : - Direction de l Hospitalisation et de l Organisation des Soins (DHOS) Bureau O2 n du 23 mars 2004 relative aux nouvelles mesures destinées au renforcement de la tabacologie hospitalière dans le cadre du plan cancer - DHOS/O2 du 29 mars 2004 relative à l auto-évaluation par les établissements de santé de la mise en œuvre de la politique de lutte contre le tabagisme - Le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) n 51 du 21 décembre 1999 relatif aux consultations d aide à l arrêt du tabac - Le BEH n 43 du 24 octobre 2000 relatif à l activité des consultations hospitalières de tabacologie en Le BEH n du 29 mai-5 juin 2001 relatif à l évolution de l activité des consultations de tabacologie hospitalières entre 2000 et Les consultations d aide au sevrage tabagique en France de décembre 1998 à mai 1999, enquête réalisée par l Office Français du Tabagisme. - Conférence de consensus sur le sevrage tabagique les octobre 1998 sous l égide de l ANAES sur le thème de «l aide à l arrêt de la consommation de tabac»

2 La méthodologie Un questionnaire (cf. annexe 1) a été mis au point par le service médical de la MSA de Charente- Maritime en collaboration avec l Observatoire Economique et Social. Il s adresse : - aux 7 centres de tabacologie du département - et vise à recueillir un certain nombre d informations sur ces structures afin d analyser l activité des consultations en tabacologie en Charente-Maritime. Il se compose de deux parties : - d une enquête sur les activités de consultations de tabacologie en Charente-Maritime - d une analyse détaillée de l année 2003 La consultation de tabacologie désigne l ensemble des consultations où un fumeur peut être accueilli selon une procédure spécifique en vue de l arrêt du tabac, qu elle que soit la prise en charge effectuée Les sept établissements concernés sont : - le Centre Hospitalier à La Rochelle - le Centre Médico-Chirurgical de l Atlantique à La Rochelle - le Centre de Lutte contre les Conduites Addictives à Rochefort - le Centre Hospitalier à Saintes - le Centre Hospitalier à Jonzac - le Centre Hospitalier à Saint Jean d Angély - le Centre Hospitalier à Royan Les praticiens concernés sont : - le Dr Lemerre pneumologue, CH de La Rochelle - le Dr Huet cardiologue, CMC de l Atlantique de La Rochelle - le Dr Latour généraliste, Centre de lutte contre les conduites addictives à Rochefort - le Dr Boulanger généraliste, CH de Saintes - le Dr Morton généraliste, CH de Jonzac - le Dr Jaudel pneumologue, CH de Saint Jean d Angély - le Dr Penot cardiologue, CH de Royan Parmi les 7 questionnaires envoyés : - 5 ont été directement remplis par le Médecin Conseil (soit un taux de 71%) - 2 ont été adressés et retournés par courrier après relance téléphonique (soit un taux de 29%) 1

3 LES RÉSULTATS DE L ENQUÊTE Données concernant les établissements Date de création de la consultation de tabacologie 1996 : CH La Rochelle 1999 : CH Jonzac 2000 : CMC de l Atlantique 2001 : CH Saintes CH Saint Jean d Angély 2002 : Centre de Rochefort 2004 : CH Royan Les dates de création de la consultation de tabacologie varient de 1996 pour la plus ancienne à 2004 pour le CH de Royan. Distinction public / privé Distinction public/privé Distinction public/privé La grande majorité des centres sont publics (85%) et rattachés aux centres hospitaliers des villes concernées. Public Public Privé Privé Spécialité des services qui accueillent les consultations de tabacologie Sur les 6 centres hospitaliers qui accueillent des consultations de tabacologie : - 3 centres sont rattachés au service de pneumologie - 2 centres sont rattachés au service cardiologie - 1 centre est rattaché au service addictologie Le centre privé n est pas rattaché à un service spécifique. 2

4 Les locaux : identification et fléchage Pour 4 centres sur 7, il n existe pas de locaux spécifiques pour cette activité. Pour les 3 autres centres utilisant des locaux spécifiques, il s agit : - d un bureau médical (pour 3 centres) - d un secrétariat (pour 2 centres) - d un bureau IDE (pour 1 centre) - d un bureau psychologue (pour 1 centre) - d une salle de réunion (pour 1 centre) Il convient de noter que des bureaux spécifiques sont prévus dans le nouveau centre hospitalier à Saintes. L identification et le fléchage des locaux reste à parfaire : Oui Non Fréquence Proportion Fréquence Proportion Identification des locaux 3 43 % 4 57 % Fléchage des consultations 4 57 % 3 43 % Données concernant les praticiens Nombre de praticiens différents participant à la consultation CH La Rchelle CMC de l'atlantique Centre de Rochefort CH Saintes CH Jonzac CH St Jean d'angély CH Royan Dans deux centres, les praticiens participent à d autres activités de prévention antitabac. Les établissements concernés sont : - le CH de La Rochelle (4 heures par mois) - le CH de Royan (1 heure par semaine) A noter qu au CH de Saintes et de Saint Jean d Angély, les activités sont assurées par l infirmière et la secrétaire de la consultation. Il a été identifié 12 médecins dans les 7 lieux de consultations d aide au sevrage tabagique, soit en moyenne 1,7 médecin par lieu. 3

5 Répartition par spécialité cardiologue; 2 pneumologue; 5 Au total, ce sont 12 praticiens qui consultent. Parmi eux, 3 ont un Diplôme Universitaire de Tabacologie généraliste; 5 Nombre de vacations par semaine 5, CH La Rochelle CMC de l'atlantique Centre de Rochefort CH Saintes CH Jonzac CH St Jean d'angély CH Royan N.B : Les deux centres où le nombre de vacations est égal à 0 ne peuvent pas être interprétés comme une absence de vacation. Dans ces centres, il n y a pas de rendez-vous spécifique hebdomadaire d aide à l arrêt du tabac : - le CMC de l atlantique : pas de vacation spécifique dédiée à cette activité - le CH de Jonzac : ne déclare pas de vacation ou de consultation propre de tabacologie mais le rendez-vous est inclus dans d autres. 1 à 4h par semaine environ de consacré. Dans les 7 lieux de consultations, au total 10,25 vacations d aide au sevrage tabagique sont proposées chaque semaine. Le nombre moyen de vacation par lieu de consultation est de 1,5, avec une médiane à 1. Seul 1 centre à au moins 5 vacations par semaine. Les vacations sont inégalement réparties en fonction du jour de la semaine. Le jour le plus cité est le jeudi après-midi (4fois). Vient ensuite le mardi après-midi (2 fois). Il faut noter qu il n y a aucune vacation le mercredi. 4

6 Données concernant les consultations Le personnel non médecin participant à la consultation en ETP Le tableau ci-dessous représente, par centre et par professionnel de santé, le nombre en ETP de personnels de santé non médecin qui participent à la consultation de tabacologie. Secrétaire I.D.E Psychologue Diététicienne CH La Rochelle 1/4 1/2 1/4 - CMC de l Atlantique La Rochelle Centre de Rochefort 1 1/2 1/2 1/10 CH de Saintes 1/2 1/2 - - CH de Jonzac CH de Saint Jean d Angély 1 1/2 - - CH de Royan Délai d attente, en jours, entre la prise de rendez-vous et la première consultation Délai d attente er semestre 2004 CH La Rochelle CMC de l Atlantique La Rochelle Centre de Rochefort CH de Saintes à CH de Jonzac à 15 8 à 15 CH de Saint Jean d Angély à 15 CH de Royan à 21 Le délai moyen d attente entre la prise de rendez-vous et la 1 ère consultation par année, est de : - 15 jours pour l année jours pour l année jours pour l année jours pour l année jours pour le 1 er semestre 2004 On constate des disparités sur l année 2003 où certains centres n ont que 8 jours d attente alors que le centre hospitalier de La Rochelle à un délai supérieur à deux mois. Malgré leur effectif actuel, le délai d attente reste très important ce qui s explique par la hausse de l activité année par année (+460 % entre 2000 et 2003). 5

7 Données concernant les patients Nombre total de patients venus en consultation Nombre total de patients venus en consultation er semestre 2004 CH La Rochelle CMC de l Atlantique La Rochelle Centre de Rochefort CH de Saintes CH de Jonzac n.c ( ) n.c n.c n.c 46 CH de Saint Jean d Angély CH de Royan ( ) n.c = non comptabilisé Les structures voient toutes leur nombre de patients augmenter rapidement année après année. On constate de grandes disparités entre les centres concernant le nombre de patients. On s aperçoit qu il y a une forte corrélation entre le nombre de patients et la date de création de la consultation (temps de latence entre création et utilisation). Nombre de patients ne se présentant pas ou renonçant à leur rendez-vous Nombre total de patients ne se présentant pas ou renonçant à leur consultation er semestre 2004 CH La Rochelle CMC de l Atlantique La Rochelle Centre de Rochefort CH de Saintes CH de Jonzac CH de Saint Jean d Angély CH de Royan Le nombre de patients ne se présentant pas à leur rendez-vous est très élevé au CH de la Rochelle (plus de 47 % en 2002, 40 % en 2003). Ce chiffre tend à diminuer année par année et la principale raison reste a priori le délai d attente très long avant le rendez-vous. Ici encore on constate des disparités importantes dus à des facteurs différents : - non comptabilisation - rendez-vous donné après réception du dossier de consultation de tabacologie - difficulté de quantifier le nombre de renoncements par téléphone - le médecin peut recevoir à son cabinet en ville 6

8 Evolutions techniques et humaines au cours des trois dernières années - Centre Hospitalier de Saintes : recrutement en 2004, d un praticien dans le service de pneumologie qui assure la deuxième vacation de tabacologie - Centre Hospitalier de Saint Jean d Angély : en 2004, création d une structure (locaux) complètement dédiée à l addictologie - Centre Hospitalier de La Rochelle : en 2002, renforcement des effectifs (médecin + IDE) avec augmentation des consultations et des actions de prévention. Intervention auprès des patients hospitalisés et des femmes enceintes qui fument - Centre Médico-Chirurgical de l Atlantique de La Rochelle : aucune évolution - Centre de lutte contre les Conduites Addictives de Rochefort : acupuncture - Centre Hospitalier de Jonzac : envisage d acquérir un appareil de dosage de monoxyde de carbone - Centre Hospitalier de Royan : création de la consultation en 2004 donc pas d historique 7

9 ANALYSE DETAILLEE DES CONSULTATIONS DE TABACOLOGIE POUR L ANNÉE 2003 Données sociodémographiques Répartition Hommes / Femmes Hommes Femmes CH La Rochelle CMC de l'atlantique (1) données recueillies depuis le 01/07/2003 Centre de Rochefort CH Saintes CH Jonzac CH St Jean d'angély CH Royan(1) Sur les 583 personnes ayant consulté en 2003, 315 sont des femmes (soit 54 %). Au CH de Saint Jean d Angély, près de 75 % des patients sont des femmes tandis qu au CMC de l Atlantique, ce sont 70% de patients masculins qui consultent. Enfin, aux CH de Jonzac et de Royan, autant d hommes que de femmes consultent. Répartition selon l âge 70,00% 60,00% 50,00% 40,00% 30,00% 20,00% 10,00% 0,00% CH La Rochelle CMC de l'atlantique Centre de Rochefort CH Saintes CH Jonzac < à 30 ans 30 à 45 ans > à 45 ans CH St Jean d'angély CH Royan Sur l ensemble des 7 structures, la tranche d âge qui se rend le plus aux consultations de tabacologie est la tranche ans (50% en moyenne). 8

10 Répartition selon la catégorie socio-professionnelle La question 16 attendait un tableau complété en fonction : - de la catégorie socioprofessionnelle - du lieu de résidence (rural ou urbain) Sur cette question, aucun questionnaire n a été retourné dûment complété. Quatre centres sur sept ont répondu de façon partielle. Leurs résultats nous permettent de constater que : Sur le centre hospitalier de Saintes : Agriculteurs, exploitants 2 % Artisans, commerçants, + cadres 28 % Employés + ouvriers 70 % Sur la C.M.C de l Atlantique : Cadres, professions intellectuelles 50 % Professions intermédiaires 50 % Sur le Centre hospitalier de Jonzac : Cadres, professions intellectuelles 50 % Professions intermédiaires 50 % Sur le centre hospitalier de Royan : Employés + ouvriers : urbain 50 % Employés + ouvriers : rural 50 % Répartition selon l origine des patients venant à la consultation Sur les 7 questionnaires retournés, 6 sont exploitables. Le CH de Royan ne possède pas encore le signalement de l origine des patients. Il était demandé de renseigner l origine de patients qui viennent en consultation. Tout d abord afin de savoir s il s agit de personnes hospitalisées pour des motifs autres que le tabac ou s il s agit de personnes externes. Ensuite, afin de connaître, parmi les externes, la proportion de personnes venant spontanément et celle qui a été «adressée». 9

11 Concernant la première distinction, le tableau ci-dessous montre que la grande majorité des patients est externe (plus de 90% en moyenne) CH St Jean d'angély CH Jonzac CH Saintes Centre de Rochefort CMC de l'atlantique CH La Rochelle 0% 20% 40% 60% 80% 100% Hospitalisés Externes Concernant la seconde distinction (adressés/spontanés), seulement cinq centres ont répondu à cette question. Le Centre Hospitalier de La Rochelle n a pas précisé les proportions, parmi ses 90%. CH St Jean d'angély CH Jonzac CH Saintes Centre de Rochefort CMC de l'atlantique 0% 20% 40% 60% 80% 100% Adressés Spontanés On constate que des patients consultent spontanément dans le centre privé alors que la tendance s inverse dans les centres hospitaliers. 10

12 Données médicales Nombre de patients porteurs de comorbidité associée CH Royan CH St Jean d'angély CH Jonzac CH Saintes Centre de Rochefort CMC de l'atlantique CH La Rochelle 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100% Proportion de première tentative d arrêt dans ces consultations Parmi les 7 structures qui ont participé à cette enquête, 5 centres ont répondu à cette question. CH Royan CH St Jean d'angély CH Jonzac CH Saintes CMC de l'atlantique 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% Utilisation d un dossier médical informatisé 71% oui non 29% - Parmi les 71 % qui n utilisent pas le dossier médical informatisé, le dossier papier de consultation de tabacologie INPES est utilisé dans la majorité des cas, et le traitement des données se fait manuellement. - Pour les 29 % qui utilisent le dossier médical informatisé, la date d utilisation correspond à la date de création de la consultation. 11

13 Thérapeutique principale proposée Les consultations proposent essentiellement la substitution nicotinique comme traitement principal. Elle est citée par les 7 structures comme la thérapie principale proposée. La prise en charge psychologique individuelle ainsi que les conseils comportementaux ne sont que partiellement proposés. La prise en charge psychologique collective, le recours au Ziban, aux antidépresseurs et les conseils sur l hygiène de vie ne sont que plus accessoirement proposés dans les consultations médicalisées. Information systématique du médecin traitant 29% oui non 71% Parmi les centres qui n informent pas systématiquement le médecin traitant, l information est transmise sur demande du patient. Souhaits/besoins ressentis - augmentation du temps médical et paramédical (IDE, secrétaire, diététicienne, sagefemme) pour réduire les délais d attente, augmenter l offre des consultations externes et la prise en charge des patients hospitalisés et étendre les actions de prévention collective. - Présence de sage-femme formée à la tabacologie pour assurer la prise en charge des femmes enceintes fumeuses dans les services concernés. - Possibilité de mettre à disposition des populations défavorisées (CH Royan) et des lycéens (CH Saintes) motivés par l arrêt du tabac, la première boîte de substituts nicotiniques. 12

14 CONCLUSION Les enseignements de cette enquête paraissent contrastés à plusieurs niveaux. Le niveau d informatisation est très variable d un centre à l autre, ce qui rend les réponses très inégales quant à leur contenu. Cependant, plusieurs conclusions se dégagent : 1) Une montée continue de la prise en charge 2) Des délais d attente incompatibles avec le processus psychologique du fumeur en phase de d action de sevrage 3) Des disparités territoriales en matière d offre et de délais d attente 4) Un positionnement très variable des consultations de sevrage d un établissement à l autre 5) Des structurations différentes : - le premier qui regroupe trois centres assez bien structurés : le Centre Hospitalier de Saintes le Centre Hospitalier de Saint Jean d Angély le Centre Hospitalier Général de La Rochelle Ces centres sont informatisés et fournissent une information complète et de qualité - le second qui regroupe le centre privé et le centre de Rochefort : le Centre Médico Chirurgical de l Atlantique de la Rochelle le Centre de lutte contre les Conduites Addictives de Rochefort Ce second groupe est à considérer individuellement car leur fonctionnement diffère. - le troisième qui regroupe deux centres peu structurés : le Centre Hospitalier de Jonzac le Centre Hospitalier de Royan Ces structures sont soit peu structurées soit en début d activité 13