Darwin Eco-système 87 quai de Queyries Bordeaux. Évaluation du Bilan Carbone de l'ocean Climax Festival Édition 2016

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1 Darwin Eco-système 87 quai de Queyries 331 Bordeaux Évaluation du Bilan Carbone de l'ocean Climax Festival Édition 216 Version octobre 216 Analyse d'impacts environnementaux Effet de serre, énergie, eau, air, déchets «Bilan Carbone» est une marque initialement déposée par l'ademe et propriété de l'association Bilan Carbone., R.C.S. Bordeaux, 1/5

2 1. CONTEXTE ET OBJET Darwin Eco-système a demandé à de l'aider à réaliser une évaluation du Bilan Carbone de l'édition 216 du festival Ocean Climax. Le festival s'est déroulé pendant 4 jours sur le site de Darwin à Bordeaux. Au delà d'un festival de musique, l'événement comprenait aussi un village ONG et de nombreuses conférences sur le thème du développement durable, centrées plus particulièrement sur le thème des océans et du changement climatique. Des efforts tous particuliers ont été menés pour réduire l'empreinte environnementale de l'événement : - électricité consommée provenant d'un fournisseur produisant de l'électricité d'origine renouvelable - couverts en matériaux recyclables ou compostables, - alimentation et boissons plutôt typées bio et locales, - tri sélectif très complet sur l'ensemble du site. 2. PERIMETRE ET PRINCIPALES HYPOTHESES DE CALCUL L'outil de référence en France du «Bilan Carbone» est mis à disposition par l'ademe et l'association Bilan Carbone aux prestataires formés et agréés (dont ). Il consiste en plusieurs tableurs intégrant une base de données de facteurs d'émission (issus de la Base Carbone ). Tous les gaz à effet de serre (GES) anthropiques significatifs sont pris en compte dans les calculs, chacun ayant été affecté de son «Pouvoir de Réchauffement Global». a créé un fichier simplifié de calcul adapté à cette évaluation, en fonction de la nature des données facilement accessible et de l'importance relative des postes dans le bilan final. Ainsi le poste relatif aux déplacements des personnes, prédominant en premier ordre de grandeur, a davantage été détaillé que les autres. Les données ont été évaluées en émissions marginales, de sorte d'évaluer la différence d'émissions de gaz à effet de serre entre le fait que l'événement ait lieu et le fait qu'il n'existe pas. Par exemple, l'alimentation n'a pas été évaluée en tant que somme des impacts des aliments distribués, mais en tant que différence entre les repas servis et ceux qu'auraient pris les festivaliers s'ils étaient restés chez eux. Il en va de même pour l'électricité servant par exemple à faire fonctionner les trains. Les déplacements des artistes et des conférenciers ont été évalués sur la base des moyens de transport utilisés par chacun pour se rendre au festival, sur l'ensemble de la distance aller-retour qu'ils ont parcouru. Celui des festivaliers est basé sur les résultats d'un sondage de mobilité effectué sur 3 personnes prises au hasard dans l'enceinte du festival. Dans chacun des cas, la ville ou la région d'origine, le type de moyen de transport utilisé et l'éventuel covoiturage ont été pris en compte. Le résultat total est ainsi évalué en «tonnes équivalent CO2». Pour donner plus de sens à ce résultat et permettre des comparaisons, il a été ensuite ramené en «kg équivalent CO2 par festivalier». De nombreuses incertitudes sont associées à chaque paramètre de calcul, tant sur les quantités exactes impliquées que sur les facteurs d'émission retenus dans les calculs. Ainsi les valeurs annoncées dans ce rapport doivent toutes être considérées par défaut avec un ordre de grandeur d'incertitude de 3 %. Cela est suffisant pour permettre de d'avoir une approche hiérarchisée des sources et permettre des comparaisons. Les valeurs des différents postes peuvent être directement lues sur les diagrammes, même si ceux-ci ne permettent pas de distinguer plus de deux chiffres significatifs. Dans tous les cas tout affichage de valeurs plus précises est inutile étant donnée la marge d'incertitude., R.C.S. Bordeaux, 2/5

3 3. BILAN CARBONE DE L'OCEAN CLIMAX FESTIVAL L'édition 216 de l'ocean Climax Festival correspond à l'émission d'environ 4 tonnes CO2 e, soit environ 15 kg CO2 e / festivalier. Le diagramme ci-dessous représente l'ensemble des postes : Ocean Climax Festival 216 tonne CO2e Énergie Intrants Fret Déplacements Déchets Immobilisations Le poste «Energie», assez visible lors de l'événement du fait du fonctionnement de groupes électrogènes, est finalement relativement secondaire avec seulement 3 % du total. Le poste «Intrants» apparaît en valeur négative car les repas et les boissons servis étaient bien plus bio et d'origine locale que ne le sont la moyenne des denrées alimentaires a priori consommées par les festivaliers dans leur cadre de vie normal. Le poste «Déplacements» apparaît immédiatement comme le poste largement prédominant avec 95 % des émissions. Il regroupe les déplacements effectués en amont par le personnel d'organisation, le transport des artistes et des conférenciers et enfin ceux des festivaliers. Le diagramme suivant montre la répartition par type de personne et par moyen de transport : Ocean Climax 216 Emissions unitaires des transports kg CO2e / festivalier Organisation Artistes Conférenciers Festivaliers Avion Train Car Bus, tram Voiture, R.C.S. Bordeaux, 3/5

4 La part prépondérante correspond au seul transport en voiture des festivaliers, qui représente tous postes confondus les 2/3 du Bilan Carbone du festival. La majorité des émissions est le fait des festivaliers provenant d'autres régions que le sud-ouest. Le transport par voie ferrée n'est pas négligeable, avec 13 % du total. Elle est plutôt le fait des nombreux festivaliers provenant de la région sud-ouest. Le transport aérien, qui ne concerne pourtant qu'un nombre très réduit de personnes, a une importance non négligeable avec 11 % du total. Il correspond surtout au déplacement des artistes provenant des États-Unis et à celui des festivaliers provenant de France. Evolution ultérieure de comportement environnemental des festivaliers Le festival a donné l'occasion à de nombreux festivaliers, d'abord venus pour écouter de la musique, d'être sensibilisé à la problématique environnementale en général (denrées et boissons, tri sélectif omniprésent) et climatique en particulier (contenu des conférences). Le sondage révèle qu'une proportion significative des festivaliers pense évoluer vers un comportement davantage éco-responsable suite au festival. Même s'il est délicat d'en déduire des valeurs crédibles, on peut tout de même indiquer que si chaque festivalier modifiait son comportement, grâce au festival, en réduisant de,1 % son empreinte carbone pendant un an, alors les 3/4 de l'impact carbone du festival seraient annulés. Cela signifie que la première source de «compensation» des émissions du festival réside dans cette action concomitante qui relève de l'organisation du festival et pas du financement de tiers. Selon la même logique, les retombées médiatiques des conférences, non évaluées, ne sont pas nécessairement à négliger. La couverture du festival et notamment du contenu des conférences à l'extérieur participe à la prise de conscience générale de la nécessité de réduire les émissions de GES, chacun à son niveau. Evolution Une comparaison avec l'édition 215 a été estimée. Celle-ci est relativement approximative sur le poste majeur du déplacement de festivaliers, dont on ne dispose pas du détail par mode de transport mais seulement de la proportion provenant d'en dehors du sud-ouest qui était inférieure d'environ 1/3 à l'édition 216. Les transports des artistes étaient bien moins importants car les seuls provenant de l'étranger étaient originaires de Londres. Cela conduit au diagramme comparatif suivant : Bilan Carbone OceanClimax (source Darwin Ecosystème / ) kgco2e / festivalier Immobilisations Déchets Déplacements Fret Intrants Énergie Total, R.C.S. Bordeaux, 4/5

5 Les émissions globales auraient donc augmenté d'environ 2 % par festivalier entre 215 et 216, pour un nombre de festivaliers qui a augmenté plus significativement de 15 à SYNTHESE ET PERSPECTIVES Au final, l'étude carbone détaillée de l'édition 216 montre que l'ensemble des émissions de gaz à effet de serre du festival correspond à un trajet en voiture de 75 km effectué par chaque festivalier. L'ordre de grandeur est donc celui d'un déplacement en covoiturage à 2 sur le bassin d'arcachon depuis Bordeaux pour un week-end. Cette évaluation ne prend pas en compte la «compensation interne» représentée par l'évolution du comportement ultérieur des festivaliers influencés par le déploiement de mesures environnementales comme le contenu des repas, le tri total des déchets et l'assistance aux conférences. La visibilité de ces démarches dans et hors du périmètre du festival constitue un enjeu majeur de l'impact environnemental de l'événement, par une forme de compensation. La comparaison avec une estimation de l'édition 215 montre une relative augmentation des émissions par festivalier. L'édition 217 pourrait prendre pour cible de redescendre sous les émissions par festivalier de l'édition 215 en se concentrant sur : - la réduction du fonctionnement des groupes électrogènes (sous réserve que le réseau électrique local soit capacitaire). Enjeu / 216 : - 2,5 %. - la recherche d'un approvisionnement alimentaire entièrement bio et local. Enjeu / 216 : - 7 %. - la convocation d'artistes provenant du continent européen, où d'artistes plus lointains seulement dans la mesure où ils auraient déjà programmé une tournée sur le sol européen sur la période. Enjeu / 216 : - 5 %. - la promotion du covoiturage auprès des festivaliers du sud-ouest (entre festivaliers ou via des sites de co-voiturage avec des tiers), la promotion de l'usage du train auprès de ceux qui arrivent de plus loin (quitte à négocier des tarifs réduits SNCF pour les y inciter). Enjeu / 216 : environ - 2 %. - le maintien de l'organisation d'une série de conférences invitant chaque jour les festivaliers (et le public) à la réduction de l'empreinte environnementale de chacun, notamment en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre en rapport avec ce Bilan Carbone, c'est à dire sur le spectacle en général, sur l'alimentation et sur les moyens de transport. Enjeu / 216 : de plusieurs % à plusieurs dizaines de %, qui sera mieux estimé grâce à l'action suivante. - la reconduite de la réalisation pendant l'événement d'un enquête minutieuse auprès d'un large panel de festivaliers (la cible de 3 à 4 personnes interrogées convient bien), intégrant notamment des questions précises sur les déplacements et sur l'influence que le festival pourrait avoir sur leur comportement environnemental dans les mois qui suivent (avec des exemples simples et quantifiés sur l'alimentation, le tri des déchets, les intentions de mobilité et les modes de déplacement habituels). Les personnes sondées ayant participé au festival de l'année passée pourront donner un avis éclairé rétrospectif sur cette contribution. L'analyse de ce Bilan Carbone peut aussi servir de référence à d'autres festivals ou événements soucieux d'évaluer leur impact environnemental sans se noyer dans des calculs trop détaillés sur des postes secondaires, tout en leur faisant prendre conscience de l'enjeu d'y associer des animations propres à créer un effet de levier sur la prise de conscience environnementale des participants. se propose bien entendu de les y aider. Laurent Castaignède, R.C.S. Bordeaux, 5/5