DEUXIÈME ÉPREUVE ORALE D ADMISSION Entretien à partir d un dossier Connaissance du système éducatif SUJET N 25
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- Benjamin Champagne
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1 CONCOURS DE RECRUTEMENT DE PROFESSEURS DES ECOLES DEUXIÈME ÉPREUVE ORALE D ADMISSION Entretien à partir d un dossier Connaissance du système éducatif SUJET N 25 Durée : 45 minutes (exposé n excédant pas 15 minutes suivi de 30 minutes d entretien) Thème : L évaluation en maternelle Références (intitulé précis et dates des décrets, arrêtés, textes, circulaires, ) : Texte 1 : Extrait de l annexe au programme de l école maternelle BO spécial n 2 du 26 mars 2015 Texte 2 : Extrait du rapport de l Inspection Générale - n octobre Viviane Bouysse, Philippe CLAUS, Christine Szymankiewicz Texte 3 : Extrait du diaporama projeté par Viviane BOUYSSE, Inspectrice générale de l éducation nationale à l ESENESR (Ecole supérieure de l Éducation nationale), le 16 mars 2016 : L Evaluation positive Texte 4 : Évaluation des acquis scolaires des élèves et livret scolaire, à l'école et au collège - décret n du J.O. du Texte 5 : Modèle national de synthèse des acquis scolaires à la fin de l école maternelle Vu code de l'éducation ; décret n du ; arrêté du ; avis du CSE du Texte 6 : L apport des neurosciences pour l école maternelle, une conférence de Catherine Guégen Description de la situation : Les nouvelles modalités d évaluation à mettre en œuvre à la maternelle. Questions posées au candidat : - Quels sont les outils d évaluation préconisés en maternelle? - En quoi l utilisation du carnet de suivi impacte-t-elle les pratiques professionnelles? dans la classe? au sein de l équipe? - Qu entend-on par «évaluation positive»? - En quoi les programmes de maternelle en vigueur depuis la rentrée 2015 s opposent-ils à la primarisation dénoncée des enseignements? - 1 -C.R.P.E. Deuxième épreuve orale entretien à partir d un dossier
2 Texte 1 : Extrait de l annexe au programme de l école maternelle BO spécial n 2 du 26 mars Une école qui pratique une évaluation positive L évaluation constitue un outil de régulation dans l activité professionnelle des enseignants ; elle n est pas un instrument de prédiction ni de sélection. Elle repose sur une observation attentive et une interprétation de ce que chaque enfant dit ou fait. Chaque enseignant s attache à mettre en valeur, au-delà du résultat obtenu, le cheminement de l enfant et les progrès qu il fait par rapport à lui-même. Il permet à chacun d identifier ses réussites, d en garder des traces, de percevoir leur évolution. Il est attentif à ce que l enfant peut faire seul, avec son soutien (ce que l enfant réalise alors anticipe souvent sur ce qu il fera seul dans un avenir proche) ou avec celui des autres enfants. Il tient compte des différences d âge et de maturité au sein d une même classe. Adaptée aux spécificités de l école maternelle, l évaluation est mise en oeuvre selon des modalités définies au sein de l école. Les enseignants rendent explicites pour les parents les démarches, les attendus et les modalités d'évaluation propres à l'école maternelle.. Texte 2 : Extrait du rapport de l Inspection Générale - n octobre Viviane Bouysse, Philippe CLAUS, Christine Szymankiewicz Les conseils des inspecteurs visent à réduire cette pratique et insistent sur ses effets pervers ; trois formulations les résument ici : «privilégier les activités avec des objets au détriment des supports fiches polycopiées», «renforcer les activités préparatoires au travail sur feuille», «se garder d un excès de fiches qui peuvent induire une démarche contestable». parents, peut-être cette suggestion recueillie lors de notre entretien avec les responsables du secrétariat général de l enseignement catholique devrait être plus amplement relayée: «photographier les activités» plutôt que «consommer des photocopies ou des fiches». Or, dans les classes, on produit beaucoup : les fiches semblent des «supports sérieux» mais on n échappe pas au risque que la production se substitue à l apprentissage. Avec de jeunes enfants, s il n y a pas un ancrage dans la manipulation, dans la progressive symbolisation à partir de l observation, de la manipulation ou du «vécu», il y a de fortes chances que l on aboutisse non pas à une formalisation de l expérience (les mots prenant sens à partir de l expérience) mais à un formalisme dénué de sens pour les enfants et qui ne laissera ni trace ni structure en mémoire ; les «leçons de mots» ne remplacent pas les «leçons de choses», disait-on à la fin du XIX siècle. L intellectualisation trop précoce n est pas un gain de temps.. Texte 3 : Extrait du diaporama projeté par Viviane BOUYSSE, Inspectrice générale de l éducation nationale à l ESENESR (Ecole supérieure de l Éducation nationale), le 16 mars 2016 : L Evaluation positive Eu égard aux enfants et à leurs parents Une évaluation qui repère les réussites, les progrès (le positif). Donner de la valeur. Une évaluation qui voit les «manques» comme momentanés, comme marqueurs de parcours à venir. Une évaluation qui soutient la motivation. Eu égard aux apprentissages Une évaluation «utile», c est-à-dire qui sert à mieux gérer les parcours d apprentissage C.R.P.E. Deuxième épreuve orale entretien à partir d un dossier
3 Une démarche qui s appuie sur des indicateurs (de progrès) explicites. La bienveillance dans l évaluation Une affaire de regard (Regard // Observation) - Besoin de l enfant d être vu en situation de réussite. Cf. B. Golse, pédopsychiatre : important pour l enfant d éprouver la satisfaction de faire les choses par lui même sous le regard d un adulte qui témoigne de sa réussite. Cf. D. Marcelli (L enfant, chef de la famille. Albin Michel, 2003, p. 280) Offrir à l enfant le regard dont il a besoin : «ce besoin que tout petit d homme a de recevoir, au travers du regard d intérêt qui lui est porté, la reconnaissance de son statut». Attention : à l école, tout est public ; l être se déduit du faire. Le faire étant évalué, l école conduit l enfant à découvrir et éprouver le principe de différenciation. (C. Halmos) Une affaire de communication : la bienveillance, comment et jusqu où? Développer une «évaluation positive», c est, en toute chose, valoriser les réussites et pouvoir dire ce qui est acquis, même si ce n est pas l idéal visé. L évaluation positive doit montrer / révéler des réussites pour chaque enfant. Pas la perfection, pas la supériorité par rapport aux autres. Pas les mêmes pour tous au même moment. Avec l évaluation positive, les manques sont à repérer de manière dynamique, c est-à-dire en suggérant des moyens de les dépasser ou de les combler. Il ne s agit pas de les masquer. La communication avec les parents se fait de manière constructive : les progrès - même minimes - sont valorisés ; des perspectives sont données. L observation, une modalité à privilégier pour évaluer à l école maternelle : Observer? Porter un regard attentif et être à l écoute. Observer quoi? Des comportements, des attitudes, des démarches, des procédures, des productions, des réalisations... Observer comment? Observation spontanée : dans le cours des activités et de la vie scolaires, au fil du temps. Observation préparée (planifiée, déterminée au préalable) voire instrumentée (orchestrée) : liée à un objectif pédagogique ciblé et avec une suite particulière selon l issue. Dans les deux cas, des intentions explicites. Des intentions explicites : savoir quoi observer S attacher aux signes qui manifestent que ce que l on attend apparaît, commence à s installer, est régulièrement réalisé (idée de «progrès» sous-jacente dans cette manière de dire). Ces signes sont donc anticipés dès lors que des objectifs sont arrêtés. Ils manifestent des «moments» significatifs dans le parcours d apprentissage vers les attendus de fin de cycle. Pour certains enfants, l absence d évolution est aussi un signe à «enregistrer». Une gestion de la classe qui favorise une posture d observateur Deux voies : ne pas être toujours en situation d animation d un groupe (se dégager pour observer... et le dire aux enfants) et animer un groupe en vue d évaluer quelque chose de particulier. Texte 4 : Évaluation des acquis scolaires des élèves et livret scolaire, à l'école et au collège - décret n du J.O. du «Art. D Les modalités d'évaluation des apprentissages des élèves au regard des objectifs des programmes sont définies par les enseignants en conseil de cycle. L'évaluation des acquis de l'élève est réalisée par l'enseignant. Elle a pour fonction d'aider l'élève à progresser et de rendre compte de ses acquis. Les élèves ainsi que les parents ou le responsable légal sont informés des objectifs, des modalités et des résultats de cette évaluation. «À l'école maternelle, un carnet de suivi des apprentissages permet de rendre compte des progrès de l'élève. Il est régulièrement renseigné par l'enseignant de la classe, selon une fréquence adaptée à l'âge de l'élève. Ce document suit l'élève en cas de changement d'école au cours de sa scolarité en cycle 1. «Au terme de la dernière année de scolarisation à l'école maternelle, une synthèse des acquis scolaires de l'élève est établie, selon un modèle national fixé par arrêté du ministre chargé de l'éducation nationale. Cette synthèse est renseignée en conseil de cycle par les enseignants du cycle 1. Elle est transmise à l'école élémentaire lors de l'admission de l'élève en première année du cycle 2, cycle des apprentissages fondamentaux, et communiquée aux parents ou au responsable légal de l'élève C.R.P.E. Deuxième épreuve orale entretien à partir d un dossier
4 «À l'école élémentaire, le suivi de l'évolution des acquis scolaires des élèves est assuré par le livret scolaire défini aux articles D et D » Texte 5 : Modèle national de synthèse des acquis scolaires à la fin de l école maternelle Vu code de l'éducation ; décret n du ; arrêté du ; avis du CSE du Annexe Pour faciliter la continuité du parcours scolaire des élèves lors du passage à l'école élémentaire, les enseignants de l'école maternelle transmettent aux enseignants de l'école élémentaire une synthèse des acquis de chaque élève sur des points importants. Cette synthèse mentionne pour chacun ce qu'il sait faire, ses points forts et, le cas échéant, les besoins à prendre en compte pour l'aider au mieux dans la suite de son parcours scolaire. Elle est renseignée à partir du suivi des apprentissages réalisé en situation ordinaire, tout au long du cycle. Langage oral : communication, expression Compréhension d un message oral ou d un texte lu par l adulte Découverte de l écrit ; relations entre l oral et l écrit Geste graphique, écriture Mémorisation, restitution de textes (comptines, poèmes ) Engagement, aisance et inventivité dans les actions ou déplacements Coopération, interactions avec respect des rôles de chacun Engagement dans les activités, réalisation de productions personnelles : dessin, compositions graphiques, compositions plastiques Engagement dans les activités, réalisation de productions personnelles : voix, chants, pratiques rythmiques et corporelles Utilisation des nombres Première compréhension du nombre Petits problèmes de composition et de décomposition de nombres (ex : 3 c est 2 et encore 1 ; 1 et encore 2) Tris, classements, rangements, algorithmes Temps : repérage, représentations, utilisation de mots de liaison (puis, pendant, avant, après, ) Espace : repérage, représentations, utilisation des termes de position (devant, derrière, loin, près, ) Premières connaissances sur le vivant (développement ; besoins ) [Prénom] [Prénom] Points forts [Prénom] ne réussit est en et besoins à réussit pas voie de prendre en souvent encore réussite compte 1. Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions 2. Agir, s exprimer, comprendre à travers l activité physique 3. Agir, s exprimer, comprendre à travers les activités artistiques 4. Construire les premiers outils pour structurer sa pensée 5. Explorer le monde - 4 -C.R.P.E. Deuxième épreuve orale entretien à partir d un dossier
5 Utilisation, fabrication et manipulation d objets Compréhension de règles de sécurité et d hygiène Texte 6 : L apport des neurosciences pour l école maternelle, une conférence de Catherine Guégen Dans le cadre de la journée académique de l école maternelle organisée par la CARDIE de Créteil, le 22 janvier 2015, la pédiatre Catherine Guéguen, spécialiste du développement émotionnel et affectif de l enfant est venue donner une conférence aux IEN et formateurs présents au CANOPÉ. Elle est l auteur de plusieurs livres dont «Une enfance heureuse», (Robert Laffont, 2014). Les travaux des neurosciences affectives et sociales sont quasiment inconnus en France. Ils nous apprennent pourtant que le cerveau du jeune enfant est fragile, vulnérable, malléable et immature. L environnement social et affectif de l enfant agit directement sur le développement physique, cognitif et affectif de son cerveau. Ce que nous apprend l épigénétique (qui mesure l influence de l environnement sur nos gènes et les transformations du cerveau) est que le cerveau, en fonction de notre vécu, sécrète des molécules («positives» ou «nuisibles») qui régulent les émotions, affectent ou développent les capacités d apprentissage et s inscrivent même à terme dans les gènes sur une ou plusieurs générations. En cas de stress, de traumatismes ou de mauvais traitements répétés, (humiliation physique ou verbale, violence familiale ou institutionnelle), les molécules créées empêchent un développement harmonieux des fonctions affectives et cognitives. Il semble important de rappeler ici, l incapacité à maîtriser ses émotions chez l enfant jusqu à 5-6 ans. Il est donc inutile, voire néfaste de lui demander «d arrêter sa colère», de «cesser ses comédies» ou de lui faire les «gros yeux» puisque son circuit cérébral n est pas terminé et qu il sollicite à ce stade seulement son cerveau reptilien. Le dialogue rassurant permet le retour au calme et construit peu à peu le modèle approprié de «gestion de son stress». À contrario, les encouragements, le «maternage» par les parents, la bienveillance en famille et à l école, et les moments agréables en général permettent de sécréter l ocytocine, molécule qui favorise le bienêtre, l empathie. Elle diminue le stress chez l enfant et l adulte. Il apparaît donc essentiel de développer ce cercle vertueux dans les classes. L ocytocine, véritable «molécule du bonheur», est étudiée par de nombreux chercheurs (ailleurs qu en France) et les travaux, pour récents qu ils soient, sont extrêmement poussés et fiables. Les résultats convergent et prouvent que l ocytocine augmente le BNNF (facteur de croissance) en déclenchant la sécrétion d endorphines, de sérotonine et de dopamine (molécules indispensables pour le bien-être, le plaisir de vivre, l allant, la motivation, la créativité etc.) D où la nécessité d une formation des enseignants sur les résultats de ces travaux, complétant les recherches des neurosciences cognitives. Une formation des enseignants à la communication non violente par exemple, pour ne pas léser la formation du circuit cérébral et des différentes parties du cerveau, serait une piste de progrès et une proposition pertinente. D autres démarches existent, mais qui s avèrent plus difficiles à intégrer dans une formation de base généralisée C.R.P.E. Deuxième épreuve orale entretien à partir d un dossier
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