En quoi la confrontation d'outils cartographiques révèle-t-elle la complexité du monde?

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1 Thème 1 introductif : Des cartes pour comprendre le monde Intro : Qu'est-ce qu'une carte? A quoi sert-elle? Une représentation = une projection p.22 AU BAC : - Etude critique de doc(s) notamment sur les cartes. - Pas de composition Représentation du monde Compréhension du monde Une carte est une représentation intellectuelle et le choix de la projection dépend de ce que l'on veut montrer. Elle comporte une échelle qui est le rapport entre une distance mesurée entre 2 points sur la carte et la distance réelle sur le terrain. Elle permet de localiser et de nommer des grands repères, d'analyser des situations ou d'interpréter des phénomènes. Elle comporte une légende qui rassemble des figurés correspondant au langage cartographique. Il existe différents types de cartes : p descriptive analytique synthèse anamorphose. Pour décrire et expliquer le monde actuel, il est nécessaire de faire appel à des approches relevant de différents champs géographiques. En quoi la confrontation d'outils cartographiques révèle-t-elle la complexité du monde? I Une lecture géopolitique du monde Def : CONFLIT MONDIALISATION - GEOPOLITIQUE La géopolitique est l'étude de la rivalité des pouvoirs pour la conquête, le contrôle et la défense de territoires. La mondialisation a ouvert la porte à de nombreux acteurs et à de nouveaux types de conflits (p. 32)

2 Conflits externes : attentats, actes de piraterie Conflits internes : guerres civiles, frontières, zones hydroconflictuelles. De nouvelles conflictualités En 1991, la fin de la guerre froide n'a pas signé la fin des violences politiques dans le monde. Des conflits présents durant la guerre froide se sont poursuivis (Israël- Palestine), des revendications territoriales ont refait leur apparition (dans le Caucase ou la corne de l'afrique), tandis que des zones de tensions ont émergé (Irak, Afghanistan, Côte d'ivoire). Les armements se sont multipliés, diversifiés et perfectionnés (surtout aux mains des grandes puissances). Les conflits contemporains sont aussi plus complexes à déchiffrer. Les guerres civiles qui ont éclaté dans la foulée des invasions de l'afghanistan (2001) et de l'irak (2003) puis des printemps arabes en 2011 (Libye, Syrie, Yémen, etc.) ont favorisé l'émergence de groupes de combattants djihadistes transnationaux, liés ou non à des réseaux terroristes de type Al-Qaida. L inefficacité des instances internationales Ces conflits génèrent des flux massifs de déplacés et de réfugiés qui contribuent à déstabiliser des régions entières. L embrigadement des enfants soldats se développe, ainsi que le recours aux mercenaires dont certains se rétribuent par des pillages et le racket des populations. La communauté internationale tente d'intervenir mais ses remèdes traditionnels (embargos, interventions) se révèlent souvent inefficace. Lire «Darling» de Russell Banks sur le Liberia Des moyens militaires performants Carte ENT Les puissances nucléaires sont aujourd'hui au nombre de neuf (États-Unis, Russie, Royaume-Uni, France, Chine, Israël, Inde, Pakistan, Corée du Nord), voire davantage (Iran) d importance inégale. Plusieurs mesures avaient été prises durant la guerre froide pour limiter l'armement ; or, aujourd'hui il existe d'autres possibilités : on distingue les armes biologiques, les armes chimiques et les armes radiologiques. Employées dès l'antiquité, les armes biologiques (ou bactériologiques) sont fabriquées à partir de germes pathogènes. Inventées à la fin du XIX ème siècle, les armes chimiques utilisent des produits toxiques (incapacitants, neutralisants,,asphyxiants, neurotoxiques, etc.). Les armes radiologiques enfin sont constituées de bombes classiques entourées de matériaux radioactifs disséminés lors de l'explosion. La réglementation de ces armes dites de destruction massive (ADM) se heurte à plusieurs obstacles : outre le fait que certains États rechignent à déclarer et à détruire leurs stocks, ces armes, moins coûteuses et complexes à fabriquer que les armes nucléaires, sont accessibles à de nombreux acteurs, étatiques ou non. II Une lecture géoéconomique du monde Les inégalités de développement façonnent encore largement le monde aujourd'hui ; les échanges sont un élément clé du fonctionnement des territoires. Def : PIB IDH - IPH BRICS PAYS EMERGENTS TRIADE - La production de richesses est très concentrée sur la planète mais elle est aujourd'hui le fait de nouvelles puissances, les pays émergents. Carte par anamorphose Doc 5 p. 39

3 la croissance des richesses ne se traduit pas nécessairement par une augmentation du niveau de vie. P.52 : Comparer carte PIB et IDH et confronter les documents Contraste entre les pays du Nord et les pays du Sud mais ligne N/S n'est plus valable Un monde de flux Les dynamiques de la mondialisation se traduisent par une explosion des flux d'hommes, de marchandises, d'informations et de capitaux à travers le globe. Ces flux reflètent la division internationale du travail (DIT) qui spécialise et hiérarchise les territoires. Ces dynamiques spatiales s'expliquent par les stratégies des États, des firmes transnationales (FTN) et de nombreux acteurs locaux et régionaux. Par voie terrestre, maritime ou aérienne, les flux de commerce dessinent une véritable toile à la surface de la planète. Depuis les années 1950, les conteneurs standardisés et l'équipement des ports en portiques et quais spécialisés ont permis de fluidifier l'embarquement et le débarquement des marchandises, contribuant ainsi à l'abaissement des coûts, et donc à l'augmentation rapide du commerce des produits manufacturés et à la transformation de la géographie mondiale des échanges. De nouvelles puissances émergentes Le système géo-économique mondial se caractérise par d'importants contrastes de richesses. L'Asie est devenue une région centrale pour le commerce mondial, se transformant au fil du temps en une vaste zone d'exportation. En devenant le premier exportateur mondial de produits manufacturés en 2010, la Chine a su tirer profit de son entrée à l OMC en décembre 2001 et de la réduction généralisée des droits de douanes. Les grands pôles traditionnels (Amérique du Nord, Europe, Japon) jouent encore un rôle majeur, mais doivent de plus en plus tenir compte des nouvelles puissances émergentes : République Populaire de Chine, Brésil, Union indienne, Fédération de Russie, Afrique du Sud (les BRICS). De nombreux pays, notamment les Pays les moins avancés (PMA), demeurent en marge du développement et les pays exportateurs d'énergie, de minerais ou de produits agricoles sont l'objet de nouvelles rivalités entre puissances. Pertinence de la ligne Nord Sud? Dans un monde plus multipolaire, le fossé entre les «Nord» et les «Sud» subsiste même si la pertinence d'une limite économique «Nord/Sud» est très contestable. La question des inégalités de développement (travail, éducation, santé, équipement...) et du partage des richesses reste majeure à toutes les échelles. La pauvreté et la sous-alimentation perdurent. Les grandes métropoles, surtout dans les «Sud», sont les lieux des plus forts contrastes. Les flux croissants de marchandises, de capitaux, de services et d'informations sont la marque de la mondialisation = notion de libre-échange mettant en avant les pôles de la triade et révèlant des aires de puissance : Asie orientale, Amérique du Nord et Europe occidentale + pays pétroliers et puissances émergentes. III Une lecture géoculturelle du monde L approche géoculturelle s intéresse à l étude des phénomènes culturels (langues, religions, cultures, patrimoines, modes de vie, etc.) à l échelle mondiale, de leur diffusion géographique et de leurs affrontements Qu'est-ce qu'une aire culturelle? Une aire de civilisation? (idée de pluralité) Définition p. 40 Def : AIRE CULTURELLE AIRE DE CIVILISATION UNIFORMISATION CULTURELLE VILLAGE GLOBAL ALTERMONDIALISME Le Choc Des Civilisations (voir sur l ENT la carte) Le politologue américain Samuel Huntington, dans Le choc des civilisations (1996 "The clash of civilizations and the remaking of world order") - découpe le monde en neuf civilisations et annonce des "guerres civilisationnelles". Son découpage repose sur un croisement de critères : linguistiques et religieux. On le sent dans les dénominations suivantes : civilisation islamique, slavo-orthodoxe, hindoue, confucéenne, (sino-vietnamo-coréenne), bouddhiste.

4 Yves Lacoste, pour sa part, reprend un découpage où les religions ont leur importance (l Islam, par exemple), mais il n identifie pas les mêmes aires de civilisation. L Occident est beaucoup plus vaste et correspond en fait à l ensemble du monde christianisé, Afrique subsaharienne exclue, alors que Huntington faisait un distingo (en particulier dans le contexte de la guerre de Yougoslavie entre orthodoxes et catholiques). L une des idées reçues les plus répandues est que la mondialisation provoquerait une uniformisation culturelle tendant vers une américanisation. La réalité est beaucoup plus complexe, révélant des dynamiques contradictoires, entre uniformisation et diversité. La démocratisation du tourisme rend accessibles d'autres cultures et Internet permet des échanges de produits culturels immédiats d'un bout à l'autre de la planète. L influence américaine dans la diffusion de la culture est à nuancer Durant des années, les États-Unis ont fait office de modèle culturel pour le reste du monde, exerçant tout à la fois un pouvoir d'attraction, de séduction et de répulsion. Jouissant d'un véritable savoir-faire, l'industrie culturelle américaine a su construire un modèle à portée mondiale. Ainsi en 2009, le film américain Avatar a réalisé les deux tiers de ses recettes à l'étranger. Ces produits culturels, appelés à être consommés dans le monde entier, sont élaborés dans le cadre d'un modèle économique et marketing formaté pour toucher le plus grand nombre et rapporter le plus possible. Les moyens mis en œuvre (avantages technologiques, commerciaux, imaginaire collectif ) assurent aux produits américains une diffusion sans égal dans de nombreux secteurs de l'industrie culturelle. La diffusion planétaire des produits culturels américains a cependant moins conduit à une uniformisation par l'américanisation qu'à une standardisation culturelle autour du modèle économique et marketing nord-américain par de nombreux pays du monde, notamment les pays émergents, comme la Chine, le Brésil ou encore l'inde. L'américanisation culturelle du monde tant redoutée n'a pas eu lieu. Mais en influençant les modèles économiques et les productions d'autres pays, elle aura contribué à forger ce que d'aucuns ont appelé en anglais une culture mainstream, faite de produits culturels mondialisés plaisant à peu près à tout le monde. Si le modèle industriel états-unien a su exporter des programmes formatés et adaptés aux sociétés des pays concernés, en retour il a engendré des concurrences, voire des résistances, qui ont elles-mêmes favorisé la diversité du monde. La diversité culturelle Ce qui vaut pour les États-Unis en termes de circulation culturelle vaut aujourd'hui pour d'autres régions de la planète, comme les produits culturels européens, les mangas japonais, les films coréens ou indiens, aux musiques et danses latino-américaines, les échanges culturels qui se réalisaient jusque dans ces dernières années sur un mode principalement Nord-Nord ou Nord- Sud commencent à modifier leur trajectoire et leur sens. Les productions culturelles des pays du Sud se multiplient, trouvant un public local mais, également, de plus en plus international. Tandis que le processus de mondialisation était vécu comme une menace par certaines populations, on a vu réapparaître la référence aux identités nationales, voire régionales. La marchandisation mondiale d'une certaine forme de culture s'est accompagnée, en parallèle, de revendications en faveur de la diversité culturelle. C'est ce qu'ont entériné, à leur façon, l'exclusion des biens culturels du champ de I'OMC ou encore l'adoption par l'unesco, le 20 octobre 2005, de la convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. Toutefois, ces multiples identités réaffirmées, invoquant parfois des origines fantasmées ou des traditions inventées, ne sont pas sans risques. Elles peuvent produire un repli communautaire et engendrer un protectionnisme identitaire entraînant un mouvement de fermeture à l'autre, à rebours du métissage culturel du monde qui s'opère sous nos yeux. Malgré la concentration de l'industrie culturelle dans quelques régions du monde (Amérique du

5 Nord, Europe de l'ouest, Asie orientale), on assiste à une diversification de l'offre et de la diffusion de produits culturels qui contribue, ainsi, à construire un monde hybride où productions culturelles nationales, voire locales, cohabitent avec des produits du monde entier. IV Une grille de lecture géo-environnementale DEF : DEVELOPPEMENT DURABLE A partir des années 1990, la notion de développement durable s'est peu à peu diffusée (notion du programme de Seconde) avec pour objectif de trouver des solutions aux questions environnementales (mais aussi aux enjeux économiques et sociaux). Exercice : confronter les cartes p CANADA ETATS-UNIS ROYAUME-UNI EUROPE OCCIDENTALE RUSSIE CHINE CUBA TUNISIE EGYPTE AFRIQUE SYRIE IRAN ARABIE SAOUDITE BIRMANIE INDE INDONESIE Accès l'eau + ou important Zone hydro-conflictuelle AUSTRALIE à Il existe d'autres enjeux géo environnementaux majeurs : - la déforestation (pays du Sud très touchés) - l'émission de CO² (pays du Nord + Chine ; le protocole est un échec) : la carte des émissions de CO2 pourrait servir à démontrer que les États-Unis polluent moins que la Chine et diminuent leurs émissions (alors qu ils sont les plus gros pollueurs par tête et délocalisent leurs productions polluantes). - Les changements climatiques On se tourne vers d'autres territoires comme l'arctique (cf programme de Seconde) et transition énergétique (définition p. 46) - Les atteintes à l environnement vont croissant du fait de l augmentation des populations et de leurs niveaux de vie qui provoquent surexploitation des ressources, pollution et l épuisement des sols. De nouveaux risques sanitaires apparaissent. Le réchauffement climatique est indéniable et nécessite une transition énergétique qui est loin d être effectuée (80% de l énergie consommée dans le monde est d origine fossile). La prise de conscience de la nécessité d un développement durable progresse toutefois Conclusion : les cartes permettent donc de montrer et de comprendre la complexité du monde dans lequel nous vivons ; elles sont porteuses de messages et font prendre conscience des déséquilibres et de la nécessité d'adopter des modes de développement plus durables et plus équitables.