ROUFFIGNAC-SAINT-CERNIN-DE-REILHAC EGLISE SAINT-GERMAIN

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1 Architectes du Patrimoine. dplg. Grégoire Oudin DORDOGNE ROUFFIGNAC-SAINT-CERNIN-DE-REILHAC EGLISE SAINT-GERMAIN RAPPORT DE PRESENTATION Septembre rue Merlin de Thionville Suresnes - T agence@apgo-archi.fr SARL d architecture au capital de euros - RCS Nanterre CROAIF

2 Projet Architectural et Technique, Dordogne, Rouffignac, Eglise Saint-Germain. Restauration générale RAPPORT DE PRESENTATION I - PREAMBULE L église Saint-Germain de Rouffignac et quelques maisons alentour furent les rares édifices épargnés par l incendie de l armée allemande en mars Construite en grande partie au début du XVI e siècle, mais très restaurée de 1880 à 1940, l édifice conserve toutefois un remarquable portail renaissance et des élévations intérieures contemporaines. Le portail réalisé vers 1530 et protégé par un clocher aménagé au XIX e siècle a fait l objet de travaux de restauration à l appui de la précédente étude réalisée en Ces travaux ont également permis l aménagement du parvis de l église, la restauration des maçonneries des parties latérales de la façade occidentale et des restaurations ponctuelles sur les élévations Nord et Sud de la nef. Des désordres sur les élévations extérieures de la nef et du chevet persistent et nécessitent des interventions notamment sur les maçonneries basses et hautes et au niveau des baies à meneaux de la nef. Les élévations intérieures de l église présentent une grande homogénéité dans leur traitement architectural. La particularité de cet édifice repose notamment sur le traitement des piliers de la nef à colonnes engagées qui sont ornées de moulurations torses aux gorges sculptées. Les parties basses de ces piliers sont fortement dégradées par les remontées d humidité générées par le sol en ciment qui recouvre la totalité de l édifice. Des sondages ont fait apparaître sous ce revêtement les dalles en pierre originelles qui seront restituées. Un escalier en vis ajouré à l origine mène à la tribune et aux combles. Très fragilisé, ses ouvertures sur l église ont été maçonnées masquant ainsi le caractère architectural de cet ouvrage. Le présent Projet Architectural et Technique concerne la restauration des parements, de l escalier en vis dans ses dispositions d origine ainsi que la réfection des sols de l édifice, conduisant à une mise en valeur générale intérieure. Elle porte également sur la restauration des maçonneries extérieures et des couvertures, qui n a pu être réalisée lors des précédentes campagnes de restauration, ainsi que sur le traitement homogène des abords (ruelles). Philippe Oudin Architecte en chef des Monuments historiques Page 1 sur 7

3 V - ETAT SANITAIRE Les désordres extérieurs sont liés principalement au mauvais entretien des maçonneries qui sont ponctuellement disjointoyées, facilitant les infiltrations des eaux de ruissellement. Les désordres intérieurs sont essentiellement liés au remplacement des matériaux d origine par des matériaux inadéquats. LES ABORDS Ruelles et revers pavés : La ruelle longeant l élévation Nord de l édifice présente encore un caniveau partiellement conservé, composé d un revers pavé avec fil d eau central, délimitant de part et d autre une calade en pied de maçonnerie et en partie centrale. Il a été remplacé notamment le long de la sacristie par un caniveau en ciment remontant sur les maçonneries basses en moellons. En élévation Sud et élévation Est, il ne subsiste aucun vestige du revêtement initial. LES MACONNERIES EXTERIEURES Les parements des élévations extérieures présentent pratiquement tous des disjointoiements plus ou moins importants, mais il n y a pas de désordres majeurs des maçonneries. LA NEF En élévation Nord, les soubassements des murs et des contreforts sont dégradés par le ruissellement des eaux pluviales déversées en pied de maçonneries et par les remontées d humidité occasionnées par de telles dispositions. Les joints sont complètement vidés, les pierres fortement érodées. Les têtes des contreforts ont été reprises par refouillement et restitution des glacis en pierre de taille lors des travaux de Les pierres d embrasure, les meneaux et certains remplages des baies sont très désorganisés, cassés, érodés. Des fissures verticales affectent également les baies des deux travées depuis le glacis jusqu au sol. Elles sont liées au mauvais état des maçonneries de soubassement. Les baies sont protégées par des grilles métalliques qui traversent le meneau et sont scellées latéralement. Ces éléments font ponctuellement éclater les pierres. En élévation Sud, les altérations majeures sont de même nature qu en élévation Nord et affectent là encore les parties basses. Les glacis des contreforts présentent des disjointoiements, favorisant la pénétration des eaux de pluie. Les maçonneries de l angle du couronnement de la nef sont désorganisées. Quelques parements en élévation nécessitent des reprises, des cavités sont visibles dans les maçonneries de moellon. Les maçonneries des baies présentent les mêmes désordres que pour le côté Nord. La porte Sud a été restaurée en , mais le soubassement de part et d autre de celle-ci présente des pierres fortement érodées. Les parties hautes de l église et des élévations Nord et Sud de la nef en particulier, ont subi des restaurations importantes à la fin du XIXéme siècle ou au début du XXéme siècle. La corniche haute a notamment été entièrement remplacée. Ces travaux ont été accompagnés de reprises d enduit qui marquent le haut des élévations par une bande disgracieuse. Philippe Oudin Architecte en chef des Monuments historiques Page 2 sur 7

4 LE CHEVET Le chevet présente des disjointoiements importants sur la totalité de ses élévations. De nombreuses fissures et des parements soufflés, suite aux infiltrations d eau dans les maçonneries, sont visibles en élévation Est. Les maçonneries hautes ont également été reprises avec application d un enduit, à l identique de celles de la nef. LA SALLE DE CATECHISME Dans l angle Sud-Est, la salle paroissiale de la fin du XIX e siècle a fait l objet de récentes restaurations. Les enduits ont été dégagés, laissant apparaître une maçonnerie de moellons dont la présentation met encore plus en valeur la mauvaise intégration de ce bâtiment. Les linteaux des baies en élévation Sud sont éclatés, cassés. LA SACRISTIE Construite en maçonnerie de moellons et à partir de pierres de réemploi, la sacristie disposée dans l angle Sud-Est présente une maçonnerie inesthétique et de mauvaise qualité. Les arases sont entièrement désorganisées. Deux percements récents, dont un forme une niche pour le tableau électrique, présentent des encadrements en ciment. LES COUVERTURES La nef et le chœur de l église sont couverts de tuiles mécaniques. La charpente est composée de pannes métalliques lancées entre les murs et prenant appui sur un mur diaphragme intermédiaire. Des gouttières pendantes récupèrent les eaux de pluie qui sont acheminées au pied des murs par des descentes en zinc ou en PVC. Ces descentes, sauf celle du Nord-Ouest, sont raccordées par des regards à un réseau enterré. Le clocher est protégé par une couverture en ardoise, également réalisée sur charpente métallique. Le beffroi est lui aussi en métal et semble avoir été exécuté en même temps que les charpentes. La couverture en ardoise, malgré les remaniages réalisés lors de la précédente campagne de travaux, n est pas en bon état. La couverture de la sacristie en zinc, présente un mauvais état de conservation, sans récupération des eaux pluviales provenant de la gouttière du chevet. En plus de son aspect très médioc re, elle occulte le glacis de la baie Est de la nef du collatéral Nord. En raison de ses dispositions, la toiture terrasse de la salle de catéchisme n a pu être étudiée. LES ELEVATIONS INTERIEURES ET LES SOLS LA NEF Le sol de la nef est en ciment, générant les remontées d humidité responsables des désordres dans les murs et les piles dont les assises inférieures présentent des altérations importantes au niveau de la modénature et du décor finement sculpté. LES PILIERS - ANALYSES DE LA PIERRE Des analyses ont été réalisées en août 2002 par le Laboratoire de recherche des Monuments historiques à partir de six échantillons de pierre des piliers prélevés sur place (carottages), afin de déterminer leur dosage en sels solubles. La présence de sels instables contenus dans les roches peut être soit l indice d une altération, soit à l origine d une part de l altération. Philippe Oudin Architecte en chef des Monuments historiques Page 3 sur 7

5 Les efflorescences apparaissent lorsque l eau chargée en sel circule dans le matériau pierreux (humidité ascensionnelle, condensation ). En séchant, l eau s évapore en surface, la solution saline migre ainsi vers la surface, entraînant l effritement des matériaux les plus tendres. Un sondage réalisé en juin 1999 dans la première travée de la nef a fait apparaître les sols d origine en pierre de taille à 9 ou 10 cm sous le sol actuel. Une telle transformation de la nature des sols a favorisé voire généré la dégradation des piliers et des soubassements. Les élévations de la nef présentent des désordres ponctuels en particulier au niveau des glacis des baies dont les maçonneries sont désorganisées. Les voûtes ne présentent pas de désordres visibles. On observe uniquement une tache d humidité qui semblait avoir pour origine des infiltrations d eau provenant de la terrasse qui surplombe l arc de décharge. Les travaux ayant été réalisés au niveau du clocher, les causes de cette infiltration ont été supprimées. L ESCALIER L escalier, réalisé pour être ouvert sur la nef, a été construit de manière «trop audacieuse». Les balustrades rampantes en pierre de taille reposaient directement en porte-à-faux sur les marches simplement renforcées en sous-face par un arc beaucoup trop fin pour pouvoir reprendre et supporter le poinçonnement des éléments de main courante. Ce poinçonnement a entraîné la rupture et la quasi disparition de toutes les marches côté nef et généré des déséquilibres qui ont provoqué la fissuration d une grande partie des autres emmarchements. Le noyau n a pas été altéré. Pour remédier à ces désordres, les ouvertures sur la nef ont été murées avec une maçonnerie de moellon enduite. La balustrade originelle a été conservée au dernier niveau ainsi que de nombreuses traces du principe constructif originel. Les marches disparues ou celles qui présentent des fractures importantes ont été remplacées ou doublées par des prothèses en bois gréffées sur les éléments de pierre encore en place. LE CHOEUR Le sol du chœur est également en ciment ainsi que l ensemble du soubassement. Ces dispostions favorisent les remontées d humidité. Les peintures murales du chœur du XIX e siècle sur plâtre sont délavées, localement altérées et présentent des lacunes. INSTALLATION ELECTRIQUE ET CHAUFFAGE L installation électrique a été refaite récemment, sans conservation des luminaires anciens. Des luminaires directionnels (spots halogènes ) ont été mis en place au niveau des piliers de la nef, à la naissance des voûtes. Quelques gaines n ont pas été encastrées dans les maçonneries : gaines électriques apparentes au niveau de la nef (sous la tribune) et dans le chœur. Philippe Oudin Architecte en chef des Monuments historiques Page 4 sur 7

6 VI - DESCRIPTION DES TRAVAUX DE RESTAURATION Les différentes interventions extérieures et intérieures viseront en priorité à stopper les infiltrations et les remontées d humidité et à restituer les dispositions initiales de l édifice. LES ABORDS Le traitement des ruelles sera réalisé dans le même esprit que les travaux effectués sur le parvis. Le revers pavé avec fil d eau et la calade de la ruelle Nord de l église sera restaurée et complétée. Ce traitement servira de modèle pour les ruelles Est et Sud. Les ruelles comprises dans le secteur épargné de l incendie de 1944 retrouveront alors leurs dispositions d origine. Les caniveaux béton seront supprimés, les regards seront enterrés. LES MAÇONNERIES EXTERIEURES Les travaux sur les différentes façades procèdent des interventions traditionnelles de restauration. Les parties basses de l édifice seront confortées par la purge des maçonneries et le remplacement des pierres les plus altérées. Après la reprise des appuis de baies, le r lage des fissures et le coulinage de l ensemble, des enduits à pierre vue seront réalisés en recherche afin d uniformiser les élévations. Les maçonneries hautes des goutterots de la nef nécessiteront une harmonisation par la suppression de l enduit et l application d un enduit à pierre vue. Un rejointoiement en recherche sera réalisé sur l ensemble des élévations. Les contreforts en élévation Sud feront également l objet d un rejointoiement général et de coulinages après restauration des parements. Les vitraux seront déposés afin de permettre le traitement des armatures métalliques qui seront scellées à la résine après ragréage ou remplacement des pierres hors d usage au niveau des meneaux et des jambages. Les fers traités ou remplacés seront reposés selon le rythme initial. Les tableaux seront rejointoyés en totalité. Les raquettes de protection existantes seront déposées afin d être traitées et remplacées si nécessaire. Les vitraux seront nettoyés et restaurés en atelier. Sur le chevet, les maçonneries nécessitent un important rejointoiement ainsi que la dépose et la repose ponctuelle des parements soufflés. Les nombreuses fissures seront r lées. La petite baie donnant sur les combles sera équipée d un grillage anti-volatile. Salle de catéchisme Les enduits dégagés lors de récents travaux seront restitués après un rejointoiement et le remplacement ou le ragréage des pierres d encadrement de baies. Les barreaux seront peints et traités, les menuiseries mises en peinture. La sacristie Le mauvais état de conservation des maçonneries et de la couverture de la sacristie militent en faveur d une transformation des dispositions existantes. Philippe Oudin Architecte en chef des Monuments historiques Page 5 sur 7

7 L abaissement des arases et la modification de la pente de la couverture permettront le dégagement de la baie Est de la nef. La charpente sera reprise en totalité en chêne. La couverture sera refaite en tuile canal. Des relancis de moellons s avèrent nécessaires sur l ensemble des élévations. Les reprises en ciment seront dégradées. Les enduits seront repris dans leur totalité après rejointoiement. LES COUVERTURES Les couvertures en tuile mécanique de la nef et du chevet seront refaites en tuile canal sur la charpente existante. La couverture du clocher sera réalisée en tuile plate en remplacement de l ardoise. Les descentes EP et gouttières seront réalisées en cuivre. LES INTERIEURS Le sol ciment sera supprimé sur la totalité de l édifice en première opération. Les dalles en pierre d origine seront réutilisées au maximum en fonction de l état de conservation des matériaux dégagés. Les dalles préservées donneront des indications quant au calepin et au dimensionnement du dallage. Un important complément de dallage sera nécessaire. Les sols seront restitués à leur niveau d origine. La dégradation des sols ciment permettra d éliminer la principale cause des remontées d humidité. Après l élimination du sol en ciment, la restauration des élévations extérieures et la récupération efficace des eaux pluviales, les piliers dégagés de la nef pourront être traités. La pierre sera dessalée par application de compresses et nettoyée. Les maçonneries les plus altérées seront restituées selon les modèles encore en place. Les dispositions d origine de l escalier en vis seront tout d abord restituées par la suppression du chemisage actuel. Les éléments conservés seront restaurés et consolidés. Ils serviront de modèle pour les éléments disparus ou trop endommagés. Les marches en pierre conservées seront restaurées. Les marches cassées avec actuellement un habillage bois seront restituées avec des greffes sur les parties saines. Afin de permettre la réalisation technique de cette restauration et d en assurer la pérennité, des renforcements avec des barres de fibre de verre et d injection de résine seront nécessaires au niveau des greffes de pierre neuves sur les marches ou le noyau ancien et pour toutes les rambardes dans les parties ajourées. Les portes donnant accès à la tribune et aux combles seront refaites. Le palier d accès aux combles sera repris. Les élévations de la nef, en particulier au niveau des ébrasements de baies, seront restaurées : les fissures seront r lées, les maçonneries rejointoyées. Les lambris seront déposés, les maçonneries ainsi dégagées seront restaurées en fonction de leur état de conservation. Le décor peint du chœur sera restauré après consolidation et fixation. Le soubassement ciment sera dégradé, un traitement peint pourra être envisagé, en harmonie avec le décor existant. Les autels existants en marbre seront restaurés. Afin de ne pas déposer le maître-autel en marbre beaucoup trop fragile et qui serait très compliqué à remonter, le sol du chœur pourra être maintenu à son niveau fini actuel au droit de l autel. Philippe Oudin Architecte en chef des Monuments historiques Page 6 sur 7

8 LE CHAUFFAGE ET L INSTALLATION ELECTRIQUE Compte tenu des importantes interventions à mener sur les sols, il serait intéressant de profiter de ces travaux pour réaliser un chauffage par le sol à eau chaude basse température. En plus des qualités de ce principe de chauffage dans des édifices de ce type, cela permettrait dans le cas présent, d assainir l ensemble des maçonneries. Les travaux récents d électricité militent en faveur d une conservation de l existant. Néanmoins, il est souhaitable de profiter des restaurations intérieures de l édifice pour réaliser les saignées nécessaires au passage des câbles encore apparents. Des réservations pourront également être prévues lors de la réfection totale des sols. Philippe Oudin Architecte en chef des Monuments historiques Page 7 sur 7