ETUDE DIAGNOSTIQUE DES SECTEURS ECONOMIQUES PORTEURS ET ESPACES ECONOMIQUES PARTAGES DANS LA REGION DE MOPTI

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1 MINISTERE DE L ADMINISTRATION TERRITORIALE ET DES COLLECTIVITES LOCALES REPUBLIQUE DU MALI Un Peuple Un But Une Foi ETUDE DIAGNOSTIQUE DES SECTEURS ECONOMIQUES PORTEURS ET ESPACES ECONOMIQUES PARTAGES DANS LA REGION DE MOPTI ASSEMBLEE REGIONALE DE MOPTI ETUDE DIAGNOSTIQUE DES SECTEURS ECONOMIQUES PORTEURS ET ESPACES ECONOMIQUES PARTAGES DANS LA REGION DE MOPTI Groupe d Etude de Recherche et d Appui au Développement Sicap Sacré Cœur 3 Villa BP : Dakar Fann Tél : Fax : geradsn@geradsn.org ou gerad@orange.sn 1

2 SOMMAIRE INTRODUCTION CONTEXTE DE L ETUDE OBJECTIFS DE L ETUDE CADRE CONCEPTUEL DE L ETUDE DEMARCHE METHODOLOGIQUE PRESENTATION DE LA REGION DIAGNOSTIC DES SECTEURS ECONOMIQUES PORTEURS DE LA REGION SECTEURS ECONOMIQUES PORTEURS ANALYSE DES FILIERES PRIORITAIRES POUVANT SERVIR DE BASE POUR LA CREATION D EEP VIABLES IDENTIFICATION ET CARACTERISATION DES EEP CADRE LEGAL ET INSTITUTIONNEL DE L EEP STRATEGIE DE CIBLAGE DES EEP EEP DU DELTA INTERIEUR DU NIGER: LA ZONE LACUSTRE DE MOPTI EEP DU PLATEAU DOGON EEP DE LA PLAINE DU SENO GONDO EEP DE LA VALLEE DU SOUROU: PARTIE MALIENNE GOUVERNANCE ET PROCESSUS DE CREATION D UN EEP GOUVERNANCE TERRITORIALE DES EEP IDENTIFICATION DES ACTEURS RAPPORT DE FORCE ET JEU DE POUVOIR DES ACTEURS ELEMENTS D ANALYSE DU JEU DES ACTEURS METHODOLOGIE DE MISE EN ŒUVRE DE L EEP PRISE EN COMPTE DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX ET DE LA DIMENSION GENRE DANS LA MISE EN ŒUVRE DES EEP PRISE EN COMPTE DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX MODALITES DE PRISE EN COMPTE DE LA DIMENSION DE GENRE MESURES D ACCOMPAGNEMENT INFORMATION/COMMUNICATION RENFORCEMENT DE CAPACITES CADRE DE SUIVI/EVALUATION CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE ANNEXES ANNEXE 1 : RECAPITULATIF DE LA METHODOLOGIE DE REALISATION D UN EEP ANNEXE 2 : CONVENTION CADRE ANNEXE 3 : CONVENTION COMMUNE-STRUCTURE FAITIERE ANNEXE 4 : ENTENTE INTERCOLLECTIVITES ANNEXE 5 : FICHES DE SUIVI DE GESTION ANNEXE 6: TERMES DE REFERENCE ANNEXE 7 : LISTE DES PERSONNES RENCONTREES

3 Liste des tableaux Tableau 1 : Evolution des productions de céréales sèches Tableau 2: Evolution des productions des légumineuses et tubercules Tableau 3 : Evolution des productions maraîchères Tableau 4 : Production d échalote par cercle en Tableau 5 : Effectif du cheptel par type Tableau 6 : Données sur l exploitation forestière Tableau 7 : Principales filières de la région de Mopti Tableau 8 : Caractéristique de l EEP de la zone lacustre de Mopti Tableau 9 : Potentialités, problèmes, enjeux environnementaux et solutions de l EEP de la zone lacustre de Mopti Tableau 10 : Caractéristique de l EEP du plateau Dogon Tableau 11 : Potentialités, problèmes, enjeux environnementaux et solutions de l EEP du Plateau Dogon Tableau 12 : Caractéristique de l EEP de la plaine du Séno Gondo Tableau 13 : Potentialités, problèmes, enjeux environnementaux et solutions de l EEP de la Plaine du Séno Gondo Tableau 14 : Caractéristique de l EEP de la vallée du Sourou partie Malienne Tableau 15 : Potentialités, problèmes, enjeux environnementaux et solutions de l EEP de la Vallée du Sourou Partie Malienne Tableau 16 : Présentation des acteurs institutionnels des EEP Tableau 17 : Matrice de stratégie des acteurs et analyse de leurs influences les uns par rapport aux autres Tableau 18 : Présentation des acteurs du foncier Tableau 19 : Rappel des EEP et de leurs objets économiques Tableau 20 : Ressources disponibles au niveau des EEP de la région de Mopti Tableau 21 : Thèmes et stratégies de communication Tableau 22 : Thèmes et stratégies pour le renforcement capacités des acteurs des EEP Liste des figures Figure 1 : Ancrage institutionnel de l étude Figure 2 : Approche pour le processus de création d un EEP Figure 3 : Plan Influence - Dépendance des acteurs Figure 4 : Schéma institutionnel du Syndicat Figure 5 : Modèle de suivi institutionnel Liste des cartes Carte 1 : Localisation de la région de Mopti Carte 2 : Spatialisation des EEP de la région de Mopti Carte 3 : Présentation de l EEP de la Zone Lacustre Carte 4 : Présentation de l EEP du Plateau du Dogon Carte 5 : Présentation de l EEP de la Plaine du Séno Carte 6 : Présentation de l EEP de la Vallée du Sourou

4 Liste des sigles et abréviations APIDC Association pour la Promotion des Initiatives Communautaires BNDA Banque Nationale de Développement Agricole CCOCSAD Comité Communal d Orientation, de Coordination et de Suivi des Actions de Développement CLOCSAD Comité Local d Orientation, de Coordination et de Suivi des Actions de Développement CMDT Compagnie Malienne pour le Développement des Textiles CROCSAD Comité Régional d Orientation, de Coordination et de Suivi des Actions de Développement CSCRP Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté CSLP Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté CT Collectivité Territoriale DNAT Direction Nationale de l'aménagement du Territoire DNCT Direction Nationale des Collectivités Territoriales DNPD Direction Nationale de la Planification du Développement DRA Direction Régionale de l Agriculture DREF Direction Régionale Des Eaux et Forêts DRP Direction Régionale de la Pêche DRPIA Direction Régionale de la Production et des Industries Animales DRPSIAP Direction Régionale de la Planification, de la Statistique, de l'informatique, de l'aménagement du Territoire et de la Population DSRP Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté EEP Espace Economique Partagé EP Etablissement Public GAAS MALI Groupe d Animation Action au Sahel GAD Groupe d Action pour le Développement GERAD Groupe d'etudes, de Recherche et d'appui au Développement GWI Global Water Initiative IPC Indice de Pauvreté Communale MACTOR Méthode ACTeurs, Objectifs, Rapports de force ODI Sahel Organisation pour le Développement Intégré au Sahel OMA Observatoire du Marché Agricole ONG Organisation Non Gouvernementale PACR Programme d Appui aux Communes Rurales PADDER Projet d Appui à la Décentralisation et au Développement Economique Régional PADEC Projet d'appui au Développement Communautaire PAPESPRIM Programme d Appui à la Promotion de l Emploi dans le Secteur Privé PASAM Projet d Appui au Secteur Agricole du Mali PASAOP Programme d Appui aux Secteur Agricole et Organisations de Producteurs PCDA Programme de Compétitivité et de Diversification Agricole PDAM Programme de Développement Avicole au Mali PPIV Petit Périmètre Irrigué Villageois PSDR Plan Stratégique de Développement Régional PTF Partenaire Technique et Financier RGPH Recensement Général de la Population et de l Habitat SABA Solidarité pour l Autopromotion a la Base SAP Système d Alerte Précoce SCADD Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable SIVOM syndicat inter collectivités à vocation multiple SIVU syndicat inter collectivités à vocation unique SRAT Schéma Régional d Aménagement du Territoire UICN Union Internationale pour la Conservation de la Nature ULPC Union Local des Producteurs de Céréales UNESCO Organisation des Nations Unies pour l Education, la Science et la Culture 4

5 INTRODUCTION 1. CONTEXTE DE L ETUDE Le Projet d Appui à la Décentralisation et au Développement Economique Régional (PADDER) a commandité une étude sur les Espaces Economiques Partagés (EEP) dont l objectif global est de promouvoir le développement régional. Les collectivités territoriales, en mettant en œuvre les EEP, réalisent les objectifs de la décentralisation qui visent à rendre l action publique locale plus efficace et à promouvoir une meilleure implication des citoyens dans la gestion des affaires publiques. En structurant les initiatives et les projets de territoire, les Espaces Economiques Partagés constituent un outil de regroupement des territoires communaux qui permet de répondre efficacement aux défis qui se posent en matière de développement territorial. La réalisation du diagnostic des secteurs économiques porteurs et espaces économiques partagés dans la région de Mopti s inscrit dans la continuité des actions entreprises par le PADDER en appui au renforcement du processus de décentralisation qui est marqué, au Mali, par deux phases importantes. La première phase qui s étale de 1992 à 2004 et qui s est organisée autour de deux points essentiels : 1) une étape de conception et de réforme avec la réalisation d étude et d outils juridiques et réglementaires ; 2) une étape de démarrage et de mise en œuvre en termes de sensibilisation des acteurs et de mise en place des dispositifs institutionnels techniques et financiers. La deuxième phase qui couvre la période est celle de la consolidation de la réforme dont les principaux axes sont déclinés dans le Document Cadre de Politique Nationale de Décentralisation. Les fondamentaux de mis en œuvre de ce document cadre sont le Programme National d Appui aux Collectivités Territoriales de la phase II (PNACT II) et le Programme de Développement Institutionnel (PDI). Dans le cadre de l amélioration de l efficacité de ses actions, le Gouvernement a réalisé, en 2000, l Etude Nationale Prospective Mali 2025 et notamment, en 2002, celle portant sur le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) qui a constitué le cadre de référence des politiques et stratégies de développement à moyen terme et le référentiel des négociations avec les Partenaires Techniques et Financiers. Ce document de stratégie de lutte contre la pauvreté a été actualisé avec l adoption du Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (CSCRP) pour la période Dans le cadre de l accompagnement du processus de décentralisation, en conformité avec les orientations fixées par le Document Cadre de Politique Nationale de Décentralisation, le PADDER a appuyé l élaboration du Schéma Régional d Aménagement du Territoire (SRAT) et du Plan Stratégique de Développement Régional (PSDR) de la Région de Mopti. 5

6 L intérêt de la démarche du PADDER est d intégrer fortement une vision du développement territorial comme élément transversal de la mise en œuvre des politiques publiques. Le PADDER offre aux collectivités l opportunité de se donner une vision partagée des principes de cohérence spatiale et d équité territoriale qui doivent sous-tendre son développement. Dans le cadre de l opérationnalisation des orientations et des axes de développement issus de ces outils de planification, le PADDER a engagé en même temps une réflexion pertinente et des études sur les espaces de développement partagés, la création d intercommunalités et l élaboration de projets de territoire. 2. OBJECTIFS DE L ETUDE L objectif global de l étude est de promouvoir le développement économique régional à travers la création d Espaces Economiques Partagés. De manière spécifique, l étude vise à : - donner plus de visibilité aux politiques sectorielles en offrant un cadre de cohérence spatiale ; - promouvoir des politiques de développement local durable au sein des territoires ; - encourager les projets d intercommunalité ; - fournir à la planification du développement les moyens de mieux identifier et localiser les programmes d investissement dans des zones adéquates ; - identifier les éléments structurants dont la réalisation est susceptible de façonner positivement l image du territoire du point de vue économique, social et environnemental ; - renforcer l attractivité et la compétitivité des territoires ; - trouver un remède à l émiettement spatial et se positionner comme un instrument de l organisation rationnelle des territoires ; - rassembler les moyens dispersés et structurer les initiatives locales ; - favoriser le développement économique local et relancer la politique d aménagement du territoire ; L étude diagnostique des secteurs économiques porteurs et espaces économiques partagés s organise autour des éléments suivants : - le diagnostic des secteurs économiques porteurs de la région ; - l identification et la caractérisation des EEP de la région ; - les principales étapes du processus de création d un EEP ; - la prise en compte des enjeux environnementaux et de la dimension genre dans la mise en place des Espaces Economiques Partagés (EEP) ; - l identification des mesures d accompagnement de la mise en œuvre des EEP. 3. CADRE CONCEPTUEL DE L ETUDE Depuis les années 2000, la décentralisation s oriente de plus en plus vers de nouveaux défis et se présente comme un facteur de progrès qui ambitionne de mettre davantage l accent sur l économique et le productif afin de booster le développement local. Dans cette optique, le 6

7 territoire passe de «l objet politique», à «l objet d espace de développement», support de l économie, donc d une production diversifiée avec l intervention de différents acteurs de développement. Un tel espace devient inévitablement à la fois partagé et disputé entre les différents acteurs ainsi qu un enjeu qui rythme le processus de développement du territoire dans son ensemble, occasionnant de fait non seulement une coexistence, mais également des confrontations en raison des différentes fonctions, usages et intérêts des acteurs économiques, politiques et sociaux. Par conséquent, l exploitation de l espace doit dorénavant être perçu comme lieu de pratiques économiques, de négociation et de sociabilité en liens étroits avec les problèmes historiques, politiques, géographiques, anthropologiques, éthiques, esthétiques qu il est désormais nécessaire de penser en terme de localisation, de frontières et de limites. La constitution de tels espaces dits «Espace Economique Partagé» renvoie donc à un cadre physique dans lequel il convient de diagnostiquer et d organiser les principales opérations de production, de transformation, de commercialisation/distribution et de consommation. Ainsi chaque niveau de décentralisation devient en soit un espace économique avec l identification, en fonction de ses potentialités d objets économiques de production et d échanges avec d autres espaces ou d autres échelles territoriales pour son développement économique et social. Dans une vision pareille, l espace économique partagé fait à la fois l objet de singularité ou de «séparation» en même temps qu il constitue l instrument de mise en commun ou de lien vis-à-vis des autres espaces ou niveaux territoriaux de développement. Pour concrétiser l espace économique partagé, l urgence de l établissement de relations appropriées de collaboration en termes de concertation, de partenariat en fonction des activités économiques propres aux différentes parties et la volonté commune de développer une dynamique fructueuse devient une nécessité sous forme d inter-collectivité. C est ici que prend tout son sens la notion de partage impliquant que chaque acteur prenne une part active à la fois dans les rôles que dans les résultats pour l obtention d une meilleure synergie des actions. Les EEP se réfèrent aussi à la notion d'intercollectivité qui constitue un regroupement de collectivités dans une structure légale pour assurer certaines prestations de service pour élaborer de véritables projets de développement économique, de développement territorial. L intercollectivité favorise un cadre de regroupement des collectivités au sein d un établissement public (EP), avec des compétences limitées (principe de spécialité). Les collectivités leur transfèrent les attributions nécessaires à l exercice de leurs missions et elles se trouvent investies, à leur place, des pouvoirs de décision et d exécution (principe d exclusivité). L'intercommunalité est un remède à la fragmentation et à l émiettement de l espace et constitue un instrument de l organisation rationnelle et harmonieuse de l espace. Elle favorise ainsi le développement économique local et la promotion de la politique d aménagement du territoire Ces nouvelles entités constituent également une alternative à la pertinence des découpages territoriaux opérés par les pouvoirs politiques à des fins qui ne sont souvent pas nécessairement de développement. En effet, l espace naguère politique devient l espace 7

8 économique qui fait partie d un environnement dont il reçoit des signaux qu il traite par adaptations périodiques et les renvoie sous forme d opportunités, de programmes et projets tout en minimisant au maximum les conflits et l antagonisme et en développant la persuasion et le consensus, sur le socle d une démocratie articulée autour des valeurs de transparence sociale et de débat politique De ce point de vue, les EEP constituent aujourd hui une nouvelle phase et face de la décentralisation avec comme point central un meilleur partage des rôles, la liberté d actions et une plus grande responsabilité locale entre les différents acteurs du développement économique. Loin de constituer à demeurer des constructions volontaristes des politiques, les EEP se construisent sur la base de germes de changement économique et social et des leviers de croissance identifiés comme fondement du développement en faveur des populations et en adéquation avec leurs aspirations. Par conséquent, la construction d espace économique partagé fait appel à un système local d acteurs construit et coordonné sur la base d un projet commun dont le moteur de développement économique local reposerait sur la valorisation de ressources territoriales spécifiques. Déterminer des objets économiques susceptibles de générer des produits et de la plus value dans un tel espace économique partagé revient à identifier les activités, les facteurs ou les secteurs clés de l économie locale de l espace partagé ainsi que son principal facteur de dynamisme et de croissance. Ces objets économiques regroupent donc plusieurs activités autour de la valorisation et de l exploitation d une ressource spécifique et commune au territoire partagé ou d une branche d activité dynamique commune. Le «partage économique» est lié à l ensemble des liens et relations économiques qui peuvent être crées par la promotion de ces objets économiques. Il se réfère donc à l existence d activités économiques liées à cette ressource et à «l intensité» de ces activités sur l ensemble des collectivités concernées par l espace économique partagé. Ainsi il fait intervenir aussi l étalement géographique de ces liens économiques entre les acteurs qui peuvent être décrits par la proximité, par les réseaux ou encore par la polarisation économique. Concrètement, la détermination de ces objets économiques se base sur l identification des filières économiques, des secteurs économiques et des activités à travers l analyse des profils sectoriels des espaces partagés, la spécificité économique ou productive des espaces, l évaluation de l importance de la contribution de certaines activités économiques à la croissance régionale. Il s agit de déterminer la spécialisation sectorielle, la spécificité régionale, le dynamisme régional, la contribution des secteurs à la croissance régionale et le dynamisme global. Ces indicateurs permettent de définir le niveau d ancrage territorial des activités économiques, d identifier les compétences locales et de cerner leur positionnement dans l économie locale en articulant plusieurs échelles territoriales afin de déterminer les objets économiques susceptibles d apporter une plus value à l espace partagé. Les EEP impliquent à la fois l ouverture et l intégration en raison des répercutions et interactions des systèmes les uns sur les autres en ce sens aussi qu ils constituent des cadres pour mener des actions de coordination et d informations à destination des acteurs locaux, 8

9 nationaux ou communautaires au plan institutionnel et économique afin de leur permettre de mieux anticiper les mutations économiques. C est pourquoi ils doivent prendre appui entre autres sur l intelligence territoriale et économique prise comme vecteur significatif de coopération pour le développement à travers les échanges d expériences, le partage d informations et la création de réseaux. Enfin, la stratégie des EEP se veut un renforcement de l articulation entre les différents schémas de développement depuis le local au national, qu il s agisse des régions, des cercles, des communes ou du territoire national. Elle a cet avantage de clarifier les compétences entre les différents niveaux territoriaux, d en poser les contraintes administratives, de proposer les simplifications institutionnelles indispensables, ainsi que la réglementation idoine. C est à cet exercice délicat mais porteur que l étude se livre pour la région de Mopti en sa qualité d espace de relations économiques, à la fois créatrice de richesses et de relations sociales pour mieux lutter collectivement contre la pauvreté au bénéfice des populations qui y vivent. Il s agit d une étude diagnostique qui met en exergue la complémentarité des productions et des facteurs de production, les combinaisons productives possibles, la productivité, la création d emploi et l accroissement des investissements. Ainsi l étude identifie pour le territoire régional, les activités principales par vocations géographiques, assortie des conditions sociologiques, juridiques, institutionnelles, organisationnelles, techniques et financières optimales de mise en valeur et les modes d organisation et de relations. Pour ce faire, certains facteurs décisifs ont été mis à profits notamment les différentes attentes des acteurs en fonction de leurs activités. Cette diversité des besoins et de capacités imposent de trouver des solutions d'aménagement et de localisation adaptées sur la base de vocations territoriales. La prise en compte de ces attentes à la fois en terme d'aménagement mais aussi de lisibilité dans un environnement commun dynamique constitue une condition centrale d'exploitation optimale des ressources, et donc de l'attractivité de chacune des espaces. De même, les activités et leurs localisations proposées sont en lien avec la qualité des services qui pour l essentiel, pourraient s'implanter sur le territoire. 4. DEMARCHE METHODOLOGIQUE La méthodologie d exécution de la mission a été articulée autour des étapes ci-après : - Revue documentaire - Réunion d harmonisation avec le PADDER - Mission de terrain - Atelier de restitution du rapport provisoire - Atelier de validation du rapport définitif. 9

10 Revue documentaire. La revue documentaire a été axée sur l exploitation des documents relatifs au développement économique de la région et a permis d identifier les objets économiques porteurs de chaque région. Réunion d harmonisation. Cette réunion qui s est tenue le 21 novembre 2011 au PADDER, a enregistré la participation des représentants de la DNCT, de la DNAT et de la DNPD. Elle a permis d harmoniser les critères de définition d un espace économique partagé : - l intercollectivité : espace partagé entre plusieurs communes, cercles ou régions, - la nécessité de disposer de potentialités économiques réelles et durables, - l expression du besoin de la population bénéficiaire de l EEP. Outre cet aspect, les discussions ont plutôt porté sur la méthodologie d identification des EEP. Compte tenue de l impossibilité d organiser immédiatement les ateliers d identification des EEP, il a été finalement retenu que les consultants vont procéder à des rencontres avec les acteurs clés de chaque région pour affiner les propositions d EEP contenus dans les PSDR. Mission de terrain. La mission de terrain a concerné l organisation de rencontres avec les principaux acteurs du développement économique de chaque région. Au niveau de la région, la mission s est faite en deux principales étapes : - rencontre au niveau régional - visite de sites. Au niveau régional : les responsables d un certain nombre de services techniques et de partenaires au développement (projets, ONG, etc.) ont été rencontrés. Des visites de courtoisie ont également été effectuées auprès des autorités régionales (Gouvernorat et Assemblée régionale) afin de présenter la mission et ses objectifs. Les séances de travail avec l Assemblée régionale ont été fructueuses et ont permis de recueillir la vision de cette instance sur les filières porteuses de la région et sur les propositions d EEP contenues dans les PSDR dans le cadre de l inter collectivité. Les questions institutionnelles et de mise en synergie des différents acteurs autour des EEP ont aussi été abordées avec les autorités régionales. Visites de sites : les sites d EEP identifiés ont ensuite été visités afin de les caractériser sur la base des informations fournies par les autorités locales et les services techniques dont les responsables ont l avantage de bénéficier d une bonne connaissance des réalités du terrain. A l instar du niveau régional, des visites de courtoisie ont également été effectuées auprès des autorités locales (préfets et sous-préfets) afin de présenter la mission et ses objectifs. Le nombre d Espaces Economiques Partagés (EEP) n est pas limitatif. Sur la liste des sites identifiés dans le Plan Stratégique de Développement Régional (PSDR), certains pouvant servir de modèles d expérimentation, sont retenus. Ces modèles, s ils sont prometteurs, peuvent être répliqués sur d autres territoires. 10

11 Atelier de restitution du rapport provisoire. Les entretiens sur le terrain combinés aux informations recueillies lors de l exploitation de la documentation ont permis d élaborer le rapport provisoire illustré par des cartes. Ce rapport a été présenté lors d un atelier de restitution qui a enregistré la participation des membres du CROCSAD, notamment les autorités de la région, les services techniques déconcentrés, les présidents des conseils de cercle, les préfets des cercles et les représentants des organisations de la société civile, ainsi que les représentants des Directions nationales des collectivités territoriales, de la planification du développement et de l aménagement du territoire. Atelier de validation du rapport définitif. Les discussions sur le rapport provisoire lors de l atelier de restitution ont permis d améliorer le contenu du document et de produire un rapport définitif qui a été présenté lors d un atelier qui a pour objectif principal la validation du rapport définitif. Au terme de cet atelier qui a enregistré la participation des membres du CROCSAD, la version finale du rapport a été produite. 3. PRESENTATION DE LA REGION Cinquième région du Mali, Mopti dispose d un territoire peu étendu de km², représentant 6,34% du territoire national. Il est limité au Nord par la région de Tombouctou, au Sud et à l Ouest par la région de Ségou et à l Est et au Sud-est par le Burkina Faso. Sur le plan administratif, la région de Mopti est subdivisée en 8 cercles regroupant 108 communes dont 5 communes urbaines (Mopti, Bandiagara, Djenné, Douentza et Tenenkou). L étude du cadre naturel montre que la région de Mopti est sous l influence de trois types de climat qui dessinent les grandes zones climatiques : la zone sahélienne, la zone soudanienne Nord et les écosystèmes d eau douce : Delta central du Niger. Selon le SRAT, ces trois zones climatiques comportent plusieurs sous-zones agro-écologiques qui peuvent être regroupées en quatre régions naturelles : le Delta intérieur du Niger, le Gourma, le plateau Bandiagara-Hombori et le Gondo-Mondoro. Cette diversité écologique de la région s explique par sa situation géographique comprise entre le bassin versant du fleuve Niger à l Ouest, les plateaux de Bandiagara-Hombori au centre et les vastes plaines de l Est. Sur le plan démographique, la population de la région de Mopti a connu une croissance assez faible de 1,3% par an entre 1998 et 2009 avec une population qui est passée entre ces deux dates de habitants à habitants selon les résultats du RGPH de Avec un sex-ratio légèrement en faveur des femmes qui représentent 50,6% de l effectif démographique régional, Mopti est l une des régions ayant le plus faible taux de croissance du Mali entre les périodes 1998 et 2009, avec un taux inférieur à la moyenne nationale qui est de 1,8%. Les potentialités de la région de Mopti découlent de son cadre naturel ce qui explique l importance des activités du secteur primaire. En effet, les activités agricoles (agriculture, élevage et pêche) sont tributaires des variations climatiques, notamment de la pluviométrie qui détermine les crues et décrues du fleuve Niger, bases de la pratique des activités agricoles. 11

12 Outre les activités agricoles, le cadre naturel détermine aussi la pratique des activités touristiques et artisanales qui constituent les autres occupations économiques majeures des populations de la région. Les potentialités de la région susceptibles de servir de leviers pour le développement économique de Mopti recoupent d ailleurs les grandes régions naturelles : - Le delta intérieur du Niger comprend trois sous-zones que sont le delta vif, le moyen Bani-Niger et la zone lacustre. Selon le SRAT, cet espace constitue une zone privilégiée d élevage du fait de l abondance de la flore aquatique (bourgou et riz sauvage) et des eaux de surface une bonne partie de l année. Il constitue aussi un site touristique du fait de la présence de nombreux écosystèmes aquatiques justifiant son caractère d habitat naturel pour l avifaune et la faune ichtyologique. La riziculture par submersion libre bénéficie également d un cadre naturel privilégié que sont les larges plaines inondables à partir des crues du fleuve. Le plateau de Bandiagara-Hombori largement constitué de zones de pâturage, avec de faibles capacités agricoles est surtout orienté vers les activités touristiques et artisanales. Toutefois, la population de cette zone a su tirer profit de ce cadre naturel non propice aux activités agricoles. Le procédé consiste à capter les eaux de ruissellement grâce à des barrages et d aménager des zones de cultures sur les falaises grâce au transport de terreau fertile pour les cultures maraîchères. D ailleurs, c est la zone de production d échalote par excellence. Le tourisme est également très développé au niveau de cette zone. Les incidences du tourisme sur l amélioration effective de la qualité de la vie se font ressentir au niveau de toutes les couches actives de la société. Mopti est par excellence La région qui dispose du plus grand potentiel de sites et monuments touristiques, avec deux sites classés patrimoine de l humanité par l UNESCO : la cité historique de Djenné et le sanctuaire naturel et culturel Dogon. - Le Gondo-Mondoro est constitué de vastes plaines pouvant être subdivisé en trois sous-ensembles : la plaine du Gondo-Mondoro, la plaine du Sourou et le Séno. Cet espace est apte à la pratique des cultures pluviales, mais aussi de l élevage grâce aux mares saisonnières et au tapis herbacé assez touffu. Outre les cultures traditionnelles, quelques nouvelles spéculations sont introduites, notamment le palmier-dattier dans le Séno, ce qui contribue à diversifier les sources de revenus des populations locales. Cet ensemble quasi homogène enregistre une zone dont les potentialités sont déterminées par l existence d un point d eau, le Sourou. Il s agit d un espace avec des sols argileux et hydromorphes sur lesquels sont pratiquées des cultures inondées (riz) en submersion libre. - Le Gourma, espace à vocation pastorale, il est caractérisé par l existence de nombreuses mares alimentée par le fleuve Niger du fait de sa situation géographique, au Sud du fleuve Niger qui constitue sa limite naturelle au Nord. Il comprend trois grands sousensembles que sont le Ganderas, le Tin Tillit et le Tin Billal. 12

13 Carte 1 : Localisation de la région de Mopti

14 1-DIAGNOSTIC DES SECTEURS ECONOMIQUES PORTEURS DE LA REGION 1.1 SECTEURS ECONOMIQUES PORTEURS La région de Mopti présente une grande diversité écologique en raison de la présence de nombreux cours d eau, de massifs montagneux, de plateaux assez élevés et de son étalement sur une large gamme de gradient pluviométrique. En effet, les activités agricoles (agriculture, élevage et pêche) sont tributaires des variations climatiques, notamment de la pluviométrie qui détermine les crues et décrues du fleuve Niger, bases de la pratique des activités agricoles. Outre les activités agricoles, le cadre naturel détermine aussi la pratique des activités touristiques et artisanales qui constituent les autres occupations économiques majeures des populations de la région. D ailleurs, son potentiel en eaux de surface fait de Mopti la région la plus arrosée du Mali. L hydrographie détermine d ailleurs la spécificité des pratiques agraires au niveau des deux principales zones de la région : la zone inondée et la zone exondée : - La zone inondée est composée de la zone lacustre et de la zone inondable. Cet ensemble constitue le delta intérieur du Niger qui est caractérisé par un important réseau hydrographique : le fleuve Niger et ses nombreux défluents dont le Bani, le Diaka, le Bara Issa, le Koli Koli alimentant un chapelet de lacs (le Debo [250 Km²] le Waladou [120 Km²], le lac Korientzé [55 Km²], le Korarou [170 Km²], l Aougoundou [130 Km²] et le Niangaye [400 Km²]). Les potentialités de la zone autorisent la pratique de diverses activités dont les plus importantes sont la pêche, la riziculture, le maraichage et l élevage. - La zone exondée quant à elle est constituée d une série de systèmes caractérisés par leur localisation en hauteur en dehors de la zone inondable. Elle est dominée par de vastes pénéplaines de 200 à 350 m d altitude et la zone de plateau qui atteint plus de 700 m de hauteur, surplombant ainsi la zone inondée. Les principales activités menées dans cette zone sont l élevage, les cultures pluviales et les cultures maraîchères au niveau des dépressions. D ailleurs le cercle de Bandiagara est l un des plus grands producteurs d échalote du Mali. L agriculture bénéficie d un potentiel important pour la pratique de la culture irriguée et des cultures sèches. La région dispose d un potentiel d irrigation et d aménagements rizicole, avec plus de ha pour l agriculture dont ha irrigables et ha aménagés. L agriculture est pratiquée par plus de 85% de la population active. La Région possède 40% de la superficie nationale cultivée en riz et 20% de la superficie nationale cultivée en mil et sorgho. Les principales spéculations agricoles portent sur les cultures céréalières, les cultures de décrue, les légumineuses et tubercules, le maraîchage. Les cultures céréalières concernent le mil, le sorgho, le maïs et le fonio. Le système de production développé est l agriculture non irriguée qui occupe 90% des superficies agricoles selon le SRAT ( ). Parmi cet effectif, 30,3% des superficies sont réservées à la 14

15 culture du mil, le sorgho occupe 6,1% des superficies et le maïs est cultivé au niveau de 1% des superficies réservées aux cultures céréalières. Tableau 1 : Evolution des productions de céréales sèches Spéculations Sup (Ha) Prod (T) Rdt (Kg/Ha) Sup (Ha) Prod (T) Rdt (Kg/Ha) Riz , ,94 Mil ,77 Sorgho ,57 Maïs ,85 Fonio ,09 Blé Source : DRA Les cultures de décrue concernent le riz qui occupe 38% des superficies cultivées de la région de Mopti. La pratique de la riziculture bénéficie de l appui de l Office Riz qui intervient dans la mise en place d infrastructures hydro-agricoles. D ailleurs, la production de riz a connu une nette évolution selon la Direction Régionale de l Agriculture avec des productions qui ont atteint ,75 tonnes en 2008, alors qu elles étaient de tonnes en Ceci s explique par l augmentation des superficies cultivées qui sont passées de ha à ha entre ces deux dates. Sur la même période, les rendements sont passés de 782 à 1.132,94 kg/ha. Pour rappel, les systèmes de culture pratiqués dans la région de Mopti sont la riziculture avec maîtrise totale de l eau, la riziculture en submersion contrôlée, la riziculture en submersion libre et les autres riz développés au niveau des mares et bas fond. Les légumineuses et tubercules occupent 43% des superficies cultivées de la région de Mopti. Les spéculations développées concernent prioritairement le niébé, le voandzou, l arachide et le sésame pour les légumineuses, ainsi que le manioc et la patate douce pour les tubercules. Dans l ensemble, les productions de ces différentes spéculations ont connu de légères hausses entre 2006 et 2008, du fait de l augmentation des superficies cultivées. Les plus grandes zones de productions sont les cercles de Mopti, Bankass, Djenné, Koro et Bandiagara. Tableau 2: Evolution des productions des légumineuses et tubercules Spéculations Sup (Ha) Prod (T) Rdt (Kg/Ha) Sup (Ha) Prod (T) Rdt (Kg/Ha) Niébé , ,00 517,00 Voandzou , Arachide , , Sésame , , Manioc Patate douce Source : DRA Le maraîchage est exploité au niveau de 7,2% des superficies agricoles de la région de Mopti. Les principales spéculations portent sur le chou, la tomate, la laitue, l échalote, l ail, la pomme de terre, l oignon, la carotte, la betterave, l aubergine, le piment et le gombo. 15

16 Tableau 3 : Evolution des productions maraîchères Spéculations Productions tonnes en 2009 % dans la production régionale Oignon ,8% Echalote ,4% Ail ,0% Pomme de terre ,9% Carotte 199 0,2% Laitue ,0% Choux ,2% Tabac 99 0,1% Pastèque ,6% Betteraves 128 0,1% Aubergine ,4% Tomate ,1% Concombre 433 0,4% Melon 447 0,4% Courge/ courgette 75 0,1% Piment 344 0,3% Source : DRA Le maraîchage est principalement développé au niveau de la zone inondée, des bas-fonds de la zone exondée, mais aussi au niveau des falaises grâce à la technique de transport de terreau et de captage des eaux de ruissellement. L analyse des productions maraîchères de 2009, montre l importance de l échalote et subsidiairement de la tomate. Tableau 4 : Production d échalote par cercle en 2009 Cercles Superficie (ha) % du cercle Productions % du Rendement (tonnes) cercle (kg/ha) Mopti ,5% ,5% 29 Bandiagara ,4% ,6% 30 Bankass 3 0,1% 56 0,1% 17 Djenné 170 7,2% ,3% 23 Douentza 39 1,7% 693 1,1% 18 Koro 201 8,5% ,8% 12 Tenenkou 43 1,8% 440 0,7% 10 Youwarou 42 1,8% 630 1,0% 15 Source : DRA Le tableau montre que la production d échalote est très développée dans le cercle de Bandiagara qui est une zone de falaise. En effet, 63,4% des superficies cultivées en échalote dans la région de Mopti sont concentrées dans le cercle de Bandiagara qui fournit 70,6% de la production régionale d échalote. Ceci s explique, outre l importance des superficies cultivées au niveau du cercle, par un savoir faire local qui se traduit par le rendement à l hectare le plus élevé de la région. L élevage dans la région de Mopti est favorisée par la présence de deux zones écologiques aptes à la pratique de l élevage et l existence de km² de pâturage et ha de pâturage aménagé, ce qui explique l important potentiel en lait, viande, cuirs et peaux, bétail sur pied et en volaille. L autre raison est la présence des abondantes ressources fourragères du 16

17 Delta liées aux vastes étendues de prairies naturelles ou «bourgoutières» de près de ha et des eaux en toute saison facilitant l abreuvement des troupeaux. Le développement de l élevage dans la région de Mopti permet la promotion des filières bétail/viande, peaux/cuirs et lait. Le cheptel de la région de Mopti est estimé en 2009 par la DRPIA à plus de 5 millions de têtes en dehors des effectifs de volaille. Cet effectif est passé en 2011, à plus de 7 millions de têtes en dehors des effectifs de volaille. Ceci explique d ailleurs le rang occupé par l élevage dans l économie régionale. Rappelons que l élevage bénéficie d énormes potentialités que sont entre autres les points d eau permanents et temporaires et les vastes étendues de bourgoutières. Tableau 5 : Effectif du cheptel par type Cheptel Effectifs en 2011 Bovins Ovins Caprins Camelins Asins Equins Porcins Volaille Source : DRPIA L importance du cheptel explique les statistiques de production de viande de l année 2011, qui est estimée par la DRPIA de Mopti à kg de viande dépassant celle de l année 2010 avec un écart de kg. Sur l effectif des abattages, les bovins représentent 78,79% des espèces abattues et la DRPIA révèle que les abattages touchent beaucoup plus les vaches reproductrices que les autres catégories, situation qui risque à terme d influer sur le croît des troupeaux. D autant plus que ces abattages représentent une infirme partie des effectifs réels abattus dans la mesure où ils ne prennent en compte que ceux ayant fait l objet de contrôle par les agents des services techniques. La production de peaux et cuirs découle des abattages d animaux, notamment les ovins et les caprins pour la promotion de l artisanat local. En 2011, les productions de peaux et cuirs sont estimées par la DRPIA, respectivement à kg et kg. Selon la DRPIA, ces chiffres ne reflètent pas la réalité au regard des nombreux marchés collatéraux qui ne sont pas contrôlés par les services techniques déconcentrés de la région. La production de lait pour la région est estimée par la DRPIA, en 2010 à litres dont litres pour les bovins, litres pour les ovins, litres pour les caprins et litres pour les camelins. La pêche tire profit des cours d eau, lacs et mares. Elle est la troisième activité économique après l agriculture et l élevage. Les captures varient entre et tonnes de poissons par an. D ailleurs, la pêche bénéficie de l existence d un port de pêche, de conventions locales de pêche, de centres commerciaux et d organisations 17

18 socioprofessionnelles, ainsi que de structures d appui. Les cercles de Mopti, Djenné, Tenenkou et Youwarou sont les principales zones de pêche. Les produits de pêche transformés sont également assez importants car estimés par la DRP de Mopti à 50 tonnes pour les poissons fumés, 2 tonnes pour les poissons séchés et 48 tonnes pour les poissons brûlés en Si le poisson frais est principalement commercialisé dans les autres régions du pays (Bamako, Ségou, Sikasso) et subsidiairement dans la zone de Bobo Dioulasso au Burkina Faso, les poissons séchés, fumés et brûlés sont généralement écoulés vers Bouaké. L agroforesterie constitue une activité assez importante. La région renferme sept forêts classées totalisant une superficie de ha, dont les plus importantes sont celle de Enghem, (2.800ha), Fara-Fara (1.880ha) et Bia (1.350ha). Toutefois, d autres forêts sont recensées dans la région, il s agit de celles de Samori, Ségué, Kelka, Farimaké à Youwarou. Plusieurs zones forestières sont sous l emprise de surexploitation du fait de trois facteurs : la cueillette, l exploitation du bois et la chasse. Selon la DREF, la situation des exploitations forestières de la région de Mopti est estimée FCFA en Tableau 6 : Données sur l exploitation forestière Nature Chiffres Nombre de permis Bois de chauffe Quantité en stères Montant (FCFA) Nombre de permis 596 Charbon de bois Quantité en quintaux Montant (FCFA) Nombre de permis 615 Bois d œuvre Nombre de pieds Montant (FCFA) Nombre de permis Bois de service Nombre de pieds Montant (FCFA) Forêts Recettes forestières Pêche issues d exploitation Chasse Défrichement Source : DREF ANALYSE DES FILIERES PRIORITAIRES POUVANT SERVIR DE BASE POUR LA CREATION D EEP VIABLES Principaux objets économiques porteurs de la région L espace étant le support des activités économiques, il est donc logique que toutes les filières porteuses soient spatialisées. Dans cette perspective, l objet économique est inscrit dans un espace inter collectivité géré par un dispositif institutionnel adapté. L Espace Economique Partagé (EEP) c est donc à la fois l espace, l objet économique et le cadre organisationnel. 18

19 Les EEP sont des territoires de développement intercommunautaires ou inter-collectivités étant donné qu ils sont constitués par deux ou plusieurs communes, cercles ou régions. Les potentialités économiques de ces EEP qui justifient leur pertinence en tant que territoire de développement porteur de plus-value sont les filières porteuses. Le SRAT, le PSDR, la Stratégie de Développement Economique Régional (DER) et le document sur les Enjeux majeurs de développement de la région ainsi que les entretiens avec les personnes-ressources lors de la mission de diagnostic ont permis d identifier les filières économiques porteuses de la région. En fonction des grandes familles, ces filières sont présentées dans le tableau ci-après. Tableau 7 : Principales filières de la région de Mopti Grandes familles Principales filières - Filière bétail/viande Elevage - Filière lait - Filière cuirs et peaux - Filière riz Agriculture - Filière sésame Maraîchage - Filière oignon/échalote Pêche - Filière poissons Tourisme et artisanat - Filière tourisme et artisanat Source : Programme d activités et de budget 2007 PCDA, janvier 2007 Filières prioritaires pouvant servir de base aux EEP L objet économique pouvant servir de base aux EEP est la résultante du potentiel productif et des produits générés par les filières prioritaires. En effet, les productions de ces filières sont génératrices de revenus pour les producteurs et de plus-value à condition qu elles soient commercialisées. En outre, il existe un lien entre les filières et les EEP dans la mesure où les filières sont territorialisées. En effet, les potentialités naturelles et économiques fondatrices des filières (pédologiques, agro-climatiques, hydrauliques, forestières, ligneuses, etc.) s inscrivent dans un territoire précis qui constitue la base spatiale de développement des filières. D ailleurs, le SRAT a fait ressortir que l économie de la région de Mopti est dominée par le secteur primaire à travers la description suivante : «région agro-sylvo-pastorale et halieutique par excellence, Mopti tire l essentiel de sa richesse du secteur primaire. Les principales activités de production dépendent principalement des conditions climatiques et particulièrement de la pluviométrie qui rythme les crues et décrues du fleuve Niger dont l incidence sur les productions agricoles, pastorales et halieutiques n est plus à démontrer». Selon la stratégie DER, «la région de Mopti est une région à vocation agro-sylvo-pastorale et halieutique. Cette situation crée beaucoup de faits conflictuels en matière de gestion de ressources naturelles. La région dispose de nombreuses potentialités qui font l objet d enjeux de développement aux plans économique, social et environnemental. Il s agit de : 19

20 - la valorisation des filières porteuses et émergentes de l Agriculture, notamment celles du sous-secteur élevage ; - la rationalisation de l accès aux ressources naturelles, supports des activités économiques de la région ; - le développement d unités industrielles en soutien et pour la valorisation des filières porteuses de la région ; - la préservation et la valorisation du patrimoine touristique, culturel et artisanal ; - le développement d infrastructures de soutien aux activités sociales et économiques de la région.» D après le Document sur les enjeux majeurs de développement de la région de Mopti (mai 2011), les filières qui sont jugées porteuses dans la région sont : le riz, le sésame et l échalote. Dans le domaine de l élevage, il existe des filières hautement porteuses. L étude régionale sur «la détermination des secteurs porteurs de croissance et le choix des filières à potentiel de la région de Mopti» a classifié ses produits dérivés comme sous filières du bétail. Ce sont la production de la viande, la production laitière, les cuirs et les peaux. Selon le SRAT, «le secteur primaire compte environ vingt-deux filières porteuses qui peuvent être groupées en dix catégories : les oléagineux, le riz, le maïs, le coton, les fruits et les légumes, le bétail-viande et le lait, les cuirs et les peaux, les produits de la pêche, la ceinture maraîchère, et d autres (la gomme arabique, l anacarde, le miel, et le néré)». Filières bétail/viande, cuirs/peaux et lait Selon le Document sur les enjeux majeurs de développement de la région de Mopti (mai 2011), l élevage constitue un maillon de premier ordre dans le schéma tactique de croissance au niveau national et particulièrement dans la région de Mopti où il renferme d énormes potentialités. D ailleurs, la région de Mopti occupe la première place du pays en termes d effectif de cheptel et les filières bétail/viande, lait, cuirs et peaux qui sont issues de l élevage occupent une place centrale dans l économie régionale. L élevage constitue de ce fait une source de revenus pour beaucoup de ménages ruraux par la vente des animaux ou des co-produits comme le lait, la viande, les œufs, le beurre, le fromage, les cuirs et peaux, etc. Production Grâce à la diversité et la richesse de ses pâturages naturels, la région est une zone d élevage par excellence et occupe la première place en effectif de bovins et ovins/caprins au Mali 1. Elle possède à elle seule 22,10% du cheptel national de bovin du pays et 26,5% de l effectif d ovins-caprins du Mali (DNSI, 1998). Concernant la filière bétail/viande, l essentiel de la production de viande est obtenu à partir des bovins, des camelins, des ovins, des caprins et de la volaille. Il est produit aussi bien au 1 Cf. Recueil des Données Statistiques du Secteur Rural, CPS/MDR,

21 niveau des abattages contrôlés par les agents de l élevage, qu au niveau des villages et tribus où le contrôle n est souvent pas effectué. Au total bovins, ovins, caprins et 10 camelins ont été abattus et contrôlés en 2006 au niveau des différents abattoirs et aires d abattage. En ce qui concerne la filière cuirs et peaux, il s agit d un important co-produit de l élevage qui doit être valorisé. Les cuirs et peaux sont des produits issus d animaux abattus au niveau des abattoirs contrôlés et des abattages forains et familiaux. Les cuirs des camelins ne sont pas suivis malgré leur intérêt dans l artisanat local (Outres, Tentes, chaussures). En 2009, le tonnage des productions de peaux et cuirs sont estimés par la DRPIA, respectivement à et Selon le SRAT de la région, ces chiffres ne reflètent pas la réalité au regard des nombreux marchés collatéraux qui ne sont pas contrôlés par les services techniques déconcentrés de la région. Il faut noter que les chiffres fournis par les services techniques sont en deçà de la réalité au regard des nombreux marchés collatéraux qui ne reçoivent pas la visite des agents d élevage ou même des nombreux cuirs et peaux utilisés dans l artisanat. Enfin, la dernière filière dérivée de l élevage, le lait recèle également d importantes potentialités dans la région de Mopti. Le lait à Mopti est obtenu à travers les vaches, les chamelles, les brebis et les chèvres. La production de lait est estimée à litres pour le lait collecté et litres pour le lait transformé au niveau des unités de la région de Mopti selon la DRPIA en La production peut être auto consommée, transformée ou commercialisée sur les marchés locaux. Potentialités et contraintes Les principales potentialités de ces filières issues de l élevage sont constituées par les abondantes ressources fourragères du Delta intérieur du Niger en particulier le «bourgou» qui est appété par le bétail. Ces ressources fourragères sont liées aux vastes étendues de prairies naturelles ou «bourgoutières» de près de ha et des eaux en toute saison facilitant l abreuvement des troupeaux. Les principales bourgoutières sont localisées dans les 4 cercles du delta, à savoir : Djenné, Mopti, Youwarou et Tenenkou. A ces opportunités s ajoute un cadre réglementaire favorable marqué par l existence de textes réglementant la gestion pastorale, l organisation de pistes de transhumance, des infrastructures d élevage et des structures d encadrement et de formation. Ces atouts dans ce secteur permettent à la région de disposer d un potentiel important en lait, bétail sur pied, viande, volaille, cuirs et peaux. Cependant, les bourgoutières subissent des dégradations liées aux aléas du climat, et à l extension des superficies cultivées. En effet, les vingt dernières années ont vu de nombreux changements se produire tant au niveau de la production halieutique, pastorale qu agropastorale. Une comparaison des photographies aériennes de l'ouest du delta prises en 1952 et en 1975 par les chercheurs du CIPEA a permis de mesurer l'évolution des surfaces cultivées 21

22 qui s'est produite en l'espace de 23 ans : la superficie des rizières a augmenté de 51%, les cultures sèches ont augmenté de 82%, quant aux superficies pâturables (bourgoutières), elles se sont réduites de 29%. La diminution des pâturages à la suite des défrichements, la mise en culture des pistes de transhumance et des accès aux points d eau constituent également des contraintes entravant le développement de ces filières. En résumé, les principales contraintes identifiées sont les suivantes : - réduction progressive de l espace pastoral ; - insuffisance des pâturages, des aliments de bétail et des points d eau pour survenir aux besoins d un cheptel de plus en plus important ; - caractère traditionnel et extensif de l élevage et pratique d un élevage de prestige ; - insuffisance de terres pour l aménagement de zones pastorales ; - faible niveau d organisation des éleveurs et des autres acteurs de la filière ; - diminution des pâturages à la suite des défrichements ; - mise en culture des pistes de transhumance et des accès aux points d eau ; - aléas climatiques, dégradation des écosystèmes et récurrence des épizooties. Actions d amélioration Le développement des filières bétail/viande, peaux/cuirs et lait doit passer par la promotion des aménagements pastoraux, la préservation des ressources fourragères en particulier «les bourgoutières», la formation et l appui-conseil au profit des éleveurs. Il nécessitera également l appui à la santé animale par le renforcement des services vétérinaires, la gestion et la sécurisation des aménagements et parcours pastoraux, ainsi que le développement des activités de recherche. Ces actions devront être précédées par l organisation et le renforcement des capacités des éleveurs. Filière riz Production La région compte ha de terres cultivables dont ha irrigables. On rencontre plusieurs types de riziculture : la riziculture avec maîtrise totale de l eau, la riziculture en submersion contrôlée, la riziculture en submersion libre, la riziculture dans les mares et les bas-fonds. Dans la région de Mopti, les superficies cultivées en céréales occupent ha dont ha sont consacrées au riz soit 38% du total. Potentialités et contraintes La région de Mopti possède 40% de la superficie nationale cultivée en riz. La riziculture bénéficie également dans la région de conditions agro-climatiques et hydrauliques favorables avec la présence de terres cultivables et de cours d eau. Cependant, les principales contraintes de cette filière sont les suivantes : - fragilité de l écosystème, faible maîtrise de l eau, dégradation des ressources naturelles et aléas climatiques ; 22

23 - insuffisance des ressources matérielles et humaines pour la protection de l environnement, prévalence des oiseaux granivores et mauvaise gestion des aménagements hydro agricoles ; - problème foncier caractérisé par des conflits entre producteurs et faible niveau d aménagement ; - faible niveau d organisation des producteurs, insuffisance de personnels d appui et d encadrement, mauvaise coordination des différentes interventions ; - insuffisance des unités de transformation de la production locale, enclavement des zones de production, faible structuration des filières agricoles et coûts d exploitation élevés des aménagements hydro agricoles. Actions d amélioration Le défi consistera dès lors à promouvoir la modernisation des systèmes d exploitation des terres. Le développement de cette filière passe aussi par l intensification des systèmes de production agricole, la promotion de la transformation des produits locaux et la mise en place d un système de crédit agricole (matériels agricoles, intrants, etc.) accessible aux agriculteurs étant donné la faiblesse de leurs revenus. Cette option nécessitera également la création d infrastructures de conservation, de conditionnement et de transformation des produits agricoles, l équipement et la formation des producteurs, ainsi que leur organisation et le renforcement de leur capacité. Filière oignon/échalote Les cultures maraîchères dans la région de Mopti sont très diversifiées. Elles se pratiquent le plus souvent autour des centres urbains qui constituent les principaux débouchés. La production concerne les spéculations telles le chou, la tomate, la laitue, l échalote, l ail, la pomme de terre, l oignon, la carotte, la betterave, la patate douce, le manioc, le tabac, l aubergine, le piment et le gombo. Production Le pays Dogon dans la région de Mopti est la deuxième zone de production d oignon/échalote au Mali, en termes de superficies consacrées à cette filière, après la zone Office du Niger. Le rendement moyen de l oignon/échalote est de 30 tonnes à l ha en pays Dogon contre 27 tonnes à l ha en zone Office du Niger. La productivité en oignon/échalote est donc meilleure dans la région de Mopti plus précisément en pays dogon. Potentialités et contraintes Les principales potentialités de la filière oignon/échalote sont les suivantes : - un produit compétitif grâce à son coût de production inférieur de 25% par rapport aux pays voisins ; - l existence d un potentiel d exportation dans la sous-région ; - la présence de projets et programmes pour la promotion des filières agricoles. L oignon/échalote bénéficie donc d importants marchés pour sa commercialisation au niveau intérieur et dans la sous-région (Guinée, Sénégal, Mauritanie, Côte d Ivoire et Burkina Faso). 23

24 La marge bénéficiaire est de 32 FCFA/kg pour le producteur et de 57 FCFA/kg pour le grossiste. Cependant, les contraintes de la filière oignon/échalote sont les suivantes : - l enclavement et l éloignement des sites de production par rapport aux marchés d écoulement ; - l envasement des petits barrages pour le pays Dogon ; - les difficultés d accès au financement pour les producteurs; - le faible développement du stockage et de la transformation en raison du problème technique des pertes encourues ; - l insuffisante organisation des acteurs de la filière. Actions d amélioration Les principales actions d amélioration à entreprendre sont les suivantes : - le désenclavement des sites de production ; - l accroissement de la taille des superficies cultivées ; - la facilitation de l accès des producteurs au financement ; - le développement du stockage et de la transformation ; - l amélioration de l organisation des acteurs de la filière. Filière sésame Production Le sésame est une culture pluviale. Les principales variétés sont les suivantes : le sésame blanc, le sésame noir et le sésame bigarré. Les grains de sésame sont conservés dans des sacs ou traditionnellement dans des jarres. Les rendements sont de 300 à 500 kg/ha. La marge bénéficiaire pour les producteurs est de 40 FCFA/kg en culture extensive, 72 FCFA/kg en culture intensive et 125 FCFA/kg en culture biologique intensive. La marge pour le grossiste exportateur est de 77 FCFA/kg. Les produits et sous-produits commercialisés sont les suivants : - le grain de sésame en état ; - l huile de sésame ; - les tourteaux. Potentialités et contraintes Les principales potentialités de la filière sont les suivantes : - un potentiel de production important dans de bonnes conditions agro-écologiques ; - l existence d acteurs confirmés de la production à l exportation ; - la présence de marchés pour l écoulement des produits aux plans national et international ; - l existence d un encadrement technique et financier de qualité ; - la présence de structures d appui à la filière. Parmi les contraintes, il faut mentionner que le sésame ne connaît pas encore de transformation industrielle. L huile extraite est produite à partir de presse artisanale. Les autres contraintes sont les suivantes : 24

25 - l inexistence pour le moment d une structure interprofessionnelle liée à la jeunesse de la filière qui est une culture émergente ; - l insuffisance de la recherche d accompagnement sur les variétés de semences, les itinéraires techniques de production et de post-récolte ; - le sous-équipement des producteurs ; - la fluctuation des prix et la mauvaise qualité marchande des produits ; - les difficultés d approvisionnement en intrants de qualité ; - l insuffisance d équipements de transformation et de conditionnement conformes aux normes mondiales. Actions d amélioration Les actions d amélioration à entreprendre sont les suivantes : - le renforcement de l organisation des acteurs de la filière ; - le renforcement de la recherche d accompagnement sur les variétés de semences, les itinéraires techniques de production et de post-récolte ; - l amélioration de l équipement des producteurs ; - l amélioration de la qualité marchande des produits ; - l amélioration de l approvisionnement des producteurs en intrants de qualité ; - le renforcement du parc d équipements, de transformation et de conditionnement conformes aux normes mondiales. Filière poissons Production Grâce à l importance de son réseau hydrographique, la pêche est la troisième activité économique de la région de Mopti après l agriculture et l élevage. Elle est pratiquée essentiellement sur les plans d eau naturels essentiellement dans le Delta Intérieur du Niger où les captures varient de à tonnes de poissons par an. Le poisson est vendu frais, séché ou fumé. Le port de pêche de Mopti demeure la plaque tournante de commercialisation du poisson et ferait une transaction de plus 200 millions de francs CFA pendant les périodes de bonnes productions de poisson 2. Potentialités et contraintes L inventaire du Delta intérieur du Niger a dénombré 26 familles et 137 espèces de poissons dans les années cinquante (Daget, 1954). Aujourd hui les observations des captures dans les différentes zones dénotent l existence de 98 espèces. Toutefois, la DRP de Mopti a signalé la rareté de 17 espèces, notamment les tétredous, les latès, les allertes, les synchontis, mais également la disparition de 22 espèces de poisson (essentiellement les gymnarcys, cytarinus, schylbé, heterotis et tilapias). Les cercles de Mopti, Djenné, Tenenkou, Youwarou ont été identifiés comme étant les principales zones de pêche. 2 DRP Mopti, Atelier d échange des acteurs locaux la gestion des ressources naturelles, GDRN

26 L activité de pêche est pratiquée au niveau des plans d eau naturels (mares, fleuves et lacs) ou au niveau des étangs piscicoles aménagés à cet effet, en particulier : - pour les plans d eau naturels : Ageurou, Yelimaka, Wango, Debaré, Lac Debo Korientzé, Aougaindou, fleuve Niger, Bani, Koli-Koli ; - en ce qui concerne les étangs piscicoles : cinq (5) à Korientzé, neuf (9) à Mopti (Demesso- Teriya), trois (3) à Diafarabé. Cependant, la filière poissons fait face à un certain nombre de contraintes notamment : - l ensablement des plans d eau ; - l usage d engins de pêche dévastateurs, prohibés et inadaptés ; - l arrêt de la migration latérale des poissons du fait de l implantation des barrages ; - l insuffisante application des textes réglementant la pêche ; - les problèmes de production et de commercialisation des produits de la pêche ; - la dégradation du biotope ; - le faible niveau d organisation des acteurs du secteur ; - l insuffisant développement de la pisciculture. Actions d amélioration Les principales actions d amélioration préconisées sont les suivantes : - la protection des plans d eau contre les risques d ensablement ; - la lutte contre les techniques prohibées de pêche en vue de la préservation des espèces de poissons menacés de disparition ; - la mise en place d un dispositif de suivi de la prise de poisson afin d éviter la capture de petits poissons ; - la sensibilisation des acteurs sur les bonnes pratiques piscicoles ; - le soutien à la valorisation, à la commercialisation et à la transformation des produits de la pêche ; - le développement de la pisciculture ; - le surcreusement de certaines mares, de lacs, retenues, bancotières et emprunts dégradés ; - l aménagement d étangs piscicoles ; - la mise en place de zones de mise en défens pour l épanouissement et la reproduction des poissons ; - l amélioration de l organisation des acteurs de la filière ; - le renforcement des capacités techniques des acteurs de la filière ; - une meilleure application des textes réglementant la pêche. Filière tourisme/artisanat Potentialités et contraintes La filière tourisme/artisanat est un secteur porteur et générateur d emplois, d autant plus que la région de Mopti est la première destination touristique du Mali. Outre les sites 26

27 touristiques dont deux sont classés patrimoine de l humanité par l UNESCO (Djenné et Pays Dogon), le tourisme est favorisé par : - la diversité des activités touristiques et artisanales ; - la présence de potentialités éco-touristiques (site Ramsar dans le Delta Intérieur du Niger) ; - le développement des infrastructures d accueil et d hébergement. Cependant, malgré la volonté d organisation et de professionnalisation des acteurs du secteur, on note des contraintes entravant le développement de la filière touristique, notamment : - une faible connaissance des textes législatifs qui se manifeste par une application inadaptée des taxes de visite touristique ; - le manque de structures de formation en tourisme/hôtellerie ; - le sous-équipement des hôtels en technologie de communication ; - une faible exploitation et valorisation des potentialités éco-touristiques de la région en particulier au niveau du Delta intérieur du Niger ; - l enclavement des zones de destination touristique. Actions d amélioration Face aux contraintes susmentionnées, il convient de : - favoriser le désenclavement des zones touristiques ; - promouvoir le développement de l éco-tourisme surtout au niveau du Delta intérieur du Niger ; - améliorer l offre d hébergement de qualité et de services internet dans les hôtels ; - promouvoir le développement de structures de formation en tourisme/hôtellerie ; - renforcer les capacités techniques des acteurs de la filière ; - réaliser l inventaire, la sauvegarde et la revalorisation du patrimoine culturel, artistique, artisanal et touristique régional. 27

28 2-IDENTIFICATION ET CARACTERISATION DES EEP Les termes de référence de cette présente mission définissent l EEP comme un regroupement d acteurs politiques, économiques, sociaux et culturels, organisés pour la promotion d un objet économique sur un espace intercommunal. Il repose sur trois concepts/notions importantes : Espace, Economique et Partagé. Le concept d «Espace» renvoie au cadre physique de lieu, il est fait référence à un territoire. Ainsi, dans une perspective de limitation au Mali, l Espace s appelle soit la commune urbaine ou rurale, soit le cercle soit la région. Le concept d «Economique» renvoie à la nécessité de la détermination des objets économiques, de manière participative avec tous les acteurs socio-économiques et politiques de l Espace, permettant de mener des activités, entre des communes, des cercles ou des régions, autrement dit des actions d intercollectivité. Pour la pérennisation de ces activités économiques, la condition indispensable est que ces activités puissent produire de la valeur ajoutée. La notion «Partagé» renvoie à la négociation/concertation, à la recherche compromis. La notion de Partage implique que chaque acteur prenne sa part aussi bien dans les rôles que dans les résultats. Ainsi présenté, l Espace Économique Partagé (EEP) devient un système (un ensemble d éléments en interaction, organisé en fonction d un but) sur un espace délimité par un objet économique avec pour objectif de lutter contre la pauvreté des populations qui y vivent. L objet économique de base de chaque EEP, accepté de commun accord entre les acteurs de la région sera le prolongement pratique des axes prioritaires du PSDR. 2-1 CADRE LEGAL ET INSTITUTIONNEL DE L EEP Ancrage juridique dans les lois cadres L EEP s inscrit dans le cadre de l inter collectivité et tire son fondement des lois sur la décentralisation en particulier : la loi n du 11 février 1993 modifiée qui reconnait aux Communes, Cercles et régions la responsabilité d organiser, sur la base de leur Plan de Développement Economique Social et Culturel (PDESC) et leur Schéma d Aménagement et de Développement (SAD) des actions de développement dont la formulation et la mise en œuvre associent les Collectivités Territoriales concernées ; 28

29 le décret n /P-RM du 16 octobre 2006 qui précise que la collaboration entre deux ou plusieurs collectivités peut être effective avec soit la mise en place d un syndicat, soit à travers des conventions ; l Arrêté interministériel n 05-MATCL-MEF-SG du 30 mai 2005 fixant les conditions et modalités d organisation du concours entre les communes. Ce dispositif légal et réglementaire, à travers les textes de lois et décrets susmentionnés, constitue le cadre de légitimation de l inter collectivité et des EEP au Mali qui doivent reposer sur l ancrage institutionnel préconisé par les politiques de décentralisation et développement territorial du pays. Place de l inter collectivité dans le dispositif légal et réglementaire au Mali Conformément à l article 21 du chapitre 6 de la loi n du 11 février 1993 modifiée portant libre administration des collectivités territoriales, «les collectivités territoriales peuvent entreprendre des actions de coopération entre elles. Cette coopération peut se traduire par la création de syndicat regroupant deux ou plusieurs collectivités territoriales ou de toute autre structure appropriée de promotion et de coordination des actions de développement dans des domaines spécifiques sous le contrôle de l Etat.» Cette disposition est la base de l inter collectivité au Mali et permet aux collectivités territoriales de coopérer dans divers domaines y compris en matière de développement économique posant ainsi les fondements de la légitimité institutionnelle des EEP. La coopération inter collectivité peut être définie comme le regroupement de deux ou plusieurs collectivités territoriales qui, à égalité de responsabilité, décident de : réaliser ensemble des projets de développement économique, social et culturel ; gérer ensemble les ressources naturelles ; gérer ensemble certains services sociaux de base. La coopération inter collectivité au Mali obéit aux principes ci-après : la mise en commun par les collectivités territoriales partenaires de leurs ressources humaines, financières et logistiques afin de répondre aux besoins du projet qui les lie en vue de l amélioration des conditions de vie des populations ; la libre administration des collectivités territoriales dans la mesure où aucune collectivité ne peut exercer ou établir de tutelle sur une autre ; la recherche d économie d échelle et d une rentabilisation optimale des investissements et équipements ; l harmonisation des investissements et équipements dans le cadre d une dynamique cohérente d aménagement du territoire. 29

30 Articulation avec les documents de planification Le dernier principe susmentionné indique que les EEP s inscrivent dans une dynamique d aménagement du territoire et de développement local équilibré qui passe par la coopération entre collectivités territoriales dans la mesure où face à l ampleur des défis à relever, une seule collectivité est souvent désarmée d autant plus que les potentialités à valoriser concernent différentes collectivités tout comme les problèmes à résoudre. C est pourquoi, les EEP sont un prolongement et s inscrivent dans le cadre de l opérationnalisation des documents de planification récemment validés par les régions en l occurrence les SRAT et PSDR. Figure 1 : Ancrage institutionnel de l étude La coopération inter collectivité constitue également un cadre de dialogue, de concertation et de prévention des conflits. En effet, au lieu d entrer en concurrence ou en conflit autour d une mare, d une plaine ou de toute autre potentialité ou ressource, elle permet une exploitation commune et concertée entre collectivités territoriales regroupées dans le cadre de l inter collectivité. En outre, la mise en commun des ressources de ces collectivités territoriales permettra de relever les défis du développement économique dans une approche synergique en vue de pallier la rareté des moyens. Par ailleurs, la réalisation de services communs va contribuer à éviter le problème des infrastructures concurrentes et des doubles emplois. Formes et domaines d intervention de l inter collectivité au Mali L article 21 de la loi n du 11 février 1993 précise que la coopération inter collectivité passe par la création de Syndicat regroupant deux ou plusieurs collectivités territoriales ou de toute autre structure appropriée de promotion et de coordination des actions de développement dans les domaines spécifiques sous le contrôle de l Etat. L article 3 du décret n /P-RM du 16 octobre 2006 énonce que la coopération entre collectivités territoriales au Mali revêt deux formes : le Syndicat ; et la convention. 30

31 En ce qui concerne le Syndicat, il existe deux possibilités : le syndicat inter collectivités à vocation unique (SIVU) lorsqu il gère une seule mission ; le syndicat inter collectivités à vocation multiple (SIVOM) lorsque son objet porte sur plusieurs missions. Quant à la convention, elle peut être signée entre deux ou plusieurs collectivités territoriales en vue de la mise en place d un cadre de partenariat simple. La convention de partenariat précise les objectifs, les domaines d intervention, la composition, les obligations des parties prenantes et les mécanismes de suivi. Les domaines d intervention de l inter collectivité au Mali concernent tout projet ou service d intérêt communautaire ainsi que tout objet relevant du domaine de compétence des collectivités territoriales partenaires. Ressources du Syndicat inter collectivité Les principales ressources du Syndicat inter collectivité sont les suivantes : - les cotisations des collectivités territoriales membres ; - les dotations de l Etat et des partenaires au développement ; - les dons et legs ; - les redevances sur les prestations de service rendu ; - les loyers, taxes et emprunts. L esprit de solidarité sous-tendant cette forme de coopération suppose que chacune des collectivités territoriales partenaires apporte une contribution proportionnelle à sa capacité financière. 2-2 STRATEGIE DE CIBLAGE DES EEP Stratégie d approche La stratégie de ciblage des espaces économiques partagés de la région de Mopti peut être décomposée en deux grandes étapes. La première étape a concerné l identification des objets économiques porteurs de la région de Mopti qui ont été répertoriés dans le plan stratégique de développement régional (PSDR). Cette définition d objets économiques dans le PSDR est accompagnée d une territorialisation des objets économiques selon les différentes zones agro-écologiques de la région de Mopti. La seconde étape a permis d affiner ce ciblage des EEP à l échelle des inter-collectivités lors des entretiens avec les personnes ressources de la région. Des entretiens ont également eu lieu avec les personnes ressources au niveau des sites devant abriter les EEP. 31

32 Ciblage des EEP porteurs de la région de Mopti Le présent document comporte quatre espaces économiques partagés. Ces EEP renferment des objets économiques qui peuvent être des combinaisons d activités intégrées à une échelle susceptible d induire un impact significatif et de promouvoir ainsi, des pôles de développement. Le choix de l EEP induit la prise en compte de critères déterminants, notamment : - l existence et la disponibilité de ressources ; - la centralité du site : mobilité, système urbain, accessibilité ; - les possibilités de générer de la plus-value pour les populations locales ; - la présence d acteurs dynamiques pour la mise en valeur des espaces. Les EEP à caractère agro-pastorales intègrent des activités d accompagnement liées au renforcement de l entreprenariat économique rural. La mise en œuvre de ces EEP reviendra en priorité à des structures associatives ou à des groupements. Chaque EEP, abritera un certain nombre d activités économiques susceptibles de générer de la plus-value tout en veillant au respect de la biodiversité. Les EEP de la région de Mopti sont : 1) EEP du Delta intérieur du Niger : la zone lacustre de Mopti 2) EEP du Plateau Dogon 3) EEP de la Plaine du Seno Gondo 4) EEP de la Vallée de Sourou dans la partie Malienne 32

33 Carte 2 : Spatialisation des EEP de la région de Mopti

34 2-2-1 EEP DU DELTA INTERIEUR DU NIGER: LA ZONE LACUSTRE DE MOPTI Justification Site RAMSAR, le Delta intérieur du Niger est une zone de biodiversité et de conservation de la nature. Il est l une des plus grandes zones humides de l Afrique avec des crues qui occasionnent l inondation des forêts et permettent la reproduction des poissons. Nid des oiseaux venus d Europe, cette zone est aussi bien un site touristique qu un site de pastoralisme par excellence. Le Delta intérieur du Niger comprend trois sous-zones que sont le delta vif, le moyen Bani-Niger et la zone lacustre. La zone lacustre de Mopti porte sur les lacs Walado, Débo et Korientzé et leurs dépendances. Cette zone est globalement à cheval entre les cercles de Youwarou, Tenenkou, Djenné et Mopti, tous compris dans la région de Mopti. La zone lacustre est en grande partie inondée par les crues du fleuve Niger. Elle comporte beaucoup de lacs et de mares temporaires. Des périmètres agricoles ont été aménagés au niveau des lacs de Kaboro, Dangha et de la mare de Soumpi. Cependant, au vu de l étendue des terres humides qui représentent 45% de la zone, des aménagements hydro-agricoles sont nécessaires pour l optimisation de son exploitation. Objectif La mise en valeur de l EEP de la zone lacustre de Mopti vise l aménagement hydro-agricole de nouvelles parcelles en vue de garantir l autosuffisance alimentaire, de créer des emplois et de réduire l exode rural des jeunes. Description de l EEP La géologie du delta intérieur est principalement marquée par des apports sédimentaires à caractère continental ou désertique comprenant de bas en haut trois principales formations : le continental intercalaire, le continental terminal et le quaternaire. L étude de la pédologie montre la prédominance des sols légers qui occupe 45% de l espace et qui sont formés de sable-limoneux et de dunes à palmiers. On retrouve également les sols lourds limono-argileux ou argilo-limoneux (44% de l espace) et quelques portions de sols à caractère argileux, limoneux et gravillonnaires. Entièrement localisé dans la zone climatique sahélienne à sud-sahélien, la zone lacustre est inondée par les crues du fleuve Niger, l espace comporte beaucoup de points d eau, dont les principaux sont : - le Bani qui est un affluent du fleuve Niger, ces deux cours d eau représentent un important potentiel hydrographique pour la région ; - les grands lacs de la région que sont le Debo (250 km²), le Waladou (120 Km²) et le lac Korientzé (55 km²). Quant aux formations végétales, elles sont dominées par des prairies avec en bordure des lacs et sur les cordons dunaires des steppes arbustives, associées aux herbacées. L espace compte également sept forêts classées d une superficie totale d environ hectares. La zone 34

35 lacustre est recouverte d espèces de plantes et d arbres qui sont adaptées aux fluctuations abruptes du niveau de l eau, aux inondations saisonnières et aux longues périodes sèches. Tableau 8 : Caractéristique de l EEP de la zone lacustre de Mopti Etat des lieux /Occupation du sol Mise en valeur Impacts Durabilité - Superficie totale : ha - Zone plateau : 71,09% - Zone vallée : 28,91% - Topographie peu contrastée - Zone amphibie, circulation difficile - Partie centrale de l E.E.P. peu habitée - Potentialités hydroagricoles, piscicoles et pastorales assurées - Intégration agrosylvo-pastorale - Aménagements malmaîtrisés (effluents, plantes envahissantes, vecteurs de maladies aquatiques ) - Conditions : amélioration de la circulation (produits, personnes) - Gestion complémentaire des options d aménagement Source : Carte topographique Mali IGN 1970 et enquêtes de terrain réalisées par le GERAD Couverture géographique et démographie de l EEP L EEP de la zone lacustre concerne 3 communes du cercle de Youwarou avec 55 villages. Il s agit des communes de Bimbéré Tama, Déboye et Youwarou qui comptent une population de habitants, selon les résultats RGPH de La population de cet espace mène trois principales activités: la pêche, l élevage et la riziculture. La pêche tire profit du fait que la zone lacustre est la zone la plus poissonneuse du Mali, avec toutefois une variation annuelle de la production selon les crues. L agriculture est aussi développée dans la zone lacustre, notamment la riziculture. Dépendant de la crue, la zone lacustre produit du riz par submersion libre et semi-contrôlée. L élevage constitue l une des principales activités développé dans cet espace. Toutefois, la capacité d accueil du cheptel dans le delta dépend de sa capacité à produire de la biomasse, en particulier du bourgou, qui est très nutritif pour les animaux. Cependant, on constate qu avec la baisse de la crue, de grandes surfaces en bourgou sont de plus en plus perdues. Acteurs de l EEP Outre les acteurs qui interviennent dans l amélioration des revenus des populations, l UICN et le PROTOS sont assez dynamiques dans la zone en œuvrant pour un environnement durable, une meilleure conservation de la biodiversité et une meilleure gestion des ressources environnementales. 35

36 Carte 3 : Présentation de l EEP de la Zone Lacustre 36

37 Programme d actions et enjeux Proposition d aménagement La carte de présentation de l EEP de la zone lacustre de Mopti spatialise les actions retenues pour la mise en valeur de cet espace. Les actions visent principalement deux objectifs : La gestion rationnelle de la zone lacustre. Il s agira de développer des stratégies de gestion rationnelle de l environnement pour permettre à la population de tirer profit du cadre naturel tout en veillant à la conservation de l écosystème. Les actions envisagées seront combinées avec des programmes réguliers de régénération naturelle assistée. L association agriculture-élevage-pêche. Les ressources en eaux et agro-pastorales de la zone lacustre autorisent la pratique de ces diverses activités. Cependant, l organisation de la pratique de ces différentes activités s avère nécessaire pour la promotion d une cohésion sociale. Filières à promouvoir Les potentialités agro-écologiques de cet espace peuvent être mises en valeur à travers le développement de l éco-tourisme, la pisciculture, le maraîchage, les céréales sèches, le lait, le bétail/viande et la filière peaux et cuirs. La promotion de la filière éco-tourisme permettra une meilleure conservation de la biodiversité. Elle devra permettre de lutter de manière efficace contre la dégradation de l environnement et de l écosystème. Par ailleurs, la mise en synergie des différents acteurs permettra d opérer un inventaire du potentiel touristique de l espace, mais aussi de faciliter l organisation de circuits touristiques. Ceci pourrait être une plus-value pour la population locale. La promotion de la filière rizicole s appuie sur un savoir-faire local. Dépendant de la crue, la zone lacustre produit du riz par submersion libre et semi-contrôlée. Les superficies exploitées sont très variables d une année à l autre suivant les fluctuations climatiques (pluviosité et niveau des crues). La production de riz par ces techniques de type traditionnel n offre qu un rendement faible (1 à 3 tonnes à l hectare), et apparaît de plus en plus précaire avec les modifications de la crue. Ces techniques de production ne permettent d ailleurs pas de répondre aux besoins des populations dans le delta. Les crues sont aussi exploitées pour la riziculture en culture sur les périmètres irrigués villageois (PIV) pour lesquels les ressources en eau du fleuve Niger sont garanties (55 m 3 /s) en mai. La promotion de la filière piscicole sera axée sur une amélioration des conditions de pêche. En effet, la zone lacustre est la zone la plus poissonneuse du Mali. La production du poisson varie selon les années. Cette variation est étroitement liée au niveau de crue d eau de l année précédente. Le nombre de pêcheurs est en augmentation et le commerce de poisson augmente au même rythme. La promotion de cette filière devrait favoriser la mise en place de stratégies de gestion de la filière depuis la production, jusqu à la commercialisation, à travers la 37

38 promotion de pistes de production et la rationalisation de l exploitation des ressources halieutiques. La promotion de la filière maraichère sera axée sur le développement entre autres de l échalote et de la tomate. Elle s appuie sur l existence de marchés potentiels et polarisants, d un savoir faire local et la disponibilité de terres et de potentialités naturelles (eaux de surface et sols fertiles). Toutefois, la promotion de cette filière est entravée par le manque de moyens financiers, de moyens de production, l enclavement des zones de production, les difficultés d écoulement des productions et l insuffisance de moyens de conservation des produits. La filière lait sera essentiellement axée sur la labellisation des produits. Il s agira dès lors de promouvoir la mise en place de centre de collecte de lait, mais également des unités de transformation et de conservation du lait. La promotion de la filière bétail/viande contribue au développement de l élevage qui est une activité importante pour les populations de cette zone. Ceci est d autant plus important que l organisation de l exploitation des ressources naturelles de cette zone pourrait favoriser l amélioration de la production animale. La filière peaux et cuirs est très importante du fait de la vocation touristique de la région de Mopti. Elle devra favoriser la promotion de l artisanat qui bénéficie d un savoir faire local. Elle nécessite néanmoins, l organisation de la commercialisation des produits, mais aussi l appui des artisans de la région. Enjeux socio-économiques et environnementaux Les résultats attendus par les cibles sont établis sur la base d une concertation entre les bénéficiaires, les collectivités territoriales et les agents des services techniques déconcentrés. Ces résultats donneront de la matière à l élaboration d un système de suivi/évaluation pour mesurer l impact des différentes activités de mise en valeur de l EEP de la zone lacustre de Mopti. Au bout d un temps d exécution déterminé, l analyse cartographique de l ensemble des paramètres des résultats attendus permettra de diagnostiquer les inégalités de développement et de comportement des sites vis à vis des interventions des producteurs et aider ainsi à prendre des décisions. Les enjeux environnementaux dépendent de l état des lieux et de l occupation des sols. L EEP de la zone lacustre présente une topographie peu contrastée, avec une zone amphibie, des difficultés de circulation et une partie centrale peu habitée. Pour promouvoir une intégration agro-sylvo-pastorale, il est nécessaire de mener des actions d amélioration de la circulation (produits et personnes) et une gestion complémentaire des options d aménagement. D autant plus que les aménagements sont globalement mal-maîtrisés (effluents, plantes envahissantes, vecteurs de maladies aquatiques ). 38

39 Tableau 9 : Potentialités, problèmes, enjeux environnementaux et solutions de l EEP de la zone lacustre de Mopti Potentialités Contraintes/problèmes Localisation Enjeux Solutions - Insuffisance des aménagements hydro-agricoles - Présence de grandes plaines, de plateaux et cuvettes - Importance des ressources en eau de surface (fleuve, lacs et mares) - Ressources fauniques et halieutiques importantes - Fertilité des sols - Existence de terres et de mares aménageables - Présence de pâturage zone d élevage (bourgou) - Disponibilité des grandes espaces cultivables - Présence de 8 forets et d un potentiel ligneux importants - Baisse du niveau des crues - Tarissement précoce des points d eau naturels - Maladies et parasites des animaux et plantes - Dégradation des berges des cours d eau - Ensablement des bas fonds, mares, cours d eau et des chenaux navigables - Présence de déprédateurs (oiseaux granivores) - Disparition d espèces animales et végétales - Piétinement des sols - Baisse de la production halieutique - Feux de brousse incontrôlés - Dégradation de l habitat de la faune TOUT L ESPACE - Exploitation maximum par la mise en place d aménagements hydroagricoles - Adoption des techniques d exploitation des ressources naturelles respectant l environnement - Meilleure exploitation des pâturages et du cheptel - Protection des berges et surcreusement des retenues et cours d eau. - Réglementation de l exploitation forestière et des feux de brousse en appliquant les textes s ils existent, sinon en adopter - Protection des plaines et bas fonds fertiles - Lutte contre les insectes, chenilles et les oiseaux déprédateurs - Lutte contre les maladies des plantes et des animaux - Réintroduction puis protection des animaux et plantes disparus ou en voie d extinction utiles Source : Carte topographique Mali IGN 1970 et enquêtes de terrain réalisées par le GERAD - Promouvoir des aménagements hydro-agricoles - Aménager des espaces pastoraux et déstocker le surplus du cheptel - Eviter la divagation des animaux - Sur creuser les cours d eaux, stabiliser, fixer et protéger leurs berges - Appliquer les textes (s ils existent si non en adopter) respectant la protection de la nature - Utiliser des cordons pierreux et des demi-lunes pour capter les eaux de ruissellements ou retarder leur ruissellement - Réintroduire puis protéger les plantes et animaux utiles disparus ou en voie de disparition - Sensibiliser en permanence les exploitants et usagers des ressources naturelles sur le caractère périssable de ses ressources

40 2-2-2 EEP DU PLATEAU DOGON Justification Le Pays dogon représente l un des principaux centres d attractions touristique du Mali. Son inscription au patrimoine culturel mondial par l UNESCO le confirme. Quant au plateau Dogon qui renferme les cercles de Bandiagara, Bankass et Douentza, il part de Hombori jusqu à Banfora, à la frontière du Burkina Faso. Il s agit d une zone de massif rocheux avec une économie basée sur l agriculture notamment, les productions vivrières destinées à l autoconsommation (avec comme spéculations dominantes, le mil et le sorgho), mais aussi sur la production d échalote. Cependant, la rareté et la pauvreté du sol jumelées à la mauvaise pluviométrie constituent une contrainte majeure pour l agriculture. Objectif La mise en valeur de l EEP du plateau dogon vise la mise en place de stratégies de renforcement de la productivité agricole, mais aussi de l amélioration des activités touristiques. Description de l EEP Le Plateau forme un massif rocheux de grès d une altitude de m entouré de plaines d une hauteur comprise entre 250 et 300m. Les falaises forment les bordures orientales et septentrionales. L ensemble du plateau est faiblement incliné vers l Ouest et drainé par des cours d eau s écoulant vers le fleuve Niger. Des sables rouges ont comblé les cuvettes tandis qu une cuirasse ferrugineuse est parfois présente. Le climat est caractérisé par une saison humide de juillet à septembre et une saison sèche couvrant la période d octobre à juin. La pluviométrie est très variable avec 1.005mm pour une année maximale et 306mm pour une année minimale, soit une moyenne annuelle de 521mm. Le réseau hydrographique est couvert par trois unités de bassins versants : - le bassin versant du Yamé de Bandiagara situé au centre du plateau ; - les bassins versants le long de la falaise de Bandiagara ; - les bassins versants drainant vers la plaine du fleuve Niger. Il existe principalement deux types de sol : des sols sablo argileux et des sols sablo limoneux. Sur de très grandes superficies, ces sols sont de faible profondeur, la roche affleurante occupe des surfaces étendues. La couverture végétale est arbustive ou arborée à densité variable. On retrouve par endroit des forêts galeries, des formations arbustives et arborées, ainsi qu une brousse tigrée dégradée. Généralement, les formations arbustives et arborées sont clairsemées et se retrouvent dans les fissures des roches Tableau 10 : Caractéristique de l EEP du plateau Dogon Etat des lieux /Occupation du sol Mise en valeur Impacts Durabilité - Superficie totale : ha - Zone plateau : 78,03% - Zone vallée : 21,97% - Alignements de falaises et courtes - Potentialités agricoles (intensification) - Systématisation de la protection antiérosive - Densités rurales en mesure de compromettre les dispositifs antiérosifs vallées intermédiaires Source : Carte topographique Mali IGN 1970 et enquêtes de terrain réalisées par le GERAD 40

41 Couverture géographique et démographie de l EEP L EEP du plateau Dogon concerne les communes de Bandiagara, Dandoly, Docoumbo, Pélou, Sangha et Soroly. Il s agit d un espace centré autour de la commune urbaine de Bandiagara et qui compte une population de habitants selon les résultats du RGPH de La promotion d activités au niveau de cet espace pourrait tirer profit de la proximité de centres urbains et de nombreuses foires dont les plus importantes sont : Bandiagara, Sangha, Ningari, Mory, Dourou, Kendié et Goundaka. Acteurs de l EEP Au niveau du plateau Dogon, les partenaires techniques et financiers recensés sont : - Projet d'appui à la Productivité Agricole du Mali (PAPAM) intervient dans la promotion et la diversification de la production agricole (agriculture, élevage et pêche) ; - Programme de Compétitivité et de Diversification Agricole (PCDA) s active dans la promotion et la diversification des produits et des filières agricoles ; - Programme National d investissement dans le secteur agricole qui intervient dans l agriculture et l élevage ; - Programme d Appui à la Promotion de l Emploi dans le Secteur Privé (PAPESPRIM) s active dans la promotion de l Emploi dans le Secteur Privé ; - Programme d Appui aux Communes Rurales (PACR) intervient dans le développement local et les activités génératrices de revenus ; - Programme d Appui au Secteur Agricole (PASAM) se fixe comme objectif de moderniser l agriculture pour une croissance de la production et des revenus. 41

42 Carte 4 : Présentation de l EEP du Plateau du Dogon

43 Programme d actions et enjeux Proposition d aménagement La carte de présentation de l EEP du plateau Dogon montre que les actions visent principalement : La promotion des activités économiques qui se fera pour l agriculture, par la fixation des terres, la lutte contre les érosions, l intensification de l agriculture et l intégration agriculture/élevage. Le renforcement des actions visant le tourisme permettrait d améliorer les revenus générés par cette activité et passerait par une identification des sites touristiques et le renforcement du potentiel d accueil des touristes. Filières à promouvoir Les filières à promouvoir au niveau de cet espace sont le maraîchage, les céréales sèches et le tourisme. La filière maraichère sera centrée sur la production d échalote. La grande maîtrise de cette production a généré des habitudes, des réticences par rapport à une diversification des productions qui permettrait la réduction de la dépendance économique vis-à-vis du cours de l échalote. D autant plus qu en année de mauvaise pluviométrie, le maraîchage est souvent confronté à des problèmes d eau puisque les micro-barrages ne font pas leur plein pour permettre plusieurs cycles de production. Néanmoins, il existe un syndicat local des commerçants détaillants et l union locale des producteurs et transformateurs d échalote. La caisse de micro-crédit Kondo Jiguima et la Banque Nationale de Développement Agricole (BNDA) en sont les principaux partenaires. Toutefois, la filière échalote mérite d être organisée et les acteurs mieux formés. La promotion de la filière des céréales sèches concerne le développement des cultures du mil et du sorgho. Cette option s inscrit dans la lutte contre l insécurité alimentaire du fait des aléas climatiques qui conditionnent les productions alimentaires. Elle devrait avoir comme préalable des actions de lutte contre l érosion hydrique par la mise en place de digues antiérosives. La filière touristique bénéficie d un atout de taille : la forte attraction du pays Dogon. Cependant, le Plateau dogon ne dispose que d un faible équipement touristique de base, surtout en ce qui concerne les possibilités d hébergements, particulièrement limitées. Certains villages ont créé des possibilités simples d hébergement pour les visiteurs. Egalement, le relatif développement de l artisanat constitue un atout, notamment avec le développement de la sculpture, la teinture, la poterie, le tissage de paniers, d étoffes, de nattes, la tannerie, etc., mais elles restent destinées à une clientèle locale ou aux touristes de passage. Enjeux socio-économiques et environnementaux Les résultats attendus par les cibles sont établis sur la base d une concertation entre les bénéficiaires, les collectivités territoriales et les agents des services techniques déconcentrés. 43

44 Ces résultats donneront de la matière à l élaboration d un système de suivi/évaluation pour mesurer l impact des différentes activités de mise en valeur de l EEP du plateau Dogon. Au bout d un temps d exécution déterminé, l analyse cartographique de l ensemble des paramètres des résultats attendus permettra de diagnostiquer les inégalités de développement et de comportement des sites vis à vis des interventions des producteurs et aider ainsi à prendre des décisions. Les enjeux environnementaux dépendent de l état des lieux et de l occupation des sols. L EEP du plateau Dogon est un alignement de falaises et de courtes vallées intermédiaires. Même si les potentialités agricoles nécessitent une intensification pour sa mise en valeur, il convient de signaler des densités rurales qui sont en mesure de compromettre les dispositifs antiérosifs. Il est nécessaire de promouvoir dès lors des stratégies de systématisation de la protection antiérosive. 44

45 Tableau 11 : Potentialités, problèmes, enjeux environnementaux et solutions de l EEP du Plateau Dogon Potentialités Contraintes/problèmes Localisation Enjeux Solutions - Présence de pâturages - Existence d un savoir faire local en matière de production maraichère - Importante production d échalotes - Présence d un potentiel ligneux important - Existence de forets galeries et de produits ce cueillette - Présence de ressources d eau et de 3 bassins versants - Insuffisance de terres de culture - Baisse de la pluviométrie - Tarissement précoce des cours d eau - Pauvreté des sols - Tendance accentuée de l érosion hydrique - Fortes densités rurales - Insuffisance des moyens des producteurs - Défaillance dans l organisation des filières échalote/oignon - Prédominance de l agriculture extensive - Faible exploitation du potentiel touristique de la zone TOUT L ESPACE Source : Carte topographique Mali IGN 1970 et enquêtes de terrain réalisées par le GERAD - Lutte contre la désertification - Enrichissement des sols - Fixation des sols et lutte contre les érosions hydriques - Promotion des activités agricoles et intégration agriculture/élevage - Amélioration de l organisation de la filière touristique - Mettre en place des digues antiérosives - Promouvoir des mesures d accompagnement en faveur des producteurs d échalote/oignon - Identifier des sites et circuits touristiques et renforcer le potentiel d accueil des touristes

46 2-2-3 EEP DE LA PLAINE DU SENO GONDO Justification Le Seno est compris entre le Mondoro à l est, le Dyoundé Erensis au Nord, la plaine du Gondo au Sud et le plateau dogon à l Ouest. Sa superficie totale est de hectares. Le Seno possède une économie à vocation essentiellement agro-pastorale. Il dispose de beaucoup de terres cultivables aptes pour le développement des céréales sèches. Les principales spéculations sont : le mil, le sorgho, le niébé, le fonio. Le Seno possède également un important potentiel ligneux, toutes espèces confondues, ce qui peut favoriser le développement de l élevage. L importance des plaines de cet espace devrait permettre de mener des actions d amélioration de la production agricole, notamment les céréales sèches et les cultures émergentes (le sésame, entre autres). Objectif La mise en valeur de l EEP de la plaine du Séno Gondo vise l amélioration de la production agricole du fait des importantes potentialités agro-pastorales qu elle recèle. Elle permettrait également d organiser l exploitation des ressources, grâce à un aménagement permettant de confiner les activités pastorales sur un espace et celles agricoles sur un autre espace bien déterminé, en conformité avec la localisation des ressources. Description de l EEP Majoritairement plat, l espace du Séno présente à quelques endroits de faibles contrastes mais se prête peu à la mobilisation des ressources, du fait du niveau de dégradation de l environnement. Les sols sont exclusivement limono-sableux ou sablo-limoneux. Les terres du Seno sont soumises à une forte pression agricole avec plus de 70% de surfaces utilisées pour l agriculture. Il faut aussi noter la baisse généralisée de la fertilité des terres qui est la conséquence de la longue durée de mise en culture et la quasi absence de la pratique de la jachère. Le sol piétiné est compacté ou mobilisé, il en résulte une extension des plages nues, un accroissement de l érosion. Quant à la végétation, elle est caractérisée par une savane arborée clairsemée. On retrouve des savanes arbustives et arborées sur des plaines alluviales et deux forêts importantes : la forêt de Samori ( ha) et la forêt de Ségué ( ha). Avec un climat est de type Soudanien nord, la zone est sous l influence de deux saisons : une saison des pluies allant de juillet à septembre et une saison sèche qui va d octobre à juin. La moyenne pluviométrique annuelle est variable (entre 600 et 700mm) et généralement mal repartie d une année à une autre. L hydrographie est marquée par la quasi inexistence des eaux de surface, seules quelques mares temporaires sont à noter. On ne compte également aucun fleuve ou rivière permanent. 46

47 Tableau 12 : Caractéristique de l EEP de la plaine du Séno Gondo Etat des lieux /Occupation du sol Mise en valeur Impacts Durabilité - Superficie totale : ha - Zone plateau : 93,28% - Zone vallée : 6,72% - Cultures intensives dans les microvallées - Exploitation - Ravinement et déflation éolienne susceptibles d augmenter - Productivité à moyen terme dépendante de facteurs peu maîtrisables - Versants relevés à l Ouest - Large plateau dunaire à l Est forestière Source : Carte topographique Mali IGN 1970 et enquêtes de terrain réalisées par le GERAD Couverture géographique et démographie de l EEP Globalement, le Séno renferme 38% de la population régionale concentrée sur 43% de la superficie de la région de Mopti. Toutefois, l EEP de la plaine du Séno Gondo est un espace qui renferme 53 villages regroupées dans 3 communes appartenant au cercle de Koro. Il s agit des communes de Diankabou, Dinangourou et Dioungani qui renferment une population de habitants selon les résultats du RGPH de Acteurs de l EEP Au niveau de la plaine du Séno Gondo, les partenaires techniques et financiers recensés sont : - Projet d'appui à la Productivité Agricole du Mali (PAPAM) intervient dans la promotion et la diversification de la production agricole (agriculture, élevage et pêche) ; - Programme de Compétitivité et de Diversification Agricole (PCDA) s active dans la promotion et la diversification des produits et des filières agricoles ; - Programme National d investissement dans le secteur agricole qui intervient dans l agriculture et l élevage ; - Programme d Appui aux Communes Rurales (PACR) intervient dans le développement local et les activités génératrices de revenus. 47

48 Carte 5 : Présentation de l EEP de la Plaine du Séno

49 Programme d actions et enjeux Proposition d aménagement Les propositions d aménagement illustrées sur la carte de présentation de l EEP du Séno Gondo renvoient à un objectif majeur : La mise en valeur de la plaine. Le contexte agro-pédologique est marqué par un appauvrissement croissant des sols avec comme corollaire la baisse de la productivité des cultures. Les actions à développer consistent à la mise en œuvre de stratégies de fertilisation des sols de culture, de diversifier les spéculations agricoles. Elles supposent la mise en place de mesures d accompagnement, notamment un système de crédit souple et adapté aux moyens des producteurs locaux, ainsi que le désenclavement des zones de production agricole. Filières à promouvoir Les objets économiques à promouvoir au niveau de cet espace sont les céréales sèches, le maraîchage, le sésame et l exploitation forestière. Les céréales sèches seront développées dans cet espace à travers la promotion de la culture du mil. Ceci nécessite la levée des contraintes de production dont les plus aigues sont les aléas climatiques, le faible niveau de fertilité des sols, la faiblesse des revenus des producteurs et le sous-équipement des agriculteurs. La promotion de la filière maraichère sera axée sur le développement entre autres de l échalote. Elle s appuie sur l existence de marchés potentiels et polarisants, de coopératives de producteurs et d un savoir faire local. Toutefois, la promotion de cette filière est entravée par le manque de moyens financiers, de moyens de production, l enclavement des zones de production, les difficultés d écoulement des productions et l insuffisance de moyens de conservation et de transformation des produits. La promotion des filières émergentes concerne le développement du sésame. La culture du sésame peut être favorisée par la disponibilité de terres, l existence de main d œuvre, la présence des structures financières décentralisées de proximité et la présence de services techniques. La promotion de la filière des cultures émergentes doit être accompagnée d un ensemble de stratégies pour pallier les contraintes qui concernent le manque de moyens financiers, l insuffisante maîtrise de la gestion de coopérative à la base, l enclavement des zones de production et les difficultés d écoulement des productions. L exploitation forestière concerne la promotion des produits de cueillette qui nécessite une rationalisation de l exploitation pour favoriser la préservation de l environnement. Elle nécessite également des actions de reboisement et de lutte contre la dégradation des ressources forestières. 49

50 Enjeux socio-économiques et environnementaux Les résultats attendus par les cibles sont établis sur la base d une concertation entre les bénéficiaires, les collectivités territoriales et les agents des services techniques déconcentrés. Ces résultats donneront de la matière à l élaboration d un système de suivi/évaluation pour mesurer l impact des différentes activités de mise en valeur de l EEP du Séno Gondo. Au bout d un temps d exécution déterminé, l analyse cartographique de l ensemble des paramètres des résultats attendus permettra de diagnostiquer les inégalités de développement et de comportement des sites vis à vis des interventions des producteurs et aider ainsi à prendre des décisions. Les enjeux environnementaux dépendent de l état des lieux et de l occupation des sols. L EEP du Séno Gondo présente des versants relevés à l Ouest et un large plateau dunaire à l Est. Cet espace subit un ravinement et une déflation éolienne susceptibles d augmenter, ce qui peut être un aléa pour la durabilité des actions. En effet, la productivité à moyen terme est dépendante de facteurs peu maîtrisables. 50

51 - Relief plat Tableau 13 : Potentialités, problèmes, enjeux environnementaux et solutions de l EEP de la Plaine du Séno Gondo Potentialités Contraintes/problèmes Localisation Enjeux Solutions - Climat soudano sahélien - Existence de terres et de mares aménageables - Présence de pâturage et zone d élevage par excellence - Disponibilité des grandes espaces cultivable - Présence d un potentiel ligneux important - Existence de forets et de produits ce cueillette - Importance des ressources en eau de surface temporaires - Pauvreté ou dégradation des sols - Baisse de la pluviométrie - Tarissement précoce des cours d eau - Insuffisance des aménagements hydro-agricoles - Fortes pressions agricoles - Insuffisante organisation des activités agricoles et pastorales - Fortes dégradations de l environnement - Tarissement précoce des points d eau temporaires - Baisse de la productivité - Difficultés d écoulement des productions TOUT L ESPACE Source : Carte topographique Mali IGN 1970 et enquêtes de terrain réalisées par le GERAD - Lutte contre la désertification et enrichissement des sols - Mise en œuvre de stratégies de fertilisation des sols de culture - Diversification des spéculations agricoles - Mise en place de mesures d accompagnement pour les producteurs - Désenclavement des zones de production - Mise en œuvre d un plan d occupation des sols - Promotion d une exploitation rationnelle des ressources forestières - Organisation des filières agricoles et forestières - Organiser des campagnes de reboisement - Intensifier les productions agricoles - Aménager des espaces pastoraux et déstocker le surplus du cheptel - Eviter la divagation des animaux - Sensibiliser en permanence les exploitants et usagers des ressources naturelles sur le caractère périssable de ses ressources - Promouvoir les filières agricoles et forestières - Rationaliser l exploitation des ressources forestières

52 2-2-4 EEP DE LA VALLEE DU SOUROU: PARTIE MALIENNE Justification La vallée du Sourou tire son nom de la rivière du Sourou qui prend sa source de la Volta Noire. Le bassin du Sourou, dans sa partie Malienne est à cheval sur 2 cercles : Bankass et Koro. La richesse naturelle de cet espace peut autoriser la pratique des activités de pêche, de cultures de décrue et d élevage. En effet, sur les deux rives du Sourou sont pratiquées la riziculture sous submersion incontrôlée. L étendue de la plaine peut permettre aussi l amélioration de la production de céréales sèches et des cultures émergentes. L importance du potentiel en eaux de surface a permis une diversification de la faune aquatique, ce qui explique les potentialités touristique de la zone. La poussée du bourgou peut permettre la promotion de l élevage dans cet espace. Objectif L aménagement de la vallée du Sourou dans la partie malienne vise l amélioration de la production agro-pastorale et la maitrise des eaux de surface. L existence de vastes plaines et des zones de bas-fonds sont autant de facteurs justifiant la nécessité d aménagement de cet espace. Description de l EEP Le bassin du Sourou en territoire malien a un relief majoritairement plat, il présente à quelques endroits de faibles contrastes. L espace s étire de part et d autre du Sourou, du bas plateau de Tougan à la plaine du Gondo qui la limite en arc à l ouest, au Nord et au Nord-est, alors qu à l Est, la plaine butte sur le plateau Mossi. L argile, les limons, le sable et les gravillons constituent les principaux matériaux qui structurent à des teneurs diverses et selon les zones agro-écologiques, les sols du bassin du Sourou en territoire malien. Dans la plaine du Sourou, on distingue des sols lourds limoneux argileux et hydromorphes sur les deux rives du Sourou et des sols sablonneux, sablo-limoneux à faible capacité de rétention et très sensibles à l érosion hydrique et éolienne. A l exception des sols hydromorphes et limonoargileux, les autres sols sont en général pauvres et nécessitent pour leur exploitation agricole, des amendements en engrais organique et chimique. La végétation dans son ensemble est faite de savane encore relativement dense et structurée selon la géomorphologie et la nature des sols et qui régresse à un rythme annuel visible. La biodiversité floristique et faunistique riche dans un passé récent a vu disparaître ou menacer de disparition, bon nombre de ses espèces. Ainsi, la végétation se caractérise par les savanes arbustives et arborées sur des plaines alluviales. Deux forêts importantes existent: la forêt de Samori ( ha) et la forêt de Ségué ( ha). Le bassin du Sourou en territoire malien est soumis aux effets de deux types de climat (sahélien et nord soudanien). Ces deux types assurent d ailleurs la transition entre le climat saharien associé aux écosystèmes désertiques qui prévaut dans la partie nord du pays et le climat du type soudanien associé aux écosystèmes forestiers avec des savanes boisées dans la partie Sud et Ouest du pays. Deux saisons, une sèche d octobre à juin et une humide de juillet à septembre auxquelles sont associées des paramètres climatiques variables selon les mois de l année, rythment la vie socioéconomique du bassin du Sourou. Le réseau hydrographique est constitué de deux parties distinctes : 52

53 - le cours principal du Sourou, affluent du Mouhoun au Burkina Faso et auquel sont greffés de petits bras. - une multitude de petits bras indépendants et déconnectés du cours principal du Sourou qui alimentent de petits sous-bassins endoréiques. Tableau 14 : Caractéristique de l EEP de la vallée du Sourou partie Malienne Etat des lieux /Occupation du sol Mise en valeur Impacts Durabilité - Superficie totale : ha - Zone plateau : 87,94% - Zone vallée : 12,06% - Petite vallée alluviale humide - Potentialités agricoles avérées, piscicoles plus limitées - Axes de transhumance - Une partie de l espace est classé : compatibilité avec activités agricoles et - Possibilité de plantes envahissantes à moyen terme dans la partie Sud (protégée) plus sèche et dégradée au Nord de Baye - Peu habitée identifiés. pastorales envisagées Source : Carte topographique Mali IGN 1970 et enquêtes de terrain réalisées par le GERAD Couverture géographique et démographie de l EEP L EEP de la vallée du Sourou dans sa partie Malienne concerne les communes de Baye, Ouankoro, Socoura, Dialassagou et Tori. Ces 5 communes appartiennent aux cercles de Koro et de Bankass et comptent une population de habitants selon les résultats du RGPH de L économie du bassin du Sourou est essentiellement basée sur l agriculture et l élevage. Les cultures pratiquées portent sur le mil, le niébé pour l autoconsommation et la vente, mais également le sésame, le dah rouge pour la commercialisation. Le maïs est très peu cultivé du fait que les isohyètes pluviométriques de la zone n y sont pas favorables. Outre ces activités, la riziculture et l écotourisme constituent d importantes potentialités du bassin, malheureusement ils restent non organisés. Acteurs de l EEP Au niveau de la vallée du Sourou dans la partie Malienne, les partenaires techniques et financiers recensés sont : - Sahel Echo : agroforesterie, régénération naturelle assistée, transformation. - Yam-Giribolo-TUmo (YA-G-TU) : vulgarisation des foyers améliorés multi marmites, CES/DRS, transformation, agroforesterie, régénération naturelle assistée, apiculture, gestion eau ; - Groupe d Animation Action au Sahel (GAAS MALI) : agroforesterie, CES/DRS, apiculture, plantation/pépinière, transformation ; - Organisation pour le Développement Intégré au Sahel (ODI Sahel) : développement local, renforcement des capacités, gestion rationnelle des ressources naturelles ; - Association pour la Promotion des Initiatives Communautaires (APIDC) : sécurité alimentaire, appui institutionnel, développement local ; - Projet d'appui à la Productivité Agricole du Mali (PAPAM) : promotion et diversification de la production agricole (agriculture, élevage et pêche) ; - Programme de Compétitivité et de Diversification Agricole (PCDA) : promotion et diversification des produits et des filières agricoles ; - Global Water Initiative-Mali : hydraulique villageoise, développement local ; - Solidarité pour l Autopromotion a la Base (SABA) : CES/DRS (conservation des eaux et du sol/défense- restauration du sol), protection. 53

54 Carte 6 : Présentation de l EEP de la Vallée du Sourou 54

55 Programme d actions et enjeux Proposition d aménagement Les actions d aménagement de l EEP de la vallée du Sourou dans sa partie Malienne vise un objectif majeur : L aménagement et l organisation de l espace pour la préservation de l environnement. La préservation de la biodiversité, la réalisation d activités productives et l organisation de la mobilité des personnes et des produits sont les actions majeures d aménagement retenues pour cet espace. Il s agira de développer des stratégies de gestion rationnelle de l environnement pour permettre à la population de tirer profit du cadre naturel tout en veillant à la conservation de l écosystème. Filières à promouvoir Les principales filières à promouvoir en rapport aux potentialités de cet espace sont les céréales sèches, le maraîchage, le poisson, la riziculture et l écotourisme. La promotion de la filière céréales sèches concerne le développement des cultures du mil et du sorgho. Cette option s inscrit dans la lutte contre l insécurité alimentaire du fait des aléas climatiques qui conditionnent les productions alimentaires. Elle bénéficie d opportunités relatives à la disponibilité de sols sableux, l existence de foires et marchés d envergure locale et régionale et la présence des zones de consommation. Cependant, cette filière est confrontée à la baisse de fertilité des sols, la faiblesse et l irrégularité de la pluviométrie, ainsi que la baisse des rendements. La promotion de la filière maraichère sera axée sur le développement de l échalote et de la tomate. Elle bénéficie d opportunités relatives à l existence de marchés potentiels et polarisants, de coopératives de producteurs, ainsi que la disponibilité de terres et de potentialités naturelles (eaux de surface et sols fertiles).toutefois, le manque de moyens financiers et de production, ainsi que l insuffisance de moyens de conservation, de transformation des produits agricoles et d unité de transformation constituent des entraves au développement de la filière. A ces contraintes s ajoute l enclavement des zones de production et les difficultés d écoulement des productions. La promotion de la filière poisson sera axée sur une amélioration des conditions de pêche. La promotion de cette filière devrait favoriser la mise en place de stratégies de gestion de la filière depuis la production, jusqu à la commercialisation, à travers la promotion de pistes de production et la rationalisation de l exploitation des ressources halieutiques. La filière rizicole peut constituer un moyen de diversification des sources d alimentation des populations locales face aux aléas climatiques qui influent de manière négative sur les productions de céréales sèches. Sa promotion nécessite la mise en place d aménagements hydro-agricoles et le renforcement des capacités matérielles et financières des producteurs. 55

56 La promotion de la filière touristique concerne essentiellement le volet éco-tourisme. La gestion des ressources naturelles et la protection de l environnement constituent les bases de l écotourisme. Parmi les nombreuses potentialités qui justifient un positionnement marqué dans l écotourisme, on peut en citer entre autres le potentiel de sites touristiques et de manifestations culturelles et l existence d un écosystème attrayant. Cependant, l insuffisance de structures d accueil, l enclavement et le mauvais état des pistes, ainsi que la méconnaissance des sites et inexistence de circuits touristiques sont autant de contraintes qu il convient de lever pour le développement de cette filière. Enjeux socio-économiques et environnementaux Les résultats attendus par les cibles sont établis sur la base d une concertation entre les bénéficiaires, les collectivités territoriales et les agents des services techniques déconcentrés. Ces résultats donneront de la matière à l élaboration d un système de suivi/évaluation pour mesurer l impact des différentes activités de mise en valeur de l EEP de la vallée du Sourou dans sa partie Malienne. Au bout d un temps d exécution déterminé, l analyse cartographique de l ensemble des paramètres des résultats attendus permettra de diagnostiquer les inégalités de développement et de comportement des sites vis à vis des interventions des producteurs et aider ainsi à prendre des décisions. Les enjeux environnementaux dépendent de l état des lieux et de l occupation des sols. Avec une petite vallée humide dans sa partie Sud (protégée), plus sèche et dégradée au Nord de la forêt de Baye, l EEP de la vallée du Sourou est peu habitée. Il convient de signaler qu une partie de l EEP est classée, ce qui pose la problématique de la comptabilité avec les activités agricoles et pastorales qui sont envisagées. Cependant, pour la durabilité des actions envisagées, il est nécessaire de prévoir des stratégies de lutte contre les possibilités de plantes envahissantes à moyen terme. 56

57 Tableau 15 : Potentialités, problèmes, enjeux environnementaux et solutions de l EEP de la Vallée du Sourou Partie Malienne Potentialités Contraintes/problèmes Localisation Enjeux Solutions - Relief plat - Climat soudano sahélien - Existence de terres et de mares aménageables - Présence de pâturage et zone d élevage par excellence - Fertilité des terres - Présence de micro barrages - Disponibilité de grands espaces cultivable - Présence d un potentiel ligneux important - Existence de forets et de produits ce cueillette - Présence de ressources en eau dont le Sourou - Faune aquatique diversifiée - Présence du bourgou - Insuffisance des aménagements hydroagricoles - Dégradation des ressources forestières - Potentialités piscicoles assez limitées - Défaut d organisation de la pratique des activités agricoles et pastorales - Faiblesse et irrégularité de la pluviométrie - Baisse des rendements agricoles - Insuffisance des moyens de conservation, de transformation et d unités de transformation des produits agricoles - Enclavement des zones de production - Difficultés d écoulement des productions TOUT L ESPACE Source : Carte topographique Mali IGN 1970 et enquêtes de terrain réalisées par le GERAD - Amélioration de la production de céréales sèches et des cultures émergentes - Aménagement et organisation de l espace - Promotion de stratégies de gestion rationnelle de l environnement - Conservation des éco-systèmes - Promotion des filières agricoles et maraichères - Promotion de la filière touristique - Organisation et promotion des filières économiques porteuses de la zone - Désenclavement des zones de production - Identification des sites touristiques et organisation de la filière touristique - Promotion d une gestion rationnelle des bourgou et respect de la capacité de charge de l espace - Aménager des espaces pastoraux et déstocker le surplus du cheptel - Eviter la divagation des animaux - Sur creuser les cours d eaux, stabiliser, fixer et protéger leurs berges - Appliquer les textes (s ils existent si non en adopter) respectant la protection de la nature - Réintroduire puis protéger les plantes et animaux utiles disparus ou en voie de disparition - Sensibiliser en permanence les exploitants et usagers des ressources naturelles sur le caractère périssable de ses ressources - Organiser et promouvoir les filières économiques porteuses de la zone - Faciliter la mise en place et la gestion des aménagements hydro-agricoles

58 3-GOUVERNANCE ET PROCESSUS DE CREATION D UN EEP Cette partie porte sur la gouvernance territoriale des EEP à travers les modalités de sa création, la typologie des acteurs et la définition de leurs rôles et responsabilités. La démarche proposée pour une gouvernance territoriale des EEP est synthétisée dans la figure ci-après : Figure 2 : Approche pour le processus de création d un EEP Gouvernance territoriale des EEP Identification des acteurs pertinents Contenus Création EE Contours Modalités Rôles et responsabilités Moyens Regrouper les acteurs porteurs - producteurs constitutifs d'un secteur Assistance structuration - développement du secteur Démarche participative en Schéma d'organisation des EEP pour la région de Mopti Impacts des EEP Appui financier logistique Promouvoir une dynamique régionale (information, diffusion) Articuler l approche sectorielle (renforcer, développer) et l approche territoriale Définir le jeu des acteurs institutionnels au niveau local et régional Préciser la méthodologie de mise en œuvre articulée autour de 4 principales phases continu (niveau régional et acteurs locaux) Capitalisation sur des démarches similaires Prise en compte : Préservation de l'environnement + place des femmes Enjeux environnementaux Prise en compte es principes de genre 3.1 GOUVERNANCE TERRITORIALE DES EEP Les EEP sont des territoires de développement qui nécessitent une mise en synergie et en réseau des différents acteurs pertinents en vue de la réussite du projet de développement territorial. La gouvernance territoriale consiste en une mise en réseau de divers acteurs sociopolitiques autour d un projet de développement d un territoire. Il s agit d une rupture d avec le système traditionnel qui plaçait au cœur de la gouvernance les seuls acteurs politiques. En effet, la décentralisation et les réformes promouvant la participation des citoyens à la gestion des affaires publiques ont élargi le champ de la gouvernance territoriale en y intégrant les représentants des populations et de la société civile locale. En résumé, la gouvernance territoriale consiste à établir un cadre collectif d action solidaire, la coresponsabilité de projet. Ses principes de base sont la participation, la concertation et l équité. 58

59 3-1-1 IDENTIFICATION DES ACTEURS Les textes et lois relatifs à la décentralisation posent parfois des problèmes d interprétation sur les rôles et responsabilités des différents acteurs locaux. En plus, le transfert de nouvelles responsabilités aux élus locaux et à la société civile locale n est pas accompagné de moyens nécessaires à sa mise en œuvre. Cette situation crée un gap entre la demande socioéconomique des populations et les conditions de vie réelles. C est pour prendre en charge la résorption de ce gap que les autorités ont mis en place de nouveaux cadres de promotion du volet économique de la décentralisation. Ces cadres de gestion de la vie locale sont animés par un jeu d acteurs qu il convient d identifier avant de présenter leurs rôles et responsabilités respectifs. Acteurs institutionnels des EEP La mise en valeur des EEP nécessite l application de règlements juridiques pouvant garantir la sécurité des aménagements. Le tableau ci-après présente les acteurs institutionnels des EEP, leurs missions, prérogatives traditionnelles et leurs rôles dans le cadre des EEP. Acteurs institutionnels Gouvernorat Cercle/Préfet Sous-préfet Chef de village ou de fraction Assemblée Régionale Conseil de Cercle Conseil communal Partenaires Techniques et financiers Tableau 16 : Présentation des acteurs institutionnels des EEP Missions et prérogatives Exécution des politiques définies au niveau central Coordination et suivi des actions Contrôle de la légalité Appui- conseil Gestion du patrimoine Planification et programmation des actions Gestion et recensement des besoins Financement des actions Suivi évaluation des actions Appui technique et financier Rôles dans le cadre des EEP Contrôle de la légalité Coordination et suivi des actions Appui- conseil Sensibilisation et information pour une adhésion populaire Respect des engagements Gestion des installations Planification et programmation des actions Gestion et recensement des besoins Recherche de partenaires Mise en cohérence du développement de l espace régional Financement des actions Suivi évaluation des actions Elaboration de convention locale Appui technique et financier Services techniques Appui conseil/encadrement Appui conseil/encadrement Développement des secteurs Organisations Mise en œuvre des actions de Mise en œuvre des actions de développement professionnelles développement économique économique Source : Enquêtes de terrain réalisées par le GERAD- Janvier-Février 2012 Présentation des acteurs de l espace La mise en valeur d un espace économique partagé nécessite une analyse du jeu des acteurs, étant entendu la multiplicité des intervenants sur un territoire commun. Globalement, six types d acteurs sont identifiés dans cet espace. Il s agit de : l Administration à travers le Gouverneur, le Préfet et le Sous-préfet, les collectivités territoriales, 59

60 les autorités coutumières, dont les chefs de villages, les services techniques, les Partenaires Techniques et financiers la Population locale regroupée au sein des organisations professionnelles. Administration à travers le Gouverneur, le Préfet et le Sous-préfet. Dans le cadre du processus de décentralisation, elle coordonne l application des politiques de l État, veille sur la légalité des actes, assure la tutelle administrative et approuve les budgets des collectivités. L administration intervient également dans la gestion foncière en sa qualité de représentant de l État qui est le propriétaire des terres et à cet effet, elle donne des autorisations d appropriation et d utilisation et procède au contrôle de la légalité. Concernant la mise en valeur de l EEP, l administration est appelée à veiller sur l harmonisation des textes, au contrôle de la légalité, au respect des textes, ainsi qu à la sécurisation des aménagements. Collectivités Territoriales. La décentralisation leur confère des prérogatives dont l élaboration de plans/programmes d action et leur exécution. Ceci leur permet de procéder à des attributions de terres aux particuliers, notamment pour des travaux d intérêt collectifs. Pour ce qui concerne la gestion de l EEP, les collectivités territoriales, en l occurrence les communes, cercles et régions pourront accompagner la tutelle dans la sécurisation des futurs aménagements et faciliter la mise en œuvre de programmes, ainsi que leur harmonisation. Autorités coutumières, dont les chefs de villages. Relais de l État auprès des populations, les chefs de villages doivent veiller à la cohésion sociale, économique et culturelle. Egalement, ils réalisent les affectations et distributions de terres, en leur qualité d autorité coutumière. Par ailleurs, ils sont consultés dans les affectations et distributions de terres pour les usages d intérêts communautaires et pourront promouvoir l adhésion de la population aux actions de mise en valeur des aménagements. Partenaires Techniques et financiers. Ils apportent un appui technique et financier aux acteurs locaux dans le cadre de la mise en œuvre des actions de développement local. Au niveau de l EEP, les partenaires techniques et financiers interviennent en fonction de leurs domaines d interventions et viennent généralement en appui aux producteurs locaux. Services techniques déconcentrés. Ils s occupent de l encadrement des aménagements dans leurs domaines respectifs et jouent également un rôle d appui conseil aux collectivités territoriales dans le cadre des conventions de mise à disposition. Population locale regroupée au sein des organisations professionnelles. Elle est le plus souvent assez passive et se place en réceptrice des actions de développement initiées dans le territoire. Le plus souvent, elle met en place des structures d intermédiation sociale pour la gestion de leurs aménagements et infrastructures collectifs. En tant qu électeurs et contrepouvoirs, la population locale doit jouer un rôle décisif dans le développement durable de leur collectivité locale. 60

61 3-1-2 RAPPORT DE FORCE ET JEU DE POUVOIR DES ACTEURS L analyse du jeu des acteurs, leur positionnement et rôle par rapport au projet de construction des EEP, l examen de leur rapport de forces constituent des fondamentaux pour mettre en évidence leurs enjeux stratégiques. L étude vise à apprécier les rapports de force entre acteurs et à étudier leurs convergences et divergences dans le cadre de la mise en œuvre des espaces économiques partagés. Le tableau qui suit présente la matrice des acteurs. Il s agit du cadre relationnel et du jeu d influence/dépendance, d enjeu et de pouvoir, sur la base de trois critères : pouvoir institutionnel, gestion foncière et gestion de projets d inter-collectivités. La construction de la matrice d analyse du jeu d acteurs concernant la mise en valeur des EEP s est déroulée en deux étapes : Dans un premier temps l ensemble des acteurs autour de la construction des EEP ont été identifiés. Cette étape a également été mise à profit pour répertorier leurs missions et prérogatives dans le cadre de la décentralisation, mais aussi les rôles qu ils peuvent jouer dans la mise en valeur des EEP. Dans un deuxième temps, chaque acteur est analysé par rapport aux autres sur la base de trois critères principaux : Niveau d influence/dépendance dans les prises de décisions administratives. Niveau d influence/dépendance en matière d attribution foncière. Niveau d influence/dépendance dans la conduite des activités dans les EEP. Par la suite, un système de notation binaire à permis de mesurer ce jeu d influence/dépendance. Il est attribué 1 point à chaque critère pour mesurer le niveau d influence potentiel d un acteur sur les autres acteurs et 0 pour la dépendance. Critères Influence Dépendance Prises de décisions administratives 1 0 Attribution foncière 1 0 Conduite des activités dans les EEP

62 Actions sur de Gouvernorat Cercle/ Préfet Tableau 17 : Matrice de stratégie des acteurs et analyse de leurs influences les uns par rapport aux autres Souspréfet Chef de village/de fraction Assemblée Régionale Conseil de Cercle Conseil communal PTF Product eurs Productr ices Jeunes producteur s Services techniques Total influence Gouvernorat Cercle/Préfet Sous-préfet Chef de village ou de fraction Assemblée Régionale Conseil de Cercle - Dépendance hiérarchique - Collaboration pour - Garant de la la réussite et la légalité des - Garant de la durabilité des - Lien - Lien actions légalité des - Affectation des investissements - Garant de la légalité des actions hiérarchique hiéra entreprises actions terres (5-10ha) - Définitions des entreprises - Affectation rchiq - Sécurisation entreprises - Suivi d exécution grandes - Gestion des conflits d'utilisation et de des terres à ue des - Approbation EEP orientations en gestion aménager aménagemen délibération règle de gestion et ts d'administration des investissements Lien hiérarc hique - Lien hiérarchique - Autorisation de mise à disposition - Lien - Lien - Collaboration pour - Garant de la légalité des actions hiérarchique - Suivi de - Suivi de - Affectation des hiéra une réussite et la entreprises - Affectation gestion des gestion des terres (2,5-5ha) rchiq durabilité des - Gestion des conflits d'utilisation et de des terres à EEP EEP ue - Suivi d exécution investissements gestion aménager Lien - Garant de la légalité des actions - Dépen - Collaboration pour hiérarchique - Suivi de - Suivi de entreprises dance une réussite et la - Affectation gestion des gestion des - Gestion des conflits d'utilisation et de hiérarc durabilité des des terres à EEP EEP gestion hique investissements aménager - Appui-conseil Dépendance hiérarchique - Dépendance hiérarchique - Affectation des terres (0-2,5ha) - Appui-conseil - Gestion des conflits - Dépe - Discussion avec - Dépen ndan - Appui à la délimitation des sites et à les propriétaires - Appui pour la dance ce - Appui pour la mobilisation l identification des propriétaires pour une cession mobilisation hiérarc hiéra sociale traditionnels au profit de la sociale hique rchiq - Gestion des conflits fonciers communauté ue Délibération - Bénéficie d un sur l appui à - Délibération sur - Recherche de partenaires techniques appui pour la - Bénéficie d un la mise en l appui à la mise et financiers pour la mise en valeur mobilisation appui financier valeur des en valeur des EEP des EEP sociale EEP Bénéficie d un suivi de gestion et d exécution des EEP - Bénéficie d un suivi de gestion et d exécution des EEP - Bénéficie d un appui pour la mobilisation - Bénéficie d un appui pour la mise - Délibération sur l appui à la mise en valeur des EEP - Bénéficie d un appui financier - Appui pour la mise en valeur des aménagements 20 - Lien hiérarchique 16 - Lien hiérarchique 19 - Bénéficie d un appuiconseil 10 - Bénéficie d un appui technique 5 - Bénéficie d un appui technique 5

63 Conseil communal Partenaires Techniques et financiers Producteurs Productrices Jeunes producteurs Services techniques sociale en valeur des EEP - Recherche de partenaires techniques et financiers pour la mise en valeur des EEP Bénéficie d un appui pour la mobilisation sociale - Bénéficie d un appui pour la mise en valeur des EEP - Bénéficie d un appui financier - Organisation des activités de productions et de préservation de l environnement - Sécurisation des aménagements Bénéficie d un suivi de gestion et d exécution des EEP - Appui à la - Appui institutionnel mise en valeur - Appui pour la mise en valeur des - Appui technique des aménagements - Appui financier aménagements Bénéficie d un appui pour une légalité des interventions - Délimitation et attribution du site à aménager - Bénéficie d un appui à la mise en exploitation - Bénéficie d un appui à la mise en exploitation - Bénéficie de l appui institutionnel et organisationnel - Bénéficie d un appui financier - Appui en facteurs de production Bénéficie d un suivi d exécution - Bénéfici e d un - Bénéficie - Délimitation - Bénéficie - Bénéficie - Bénéficie de appui d un appui et attribution d un appui à d un appui à l appui - Bénéficie d un en d exécution du site à la mise en la mise en institutionnel et appui financier facteurs de certaines aménager exploitation exploitation organisationnel de taches producti on Bénéficie d un suivi d exécution - Appui - Appui - Délimitation - Bénéficie - Bénéficie - Bénéficie de en d exécuti et attribution d un appui à d un appui à l appui - Bénéficie d un facteurs on de du site à la mise en la mise en institutionnel et appui financier de certaines aménager exploitation exploitation organisationnel producti taches on Bénéficie d un suivi d exécution - Dépendance administrative - Appui-conseil - Organisation et affectation des différents usages des parcelles aménagées - Appui technique de gestion - Appui conseil - Appui technique - Appui à l affectation des différents usages des parcelles aménagées - Appui technique d exécution - Gestion des aménagements Total dépendance Source : Enquêtes de terrain réalisées par le GERAD- Janvier-Février Bénéficie d un appui technique 6 - Bénéficie d un appui conseil 13 - Bénéficie d un appui technique 2 - Bénéficie d un appui technique 0 - Bénéficie d un appui technique 1 18

64 Le niveau d influence a été calculé sur la base du nombre total de point obtenu par chaque acteur. L analyse du tableau a permis de dégager les profils suivants : - Acteurs dominants : total influence compris entre points - Acteurs autonomes : total influence compris entre points - Acteurs relais : total influence compris entre 5-10 points - Acteurs dominés : total influence inférieur ou égal à 5 points. Ceci a permis de dégager le plan d influence/dépendance des acteurs pour la mise en valeur des EEP selon le modèle ci-dessous : Influence Acteurs dominants Administration Services déconcentrés Acteurs relais Collectivités territoriales Autorité coutumière Figure 3 : Plan Influence - Dépendance des acteurs Acteurs autonomes Partenaires techniques et financiers Acteurs dépendants Usagers (Producteurs, productrices et jeunes producteurs) Dépendance Les décideurs sont constitués par les acteurs dominants et les acteurs autonomes qui sont respectivement l administration, les services déconcentrés et les partenaires d appui au développement. Ils constituent les acteurs les plus influents pour la mise en valeur des EEP : Acteurs dominants : concernent les acteurs du contrôle de légalité. L administration et les services techniques déconcentrés garants de la légalité, ont un rôle indispensable et délicat depuis la décentralisation. Ils doivent trouver les bons équilibres entre faciliter le développement local et être le garde-fou pour limiter les risques de confusion de rôles et responsabilités dans la gestion des projets locaux. Acteurs autonomes : les acteurs en appui concernent globalement les partenaires d appui au développement. Dans le cadre des projets de développement local, les partenaires techniques et financiers orientent leurs interventions par rapport à leurs domaines et zones d intervention. Les acteurs relais concernent les collectivités territoriales et les autorités coutumières. Ces acteurs sont incontournables, par excellence car ils sont délégataires de pouvoirs de décisions conférés soit par la tradition, soit par la législation. D une manière générale, ils exécutent les orientations des usagers sous la supervision des acteurs dominants. Les acteurs dépendants : le rappel des rôles des acteurs a permis de mettre en exergue le manque de pouvoir de décision des usagers dans les projets de développement locaux. Or, en tant qu électeurs et contre-pouvoirs, la population locale doit jouer un rôle décisif dans le développement durable de leur collectivité locale. 64

65 3-1-3 ELEMENTS D ANALYSE DU JEU DES ACTEURS L analyse du jeu des acteurs des EEP permet de faire certains constats : La forte dépendance des usagers qui devaient être les décideurs dans le système de gestion des projets de développement locaux sont en réalité les acteurs dominés. Ceci résulte de la perte d influence sur les instances locales de gestion du fait de la combinaison de plusieurs facteurs dont le plus saillant demeure la non application des principes de bonne gouvernance, notamment le contrôle citoyen et le compte rendu. L autonomie d intervention des partenaires techniques et financiers constitue l une des préoccupations majeures dans la mise en œuvre des projets de développement locaux. En effet, les partenaires techniques et financiers élaborent le plus souvent des stratégies d intervention avec une faible prise en compte des besoins prioritaires des populations bénéficiaires. La plupart des cas, les partenaires techniques et financiers s inscrivent plutôt dans les orientations majeures des documents de planification des collectivités locales sans une vérification préalable sur le niveau de cohérence avec les priorités des bénéficiaires finaux. Le manque de moyens des services déconcentrés de l État constitue la principale entrave à leurs actions de supervision et de contrôle des activités des usagers dans la mise en œuvre des projets de développement locaux. Si leurs actions sont assez marquées lors des réalisations physiques qui coïncident généralement aux périodes d intervention des projets, le volet accompagnement fait globalement défaut du fait d un manque de moyens. Les actions des Collectivités Territoriales sont limitées par la modicité de leurs ressources qui ne leur permettent pas de faire les investissements prioritaires pour la population. Dès lors, elles s orientent vers les partenaires techniques et financiers, ainsi que la coopération décentralisée. Cette situation influe d ailleurs de manière plus ou moins négative sur le respect de leurs planifications et orientations majeures en matière de développement local. 65

66 3.2 METHODOLOGIE DE MISE EN ŒUVRE DE L EEP La matrice d analyse du jeu des acteurs a mis en exergue les rapports de force, ainsi que le poids relatif de chaque acteur dans la mise en valeur des EEP. Ceci justifie, d ailleurs la nécessité de mettre en place une stratégie appropriée prenant en compte toutes les formes de régulation et de médiation pour la gestion de ces rapports de pouvoirs entre acteurs. La méthodologie proposée pour la mise en œuvre des EEP, découle dès lors des enseignements tirés de la matrice d analyse du jeu des acteurs, tout en trouvant un ancrage dans le dispositif légal et réglementaire organisant l inter-collectivité au Mali. Le schéma méthodologique de mise en œuvre de l EEP repose sur quatre phases que sont : PHASE PREPARATOIRE - Information pour la mise en œuvre d un EEP - Prise de décision - Elaboration des statuts et règlements intérieurs - Adoption des statuts et règlements intérieur/quitus - Prise de l Arrêté conjoint PHASE DE MISE EN PLACE DES ORGANES : LE SYNDICAT - Mise en place des organes - Mise en place des moyens matériels et financiers REALISATION DES CONDITIONS DE MISE EN OEUVRE DU PLAN D ACTION - Information /sensibilisation des acteurs professionnels - Structuration - Définition des grandes affectations du territoire - Elaboration et adoption du plan d action - Elaboration et adoption des conventions locales SUIVI EVALUATION PHASE I: PHASE PREPARATOIRE Cette phase comprend cinq étapes notamment : l information et la sensibilisation des acteurs locaux, la prise de décision, l élaboration des statuts et règlement intérieur, l adoption des statuts et règlements intérieurs/ quitus et la prise de l arrêté conjoint. Etape 1 : Information /sensibilisation des acteurs Objectif : Partager le contenu de l EEP et faciliter l appropriation du processus par toutes les parties prenantes 66

67 Acteurs clés : Maire/président du Conseil de Cercle/Président de l Assemblée régionale /organe délibérant et chefs de villages Contenu et processus. Les campagnes d information et de sensibilisation sont essentielles pour assurer une meilleure appropriation du processus de mise en place de l EEP. Il s agit de mettre en place une politique de communication permettant une pleine implication des acteurs depuis la phase préparatoire jusqu à la mise en œuvre. Les discussions devront être libres et transparentes. Les campagnes d information et de sensibilisation devront s adresser à tous les acteurs sans distinction et au niveau de tous les échelons territoriaux. A cet effet, les conseils des collectivités tiendront des sessions d information élargies aux chefs de villages, aux leaders d opinion, aux groupes professionnels et à la société civile. Des assemblées villageoises pourront également se tenir pour assurer une communication de proximité avec les populations. Par ailleurs, les médias seront utilisés et des affiches publicitaires pour assurer la communication de masse à travers les radios locales et les crieurs publics. Outils : Ateliers, réunions, masse média (radio de proximité, radio rurale, crieurs publics, affiches), tournée du conseil communal, plan de communication. Etape 2 : Prise de décision Objectif : Disposer de l engagement formel des organes délibérants des collectivités territoriales concernées. Acteurs clés : Conseils Communaux/Conseils de Cercles/Assemblée Régionale. Contenu et processus. La décision d élaboration de l EEP est consensuelle et doit exprimer la volonté de mise en place des conditions de mutualisation des énergies au service d un développement intégré et partagé. Les collectivités territoriales parties prenantes doivent formaliser leur adhésion à l EEP par délibération de leurs conseils respectifs. Cette réunion sera l occasion de présenter l EEP et de recueillir la position des élus. Elles devront exprimer librement leur vœu d adhésion à l EEP à travers une délibération portant adoption de l adhésion de chaque collectivité territoriale. Après délibération, le procès verbal sera transmis à la tutelle pour approbation. Outils : réunion des conseils, délibérations portant adhésion, procès verbal de délibération, acte d approbation de la tutelle Etape 3 : Elaboration des statuts et règlements intérieurs Objectif : Disposer de documents définissant les modalités de partenariat et de fonctionnement des organes à mettre en place. 67

68 Acteurs clés : CROCSAD/DNCT/DNAT/DNPD/Conseils Communaux, Conseils de Cercle/Assemblée Régionale. Contenu et processus : Les élus en rapport avec les structures d encadrement devront élaborer les statuts et règlements dans le cadre des lois définies par les textes de la décentralisation, en matière d inter collectivité. Les statuts doivent préciser les éléments qui caractérisent l organe à mettre en place (le Syndicat) notamment le nombre de délégués, les règles de fonctionnement, le siège social, l objet du regroupement, les collectivités membres, entre autres. Ces documents seront soumis à l adoption des différents conseils des collectivités. Outils : Lois et décrets relatifs à l inter collectivité, statuts et règlements intérieurs. Etape 4 : Adoption des statuts et règlements intérieur/quitus Objectif : Harmoniser, partager et adopter les documents relatifs aux organes de pilotage de l EEP et donner mandat au Représentant des collectivités pour la signature des documents de partenariat : le quitus. Acteurs clés : Maire, Conseil Communal, Président du conseil de Cercle, Conseil de Cercle, Président de l Assemblée régionale, Assemblée régionale, Tutelle. Contenu et processus : Les conseils des collectivités doivent étudier, amender et adopter les documents statutaires par délibération pour permettre au mandataire d agir par le biais de son quitus sur la base de ces dits documents. Les élus devront s assurer que l objet du regroupement inter collectivité ne fait pas l objet d un autre engagement de la collectivité, que la mission déléguée au syndicat figure bien dans leurs domaines de compétences et enfin que les modalités de partenariat ne présente aucune entrave à leur libre administration conformément aux lois et textes de la décentralisation. Après adoption, le procès verbal est transmis à la tutelle pour approbation. Outils : Procès verbal de délibération, acte d approbation. Etape 5 : Prise de l Arrêté conjoint Objectif : Formaliser la création de l organe de pilotage de l EEP. Acteurs clés : Maire, Conseil Communal, Président du conseil de Cercle, Conseil de Cercle, Président de l Assemblée Régionale, Assemblée Régionale, Tutelle. Contenu et processus : Après l adoption des textes statutaires par les collectivités territoriales membres et leur approbation par la tutelle, les mandataires de ces collectivités doivent élaborer et signer un arrêté conjoint conformément aux dispositions 68

69 en vigueur. Cet arrêté formalise la création du syndicat et constitue ainsi l acte de naissance. Outils : Arrêté conjoint, Acte d approbation de la tutelle. PHASE 2 : PHASE DE MISE EN PLACE DES ORGANES : LE SYNDICAT Elle comprend principalement deux étapes 1) la mise en place des organes et 2) la mise en place des moyens matériels et financiers. Etape 1 : Mise en place des organes Objectif : Installer l organe délibérant et de pilotage de l EEP pour concrétiser son opérationnalité. Acteurs clés : Délégués (Mandataires des collectivités territoriales), Tutelle. Contenu et processus : Une fois que la décision d élaboration de l EEP est prise, il faut mettre en place un syndicat qui devra assurer la gestion de tout le processus de réalisation de l EEP. Après avoir constaté les délibérations des collectivités concernées, la commission convoque la session d installation des délégués (le nombre est fixé par les statuts) présidée par le doyen d âge (le secrétariat est assuré par le Secrétaire Général d une collectivité membre). C est au cours de cette réunion que le bureau (organe d exécution) est aussi mis en place. Cette réunion sera l occasion d élire le président et les autres membres du bureau, la mise en place des commissions de travail, la délégation de compétence au bureau et la décision ou non de recruter un secrétariat permanent, l équipement et la mobilisation des moyens conformément aux statuts. Outils : Procès Verbal de constitution, acte d approbation. Figure 4 : Schéma institutionnel du Syndicat 69

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