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1 Projet de sentier sous-marin de la Pointe de l Aiguille Théoule-sur-Mer (Alpes-Maritimes) Etude commandée par : Conseil Général des Alpes-Maritimes, Direction de l Ecologie et du Développement Durable, Sous-direction Stratégie Développement Durable et Nature, Service des Parc Naturels Départementaux. Responsable scientifique : Professeur Patrice FRANCOUR, directeur scientifique du Laboratoire Environnement Marin Littoral (EA3156 Gestion de la Biodiversité ) Université de Nice-Sophia Antipolis. Parc Valrose NICE cedex 2. Tel Fax francour@unice.fr. Responsable de l étude : Fabrice JAVEL, Ingénieur d étude, GIS Posidonie - Laboratoire Environnement Marin Littoral (EA3156 Gestion de la Biodiversité ) Université de Nice-Sophia Antipolis. Tel Fax javel@unice.fr. Pour toute utilisation ce rapport doit être cité sous la forme : Javel F., Francour P., Vaugelas J. de, Meinesz A., Hereu B., Projet de sentier sous-marin de la Pointe de l Aiguille, Théoule-sur-Mer (Alpes-Maritimes). Convention Conseil Général des Alpes-Maritimes, Service des Parc Départementaux GIS Posidonie. LEML-UNSA publ., 37 p. Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

2 Sommaire Introduction...3 Le concept de sentier sous-marin... 2 La randonnée aquatique... 3 Contraintes... 3 Les sentiers sous-marins en France... 4 Objectif de l étude... 5 Matériel et Méthodes...5 Cartographie et description des biocénoses... 5 Inventaires spécifiques... 7 Résultats...8 Descriptif général du site... 8 Descriptif des secteurs... 8 Propositions de parcours...22 Délimitation de l aire de randonnée aquatique...24 Modalités de découverte...26 Perspectives...27 Bibliographie...28 Annexes...29 Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

3 Introduction Le concept de sentier sous-marin Un sentier sous-marin peut être envisagé comme un parcours prédéfini de découverte du milieu marin littoral effectué en surface à l aide d un équipement léger de plongée 1. Il s agit en fait d un parcours type permettant au «randonneur aquatique» de découvrir et d observer de façon ludique les paysages, les biocénoses et les différentes espèces peuplant les fonds marins côtiers. Le sentier sous-marin représente ainsi, pendant la période estivale, une offre alternative d activité touristique alliant à la fois plaisir, activité physique, découverte et sensibilisation. La randonnée aquatique La randonnée aquatique peut s effectuer avec un guide-accompagnateur ou en suivant un parcours préalablement défini par des bouées numérotées. Les points d observations remarquables et les informations associées peuvent être indiqués à l aide de panneaux immergées (Port-Cros, Banyuls, Tab.1), par des plaquettes immergeables individuelles, ou bien par un guide-accompagnateur (Musard, 2002). Selon les sentiers sous-marins, les modes de parcours et de découverte peuvent combiner plusieurs de ces solutions (Tab. 1). Découverte et observation peuvent se faire à différents niveaux : (i) observation générale au niveau du paysage subaquatique qui est composé à la fois par les différents biotopes, le relief et la topographie associés aux assemblages d espèces ; (ii) observation semi- rapprochée au niveau des biocénoses ; (iii) observation rapprochée au niveau de l espèce : morphologie, couleur, comportement, etc. Contraintes La création et l organisation d une activité de randonnée aquatique le long d un sentier sousmarin doivent prendre en compte des contraintes de différents types. Il s agit essentiellement de contraintes d ordre réglementaire, sécuritaire et technique. 1 Palmes, masque, tuba et combinaison légère. Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

4 Un périmètre de sécurité autour du sentier doit être défini et matérialisé pour que les engins à moteur ne puissent y circuler : zonage de type «Zone Réservée Uniquement à la Baignade» (ZRUB) et «Zone Interdite aux Engins à Moteur» (ZIEM). Un choix devra être fait quant au mode de découverte, induisant éventuellement la pose de bouées qui nécessiteront l obtention d une Autorisation d Occupation Temporaire (AOT) du Domaine Public Maritime (DPM) (Musard, 2002 ; Mabile, 2002). Enfin il faudra tenir compte de l accessibilité du sentier ainsi que de son exposition par rapport aux vents dominants (hydrodynamisme) pouvant entraîner des difficultés d évolution sur le parcours 2. Les sentiers sous-marins en France Le premier sentier sous-marin français a été mis en place en 1979 sur la commune de Hyèresles-Palmiers (Var) au sein du Parc National de Port-Cros, depuis cette date plusieurs autres sentiers ont été mis en place sur la façade française méditerranéenne (Tab.1). Tableau 1 : Liste et principales caractéristiques des sentiers sous-marins en activité en France métropolitaine (modifié d après Musard, 2003). Fréquentation = estimations données pour l année L = visite libre. G = visite guidée. P. = panneaux immergés. Prof. = profondeur en mètres. Parcours = longueur totale du parcours aller-retour. Guide = possibilité d encadrement par un guide. ZRUB = Zone Réservée Uniquement à la Baignade. ZIEM = Zone Interdite aux Engins à Moteur. Localisation (66) Banyuls-sur-Mer Anse de Peyrefite (34) Agde Cap d Agde (13) Carry-le-Rouet Cap Rousset (13) La Ciotat Anse du Mugel (83) Le Pradet Baie de la Garonne (83) Hyères Île de Port-Cros (83) Le Rayol-Canadel Domaine du Rayol Date de création Fréquentation Balisage sentier Prof. Parcours Guide Type de Zone (L) oui (P) m non ZRUB 1995 x 1000 (L) 500 (G) oui m max oui en cours de détermination (G) non m oui ZRUB (G) non m oui Mouillage interdit (G) non m oui ZIEM (G) 2200 (L) oui (P) m oui ZRUB (G) oui m oui ZIEM renforcée 2 Exemple du sentier sous-marin des îles de Lérins dont l activité a due être abandonnée du fait d une faible accessibilité et d une trop forte exposition au mistral (Aquascience-UNSA, 2000). Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

5 Objectif de l étude Dans le cadre des activités de découverte, d information et de sensibilisation à l environnement mises en place dans les Parcs Naturels Départementaux, le Conseil général des Alpes-Maritimes souhaite créer une activité de randonnée aquatique sur le littoral de Théoule-sur-Mer, en collaboration avec la commune. Ce sentier sous-marin permettrait d assurer, au niveau du Parc Naturel Départemental de la Pointe de l Aiguille, une continuité de découverte du milieu littoral terrestre au milieu littoral marin. L objectif de cette étude est donc, dans un premier temps, de réaliser une cartographie descriptive des biocénoses marines puis d effectuer un inventaire des espèces remarquables, pour proposer un ou plusieurs parcours de découverte en tenant compte des contraintes techniques, administratives et réglementaires inhérentes à toute activité exercée sur le Domaine Public Maritime. Matériel et Méthodes La zone d étude se situe sur la commune de Théoule-sur-Mer (Alpes-Maritimes) au niveau de la Pointe de l Aiguille marquant le début du Massif de l Estérel. Ses limites, définies par le Service des Parcs Naturels Départementaux du Conseil général des Alpes-Maritimes, sont la Plage de la Petite Fontaine au Nord-Ouest et la Plage de Gardanne au Sud-Est. Au large la limite de zone est distante de 40 et 70 m du bord ; seule la partie allant de la Plage de la Petite Fontaine à la Pointe de l Aiguille se trouve dans la ZRUB (Fig. 1). La surface totale de la zone d étude est estimée à environ m². Les plongées de cartographie des biocénoses marines et d inventaires spécifiques ont été effectuées entre le 11 février et le 3 mars Les méthodes d investigations employées sont détaillées dans les paragraphes suivants. Cartographie et description des biocénoses La cartographie des biocénoses marines a été effectuée en plusieurs étapes. Classiquement, dans un premier temps, nous avons sélectionné plusieurs photographies aériennes répondant aux critères préalablement définis pour l étude des peuplements benthiques marins : entre autre, absence de réflexion spéculaire (reflets en surface), absence de zone où l image est surexposée (due à la houle et au ressac) (Lefevre et al., 1984). Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

6 Nous avons retenu les photographies en couleur de l Institut Géographique National (IGN) des campagnes de juin 1999 et mai 2003 (mission FD 06 et FD 13-83) couvrant chacune une surface de 32,5 km² avec une échelle 1/ Seul un extrait des clichés a été développé sur papier par les services de l IGN, puis scanné en haute définition (600 dpi) par nos soins. Ces images ainsi numérisées ont été traitées à l aide d un logiciel de traitement d image (Adobe, Photoshop 7) afin de faire ressortir les contrastes et les limites des différents types de fonds, puis ont été géoréférencées à l aide d un logiciel de Système d Informations Géographiques (SIG) (Esri, ArcView 9). Cette deuxième étape consiste, par une série de points de correspondance 3, à appliquer à une image une projection géographique, en l occurrence celle du système Géodésique de la Nouvelle Triangulation de France (NTF) basée sur l Ellipsoïde de Clark (IGN, 1880). Le système de projection utilisé est le Lambert zone II étendue (représentation plane). Figure 1 : localisation de la zone d'étude pour la création d un sentier sous-marin à pointe de l Aiguille (Théoule-sur-Mer (06). 3 Sur la base de la BD Otho, IGN-Paris Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

7 Les photographies aériennes ainsi traitées et intégrées dans le SIG, sont superposables à des fonds de carte de l IGN et du Service Hydrographique de la Marine (SHOM) et constituent la base des opérations de cartographie de terrain. Les opérations de cartographies, étant donnée la faible profondeur de la zone d étude et les bonnes conditions de visibilité, n ont pas nécessité l utilisation d équipement de plongée sousmarine, et ont donc été effectuées depuis la surface. Les contours des différentes biocénoses et substrats, herbier de Posidonies (Posidonia ocenica), roche, sable ont été décrits de façon détaillée et parcourus avec un enregistreur de données GPS (Global Positionning System), (Thales, Mobile Mapper) permettant la création directe de fichiers SIG. Nous avons utilisé des lignes pour décrire les limites entre deux zones, des polygones pour des objets de quelques mètres carrés et des points pour localiser des observations ponctuelles mais aussi pour les relevés de profondeur (sondes). Ces relevés de terrain ont ensuite subi des corrections différentielles en post-traitement (à l aide du logiciel Thales, Mobile Mapper Office). Ces corrections, permettant d obtenir une précision sub-métrique avec des temps d acquisitions courts (< 30 s), ont été effectuées à l aide des données 4 de la station du Réseau GPS permanent de Nice, située à 31 km de la zone d étude (Coordonnées géographiques : 43 42'11.74" 7 13'38.12"). La Station de Grasse bien qu un peu plus proche, 29 km, n a pas été utilisée du fait de son altitude trop élevée. Par ailleurs le masquage du signal des satellites GPS par le relief assez haut au niveau de la Pointe de l Aiguille nous a contraint à effectuer, ponctuellement, des recalages manuels. Intégrés dans le SIG, les relevés de terrain corrigés ont subi un traitement cartographique : validation des contours et adjonction de détails issus de l observation détaillée des photographies aériennes. La carte finale a été élaborée directement dans le SIG. Son niveau de précision absolue est de l ordre de 2 à 3 m tandis que la précision relative (position des objets les uns par rapport aux autres au sein de la zone d étude) est de l ordre du mètre. Inventaires spécifiques Nous avons inventorié les principales espèces remarquables, patrimoniales et/ou protégées pouvant présenter un intérêt pour un «randonneur aquatique». Les observations ont été effectuées en plongée sous-marine et en surface pour l étage médio-littoral. 4 Fichier d'observations et d'éphémérides GPS au format RINEX téléchargés sur le site serveur FTP du Laboratoire de Recherche en Géodésie de l IGN. Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

8 Résultats Descriptif général du site Dans son ensemble, la zone d étude présente un relief sous-marin assez varié avec des zones à faible déclivité, des éboulis rocheux et des parois verticales (maximum 5 m de hauteur) (Fig. 2). Les profondeurs en limite de zone s échelonnent entre 2,5 m et 11 m, avec une moyenne proche de 8 m. Le littoral, assez découpé, est composé de roches de nature volcanique (50 % du linéaire côtier), de sable (28 %), de galets (15 %) et d enrochements artificiels (7 %). Un gradient Est-Ouest de l hydrodynamisme est bien net avec en limite Sud-Est (plage de Gardanne), la présence de galets nus 5 jusqu à une profondeur de 3 m et en limite Ouest (plage de la Petite Fontaine) des sables à ripple-marks 6 puis des sables vaseux. La partie la plus à l Ouest de la zone d étude (plage de la Petite Fontaine) semble soumise à une charge en matière organique relativement importante que l on peut associer aux rejets urbains, aux activités portuaires et à la ferme aquacole. Ainsi l herbier de Posidonies (Posidonia ocenica), assez dégradé, présente de très faible densité pour cette tranche bathymétrique (1-6 m) (Fig. 2). Le suivi opéré dans le cadre du Réseau de Surveillance Posidonies (RSP) au niveau de la station située à l extérieur du port de Théoule montre un régression des herbiers depuis plusieurs années (Meinesz et al., 2003). Cette tendance semble s atténuer en allant vers l extérieur du Golfe de la Napoule, délimité au Sud-Ouest par la Pointe de l Aiguille. Ainsi devant la plage de Gardanne, les herbiers de Posidonies, bien que morcelés, présentent une densité et une vitalité assez grande. Descriptif des secteurs La zone d étude est décrite par secteurs «homogènes» au sein desquels nous présenterons les caractéristiques bathymétriques et topographiques, puis les types de biocénoses et les espèces rencontrées les plus caractéristiques (une liste plus complète est reportée en annexes, ann. 1). Enfin nous soulignerons les points forts du point de vue de la création d un sentier sous-marin (paysages types, biocénoses et espèces). 5 Galets fréquemment mis en mouvement par la houle et le ressac, sur lesquels les algues photophiles et les organismes encroûtants tels que les Spongiaires, Bryozoaires et les Hydraires ne peuvent se développer. 6 Sable propre présentant des rides et ondulations dues à l hydrodynamisme. Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

9 Figure 2 : carte générale des biocénoses à la pointe de l'aiguille (Théoule-sur-Mer, 06). Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

10 Secteur 1 Ce secteur est situé en limite Ouest de la zone d étude (Fig. 3). Il s étend du rivage jusqu à environ 9 m de profondeur et sur environ 100 m de large. De la côte vers le large, les fonds sont tout d abord occupés par des sables à ripple-marks, puis très vite ils s envasent. Sur ces fonds sablo-vaseux, associés à quelques zones de cailloutis, un herbier de Posidonies assez épars (50 % de recouvrement environ) se développe (Fig. 4,5 et 6). La limite inférieure de l herbier est très peu profonde ; les derniers faisceaux observables se situent vers -5,5 m. En dessous de cette limite commence la zone des sables détritiques côtiers et la zone n a pas été explorée au-delà de 10 m de profondeur. L envasement du secteur favorise les peuplements d Echinodermes, représentés par trois espèces d Oursins (Arbacia lixula, Paracentrotus lividus, Sphaerechinus granularis) et de nombreuses Holothuries (Holothuria tubulosa, Holothuria polii) localisées essentiellement dans l herbier de Posidonies (Fig. 5). De plus, plusieurs individus de Cérianthes (Cnidaires), (Cerianthus membranaceus), espèce caractéristique des fonds sablo-vaseux, ont été observés en limite supérieure de l herbier de Posidonies (Fig. 6). Un seul individu de Grande Nacre (Pinna nobilis, espèce protégée) a été observé vers -6 m en bordure de l herbier. Le peuplement algal se caractérise par des espèces photophiles d eau peu profonde et calme avec une sédimentation forte (Halopteris scoparia, Codium bursa, Corallina elongata, Haliptilum virgatum). Ces algues ont été rencontrées essentiellement sur les enrochements artificiels. Cette zone assez dégradée ne présente pas d intérêt majeur si ce n est la présence de Cérianthes, espèce rarement observable depuis la surface, ainsi que des touffes d herbier de Posidonies. Ces dernières, présentes à la base du tumulus de blocs rocheux (secteur 2), constituent un point de vue assez esthétique avec une zone de transition rapide roche, herbier, sable (Fig. 7). Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

11 Figure 3 : carte des biocénoses de la Pointe de l'aiguille (Théoule-sur-Mer, 06) (secteur 1). Figure 4 : limite supérieure de l'herbier de Posidonies devant la plage de la Petite Fontaine. Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

12 Figure 5 : Hothurie (Holothuria tubulosa) et Oursin (Paracentrotu lividus) dans l'herbier épars de Posidonies. Figure 6 : Cérianthe (Cerianthus membranaceus) dans l'herbier épars de Posidonies. Figure 7 : zone de transition plateau rocheux, herbier de Posidonies, sable. Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

13 Secteur 2 Il s agit d un vaste tumulus de blocs rocheux décimétriques et métriques formant un plateau dont la profondeur moyenne est de l ordre de 2 m (Fig. 8). Ce plateau de 180 m de large environ présente une cassure brutale avec un passage rapide de -2 m à plus de 8 m de profondeur sous forme d un éboulis chaotique. Il semblerait qu il soit d origine anthropique mais nous n avons pu retrouver de trace historique dans les archives. On observe dans la zone peu profonde (-1 à -3 m) le peuplement algal décrit dans le secteur 1 (Fig. 9), mais, au niveau de la rupture de pente (éboulis), la baisse de luminosité induit le développement d algues plus sciaphiles, notamment Codium coralloides, Sphaerococcus coronopifolius, Jania rubens, Peyssonnelia spp (Fig. 10 et 11). Les peuplements d Echinodermes sont assez variés avec les trois espèces d Oursins citées précédemment et des Astéries (Etoiles de mer) telles que Marthasterias glacialis (Fig. 11), Coscinasterias tenuispina et Echinaster sepositus. Le Cnidaire le plus visible est l Anémone Anemonia sulcata, très fréquente sur l ensemble du plateau rocheux. L herbier de Posidonies se retrouve de 2 à 4 m de profondeur en bordure du plateau, sous forme morcelée à très morcelée avec des touffes allant de quelques dizaines de faisceaux à quelques mètres carrés. Dans la partie centrale du secteur, en bord de côte, on peut observer une petite paroi rocheuse colonisée en surface par quelques individus de l Anémone Actinia equina et plus bas par Parazoanthus axinealle (Fig.8). La limite Est du secteur est matérialisée par un «sec» rocheux dont la base se situe à 5,5 m de profondeur et le sommet vers 1 m (Fig. 13). Il présente une nette stratification des peuplements avec, au sommet, un faciès de surpâturage par l Oursin Arbacia lixula caractérisé par la présence d organismes encroûtants (Algue calcaire Lithophyllum incrustans, Bryozoaires et Hydraires) (Fig. 12). Plus bas, les faces les moins exposées à la lumière (Nord et Est) sont colonisées par les Spongiaires Crambre crambe et Ircinia sp., ainsi que par le Cnidaire Parazoanthus axinellae (Fig. 14). L autre face, plus exposée, est couverte par l Algue calcaire Corallina elongata. Ce secteur présente un grand intérêt pour la mise en place d un sentier sous-marin. En effet, la diversité, tant au niveau des espèces qu au niveau des paysages subaquatiques, est importante. Les points d observations les plus intéressants se situent au niveau des éboulis et du sec rocheux ; offrant une bonne perception de l'effet de la profondeur sur la répartition des espèces animales. De même, le sec permet d'illustrer clairement la notion d'espèce sciaphile (qui préfère l'ombre) et d espèce photophile (qui préfère la lumière). Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

14 Figure 8 : carte des biocénoses de la pointe de l'aiguille (Théoule-sur-Mer, 06) (secteur 2). Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

15 Figure 9 : plateau rocheux : blocs décamétriques recouverts par les algues photophiles Figure 10 : éboulis chaotique de roche décamétriques et métriques. Figure 11 : Astérie (Marthasterias glacialis) sur l éboulis chaotique. Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

16 Figure 12 : sommet du sec rocheux avec faciès de surpâturage par l'oursin Arbacia lixula. Figure 13 : bordure du plateau rocheux finissant sur le sec. Figure 14 : face Sud-Est du sec rocheux - colonies de Parazoanthus axinellae et Crambe crambe. Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

17 Secteurs 3 & 5 Le secteur 3 est situé entre le secteur 2 (plateau rocheux) et le secteur 4 (tombant de la pointe de l Aiguille) (Fig. 15). La profondeur maximale de la zone explorée était de 11 m. Il s agit essentiellement d un herbier de Posidonies très morcelé entre 3,5 et 6 m de profondeur, suivi par un herbier plus continu se développant sur des fonds de sable et de cailloutis. La limite inférieure, située à l extérieur de la zone d étude, n a pas été observée. Le secteur 5 s étend devant la plage de Gardanne. De la côte vers le large (axe Est-Ouest), les fonds sont tout d abord occupés par des galets roulés, puis par des galets couverts par diverses algues photophiles gazonnantes, enfin par une zone hétérogène composée de cailloutis associé à quelques blocs décimétriques. L herbier de Posidonies colonise les fonds de façon éparse à partir de 4 m (Fig. 16) puis de façon plus continue au-delà de la limite de la zone d étude (vers 6 m de profondeur). La vitalité de cet herbier est importante. Le recouvrement global est de l'ordre de 90% ; la densité est voisine de 500 à 600 faisceaux/m², ce qui est normal pour la profondeur (Pergent- Martini, 1994). Les feuilles ont une longueur moyenne et sont très peu épiphytées, ce qui atteste d'un hydrodynamisme fort dans ce secteur comme cela a déjà été souligné. L'herbier se développe sur une matte compacte et les rhizomes de Posidonies sont modérément déchaussés (moins de 5 cm). Ces deux facteurs conjugués rendent l'herbier peu sensible à une pression d'ancrage (Francour et al., 1999). Dans cet herbier, quelques individus de grande Nacre (Pinna nobilis) de taille moyenne ont été observés. Il faut signaler également la présence, en épiphyte de la Posidonie, de quelques jeunes individus d'une Anémone Alicia mirabilis. Les autres espèces animales observées sont des espèces communes des herbiers de Posidonies en zone littorale : Oursins (Paracentrotus lividus), Holothuries (Holothuria polii, H. tubulosa), Spirographes (Spirographis spallanzani), Labres (Symphodus doderleini, S. melanocercus, S. ocellatus, S. roissali, S. tinca), Castagnoles (Chromis chromis), Sars (Diplodus annularis, D. vulgaris) et Gobies (Gobius buchichii). Bien que la topographie de ces secteurs ne présente pas un grand intérêt visuel (notion de paysage sous-marin), il pourrait être intéressant qu'une partie de cet herbier soit traversée par le sentier sous-marin : la qualité et la vitalité de l'herbier de Posidonies, notamment en face de la plage de Gardanne, sont intéressantes et permettraient de présenter cette biocénose remarquable de la zone littorale en Méditerranée. Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

18 Figure 15 : cartographie des biocénoses de la pointe de l'aiguille (Théoule-sur-Mer, 06) (secteurs 3 à 6). Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

19 Figure 16 : herbier de Posidonies morcelés, touffe éparse sur cailloutis et blocs décamétriques. Figure 17 : Codiums (Codium bursa et C. coralloides). Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

20 Secteurs 4 & 6 Ces deux secteurs correspondent aux prolongements sous-marins du relief abrupt de la pointe de l Aiguille (Fig. 15). D une hauteur variant entre 2 et 5 m ces tombants rocheux et leur périphérie proche abritent des peuplements caractéristiques des zones rocheuses peu exposées à la lumière (Fig. 18 et 19). Il s agit de peuplements de type pré-coralligène : Algues Halimeda tuna, Peyssonnelia spp., Corallina elongata, Spongiaires Crambe crambe, Spirastrella cunctatrix. D'autres espèces d'invertébrés, moins abondantes que les précédentes, ont également été observées : l Astérie Echinaster sepositus, l'annélide Protula sp. (zone sciaphile), le Spongiaire Petrosia dura, l'ascidie Halocynthia papillosa. La faune de Poissons n'est remarquable que pour la présence de petites espèces inféodées au substrat rocheux comme par exemple le Gobie Gobius cruentatus (très abondant) et la Blennie Parablennius zvonimiri (milieux sciaphiles). En surface, au niveau de l étage médiolittoral 7, se développent des ceintures de l Algue rouge Rissoella verruculosa et du Mollusque filtreur Mytilus edulis (Moule). L Algue calcaire Lithophyllum lichenoides est présente sous forme de thalles coalescents (boules) mais aussi ponctuellement de petits encorbellements (dans les failles). L algue protégée Cystoseira amentacea var. stricta est très peu abondante, seuls 4 thalles isolés ont été observés dans le secteur 4. Par ailleurs, du côté Ouest du secteur 4, nous avons observé en abondance l Anémone Anemonia sulcata colonisant de façon très dense plusieurs mètres carrés de roche entre 1 et 2 m de profondeur (composant un «mur aux Anémones») (Fig. 20). Les tombants rocheux présentent un double intérêt, paysager et écologique. La perception que peut en avoir un randonneur palmé sera complètement différente de celle des zones précédentes (éboulis peu profonds et zones photophiles superficielles). De plus, il est très probable que durant la belle saison, la faune de poissons fréquentant ces milieux soit plus riche que durant les missions de terrain (février-mars). Plusieurs points forts peuvent être retenus pour ces deux secteurs : il s agit des tombants rocheux et du «mur aux Anémones». 7 Zone de balancement des marées. Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

21 Figure 18 : tombant rocheux, au premier plan à gauche Spongiaire. Figure 19 : tombant rocheux, au premier plan touffes de Posidonies. Figure 20 : "mur aux Anémones" (Anemonia sulcata). Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

22 Secteur 7 Bien que ce secteur ne fasse pas partie de la zone d étude, il nous est apparu intéressant d apporter quelques éléments descriptifs sur le lieu-dit de la Grotte de Gardanne (Fig. 5). Il s agit en fait d une arche prolongée par un grand couloir d axe Est-Ouest. Cette grande arche possède un intérêt paysager indéniable : elle peut être traversée en surface ou sous l'eau (maximum 5 m de profondeur). Le fond est occupé majoritairement par de gros éboulis, plus ou moins nus, ce qui atteste d'un hydrodynamisme marqué dans cette zone. D'un point de vue biologique, les parties les plus intéressantes sont les parois verticales bordant cette arche. Elles sont recouvertes par de nombreux organismes encroûtants (Spongiaires, Madréporaires, Bryozoaires), plus ou moins d'affinité sciaphile et, au niveau de la surface, par un très bel encorbellement de l Algue calcaire Lithophyllum lichenoides. Propositions de parcours La cartographie et l inventaire réalisé sur la zone d étude nous ont permis de mettre en évidence toute une série de points d intérêt. Il s agit donc maintenant de proposer un parcours de sentier sous-marin répondant à un ensemble de critères et contraintes d ordre réglementaire, sécuritaire et technique. En effet, outre la diversité de paysages subaquatiques, de biocénoses et d espèces, les caractéristiques d un sentier sous-marin idéal pourraient être définies comme telles : - à proximité de la côte (50-70 m maximum du rivage), - longueur modérée (500 m maximum), - départ du sentier facile d accès (plage, parking, etc.), - protégé des vents dominants, - zone peu profonde (< 6 m) avec une bonne visibilité, - zone réglementée interdite à toute embarcation. Les secteurs les plus propices à une activité de randonnée aquatique sont ceux situés dans la partie Nord et Est de la zone d étude, entre la plage de la Petite Fontaine et la Pointe de l Aiguille (secteurs 1 à 4 ; Fig. 3, 4 et 5). Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

23 En effet, cette zone, réglementée pour la baignade (ZRUB), est interdite à la navigation et dispose en outre d un poste de secours assurant une surveillance durant la période estivale. De plus, accessible depuis la promenade de Pradeyrol, la plage de la Petite Fontaine, plus abritée des vents d Est que la plage de Gardanne, offre une possibilité de mise à l eau en pente douce. Deux parcours de niveau différent sont envisageables. Le premier, plutôt adapté à des personnes n ayant pas une grande expérience de la mer et une condition physique modeste (enfants par exemple), pourrait se limiter à l Est du secteur 1 et à l Ouest du secteur 2 (partie la plus abritée). D une longueur de 250 m (8), ce sentier permettra la découverte de l herbier de Posidonies (Bouée 1, Fig. 4, 5, 6, 7 et 21) en bordure du plateau rocheux et de la zone de sable, puis de l éboulis et du plateau rocheux (Bouée 2, Fig. 9, 10, 11 et 21). L itinéraire s achèvera par la découverte d une petite paroi rocheuse et des gros blocs superficiels situés en bordure de plage (Bouée 3, Fig. 21). Le deuxième parcours, d une longueur de 500 m (8), est plus exposé à l hydrodynamisme. Il sera réservé à des personnes ayant une bonne condition physique. Situé sur les secteurs 2 à 4, il permettra la découverte de paysages subaquatiques et de biocénoses diversifiés avec la possibilité d observation de nombreuses espèces. Avec un départ similaire à celui du premier parcours, la découverte commencera par le plateau rocheux, suivi de l éboulis (Bouée 2, Fig. 9, 10, 11 et 21) qui offre un «guide naturel» pour parvenir jusqu au sec (Bouée 4, Fig. 12, 13, 14 et 21). Autour de ce point d observation, dans un périmètre de 20 m, il est possible d observer l herbier de Posidonies (Fig. 16), le paysage et les peuplements des parois rocheuses verticales (Fig. 18 et 19). En suivant la côte, l itinéraire pourra se poursuivre avec le «mur aux Anémones» (Fig. 20). A ce niveau le «randonneur masqué» pourra faire une halte au niveau d une des deux petites plages de galets, celles-ci ne pourront cependant pas constituer une «échappatoire» puisque le retour à la plage de la Petite Fontaine n est pas possible par la terre (pas de voie d accès). Le retour s effectuera en longeant la côte jusqu aux gros blocs superficiels et à la plage de la Petite Fontaine. Les bouées les plus au large (2 et 4, fig. 21) pourront être équipées d un anneau en acier inoxydable pour faciliter le repos des pratiquants (ann. 2). Pour les deux parcours, la distance au rivage ne dépasse pas 50 m et la profondeur n excède pas 6 m. Au-delà, la découverte, limitée uniquement aux paysages, serait trop sujette à des problèmes de visibilité. De plus cela pourrait inciter les randonneurs à effectuer des apnées trop profondes. 8 Estimations basées sur un trajet direct entre les différentes bouées. Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

24 Figure 21 : propositions de parcours pour le projet de sentier sous-marin à la pointe de l Aiguille (Théoule-sur-mer, 06). Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

25 Délimitation de l aire de randonnée aquatique L aire de randonnée aquatique est déjà délimitée par le balisage de la ZRUB qui est le type de zone le mieux adapté à la pratique du sentier sous-marin (Mabile, 2002). Les parcours devront être dotés d autres bouées de surface qui constitueront à la fois des points remarquables par lesquels il faut passer (station d observation) et sur lesquelles le randonneur pourra s appuyer (station de repos) (Musard, 2002). Pour chaque bouée, il est important de considérer son emplacement d un point de vue de l observation du milieu, mais des contraintes d ordre technique sont également à prendre en considération : profondeur, type de substrat et type d amarrage (Tab. 2). Pour les fonds de cailloutis et les zones sableuses le moyen le plus simple à mettre en œuvre est le corps mort 9. Pour les fonds rocheux un anneau d attache devra être ancré dans le substrat. Dans les zones d herbier les bouées seront fixées préférentiellement au moyen d'un système d'ancrage vissé dans le substrat (système de type Harmony). Dans tous les cas la bouée de surface devra être relié au point d attache au fond par un lien (chaîne + bout) muni d un flotteur intermédiaire (ann. 2 et 3). Ce lien devra être suffisamment court pour ne pas traîner sur le fond et assez long pour supporter les variations du niveau de l'eau au cours des saisons. De plus en plus utilisé dans les zones de mouillage et dans les zone de baignade, ce système (ancre à vis relié à une chaîne avec bouée intermédiaire) préserve le fond d'une destruction par des chaînes traînantes ou de l'écrasement par un corps-mort (Aquascience-UNSA, 2000 ; Francour, 1999). Quelque soit le type d amarrage qui sera sélectionné, une demande d Autorisation d Occupation Temporaire du DPM devra être adressée au Service maritime de la Direction Départementale de l Equipement. Tableau 2 : récapitulatif des caractéristiques des différentes bouées matérialisant les parcours proposés. N Bouée Substrat Profondeur Type d amarrage recommandé 1 Sable en limite d herbier 2 m Pieu avec spires hélicoïdales 2 Blocs rocheux métriques 2 m Corps mort 3 Blocs rocheux décimétriques 1-1,5 m Corps mort 4 Cailloutis 6 m Corps mort 9 Il serait intéressant d envisager l utilisation de corps-morts ayant une rugosité suffisante pour permettre une colonisation rapide et ainsi une meilleure intégration dans le milieu. Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

26 Modalités de découverte L activité de découverte sur le sentier sous-marin peut être envisagée sous l angle de l incitation à la découverte. L itinéraire est ainsi matérialisé par une série de bouées numérotées. L information relative au milieu peut être alors délivrée par différents médias tels que des panneaux immergés (sentiers sous-marins de Port-Cros et Banyuls) (Tab. 1), un système de communication sous-marine (Amphicom, sentier sous-marin de Banyuls) ou bien par l intermédiaire de guides plastifiés immergeables (Port-Cros, sentier sous-marin du Pradet), (Riu-Maura, 1998 ; Aquascience-Unsa, 2000). Cette dernière solution est la plus simple à mettre en œuvre. Déjà utilisés, pour la plongée sous-marine (exemple de la Fédération Française d Etude et de Sport Sous-Marin, FFESSM) et pour le sentier de Port-Cros (ann. 4), ces guides plastifiés permettent d identifier in situ les espèces sous-marines rencontrées. En l occurrence, pour le projet sentier sous-marin de Théoule-sur-Mer, de tels guides pourraient présenter (i) les espèces remarquables les plus fréquentes sur le site (ii) une carte simplifiée en 3 dimensions ou en vue oblique présentant l itinéraire du sentier sous-marin associé à un descriptif simple de ce que l on peut observer autour de chaque bouée (exemple du sentier de Port-Cros, ann. 4). Par ailleurs, il serait judicieux d installer à terre des panneaux d information, présentant (i) le sentier sous-marin avec une carte détaillée de l ensemble du site, (ii) un texte synthétique associé à des photos (herbier de Posidonies, parois et sec rocheux etc.) expliquant ce que l on peut observer sur le sentier (exemple du sentier littoral du Cap de Nice, ann. 5). La solution de panneaux immergés sous les bouées peut être également envisagée, dans ce cas les guides immergeables ne viendraient qu en complément (comme à Port-Cros, ann. 6). Le matériau support devra être choisi avec soin afin de limiter la fixation et le développement de divers organismes pouvant gêner la lisibilité des panneaux (Bio-Fouling). Toutefois, comme cela est déjà le cas dans les parcs naturels départementaux des Alpes- Maritimes, il nous parait intéressant d organiser ponctuellement des animations avec un guide ayant un Brevet d Etat de natation ou de plongée et connaissant bien la faune et la flore méditerranéenne. En effet cela permettrait de mieux faire découvrir la biodiversité du site plutôt qu uniquement avec l aide de supports immergés (panneaux et plaquettes). Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

27 Perspectives Il serait souhaitable que la création du sentier sous-marin soit intégrée dans une politique de gestion durable du littoral. Il s agit notamment de limiter les atteintes au sein et à la périphérie de l aire de randonnée aquatique, ceci afin de préserver l intérêt du sentier sous-marin et d initier une meilleure préservation et mise en valeur du milieu. Ces actions pourront se situer au niveau de la limitation, (i) des dégradations dues à une éventuelle surfréquentation du sentier sous-marin, (ii) des prélèvement (chasse sous-marine et pêche professionnelle), (iii) du mouillage forain, (iii) de l expansion de l algue introduite envahissante Caulerpa taxifolia. Elles pourront s appuyer notamment sur la Zone Naturelle d Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF) allant de la pointe de la Paume à la pointe de l Aiguille, et également sur la stratégie de contrôle des algues envahissantes développée par la Région Provence-Alpes-Côte d Azur (zones sanctuaires, ann. 7). Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

28 Bibliographie Aquascience-UNSA, Propositions pour la valorisation du sentier littoral du Cap de Nice (Volet II) : étude de faisabilité d un sentier marin à Nice. Convention Ville de Nice / Aquascience-UNSA. Aquascience-UNSA publ., fr., 29 p. Denis J., Hervé G., Deneux F., Sauzade D., Bonhomme P., Bernard G., Boudouresque C.-F., Leriche A., Charbonnel E., Le Direach L., Guide méthodologique pour la cartographie des biocénoses marines - Volet n 1 : l herbier à Posidonia oceanica. Ifremer, Centre d Océanologie de Marseille, GIS Posidonies, 84 p. Francour P., Ganteaume A., Poulain M Effects of boat anchoring in Posidonia oceanica seagrass beds in the Port-Cros national park (north-western Mediterranean sea). Aquatic Conserv. : mar. Freshw. Ecosyst., 9: Francour P., L impact du mouillage forain sur l herbier de Posidonie. Rapport interne. LEML- UNSA publ., Lefevre J.-R., Valerio C., Meinesz A., Optimisation de la technique de la photographie aérienne pour la cartographie des herbiers de Posidonies. In International Workshop on Posidonia oceanica beds Boudouresque C.-F., Jeudy de Grisac A., Olivier J., edit., GIS Posidonies publ., 1 : Mabile S., Les cadres réglementaires pour l aménagement d un sentier sous-marin. In Actes du Colloque Rencontres sur les sentiers sous-marins Parc National de Port-Cros, Atelier Technique des Espaces Naturels, Musard O. edit., PNPC & ATEN publ., Meinesz A., Javel F., Cottalorda J.-M., Limite inférieure de l herbier à Posidonia oceanica à Théoule-sur-mer (Alpes-Maritimes). Réseau de Surveillance Posidonies, Quatrième contrôle. GIS Posidonies & LEML publ., 38 p. Meinesz A., Javel F., Cottalorda J.-M., Suivi de l invasion des algues Caulerpa taxifolia et Caulerpa racemosa en Méditerranée : situation devant les côtes françaises et monégasques. Fin Rapport final. Laboratoire Environnement Marin Littoral - Université de Nice-Sophia Antipolis, LEML- UNSA publ., Musard O., Le droit et les sentiers sous-marins : délimitation, occupation, aménagement et réglementation. In Actes du Colloque Rencontres sur les sentiers sous-marins Parc National de Port- Cros, Atelier Technique des Espaces Naturels, Musard O. edit., PNPC & ATEN publ., Musard O., Les pratiques subaquatiques au sein des aires marines protéges de Méditerranée françaises : entre paysages sous-marins, représentations et impacts. Thèse de l Université d Aix-Marseille I Université de Provence, 396 p. Musard O., Poulain M., Fréquentation et comportements des usagers du sentier sous-marin du Parc National de Port-Cros. Rapport Parc National de Port-Cros, 32 p. Pergent-Martini C., Impact d'un rejet d'eaux usées urbaines sur l'herbier à Posidonia oceanica avant et après la mise en service d'une station d'épuration. Thèse Doctorat. Université de Corse : Riu-Maura F., Sentier sous-marin : une activité sous-marine en plein essor. FFESSM, Commission de Biologie Subaquatique et Sparaillon Club, rapport interne, 30 p. Vaugelas J. de, Trastour L., Guides plastifiés immergeables : des outils pédagogiques pour les sentier sous-marin. In Actes du Colloque Rencontres sur les sentiers sous-marins Parc National de Port- Cros, Atelier Technique des Espaces Naturels, Musard O. edit., PNPC & ATEN publ., Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

29 Annexes Annexe 1 : liste non exhaustive des espèces observées sur la zone d étude. Algues Cystoseira amentacea var. stricta Litophyllum lichenoides Litophyllum incrustans Dictyota dichotoma Halopteris scoparia Halopteris filicina Corallina elongata Jania rubens Codium bursa Codium vermilara Codium coralloides Sphaerococcus coronopifolius Bonnemaisonia asparagoides Peysonnelia spp. Zanardinia prototypus Risoella verruculosa Halimeda tuna Cystoseira amentacea var. stricta Mollusques Sepia officinalis Octopus vulgaris Loligo vulgaris Littorina sp. Patella sp. Thais haemastoma Trunculariopsis sp. Pinna nobilis Ostraea edulis Mytilus edulis Pinna nobilis Echinodermes Sphaerechinus granularis Paracentrotus lividus Arbacia lixula Holothuria tubulosa Holothuria polii Coccinasterias tenuispina Echinaster sepositus Marthasterias glacialis Astropecten auranciacus Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

30 Spongiaires Crambe crambe Chondrosia reniformis Ircina sp. Spirastrella cunctatrix Petrosia dura Bryozoaires Pentapora fascialis Bryozoa spp. Cnidaires Alicia mirabilis Cladocora caespitosa Hydrozoa spp. Parazoanthus axinellidae Actinia equina Cerianthus membranaceus Anemonia sulcata (viridis) Annélides Protula sp. Sabella pavonica Spirographis spalanzani Tuniciers Halocynthia papillosa Poissons Apogon imberbis Chromis chromis Labrus viridis Coris julis Symphodus ocellatus Symphodus tinca Symphodus mediterraneus Symphodus rostratus Symphodus melanocercus Symphodus cinereus Symphodus doderleini Serranus cabrilla Serranus scriba Diplodus sargus Diplodus vulgaris Diplodus annularis Oblada melanura Sarpa salpa Gobius auratus Gobius paganellus Gobius buchichii Gobius cruentatus Parablennius incognitus Parablennius rouxi Parablennius zvonimiri Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

31 Annexe 2 : schéma type d une bouée avec main courante et système d amarrage sur corps mort. Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

32 Annexe 3 : exemples de systèmes d ancrage et d amarrage (1 : dispositif d amarrage avec flotteur intermédiaire / 2 : pieu avec spires hélicoïdales / 3 : vis) (in Francour, 1999) Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

33 Annexe 4 : guide immergeable utilisés sur le sentier sous-marin de Port-Cros (Hyères, 83). Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

34 Annexe 5 : exemple de panneau d information du sentier littoral du Cap de Nice. Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

35 Annexe 6 : exemples de panneaux immergés sur des sentiers sous-marin en France. 1. Banyuls-sur-Mer. C. Tricot 2. Banyuls-sur-Mer. C. Tricot 3. Port-Cros. PNPC Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

36 Annexe 7 : délibération du Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d Azur relative à la définition de la stratégie régionale de contrôle de l algue introduite envahissante Caulerpa taxifolia. Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37

37 Laboratoire Environnement Marin Littoral Université de Nice-Sophia Antipolis Mars /37