ENTREPRENEURIALE AU PRIMAIRE ET AU SECONDAIRE DÉVELOPPER ET VIVRE UNE CULTURE. Conception d Activités Pédagogiques Entrepreneuriales

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1 Conception d Activités Pédagogiques Entrepreneuriales DÉVELOPPER ET VIVRE UNE CULTURE ENTREPRENEURIALE AU PRIMAIRE ET AU SECONDAIRE

2 COORDINATION Monsieur Pierre Duchaine Direction de la formation continue et du soutien Ministère de l Éducation, du Loisir et du Sport RECHERCHE ET CONCEPTION Monsieur Roger Delisle Coordonnateur à l enseignement primaire Commission scolaire de la Capitale Madame Marie-Josée Frenette Conseillère d orientation Dossier de l approche orientante et de l entrepreneuriat Commission scolaire de la Capitale Madame Line Houde Conseillère pédagogique Dossier de l approche orientante et de l entrepreneuriat Commission scolaire de la Capitale Monsieur Alain St-Pierre Coordonnateur à l enseignement secondaire Commission scolaire de la Capitale Madame Nathalie Tessier Secrétaire Commission scolaire de la Capitale RÉVISION LINGUISTIQUE Sous la responsabilité de Bla bla rédaction CONCEPTION GRAPHIQUE Sous la responsabilité d Ose Design Gouvernement du Québec Ministère de l Éducation, du Loisir et du Sport, 2006 ISBN (version imprimée) ISBN (PDF) Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, 2006 Réimpression - février

3 REMERCIEMENTS La publication de ce matériel pédagogique, qui est d abord et avant tout le fruit de l engagement des personnes qui y ont contribué, a été rendue possible grâce au soutien financier résultant du Défi de l entrepreneuriat jeunesse, coordonné par le Secrétariat à la jeunesse du ministère du Conseil exécutif ( En tant que responsables de ce projet, nous voulons d abord remercier les Services éducatifs des jeunes et la Direction générale de la commission scolaire de la Capitale pour la réalisation de ce mandat. Nous voulons également exprimer de façon toute particulière notre gratitude à mesdames Line Houde et Marie-Josée Frenette des Services éducatifs des jeunes de la commission scolaire de la Capitale pour la qualité exceptionnelle du travail qu elles ont accompli, depuis le dépouillement de la documentation existante jusqu à la sélection des éléments de contenu et à la production proprement dite de ce matériel pédagogique. Nous remercions aussi les membres du comité consultatif, les organismes et les autres collaborateurs, dont les noms figurent cidessous, qui ont concouru d une façon ou d une autre aux travaux menant à la publication de cet ouvrage et qui, par leur travail et, bien entendu, leurs commentaires, ont permis d enrichir grandement cette documentation et de la rendre plus respectueuse de la réalité des personnes qui l utiliseront. Jean-Noël Vigneault Directeur de la formation continue et du soutien Secteur de la formation professionnelle et technique et de la formation continue Ministère de l Éducation, du Loisir et du Sport Jean-Paul Riverin Chef de service entrepreneuriat Secrétariat à la jeunesse Ministère du Conseil exécutif

4 COMITÉ CONSULTATIF Monsieur Éric Allard Agent de coordination en entrepreneuriat jeunesse Réseau des carrefours jeunesse-emploi du Québec Madame Claire Boissonneault Enseignante École secondaire de Neufchâtel Commission scolaire de la Capitale Madame Lorraine Carrier Responsable du volet jeunesse et éducation coopérative Conseil de la coopération du Québec Madame Lyse Clermont Conseillère pédagogique Commission scolaire au Cœur-des-Vallées Madame Donatilla Cyimpaye Analyste-conseil Secrétariat à la jeunesse, ministère du Conseil exécutif Monsieur Yvon Gagnon Coordonnateur Services de l éducation des adultes et de la formation professionnelle Commission scolaire de la Jonquière Monsieur Normand Giguère Conseiller d orientation et responsable de la mise en œuvre de l approche orientante Commission scolaire de la Beauce-Etchemin Madame Marcelle Gingras Conseillère d orientation et professeure Département d orientation professionnelle Faculté d éducation Université de Sherbrooke Groupe provincial de soutien pour une approche orientante (GPSAO) Madame Micheline Mailloux Enseignante École primaire Notre-Dame-des-Neiges Commission scolaire de la Capitale Monsieur Denis Morin Directeur d établissement scolaire Commission scolaire de l Énergie Directeur des projets pédagogiques Fondation de l entrepreneurship et Réseau québécois des écoles micro-entreprises environnementales Madame Sandra Salesas Coordonnatrice provinciale pour l approche orientante Service à la communauté anglophone Ministère de l Éducation, du Loisir et du Sport MEMBRES DU COMITÉ COLLÉGIAL Madame Brigitte Bourdages Coordonnatrice Formation continue Cégep de Saint-Hyacinthe Madame Lise Lecours Conseillère pédagogique Responsable du dossier de l entrepreneuriat Cégep de Saint-Hyacinthe MEMBRES DU COMITÉ POUR LA FORMATION PROFESSIONNELLE Monsieur Yvan Cyr Enseignant École des métiers et occupations de l industrie de la construction de Québec Commission scolaire de la Capitale Monsieur Daniel Lelièvre Enseignant Centre de formation professionnelle de Neufchâtel Commission scolaire de la Capitale Monsieur Olivier Neau Enseignant École hôtelière Commission scolaire de la Capitale Monsieur Éric Therrien Enseignant Pavillon technique Commission scolaire de la Capitale COLLABORATEURS Madame Ann-Marie Boucher Conseillère pédagogique Commission scolaire de la Capitale Monsieur Luc Brassard Conseiller pédagogique Animateur RÉCIT Commission scolaire de la Capitale Madame Élizabeth Côté Consultante en développement pédagogique Élico enr. Madame Sonia Desbiens Secrétaire Commission scolaire de la Capitale Monsieur Yves Doucet Conseiller d orientation Madame Nicole Gagnon Responsable de programmes Direction générale de la formation des jeunes Ministère de l Éducation, du Loisir et du Sport Madame France Joly Conseillère pédagogique Commission scolaire de la Capitale Monsieur Alain Houle Conseiller pédagogique Animateur RÉCIT Commission scolaire de la Capitale Madame Isabelle Leblanc Étudiante du premier cycle en sciences de l orientation Madame Marie-Françoise Legendre Professeure agrégée Faculté des sciences de l éducation Université Laval

5 Monsieur Denis Pelletier Conseiller d orientation Éditeur et auteur Septembre éditeur Madame Annie Picard Coordonnatrice aux opérations Concours québécois en entrepreneuriat Monsieur Patrice Prud homme Conseiller pédagogique Animateur RÉCIT Commission scolaire de la Capitale Madame Marie-Anne Risdon Spécialiste en sciences de l éducation Ministère de l Éducation, du Loisir et du Sport Monsieur Luc Savard Coordonnateur des services de la formation professionnelle et de l éducation des adultes Commission scolaire de la Capitale Équipe de l approche orientante Commission scolaire de la Capitale MAISONS D ÉDITION Éditions du Phare inc. Éditions Grand Duc HRW Les Éditions CEC inc. Les Éditions la Pensée inc. Lidec inc. Modulo éditeur inc. Novalis Septembre éditeur COMMISSIONS SCOLAIRES AGENTS DE SENSIBILISATION À L ENTREPRENEURIAT JEUNESSE DES CARREFOURS JEUNESSE-EMPLOI DU QUÉBEC AGENTS DE PROMOTION DE L ENTREPRENEURIAT COLLECTIF JEUNESSE DES COOPÉRATIVES DE DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL Les fonctions et le lieu de travail des personnes sont ceux qui ont été déclarés lors de la validation. Dans cet ouvrage, le masculin générique est utilisé sans aucune discrimination et uniquement pour alléger le texte.

6 TABLE des» MATIÈRES I. AVANT-PROPOS 1. Présentation du Défi de l entrepreneuriat jeunesse Présentation de la mesure «Conception d activités pédagogiques entrepreneuriales» (projet C.A.P.E.) Place du projet C.A.P.E. à l intérieur du Programme de formation de l école québécoise (PFÉQ) Méthodologie du projet C.A.P.E Utilisation du guide II. CULTURE ENTREPRENEURIALE 1. Culture entrepreneuriale à l école Présentation générale Valeur éducative de la culture entrepreneuriale Description d un projet entrepreneurial Caractéristiques entrepreneuriales Pédagogie entrepreneuriale Développement de la culture entrepreneuriale Modélisation, développement et intégration Continuum de développement et d intégration de la culture entrepreneuriale Types d accompagnement pour l enseignant et les élèves Démarche orientée sur trois axes Facteurs de réussite d un projet entrepreneurial Innovation Envergure Mobilisation Inventaire des indicateurs entrepreneuriaux Présentation des indicateurs entrepreneuriaux Place des indicateurs entrepreneuriaux dans la démarche III. SITUATIONS D APPRENTISSAGE ET D ÉVALUATION (SAE) ENTREPRENEURIALES 1. Démarches proposées Rôle de l enseignant dans les démarches Présentation générale des situations d apprentissage et d évaluation Productions élaborées (produits, services et événements) Productions liées aux domaines disciplinaires Présentation détaillée des situations d apprentissage et d évaluation SAE visant la réalisation d un PRODUIT Création artistique Jeu Livre Maquette Matériel didactique Objet technique ou scientifique Plan

7 4.2. SAE visant la réalisation d un SERVICE Atelier de formation Enquête et sondage Interview Pairs aidants SAE visant la réalisation d un ÉVÉNEMENT Campagne de sensibilisation Campagne publicitaire Événement thématique Exposition Saynète Spectacle Envergure donnée aux SAE par une utilisation des technologies de l information et de la communication Cédérom audio Vidéo Envergure donnée aux SAE par une activité économique Vente Outils pédagogiques généraux Liste de questions entrepreneuriales retenues pour les trois temps du projet Pistes à explorer pour élaborer des questions entrepreneuriales Questions pour l enseignant Gabarit entrepreneurial (élaboration autonome) Schémas des facteurs de réussite (élaboration autonome) IV. CONCLUSION Annexe A. Mesures du Défi de l entrepreneuriat jeunesse qui visent à encourager l entrepreneuriat dans les réseaux scolaires B. Ressources externes pouvant offrir de l aide dans la réalisation d un projet entrepreneurial V. BIBLIOGRAPHIE

8 » 1. Présentation du Défi de l entrepreneuriat jeunesse AVANT-PROPOS Ce guide pédagogique a été réalisé grâce au soutien financier résultant de la mise en application du plan d action triennal du Défi de l entrepreneuriat jeunesse, coordonné par le Secrétariat à la jeunesse du ministère du Conseil exécutif. Le Défi est une initiative du gouvernement du Québec et vise à développer une culture entrepreneuriale chez les jeunes Québécois ainsi qu à promouvoir des caractéristiques qui y sont associées. Le plan d action triennal du Défi de l entrepreneuriat jeunesse, qui s inspire d un certain nombre de pistes de réflexion et de constats, s articule autour de trois axes d intervention : AXE 1 Reconnaître l école comme un élément essentiel au renforcement de la culture entrepreneuriale chez les jeunes; AXE 2 Créer un environnement propice à l émergence d une véritable culture entrepreneuriale chez les jeunes; AXE 3 Fournir des stratégies efficaces, accessibles et adaptées aux besoins des jeunes et des futurs entrepreneurs pour réaliser leur projet d entreprise 1. Afin de promouvoir la culture entrepreneuriale auprès des jeunes à l école et d offrir aux enseignants les ressources pédagogiques liées à l entrepreneuriat, le Défi de l entrepreneuriat jeunesse a retenu le moyen suivant : «Concevoir et diffuser, dans le cadre des programmes scolaires du primaire, du secondaire [y compris la formation professionnelle] et du collégial, des outils de sensibilisation à l entrepreneuriat 2.» Le développement d une culture entrepreneuriale : un objectif de société dans lequel les établissements scolaires ont une part de responsabilité. 1. DÉFI DE L ENTREPRENEURIAT JEUNESSE, Plan d action triennal Défi de l entrepreneuriat jeunesse, Québec, gouvernement du Québec, Ibid., p. 15. [ ] ] [ 9 ]

9 2. Présentation de la mesure «Conception d activités pédagogiques entrepreneuriales» (projet C.A.P.E.) Dans le cadre du Défi de l entrepreneuriat jeunesse, on souhaite que l école contribue activement au développement de la culture entrepreneuriale. On veut permettre aux jeunes de développer des caractéristiques qui y sont liées tout en leur apprenant à se faire confiance et à nourrir leur capacité d entreprendre divers types de projets aux trois ordres d enseignement de leur parcours éducatif. La culture entrepreneuriale ne doit plus être considérée uniquement comme un moyen de créer de nouvelles entreprises, mais plutôt comme une attitude générale qui constitue un atout précieux dans la vie quotidienne et professionnelle de tout citoyen, compte tenu de la portée des caractéristiques qui la définissent. Déjà, le plan d action triennal le précisait : «La présente mesure, en s appuyant sur l expertise du ministère de l Éducation, du Loisir et du Sport, tend à outiller convenablement les enseignants de ces trois ordres d enseignement. Elle aidera à concevoir des activités pédagogiques qui véhiculeront, d une manière efficace, la notion d entrepreneuriat individuel et collectif auprès des élèves. L objectif à atteindre est de soutenir les initiatives des enseignants 3.» Le matériel proposé s inscrit dans le cadre des activités courantes de la classe et du développement des compétences autant Le projet C.A.P.E. est un complément du livre Invitation à la culture entrepreneuriale, guide d élaboration de projet à l intention du personnel enseignant que le gouvernement du Québec a disciplinaires que fait paraître en 2005 et que nous vous invitons à consulter sur le transversales. site Ce projet propose de fournir aux enseignants un matériel qui soit susceptible de favoriser chez leurs élèves le développement de l entrepreneuriat mais, précisons-le, dans le cadre des activités courantes de leur classe. Il offre également un soutien pertinent et intéressant au regard du développement des caractéristiques entrepreneuriales chez les élèves. «La démarche [proposée] s inscrit dans les orientations relatives aux activités complémentaires approuvées par le [ministère de l Éducation, du Loisir et du Sport], tant au primaire qu au secondaire, ainsi que dans le cadre de la formation collégiale 4.» Elle n est pas un ajout aux objectifs des établissements scolaires ou à leurs activités d apprentissage, mais s intègre plutôt à leurs activités courantes. Les activités élaborées favorisent chez les élèves aussi bien le développement de compétences disciplinaires et transversales que l émergence de caractéristiques entrepreneuriales. De ce fait, les situations d apprentissage et d évaluation proposées s inscrivent et s intègrent dans le renouveau pédagogique qui s inspire du Programme de formation de l école québécoise et s adaptent aux réalités scolaires. Leur but est de favoriser l intégration de la culture entrepreneuriale dans la pratique pédagogique des enseignants et dans le cheminement scolaire des élèves. 3. Ibid. 4. Ibid. [ 10 ] [ ] ]

10 Avant-propos

11 » AVANT-PROPOS 3. Place du projet C.A.P.E. à l intérieur du Programme de formation de l école québécoise (PFÉQ) Le projet C.A.P.E. propose des situations d apprentissage et d évaluation (SAE) et des outils d accompagnement qui invitent les enseignants à réfléchir et à intervenir de façon «entrepreneuriale» à l intérieur de leur classe et de leur discipline respective. Comme l illustre le tableau 1, une culture entrepreneuriale doit faire partie intégrante des SAE et se traduire par des interventions intégrées et ponctuelles de la part des enseignants. Le matériel a été conçu avec le souci d être en lien étroit avec le PFÉQ et les compétences ciblées dans chacun des domaines d apprentissage. Il vise à favoriser un travail coopératif entre l enseignant, le responsable de l approche orientante et de l entrepreneuriat ainsi que l ensemble des intervenants du monde de l éducation. L entrepreneuriat ne Le projet C.A.P.E. s inscrit, comme l illustre le tableau 2, au cœur du PFÉQ et constitue pas un ajout de la Politique des services éducatifs complémentaires. Il est situé à la jonction des trois visées du PFÉQ qui, rappelons-le, font référence au secondaire à la structuration de l identité, au développement du pouvoir d action et au PFÉQ, puisqu il est présent dans ses visées. à la construction d une vision du monde. Il se retrouve également à la jonction des trois axes de développement du domaine général de formation (DGF) «Orientation et entrepreneuriat», soit la conscience de soi, de son potentiel et de ses modes d actualisation, l appropriation des stratégies liées à un projet ainsi que la connaissance du monde du travail, des rôles sociaux, des métiers et des professions. Le projet C.A.P.E. est un modèle d application concret du DGF «Orientation et entrepreneuriat». Nous croyons que le fait de développer des caractéristiques entrepreneuriales en faisant réaliser et mener à terme des projets entrepreneuriaux permet aux enseignants d intégrer et d appliquer le changement de paradigme que sous-tend le renouveau pédagogique. À partir de l action générée par la culture entrepreneuriale, on favorise, par une analyse réflexive, la structuration de l identité de l élève. Parce que la production qu il réalise est réellement utile et que les étapes de réalisation vécues sont propres à certains secteurs de l organisation sociale et du marché du travail, la vision du monde de l élève se construit. L expérimentation de tâches et de responsabilités liées au monde du travail donne donc l occasion à l élève de l apprivoiser. La culture entrepreneuriale est un des principaux moteurs d une approche orientante et c est pourquoi elle s intègre aux disciplines scolaires et se vit dans la classe. «Une approche orientante est en fait une démarche concertée entre une équipe-école et ses partenaires [...]. L approche orientante ne s ajoute pas aux objectifs de l école ou à ses activités d apprentissage, mais elle s intègre plutôt à ses activités régulières [ ] visant à accompagner les élèves dans le développement de leur identité et dans leur cheminement vocationnel [ ] 5.» Puisque l actualisation du potentiel des élèves se développe dans l action, il est important de leur offrir des occasions d entreprendre des projets dans chacun des domaines d apprentissage. Le pouvoir d action des élèves ainsi généré peut les amener à structurer leur identité, à actualiser leur potentiel ainsi qu à construire leur vision du monde scolaire et du monde du travail. Il est permis de penser que l implantation de l approche orientante entamée depuis quelques années dans l ensemble des écoles du Québec pourrait soutenir les équipes-écoles dans l accompagnement des enseignants qui souhaitent vivre des projets «orientants» et entrepreneuriaux avec leurs élèves. 5. MINISTÈRE DE L ÉDUCATION DU QUÉBEC, À chacun son rêve, Québec, gouvernement du Québec, 2002, p. 18. [ ] ] [ 11 ]

12 Tableau 1 APPROCHE UTILISÉE ET BALISES Parce que le PFÉQ engendre des modifications dans les pratiques éducatives et pédagogiques des enseignants; le PFÉQ est fondé sur le développement et l acquisition de compétences disciplinaires et transversales; la compétence est définie comme un savoir-agir résultant de la mobilisation et de l utilisation efficaces des ressources internes et externes de l élève; le savoir-agir est défini comme la capacité de l élève de recourir de manière appropriée à l ensemble de ses acquis et de son potentiel; l enseignant doit cultiver chez l élève les qualités essentielles à l actualisation de son potentiel : créativité, confiance en soi, initiative, ténacité, leadership, audace, goût du défi et satisfaction du travail bien fait; ces qualités sont également requises pour développer le savoir-agir de l élève et que l on constate une étroite concordance avec les habiletés entrepreneuriales; le PFÉQ propose le développement de ces qualités ou habiletés en classe par les trois axes de développement présents dans le DGF «Orientation et entrepreneuriat»; ce DGF invite l enseignant à faire vivre des projets à l élève; La culture entrepreneuriale se traduit par des interventions intégrées et ponctuelles de la part des enseignants à l intérieur de situations d apprentissage et d évaluation. la culture entrepreneuriale ne doit pas être présentée sous la forme d un ensemble d actions préparé à l avance et prêt à être appliqué; doit être intégrée au PFÉQ; doit être présentée comme un accompagnement et un soutien offerts à un enseignant ou à un groupe d enseignants et aux divers intervenants du monde de l éducation; doit permettre un travail coopératif entre le responsable de l approche orientante et de l entrepreneuriat, certains intervenants du monde de l éducation et l enseignant ou le groupe d enseignants; doit permettre l ouverture sur le monde grâce à l accompagnement offert par des ressources externes. AVANT-PROPOS [ 12 ]

13 Tableau 2 Programme de formation de l école québécoise et Politique des services éducatifs complémentaires [ ]] AVANT-PROPOS [ 13 ] Domaine généraux de formation Orientation et entrepreneuriat Approche orientante Appropriation des stratégies liées à un projet Conscience de soi, de son potentiel et de ses modes d actualisation Structuration de l identité Le projet C.A.P.E. est situé à la jonction des trois visées du Programme et des trois axes de développement du DGF «Orientation et entrepreneuriat»; l approche orientante est un modèle d application du DGF «Orientation et entrepreneuriat»; l approche orientante se développe à l intérieur des trois visées du PFEQ. Projet C.A.P.E. Connaissance du monde du travail, des rôles sociaux, des métiers et des professions Construction d une vision du monde Développement du pouvoir d action

14 Ce matériel a été conçu en respectant l approche orientante, c est-à-dire qu il accorde une place importante à l adoption d une démarche réflexive chez l élève tout le long du projet. Les activités et les outils proposés ont été élaborés en ayant pour priorité de situer la culture entrepreneuriale dans le monde de la pédagogie et d atteindre les objectifs qui y sont liés. L enseignant et le responsable de l approche orientante devront intégrer et adapter l ensemble des SAE afin qu elles soient à la fois orientantes et entrepreneuriales. 4. Méthodologie du projet C.A.P.E. Les activités et les outils qui sont proposés aux enseignants et aux élèves ont été élaborés à la suite d une analyse approfondie du matériel existant dans le domaine de l entrepreneuriat, du matériel didactique disciplinaire du primaire conçu par les maisons d édition, de l ensemble des productions présentées dans le cadre du Concours québécois en entrepreneuriat pour l année scolaire et du matériel créé par les diverses commissions scolaires. Cet inventaire a permis de définir les concepts, de choisir une typologie qui réponde aux pratiques et de documenter de façon appropriée les expérimentations qui touchent les notions entrepreneuriales, pour choisir ce qui semble le plus adapté aux besoins à combler. Il faut également mentionner que ce guide a été validé tout le long de sa conception auprès d un comité consultatif composé d enseignants, de professionnels et de personnel cadre des ordres d enseignement primaire, secondaire et de la formation professionnelle, de conseillers pédagogiques, de spécialistes du monde de l entrepreneuriat individuel et collectif ainsi que d intervenants du monde socioéconomique. Ces acteurs avaient pour mandat d assurer la cohérence des orientations et des cadres de référence retenus pour le primaire et le secondaire. Les mandataires des mesures du primaire, du secondaire et de la formation professionnelle et ceux du collégial ont travaillé en collaboration afin de déterminer des arrimages possibles entre ce qui est proposé aux enseignants et aux élèves de ces différents ordres d enseignement. En effet, il est important que la culture entrepreneuriale soit comprise de la même façon par le plus grand nombre d intervenants du monde de l éducation. Le lecteur trouvera, en conclusion, une brève présentation des orientations de l ordre d enseignement collégial en ce qui a trait à la présente mesure. C est à partir des données recueillies et analysées ainsi que de l ensemble des discussions avec les partenaires que vingt activités pédagogiques entrepreneuriales ont été élaborées. Elles touchent tous les domaines d apprentissage et véhiculent de manière pratique une véritable notion d entrepreneuriat adaptée à la réalité scolaire. Elles respectent le cadre du renouveau pédagogique et sont présentées à l intérieur d un cadre de référence qui facilite la compréhension du contexte de réalisation et favorise ainsi l émergence d une culture entrepreneuriale dans la classe et dans l école de manière graduelle et assurée. Les activités proposées ont été choisies en tenant compte de projets d enseignants ainsi que du matériel utilisé et conçu par les maisons d édition. [ 14 ] [ ] ]

15 » 5. Utilisation du guide AVANT-PROPOS Le guide de l enseignant est conçu pour permettre une flexibilité d utilisation tout en tenant compte du bagage «entrepreneurial» que possèdent l enseignant et les élèves. Il propose des activités qui comprennent une démarche d accompagnement et des outils que l enseignant peut utiliser s ils lui conviennent et au moment où il le désire. Il peut choisir, en fonction des champs d intérêt de ses élèves et des siens ainsi que des occasions qui lui sont offertes, d entreprendre un projet entrepreneurial avec ses élèves en respectant une démarche et en choisissant le type d accompagnement approprié. Ses choix permettront à ses élèves de développer des compétences disciplinaires et transversales ainsi que de favoriser, aussi bien chez ses élèves que chez lui, le développement des caractéristiques entrepreneuriales. Le guide permet à l enseignant de progresser dans sa manière d aborder le projet entrepreneurial avec ses élèves. Il peut utiliser, au même titre que les élèves, le matériel propre à un type d accompagnement : un accompagnement étape par étape, un accompagnement guidé, un accompagnement visant l autonomie ou encore une élaboration autonome. Ces types d accompagnement, dont les caractéristiques seront précisées, s appuient sur trois phases des démarches pédagogiques applicables au PFÉQ : la planification et la préparation, la réalisation ainsi que l intégration. Pour chacune de ces phases, l enseignant est informé de tous les éléments qui devraient être pris en considération dans l élaboration d une SAE entrepreneuriale. Une référence à l intérieur du guide lui permet d avoir accès à des renseignements plus précis au sujet de chaque élément. Enfin, les enseignants et les élèves qui ont vécu de nombreuses expériences entrepreneuriales et qui souhaitent élaborer par eux-mêmes une activité entrepreneuriale trouveront tous les outils pédagogiques nécessaires à la réalisation du projet au point 5 de la section III. Le guide et les outils qui le composent sont flexibles et ont été conçus pour que l enseignant et les élèves les adaptent à leur réalité. [ ] ] [ 15 ]

16 Culture entrepreneuriale

17 CULTURE ENTREPRENEURIALE»1. Culture entrepreneuriale à l école 1.1. Présentation générale Valeur éducative de la culture entrepreneuriale Comme mentionné, la culture entrepreneuriale est présente dans les trois visées du PFÉQ. Par l expérimentation d activités pédagogiques et d évaluation à valeur entrepreneuriale, l élève entreprend et mène à terme des projets qui développent son pouvoir d action, permettent la construction de sa vision du monde et favorisent l actualisation de son potentiel. La culture entrepreneuriale est constituée de qualités, d attitudes et de compétences qui expriment la volonté d entreprendre et de s engager pleinement dans ce que l on veut faire et mener à terme : confiance en soi, leadership, esprit d équipe, motivation, sens des responsabilités, solidarité, débrouillardise, effort, initiative, sens de l organisation, créativité, détermination, persévérance. On peut considérer comme éducative et propice au développement entrepreneurial toute activité pédagogique individuelle ou collective qui favorise leur mise à contribution. Le projet entrepreneurial, puisqu il cherche à répondre à un réel besoin et à avoir une portée sociale, amène l élève à mobiliser ses compétences, à acquérir des savoirs nouveaux et à ainsi donner du sens à ses apprentissages. C est en expérimentant des projets signifiants qu il est amené à se mobiliser par et pour lui-même en ayant recours à ses caractéristiques entrepreneuriales, afin d atteindre le but visé. L atteinte du défi proposé nourrit son besoin de réussite ainsi qu un désir d expérimenter à nouveau ce type d expérience valorisante. C est cet enchaînement de défis, de mobilisation de ses compétences et de ses caractéristiques entrepreneuriales qui favorise le développement de l efficacité personnelle de l élève et qui le motive à entreprendre et à mener à terme d autres projets, dont son projet scolaire. Comme le mentionne le guide Invitation à la culture entrepreneuriale : La culture entrepreneuriale dans la classe permet à l élève de se dépasser, d actualiser son plein potentiel et de développer un savoir-agir dans l action. Pour cultiver le goût d entreprendre, l école doit développer chez l élève le désir de son accomplissement personnel, le désir de s engager et celui d assumer des responsabilités, le goût de la liberté, l acceptation de l effort, le désir de réussir et le courage de persévérer, le sens du travail en équipe et l esprit de coopération (coopérer, c est faire le travail avec d autres) 6. Au fur et à mesure que l enseignant intègre la culture entrepreneuriale, il accorde une marge de manœuvre à ses élèves dans la réalisation de projets. L élève est encouragé à personnaliser sa production, le processus et les stratégies auxquelles il fait appel ainsi que les partenaires qu il choisit de solliciter (voir annexe). Le projet entrepreneurial, parce qu il permet à l élève de se dépasser dans l action concrète, l aide à construire sa vision du monde. La notion d élève-acteur est devenue un élément central du renouveau pédagogique. Un élève actif sur le plan cognitif est un élève qui prend des initiatives, qui a le goût et la possibilité de se surpasser. Il résout lui-même les problèmes, cherche des solutions, travaille en équipe, est créatif et devient, au fil des expérimentations, un élève qui aime entreprendre des projets et qui est capable de le faire. 6. Invitation à la culture entrepreneuriale. Québec, gouvernement du Québec, 2005, p. 9. [ ] ] [ 17 ]

18 Chaque élève, comme chaque individu, a besoin de réussir son projet de vie et de carrière. Il a besoin de se faire reconnaître et apprécier, de vivre des réussites et d en être fier. Le défi lancé doit pouvoir se réaliser pour ainsi développer chez l élève une bonne estime de soi. L identité se structure lorsque l on donne la possibilité à l élève de réfléchir sur sa démarche pour s approprier la réussite et ainsi croire qu il est maintenant capable de relever un défi plus grand. Ces différentes étapes se vivent dans le temps. Pour arriver à atteindre des objectifs personnels et même scolaires, un élève a besoin de se fixer de petits défis qu il mène à bien en y mettant du temps, de la persévérance et des efforts. La culture entrepreneuriale implantée en classe permet à l élève de se dépasser, d actualiser son plein potentiel et de développer un savoir-agir dans l action. Le développement de ses diverses compétences le rend efficace et un désir plus grand de relever de nouveaux défis surgit. La réussite éducative va donc de pair avec la culture entrepreneuriale Description d un projet entrepreneurial D abord, le projet entrepreneurial, tel qu il est conçu dans ce matériel, est lié à une préoccupation pédagogique puisqu il vise à développer des compétences disciplinaires et transversales (voir tableau 3). L enseignant qui s engage à expérimenter des SAE entrepreneuriales développe, en plus d une culture entrepreneuriale dans sa classe, les objectifs pédagogiques qu il souhaite atteindre avec ses élèves. Le projet entrepreneurial a pour but de répondre à un besoin, par la réalisation d un produit, d un service ou d un événement. L élève est amené à se mettre en action et à réaliser une production utile qui a une portée sociale et des répercussions, ce qui le valorise. Ensuite, le projet entrepreneurial doit s adresser à un destinataire ou à un public cible qui n est pas l enseignant. Celui-ci propose aux élèves de réaliser une production pour quelqu un d autre que lui, ce qui les amène à devoir connaître le plus possible ce destinataire afin d augmenter leurs chances qu il soit satisfait. Plus les élèves ont une connaissance approfondie du destinataire, plus ils sont en mesure d offrir une production qui répond à ses besoins, qui est adaptée et qui est appréciée. C est d ailleurs par l intermédiaire des réactions de ce destinataire qu une image de soi positive émerge chez l élève et nourrit son sentiment d efficacité personnelle ainsi que sa confiance en soi. Le développement d une culture entrepreneuriale : une production qui répond à un besoin et qui s adresse à un public cible. Puis, l enseignant et les élèves sont invités, lors de la planification du projet, à prévoir d autres productions à titre de solutions de rechange. Au fur et à mesure de l avancement du projet, de l information supplémentaire sur la clientèle, le problème et les besoins peut venir mettre en question le produit, le service ou l événement préalablement choisi. Bien qu il puisse être stratégique de prévoir dès le début du projet d autres productions à réaliser, il faut considérer les imprévus comme une occasion de vivre un contexte de réalité et de mettre à l épreuve les caractéristiques entrepreneuriales. De plus, trois facteurs de réussite viennent apporter toute sa couleur entrepreneuriale au projet vécu et amènent l enseignant ainsi que les élèves à pousser toujours un peu plus loin leur projet. L innovation, la mobilisation et l envergure sont présentées plus loin dans le guide. Enfin, l enseignant et les élèves pourront juger tout le long de la démarche certains éléments de leur projet à l aide d un ou de plusieurs indicateurs entrepreneuriaux. À l intérieur de ce guide, les termes «situation d apprentissage et d évaluation entrepreneuriale» et «projet entrepreneurial» ont la même signification. Les deux termes représentent une nouvelle façon de vivre la culture entrepreneuriale dans un projet en classe. [ 18 ] [ ] ]

19 Tableau 3 Envergure Le projet entrepreneurial développe des compétences; apporte une solution à un problème et répond à un besoin; génère une action que l on fait connaître à un public cible; développe des caractéristiques entrepreneuriales; a une portée et des répercussions; est innovant; a de l envergure; peut être jugé à l aide d indicateurs entrepreneuriaux. Mobilisation Innovation Inspiré des critères de réussite d Invitation à la culture entrepreneuriale, Québec, gouvernement du Québec, [ ]] CULTURE ENTREPRENEURIALE [ 19 ]

20 Caractéristiques entrepreneuriales La culture entrepreneuriale se compose de caractéristiques qui ont le pouvoir de favoriser une action efficace et qui contribuent à l actualisation du potentiel. Ces caractéristiques sont la confiance en soi, le leadership, l esprit d équipe, la motivation, le sens des responsabilités, la solidarité, la débrouillardise, l effort, l initiative, le sens de l organisation, la créativité, la détermination et la persévérance. L élève à qui on donne un pouvoir d action à l intérieur d un projet est enclin à faire appel à ces caractéristiques pour l entreprendre et le mener à terme. Croire que tous les élèves les posséderont entièrement d ici la fin de leur parcours scolaire serait utopique. Cependant, compte tenu qu elles sont importantes pour quiconque souhaite relever des défis et atteindre des buts personnels, scolaires et professionnels, on comprendra qu il faille les faire développer à un bon niveau par tous les jeunes. Les caractéristiques entrepreneuriales favorisent une action efficace chez toute personne qui entreprend. Parallèlement à ses élèves, l enseignant est lui aussi en position de prendre conscience de ses caractéristiques entrepreneuriales et de les développer grâce à ses expériences de projets. Tout comme ses élèves, au fur et à mesure de sa pratique, il évolue dans le continuum de développement et d intégration de la culture entrepreneuriale et chemine à l intérieur des divers types d accompagnement qui lui sont proposés. Au fil de ses expériences et de ses réussites, il se sent à l aise et use de toute sa créativité, de sa débrouillardise, de sa confiance en son potentiel pour élaborer de nouvelles activités. Il conçoit alors des SAE qui développent chez ses élèves les compétences du PFÉQ. L enseignant qui s engage dans une démarche de développement professionnel adapte ses interventions; il collabore et travaille de concert avec les membres de l équipe pédagogique. Il se sent assez confiant dans son rôle d accompagnateur, ce qui se traduit, entre autres, par une plus grande marge de manœuvre laissée à ses élèves dans l ensemble de la démarche. Une présentation des caractéristiques entrepreneuriales et leur courte description permettent de mieux les comprendre (voir tableau 4). [ 20 ] [ ] ]

21 CULTURE ENTREPRENEURIALE Tableau 4 Caractéristiques entrepreneuriales Confiance en soi Se sentir capable d entreprendre et de mener à terme un projet, grâce à ses connaissances et à ses compétences. Esprit d équipe Travailler et coopérer avec les autres tout en étant respectueux. Leadership Proposer des actions, des idées. Influencer «positivement» les autres dans la réalisation de la tâche. Prendre les décisions nécessaires et passer à l action. Motivation Avoir des raisons d apprendre et de relever un défi. Sens des responsabilités Respecter ses engagements en faisant ce qui doit être fait et ce qui a été convenu par le groupe. Solidarité Se sentir responsable des choix et des décisions du groupe dans l atteinte d un but commun. Effort Avoir la volonté de travailler fort. Initiative Faire des choix, devenir autonome et prendre des décisions sans avoir besoin de supervision. Sens de l organisation Choisir de bonnes méthodes pour être efficace dans la réalisation du travail. Créativité Exprimer des idées, proposer des solutions novatrices, des pistes de recherche, etc. Détermination Se concentrer sur ce qu il y a à faire, sur l atteinte d un objectif. Persévérance Continuer ce qui a été commencé jusqu à l obtention d un résultat satisfaisant. Faire preuve de constance et de ténacité afin de mener à terme un projet et d atteindre l objectif fixé. Débrouillardise Mettre en action ses ressources internes (compétences, connaissances et habiletés) et ses ressources externes (outils, personnes-ressources, organismes, entreprises, etc.) lorsque surgissent des difficultés et des embûches. La réalisation de projets permet de développer des caractéristiques entrepreneuriales. Vivre des réussites procure un sentiment d efficacité personnelle dans l action. Inspiré du MINISTÈRE DE L ÉDUCATION, À la découverte de l entrepreneuriat à l école, Québec, gouvernement du Québec, 2001 et d Invitation à la culture entrepreneuriale, Québec, gouvernement du Québec, [ ] ] [ 21 ]

22 Pédagogie entrepreneuriale [ 22 ] Dans un premier temps, la pédagogie entrepreneuriale cherche à placer l élève en position de relever un défi réaliste réalisé généralement en équipe, qui l oblige à mettre tout en œuvre pour l atteindre dont, notamment, le recours à ses caractéristiques entrepreneuriales. Certaines de ces caractéristiques, dont le leadership et l esprit d équipe, ne se développent que dans le travail d équipe. Le groupe devient alors un lieu propice au développement d habiletés et de compétences d ordre personnel et social, dont celles de la coopération et de l actualisation du potentiel ou de la structuration de l identité. On appelle projet-élèves une action se concrétisant dans la fabrication d un produit socialisable valorisant, qui, en même temps qu elle transforme le milieu, transforme aussi l identité de ses auteurs en produisant des compétences et des savoirs nouveaux à travers la résolution des problèmes rencontrés 7. Le défi que l enseignant propose à l élève vise également à développer chez lui une action efficace qui entraîne un sentiment de réussite personnelle et nourrit son désir de relever d autres défis toujours un peu plus grands. L élève qui développe son sentiment d efficacité se croit en mesure de relever des défis et s engage dans l action. Denis Pelletier résume très bien cette réalité en modifiant l adage «Qui veut, peut» de la façon suivante : «Qui peut, veut 8.» Si l individu croit en sa possibilité de réussir (pouvoir), il veut relever le défi (vouloir). En fait, l élève a le goût d entreprendre et de mener à terme des projets dans la mesure où il a vécu des expériences de réussites significatives qui lui ont procuré un sentiment d efficacité personnelle et fait prendre conscience que la réussite peut susciter du plaisir. L enseignant, lors de la planification du projet, doit établir un degré de difficulté suffisant afin que l activité constitue un défi pour l ensemble de sa classe. Il doit également prévoir des formes différentes de réussite afin de permettre le développement du sentiment d efficacité personnelle chez tous ses élèves. Le projet [ ] doit permettre de faire prendre conscience qu on est capable de faire des choses difficiles, de «soulever des montagnes». Seule la réussite d une entreprise difficile peut positiver l image négative [ ] 9. Dans un deuxième temps, la pédagogie entrepreneuriale vise à faire connaître et à développer chez l élève une conception de l action et le sens du projet. En effet, ses expériences de projets, où il a de plus en plus d autonomie, lui permettent d apprendre à adapter, à personnaliser et même à évaluer sa démarche. Elles lui donnent également l occasion d arriver à déterminer par lui-même les étapes de réalisation et les stratégies à expérimenter pour réussir le projet dans lequel il est sur le point de s engager. Dans de pareils cas, l enseignant est invité à jouer son rôle d accompagnateur en Le défi est un concept laissant une plus grande marge de manœuvre à ses élèves dans le processus du projet. Au fur et à mesure que les formés maîtrisent de mieux en mieux la démarche de projet, le temps de réalisation devient véritablement le lieu de l autonomie et de la responsabilité collective (dans les petits groupes) et individuelle Michel HUBER, Conduire un projet-élèves, Paris, Hachette Éducation, 2005, p Denis PELLETIER, L approche orientante : la clé de la réussite scolaire et professionnelle, Québec, Septembre éditeur, 2004, p Michel HUBER, op. cit., p Ibid., p. 80. important de la pédagogie entrepreneuriale; il amène l élève à vouloir entreprendre et à mener à terme des projets personnels, scolaires et professionnels. [ ] ]

23 CULTURE ENTREPRENEURIALE CULTURE ENTREPRENEURIALE Dans un troisième temps, la pédagogie entrepreneuriale vise la réalisation d un projet qui s insère dans un milieu et met en pratique le principe de collaboration. L enseignant et les élèves comprennent que le projet peut être réalisé plus facilement s ils font appel aux compétences de partenaires et de collaborateurs. Les élèves sont invités à déterminer des personnes ou des organisations susceptibles de venir compléter les compétences ainsi que les connaissances de leur équipe et de leur apporter une plus-value. C est en vivant des projets dans lesquels l enseignant fait appel luimême à des partenaires (relations entrepreneuriales) que les élèves comprennent toute la richesse que ces collaborations peuvent apporter à un projet. C est au fil des expériences que l enseignant accorde une plus grande marge de manœuvre à ses élèves dans le choix des partenaires potentiels, dans l établissement de la relation avec ceux-ci ainsi que dans la détermination du rôle qu ils peuvent jouer dans le projet. Enfin, il est important de préciser que le rôle de ces partenaires est de trois ordres. Tout d abord, ils permettent aux élèves de compléter leurs compétences et leurs connaissances. Ensuite, ils leur donnent l occasion d élargir leurs connaissances sur le monde du travail, les rôles sociaux, les métiers et les professions, ce qui va dans le sens de l approche orientante. Enfin, l appel à des partenaires peut être fait dans le but de redynamiser un projet qui tend à s essouffler lorsque surgissent des difficultés Développement de la culture entrepreneuriale Modélisation, développement et intégration Dans ce guide, nous suggérons que le développement de la culture entrepreneuriale à l intérieur de la classe se fasse en trois étapes : la modélisation, le développement et l intégration (voir tableau 5). Afin que l enseignant et les élèves soient complètement autonomes dans la pratique, l enseignant est invité à évoluer à l intérieur des différentes démarches d accompagnement qui s assurent d inclure des éléments à «modéliser», à «développer» et à «intégrer». Ces étapes peuvent s appliquer aux trois axes de développement du DGF «Orientation et entrepreneuriat» (voir tableaux 6, 7, 8 et 9). Il est plus efficace d alterner ces trois modalités dans le temps que de les considérer comme une séquence rigide. La modélisation vise à présenter un modèle mettant à la disposition de l enseignant et des élèves qui entreprennent un projet des outils concrets qu ils peuvent utiliser sans avoir à les adapter. À cette étape, ils prennent connaissance petit à petit de tous les nouveaux savoirs liés à la culture entrepreneuriale et les mettent en œuvre dans la réalisation d un projet. Le développement oriente l enseignant et les élèves vers l enrichissement de leur savoir ainsi que de leur savoir-être puisqu ils sont amenés à poursuivre l acquisition de nouvelles caractéristiques entrepreneuriales et des autres éléments qui composent cette culture dans la réalisation de projets. À cette étape, l enseignant et les élèves sont invités à utiliser leurs caractéristiques entrepreneuriales ainsi que leurs habiletés pour adapter de plus en plus l ensemble du matériel proposé et ainsi personnaliser la réalisation du projet. Trois étapes sont proposées à l enseignant et aux élèves qui entreprennent un projet : la modélisation, le développement et l intégration. L intégration suppose une compréhension et une intégration de tous les éléments qui sous-tendent la culture entrepreneuriale. Cette étape se vit lorsque l enseignant et les élèves qui entreprennent un projet choisissent de s investir dans le défi qu il représente en réinvestissant et en transférant l ensemble de leurs acquis de façon autonome. Ils utilisent leur savoir-agir en créant eux-mêmes les outils nécessaires à la réalisation du projet. [ ] ] [ 23 ]