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Transcription

1 Le changement climatique sur le bassin Rhin-Meuse : que savons-nous? L ensemble des études relatives s appuie sur s les travaux du Groupe d experts intergouvernemental sur l évolution du climat (GIEC). Sur cettee base, la France a multiplié les travaux de recherche pour prévoir les évolutions sur son s territoire. C est en 2010 que le projet national Explore 2070 a été lancé pour analyser les évolutions de l'hydrologie (rivières, nappes phréatiques, littoral...) en fonction des changement s climatiques. La France a ainsi été découpée en 100 bassins versants, avec 115 points de simulation sur le bassin Rhin Meuse. Bassin Rhin Meuse. Les points de simulation à partir desquels des évaluations ont été menées pour mesurer l impact possible sur les eaux superficielles, principalement en e termes de débits, d mais aussi de température de l eau, selon les scénarios d évolution climatique du GIEC à l horizon D'autres projets de recherche ont été menéss à l'échelle régionale. Le Rhin et la Meuse, en tant que fleuves internationaux, bénéficient d'études d'impact du changement climatique à l'échelle de leurs bassins versants. Ces études portent principalement sur le volet quantitatif de la ressource en eau,, et dans une moindre mesure sur l'augmentation de la températuree de l'eau. 1

2 Les tendances déjà observées sur lee bassin Rhin-Meuse La température de Strasbourg en ce début de siècle atteintt les normales dee Lyon en Météo France Evolution des «moyenness glissantes 10 ans» de Strasbourg à Lyon Rencontres alsaciennes de l environnement, 15/06/2015 Sur la période , une diminution du nombre de jours de gel est observée sur toutes les régions françaises avec une baisse souvent comprise entre un et trois jours par décennie, jusqu à près de cinq jours par décennie à Nancy Indicateur ONERC juillet 2016 Les dates des principaux stades de développement de la vigne en Alsace n ontt pas évolué de manière significative jusqu au début des années 80. Depuis cette période, les dates de débourrement et de floraison ont avancé d environ 15 jours, celle de véraison d environ 23 jours. Institut National de la Recherche Agronomique (INRA), centre de Colmar, décembre

3 Ce que révèlent les prévisions Comme pour tout exercice de prospective, il convient de rester extrêmement modeste sur less prévisions : il est très complexe d'élaborer un scénario s plausible de l évolution future. Quelques tendances semblent cependant apparaître. Une hausse des températures moyennes Période de référence ( ) Horizon lointain ( ) Evolution des températures moyennes quotidiennes selon le modèle Aladin de Météo du France. (source : DRIAS les futurs climat, 2015) Elle se fonde sur 3 scénarios d'évolution des émissionss humaines des gaz à effet de serre défini par le GIEC dans son cinquième rapport r : (carte de haut en bas) Un scénario avec une politique climatique visant v à faire baisser les concentrations en CO2 (scénario RCP2.6) ; Un scénario avec une politique climatique visant v à stabiliser les concentrations en CO2 (scénario RCP4.5) ; Un scénario sans politique climatique (scénario( RCP 8.5). Globalement sur la Région Grand Est, on constate une élévation des températures. 3

4 Autres changements climatiquess notables : Un renforcement des précipitations extrêmes pour l'horizon lointain ; Pour le reste, les variations des précipitations sont aujourd'hui difficilement prévisibles. La tendance annuelle la plus probable sur le bassin Rhin Meuse est une hausse, avec des répartitions saisonnières différentes et notamment une baisse des précipitations estivales. Période de référence ( ) Horizon lointain ( ) Evolution des précipitations selon le modèle Aladin de Météo futurss du climat, 2015) Elle se fonde sur 3 France. (source : DRIAS les scénarios d'évolution des émissions humaines des gaz à effet de serree défini par le GIEC dans son cinquième rapport : (carte de haut en bas) Un scénario avec une politique climatique visant à faire baisser les concentrations en CO2 (scénario RCP2.6) ; Un scénario avec une politique climatique visant à stabiliser les concentrations en CO2 (scénario RCP4.5) ; Un scénario sans politique climatique (scénario RCP 8.5).. Globalement sur la Région Grand Est, la tendance annuellee la plus probable est une hausse de la pluviométrie, avec des répartitions saisonnières différentes et notamment une baisse des précipitations estivales. 4

5 L'hydrologie devrait être affectée une augmentation des pics de crue ; une accentuation de l'étiage sur de nombreux cours d'eau, c'est à dire c une diminution du débit estival. Cela entraînerait une dégradation supplémentaire de la qualité de l'eau dans les secteurss déjà identifiés comme sensibles aujourd hui (concentration accrue de paramètres déclassant la qualité dee l eau). Sur le bassin de la Meuse, ces effetss seraient plus marqués sur s la Haute Meuse et le Bassin Ferrifère, secteurs déjà affectés à l'heure actuelle (projet AMICE ). une augmentation des températuret es de l'eau, avec des impacts possibles sur les peuplements piscicoles ; une diminution modérée mais généralisée du niveau de toutes les nappes phréatiques (baisse de la piézométrie), plus accentuée dans le sud de la nappe d'alsace jusqu à 15 mètres avec toutefois des incertitudes importantes sur ces résultats (source : projet Explore 2070). Zoom sur le Rhin En termes d hydrologie, les différentes études prévoient une augmentation des débits moyens hivernaux (novembre à avril) de 25 à 40%,, une accentuation des étiages é estivaux et une modification du régime hydrologique du Rhin amont (d un régime nival vers un régime pluvial). Par ailleurs, d'après le rapportt de la Commission internationale pour la protection du Rhin CIPR 213, la température de l' 'eau du Rhinn en août augmenterait d'environ + 1,,5 C à l'horizon proche ( ) et d'environ + 3,5 C à l'horizon lointain ( ). Pour accroître la finesse des prévisions en hydrologie à l échelle du bassinn Rhin Meuse, plusieurs programmes de recherche ont été lancés. > MOSARH21 > CHIMERE21 Ce projet, porté par l Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (Irstea), qui devrait aboutir début Il a pour objectif d' 'évaluer les impacts futurs des évolutions climatiques sur les débits de la partie française des affluents du Rhin, en utilisant les dernières simulations climatiques disponibles produites dans le cadre duu 5 ème rapport du GIEC. Les impacts seront quantifiés sur la base de divers indicateurs relatifs aux régimes, aux crues et aux étiages. Ce projet est porté par l Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (Irstea) en partenariat avec EDF, l université de Lorraine, Météo France et l Etablissement public d'aménagement de la Meuse et de ses affluents (Epama). Il s inscrit dans laa continuité des premières évaluations d évolutions hydrologiquess réalisées sur la Meuse. Il a pour butt d'améliorerr la gestion des étiages par l évaluation de l impact duu changement climatiquee sur les étiages et crues jusqu à l horizon CHIMERE21 constitue la contribution française à l'effort international de recherche sur la Meuse. Echéance prévisionnelle :

6 Les paysages aussi devraient changer Les conclusions présentées ici sont issues du projet de recherche pluridisciplinaire Climator (Changement climatique, agriculture et forêt en France : Simulations d impacts sur les principales espèces), mené entre 2007 et Cette étude se penche notamment sur les impacts potentiels du changement climatique sur les systèmes de culture. D'après elle, il devrait y avoir dans la région Nord Est : moins de restitution d'eau par la forêt vers les milieux alors que cette eau d'origine forestière est de bonne qualité ; une extension du maïs, dont la culture sera plus profitable en raison de la hausse des températures en été. Toutefois, elle nécessite une importante irrigation, dans une période où il y aura moins de disponibilité en eau ; une extension du colza en raison de la baisse du gel hivernal ; pour la ressource en eau, cela entraînera des risques liés aux forts intrants de cette culture (azote et pesticides) ; une extension du tournesol, une plante qui appréciera les fortes températures estivales et qui nécessite de très bas intrants (azote et pesticides). pour préserver les ressources en eau et les milieux aquatiques 6