Le nouveau péril fécal
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- Eugénie Gauvin
- il y a 7 ans
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1 Le nouveau péril fécal Réunion des enseignants en instituts de formation des professionnels de santé Mardi 15 avril 2014 Amphithéâtre Institut Louis Mathieu - Nancy
2 De quoi parle t-on? Les excréta : concernent les matières biologiques éliminées par l organisme les matières fécales : réservoir majeur de bactéries commensales (pathogènes opportunistes) du tube digestif les urines : peuvent également contenir des microorganismes d origine digestive les vomissements... Le «nouveau péril fécal» désigne le danger que représente les excréta du point de vue de la transmission croisée de BMR et BHRe entériques Bactéries hautement résistantes émergentes (BHRe)
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4 Mécanismes de résistance : L ATB doit pénétrer la bactérie la bactérie devient imperméable L ATB doit arriver sur sa cible dans son intégralité la bactérie produit des enzymes qui le modifie ou le détruise L ATB doit se fixer à sa cible la bactérie ne laisse pas l ATB le temps de se fixer la bactérie se protège en changeant de métabolisme
5 Mécanismes de résistance & Pression de sélection des antibiotiques Un médecin prescrit un antibiotique, plutôt à large spectre (actif sur beaucoup de bactéries), pour traiter, par ex, 1 pneumopathie Dans l intestin, des bactéries bleues (sensibles à l'antibiotique), très majoritaires, et quelques rares rouges, de la même espèce que les bleues, mais multi résistantes (donc résistantes à l'antibiotique) Les conditions écologiques habituelles de ces bactéries interdisent aux rouges d être dominantes.
6 Mécanismes de résistance & Pression de sélection des antibiotiques L antibiotique tue toutes les bactéries sensibles mais ne tue pas les bactéries résistantes. Les bactéries résistantes se multiplient pour recoloniser le tube digestif et deviennent dominantes
7 Mécanismes de résistance & Pression de sélection des antibiotiques Création rapide d un réservoir de BMR dans le tube digestif d un malade en traitant une infection d un autre site(respiratoire) Le patient ne présente aucun signe de portage de cette BMR (le plus souvent), celle-ci pourra se transmettre à d'autres patients, en cas de transmission croisée interhumaine Fréquence d isolement de SARM après des soins de routine auprès d un patient colonisé
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9 Les référentiels Respect des PS et des PC Les recommandations spécifiques «Péril fécal»
10 Lutte contre le péril fécal Précautions d hygiène Prévention de la diffusion Bon usage des Antibiotiques Non usage (infections virales, colonisations ) Respect des recommandations Spectre étroit Adaptation antibiogramme Probabiliste : choix en fonction du site et des MO les plus fréquemment rencontrés Durées et posologies adaptées Précautions BHRe Précautions Complémentaires (adaptées Ehpad) Précautions Standard en hygiène (à optimiser) Bio nettoyage Gestion des excréta
11 Recommandations Une lutte Générale Dans tous les lieux de soins (sanitaires, médico-sociaux, libéraux, domicile) Respect des précautions standard pour tous les patients Dans le secteur sanitaire Appliquer les précautions complémentaires «contact» à tous les patients infectés ou colonisés Dans les établissements de santé et EMS dont EHPAD (secteur médicosocial), les points critiques sont : hygiène des mains gestion des excréta A domicile et dans les collectivités autres (établissements scolaires ) accent mis sur l hygiène des mains et l hygiène générale autour de la toilette et de l alimentation
12 La Transmission manipulation des excréta croisée expose et à une péril contamination fécal microbienne : Le soignant, Le patient L environnement Expositions multiples : Changes Manipulation et entretien des bassins ou urinaux Vidange d un sac collecteur d urine Toilette Manipulation de linge sale ou de déchets «En conséquence lors de ces tâches, les soignants porteront des gants et un tablier à UU étanche pour protéger leurs mains et leur tenue de travail. Ces principes simples seront réaffirmés en formation initiale et continue»
13 Gestion des excréta
14 Traitement de l infection & Antibiothérapie Un antibiotique est un composé ayant pour origine des substances naturelles ou de synthèse qui inhibe la croissance ou une fonction vitale de la cellule bactérienne L utilisation des antibiotiques peut engendrer si elle est mal conduite à une pression de sélection antibiotique qui favorise l émergence de bactéries possédant des gènes de résistance; on parle alors de BMR Les Bactéries sont dites Multi Résistantes aux antibiotiques lorsque, du fait de l accumulation des résistances naturelles et acquises, elles ne sont plus sensibles qu à un petit nombre d antibiotiques habituellement actifs en thérapeutique
15 Prévention de la transmission croisée Pour le soignant : Tablier à UU Port de gants à usage unique lors de tout risque de contact avec les excreta et/ou urines : à retirer et éliminer systématiquement dès la fin du soin souillant, y compris si le patient est en précautions complémentaires Hygiène des mains : au retrait des gants, par friction avec produit hydro-alcoolique (ne pas se contenté d un lavage au savon doux) Pour le patient/résident : Mettre à disposition des produits hydro-alcooliques (PHA) Sensibilisation à l hygiène des mains, et/ou aide à la réalisation du geste (chez le patient ou résident dépendant) après le passage aux toilettes et avant les repas Maîtrise de l environnement avec un bio nettoyage (matériel + surfaces) efficace
16 Patients continents, dépendants Utilisation de bassin, urinal ou chaise percée Procédure écrite Assurer le renouvellement régulier des bassins et urinaux car l usure entrave leur bon entretien Choix français = plastique, durée de vie courte (1 an en moyenne) «Un bassin dont le vernis est écaillé ne peut pas être entretenu efficacement, même en lave bassin.» Élimination recommandée dans un lave-bassin situé dans un local dédié «conception architecturale des services, tous doivent bénéficier de l implantation d un lave-bassin (1 LB pour 12 lits)» Acheminement protégé des bassins, urinaux et chaises percées (couvercle ou sac) Vérification visuelle de la propreté après nettoyage IMPORTANT! Ne jamais utiliser de douchettes pour nettoyer ces dispositifs : aérosolisation de matières fécales et urines sous forme de gouttelettes contaminées dans l environnement
17 La gestion des excréta Privilégier l achat et l utilisation de lave- bassins (LB) LB possédant les 3 fonctions cumulées : De vidange (avec un système d évacuation adapté) : fonction «chasse d eau» à utiliser systématiquement De lavage (action mécanique par projection d eau + détergent) : utiliser le mode «traitement renforcé» en cas de selles De désinfection (thermique ou chimique) Permettant le traitement des dispositifs tels que Bassins avec couvercles, bocaux à urines et autres bocaux, seaux hygiéniques, cuvettes, urinaux Importance du positionnement des matériels
18 Maintenance des LB Efficacité du LB dépend: De son installation (évacuation type WC, pression d eau suffisante) De son entretien régulier par le personnel (formalisation) Quotidien : fonctionnement à vide = auto nettoyage + péremption des produits Hebdomadaire (ou mensuel) : vérification de l entartrement des buses +/- détartrage/désinfection De sa maintenance technique Montée en température Circuits des produits et états des circuits Évacuation et vidange
19 CAT en l absence de LB A défaut d utilisation d un lave-bassin ou si celui-ci dysfonctionne: Attribuer bassin, chaise percée, urinal au patient ou au résident tout le temps de son séjour (un bassin = un patient) Les bassins, urinaux, bocaux et seaux des chaises percées, sont vidés et nettoyés dans le local «vidoir» et non dans le cabinet de toilette du patient Utiliser des sachets protecteurs de bassins et/ou de chaises percées, avec notamment une poudre ou un tampon absorbant gélifiant (éliminés comme une protection anatomique) + nettoyage désinfection avec une lavette L utilisation de bassin et urinal à usage unique est possible Si pas de LB ni de sachets protecteurs : élimination des exréta dans un vidoir, rinçage, trempage complet dans un bac de détergent désinfectant avec brossage, nouveau rinçage Avec une tenue de protection complète : tablier UU, gants, lunettes de protection, masque
20 Patients incontinents En présences de selles un nettoyage complet doit être effectué (savon doux) Les déchets souillés par les urines ou les fèces (protections, alèses à usage unique ) sont éliminés par la filière DAOM (sac fermé) En cas de diarrhée infectieuse avec suspicion de bactéries pathogènes ou de virus, les déchets sont éliminés par la filière DASRI La colonisation des excreta par une BMR n entraîne pas nécessairement une élimination par la filière DASRI, la filière DAOM est suffisante Les poches à urines (en cas de sondage) sont vidées régulièrement (ne jamais déconnecter la poche de la sonde) Les urines doivent être éliminées au fur et à mesure. Si la conservation est nécessaire, le pot de recueil doit être fermé hermétiquement
21 La toilette
22 Définition La toilette quotidienne : ensemble de soins assurant hygiène confort et bien être des patients Contribue à prévenir les infections nosocomiales Moment privilégié de relation et d observation Pas de technique unique mais des principes de base à respecter Nécessité de s adapter au patient et à la situation
23 Points critiques souvent non maîtrisés Port d un tablier plastique à UU changé entre chaque patient (et pour un même patient en cas de souillures avec des excréta) Garder sa tenue de travail propre et prévention de la transmission croisée Port de gants sans changement après «activité sale»
24 Points critiques souvent non maîtrisés Hygiène des mains Recours trop fréquent au lavage au savon doux, y compris quand les mains sont non souillées, non mouillées Privilégier FHA (plus efficace, plus rapide, plus pratique et mieux tolérée) Ne pas oublier FHA avant préparation du matériel
25 Points critiques souvent non maîtrisés Produits/Matériel Utiliser du savon liquide ou du gel douche (utilisation par le personnel) Si le patient est sondé : utiliser savon liquide + compresses non stériles ou gant (propre entretenu par l hôpital ou à usage unique) pour la région urogénitale Entretien de la bassine (y compris entre savonnage et rinçage ou entre zone sale et zone propre) Manque d entretien du matériel annexe : brosse à cheveux, rasoir, flacons, lève malade, chariot douche
26 Points critiques souvent non maîtrisés Soins annexes non effectués Pavillon de l oreille (cotons tiges) Ombilic Ongles (en l absence de CI) Hygiène bucco-dentaire (2 X/J) Shampoing (minimum une fois/sem)+ coiffage
27 Points critiques souvent non maîtrisés Assurez le confort et la sécurité par le maintien d un lit propre et sans faux plis si le patient reste alité
28 Manipulation du linge souillé Manipulation du linge sale avec des gants à usage unique, tablier plastique, en évitant de le «plaquer» contre soi et de le poser sur le sol Dépôt le plus rapide possible dans le sac servant au transport (chariot linge sale à proximité de la porte de la chambre) Évacuation rapide du linge vers le lieu d enlèvement pour nettoyage Conditionnement en double emballage, non indispensable Si du linge est traité par la famille (EHPAD, soins de suite et de rééducation, psychiatrie ) le mettre immédiatement dans un sac plastique pour éviter toute manipulation avant un traitement en machine Éviter toute manipulation complémentaire (comptage, triage, pré trempage)
29 Pour vous aider Film de l ARLIN Haute Normandie
30 Pour vous aider Fiches ARLIN Lorraine Fiche CCLIN Paris Nord
31 Pour vous aider Fiches ARLIN Lorraine Fiche CCLIN Paris Nord
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