MARCHÉ DE L EMPLOI. Un ZOOM sur le métier d

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1 MARCHÉ DE L EMPLOI ANALYSE DÉCEMBRE 2012 Un ZOOM sur le métier d OUVRIER DE VOIRIE Dans le cadre du plan Marshall 2.vert, plan stratégique transversal pour la Wallonie, le Forem poursuit la mise en oeuvre de «Job Focus», un dispositif intégré d analyse et de suivi des métiers. Ce dispositif couvre à présent un domaine plus large que les métiers dits en pénurie et vise plus généralement des métiers en demande de main-d oeuvre. Cette synthèse présente le métier d ouvrier de voirie ainsi que ses caractéristiques sur le marché de l emploi wallon et fait le point sur les enseignements tirés tout au long de l action d analyse, de traitement et de suivi de ce métier. SOMMAIRE DESCRIPTION ET CONDITIONS DE TRAVAIL... 1 L OUVRIER DE VOIRIE SUR LE MARCHE DE L EMPLOI... 2 PERSEPECTIVES D EMPLOI... 2 LA DEMANDE D EMPLOI... 3 LES OPPORTUNITES D EMPLOI... 3 L APPARIEMENT ENTRE LA DEMANDE ET L OFFRE D EMPLOI... 4 COMMENT SE FORMER AU METIER?... 5 DESCRIPTION ET CONDITIONS DE TRAVAIL L ouvrier de voirie exécute divers travaux de terrassement, de fondation, d égouttage, de revêtement, de réparation et d entretien en voiries 1. La construction d une route fait appel à différents métiers 2 et débute par la préparation du terrain. Ces travaux de démolition et de déblaiement sont réalisés mécaniquement et sont effectués par le terrassier ou le conducteur d engins de chantier qui conduit divers types de machines. Lorsque le terrain est déblayé, et avant les travaux de fondation, le poseur de canalisations et d égouts se met à l oeuvre sur le chantier. Tous deux doivent mesurer et tracer des profils, se charger de la signalisation du chantier, enlever le revêtement routier et exécuter des travaux d excavation et de forage, blinder des tranchées, prévoir l écoulement des eaux, placer des câbles ou monter des tuyaux et des conduites, et enfin, ils doivent refermer les tranchées. Après la pose des diverses canalisations d utilité publique, la route, la rue et les dépendances doivent être pourvues de sous-fondations et d un revêtement en dur. En fonction de la nature de ce revêtement et de l envergure des travaux, c est la tâche du paveur ou de l ouvrier asphalteur/bétonneur. Le paveur ne pose que les éléments de revêtement dits discontinus. Les revêtements continus en béton et les revêtements hydrocarbonés sont réalisés par les bétonneurs ou asphalteurs routiers spécifiques. L ouvrier de voirie qui effectue un travail manuel dans une équipe de bétonnage doit souvent réaliser les coffrages, profiler les fondations (le «coffre»), poser les feuilles d étanchéité, installer l armature, appliquer l huile de coffrage, scier des joints et couvrir le béton. L ouvrier de voirie travaille en plein air, au sein d une équipe. Il est polyvalent et doit pouvoir se débrouiller avec tout un arsenal d outils et de machines : une bétonnière, un compresseur, une plaque vibrante, etc. Son environnement de travail peut être dangereux, il est entouré d engins de chantier en mouvement mais aussi de voitures, de camions, etc. Il doit porter les équipements de protection individuelle tels que les vêtements de signalisation, les gants de protection, la protection des genoux, la protection des voies respiratoires, les chaussures de sécurité et la protection auditive. Enfin, l ouvrier de voirie doit posséder un grand sens des responsabilités par rapport à la qualité de son propre travail, d autant plus que de nombreuses personnes utiliseront l infrastructure qu il aura installée. 1 2 Le code du métier est le selon «le référentiel emploi métier» utilisé au Forem. Les profils professionnels de la construction - l ouvrier routier, 1999

2 L OUVRIER DE VOIRIE SUR LE MARCHE DE L EMPLOI L ONSS dénombre à la fin 2010, postes de travail salariés en construction de routes et d autoroutes 3 en Wallonie, soit 7 % des postes wallons de la construction. La majorité de l emploi et des établissements en construction de routes se situe en Flandre (respectivement 69 % et 74 %). La majorité des postes wallons sont occupés par des ouvriers (85 %). Peu de femmes sont actives dans ce secteur, parmi les 220 postes de travail occupés par des femmes (soit 5 % des postes), très peu occupent des postes ouvriers (8 postes). Au niveau sous-régional, 21 % des postes sont prestés dans des entreprises de la direction régionale (DR) du Forem d Arlon, 13 % à la DR de Verviers, 12 % à la DR de La Louvière, 11 % à la DR de Liège. Entre 2008 et 2010 le nombre de postes augmente de 3 % en Wallonie alors que le nombre de postes diminue de 1 % pour le secteur de la construction. Le nombre de postes est également à la hausse en Flandre (+ 14 %) mais en baisse à Bruxelles-Capitale (- 4%). Toujours selon l ONSS, la Wallonie totalise 157 établissements en construction de routes et d autoroutes. Contrairement aux autres entreprises de la construction, on trouve peu de TPE (très petite entreprise). Ainsi, moins de la moitié (48 %) des entreprises en construction de routes comptent moins de 10 travailleurs (contre 85 % pour les autres entreprises de la construction), 37 % ont entre 10 et 49 travailleurs (13 % pour le secteur de la construction) et 15 % occupent plus de 50 travailleurs (2 % pour le secteur de la construction). Fin 2011, indépendants travaillent dans l industrie du bâtiment 4. Le SPF Economie indique que l année 2011 a vu le nombre de faillites augmenter dans de nombreux secteurs d activité. En Wallonie, le secteur de la construction fait partie des secteurs les plus touchés avec 583 faillites sur l année, 20 % des faillites tous secteurs confondus. La Wallonie dénombre 3 faillites en 2011 pour le soussecteur de la construction de routes et d autoroutes (3 faillites à Bruxelles et 19 en Flandre) soit 2 faillites de moins qu en PERSPECTIVES SUR L EMPLOI A l instar des évolutions enregistrées au cours des années 2009 et 2010, c est-à-dire depuis le début de la crise financière, ce sont à nouveau les secteurs de la rénovation et du génie civil qui ont soutenu l activité dans la construction en Les investissements des communes et des provinces, dont deux-tiers concernent généralement les travaux de génie civil, connaissent toujours une nette progression. Toutefois, le secteur de la voirie se déclare pessimiste pour l avenir et les investissements locaux en 2013 pourraient être moins importants que les années précédentes. Notons que les travaux des pouvoirs locaux représentent la moitié du marché des entreprises de génie civil, l autre moitié émanant des autres donneurs d ordre publics que sont les Régions, la SNCB, etc. La Wallonie dispose d un réseau autoroutier et routier particulièrement dense. Par conséquent, il nécessite de nombreux travaux de réparation et d entretien. Les conditions climatiques de ces dernières années ont par ailleurs fortement dégradé nos routes. Ne pas entretenir les voiries à temps oblige rapidement les gestionnaires à quand même faire des travaux, souvent provisoires et à un coût plus élevé. C est pourquoi, le plan de relance du Gouvernement wallon a prévu d injecter 600 millions d euros (TVA incl.) dans la rénovation et l entretien des routes destinés à 1175 chantiers jugés prioritaires. La réalisation des travaux ont débuté en avril 2010 et devraient se terminer en 2016, un pic de travaux est prévu en 2012 et Au-delà de cette échéance, il faudra examiner l impact de l introduction de la vignette autoroutière prévue dans les années à venir sur l ampleur et la cadence des travaux d entretien et de réparation du revêtement routier. 3 Code Nace INASTI Pour des données plus détaillées par sous-secteur de la construction, consulter l INASTI. 5 Rapport d analyse conjoncturelle.

3 LA DEMANDE D EMPLOI En juin 2012, le Forem dénombre demandeurs d emploi inoccupés (D.E.I.) souhaitant trouver un travail comme ouvrier de voirie. Parmi ces personnes, certaines se sont également positionnées sur d autres métiers tels que manoeuvre, maçon, ouvrier des travaux publics, etc. Le nombre de personnes positionnées sur le métier a augmenté d un tiers par rapport à la même période de L analyse ci-dessous présente le profil moyen des demandeurs d emploi inscrits comme ouvrier de voirie et qui étaient sans emploi à la fin du mois d analyse : 0 La quasi-totalité des demandeurs d emploi sont des hommes, deux femmes sont inscrites sur le métier ; 0 Un peu plus d un tiers des demandeurs d emploi ont moins de 30 ans (36 % comme pour l ensemble des hommes demandeurs d emploi), la moitié ont entre 30 et 49 ans (51 % contre 41 % pour l ensemble des hommes demandeurs d emploi) et 13 % ont 50 ans et plus (23 % pour l ensemble des hommes demandeurs d emploi) ; 0 Un peu plus de la moitié sont inoccupés depuis moins d un an (52 % contre 43 % pour l ensemble des demandeurs d emploi), 38 % ont entre 1 et 5 ans d inactivité (idem pour l ensemble des demandeurs d emploi) et 17 % sont inoccupés depuis plus de 5 ans (10 % pour l ensemble des demandeurs d emploi) ; 0 Le niveau scolaire des demandeurs d emploi inscrit sur le métier d ouvrier de voirie est faible, 75 % ont au plus le diplôme de l enseignement secondaire du 2 ème degré (contre 57 % pour l ensemble de la demande d emploi), 20 % ont un diplôme du secondaire 3 ème degré (contre 29 % pour l ensemble des demandeurs d emploi) principalement en maçonnerie, menuiserie, études générales, mécanique, etc. ; 0 La majorité de la main-d oeuvre habite dans les directions régionales de Charleroi (19 %), Liège (15 %), Namur (14 %), La Louvière (12 %) et Mons (11 %). 0 Un tiers des demandeurs d emploi déclarent posséder une expérience récente du métier. Ceux qui n ont pas d expérience récente dans le métier possèdent une expérience en tant que manoeuvre, maçon, manutentionnaire, ouvrier d entretien du bâtiment, etc. Un peu plus d un quart, n ont aucune expérience récente. 0 La part de demandeurs d emploi expérimentés est supérieure aux inexpérimentés au sein des directions régionales du Forem de La Louvière, Charleroi et Nivelles. En un an, le Forem a géré 573 opportunités d emploi pour le métier d ouvrier de voirie. LES OPPORTUNITES D EMPLOI En 2011, le Forem a géré 327 offres d emploi, ce qui représente 573 opportunités d emploi pour le métier d ouvrier de voirie (une offre pouvant rechercher plusieurs opportunités). Par ailleurs, le Forem a diffusé sur son site 550 opportunités d emploi en provenance des autres services publics de l emploi (SPE) et 29 opportunités dans le cadre de la mobilité interrégionale. Le fait que le nombre d opportunités d emploi en provenance des autres SPE soit presque équivalent à celui reçu au Forem n est pas étonnant vu que 69 % des postes de travail (selon les données ONSS) sont prestés en Flandre (74 % des établissements se situent dans cette région). L analyse des opportunités d emploi porte uniquement sur celles gérées en par le Forem. Ces dernières ont quasi doublé en 1 an (+ 49 %) alors que le nombre d offres d emploi n augmente que de 14 %. L augmentation importante des opportunités d emploi est liée à un recrutement massif de l Administration générale, économique et sociale en juillet et en octobre 2011 (3 offres pour 167 postes) qui cherchait du personnel pour assurer toute opération liée à l entretien général du réseau routier et autoroutier wallon et de ses abords. Le contrat de travail proposé était un contrat PTP (programme de transition professionnelle).

4 Pour éviter l influence de ce gros recrutement en termes d opportunités d emploi sur les caractéristiques de la demande des entreprises, l analyse qui suit porte sur les 327 offres d emploi. Parmi les offres d emploi d ouvrier de voirie gérées par le Forem, c est un contrat intérimaire (38 %) qui est le plus souvent proposé par l entreprise, suivi par un contrat à durée indéterminée (34 %). Ces deux types de contrat sont en hausse par rapport à l an passé, les contrats intérims ayant même doublés de volume. Seuls 13 % des offres proposent un contrat à durée déterminée et 14 % des entreprises sont également à la recherche de candidat à former via le PFI (Plan Formation Insertion). L offre pour ces deux types de contrat est en diminution par rapport à Parmi les critères de sélection de l entreprise, le permis de conduire est le plus souvent cité (55 %), suivi par l expérience 6 (59 %). Le niveau d études est peu demandé (21 %) ceci semble cohérent dans la mesure où il n existe pas de section de formation dans l enseignement ordinaire spécifique à la voirie. La demande des entreprises émanent principalement des directions régionales de Liège (16 %), Namur (13 %), La Louvière (11 %), Mons (10 %) et Arlon (10 %). La liste des opportunités d emploi actuellement diffusées par le Forem peut être consultée via la page d accueil du Forem : ou encore via la plateforme «Horizons emploi» aussi accessible par le site du Forem. L APPARIEMENT ENTRE LA DEMANDE ET L OFFRE D EMPLOI Le métier n apparaît pas dans la liste 2011 des fonctions critiques du Forem. En effet, il n est ni en pénurie quantitative, ni qualitative de main-d oeuvre : 0 le nombre d opportunités d emploi reçues au Forem sur un an est inférieur au nombre de demandeurs d emploi inoccupés (D.E.I.) inscrits sur le métier. Si peu de D.E.I. déclarent posséder une expérience récente du métier (près de 400 personnes), leur nombre est suffisant par rapport à la demande des entreprises qui passent par le Forem (242 opportunités en 2011 où des candidats expérimentés étaient recherchés) ; 0 le turn-over externe des ouvriers travaillant dans ce métier est très faible 7. Il représente 8 % des ouvriers qui quittent le secteur de la construction (soit 294 ouvriers) contre 14,7 % pour l ensemble de la construction. Cependant, l estimation du taux d entrée des ouvriers dans le métier est également faible soit 10 % (358 ouvriers) contre 14 % pour l ensemble de la construction. Malgré tout, le volume des entrants est supérieur à celui des sortants (en valeur absolue) et n indique pas de pénurie quantitative. Enfin, le volume d opportunités d emploi gérées par le Forem en 2011 (573 postes) est supérieur au turn-over externe. Cependant, des tensions persistent liées notamment : 0 à la question du remplacement de la main-d oeuvre active par des jeunes travailleurs lors notamment des départs à la pension. Ainsi, en dehors de l alternance et de l apprentissage, il n existe pas de filières de formation spécifique dans l enseignement de plein exercice (voir «comment se former au métier») préparant au métier de la voirie. Les jeunes candidats sont donc souvent inexpérimentés alors que les entreprises recherchent de préférence du personnel expérimenté. L entreprise qui ne trouve pas le candidat possédant l expérience ou la qualification recherchée peut l engager et le former via un contrat PFI (Plan Formation Insertion). En 2011, ce sont près de 60 contrats qui ont été signés. D autre part, la polyvalence et l autonomie sont des critères de sélection importants. Ceux-ci s acquièrent généralement avec l expérience. En 2007/2008 8, il restait un établissement dans l enseignement spécialisé en Hainaut et cinq paveurs y ont été formés. Par ailleurs, les demandeurs d emploi, de 18 à 25 ans, sans diplôme dans la construction, peuvent suivre la filière apprenti RAC (Régime Apprentissage Construction). En , dixneuf contrats RAC d ouvrier routier ont été signés en Wallonie. Si leur nombre est faible, il est en augmentation ces dernières années ; 6 Calculée hors contrat PFI 7 Fvb.ffc Constructiv rapport Hermès 8 Données les plus récentes à notre disposition. Source : Etnic

5 0 aux conditions de travail. Si il y a très peu de prérequis nécessaire pour exercer le métier, il faut posséder une bonne condition physique et une grande mobilité de déplacement. De plus, le métier reste pénible de par la posture de travail et les conditions de travail en extérieur où il faut travailler par tous les temps ; 0 à la difficulté de prévoir le besoin de main-d oeuvre. En effet, la demande et l offre de personnel dans le secteur des routes dépendent fortement du volume des investissements des pouvoirs publics. COMMENT SE FORMER AU METIER? Il existe peu de formations qui préparent directement au métier, il faut généralement passer par la section d ouvrier qualifié en construction. Cependant, l enseignement secondaire en alternance (CEFA) propose une formation de voiriste (2 ème et 3 ème degré) et de paveur (3 ème degré). De même l IFAPME offre une formation de constructeur réparateur de voirie (apprentissage). Le Forem organise des sessions de formation professionnelle en poseur routier à Nivelles, Construform Châtelineau et Grâce- Hollogne. Vous recherchez plus d informations sur ce métier, rendez-vous sur Par ailleurs, les personnes qui ont plus de 18 ans et qui ont appris le métier par la pratique peuvent faire reconnaître leurs compétences de façon officielle via une validation de compétences. Après la réussite d une épreuve de validation (mise en situation professionnelle), les compétences seront reconnues officiellement par la Fédération Wallonie - Bruxelles. Il existe actuellement cinq titres de compétence associés au métier d ouvrier de voirie : 0 effectuer la pose d un réseau d égouts, 0 effectuer la pose de conduites rigides diverses (eau), 0 effectuer la pose d éléments linéaires, 0 effectuer un revêtement de pavés et de dalles, 0 réaliser des travaux d entretien de voirie y compris la pose d éléments de mobilier urbain. Sur l année 2011, vingt-deux personnes ont passé la validation des compétences. Il y a une forte demande pour la validation de ce métier, surtout de la part du personnel des administrations locales suite à la circulaire 9 du Ministre Furlan qui reconnaît celle-ci au même titre que certains diplômes scolaires pour exercer le métier dans les pouvoirs locaux. Des précisions concernant les études et formations pour exercer le métier d ouvrier de voirie peuvent être obtenues sur le site internet du Forem. 9