Du 2 au 7 novembre 2014, Thessalonique, Grèce

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1 République de Côte d Ivoire Union Discipline Travail COMMUNICATION DE LA COTE D IVOIRE A LA 73 ièm e PLENIERE DU COMITE CONSULTATIF INTERNATIONAL DU COTON (CCIC) Du 2 au 7 novembre 2014, Thessalonique, Grèce Par Dr Adama COULIBALY, Directeur Général Adjoint chargé de la Filière Coton au Conseil du Coton et de l Anacarde Novembre

2 SITUATION ACTUELLE ET DEFIS DE LA FILIERE COTON IVOIRIENNE INTRODUCTION La présente communication donne un aperçu de la filière coton ivoirienne avec un accent particulier sur les résultats de la campagne agricole et la réforme en cours de mise en œuvre dans le secteur. Elle fait aussi cas des défis majeurs auxquels se trouve confrontée la filière du point de vue de l amélioration de la valeur ajoutée sur toute la chaine de l activité cotonnière. I- SITUATION ACTUELLE DE LA FILIERE COTON IVOIRIENNE 1.1 Organisation de la filière La filière coton ivoirienne est régie par la loi n du 13 septembre 2013 fixant les règles relatives à la commercialisation du coton et de l anacarde et à la régulation des filières coton et anacarde. Sa gestion est confiée par la loi au Conseil de régulation, de suivi et de développement des filières coton et anacarde (Conseil du Coton et de l Anacarde) ; cet organe sert d interface entre l Etat et le secteur privé. En plus de cet organe, il y a l Organisation interprofessionnelle agricole de la filière (INTERCOTON), qui regroupe les acteurs de la filière organisés en 3 collèges : - le collège de producteurs constitué par la Fédération des unions de sociétés coopératives de producteurs de coton qui sont au nombre de producteurs de coton installés sur des exploitations de 3 ha en moyenne dans les régions nord et centre du pays ; - le collège des égreneurs constitué par l Association Professionnelle des sociétés Cotonnières (APROCOT) ; - le collège des industries de 2è transformation constitué par l association des industries de filatures et tissage et l association des industries de trituration. Le tissu industriel est composé de : - 14 unités d égrenage du coton appartenant à 6 sociétés cotonnières (CIDT, Ivoire Coton, COIC, SECO, GLOBAL COTTON et SICOSA) avec une capacité totale d égrenage de tonnes de coton graine. - 2 unités modernes de trituration de la graine pour une capacité de tonnes - 3 unités de filature et tissage de la fibre de coton (FTG, COTIVO et UTEXI) d une capacité de tonnes de fibre soit 11% de la production actuelle de fibre de coton. Les principaux partenaires techniques nationaux de la filière sont : - le Centre National de Recherche Agronomique (CNRA) - le Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricoles (FIRCA). 1.2 Performances récentes de la filière - Place du coton dans l économie o le coton génère 7% des recettes d exportation et contribue à 1,7% du PIB ; o il est le 4è produit agricole d exportation après le cacao, l hévéa et la noix de cajou ; o il Induit avec la filière anacarde le développement agricole et industriel des zones centre et nord du pays. 2

3 - Résultats de la campagne o Nombre de producteurs : o Prix au producteur au producteur : 250 F CFA/kg de coton graine (0,5 dollar/kg) o Surface semée : ha o Production de coton graine (coton brut) : tonnes (niveau record jamais atteint auparavant) soit kg de coton graine par ha. o Production de fibre de coton : tonnes Ces résultats font de la Côte d Ivoire le 3è producteur africain après le Burkina Faso et le Mali. Pour la campagne en cours, la superficie semée est de ha pour une récolte attendue de tonnes de coton graine. 1.3 Réforme en cours de la filière coton ivoirienne Le Gouvernement ivoirien a adopté une réforme à travers la loi n du 13 septembre 2013 fixant les règles relatives à la commercialisation du coton et de l anacarde et à la régulation des filières coton et anacarde. Les motivations de cette réforme sont : - l optimisation de la production et amélioration de la qualité ; - la garantie d un prix rémunérateur au producteur égal au moins à 60% du prix CAF du produit ; - l augmentation de la valeur ajoutée par la transformation ; - la préservation de l environnement et la durabilité de la production cotonnière ; - l amélioration du cadre de vie des producteurs ; - le renforcement de la bonne gouvernance dans le secteur. Les principaux axes stratégiques de la réforme sont : Ø L amélioration de la productivité et l optimisation de la production par : o la mutualisation de la production et de la distribution des semences coton ; o la mise en place d un nouveau dispositif d approvisionnement des producteurs en intrants ; o la définition de zones exclusives d intervention de chaque société cotonnière ; Ø La sécurisation du revenu des producteurs par : o la mise en place d un mécanisme de prix garantissant un prix au producteur au moins égal à 60% du prix CAF. Ce mécanisme sera adossé à un fonds de lissage et de soutien; Ø La promotion de la qualité du coton par : o le classement de la fibre de coton dans une salle unique de classement ; o le renforcement des règles relatives aux conditions de commercialisation du coton graine, de la graine et de la fibre. Ø La relance des industries de filature-tissage et de trituration de la graine de coton par : o o la participation active des industriels de la filature-tissage (textile) et de la trituration de la graine à l interprofession de la filière coton (INTERCOTON) en vue de la prise en compte de leurs préoccupations. la modernisation des outils industriels des secteurs filature-tissage et trituration. La mise en œuvre de la réforme a débuté en , mais c est à partir de la campagne que l essentiel des dispositions prévues seront mises en place. 3

4 II- DEFIS DE LA FILIERE COTON IVOIRIENNE 2.1 Amélioration de la productivité au champ Malgré une augmentation du rendement au champ ces dernières années (de 800kg à 1100 kg de coton graine à l ha), les résultats sont en deçà des performances antérieures (1400 kg/ha en 2000) et loin des rendements potentiels des variétés cultivées (2000 à 2500 kg/ha).des actions sont en cours dans le cadre de l amélioration de la productivité entre autres : - l évaluation du conseil agricole aux producteurs par les sociétés cotonnières à travers la contractualisation du conseil agricole impliquant le Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricoles (FIRCA) afin d adapter ce service aux préoccupations des producteurs ; - un projet de recherche sur l adaptation des itinéraires techniques actuels aux changements climatiques ; - une étude de faisabilité du coton génétiquement modifié en Côte d Ivoire en vue d analyser les conditions d adoption de cette technologie ; - la mise en œuvre de projets spécifiques d appuis à la relance de la culture attelée et motorisée grâce au concours de partenaires financiers (Union Européenne, Banque Mondiale) L objectif est de passer d une production de tonnes de coton graine actuellement à au moins tonnes afin de saturer les capacités actuelles d égrenage. 2.2 Amélioration de la qualité de la fibre Le coton ivoirien a bénéficié dans les années passées d une prime à la qualité de la fibre commercialisé sur le marché international. En dépit des dysfonctionnements observés dans la filière à partir de 2002 le souci d amélioration de la qualité de la fibre reste un défi majeur pour la filière coton ivoirienne. L instauration à partir de la campagne d un système de classement unifié du coton graine produite par les différentes sociétés cotonnières est une des réponses apportées pour une meilleure traçabilité de la production et la défense du label du coton d origine Côte d Ivoire. L unité de classement unique de la fibre de coton envisage une accréditation aux normes internationales dans 2 ou 3 années. 2.3 L optimisation des revenus des producteurs Les revenus des producteurs sont affectés par la volatilité des cours mondiaux et par le coût élevé des intrants agricoles ; ces intrants représentent 50 à 55% du revenu brut issu de la vente du coton par les producteurs. Dans le cadre de la réforme de la filière des actions sont prévues en vue d optimiser les revenus des acteurs, en particulier, les producteurs et les égreneurs : - la révision des coûts de la filière depuis la production de coton graine jusqu à l exportation ou la transformation des produits en vue d une meilleure appréciation de la rémunération des acteurs sur toute la chaine de valeur ; - la définition d un nouveau mécanisme du prix du coton graine adossé à un fonds de lissage ou de soutien ; cette étude est à réaliser en 2015 ; - la mise en place d un fonds intrants coton dans le but d acquérir les intrants à moindres coûts. Ces mesures visent à réduire le poids des facteurs de production. 2.4 Relance des industries nationales de filature-tissage de la fibre et de trituration de la graine Les industries de filature tissage et de trituration sont caractérisées par : - une disponibilité de la matière première en quantité suffisante au regard de la productionde coton en nette augmentation ; - un faible niveau de transformation locale (moins de 15%) - le besoin de moderniser l outil industriel et relancer la production. Le plan de relance de l industrie de filature, tissage élaboré par l Etat à travers le Ministère de l Industrie et des Mines ; ce plan prévoit la recherche de partenariats financiers et techniques crédibles dans le secteur du textile. 4

5 La trituration locale de la graine de coton après une période de flottement suite à la crise de 2002, a repris ses activités ces 3 dernières années avec un niveau de 25% de transformation de la production de graine en qui était de tonnes. Avec l installation cette année d une nouvelle unité moderne, COTRAF dans le nord, en plus de l unité TRITURAF (au centre du pays) exploitée par la société OLHEOL, les capacités nominales de traitement de la graine sont portées à près de de tonnes de graines. La mise en place au sein de l interprofession d une stratégie concertée de sécurisation de l approvisionnement des unités de filature-tissage et de trituration en matières premières (fibre et graine de coton) est un des défis auxquels font face ces industries. CONCLUSION La filière coton ivoirienne est sur une bonne dynamique depuis quelques campagnes. Ce qui lui a permis d atteindre des résultats historiques en termes de volume de production en Cette bonne dynamique reste fragile car soumise à la volatilité des cours mondiaux. La réforme mise en œuvre depuis cette année 2014 permettra de renforcer les acquis et corriger les points de faiblesse. Conscients des défis auxquels la filière est confrontée, le Gouvernement et les acteurs, avec l appui de partenaires au niveau interne et externe s engagent à mettre en œuvre des actions qui auront un impact significatif sur l activité des producteurs et par conséquent sur toute la chaine de valeur de l activité cotonnière. 5