COMPTE RENDU. Journée de sensibilisation des élus et techniciens aux pratiques alternatives à l utilisation des produits phytosanitaires
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- Romain Larocque
- il y a 7 ans
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1 COMPTE RENDU Journée de sensibilisation des élus et techniciens aux pratiques alternatives à l utilisation des produits phytosanitaires Mardi 18 novembre 2014, a eu lieu la première journée de sensibilisation organisée par l Association Nationale Notre Village à Sainte Alvère (Dordogne) dans le cadre de son réseau de collectivité. La thématique abordée fût celle des pratiques alternatives à l utilisation des produits phytosanitaires afin de répondre aux différentes questions posées suite à l adoption de la loi Labbé qui interdit l usage des produits phytosanitaires en zone non agricole en Un amendement prévoit même d avancer l interdiction à Plus de 80 personnes (élus et techniciens) originaires de Dordogne pour la majorité, mais également de Corrèze, de Charente, du Lot, du Lot-et-Garonne et de Gironde ont pu assister à cette journée, articulées autour de 3 interventions, suivies d une visite des réalisations de la commune de SainteAlvère.
2 M. Philippe Reulet, Chef du pôle Epidémio surveillance végétal DRAAF Aquitaine La réglementation et la transition vers l agroécologie Règlementation en vigueur - Grenelle Environnement avec la mise en place du certiphyto obligatoire pour les applicateurs, acheteurs à partir d octobre Arrêté du 12 septembre 2006 (délais de rentrée, interdiction à moins de 5m d un cours d eau) - Arrêté du 27 juin 2011 qui interdit l application de produits phytosanitaires dans les lieux fréquentés par des publics à risques tels que les écoles, les hôpitaux, les maisons de retraite - Loi Labbé : interdiction faites aux personnes publiques (état, collectivités, établissements publics) d'utiliser des produits phytosanitaires dans les espaces verts et les promenades ouvertes au public, d'ici 1 er janvier Un amendement propose d avancer à 2016 cette interdiction. La transition vers l agroécologie Définition de l agroécologie : Projet de loi d'avenir 2014, art 1 er : «Les politiques publiques visent à promouvoir et à pérenniser les systèmes de production agricole et les pratiques agronomiques permettant d'associer la performance économique, sociale et environnementale. Elles privilégient les démarches collectives et s'appuient sur les pratiques de l'agro-écologie, dont le mode de production biologique fait partie» Il s agit de s'appuyer et d amplifier les fonctionnalités naturelles offertes par les écosystèmes tout en maintenant les capacités de production. Les objectifs : - limiter le recours aux intrants conventionnels (engrais de synthèse, phytosanitaires,...), - éviter le gaspillage des ressources naturelles et limiter les pollutions (nitrates, ammoniac,...). - accroitre la biodiversité et renforcer les régulations biologiques au sein des écosystèmes. Exemples de pratiques agroécologiques en zone non agricole : Gestion différenciée, solutions alternatives aux traitements, protection des espaces vis-à-vis des bioagresseurs par des variétés résistantes ou des produits de biocontrôle Bioagresseur : Organisme vivant tel qu'un virus, une bactérie, un champignon ou tout organisme nuisible, portant atteinte à l état de santé de leurs organismes hôtes. Produits de biocontrôle : un ensemble de méthodes de protection des végétaux par l utilisation de mécanismes naturels. 2
3 Plusieurs outils ont été élaborés pour vous aider Bulletins de santé du végétal L objectif du Bulletin de Santé du Végétal est de présenter : - un état sanitaire des cultures : stades de développement, observations des ravageurs et maladies, présence de symptômes ; - une évaluation du risque phytosanitaire, en fonction des périodes de sensibilité des cultures et des seuils de nuisibilité des ravageurs et maladies ; - des messages réglementaires. Sous la responsabilité d un animateur filière, la réalisation d un Bulletin de Santé du Végétal fait appel à trois sources d information : - Des données d observations : elles sont obtenues à partir du suivi périodique d un réseau de parcelles fixes ou flottantes judicieusement positionnées sur le territoire. Ce travail implique l ensemble des agents de terrain locaux (chambres d agriculture, coopératives, négoces), mais aussi des agriculteurs. - Des données de modélisation : pour prévoir l arrivée ou l intensité d attaques de certains bioagresseurs les Instituts techniques, l INRA, les Services Régionaux de la Protection Végétaux ont construits des modèles épidémiologiques. Ils sont largement utilisés dans le cadre de l élaboration des Bulletins de Santé du Végétal. - Des données de suivis biologiques en laboratoire. Le Bulletin de Santé du Végétal est mis à disposition de tous les acteurs gratuitement sur les sites internet des Chambres régionales d agriculture et des DRAAF. Plateforme d échanges d informations et boîte à idées (Plante&Cité) Plante & Cité est une plateforme nationale d'expérimentations et de conseils techniques à destination des services espaces verts des collectivités territoriales et des entreprises du paysage. Née du constat d'un besoin d'expérimentations et de mutualisation des techniques du développement durable de gestion des espaces verts, l'association, à but non lucratif, a été initiée en 2006, à Angers, par l'initiative de représentants d'établissement de recherche et d'enseignement supérieur (dont l'institut National d'horticulture et l'institut National de Recherche Agronomique), de services des collectivités et d'entreprises. Il est aujourd'hui le centre technique national traitant des problématiques liées aux espaces verts et mettant en œuvre des expérimentations appliquées. 3
4 Site ECOPHYTO ZNA Il s agit d un site édité par Plante&Cité qui a pour objectif d accompagner les professionnels de Zones Non Agricoles dans la réduction de l utilisation des produits phytosanitaires. Le site Internet comprend plusieurs rubriques thématiques : - Des informations synthétisées sur la gestion et la conception raisonnée des Zones Non Agricole, sur l épidémiosurveillance (guide des protocoles d observation et les bulletins de santé du végétal -BSV), sur les risques liés aux pesticides ; - Des démarches pionnières ; - Un point sur la réglementation (veille, certiphyto ) ; - Des bulletins de veille scientifiques et techniques - Un glossaire, un agenda, un forum de discussion. Les ressources sont mises à jour régulièrement. Elles sont alimentées par les contributions volontaires des acteurs des Zones Non Agricoles et notamment par les résultats d études menées par Plante & Cité et financées dans le cadre du plan Ecophyto Des outils et références concernant l acceptation de la flore spontanée, l enherbement des surfaces sablées, la gestion de la processionnaire du pin sont par exemple en ligne sur le site. 4
5 M. Thierry Charmarty, Chef de service Espaces Verts Conseil Général de la Dordogne Charte 0 herbicide Les communes et les EPCI signataires de la charte, s engagent à : Former les agents applicateurs, Respecter la réglementation en vigueur, Élaborer un plan d entretien et de désherbage, Renoncer progressivement à l usage des herbicides, Développer des méthodes alternatives, Communiquer sur le sens et l intérêt de ces nouvelles pratiques, Réaliser et communiquer annuellement un bilan qualitatif. En signant la charte, les agents bénéficient de : Formations sur les techniques alternatives D un diagnoskc des prakques D une aide méthodologique pour la réalisakon d un plan de désherbage Plan de désherbage Un plan de désherbage répertorie : - l ensemble des zones de la commune à désherber, - les surfaces qui présentent un risque de pollution élevé pour l eau, - les méthodes de désherbages utilisées. Objectif : - Préserver au maximum les ressources en eau, - Se mettre en conformité vis-à-vis de l usage des herbicides chimiques, adopter de bonnes pratiques d utilisation des produits phytosanitaires, - Identifier les zones à désherber en fonction du risque de pollution des eaux, - Limiter au strict nécessaire l usage des herbicides sur les zones communales à désherber (surtout pour les zones à risque), - Développer des méthodes alternatives, - Ne plus chercher à éradiquer systématiquement les «mauvaises herbes». 5
6 Méthodologie : Pour aller plus loin et renoncer progressivement à l usage des herbicides vous pouvez adopter un plan de gestion différenciée et développer des techniques alternatives. Plan de gestion différenciée Qu est-ce que la gestion différenciée? - Un entretien adapté à chaque espace selon sa vocation et son utilisation - Classement appropriée des espaces selon leur situation, leur taille, leur image, leur intérêt écologique, leur usage ainsi que l'attente sociale qu'ils suscitent. - Cette classification permet de définir les objectifs de gestion pour chaque site Jardin de prestige Maîtrise de l espace, lieu de création Entretien intensif Jardin naturel Accompagnement de la nature Entretien extensif 6
7 Techniques alternatives Techniques alternatives préventives - Penser l entretien dès la conception en réduisant au maximum les zones propices au développement des adventices (plante indésirable à l'endroit où elle se trouve). - Occuper / couvrir le sol pour limiter le développement des adventices. Plusieurs méthodes existent : L enherbement Le fleurissement Le paillage L enherbement : Cela consiste à implanter ou laisser s implanter une ou plusieurs espèces de plantes dont la pousse sera contrôlée grâce à un ou plusieurs fauchages. Il existe 2 types d enherbements : - l enherbement spontané Avantages : respect de la flore et de la faune indigènes, biodiversité assurée, aménagement durable, entretien limité, - l enherbement semé o Engazonnement sur dalles alvéolées : zones de stationnement, de circulations occasionnelles, o Mélange terre-pierres enherbé Cas des cimetières Il existe de plus en plus de cimetières végétalisés. Avantages : - Faible croissance et donc diminution de l entretien (réduction des tontes) - Bonne tolérance aux piétinements - Bonne résistances à la sécheresse (entretien sans arrosage) Cimetière de Sainte Alvère Avant la pousse Cimetière de Sainte Alvère Après la pousse 7
8 Le fleurissement Comment choisir les espèces à planter? Une «bonne plante couvre-sol» doit avoir les qualités suivantes : posséder un feuillage dense, vivre longtemps et s étaler rapidement, vivre avec un minimum d entretien, posséder un bon pouvoir de propagation, sans être envahissante. Critères à prendre en compte (comme toute autre plantation, privilégier les espèces indigènes) : Le type de sol, L exposition, L aspect esthétique peut aussi entrer en ligne de compte (couleur de la plante, hauteur, période de floraison, ). - Les plantes couvre-sol Pachysandra terminalis Vinca minor Epimedium Geranium macrorrhizum - Plantation de sedums Aux pieds des arbres, Terre-plein central, - Fleurissement des bas des murs 8
9 Le paillage Valoriser vos déchets verts pour en faire du paillage pour vos massifs Techniques alternatives curatives Utiliser du matériel adapté. - Brosse adaptable sur débroussailleuse pour traiter les bordures sur revêtements imperméables. - Porte-outil avec brosse métallique pour traiter les surfaces imperméables - Désherbeur mécanique pour l entretien des surfaces perméables Mais aussi le désherbage manuel. Communiquer Expliquer et promouvoir la démarche auprès de la population est essentiel. Sensibiliser et informer les habitants via la presse locale, les bulletins municipaux, votre site internet Conclusion La solution universelle n existe pas, Chaque collectivité devra adapter ses choix à sa propre situation, C est la diversité et la complémentarité des solutions qui permettront un changement global des pratiques, Pour aller plus loin, il faudrait avoir une plus grande tolérance vis-à-vis de la végétation spontanée et repenser la notion de propreté. 9
10 Mme Marie-Laure Courivaud, Chargée d interventions ressource en eau et milieux aquatiques - Délégation Atlantique Dordogne Agence de l eau Adour-Garonne Les modalités d aides de l Agence Etapes pour s engager dans une démarche de réduction des pesticides Soutien financier de l Agence de l eau Adour-Garonne 1. Réaliser un diagnostic des pratiques et des moyens 2. Elaborer un projet d amélioration 3. Former les agents 4. Réaliser les améliorations 5. Communiquer Deux dossiers d aide possibles : un pour le diagnostic et le projet d amélioration Taux maximum de 50 % un pour les équipements et la communication Taux maximum de 30 % à 50 % Taux de 50 % réservé pour : les communes situées dans un Plan d Action Territorial les communes visant le «zéro phyto» sur 3 ans Contenu du dossier : Pour le diagnostic et le projet d amélioration : - Courrier de sollicitation - Délibération du conseil municipal, précisant le plan de financement - Formulaire de demande d aide - Devis d un prestataire ou pour une réalisation en régie : durée estimée du travail, coût journalier de l agent concerné et confirmation de sa formation Pour les équipements et la communication : mêmes documents à compléter par : - le diagnostic et le projet d amélioration - l attestation de formation des agents au Certiphyto Pour vous aider dans votre démarche - Le Conseil Général de la Dordogne dans le cadre de sa charte 0 herbicide - Des associations départementales - Des bureaux d études - L unité Dordogne, de l agence de l eau : Caroline CHABAUD caroline.chabaud@eau-adour-garonne.fr 10
11 Visite des réalisations de la commune de Sainte-Alvère Ruelles enherbées Cimetière enherbé avec dalles alvéolaires 11
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