Addictologie et maladies alcooliques du foie. Dr Anne Borgne Service d addictologie Hôp René Muret / Jean verdier 93
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1 Addictologie et maladies alcooliques du foie Dr Anne Borgne Service d addictologie Hôp René Muret / Jean verdier 93
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3 Les 5 facteurs de risque de morbidité et de mortalité prématurée en Europe Source: OMS (2002). Années : Années de bonne santé perdues (par décès, maladie ou handicap) moyenne établie sur la population européenne IPPSA 2009
4 Dangerosité des drogues Rapport Roques Toxicité système nerveux central : Alcool>amphétamines>crack Toxicité générale : Tabac>alcool>cocaïne>ecstasy Toxicité sociale : Héroïne>alcool>crack Toxicité addictive : Tabac>héroïne>alcool Formation RESPADD - Ordre des Pharmaciens 12 et 13 janvier
5 Qu est ce qu une drogue? une drogue est une substance psycho-active (SPA) qui agit sur la conscience et modifie la perception du monde extérieur de ses capacités, de sa mémoire Certaines substances psychoactives sont licites (café! Alcool, tabac) d autres sont illicites (interdites d usage: cannabis etc), d autres sont des médicaments qui sont parfois détournés!
6 Addiction : de quoi s agit-il? Etymologie : le mot apparaît au Moyen Age, s agissant d une personne endettée incapable de rembourser sa dette. Une décision de justice «ad dictum» était prise au bénéfice du créancier. La personne endettée devenait «l esclave» de l autre personne envers laquelle elle avait une dette. Le terme «addiction» recouvre donc cette réalité d esclavage (privation de liberté), considérant que certaines personnes peuvent devenir «esclave» d une substance. Pour un sujet, à un moment donné, la substance devient le centre de son existence Formation RESPADD - Ordre des Pharmaciens 12 et 13 janvier
7 Addiction (asservir par le corps) Intérêt de cette nouvelle définition: abandon de la distinction drogue légale/ illégale, parenté entre addiction avec ou sans substance, terminologie moins restrictive et moins stigmatisante
8 Les motivations Pour se sentir bien Pour avoir des nouveautés: sentiments sensations experiences Pour se sentir mieux Pour diminuer : anxiété inquiétudes peurs dépression morosité et Pour les protéger 8
9 Les modalités d usage
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12 Le risque alcool Recommandations de l OMS pour les hommes : pas plus de 21 verres par semaine pour les femmes (hors grossesse) : pas plus de 14 verres par semaine pas plus de 4 verres par occasion au moins un jour par semaine sans aucune boisson alcoolisée 12 IPPSA 2007
13 1 verre = 1 unité d alcool Attention Chez soi le verre est double ou triple Les nouveaux contenants ont un volume et une teneur en alcool différents (exemple canette de bière de 50 cl à 11 6 )
14 Ex: usage de l alcool
15 Cycle de l addiction Usage occasionnel et récréa0f Usage nocif Addic%on Sevrage Abs0nence Rechute
16 Les stades du changement Modèle de Prochaska et DiClemente Formation RESPADD - Ordre des Pharmaciens 12 et 13 janvier
17 Les ingrédients du changement importance Décision confiance
18 Etiologie de l addiction La toxicomanie est le fruit de la rencontre entre une personne, un produit et un moment socio-culturel (Olivenstein) Nous avons tous l organe de l addiction (système de récompense, système hédonique, système de renforcement)
19 La voie biologique commune Toutes les substances susceptibles d'induire une dépendance : activent les circuits dopaminergiques mésolimbiques = systèmes de récompense augmentent la concentration de dopamine dans le noyau accumbens (Di Chiara), soit directement (cocaine), soit indirectement par la mise en jeu d autres neurotransmetteurs (Alcool, opiacés) Dépendance résulte d un dérèglement de ce système de récompense Sources : Di chiara Tassin 1997
20 Risque d usage nocif et de dépendance = Interactions : Produit (P) x Individu (I) x Environnement (E) P = Facteurs de risque liés au Produit dépendance complications sanitaires, psychologiques, sociales statut social du produit I = Facteurs Individuels (de vulnérabilité et de résistance) n génétiques n biologiques n psychologiques n psychiatriques E = Facteurs d Environnement sociaux exposition :consommation nationale, par âge, sexe, groupe social marginalité familiaux : fonctionnement familial, consommation familiale copains
21 Les comportements de consommation de substances psychoactives La dépendance "L'impossibilité de s'abstenir de consommer" Existence d'une tolérance Existence d'un syndrome de sevrage Dépendance psychique ou "craving" : dysfonctionnement durable des systèmes dopaminergiques, mésolimbiques et opioïdes. Dépendance comportementale Dépendance physique ou syndrome de sevrage lié au dysfonctionnement d'autres systèmes neurobiologiques. Sources DSMIV - CIM10
22 Critères de dépendance (DSM4) 3 critères parmi les 7 critères suivants Existence d un syndrome de sevrage à l arrêt du produit Tolérance Substance prise en quantité plus importante, ou un temps plus long que prévu Désir persistant ou effort infructueux pour contrôler ou arrêter sa consommation Temps considérable passé pour se procurer la substance, la consommer, récuperer des effets Abandon des activités de loisir, puis familiales, professionnelles Poursuite de l utilisation malgré la connaissance d un problème conséquent
23 Sévérité de la dépendance selon les critères du DSMIV selon les produits G. WOODY (Addiction 1993, 88 : ) Dépendance fréquente Tabac Cocaïne Héroïne Dépendance rare Alcool Amphétamines Cannabis 0% 20% 40% 60% 80% 100% Absente Faible Moyenne Forte Sources : Woody 1993
24 Les soins Politique de prévention des dépendances Prévention Réduction des risques Traitement Répression
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26 Le dispositif de soins Soins ambulatoires (médecin traitant, psychiatre, CSAPA) Traitement hospitalier (sevrage, SSR, comorbidité psychiatrique) Traitement long («post cure», communautés thérapeutiques) Groupe d entraide
27 Quel objectif? Abstinence Consommation contrôlée Substitution Réduction des risques
28 Que peuvent faire les soignants non spécialistes? Evaluer, avec les patients, leur consommation d alcool De façon «systématique» A l occasion d un trouble évocateur, d une situation Agir en fonction du niveau de risque repéré Encourager ceux qui ont une consommation à faible risque Prévention primaire Conseiller, accompagner ceux qui ont une consommation excessive Intervention brève Conseiller, orienter, accompagner ceux qui sont devenus alcoolodépendants Soin
29 L intervention brève : principes Elle a pour objectif de provoquer chez les patients qui y sont prêts (sans évaluation préalable) un changement dans la consommation d alcool s adresser aux patients non dépendants ou présentant un faible niveau de dépendance Elle cherche à être suffisamment brève pour être systématisable Elle respecte les «grands principes» de l intervention alcoologique (empathie, absence de jugement, respect du choix du sujet ) Elle suit un plan simple (check-list)
30 L intervention brève Restitution du test de repérage Le risque alcool Le verre standard L intérêt de la réduction Méthodes utilisables pour réduire sa consommation Proposer des objectifs, laisser le choix Donner la possibilité de réévaluer dans une autre consultation Remettre le livret En orange : ce qui est actif de façon prouvée
31 DETA (Diminuer Entourage Trop Alcool) Avez-vous déjà ressenti le besoin de Diminuer votre consommation d alcool? Votre Entourage vous a-t-il déjà fait des remarques sur votre consommation d alcool? Avez-vous déjà eu l impression que vous buviez Trop? Avez-vous déjà eu besoin d Alcool dès le matin pour vous sentir en forme? Formation RESPADD - Ordre des Pharmaciens 12 et 13 janvier
32 AUDIT (Alcohol Use Identification Test) 1. Combien de fois vous arrive-t-il de prendre un verre? 2. Combien de verres buvez-vous au cours d'une journée où vous consommez de l'alcool? 3. Au cours d'une même occasion, combien de fois vous arrive-t-il de boire six verres ou plus? 4. Dans l'année écoulée, combien de fois n'avez-vous pas pu faire ce que, normalement, vous auriez dû faire parce que vous aviez bu? 5. Dans l'année écoulée, combien de fois avez-vous observé que vous n'étiez plus capable de vous arrêter de boire après avoir consommé? 6. Dans l'année écoulée, combien de fois avez-vous eu un sentiment de culpabilité ou de regret après avoir bu? 7. Dans l'année écoulée, combien de fois avez-vous été incapable de vous souvenir de ce qui s'était passé la veille parce que vous aviez bu? 8. Dans l'année écoulée (après une période de forte consommation), avez-vous dû boire de l'alcool dès le matin pour vous remettre en forme? 9. Vous êtes-vous blessé ou avez-vous blessé quelqu'un parce que vous aviez bu? 10. Est-ce qu'un ami, un médecin, ou un autre professionnel de la santé s'est déjà préoccupé de votre consommation d'alcool et vous a conseillé de la diminuer? Formation RESPADD - Ordre des Pharmaciens 12 et 13 janvier
33 FACE (Formule pour Approcher la Consommation d Alcool par Entretien) A quelle fréquence vous arrive-t-il de consommer des boissons contenant de l alcool? 0 = «jamais», 1 = «une fois par mois ou moins», 2 = «2 à 4 fois par mois», 3 = «2 à 3 fois par semaine», 4 = «4 fois ou plus par semaine» Combien de verres standards buvez-vous au cours d une journée ordinaire où vous buvez de l alcool? 0 = «un ou deux», 1 = «trois ou quatre», 2 = «cinq ou six», 3 = «sept à neuf», 4 = «dix ou plus» Votre entourage vous a-t-il fait des remarques au sujet de votre consommation d alcool? (Oui =4, Non = 0) Avez-vous déjà eu besoin d alcool le matin pour vous sentir en forme? (Oui =4, Non = 0) Vous arrive-t-il de boire et de ne plus vous souvenir ensuite de ce que vous avez pu dire ou faire? (Oui =4, Non = 0) Formation RESPADD - Ordre des Pharmaciens 12 et 13 janvier
34 En pratique Savoir repérer le type d usage Responsabiliser et mettre en confiance Proposer une stratégie de prise en charge (médicale, sociale, prévention) adaptée à chaque type d usage & situation Formation RESPADD - Ordre des Pharmaciens 12 et 13 janvier
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