Résumé des recommendations de Guidelines for consideration of bats in wind farm projects Revision 2014

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1 Résumé des recommendations de Guidelines for consideration of bats in wind farm projects Revision 2014 Groupe de travail éolien du Groupe Chiroptères National, SFEPM Référence bibliographique : Rodrigues L., Bach L., Dubourg-Savage M.-J., Karapandža B., Kovač D., Kervyn T., Dekker J., Kepel A., Bach P., Collins J., Harbusch C., Park K., Micevski B., Minderman J., Guidelines for consideration of bats in wind farm projects Révision EUROBATS Publication Series No. 6 (English version). UNEP/EUROBATS Secretariat, Bonn, Germany, 133 pages. Disponible ici : no6_english.pdf

2 Préambule Les lignes directrices d Eurobats pour la prise en compte des chauves-souris dans les projets éoliens viennent d être actualisées. La première version date de 2008 et est disponible ici, en Français : no3_french.pdf Cette actualisation - non disponible encore en Français (date prévue de publication de la version française pour la fin de l année 2015) - a été publiée en mars Cette version s appuie sur l amélioration des connaissances concernant les impacts des éoliennes sur les populations de chauves-souris. Elle a été particulièrement étoffée de recommandations, de cas concrets, de références bibliographiques, d annexes, de tableaux, etc. Le cas du petit éolien et de l éolien offshore est davantage traité dans cette révision. Il est structuré de la façon suivante : 1- Introduction : pages 7 à 9 2- Aspects généraux de la conception des projets : pages 10 à Réalisation des études d impacts : pages 16 à Suivi des impacts : pages 32 à Évitement, réduction et compensation : pages 40 à Priorités de recherches : pages 52 à Contenu pour des recommandations nationales : pages 59 à Conclusion et perspectives : page Références bibliographiques : pages 67 à Glossaire : pages 79 à 81 Annexes : pages 82 à 133 Notons que deux nouvelles parties distinctes ont été ajoutées : «mesures ERC» et «contenu pour les recommandations nationales». Cette dernière partie doit méritée l attention de l État français, signataire des accords Eurobats, car ces recommandations doivent être appliquées en France. Objectifs de ce document Dans l attente de la traduction française, le groupe de travail «éolien» du Groupe Chiroptères de la SFEPM a choisi de mettre à disposition un résumé de cette actualisation aux professionnels de l éolien, aux associations de protection de la nature et aux services de l État. Il s agit un résumé essentiellement des recommandations (les recommandations sont marquées par des puces). Des commentaires des auteurs sont parfois insérés au niveau du texte. Il s agit des passages en italique.

3 Attention, il est important pour le lecteur de se référer au document originel, pour s assurer de la traduction des recommandations, car des soucis de traduction ont pu avoir lieu. Enfin, il ne s agit pas d une traduction exhaustive, mais bien d un résumé qui n engage que les auteurs de ce document, et donc, le lecteur est encouragé à se référer au document disponible sur le site d Eurobats. Si des passages traduits sont erronés, merci de l indiquer au coordinateur du groupe de travail «éolien» afin qu il puisse corriger les passages concernés : etienneouvrard -at- gmail.com

4 1- Introduction (pages 7 à 9) L introduction est essentiellement composée de rappels sur le statut de protection des chauves-souris en Europe et sur les objectifs de l Union européenne concernant, par exemple, la lutte contre les changements globaux et le développement des énergies renouvelables, ainsi que l existence d impacts de l énergie «éolien» sur les chauves-souris et pourquoi les chauves-souris peuvent être impactés. Des mesures d évitement et de réduction doivent être inclues dans l étude d impact et dans le permis délivré par les autorités. Les états membres doivent adapter leurs recommandations, en adopter ou les mettre à jour. En considérant que les états signataires de l accord Eurobats s engagent à conserver les populations de chauves-souris, dans les situations où les voies migratoires traversent les frontières, les évaluations des incidences des plans et programmes (Directive 2001/42/CEE) ou les études d impact environnemental des plans et des projets éoliens devraient rechercher la coopération internationale d autres gouvernements. 2- Aspects généraux de la conception des projets (pages 10 à 15) Les chauves-souris doivent être prises en compte, à un niveau le plus élevé, dès la planification à une échelle régionale. Étant donné que les chauves-souris seront affectées par la plupart des projets, une évaluation environnementale est nécessaire avant accord du plan ou du projet. Dans le cas de la France, les projets doivent faire l objet d une évaluation environnementale à travers une étude d impact (permis de construire, autorisation ICPE, etc.). Toutes les chauves-souris étant protégées, un projet peut être soumis à la réglementation sur les espèces protégées (articles L et suivants du code de l environnement) 1 Nécessité de mener des politiques et des pratiques qui reflètent l expérience acquise des sites éoliens existant afin de s assurer que les populations ne soient pas menacées. Le but d'une étude d'impact est d'évaluer les impacts possibles sur les populations locales et migratrices de chauves-souris, ainsi que de concevoir les mesures d évitement ou de réduction propres au site, ainsi que les programmes de suivis. Les autorités peuvent réglementer la construction et l exploitation des parcs éoliens par des conditions ou des obligations (taille, localisation, disposition, limitation de fonctionnement). Les développeurs doivent être conscients des impacts tels que la mortalité, la perturbation, un effet barrière entre gîtes et zones de chasse, une perturbation ou perte des voies de déplacements et des routes migratoires, destruction ou détérioration des habitats. Les autorités devraient également exiger que les impacts des éoliennes sur les populations de chauves-souris soient évalués au cours de la phase post-construction. Rappel de la démarche ERC et nécessité de regarder toutes les phases du projet (construction, fonctionnement, démantèlement). 1

5 2.1 Phase de sélection du site (page 10) La localisation des parcs éoliens par rapport aux habitats des chauves-souris est un facteur important à prendre en compte. Les éoliennes doivent être situées en dehors des couloirs migratoires et des couloirs de déplacement des chauves-souris. Des zones tampon doivent être réalisées autour des gîtes d importance régionale et nationale. Prise en compte des habitats utilisés par les chauves-souris (arbres, réseaux de haies, forêts, zones humides, cours d eau, plan d eau, cols de montagne). Mention de certains parcs éoliens en zones ouvertes agricoles qui ont des taux de mortalité élevés. Les éoliennes ne devraient pas être installées dans et à moins de 200 m des différents types de boisement du fait de haut risque de mortalité et des répercussions sur les habitats de toutes les espèces de chauves-souris. (ndlr : cette recommandation est répétée plusieurs fois dans le document, cf texte pour justification) La recommandation de l éloignement des terrains boisés à plus de 200m était déjà présente dans la précédente version. Cependant dans certains pays, des parcs éoliens ont été construits en forêt ou à moins de 200 m des lisières. Par conséquent, ces cas doivent constituer une exception et il est nécessaire de mettre en place strictement, pour ces situations, des recommandations spécifiques ainsi que des études, suivis et mesures adaptés. Des zones tampon de 200m doivent être appliquées aux autres habitats (alignement d arbres, réseau de haies, zones humides, plan et cours d eau) et dans toutes les zones où une activité importante est notée. Des niveaux bas d activités lors des études ne signifient pas qu il n y aura pas d impacts (variabilité interannuelle, modification du comportement du à la présence des turbines). Les zones tampons doivent être calculés depuis l aire extérieure du rotor, pas depuis le mât. 2.2 Phase construction (page 13) Les activités de la phase de construction sont susceptibles d avoir des impacts. Elles doivent être planifiées pour les périodes du jour ou de l année où il n y aura pas d impacts. 2.3 Phase opérationnelle (page 13) En fonction de la localisation et le niveau d impact prévisible, la limitation du fonctionnement des éoliennes à des moments de pic d activité, comme lors de la migration d'automne ou le swarming, doit être envisagée (cf texte et chapitre dédié pour plus d informations). Les éoliennes et leurs environs immédiats doivent être gérés et entretenus de telle manière qu'ils n attirent pas les insectes.

6 2.4 Phase de démantèlement (page 14) Le démantèlement doit être prévu à des périodes de l année qui minimisent les impacts sur les chauves-souris et leurs habitats. La restauration du site doit prendre en compte des mesures favorables aux chauves-souris. 2.5 Petit éolien (page 15) Le petit éolien peut provoquer des perturbations ; la mortalité des chauves-souris peut être un problème dans certains sites. 3- Réalisation des études d impact (page 16) Nécessité d études détaillées pour tous les parcs, en raison des impacts de l éolien. Le but des études est : - d évaluer les impacts possibles sur les populations de chauves-souris résidentes et migratrices, - de proposer des mesures ERC et de suivis, propres au site. Nécessité que l étude d impact témoigne de l acquisition d une bonne connaissance des populations locales de chauves-souris, de leurs statuts biologique et de conservation, pour chaque projet. Les études d'impact doivent être effectuées pour tous les sites (obligation confirmée dans différentes résolutions et sessions Eurobats), afin : - d identifier si l'emplacement du projet proposé est approprié, - d ajuster la disposition du projet si nécessaire, - de développer des mesures d atténuation ou de compensation spécifique au site, un programme de surveillance des impacts approprié. Les études doivent identifier : les espèces, les périodes de présence, leur distribution spatiale (horizontale et verticale) en relation avec le projet éolien. L activité des chauves-souris doit être corrélée avec les conditions locales climatiques (vitesse de vent, température, pluviométrie), car cela permet de cibler les mesures d évitement et de réduction, qui peut l inclure l abandon du projet, la relocalisation d une partie des éoliennes, la mise en drapeau, une mise en route des éoliennes à une vitesse de vent supérieure, et un arrêt des machines temporaire pour éviter ou réduire la mortalité des chauves-souris, le programme de surveillance post-construction. Des données fiables sont également nécessaires pour les opérateurs de parcs éoliens, afin de calculer, pour eux, le risque économique de leur ferme éolienne. Les générations actuelles de grandes éoliennes permettent une production d énergie économique dans presque tous les paysages. Quelque soit le paysage, il est important de considérer que la mortalité n est pas réduite si plus hautes sont les éoliennes. Au contraire, les rotors larges peuvent

7 augmenter la moralité. Les études ont démontré que dans des habitats inadaptés aux chauves-souris, tels que les plaines agricoles, les éoliennes peuvent être la cause d un taux important de mortalité de chauves-souris. Les parcs au sommet des collines ou sur le littoral peuvent avoir les mêmes résultats. Dans les forets, les impacts peuvent être exacerbés notamment pour les populations locales. La méthodologie de l étude d impact (inventaires de l activité) doit prendre en compte l été ainsi que les saisons migratoires du printemps et de l automne, mais aussi l hiver dans le sud de l Europe. Il est important que les autorités compétentes consultent les experts renommés afin d évaluer les impacts potentiels sur les chauves-souris lors de l examen des dossiers de demande de construction d éoliennes. Si plus de 3 ans s écoulent entre les études pré-constructions et la construction, il peut être nécessaire de répéter les suivis préalables. Ce point doit être mis en évidence dans les recommandations ou les législations nationales. En raison de l augmentation des connaissances acquises depuis ces dernières années, les recommandations suivantes sont différentes des précédentes. Dans l étude d impact, les réponses aux questions suivantes doivent être apportées : - quelles sont les espèces présentes sur le site de projet et à proximité? - quels sont les niveaux d activités des espèces présentes et comment ces activités varient au cours de l année (prendre en compte l ensemble du cycle d activité des chauves-souris)? - comment les chauves-souris utilisent le paysage du site et à proximité (gîtes de parturition, d hibernation, couloirs de vol, zones de chasses et voies migratoires)? - quels sont les impacts attendus du projet sur les chauves-souris et leurs habitats (avant, pendant et après) et sont-ils significatifs? - si des effets significatifs sont attendus, quelles sont les mesures ERC mises en place? - quels sont les méthodes, les échelles de suivis et les calendriers des suivis postconstruction qui doivent être mis en place pour le projet? 3.1 Prédiagnostic (page 18) Le but du prédiagnostic, comme première étape, est d identifier quelles sont les espèces connues dans l aire local et quels sont les éléments du paysage utilisés par les chauves-souris. Les résultats permettront de façonner l étude d impact. Étant donnés les impacts des éoliennes sur les chauves-souris, des prédiagnostics devraient être réalisés pour tous les nouveaux projets onshore et offshore. Le prédiagnostic est une étape préliminaire qui ne peut se substituer à une étude d impact complète. Il peut toutefois aider le développeur dans sa décision quant à la pertinence du site pour la construction d'éoliennes et d'aider à concevoir correctement l étude d impact.

8 Un éventail de sources d information devrait être passé en revue pour identifier les habitats potentiels des chauves-souris sur le site et à proximité et pour identifier l existence de données dans cette zone. Cela devrait inclure : - de récentes cartes aériennes ou satellites, des cartes d habitat, - des cartes de répartition des espèces, - des bases de données d aires protégées, - des rapports sur les gîtes connus et les observations de chauves-souris (pour les sites offshore, cela peut inclure des observations sur des plateformes pétrolières, depuis la côte ou depuis des phares), - des connaissances existantes sur la migration des oiseaux car elles pourraient donner des informations sur la migration des chauves-souris, - les connaissances existantes sur la migration des chauves-souris, - les articles et rapports sur l écologie des chauves-souris. La consultation d organisations ayant des données sur les chauves-souris doit également être entreprise. Pour les éoliennes onshore, le prédiagnostic doit prendre en compte les données disponibles dans un rayon de 10 km. Dans certains cas, le rayon peut être supérieur (par exemple dans le cas d importantes colonies où les individus se déplacent sur de longues distances vers leur territoire de chasse). Les routes migratoires terrestres et en mer doivent être prises en compte, avec une attention particulière lorsque le projet est situé dans des vallées fluviales, des crêtes de montagne, des cols et sur le littoral. Pour les projets offshore, l emplacement, par rapport aux voies migratoires entre les principales masses continentales et les îles doit être pris en compte, en particulier là où il y a des témoignages de chauves-souris sur les îles, des plates-formes pétrolières, etc. Ce prédiagnostic peut exclure les zones qui sont inappropriées pour l implantation d éolienne vis-à-vis des chauves-souris (proximité des gîtes importants, aires protégées et désignées pour la protection des chauves-souris, boisements de feuillus et conifères, zone tampon de 200 m autour des lisières de boisement, alignement d arbres, de réseau de haies, zones humides, plans et cours d eau). Tableau 3 : Niveau de risque de collision avec les éoliennes (excepté pour le petit éolien) pour les espèces de chauves-souris européennes et méditerranéennes pour lesquelles Eurobats s applique (état des connaissances septembre 2014). * dans les zones riches en eaux ; ** à l exception de M. dasycneme dans les zones riches en eau. Risque élevé Risque moyen Risque faible Inconnu Nyctalus spp. Eptesicus spp. Myotis spp. ** R.aegyptiacus Pipistrellus spp. Barbastella spp. Plecotus spp. Taphozous nudiventris Vespertilio murinus Myotis dasycneme* Rhinolophus spp. Otonycterira hemprichii Hypsugo savii Miniopterus pallidus Miniopterus schreibersii Tadarida teniotis

9 3.2 Diagnostic (page 20) Conception du diagnostic La conception du diagnostic varie en fonction de la localisation du projet et les résultats du prédiagnostic. Il doit prendre en compte : - l échelle spatiale du diagnostic, qui doit refléter étroitement la taille et le nombre d'éoliennes, les infrastructures connexes telles que les plateformes ou les voies d accès, - l utilisation du site par les chauves-souris, - comment les deux points ci-dessus peuvent affecter le temps nécessaires à faire les inventaires. Le grand éolien est plus susceptible d'affecter les espèces volant à une altitude élevée, mais il est recommandé que toutes les espèces soient prises en compte et étudiées. Il est recommandé de mesurer l activité des chauves-souris en hauteur (au niveau de la zone de collision, par exemple en bas de la zone balayée par les pales, chaque fois que possible (par exemple si un mât de mesure de vent est mis en place) Nécessité de prendre en compte l ensemble du cycle biologique, sur une année entière, ce qui inclut la recherche de gîtes d hiver. L intensité des inventaires de l activité dépend de la localisation géographique (globalement de la mi-février à la mi-décembre) (cf texte pour justification de la variation géographique) Le diagnostic doit fournir des informations sur les gîtes, les zones de chasse et les déplacements des populations de chauves-souris, avec l identification des zones migratoires dans la région. Il est recommandé une intensité d inventaires plus importante au printemps et en automne, lorsque les chauves-souris migrent, parce que cette activité est plus difficile à observer et tend à être plus imprévisible et dépend des conditions météorologiques. Le calendrier des inventaires peut être déterminé par les connaissances locales, lorsque les chauves-souris émergent de l hibernation, lorsque les maternités se dispersent, lorsque l accouplement commence et quand des sites de swarming ont été observés dans la région Méthodes d inventaires (page 21) Éolien onshore Les inventaires doivent être réalisés avec les meilleurs méthodes et matériels (essentiellement des détecteurs d ultrasons manuels et automatiques). Les inventaires des gîtes doivent être réalisés (notamment dans les régions karstiques). Lorsqu il s agit de projets en forêt, des méthodes plus intensives doivent être entreprises, tel que l inventaire au dessus de la canopée, la capture de chauves-souris, et, exceptionnellement, le radiopistage pour trouver les gîtes.

10 Rappel de la recommandation d équipement de détecteur en hauteur (mât de mesure) et d enregistrer les données météo (température, vent, précipitation). Dans le cas de projets de repowering ou d extension, il est possible d équiper des éoliennes d enregistreur automatique. Les méthodes utilisant les cerfs-volants ou les ballons montrent des limites, notamment du fait que les chauves-souris semblent se comporter différemment en hauteur lorsque des structures (éoliennes ou mâts) sont présentes par rapport au moment où ces structures sont absentes. En l absence de structures, les chauves-souris apparaissent rarement en hauteur. Il est généralement admis que les données d activité enregistrée au sol peuvent être utilisées pour évaluer l activité à hauteur de nacelle parce que plusieurs études montrent une corrélation. Toutefois, dans plusieurs cas, aucune corrélation ne fut trouvée. Par conséquent, des inventaires devraient être menés en hauteur, au moins, dans la partie basse de l aire du rotor. Les relevés d activités doivent être réalisés dans un périmètre d un km autour de chaque turbine proposée (ou de la zone potentielle d implantation). Les relevés doivent être réalisés sur l emplacement des éoliennes et sur l ensemble des milieux présents dans la zone. Des recherches de gîtes doivent être réalisées dans un rayon de 2km (dépendant des espèces recherchées et des habitats présents) et la vérification de l existence de gîtes déjà connus doit être réalisée dans un rayon de 5 km. Si d importants gîtes sont trouvés, ils doivent être étudiés les années suivantes. Pour la migration, des inventaires importants doivent être menés au printemps, en fin d été/automne. Les éoliennes devraient, en règle générale, ne pas être installées dans tous les types de bois (ou à moins de 200 m) en raison du risque que ce type d'implantation implique pour toutes les chauves-souris. Citation d exemples d études allemandes montrant une augmentation du risque dans de tels milieux. Quand des projets éoliens sont proposés en forêt (malgré l avis contraire), la question des vols de chauves-souris au-dessus de la canopée doit être abordée obligatoirement. En effet, l activité au dessus de la canopée diffère beaucoup de celle enregistrée au sol, et il n est pas possible de détecter l activité de chasse et la migration des chauves-souris au-dessus des arbres depuis le sol. Une attention particulière doit être portée aux espèces chassant ou migrant au-dessus de la canopée (Pipistrelles, Vespère de Savi, Barbastelle, Sérotines et noctules) et aux espèces arboricoles comme les oreillards, le Murin de Bechstein et le Murin de Natterer Éolien offshore (page 23) L offshore doit être étudié de la même manière que l onshore. Les inventaires doivent être réalisés au printemps (avril-juin) et en automne (août à octobre/novembre), à moins que les observations indiquent la présence des chauves-souris à d autres périodes de l année. Les populations locales peuvent chasser en mer jusqu au moins deux km en été. Par conséquent, l activité sur le littoral proche du parc éolien doit être évaluée.

11 Petit éolien (page 24) Pour les sites où des espèces rares ou vulnérables sont connues, ou situés à moins de 25 m de haies, d alignements d arbres, de boisements, d arbres matures, de cours d eau, d étangs, ou de bâtiments (pouvant accueillir des gîtes), les inventaires d activité ou de gîtes sont nécessaire : - au moins deux visite sur site avec des détecteurs manuels, couvrant la période de mise-bas, pour contrôler la présence de gîte dans un rayon de 50 autour de l éolienne. Une de ces visites doit être réalisée à l aube ; - un enregistreur automatique en continu pendant l ensemble de la saison (avril à septembre), approprié permettant de détecter et distinguer toutes les espèces présentes Pression d observation Dépendant de la localisation géographique et des espèces hibernant dans la région, les dates de début et de fin d inventaires varient. Il peut être nécessaire d étendre les inventaires d activité de la mi-février à novembre (ou plus longtemps dans le sud de l Europe). Bien que le risque de collision, par exemple en Allemagne, semble être plus faible au printemps qu'en fin de l'été et en automne, il est important d étudier si la région joue un rôle important pour la migration de printemps. Des études de suivi ont montré que l'activité de chauve-souris peut varier de plus de 50% d'une nuit à l'autre, même lorsque les conditions météorologiques enregistrées sont les mêmes. La raison semble être un changement des concentrations d'insectes ou de l'occupation des sols. Les relevés doivent être adaptés aux conditions régionales, à l échelle du projet et aux impacts potentiels. Il est donc crucial de mener des enquêtes sur un nombre suffisant de nuits aux différentes étapes du cycle d activité : - dispersion des sites d hibernation vers les gîtes post-hibernation, - migration de printemps, - l activité des populations locales (en vérifiant les trajectoires de vol, les secteurs d alimentation, les concentrations d espèces à haut vol) - la dispersion des colonies et le début de la migration d automne, - la migration d automne, les gîtes d accouplement, - la dispersion depuis les sites de pré-hibernation vers ceux d hibernation Type d inventaires (page 25) Onshore a) Recherche de gîtes d importance Des nouveaux sites doivent être recherchés dans un rayon de 2 km (distance dépendant des habitats et des esp-ces) et des contrôles sur les gîtes connus doivent être réalisés dans un rayon de 5 km.

12 Les gîtes importants (nurseries et d hibernation, à minima) doivent faire l objet d inventaires précis. b) Inventaires avec des détecteurs depuis le sol Les inventaires avec des détecteurs manuels au niveau du sol (transects) doivent être réalisés pendant la saison d activité des chauves-souris pour déterminer un indice d activité des chauvessouris (nombre de contacts par heure) pour la zone d étude (au moins 1 km de rayon). Le système de détection utilisé doit couvrir les fréquences de toutes les espèces de chauvessouris qui peuvent être présents et permettre la détermination de toutes les espèces (ou groupe d espèces). L observation visuelle peut accompagner cette méthode car permet l obtention de données supplémentaires comme l identification des itinéraires, certains gîtes, les sites d essaimage, et aussi améliorer l identification des espèces. Le nombre de feeding buzz (capture de proies) doit être noté. L utilisation d un détecteur automatique relié à un système GPS peut être utilisé car il permet de vérifier la localisation des contacts de chauves-souris. Des inventaires aux détecteurs automatiques (hautes fréquences ou division de fréquence) doivent être effectuées lors de chaque sorties de terrain avec les détecteurs manuels, idéalement à chaque emplacement d éolienne proposé, tout au long du cycle d activité, afin de déterminer un indice d activité des chauves-souris spécifique au site (nombre de contacts par heure). Si ce n est pas possible, les détecteurs automatiques doivent être placés sur un nombre représentatif de sites où des éoliennes pourraient être construites dans chaque type d habitat, de relief et de topographie (par exemple, le sommet des collines et les vallées). Le nombre de feeding buzz doit aussi être mentionné dans les résultats. Le système de détection utilisé doit couvrir les fréquences de toutes les espèces de chauvessouris qui peuvent être présents et permettre la détermination de toutes les espèces (ou groupe d espèces). En forêt, un enregistrement continu des ultrasons devrait être mené (au moins, un système de détection automatique pour 2 à 3 éoliennes prévues), au dessus de la canopée, pendant toute la saison. Au moins, un détecteur à ultrasons devrait être installé dans la zone d étude pour surveiller l activité des chauves-souris en continu, pendant toute la saison. En fonction du nombre d'éoliennes, la taille et la diversité d habitat de la zone d'étude, plus d'un détecteur peut être nécessaire. c) Inventaires de l activité en hauteur Des détecteurs automatiques (haute fréquence ou division de fréquence) doivent être placés sur des mâts de mesure de vent, des éoliennes ou d autres structures à proximité pour établir un indice d activité et pour établir la composition spécifique tout au long du cycle d activité. Si pas possible, le faire à des périodes clés (et idéalement en même temps que les suivis au sol). Utiliser les mêmes systèmes de détection au sol et en hauteur, afin de produire des données comparables.

13 d) Matériels nécessaires Le système de détecteur d'ultrasons manuel utilisé lors de l'enquête doit couvrir adéquatement les fréquences utilisées par toutes les espèces, notamment celles qui ont risque moyen et élevé (détecteurs hautes fréquences, à expansion de temps, ou division de fréquence). Le détecteur et les microphones doivent être de bonne qualité. Il devrait être possible de sauvegarder les données (y compris idéalement les données GPS) dans une qualité telle que l analyse approfondie des signaux enregistrés ultrasons soit ensuite possible. Le système d'enregistrement automatisé doit être un système de détection hautes fréquences, y compris la division de fréquence, avec des microphones de bonne qualité. La sensibilité du microphone doit être vérifié et si nécessaire étalonnée chaque année. Les microphones détériorés (sensibilité réduite), par exemple en raison de l humidité, ne doivent pas être utilisé. Dans toutes les enquêtes, le système de détection et ses paramètres doivent être standardisés pour chaque projet. Ces paramètres doivent être enregistrés et fournis dans les rapports car ils peuvent influencer les résultats. e) Calendrier Le nombre et la répartition saisonnière des visites de l'enquête dépendront des conditions géographiques locales et sur la présence d'espèces avec une période d'hibernation très courte. Toutes les sorties doivent être menées dans des conditions météorologiques appropriées (idéalement pas de pluie (bien que des averses courtes soient acceptables), pas de brouillard, vent <5m/s, température> 7 C). Une campagne d inventaire peut être constituée de plusieurs nuits qui sont nécessaires pour couvrir l'ensemble de la zone d'étude: - du 15 février au 15 avril : une sortie tous les dix jours, première moitié de la nuit, du couché du soleil pendant 4 heures (soit 6 à 7 campagnes d inventaire) ; - du 15 avril au 15 mai : une sortie tous les dix jours, par exemple deux fois pendant la première moitié de la nuit (du crépuscule, pendant 4 heures) et une nuit entière en mai (soit 3 à 4 campagnes d inventaire) ; - du 15 mai au 15 juillet : une sortie toutes les deux semaines, toute la nuit (soit 5 campagnes d inventaire) ; - du 1 er au 31 août : une sortie tous les 10 jours (pendant cette étape recherchée les sites et territoires d accouplement) (soit 3 à 4 campagnes d inventaire) ; - du 1 er septembre au 31 octobre : une sortie tous les dix jours, deux nuits entières en septembre, première moitié de la nuit (du crépuscule, pendant 4 heures) en octobre. Pendant cette étape, une sortie doit être consacrée à rechercher les sites et territoires d accouplement. A la fin septembre et octobre sur des lacs ou le long de rivières, N. noctula a été observé, en nombre, chassant l après midi, jusqu à une hauteur de 100m. Ainsi les inventaires doivent commencer 3 à 4 heures avant le coucher du soleil, où ce comportement est suspecté, et doit continuer 4 heures après le crépuscule (soit 6 à 7 campagnes d inventaires) ; - du 1 er novembre au 15 décembre, un inventaire doit être réalisé tous les dix jours (si les conditions météos sont appropriées), durant la première moitié de la nuit, d une demiheure avant le coucher du soleil jusqu à deux heures après celui-ci.

14 Inventaires par détecteurs autonomes à l emplacement pressenti des éoliennes : Idéalement, au moins, une nuit durant chaque inventaire au détecteur manuel, un détecteur automatique doit être placé à l emplacement proposé de chaque éolienne. Si ce n est pas possible, il devrait être placé dans un nombre représentatif de sites potentiels dans chaque type d habitat, relief et topographie présentes Suivi du détecteur automatique en continu (page 28) : Un détecteur automatique doit être installé dans la zone d étude pour surveiller l activité des chauves-souris durant toute la saison d activité. Le système doit démarrer une heure avant le crépuscule à une heure après l aube. Dans quelques régions, les chauves-souris peuvent chasser l après midi le long des rivières et sur les lacs. Dans ces situations, les détecteurs doivent démarrer 3 à 4 heures avant le crépuscule. Dans tous types de boisements : Comme indiqué précédemment, les éoliennes ne doivent pas être installées dans les boisements, ou à moins de 200 m, en raison du risque élevé de mortalité. Cependant, dans les pays où cela est encore permis, en plus des inventaires déjà décrits, l'activité des chauves-souris doit être surveillée dessus de la canopée en utilisant un système de détection automatisée. Le système doit être réglé pour enregistrer l'activité des chauves-souris à l'emplacement des turbines proposées au cours de la chauve-souris saison active, une heure avant le coucher du soleil jusqu'à une heure après le lever du soleil. Il est également recommandé d'utiliser des filets japonais, afin de confirmer la présence d'espèces qui sont très difficiles à détecter ou de reconnaître par des méthodes acoustiques Inventaires offshore Rappel de la difficulté de mesurer l activité des chauves-souris en mer. Quelques méthodes ont été développées et testées dans cet environnement. Il existe des lignes directrices en Allemagne. Des études sont commencées au Danemark, Suède et Pologne, mais pas de recommandations nationales. En mer baltique, le retour d expérience montre qu il est plus productif de combiner des inventaires en mer et depuis la côte. Existence d un système radar permettant de distinguer les chauves-souris des oiseaux mais il requiert d autres études avant d être utilisé systématiquement. Les inventaires doivent se focaliser sur les inventaires en période migratoire mais ils ne doivent pas oublier d inclure un suivi estival. a) Les inventaires depuis la terre doivent : être situés à des endroits d avancée de terre dans la mer, à des endroits où les chauvessouris pourraient quitter la côte en direction du projet, inclure des inventaires d activité depuis le sol (manuel et automatique), inclure des inventaires en continu depuis un phare ou d autre structures de même type, pour établir un index d activité et déterminer les espèces présentes), inclure l utilisation de caméra thermique ou infrarouge chaque fois que possible.

15 b) Les inventaires depuis la mer doivent : comprendre des inventaires en bateau (transect ou point fixe) dans la zone de projet (à potentiellement combiner avec les études nocturnes pour les oiseaux) inclure des inventaires en continu depuis des plateformes (pétrolières ou de recherche) ou des bouées, inclure, si possible, des études depuis des lignes régulières de ferry traversant la nuit des zones où des migrations de chauves-souris sont suspectées, inclure si possible des études radar depuis la côte, en association avec les transects bateaux. c) Calendrier Les inventaires en bateau doivent être réalisés du début avril jusqu à juin, et du début d août jusqu au milieu ou à la fin d octobre, au moins deux fois par semaine. Pour les projets proches de la côte, il est nécessaire de couvrir la période estivale pour détecter si les populations locales chassent en mer. Les suivis continus depuis doivent couvrir les deux périodes migratoires (et pour les parcs proches de la côte, juin/juillet) Rapport du diagnostic et évaluation (page 29) Comme les rapports s adressent à des personnes qui n ont pas ou peu la connaissance de l écologie des chauves-souris, le rapport doit comprendre : - les espèces connues pour être présentes dans la zone administrative et géographique, ainsi que leurs statuts, - les méthodes et le matériel utilisés (avec les configurations des appareils) et leurs limites, - les dates d inventaires, les heures et les conditions météo enregistrées, avec les heures de coucher et levé de soleil correspondant, et la justification du choix des dates et des heures choisies, - les espèces identifiées et leurs comportements (déplacements, chasse, swarming, migration) et les habitats utilisés, ainsi que la date et le temps d observation. Les résultats doivent être présentés de sorte que le lecteur puisse interpréter les données. Les données peuvent être présentées, par exemple, par espèces enregistrées, par cycle d activité au cours de l année, par activité au cours de la nuit, ou par activité en fonction des différentes hauteurs, - des cartes illustrant spatialement et temporellement la distribution de l activité des chauves-souris, pour les différentes espèces ou groupes d espèces, - la différence entre l activité des chauves-souris en relation avec leur détectabilité, - les différences de l activité en fonction des saisons et des différentes phases de la nuit, - les différences de l activité en fonction de l hauteur, si un mât de mesure par exemple a été utilisé, - les impacts potentiels du projet éolien sur les chauves-souris, - les mesures ERC, - les mesures de suivi post-construction et l'impact des différentes options proposées de ses résultats sur l application des mesures de réduction / compensation. L activité des chauves-souris doit être présentée en indices d activité (par exemple contacts/heure ou unité d activité/heure), calculée par exemple en fonction des sorties, des nuits et en moyenne pour les différentes périodes d activité, comme le printemps, l été et l automne. Les

16 indices d activité des espèces, ou groupes d espèces, et de toutes espèces confondues, peuvent être soumis à l analyse. L évaluation doit tenir compte des variations locales et régionales des statuts de protection et de conservation. Une analyse croisée doit ensuite être présentée pour chaque éolienne et pour chaque espèce présente, et le risque de mortalité doit être évalué et présenté. Chaque implantation d éolienne (et ses infrastructures associées) doit être évaluée en conséquence et des propositions doivent être faites pour limiter les impacts. L approche à appliquer est celle d éviter en premier les impacts, où cela n est pas possible de les réduire, ou enfin, les compenser. 3.3 Repowering et extension (page 31) Pour ces projets, il est nécessaire d associer des suivis avec des détecteurs manuels et des détecteurs automatiques installés en hauteur dans la nacelle. Pour une extension, les inventaires doivent comprendre une recherche de cadavres sous les éoliennes existantes. La méthode de suivi (cf chapitre 4) doit être appliquée. Les inventaires doivent prendre en compte les implantations proposées de toutes les turbines. Un nombre réduit d inventaires avec des détecteurs manuels est recommandé en période estivale et de migration. Cela est dû au fait que l accent est mis sur l inventaire en continue depuis la nacelle ; l inventaire au sol complète alors l image de l activité à proximité de la ferme éolienne. Les mesures de l activité en hauteur associées à la recherche de mortalité permettront d évaluer le risque de mortalité et une meilleure prédiction pour les nouvelles éoliennes. Si les éoliennes sont différentes de celles présentes, une recherche de mortalité devra être réalisée pour comparer l effet de la taille des éoliennes. 4 Suivi des impacts (page 32) Importance de mesurer les impacts des éoliennes pour comprendre leurs impacts potentiels sur les espèces de chauves-souris. Bien que l évaluation des effets cumulés soit nécessaire dans les études d impact, seuls des parcs sont suivis individuellement. Il n existe pas d étude sur l impact cumulé des parcs éoliens le long d une voie migratoire. Cependant il serait très important de développer de telles études ; quelques chercheurs soutiennent que la mortalité des chauves-souris devraient être calculés par MW et non pas par machine. Pour évaluer les impacts des éoliennes sur les chauves-souris, il est nécessaire de standardiser les méthodes pour produire des résultats comparables. Le suivi des impacts n aura de valeurs scientifiques uniquement s il prend en compte le statut original des chauves-souris de la zone avant la construction du parc éolien. Au moins 3 années de suivi pendant le fonctionnement du parc éolien sont nécessaires pour évaluer l impact sur les populations locales (attraction, changement de comportement, et mortalité), sur les populations migratrices (modification de la mortalité) et mettre en évidence des variations interannuelles. Trois autres années peuvent être nécessaires pour avoir une complète compréhension de ces changements.

17 Un suivi exhaustif devrait étudier les niveaux d activité et les taux de mortalité. Le suivi de l activité post-construction permettra d évaluer les changements dans l activité des chauves-souris et aidera également à comprendre les résultats du suivi de mortalité. 4.1 Suivi de l activité en hauteur dans la nacelle Les suivis en hauteur doivent durer au moins trois années consécutives et couvrir le cycle annuel d activité (du printemps jusqu à l automne, dépendant des régions). Les microphones doivent être installés dans la zone de plus grand impact potentiel soit dans la zone balayée par les pâles. Afin d obtenir des données standardisées, pour pouvoir les comparer, les détecteurs doivent permettre l identification des signaux de toutes les espèces, ou groupes d espèces. Les informations techniques suivantes doivent être décrites dans le rapport : - type de détecteur et logiciels d analyse, - paramétrages du détecteur, - localisation du détecteur dans la nacelle - période de fonctionnement et de dysfonctionnement de l appareil. Les enregistrements doivent être analysés par rapport à la saison, l heure de la nuit et les données telles que le vent ou la température. Pour comparer les données d activité, des coefficients de détectabilité peuvent être développés pour les détecteurs les plus communs (exemple en annexe 4). L analyse des enregistrements en hauteur peut permettre de mieux cibler les arrêts des turbines, pour réduire les impacts, en utilisant un algorithme qui prédit le risque de mortalité avec ces données. L imagerie thermique donne de précieuses observations, et donc si possible, elle doit être utilisée. Les routes migratoires présumées doivent être évaluée par le contrôle de la présence de chauves-souris, le long des routes migratoires d oiseaux dans la zone d étude, par l analyse des enregistrements automatiques en hauteur, et en effectuant tard dans l après midi et au crépuscule des observations (visuellement, et si possible avec des caméras infrarouges et idéalement des images de caméra thermique). 4.2 Suivi de la mortalité (page 34) Comme la mortalité est le plus important impact sur les chauves-souris et sur les populations de chauves-souris, il doit être éliminé ou au moins réduit à un minimum pour se conformer aux obligations de la directive Habitats ou aux lois nationales de protection des espèces. Les principales méthodes couramment utilisées pour réduire ou éliminer la mortalité sont la mise en drapeaux des pales, l augmentation de la vitesse de démarrage des éoliennes et l arrêt temporaire des machines durant les périodes de risque pendant la nuit ou l année. Par contre, l augmentation de la vitesse de démarrage peut ne pas être à 100% efficace, car pour espèces, notamment les migratrices, volent à des vitesses de vent supérieures à 10 m/s. Le suivi de la mortalité est donc nécessaire pour évaluer l efficacité des mesures. Les méthodologies sont discutées en détail dans Brinkmann et al (2011) et Limpens et al (2013) et sont résumés ici. Variation significative de la mortalité entre les implantations et les espèces présentes. Le nombre de cadavres retrouvés n est pas égal au nombre de chauves-souris mortes, plusieurs facteurs expliquent cela : charronnage des cadavres, efficacité de la recherche et de l effort

18 d échantillonnage. De plus, des chauves-souris peuvent continuer à voler et mourir plus tard de leurs blessures internes. Le suivi de la mortalité est constitué de trois étapes : la recherche de cadavres, la recherche des facteurs de correction et l estimation des taux de mortalité réelle Recherche des cadavres de chauves-souris (page 34) a) taille de la parcelle de recherche Idéalement la recherche devrait se faire sur un rayon égal à la hauteur totale de l éolienne. Toutefois dans la plupart des cas, ce n est pas possible en raison de la végétation ou d autres obstacles. Il est alors conseillé de rechercher dans une surface plus petite, qui peut être maintenu sans couvert végétal (ou couverte d une végétation rase). Le rayon de recherche ne doit pas être inférieur à 50 m. Si la zone de recherche est un carré, il doit être marqué par 4 poteaux dans les angles. Des poteaux de couleur, en alternance devraient être utilisés pour indiquer les intervalles de 5 m sur deux côtés opposés du carré. L enquêteur doit marcher d un côté à l autre, en vérifiant sur 2.5 m de chaque côté de la ligne. Dans certains cas, comme sur un terrain labouré, il pourrait être nécessaire de réduire l espace entre les transects ou utiliser un chien de recherche formé (voir b). Si la zone de recherche est un cercle, l enquêteur peut détenir une corde de 50 m attachée à la base de l éolienne et à pied, faire des cercles autour de l éolienne, en vérifiant sur 2.5m. Après chaque rotation la corde est réduite de 5 m et la prochaine rotation se fait dans la direction opposée. On couvrira systématiquement la zone de recherche standard de 1 ha, mais la méthode de la corde ne s applique que sur un terrain plat sans obstacles. Si, pour une raison quelconque, l'ensemble de la zone ne peut pas être prospecté, le pourcentage de la zone de recherche doit être calculé pour chaque éolienne afin de corriger l'estimation de la mortalité finale. b) nombre d éolienne échantillonnée (page 35) Si possible, rechercher sous toutes les éoliennes. Dans le cas de grand parc, il est possible d échantillonné, en prenant en compte les habitats et les caractéristiques des machines. Une analyse de puissance statistique classique, basé sur le nombre de mortalité et la variation comptabilisée dans d autres études (annexe 1) donnera la taille optimale de l échantillon. c) Intervalle de temps entre deux recherches Plus le temps est court entre deux recherches, plus le nombre de cadavres retrouvés est élevé, car plus petit est le biais lié au charronnage. Il est conseillé une recherche tous les 3 jours (2 jours d intervalle entre deux passages). Pour les parcs très importants, le nombre et le choix des turbines échantillonnées peuvent suivre un design aléatoire convenu lors de l étude d impact. Pour la comparaison des résultats selon différents intervalles de temps voir ARNETT (2005). d) Programme de suivi Le cycle d activité complet doit être évalué. Les suivis devraient commencer à la sortie de l hibernation, jusqu au début de l hibernation. Modulation en fonction des régions.

19 e) Méthode de recherche et enregistrements des résultats Le chercheur doit marcher lentement et de manière régulière le long des transects, regardant s il y a des cadavres de chaque côté. La recherche doit débuter une heure après le lever du soleil, pour minimiser l impact du charronnage diurne, et quand les conditions lumineuses sont suffisantes. Quand un cadavre est trouvé, doivent être noté, l espèce, la position du cadavre (coordonnées GPS, direction par rapport à l éolienne, distance au mât, le numéro de l éolienne), son état (frais, de quelques jours, pourris, ou reste), type de blessure, évaluation de la date de décès, l hauteur de végétation. Importance de noter les conditions météo entre les visites car il ya probablement un impact sur les niveaux d'activité des chauves-souris et donc le nombre de mortalité Estimation de la mortalité (page 36) Les estimateurs de mortalité sont nécessaires pour améliorer les estimations du nombre réel de chauves-souris tuées dans les parcs éoliens surveillés, en corrigeant les biais : élimination des cadavres, efficacité de recherche et pourcentage de la zone de recherche. Autorisation nécessaire pour manipuler et transporter des cadavres d espèces protégées. a) Test de l élimination des cadavres Pour estimer le charronnage ou la prédation, des tests doivent être réalisés 4 fois dans l année afin de prendre en compte les changements de comportement de prédation au cours des saisons (différences provoquées par la taille de la végétation, variations d activités des animaux). Des chauves-souris, des souris, des passereaux ou des poussins de un jour (préférentiellement noir) peuvent être utilisés pour les tests. Comme la chaire des chauves-souris est probablement moins attractives pour les carnivores que la chaire d un oiseau ou d une souris, les cadavres de chauves-souris sont idéals pour réaliser les tests. Si congelés, ils doivent être décongelés avant utilisation. Nécessaire de marquer discrètement les cadavres pour que les cadavres soient effectivement retirés du site ou mangé, au lieu d être seulement déplacé dans la zone de recherche (distinguer les cadavres de test de ceux tués par les éoliennes). Chaque test doit comprendre au moins 20 cadavres et durer au moins 10 jours consécutifs (idéalement tous les jours de 1 à 7 jours, puis à 14 et 21 jours), afin de déterminer combien de temps un cadavre reste au sol avant de disparaitre. Recommandation de combiner les tests «élimination des cadavres» et «efficacité de recherche». b) Test de l efficacité de recherche Classification de la couverture du sol : Il est important d'évaluer la détectabilité de chauves-souris mortes dans différentes classes de hauteur de la végétation, de proportions différentes de couverture végétale et des différentes caractéristiques physiques de l'habitat.

20 Il doit être pris en compte que certains estimateurs (par exemple Korner-Nievergelt 2011) ont besoin d une analyse de la couverture du sol, classée séparément entre les intervalles équidistants de recherche autour de la turbine. Tests : L efficacité du chercheur doit être testée en fonction des différents types de hauteur de végétation présente dans la zone. Les tests doivent être répétés au cours de la saison afin d évaluer l efficacité de recherche à différentes stades de couvertures du sol, mais aussi la lumière et les conditions météo. Cela doit être toujours être la même personne. Si de nouveaux chercheurs, alors les tests doivent être répétés. Les cadavres tests doivent être disposés aléatoirement dans la zone d étude. Les coordonnées de chaque cadavre doivent être notées, avec la direction et la distance au mât, le type et la hauteur de la végétation autour du cadavre, et le numéro de l éolienne. Le chercheur doit procéder comme si c était une recherche normale de cadavre de chauvessouris. L objectif global est d évaluer le pourcentage de cadavres retrouvés par le chercheur. Certains auteurs (par exemple WARREN-Hicks et al. 2013) mentionnent la nécessité de combiner les tests d'élimination du cadavre et de recherche dans un test intégré, plutôt que d'être traités comme deux processus indépendants. Comme la probabilité de persistance et de détection sont tous les deux dépendants du temps et dépendant de l'autre, cette intégration serait hautement souhaitable et efficace. En fait, l'intégration de la persistance des cadavres et des tests d'efficacité du chercheur peut produire simultanément des fonctions de persistance et d'efficacité de recherche dépendantes dans le temps pour le même ensemble des cadavres de test Utilisation d un chien dressé (page 37) : Un chien dressé pour rechercher des cadavres de chauves-souris peut être utilisé pour les suivis mortalités. Mais l efficacité du maître chien doit aussi être testée comme précédemment. (cf texte pour plus d informations). c) Estimateurs de mortalité Différents algorithmes ont été développés pour estimer la moralité. Beaucoup d entre eux sont basés sur la formule de Winkelman, réalisés pour les oiseaux, bien que cette formule ait été utilisée en France pour les chauves-souris. Depuis plusieurs estimateurs ont été développés, à savoir aux États-Unis (Erickson 2000 et Huso 2010), au Royaume-Uni (Jones 2009), en Allemagne et Pays-Bas (Brinkmann et al 2011, Limpens et al 2013) en Suisse (Korner Nievergelt et al 2011) et au Portugal (Bastos et al 2013). La plupart d entre eux comprennent maintenant un facteur de correction du pourcentage d aire effectivement prospecté. Il est conseillé de tester plusieurs méthodes car les résultats peuvent varier considérablement. Par exemple, la formule de Winkelman a tendance à surestimer la mortalité des chauves-souris, même si le facteur de correction de pourcentage de zone prospectée est ajouté. Habituellement, l estimation de la mortalité (nombre réel de chauves-souris tuées dans un parc éolien) est calculée en utilisant le nombre de cadavres trouvés multipliés par les facteurs de correction (persistance du cadavre, efficacité de recherche et/ou la probabilité qu un cadavre soit dans la zone de recherche).