I. La guerre du Golfe :

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1 Thème 2 : La guerre au XX ème siècle : De la guerre froide à de nouvelles conflictualités : De nouvelles conflictualités depuis la fin de la guerre froide. Fin Guerre Froide : Victoire du droit international? Nouveau désordre mondial? Quel rôle les EU devenus seule puissance mondiale? I. La guerre du Golfe ( ) II. Acte terroriste : le 11 septembre 2001 I. La guerre du Golfe : a) Origines : Le 2 août 1990 : Saddam Hussein ordonne invasion Koweït et proclame son annexion (carte p. 149). 3 causes : o guerre Iran-Irak : pour faire la guerre, Saddam Hussein, le président de l Irak a emprunté beaucoup d argent aux monarchies pétrolières du Golfe, dont le Koweit. Il estime qu il a défendu le monde arabe contre son ennemi historique, les Perses, et au sortir de la guerre, il veut que ses dettes soient allégées. o A la fin de la Guerre Froide, Hussein veut que l Irak devienne une des principales puissances militaires de la région du Moyen Orient. Il souhaite aussi rivaliser avec Israël et cherche à se doter d armes de destruction massive notamment l arme nucléaire. o Mais la guerre contre l Iran a provoqué une crise économique en Irak. Or, le Koweit abrite 20% des réserves de pétrole mondiales. Il cherche donc à s approprier le pétrole du Koweit pour devenir une puissance économique. L invasion du Koweit est immédiatement condamnée par l ONU car elle va à l encontre du principe des nationalités. Un embargo économique sur l Irak est d abord lancé. Comme Hussein refuse de quitter le Koweit, le 7 août, l ONU décide d intervenir. Ce sont les Etats-Unis, superpuissance mondiale, et le Président George H. Bush, qui dirigent l opération de l ONU. Cette opération s appelle «Bouclier du désert» et elle part d Arabie Saoudite puisque ce pays est le principal allié des Etats-Unis dans la région. Les causes de l intervention américaines sont : o Protéger les monarchies pétrolières. o Assurer l approvisionnement en pétrole de l Occident. o Faire respecter le droit international. La guerre du Golfe est très importante car elle marque les débuts d un nouveau type de propagande américaine basée sur l idée d un nouvel ordre mondial. En effet, pendant la Guerre Froide, comme les Etats-Unis et l URSS ont tous deux un siège permanant au Conseil de Sécurité de l ONU, l organisation est paralysée. Chaque fois qu un Etat veut lancer une opération, soit les Etats-Unis, soit l URSS met son véto. Avec la chute du bloc soviétique, il est désormais 1

2 possible de fonder un ordre politique international multilatéraliste : cela signifie que les Etats coopéreraient de manière juste au sein de l ONU pour décider des grandes politiques internationales. L intervention de l ONU au Koweit est présentée par Bush comme une preuve du fonctionnement de ce nouvel ordre mondial multilatéraliste : «aucun dictateur ne peut plus compter sur l affrontement Est-Ouest pour bloquer l action de l ONU». Mais c est un type de propagande : les Etats-Unis affirment qu ils interviennent pour respecter le principe des nationalités, alors que c est surtout pour protéger leurs intérêts économiques dans la région et s assurer un accès au pétrole du Koweit. b) Le déroulement de la guerre Plusieurs puissances internationales tentent sans succès de faire reculer Saddam Hussein : les Etats-Unis, mais aussi la France, le pape, l URSS et la Ligue des Etats Arabes. Hussein justifie la guerre de plusieurs manières : o Il affirme que les monarchies pétrolières sont soumises aux Etats-Unis et ne protègent pas les intérêts des populations arabes. o Il utilise aussi l argument religieux : il affirme que les Occidentaux sont des infidèles qui souillent le sol de l Arabie Saoudite et qu il faut donc faire une guerre sainte pour que ce sol redevienne musulman. o Il affirme aussi que le principe des nationalités a été bafoué par les Occidentaux qui ont donné la Palestine à Israël. Du coup, il dit qu il n acceptera de libérer le Koweit que si Israël libère les territoires occupés en Palestine. Il cherche ainsi à montrer que les Occidentaux ne défendent le droit international que quand ça leut permet de défendre leurs intérêts. Ces idées qui mettent en avant le besoin de promouvoir les Arabes et les Musulmans au Proche et au Moyen Orient contre les intérêts des Occidentaux auront un certain impact sur les populations arabes, et ils sont encore très répandus aujourd hui. En janvier 1991, l ONU lance une nouvelle opération, l opération «Tempête du désert». Il s agit d un bombardement massif des sites irakiens. Saddam Hussein réplique en provoquant une marée noire dans le Golfe et en incendiant les puits de pétrole koweïtiens (doc. 6) pour que personne d autre ne puisse les exploiter. En février, une offensive terrestre est lancée : la coalition de l ONU libère le Koweït puis entre en Irak. Les troupes irakiennes sont rapidement vaincues. L Irak est condamné à devoir payer des dommages de guerres à l ONU, son pétrole est mis sous tutelle et Hussein doit s engager à supprimer ses armes de destruction massive. Mais l ONU laisse Saddam Hussein à la tête du pays. c) Conséquences Cette guerre démontre qu après la Guerre Froide, les Etats-Unis sont la seule superpuissance qui reste. Dès lors, ils ont un rôle de gendarmes du monde. Ce conflit montre qu ils arrivent facilement à contrôler et convaincre l ONU d agir quand leurs intérêts sont menacés. La Guerre du Golfe est présentée comme une preuve d un nouvel ordre mondial où tous les pays sont amenés à collaborer et à prendre les décisions ensemble. Toutefois, les Etats-Unis sont clairement ceux qui contrôlent ce nouvel ordre qui n est donc pas si démocratique (doc. 21 p. 150). 2

3 Enfin, l argument du nouvel ordre mondial basé sur le droit international est un peu exagéré pour parler de cette guerre. En effet, Saddam Hussein reste président et la démocratie n est donc pas instaurée en Irak. En plus, après la guerre, Hussein va réprimer vivement les minorités ethniques qui se trouvent sur son territoire et qui ont aidé les Occidentaux, à savoir les Kurdes et les Chiites. Ainsi, l ONU ne cherche pas à protéger tout le monde. II. Le 11 septembre 2001 et ses conséquences a) La montée en puissance de l islamisme Arabe : catégorie ethnique et linguistique. Musulman : catégorie régligieuse qui désigne les pratiquants de l Islam, qui est une religion. Islamiste : cette catégorie est politique. L islamisme est un mouvement politique et religieux qui vise à instaurer un Etat et une société organisés selon les normes juridiques de la Charia (loi coranique). Il repose donc sur la stricte observation de la loi coranique dans tous les domaines de la vie publique et privée. On peut donc tout à fait être musulman sans être islamiste, ou arabe sans être musulman. Islamiste extrémiste ou radical : il s agit des islamistes qui recourent au terrorisme ou à d autres formes de violences pour s opposer à la domination occidentale. L islamisme naît au XIX e siècle en réaction à la colonisation européenne pour unifier les Musulmans contre les envahisseurs. Il se développe au XXe siècle car les pays du Proche et du Moyen Orient continuent d être administrés par les Européens avec le système des mandats de la SDN. Pendant la Guerre Froide, l islamisme cherche à unir les Musulmans pour éviter la domination des Etats- Unis ou de l URSS. Il existe plusieurs types d islamisme : certains islamistes cherchent à développer une version moderne qui associe islamisme et démocratie, d autres, appelés islamistes radicaux n hésitent pas à recourir à la violence ou au terrorisme pour s opposer à la domination occidentale. Pendant la Guerre Froide, l islamisme politique est de plus en plus vu comme un instrument de libération du Proche et Moyen Orient. En 1979, l Afghanistan est envahi par l armée soviétique. La résistance afghane est organisée par les islamistes. C est la naissance du djihadisme qui mène à la création d Al-Qaïda (déf. p. 156). L argument pour se battre contre les soviétiques est de dire qu ils sont des infidèles qui souillent la terre de l Afghanistan. La résistance s organise donc autour de la religion, le djihad signifie la guerre sainte. Jusqu en 1989, les djihadistes, dont un des chefs est Oussama Ben Laden sont armés et entrainés par les Etats-Unis et leurs alliés, l Arabie Saoudite et le Pakistan. Les Etats-Unis utilisent donc les islamistes pour contrer les soviétiques en Afghanistan. Mais la Guerre du Golfe remet en question l alliance entre les djihadistes et les Etats-Unis. Les djihadistes comme Ben Laden sont sensibles aux discours antioccidentaux de Saddam Hussein. Ils rompent leurs relations avec l Arabie Saoudite et considèrent que les Etats-Unis n ont rien à faire sur le sol arabe, et condamnent leur intervention au Koweit. Après la Guerre Froide, les Etats-Unis 3

4 deviennent donc le principal ennemi des djihadistes dans leur lutte contre la domination occidentale (doc. 4 p. 157). b) Le 11 septembre Les djihadistes et leur version extrémiste de l islamisme deviennent donc des acteurs importants à partir des années 1980 (doc. 2 p. 157). Al-Qaïda se transforme petit à petit en réseau terroriste basé au Soudan. En 1996, le siège central d Al-Qaïda se déplace en Afghanistan dès 1996 car les Talibans, un groupe islamiste radical, y prend le pouvoir. Avec la fin de la Guerre Froide et de la Guerre du Golfe, les djihadistes ne se battent plus dans des contextes de guerres mais ils commencent à recourir au terrorisme pour s opposer à la domination occidentale. Ils commettent des attentats dès les années 1998 contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie. Dès cette époque, les Etats-Unis s estiment en «guerre contre le terrorisme» (doc. 3 p. 157). Le 11 septembre 2001, deux avions percutent les tours du World Trade Center à New York et un troisième s écrase sur le Pentagone (le Ministère de la Défense américain). Un 4 e qui vise peut-être la Maison Blanche s écrase en Pennsylvanie. Les attentats font 3000 morts. Tous les lieux visés sont des symboles de la puissance américaine : le World Trade Center est un symbole économique, le Pentagone un symbole militaire et la Maison Blanche un symbole politique. Ces attentats provoquent un choc mondial car ils sont diffusés en direct à la télévision. C est la première fois depuis Pearl Harbour en 1941 que les Etats- Unis se font attaquer. Mais ils sont importants parce qu à partir de là, pour les Occidentaux, la s n est plus la menace majeure, mais le terrorisme. c) Conséquences : la fin du «nouvel ordre mondial» Ainsi, alors que la peur principale des Occidentaux pendant le XXe siècle est la peur de la guerre, celle-ci est remplacée par la peur du terrorisme. En effet, Al- Qaïda n est pas un ennemi commun puisque ce n est ni une religion, ni un Etat, mais un réseau transnational (doc. 3 p. 159). Transnational = qui transcende les frontières des Etats-Nations. Dès 2001, les Etats-Unis doublent leur effort de guerre contre le terrorisme. Le 26 octobre 2001, le Congrès adopte le Patriot Act, une loi antiterroriste qui viole un certain nombre de libertés individuelles. Le Président Georges W. Bush réoriente la politique étrangère américaine. Il désigne un nombre d Etats ennemis qu il appelle l «axe du mal» ou les «Etats-voyous» (Corée du Nord, Iran, Irak, Afghanistan et leurs alliés). Dans un premier temps, les Alliés historiques des Etats-Unis sont totalement solidaires. L éditorial du journal Le Monde, au lendemain des attentats titre : «Nous sommes tous Américains» (doc. 2 p. 158). L ONU appelle à intensifier la lutte internationale contre le terrorisme, les Etats mettent en place une coopération internationale En 2001, les Etats-Unis sont soutenus par l ONU et l OTAN quand ils envahissent l Afghanistan pour renverser les Talibans, accusés d abriter Al- Qaïda et Ben Laden. Mais ce type d invasion est assez paradoxal. Comme nous l avons vu, Al-Qaïda n est pas un Etat, et donc entrer en guerre contre un Etat, à la manière des guerres classiques, n est pas vraiment une stratégie adaptée. Ainsi, les Etats-Unis s enlisent dans le pays, le conflit dure très longtemps sans 4

5 que la situation ne se stabilise. Des centaines de djihadistes sont envoyés et torturés dans la prison de Guantanamo. La politique antiterroriste commence à être critiquée. Dès 2003, Georges W. Bush annonce son intention d envahir l Irak. Il veut renverser Saddam Hussein, accusé de soutenir le terrorisme international et de dissimuler des armes de destruction massive. La communauté internationale n est plus unanimement solidaire des Etats-Unis à cause des abus qu il y a eu en Afghanistan. La France et l Allemagne utilisent leur véto à l ONU mais les Etats-Unis décident quand-même d envahir l Irak sans soutien de l ONU. Cette décision marque la fin du nouvel ordre mondial multilatéraliste. C est une décision unilatéraliste, c est-à-dire qu elle se fait sans une coopération et un accord entre les différents Etats. Les Etats-Unis décident tout seul de l intervention. La politique étrangère des Etats-Unis est de plus en plus critiquée, surtout que son efficacité est douteuse. Les Etats occidentaux continuent à être des victimes du terrorisme, mais ils continuent à répondre avec des guerres de bombardements comme c est le cas actuellement avec la France en Syrie. 5