LE COURRIER ACTUARIEL

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1 LE COURRIER ACTUARIEL Stratégie, Prospective et Décisionnel Au cœur du débat actuariel en Afrique Banque, Finance et Assurance LCA #5 à #7 Trimestriel Février 2015 Editorial Le premier numéro LCA de 2015, numéro triple #5 à #7, est entièrement consacré au Marché de l'assurance d un seul pays de la CIMA. Cette approche pays que nous allons renouveler dans le futur a pour objet de faire un zoom du marché. Ces éclairages spécifiques viennent compléter les analyses actuarielles, plus techniques qui demeurent l ADN de la revue LCA. Pour ce numéro inaugural, nous avons choisi la Côte d'ivoire. Si le choix de ce pays est pour nous une évidence, nous nous devons d exposer à ceux pour qui il ne le serait pas, les raisons de ce choix. La première raison est que ce pays est le premier de la CIMA en termes de nombre de compagnies d assurances, 32 en 2014, soit 17% des sociétés membres de la FANAF. La seconde raison est que c est aussi le premier pays CIMA en termes de primes d assurance. Le classement 2014 fondé sur les statistiques de 2012 donne un montant de primes nettes des annulations de 191 milliards de F CFA alors que le deuxième pays sur le podium, le Cameroun, ne totalise que 150 milliards. Plus révélateur du dynamisme du marché, les primes en assurance vie sortent à 80 milliards de F CFA en Côte d Ivoire contre seulement 40 milliards au Cameroun. LE MARCHÉ DE L ASSURANCE EN COTE D IVOIRE Pour analyser le marché de l assurance de Côte d Ivoire, nous avons, compte tenu des spécificités, choisi de séparer l assurance non vie de l assurance vie. Nous avons utilisé quatre critères pour l assurance non vie : le taux de rétention, le ratio combiné, le résultat d exploitation et le produit financier. Concernant l assurance vie, nos critères d analyse ont porté sur la collecte, le taux de chute et les frais. Ce numéro LCA n est pas uniquement spécial en vertu du choix d un pays. Il l est aussi parce que nous avons décidé de donner la parole aux acteurs de terrain : régulateurs, contrôleurs, patrons de compagnie et défenseur des usagers. Chacun nous révèlera ses priorités, ses contraintes mais aussi ses espoirs. Dans un marché où la confiance et le contrôle sont nécessairement complémentaires, chacun comprendra pourquoi le régulateur insiste sur l importance du respect de la règlementation. En écho à cette importance du respect de la règle, nous apprendrons comment un groupe d assurance met en place le contrôle interne. Nous verrons comment un assureur vie fait face aux défis auxquels il est confronté. Nous verrons aussi comment la fonction actuarielle est vécue dans une compagnie vie. L expert dira que la question de la disponibilité des données et de leur qualité, sujet que nous avons traité dans le LCA #2, reste au centre des préoccupations. Nous ferons le portrait d un actuaire conseil. Nous prendrons enfin l avis des consommateurs à travers une association de défense des usagers. Celui-ci regrette en particulier la faible compréhension des produits d assurance par les usagers. Ce qui est indirectement une invitation à concevoir des produits plus simples à comprendre et à vulgariser. Il peut y avoir ici une convergence entre les intérêts des assurés et ceux des assureurs. Les réponses de nos interlocuteurs montrent un marché certes complexe mais dynamique. Elles révèlent l existence de nombreuses opportunités. Bonne lecture. Auguste MPACKO PRISO, PhD, Actuaire qualifié et certifié (IAF) Sommaire Editorial : Auguste MPACKO PRISO, page 1 Le marché de l assurance en Côte d Ivoire : Ahoua ASSOUAN, page 2 L assureur : Saliou BAKAYOKO, Directeur Général de LMAI-VIE, page 3 Le consommateur : Jean-Baptiste KOFFI, Président de l AUBEF, page 4 Le régulateur : Karim DIARASSOUBA, Directeur des Assurances de Côte d Ivoire, page 5 Le contrôleur : Thomas YEBOUET, Directeur du Contrôle de Gestion du Groupe NSIA, page 6 L actuaire conseil : Cyriaque ADOU, Directeur de SHILO Conseil, pages 7-8 L actuaire compagnie : Jean-Pascal ABOA, Directeur Technique et Actuariat de LA LOYALE VIE, page 9 Enjeux et défis de l assurance en Côte d Ivoire : Franck Romain GANHI, pages Histoire de l assurance en Côte d Ivoire et Brèves d actualités : Samuel GBARI, pages 5-6 et 8 1/12

2 Le marché de l assurance en Côte d Ivoire Par Ahoua ASSOUAN, PhD, Actuaire qualifié et certifié (IAF) Le marché ivoirien de l assurance est reconnu comme étant le plus grand de la zone CIMA. Son dynamisme est le fruit de l activité d une trentaine de compagnies et d environ une centaine de courtiers intermédiaires. Bref aperçu historique. Le marché de l assurance en Côte d Ivoire, à l instar des pays d Afrique Subsaharienne, est jeune. En effet, le cadre juridique ivoirien de l assurance remonte après l indépendance. C est la loi n du 29 juin 1962 qui réglemente l assurance et organise la profession d assureur. L activité d assurance avait concerné que l assurance obligatoire : la loi n du 28 octobre 1960 et son décret d application n du 13 novembre 1961 instituèrent l obligation d assurance automobile en Il a fallu attendre plus de 20 ans pour que le cadre des préjudices indemnisables soit établi ainsi que le barème d indemnisation associé (loi n du 18 décembre 1989 et son décret d application n du 17 janvier 1989). L histoire de l assurance de ce pays est confondue à celle de l assurance des Etats africains membres de la zone franc. Le processus a consisté en la prise de participations de l Etat et des privés nationaux dans les sociétés anonymes créées à partir des portefeuilles de sociétés françaises (Ministère de l Economie et des Finances). Le marché est dynamique. En effet, la Côte d Ivoire représente le principal marché de la FANAF (Fédération des sociétés d Assurances de droit National Africaines), à la fois en Vie et Non- Vie, avec des poids respectifs de 40% et 19% dans le chiffre d affaires de la zone. «Fait remarquable, sur un chiffre d affaires global (vie et non vie) de 236 Milliards en 2013, 104 Milliards proviennent de l assurance vie, soit 44% contrairement à ce qui est observé en Afrique (hors Afrique du Sud) et particulièrement en zone CIMA où les primes vie restent très insignifiantes par rapport à celles de l assurance non vie (environ 20%). Il est certain que l assurance vie va dépasser l assurance non vie en termes de chiffres d affaires dans les 3 années à venir comme dans les pays développés», souligne un spécialiste du marché Saliou BAKAYOKO, Directeur Général de LMAI-VIE (Le Millenium Assurances Internationales). Ce dynamisme du marché ivoirien ne doit pas faire ignorer que d énormes progressions restent encore à opérer. Certes le taux de pénétration (rapport Primes/PIB) est le deuxième plus élevé de la zone FANAF, il n en demeure pas moins que ce ratio progresse de seulement 0,02 point en moyenne annuelle (entre 2005 et 2012). Ainsi, toutes branches d assurances confondues, le taux de pénétration s établit à 1,65%. Evolution du chiffre d'affaires 2013 Vie Non vie Ensemble 12% 17% 15% Rôle de la microassurance L assurance inclusive constitue une réelle opportunité pour améliorer le taux de pénétration. En effet, à l instar des pays en développement, la microassurance y est en vogue. L avènement de la téléphonie mobile, avec la possibilité de paiements des primes, aide à l accès à l assurance. Ainsi comme l explique Jean-Baptiste KOFFI, Président de l Association des Usagers de Banques et des Etablissements Financiers (AUBEF) «Le développement de la microfinance et la microassurance est une excellente chose. Elles permettent aux couches les plus défavorisées, et donc vulnérables, d avoir accès aux produits et services financiers. Ces produits ont l avantage de s appuyer sur les nouvelles technologies de communication comme le téléphone portable. Cela leur garantit un taux de pénétration plus rapide». L éducation à l assurance est, aujourd hui, plus que nécessaire pour booster le taux de pénétration. «C est l ignorance qui fait que les gens ne consomment pas de l assurance. La priorité est donc d informer la population sur les produits. Tant que le triptyque «information, sensibilisation et communication» ne prévaudra pas, le recours à l assurance restera faible» indique Cyriaque ADOU, Actuaire conseil. C est dans ce même sens qu abonde Jean- Baptiste KOFFI «Il faut regretter une faible compréhension des produits d assurances par les consommateurs en général». Pour contribuer ainsi à éduquer la population, la Direction des Assurances de Côte d Ivoire (l organe public de régulation) a réalisé en 2014 une campagne de sensibilisation auprès des autorités civiles, militaires et paramilitaires, les opérateurs économiques et la société civile. Le Directeur des Assurances, Karim DIARASSOUBA, situe les objectifs : «Il faut dire que cette campagne de sensibilisation est une première dans l histoire de la Direction des Assurances. Elle vise à informer les populations cibles sur les attributions de la Direction des Assurances d une part, sur les actions entreprises pour l assainissement de l activité d intermédiaire d autre part et enfin à expliquer le rôle de l assurance dans l économie nationale. L assurance est un moyen de mobilisation de l épargne et par conséquent une source d investissement national. La Direction des Assurances estime que, si au-delà de l indemnisation personnelle, le rôle macroéconomique de l assurance est compris par nos concitoyens, cela peut les emmener à souscrire volontairement des polices d assurance en abandonnant le comportement qui consiste à prendre une police d assurance pour satisfaire aux vérifications des agents de la force publique». Le paiement des sinistres est également à l origine de la méfiance des usagers. «Au-delà même des produits il faut noter une méfiance grandissante d une frange assez importante de la population vis-à-vis des assurances en raison des mésaventures vécues par des usagers avec certaines compagnies», note Jean-Baptiste KOFFI. Notons que la CIMA vient d instaurer un règlement instituant une pénalité de 5% du montant de l indemnisation par mois de retard en cas d offre tardive ou de paiement tardif. Le contrôle est essentiel aussi bien en interne qu au niveau supranational. Pour ce faire, la Direction des Assurances joue son rôle classique d arbitre ou régulateur du marché. «Le régulateur est l arbitre ; c est lui qui conçoit les règles. Bien entendu, cela se fait avec la participation des professionnels de l assurance regroupés au sein d association ou de fédération. Le régulateur exige le respect de la règlementation à tous égards» observe Karim DIA- RASSOUBA. Le contrôle interne reste également un axe primordial pour les compagnies d assurances du marché. Ainsi comme l explique Thomas Kouassi YEBOUET, Directeur du Contrôle de Gestion de NSIA Participations, «Les compagnies devraient prendre conscience de l importance du contrôle interne et œuvrer toujours à son amélioration. C est un gage de pérennité des entreprises. Particulièrement pour les compagnies d assurances, la complexité de l activité devrait les inciter à se doter d un contrôle interne efficace assuré par un personnel suffisamment averti aussi bien en technique des assurances qu en comptabilité des assurances». Les actuaires ont un rôle à jouer. Selon Cyriaque ADOU, «Les actuaires doivent travailler à faire de l assurance un point d ancrage pour d autres produits, pour saturer les clients et optimiser leurs besoins. Par exemple, les banquiers optimisent leurs portefeuilles avec des produits d assurances. Pourquoi pas les assureurs? Les problèmes d écarts de tables sont réels. Les actuaires doivent contribuer à la mise en place de données et de méthodes propres permettant de les quantifier. Il y a aussi le problème de conception des produits : ceux d hier ne correspondent pas exactement aux aspirations et attentes des consommateurs d aujourd hui, d autant que tout est en perpétuelle évolution». De ce fait, la conception de produits représente une réalité au quotidien, renchérit Jean-Pascal ABOA, Directeur Technique et Actuariat de LA LOYALE- VIE et Président de la Commission Etudes et Actuariat de l ASA-CI (Association des sociétés d assurances de Côte d Ivoire) : «La conception en générale des produits est présentée dans notre compagnie sous deux formes. Nous adaptons régulièrement nos produits existants et les faisons évoluer dans le cadre principalement des contrats groupes ou bancassurance. Cela consiste en particulier en la modification des paramètres techniques et financiers. Concernant les produits de contrat individuel, il s'agit ici souvent de la conception effective de nouveaux produits. Le processus est plus long car il est composé de plusieurs étapes à réaliser». L Institut des Actuaires de Côte d Ivoire (IACI), officiellement composé de 10 membres, a un rôle majeur à jouer : promouvoir le métier, constituer une vraie courroie de transmission en termes de formation des jeunes, les accompagner aux différentes étapes de leur carrière, etc. 2/12

3 L assurance face au développement La nécessité d un progrès continu au regard des défis Monsieur Saliou BAKAYOKO est Directeur Général de LMAI-VIE (Le millenium assurance international, Groupe SUNU), Actuaire et 2ème Vice-Président de l ASA-CI (Association des Sociétés d Assurances de Côte d Ivoire). Comment se porte l assurance vie en Côte d Ivoire aujourd hui? Au regard du taux de croissance à 2 chiffres du chiffre d affaires de l Assurance vie en Côte d Ivoire depuis la sortie de crise (17 % de 2011 à 2012 et 12% de 2012 à 2013), des résultats d exploitation nets positifs, des ratios de couverture des engagements supérieurs à 100% et un surplus de marge de solvabilité, on peut dire que le marché ivoirien de l assurance vie se porte bien. Fait remarquable, sur un chiffre d affaires global (vie et non vie) de 236 Milliards en 2013, 104 Milliards proviennent de l assurance vie, soit 44% contrairement à ce qui est observé en Afrique (hors Afrique du Sud) et particulièrement en zone CIMA où les primes vie restent très insignifiantes par rapport à celles de l assurance non-vie (environ 20%). Il est certain que l assurance vie va dépasser l assurance non-vie en termes de chiffre d affaires dans les 3 années à venir comme dans les pays développés. Malgré la bonne santé de l assurance vie dans le pays, sa contribution à l économie nationale à travers le taux de pénétration (rapport Primes vie /PIB) reste encore marginal (environ 1,6%) et une faible densité (environ FCFA par habitant). Pensez-vous que le secteur de l assurance fera des avancées notables d ici à 2020, visée de l émergence en Côte d Ivoire? Oui, absolument. Vu les taux de croissance enregistrés depuis la sortie de crise, les potentialités de développement de la bancassurance et, aussi, de la microassurance soutenue par la distribution de l assurance via le téléphone portable (mobile insurance), je suis persuadé que le secteur de l assurance dans son ensemble enregistrera des avancés significatives à l horizon Croissance du CA de l assurance vie Année Evolution % % % % % % % % % % Source : ASA-CI Quel a été l impact de l utilisation des nouvelles tables de mortalité réglementaires CI- MA sur votre activité? Il faut rappeler que les nouvelles tables de mortalité (CIMAH et CIMAF) en vigueur depuis février 2013 en remplacement des tables françaises (PM et PF 60-64) sont des tables d expériences construites sur la base des statistiques décès de l ensemble des compagnies d assurance vie de la CIMA. Elles viennent corriger une anomalie qui était loin de refléter nos réalités. L impact de l utilisation de ces tables peut s analyser principalement sur deux aspects. Sur l aspect tarification : une baisse sensible des tarifs des contrats en cas de décès et une hausse des tarifs des contrats en cas de vie, notamment dans la tranche d âge active de souscription (30 à 55 ans). La composition actuelle de la plupart des portefeuilles des compagnies vie de la zone, hormis les contrats d épargne purs (sans risque viager), reposant pour l essentiel sur les contrats en cas de décès (très peu de compagnies commercialisent les contrats en cas de vie de type capital différé), les premières tendances sont à la baisse des primes vie dans la zone. Sur l aspect provisionnement : ici, également, au regard de la part importante que les contrats d épargne purs de type bancaire occupe dans les différents portefeuilles, l impact de provisionnement sera à mon avis négligeable. Dans tous les cas, le règlement de la CIMA relatif à l entrée en vigueur des nouvelles tables a prévu des dispositions permettant aux compagnies d étaler dans le temps les effets de changement de tables le cas échéant. Sur cette question, la CIMA qui dispose des premières statistiques du marché peut bien nous situer. Plus spécifiquement, à quelles difficultés techniques et actuarielles, les assureurs vie en zone CIMA sont ils souvent confrontés? Il y a des difficultés de plusieurs ordres, l une des plus importantes à mon avis étant l indisponibilité de la matière première pour tout travail technique et actuariel à savoir les statistiques assez fiables pour construire des tarifs aux justes prix et adaptés, notamment en actuariat non vie. Je cite aussi l absence des possibilités de formation pratique de haut niveau nécessaire au renforcement des capacités des actuaires et directeurs techniques des sociétés vie. Comment entrevoyez-vous l assurance vie de demain en zone CIMA? Quels sont les défis à relever? J entrevois de très bonnes perspectives de développement de l assurance-vie en zone CIMA. Pour ce faire l un des défis majeur est l atteinte des assurables du secteur informel en s appuyant sur les opérateurs de téléphonie tant pour la distribution et la souscription des produits via le réseau de vente de ces sociétés que pour la collecte des primes par le mobile money. L autre défi majeur, en plus de la mise en place de véritables programmes de renforcement des capacités de nos techniciens, sera l évolution de la réglementation dans un sens plus flexible en vue de simplifier les formalités de souscription et de gestion des assurables du secteur informel. Les assureurs devront également mettre en place de réelles politiques d éducation financière des consommateurs. Croissance du CA de l assurance non vie Année Evolution % % % % ,4% % % % % ,3% Source : ASA-CI Quelle place faites-vous aux produits de microassurance? Pour moi, il faut accorder une place importante à la microassurance car c est une cible qui présente d énormes potentialités et qui est, de plus en plus, accessible grâce à l avènement du téléphone portable. Aujourd hui, on note que tous les acteurs de l industrie des assurances (assureurs, autorité de régulation, intermédiaire, etc.) et même la société civile accordent de plus en plus d intérêt à la microassurance. La CIMA, en la matière, vient de dédier un règlement à la microassurance dont une des dispositions permet la création de sociétés de microassurance. On peut ainsi séparer les opérations de microassurance des autres activités des compagnies d assurances. Il s agit donc d une avancée pour la promotion de la microassurance. Urgence de la Couverture maladie universelle (CMU) Face à la vulnérabilité de la couche de la population vivant sous le seuil de pauvreté, et vu le fait que seulement 5% de la population ivoirienne bénéficie de couverture sociale, des actions sont initiées pour mettre en place une Couverture maladie universelle (CMU). Ce dispositif doit, à terme, permettre de couvrir les frais de soins de santé des assurés démunis (Cf. le DT #1). 3/12

4 Les consommateurs veulent des avancées Parce que l assurance est une exigence réelle de la vie moderne Monsieur Jean-Baptiste KOFFI, Président de l Association des Usagers de Banques et des E t a b l i s s e m e n t s Fi n a n c i e r s (AUBEF), livre les sentiments des consommateurs ivoiriens. Quel regard portez-vous sur le secteur des assurances en Côte d Ivoire? Le secteur des assurances est comparable à un arbre qui a beaucoup grandi et comporte aujourd hui certaines branches qui méritent d être élaguées. Les branches ici ce sont les compagnies d assurances. Il en existe sur la place plus d une trentaine, assurance vie et IARD confondus. C est un marché fortement concurrentiel qui devrait en principe faire l affaire des usagers, mais malheureusement toutes les compagnies ne sont pas logées à la même enseigne. Voilà pourquoi je parle de la nécessité d élaguer. Il y a également le phénomène de la bancassurance qui se développe également de plus en plus en Côte d Ivoire. C est l ensemble de ces secteurs qui bouge dans notre pays. Quelle est la compréhension des consommateurs des produits d assurance? À ce niveau, il faut regretter une faible compréhension des produits d assurances par les consommateurs en général. Au-delà même des produits il faut noter une méfiance grandissante d une frange assez importante de la population vis-à-vis des assurances en raison des mésaventures vécues par des usagers avec certaines compagnies. Malgré tout, il existe tout de même une clientèle qui comprend très bien que l assurance est une exigence de la vie moderne. Plus généralement, quels sont les obstacles et les freins à l essor de l assurance en Côte d Ivoire? Le premier obstacle est le déficit de confiance voire la méfiance des usagers vis-à-vis des compagnies d assurances. Le second est l absence de médiateurs qui trancheraient les litiges entre usagers et compagnies d assurances sans recourir aux tribunaux. Le troisième obstacle est le déficit de culture financière de la population en général. À tous ces obstacles s ajoutent le déficit de vulgarisation du code CIMA auprès des consommateurs, sans oublier l absence d une classification régulière qui situerait les usagers sur la santé financière des différentes compagnies et leur capacité à tenir leurs engagements. Je pense que la levée de ces obstacles contribuerait à booster davantage le secteur de l assurance chez nous. Selon vous, quelles sont les conditions et les défis pour que le secteur de l assurance soit au rendez-vous de l émergence en 2020? Les défis à relever sont nombreux. Il faut rapidement mettre sur pied un programme de vulgarisation du code CIMA. L introduction de ce code dans les programmes scolaires serait un atout. Il est important que tous les acteurs du secteur et principalement les usagers soient au même niveau d information. Il faut également aller audelà des conseillers en assurance rattachés aux différentes compagnies pour instituer le métier de conseil en finance. Tout comme les avocats, les conseillers financiers qui sont des experts indépendants assisteront les usagers dans le choix des compagnies et produits d assurance. Enfin il faudrait un meilleur suivi du respect des engagements des compagnies vis-à-vis des clients. Constatez-vous que l industrie d assurance s améliore en ce qui concerne le paiement des sinistres (avec l avènement notamment de la nouvelle règlementation de la CIMA selon laquelle la vigueur du contrat est conditionnée au paiement de la prime)? Cette nouvelle exigence introduite par la CIMA a certainement amélioré la trésorerie des compagnies d assurances. Mais malheureusement chez les usagers que nous représentons, c est toujours la croix et la bannière quand il s agit de se faire payer les sinistres. Nous appelons donc vivement à la mise en place d une structure de régulation qui comprendrait en son sein, les représentants des compagnies d assurances, les représentants de l Etat et surtout les représentants des consommateurs. Une telle structure, avec des décisions contraignantes, pourrait considérablement améliorer la situation. Dans le système actuel, c est vrai que les compagnies subissent des contrôles et sont parfois sanctionnées mais cela se fait bien loin des usagers qui ne savent pas toujours qui appeler ou à qui s adresser quand ils rencontrent des difficultés avec les compagnies d assurances. C est d ailleurs l une des raisons qui nous ont poussées en Cote d Ivoire à mettre sur pied l AUBEF. Elle a justement pour objet de faire la promotion des droits et défendre les intérêts des usagers des banques, assurances et microfinances. Les Associations de Consommateurs (AC) ont un rôle plutôt stratégique à jouer! Le marché de l assurance en Côte d Ivoire est encore jeune. Par exemple, malgré les actions du réguateur pour assainir le marché et sensibiliser les compagnies à honorer les engagements de paiement des sinistres, des défaillances subsistent. En outre, les prix de biens médicaux, en assurance santé, peuvent flamber du fait de l absence de réseaux de soins permettant de négocier des tarifs pour des collectivités d assurés. Ainsi, aussi bien dans le dénouement de l acte d assurance comme durant la vie du contrat, l assuré qui est le maillon faible a besoin d être épauler par les AC. Le niveau des primes est-il conforme à la performance des garanties? Vous posez là le problème du coût des assurances. De notre point de vue les coûts pratiqués sont trop élevés par rapport aux garanties offertes. L absence de statistiques fiables dans notre pays rend la situation plus complexe. Figurezvous qu il est arrivé dans notre pays des cas d ajustement à la hausse des primes en plein contrats d assurance vie au motif qu il s agissait d une recommandation des contrôleurs, pour éviter des risques de non paiement des garanties à terme. C est une injustice que les usagers ont subit sans recours. Il y a donc une réflexion à mener à ce niveau pour que les usagers que nous sommes payons le juste prix. Quels sont les outils de dialogue entre les acteurs de l assurance (compagnies et l Etat notamment) et les consommateurs? Il n existe malheureusement pas, à ce jour, de cadre de concertation entre l Etat, les compagnies et les consommateurs. C est un vide que nous appelons à combler au plus vite. Je vous parlais tantôt de la mise en place d un régulateur, cela peut être une solution. Chez nous de tels cadres existent déjà dans des secteurs comme la presse écrite, la communication audiovisuelle, l énergie, les télécommunications, etc. Que pensez-vous des produits de microfinance et de microassurance? Quels sont leurs avantages et inconvénients par rapport aux produits classiques? Le développement de la microfinance et la microassurance est une excellente chose. Elles permettent aux couches les plus défavorisées, et donc vulnérables, d avoir accès aux produits et services financiers. Ces produits ont l avantage de s appuyer sur les nouvelles technologies de communication comme le téléphone portable. Cela leur garantit un taux de pénétration plus rapide. Cependant quand on connait le niveau des arnaques et autres fraudes sur ces moyens de communication il convient de prendre dès à présent des dispositions pour renforcer davantage la protection des usagers. Avez-vous un dernier mot? Je voudrais vous remercier pour l occasion qui nous a été offerte pour parler des préoccupations des usagers et de leurs projets. Je voudrais espérer que ce premier contact avec vous soit le début d une longue collaboration. 4/12

5 Respect de la règlementation Exigence forte de la Direction des Assurances La Direction des Assurances (DA) est le garant de la bonne application des normes CIMA en Côte d Ivoire. Dans cet entretien, Monsieur Karim DIARASSOUBA, Directeur des Assurances de Côte d Ivoire, nous présente les activités de cette structure étatique de régulation. Quels sont les organes chargés de la régulation du secteur des assurances en Côte d Ivoire? Le secteur des assurances est sous la tutelle du Ministère auprès du Premier Ministre chargé de l Economie et des Finances. L une des directions générales de ce ministère, la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique, a en charge le secteur des assurances et les tâches techniques sont confiées à la Direction des Assurances. Il convient de rance regroupés au sein d association ou de fédération. Le régulateur exige le respect de la règlementation à tous égards. Il faut comprendre par respect de la règlementation la conformité des différents ratios prudentiels de solvabilité et le respect des engagements, notamment le paiement des sinistres dans les délais réglementaires. Le régulateur lui-même est tenu par des exigences. Il s agit du respect des règles et procédures définies. Il doit être impartial et ne doit pas avoir des intérêts dans une société d assurance. En quoi consiste le contrôle en assurance? Quels sont les mécanismes? Le contrôle a pour objectif de s assurer que la réglementation en matière d assurance est appliquée par les entreprises d assurance. Il par les promoteurs qui sollicitent l agrément pour exercer dans le secteur. Ensuite, le contrôle consiste à examiner et analyser les données produites périodiquement par les entreprises d assurance (contrôle sur pièces) et enfin, il consiste à faire des investigations ponctuelles ou circonstancielles au Histoire de l assurance en Côte d Ivoire : Les origines L'histoire de l'assurance en Côte d'ivoire remonte dans les années A cette époque les compagnies d'assurances pour la plupart françaises dont le Groupement Français des Assurances (GFA), Urbaine Seine, Assurances de Paris (UAP), la Concorde Assurances, Northen Assurances, etc. sont ouvertes sous forme d'agences ou de succursales et se réassurent toutes en dehors du continent africain. Leurs activités sont quasi confidentielles pour la grande partie de la population car elles assuraient principalement la protection des immobilisations et activités industrielles et commerciales des filiales des grands groupes métropolitains. Toutefois, aidés par le Service chargé des Assurances en France, certains Etats africains dont la Côte d'ivoire devenus indépendants dans les années 1960 vont se butions de la Direction des Assurances d une part, sur les actions entreprises pour l assainissement de l activité d intermédiaire d autre part et enfin à expliquer le rôle de l assurance dans l économie nationale. L assurance est un moyen de mobilisation de l épargne et par conséquent une source d investissement national. La Direction des Assurances estime que, si au-delà de l indemnisation personnelle, le rôle macroéconomique de l assurance est compris par nos conci- regrouper dans la CICA (Conférence Internationale des Contrôles d'assurance) en 1962 et adopter des législations pour s'approprier les activités d'assurance. En Côte d'ivoire, la loi n du 29 juin 1962 règlemente l'assurance et organise la profession d'assureur. Un peu plus tard, au cours de cette même année, l'assurance automobile est rendue obligatoire par une autre loi. Mais malgré ces changements, la configuration du marché de l'assurance ne changera pas beaucoup dans sa forme et restera ainsi jusqu'au début des années Très peu de statistiques sur cette période seraient disponibles en raison justement de la caractéristique du marché, mais la production annuelle de cette période est néanmoins estimée à environ 100 milliards de FCFA au maximum pour tous les pays membres de la CICA selon certains experts de l'assurance africaine (lire la suite dans l encadré Page 6). relever que la Côte d Ivoire est membre de la Conférence Interafricaine des Marchés d Assurance (CIMA) qui compte à ce jour quatorze Etats membres. Cette institution comprend un Conseil des Ministres des Assurances, l organe directeur, une Commission Régionale de Contrôle des Assurances (CRCA) qui est chargée du contrôle des entreprises dans l espace CIMA et un Secrétariat Général basé à Libreville (République Gabonaise). Les autorités nationales des Etats membres servent de relais, au plan local, à l action de la CIMA. Tous ces différents organes concourent à la régulation du secteur. Quelles sont les exigences du régulateur? Le régulateur est l arbitre. C est lui qui conçoit les règles. Bien entendu, cela se fait avec la participation des professionnels de l assu- permet de fournir des informations nécessaires aux autorités de contrôle c est-à-dire la Commission Régionale de contrôle et le Ministre en charge du secteur des assurances pour la prise de décisions. Le marché est structuré autour de dix-huit (18) sociétés d assurances non vie, onze (11) sociétés d assurances vie, cent sept (107) sociétés et cabinets de courtage, six (6) réassureurs, trente-huit (38) agents généraux, cent-quatre-vingt-dix-huit (198) agents mandataires et autres intervenants. (Statistiques de la Direction des Assurances au 01 Juillet 2014). Le contrôle en assurance consiste d abord à vérifier et à s assurer que les conditions sont remplies siège des entreprises (contrôle sur place). Dans tous les cas, le contrôle donne lieu à des rapports contradictoires, l entreprise ou le promoteur contrôlé(e) ayant la possibilité de faire savoir ses observations sur le rapport produit par les contrôleurs. Ces rapports servent à la Commission ou au Ministre en charge des assurances, en cas de besoin et dans le respect de la réglementation, pour prononcer des injonctions à l endroit des dirigeants des sociétés contrôlées ou prendre des sanctions, des mesures préventives ou de sauvegarde en vue de corriger les dysfonctionnements constatés. La Direction des Assurances a réalisé une campagne de sensibilisation auprès des autorités civiles, militaires et paramilitaires, les opérateurs économiques et la société civile ; quels sont les enjeux de cette campagne de sensibilisation et en quoi a-t-elle consisté? Il faut dire que cette campagne de sensibilisation est une première dans l histoire de la Direction des Assurances. Elle vise à informer les populations cibles sur les attri- toyens, cela peut les emmener à souscrire volontairement des polices d assurance en abandonnant les comportements qui consistent à prendre une police d assurance pour satisfaire aux vérifications des agents de la force publique. Un dernier mot? Je voudrais remercier LE COUR- RIER ACTUARIEL pour l occasion qu il nous donne de nous exprimer sur le contrôle de l assurance. Le code des assurances mentionne que le contrôle est fait dans l intérêt des souscripteurs, assurés et bénéficiaires de contrats d assurance. La DA est consciente des difficultés que certains de nos compatriotes éprouvent dans le cadre de l indemnisation surtout en matière d assurance automobile, mais je dois les rassurer que la commission régionale a pris une option assez sérieuse pour sanctionner les entreprises qui veulent évoluer au travers de la règlementation. La campagne de sensibilisation que la DA a organisée rentre bien entendu dans cette optique. Je voudrais souhaiter une bonne et heureuse année à votre revue, aux lecteurs et aux consommateurs d assurance. Je vous remercie. 5/12

6 Le contrôle interne en assurance Un gage pour la pérennité des compagnies Ex-Commissaire contrôleur des assurances à la CIMA, Monsieur Thomas Kouassi YEBOUET est depuis septembre 2014, Directeur du Contrôle de Gestion de NSIA Participations, Holding du groupe NSIA, en charge des 26 filiales reparties dans 12 pays d Afrique dont deux banques. Quelles sont les exigences du contrôle interne pour l assureur? Le contrôle interne est un système mis en place par les dirigeants pour s assurer de la fiabilité des chiffres produits par l entreprise à travers sa comptabilité. En assurance la comptabilité est particulière. À titre d exemple, l essentiel du passif du bilan d une compagnie d assurance est fait d engagements techniques à savoir des provisions techniques de primes et de sinistres. Leur détermination obéit à des méthodes réglementaires précises. S assurer ainsi de la fiabilité des états suppose une bonne connaissance de la comptabilité des assurances pour servir efficacement le lien entre les opérations techniques et la comptabilité. C est en mon sens la première exigence, à savoir que le contrôle interne doit être assuré par un personnel ayant une bonne connaissance en technique des assurances et en comptabilité. Bien entendu, les états de synthèse ne sont pas les seuls supports de collecte d informations. En zone CIMA, les états comptables sont accompagnés d états statistiques dont la confection requiert une bonne connaissance des notions de comptabilité des assurances. La deuxième exigence est l existence d un bon système d information. En effet, la quête de fiabilité est facilitée par un bon système d information permettant de déverser automatiquement les données techniques en comptabilité. La fiabilité des données chiffrées suppose la mise en place de méthodes efficaces capables de déceler les moindres anomalies qu elles soient purement matérielles ou qu elles relèvent de fraudes. Pour cela, l organisation informatique doit comporter différents niveaux d habilitation pour éviter autant que possible la manipulation de données. Quelles différences faitesvous entre le contrôle interne et le mécanisme de gestion des risques? Il faut ici préciser la notion de risque. Le contrôle interne d une compagnie d assurance n assure pas la gestion des risques souscrits par la compagnie, mais celle des risques inhérents à la compagnie en tant qu entreprise. L un des rôles du contrôle interne est, en effet, d assurer la protection du Vocation d un dispositif de contrôle interne Le contrôle interne n a pas vocation à couvrir les quatre familles de risques des sociétés d assurances i.e. le risque stratégique, le risque opérationnel, le risque financier et le risque d assurance. A la différence du management des risques qui intègre une dimension stratégique dans sa démarche et dont l approche est davantage orientée vers les risques majeurs de l entreprise, le contrôle interne porte exclusivement sur le risque opérationnel dont il déroule les processus d alimentation, de production et d arrêtés comptables jusqu au bout (lire la suite dans l encadré de la page 7). patrimoine de l entreprise. Les dispositions à prendre pour y arriver sont les mêmes que pour toute entreprise. Optimiser les mécanismes de gestion des risques fait partie des missions du contrôleur interne. Parmi ces risques figurent les risques de souscription et de gestion des risques. Eviter que la politique de souscription expose la compagnie à des débours importants dus par exemple à une mauvaise couverture en réassurance. Ou éviter que des négligences dans la gestion des sinistres mettent en péril la compagnie, qui peut se voir condamnée à payer des sommes qu elle aurait pu éviter. Selon vous, comment se positionnent les compagnies de la zone CIMA en matière de contrôle par rapport à leurs homologues de la zone anglophone? En ce qui concerne le contrôle interne, je crois qu on doit être logé à la même enseigne. Nous connaissons les mêmes difficultés d efficacité. Mais au niveau du contrôle des sociétés d assurance, la zone CIMA a une organisation particulière, caractérisée par l abandon de souveraineté des Etats au profit de l organisation supranationale. Celle-ci exerce un contrôle rigoureux pour sauvegarder les intérêts des assurés et bénéficiaires de contrats, mais aussi ceux de l Etat. Les recommandations issues de ces contrôles permettent aux sociétés d améliorer leur gestion. Les Etats anglophones tels que le Ghana ou le Nigéria sont fascinés par un tel système. En dépit de cela, nos compagnies ne sont pas mieux gérées. Avez-vous un dernier mot? Les compagnies devraient prendre conscience de l importance du contrôle interne et œuvrer toujours à son amélioration. C est un gage de pérennité des entreprises. Particulièrement pour les compagnies d assurances, la complexité de l activité devrait les inciter à se doter d un contrôle interne efficace assuré par un personnel suffisamment averti aussi bien en technique des assurances qu en comptabilité des assurances. Histoire de l assurance en Côte d Ivoire : Des années 70 à nos jours En 1972, l assemblée générale du CNUCED (Conférence des nations unies sur le commerce et le développement) recommande aux pays en développement de maîtriser leurs marchés nationaux d assurance en favorisant la création des sociétés d assurance de droit national et en prenant les mesures nécessaires pour leur développement harmonieux. En Côte d Ivoire, peu de temps après cette recommandation, «l Etat et les privés nationaux vont prendre des participations dans les sociétés anonymes créées à partir des portefeuilles des sociétés françaises» indique le site web du Ministère de l Economie et des Finances. Cette période va connaître l essor du nombre de compagnies d assurances qui atteindra une quarantaine au début des années 90 : Compagnie Nationale d Assurance (1972), Alico-ci (1977) qui deviendra en 1995 Beneficial Life Insurance (BLI), Colina (1980), MCA (1985), AAA (1989), Somavie (1989), etc. sont, entre autres compagnies, (re)créées pendant cette période. Malheureusement frappées par la crise économique des années 80, nombre de ces compagnies traversent des périodes difficiles et parviennent difficilement à respecter les règles prudentielles. En Incendie, Accident, Risques Divers et Transport (IARDT) par exemple d après le Rapport d Evaluation du Programme d'ajustement du Secteur Financier (PASFI) on trouve qu en 1992, 8 compagnies de droit national sur 14 auraient une insuffisance de fonds propres estimée à 7,86 milliards de FCFA. En assurance vie, le Besoin en Fonds Propres des compagnies était moindre millions pour 4 sociétés sur 9. Le gouvernement est alors obligé d intervenir et le PASFI va comprendre un volet d assainissement du secteur de l assurance. Pendant que le PASFI est en cours, la CIMA (Conférence Interafricaine des Marchés des Assurances) vient remplacer, en 1992, la CICA avec des règles prudentielles plus contraignantes. L un dans l autre, le secteur de l assurance en Côte d Ivoire va connaitre une restructuration profonde à partir de Le nombre de compagnies passe de 40, au début de 1990, à moins d une trentaine en 1995 par liquidation des compagnies en grande difficulté ou transfert d activités de compagnies en moindre difficulté à d autres plus saines. Les résultats du PASFI seraient satisfaisants : le chiffre d affaires global du secteur progresse de 50 milliards en 1992 à environ 82 milliards en 1995 et à 110 milliards en Le besoin de fonds de roulement du secteur diminue aussi passant de 8697 milliards en 1992 à 2729 milliards en Les compagnies, disciplinées par le code CIMA, améliorent aussi sensiblement leurs indicateurs de gestion. Le pourcentage des charges de gestion rapporté au chiffre d affaires, par exemple, passe de 43,6% en 1992 à 33,9% en 1995 soit une baisse de 10 points. Les fondamentaux ainsi posés, le secteur de l assurance va continuer sa croissance tout au long des années 2000 malgré la crise militaro-politique qui a secoué le pays en Le chiffre d affaires, après une stagnation autour de 100 milliards au début des années 2000, va repartir significativement à la hausse pour atteindre 129 milliards en 2005 et 167 milliards en En 2007, le secteur de l assurance employait un effectif de 1358 personnes dont 478 cadres. Le nombre de sociétés s établissait à 34 contre 33 en Que nous réserve ce marché ivoirien pour les années à venir? L'aventure continue Source : PME MAGAZINE 6/12

7 Le portrait actuariel Le métier d actuaire conseil Monsieur Cyriaque ADOU est Actuaire diplômé de l Université Laval, Québec, Canada. Il est membre Associé de la SOA et Associé-gérant du Cabinet SHILO CONSEILS. Anciennement successivement Responsable technique d AGCI-VIE, Directeur Technique et Actuariat de LA LOYALE VIE et Administrateur Provisoire de Beneficial Life Insurance. Comment est né chez vous la passion pour l actuariat? J ai eu la chance d entendre parler de l actuariat très tôt dans ma scolarité. En effet, lorsque j étais en classe de 1 ère, mon grand frère qui était en maîtrise de sciences économiques m a encouragé à faire l actuariat. Aussi ai-je passé le concours d entrée à l ENSEA (Ecole nationale de statistique et d économie appliquée d Abidjan) dans l espoir de faire l actuariat. Mais, cette discipline n y était pas enseignée. J ai eu toutefois la chance d aller au Canada et j y ai fait la formation, précisément à l Université Laval de Québec. Organisation d un dispositif de contrôle interne Les bonnes pratiques en matière de contrôle interne et de gouvernance préconisent un dispositif de contrôle en trois lignes de maîtrise dont les rapports sont communiqués à la Direction Générale et/ou au Conseil d Administration : (1) Assurance de la maîtrise des activités (au quotidien au travers des bonnes pratiques), (2) Assurance des fonctions spécialisées et supports (contrôle interne, gestion des risques, systèmes d informations) et (3) Assurance des fonctions d audits (consiste à évaluer l efficacité des dispositifs de maîtrise des risques en place). Vous n aviez pas eu de difficultés à recommencer? Vous savez, une carrière est un choix de vie. Il ne faut jamais avoir peur de recommencer tant qu on n a pas trouvé sa voie professionnelle qui vous permettra de vous épanouir dans votre métier. On ne peut jamais s épanouir dans une profession qu on n a pas choisie et aimée. Il faut savoir que chacun construit sa carrière selon son histoire, son timing et ses contraintes. Mais, l essentiel, c est d avoir la capacité de se reconvertir si besoin afin de vivre sa carrière avec passion : mieux vaut être un balayeur heureux, parce que c est son choix, qu un commis malheureux et aigri, parce que ce n est pas son choix! En cela, le système anglo-saxon est plus favorable et plus flexible que le système francophone pour redonner sa chance à qui veut trouver sa vraie voie, même au soir de sa vie professionnelle. Comment expliquez-vous que l actuaire soit peu connu? L actuaire est peu connu parce qu il n est pas dans la fonction visible en compagnie d assurance. C est un penseur qui travaille à trouver des solutions techniques dans le cadre de la conception et du pilotage des produits d assurance. Or, on sait que les penseurs apparaissent en général comme des «mystérieux». Pour autant, l actuariat est une carrière passionnante. Après des années en compagnies d assurance, vous avez choisi de vous lancer dans l actuariat conseil. Comment se porte cette activité en Côte d Ivoire? Quelles sont les cibles? Chaque jour qui passe fait connaître en mieux l actuariat conseil en Côte d Ivoire. Cette reconnaissance est plus liée au développement de l assurance vie, notamment parce que les tarifs sont dorénavant établis sur place. Ce qui n est pas le cas en non-vie où les tarifs sont encore «importés» ou imposés. S agissant de nos cibles, disons qu il y a trois groupes de clients : les sociétés d assurances, les autres sociétés et la clientèle privée. Nous assistons les compagnies dans le cadre de montages de produits, de missions d efficience organisationnelle et d accompagnement vis-à-vis des autorités de régulations. Pour les autres entreprises, notre conseil consiste à les aider dans la mise en place de meilleurs dispositifs de protection sociale et d évaluations de leurs engagements de passifs. Quant à la dernière cible, elle est à ce jour moins exploitée, même si nous demeurons convaincus qu elle offre de véritables opportunités. En quoi réside l apport de SHI- LO, votre cabinet de conseil? SHILO a fait le pari du logiciel. Selon nous, on ne peut pas faire un «métier de grand nombre» sans disposer d un logiciel-métier ; autrement dit, pas d assurance sans logiciel de gestion crédible. Tous les grands portefeuilles doivent se gérer avec des outils les plus performants possibles. Notamment au regard de l inversion du cycle économique qui caractérise l assurance. Il appartient à chaque assureur de faire son propre choix de solution logicielle. Nous pensons que le choix des compagnies de développer leur propre plateforme en interne peut constituer une bonne stratégie. Toutefois, par expérience, on constate que les solutions en interne ne bénéficient pas souvent d ouverture externe suffisante. Ainsi, étant donné que «le logiciel est un métier», les solutions du marché constituent des alternatives efficaces. Par ailleurs, en ce qui concerne la multiplicité de logiciels sur le marché, c est le marché lui-même qui permettra de les confronter et de faire la différence en termes de complétude et de qualité. Comment expliquez-vous qu au dernier congrès de la FANAF, les défenseurs de la fonction actuarielle soient venus de l extérieur? Quel regard portez-vous sur les formes de risques entre la zone FNAF et l Europe? C est à la FANAF que vous devez poser cette question. En ce qui nous concerne, nous pensons qu en Afrique zone FANAF nous ne sommes pas confrontés aux mêmes risques d assurances que les pays du Nord. Par exemple, Solvabilité 2 traite de «risques de chocs» qui sont essentiellement liés aux marchés financiers. Aussi, pour l heure, la zone FANAF est moins concernée par Solvabilité 2, vu la faible taille des marchés financiers dans la zone. Par contre, en Afrique, nous avons encore beaucoup de travail à faire en termes de connaissance du risque. La plupart des produits du Nord sont des risques de placements tandis que qu en Afrique zone CIMA nous sommes confrontés aux écarts de tables. En effet, nous constatons des écarts entre l observation des portefeuilles des assureurs et les dernières séries de tables officielles CIMA. «L actuaire est moins connu parce qu il n est pas dans la fonction visible en compagnie d assurance. Pour autant, l actuariat est une carrière passionnante.» Quels sont les obstacles à l épanouissement de votre activité de conseil? Existentils des échanges de «bonsprocédés» entre pairs en Côte d Ivoire? Il faut noter que le fondement du conseil est la confiance. Lorsque le client est satisfait des prestations qui lui sont fournies, la confiance s établie et vous êtes recommandés. C est grâce à cette valeur que SHILO compte bâtir des relations privilégiées avec les sociétés d assurances de la place. S agissant des pairs, disons que plusieurs cabinets de conseil existent et qu il y a de la place pour plusieurs. Nous croyons à la loi du marché, à savoir que c est le marché qui opère, au final, sa sélection naturelle entre les différents acteurs de l actuariat conseil. Celui qui créé un cabinet doit avoir une vision propre à lui, car si c est pour copier les autres alors ça ne sert à rien. Nous sommes pour l innovation, et donc pour la concurrence qui permet d éprouver les uns et les autres pour imposer les meilleurs offres et produits de conseils aux trois groupes de clients que nous avons évoqués. Le conseil est une aventure très passionnante! Les actuaires du marché Au début des années 90, on comptait encore les actuaires sur le bout des doigts. Aujourd hui le nombre a significativement augmenté. L ouverture d une formation actuariat à l Institut national polytechnique Houphouët Boigny (INPHB) de Yamoussoukro, cycle HEA (Hautes études en assurances), a contribué à la connaissance du métier. Certaines grandes écoles ont introduit l actuariat dans leurs programmes. C est le cas de l ENSEA (Ecole nationale supérieure de statistiques et d économie appliquée) d Abidjan, en dernière année du cycle des ISE (Ingénieur statisticien économiste). Il existe une association d actuaires, l IACI (Institut des actuaires de Côte d Ivoire) qui est affilié à l AAI (Association Actuarielle Internationale), privilège que les associations d actuaires de la plupart des pays africains n ont pas encore. Il faut préciser que la dizaine d actuaires qui composent l IACI sont tous formés en Europe (France et Belgique) ou en Amérique du nord (Canada). L institut travaille à la mise en place d un dispositif pour le perfectionnement et pour la reconnaissance des actuaires locaux. 7/12

8 Brèves d actualités (Une sélection de S. GBARI) 39ème Assemblée Générale Annuelle de la FANAF. Elle se tiendra du 16 au 19 Février 2015 à Antananarivo, Madagascar. Le thème général est "L'Assurance dans une Afrique en Mutation". Les différents sous-thèmes qui seront abordés sont entre autres Assurance et Cybercriminalité, Le Digital dans l'assurance Africaine, L'Assurance face aux Grandes Endémies, L'Assurance Vie dans les Systèmes de Protection Sociale en Afrique. (FANAF.org) Couverture Maladie Universelle En Côte d Ivoire, la phase pilote de la Couverture maladie universelle (CMU) a démarré le 30 décembre L'opération d'enrôlement qui va s'étendre sur une période de neuf (9) mois, va concerner, dans un premier temps, les fonctionnaires et les travailleurs du secteur privé en fonction ou à la retraite. Le coût de cette assurance est fixé à 1000 FCFA pour toutes les couches socioprofessionnelles. (abidjan.net) Rapatriement des restes d'ahmadou KOUROUMA. Les restes du célèbre écrivain ivoirien, Ahmadou KOUROUMA décédé le 11 décembre 2003 à Lyon (France) ont été rapatriés, le mercredi 12 novembre 2014, à Abidjan. Pour mémoire, il fut un grand écrivain, lauréat de nombreuses distinctions littéraires dont le célèbre prix Goncourt. Ce pionnier fut également l'un des premiers actuaires africains diplômés de l'isfa de Lyon. Il a, notamment, été Directeur Général de l'institut Africain des Assurances ( ) et de la CICA-RE de 1984 à 1994, année où il prendra sa retraite en tant qu'assureur. (abidjan.net) Acquisition des assurances du Groupe Banque Atlantique. Le marocain Banque centrale populaire (BCP) a acquis 50 % des filiales assurances de l'ivoirien Banque Atlantique au Togo et en Côte d'ivoire. Il s'agit de Stamvie et d'atlantique Assurances en Côte d'ivoire, et de GTA Vie et de GTA Iard au Togo. La transaction, qui n'a pas été officialisée et dont les montants n'ont pas été divulgués, a été validée par la CIMA. (Jeune Afrique) Assurances-CIMA, la date butoir du 31 décembre 2015 Faisant suite aux résolutions prises lors de la dernière réunion de la Fédération des sociétés africaines en droit national d assurances (FANAF) à Ouagadougou, le conseil des ministres de la Conférence interafricaine des marchés d assurances (CIMA) vient d instruire aux compagnies d assurances de procéder à l apurement des anciens arriérés de primes au plus tard le 31 décembre Il s agit de l activation de la circulaire du 22 juillet 2011, laquelle n arrange pas toutes les compagnies. Dans certains pays comme le Cameroun il y aura de la casse, note un professionnel qui se réjouit par ailleurs d assister à la présentation des chiffres plus proches de la réalité. Toutefois, les compagnies d assurances exerçant en Centrafrique sont dispensées de cette mesure, au regard de la situation sociopolitique qui y prévaut: le conseil des ministres a décidé d accorder aux sociétés d assurances de ce pays une prorogation d un an du délai de trois ans précité. (Financial Afrik) WAFA Assurance lance une filiale au Sénégal. WAFA assurance, a annoncé le lancement de deux filiales au Sénégal, moins d'un mois après s'être implantée au Cameroun. Le n 1 de l'assurance au Maroc cherche également à s'installer en Côte d'ivoire et au Gabon. Les 4 pays précédemment cités représentent 75 % du marché de l'assurance dans la zone CIMA. WAFA Assurance vient coup sur coup de marquer son entrée au Cameroun et au Sénégal. Désormais, seul la Côte d'ivoire et le Gabon manquent à l'appel. (Jeune Afrique) Selon vous, quelle est la principale cause qui explique que le taux de pénétration de l assurance soit si faible en Côte d Ivoire? C est l ignorance qui fait que les gens ne consomment pas de l assurance. La priorité est donc d informer la population sur les produits. Tant que le triptyque «information, sensibilisation et communication» ne prévaudra pas, le recours à l assurance restera faible. Une anecdote. Lorsque j ai commencé ma carrière professionnelle en compagnie, j ai reçu un jour un souscripteur d un contrat d assurance «Temporairedécès» arrivé à échéance pour une demande de remboursement des primes, car selon lui le contrat, n ayant pas fait l objet de sinistre, n a pas été exécuté. Mes premières explications sur les fondements et le fonctionnement des contrats d assurance-décès n ont point convaincu ce souscripteur. Finalement, lui ai-je demandé : Avez-vous une voiture? J en ai plusieurs, m a t-il répondu. Avez -vous connu des accidents durant ces 5 dernières années? Je n ai jamais eu d accidents, m a-t-il dit. Avez-vous donc demandé le remboursement de vos primes? Non, car ce que j ai payé a servi à payer les automobilistes qui ont été victimes d accidents. Eh bien, le contrat d assurance-décès fonctionne pareillement! Il est bon de constater que les assureurs-vie ont fait beaucoup de communication. Cela a fortement contribué à ce qu aujourd hui, le volume des affaires en vie soit en passe de rattraper celui de la non-vie en Côte d Ivoire. À vous entendre on pourrait déduire qu il ne s agit pas d un problème de revenu? La microassurance n est donc pas une solution selon vous? Je vais vous surprendre : la microassurance et l assurance dite «conventionnelle» posent pour moi la même problématique. Comment concevoir et tarifer des produits d assurance qui répondent aux besoins des populations et dont elles perçoivent l utilité économique et sociale. Car, si le produit ne prend pas suffisamment en compte les dimensions économique et sociale du risque telles que les gens les perçoivent, ceuxci ne souscriront pas à de l assurance. Par exemple, pensez-vous que proposer un contrat à prime modique garantissant un capital de FCFA en cas de décès soit une réponse efficace? Il ne faut pas limiter le débat, en ce qui concerne la confection des produits dits de microassurance, aux montants de la prime et de la couverture. Les techniciens d assurances, notamment les actuaires, doivent travailler à une meilleure prise en compte de la dimension sociale dans la conception des produits. Soyons clairs : pour nous, en matière d assurance, il faut oser, car l assurance, «Prix DAXIAL» du meilleur mémoire d Actuariat en zone CIMA Avec les acteurs de la Banque, Finance et Assurance, DAXIAL veut œuvrer pour l essor de la science actuarielle en Afrique zone CIMA. au-delà de la protection des personnes et des biens contre certains risques, est un puissant outil de développement microéconomique et macroéconomique. L assurance doit aider les gens à redémarrer économiquement à l issue d un sinistre. Nous estimons Microassurance ou «assurance inclusive» Bien que tous s accordent sur l importance et le poten el marché que représenterait la microfinance et la microassurance en Afrique, force est de constater le peu d engouement qu ont encore les entrepreneurs pour ce marché. Observons, pourtant, que l offre d assurance aux ménages pauvres n est pas un concept nouveau. Les associa ons de crédits, les coopéra ves et les organisa- ons informelles avaient en effet offert l assurance aux pauvres pendant des décennies et même plus longtemps encore. En outre, le secteur commercial d assurance est une source importante de connaissances et de compétences. Aussi, bien qu il subsiste un poten el pour l innova on dans l offre de la microassurance, les acteurs de ce secteur sont tous conscients d u liser davantage possible les leçons et les expériences historiques (Cf. LCA #1). que la microassurance est plus centrée sur la dimension protection sociale. De ce fait, on n utilise pas pleinement l assurance comme un véritable outil économique d envergure qui a la capacité de régler les problèmes économiques des assurés. Pensez à cette affirmation de Gérard Ford au niveau macroéconomique : «S il n y avait pas eu l assurance, New York n aurait pas existé»! C est dire que le potentiel économique de l assurance doit être suffisamment mis en évidence pour dépasser la conception classique de la microassurance. En quoi consistent donc les défis pour les actuaires ivoiriens et de la zone FANAF/ CIMA? Les actuaires doivent, par exemple, travailler à faire de l assurance un point d ancrage pour d autres produits, pour saturer les clients et optimiser leurs besoins. Par exemple, les banquiers optimisent leurs portefeuilles avec des produits d assurances. Pourquoi pas les assureurs? Les p r o b l è m e s d écarts de tables sont réels. Les a c t u a i r e s doivent contribuer à la mise en place de données et de méthodes propres permettant de les quantifier. Il y a aussi le problème de c o n c e p t i o n des produits : ceux d hier ne correspondent pas exactement aux aspirations et attentes des consommateurs d aujourd hui, d autant que tout est en perpétuelle évolution. La problématique de produits adaptés est donc un vrai enjeu. Elle exige que les actuaires soient aussi formés aux techniques de marketing. Les barèmes non-vie sont encore importés, ce faisant les actuaires sont moins sollicités en IARD. Par exemple, le système de bonus/ malus est quasi-absent ; ce qui représente un chantier pour les actuaires. Au travers ces quelques exemples, vous conviendrez avec moi que les axes de progrès sont assez vastes. Cela est source d innombrables opportunités et défis pour toute la communauté des actuaires ivoiriens et de la zone FANAF/CIMA en général. 8/12

9 La fonction actuarielle en compagnie Etat de la résolution n 5 du 38ème congrès de la FANAF Monsieur Jean-Pascal ABOA est Directeur Technique et de l Actuariat de LA LOYALE-VIE. Il est le Président de la Commission Etudes & A ctuariat de l ASA -CI (Association des Sociétés d Assurance de Côte d Ivoire). Quelle est la part de l activité de l Actif dans votre quotidien? Faites-vous de l ALM? Nous n'avons pas au sein de notre compagnie de département de gestion d'actifs. Conformément à la réglementation en vigueur nous investissons principalement dans les lignes suivantes : Obligations d'etat ou obligations d'entreprise privée, Les Fonds Communs de Placements (FCP), Les grands prêts, Droits réels immobiliers et les DAT. Nous n'avons pas directement d'actions cotées. Les obligations présentes dans notre portefeuille d'actifs sont gérées par des Sociétés de Gestion et d'intermédiation (SGI) partenaires. Nous effectuons un suivi mensuel de notre portefeuille avec leur collaboration. Concernant l'alm, nous n'en faisons pas encore. Depuis deux (2) ans notre société a initié le développement d'un nouvel outil de gestion de son activité. Cet outil est en cours de finalisation. Grâce en plus de l'organisation et des procédures internes mises en place, ce nouvel outil nous permettra de disposer d'informations complètes, fiables et disponibles en temps réel. Nous envisageons dans le plan d'action 2015 de mener une étude approfondie sur le comportement des rachats des assurés en vue de faciliter la mise en place de meilleures stratégies de gestion Actif passif. Nous pensons arriver à la fin de l'année 2015 à établir une projection et une comparaison effectives des flux financiers de l'actif et du passif de notre compagnie. Quelles incidences rencontrezvous pour l application des n o u v e l l e s t a b l e s C I - MA (tarification, provisionnement, etc.)? En octobre 2012, le conseil des ministres a adopté le règlement N 00006/CIMA/PCMA/PCE/2012, modifiant l article 338 du code CIMA, qui impose l usage de nouvelles Tables de mortalité (CIMA H pour les assurances en cas de décès et CIMA F pour les assurances en cas de vie). L utilisation de ces nouvelles Tables dans la tarification conduit à intégrer une marge technique dans les tarifs des assureurs. Cette marge est équivalente à un chargement de sécurité implicite. Dans la pratique, on identifie et quantifie effectivement des impacts sur les tarifs et le provisionnement. Les résultats observés confirment bien ceux du séminaire FANAF sur les nouvelles Tables de mortalité du 29 avril au 03 mai Pour les contrats en cas de décès : une baisse de 6% à 35% des tarifs et de 10% à 35% des Provisions Mathématiques. Pour les contrats en cas de vie : une hausse de 1% à 60% des tarifs et de 9% à 16% des Provisions Mathématiques. Pour les contrats mixtes : une baisse de 1% à 18% des tarifs et un impact négligeable sur les Provisions mathématiques. «Actuaire : métier d avenir et opportunité pour l Afrique zone CIMA» L actuaire est un spécialiste du chiffrage et de l évaluation. Il intervient, entre autres, dans le montage de produits financiers et d assurances : il définit leurs conditions de rentabilité et de pérennité et suit, aussi, leur évolution via des études d adéquation et d anticipation. Il est donc au cœur des études stratégiques d actif/passif et de solvabilité des industries d assurance, de banque et de finance. L aide à la décision qu il propose permet de tirer pleinement profit d opportunités d affaires liées aux analyses de risques. Or, justement, risque et opportunité sont deux états structurellement indissociables et reflets du champ économique de l Afrique : les opportunités des plus belles affaires côtoient les risques des plus belles pertes. Qu on soit clair : cette loi n est pas spécifique à l Afrique. Mais, les structures économiques et financières y sont encore très jeunes, pour des demandes fortes et bien trop multiformes. Fréquence et coût, deux notions très chères à l actuaire y sont alors à conceptualiser, à construire et à opérer. Pour ça, il faut des experts locaux, en zone CIMA, en Côte d Ivoire en l occurrence, qui savent décrypter la demande et adapter l offre car le micro et l informel constituent la vraie richesse à saisir. La réelle contrepartie est pourtant la fiabilisation préalable des données : autant ces dernières manquent avec une grande acuité, autant elles doivent absolument être maîtrisées! Quelle est la place des données dans l exercice au quotidien de votre activité d actuaire? Les données occupent une place très importante dans notre activité d actuaire. La difficulté réside souvent dans leur fiabilisation. Par l exploitation des données brutes (liées à la souscription, aux sinistres, aux autres prestations, etc.) de notre entreprise en particulier, nous sommes amenés à analyser les tendances historiques, à évaluer la probabilité d un risque et à concevoir des modèles statistiques facilitant la prise de décision. Ce travail est réalisé en étroite collaboration avec tous les autres départements (vente, souscription, Marketing, prestations, finance, juridique et informatique) de la compagnie. L enjeu des données Aujourd hui, aucun responsable de compagnie d assurance ne peut se passer de prévisions à court et moyen terme. En effet, comme le cycle de production est inversé, les prévisions sont devenues importantes. Elles permettent de déterminer les primes des assurés et d assurer la solvabilité et la profitabilité de l'assureur. Pour établir ces prévisions, les compagnies utilisent de plus en plus des outils d'aide à la décision. Ces derniers sont basés sur des modèles statistiques. Aussi, en tant que des modèles statistiques tous les outils sont consommateurs de données. La conception de produits estelle une réalité quotidienne? La conception en générale des produits est présentée dans notre compagnie sous deux formes. Nous adaptons régulièrement nos produits existants et les faisons évoluer dans le cadre principalement des c o n t r a t s groupes ou bancassurance. Cela consiste en particulier en la modification des paramètres techniques et financiers. Concernant les produits de contrat individuel, il s'agit ici souvent de la c o n c e p t i o n effective de nouveaux produits. Le processus est plus long car il est composé de plusieurs étapes (Définition du produit et des garanties suivant les besoins du Client et la population cible, la tarification, étude de la rentabilité, conditions générales et particulières, agrément des autorités de contrôle puis lancement du produit) à réaliser. Quel est votre regard sur la règlementation et les autorités de contrôles (Direction des assurances et CIMA)? Le code CIMA constituant la règlementation unique qui remplace les réglementations nationales en matière d assurance dans les Etats Africains de la zone franc depuis 1995 et dont la volonté des signataires est d assainir leurs marchés d assurances est une excellente chose. Nous notons qu'au cours des dernières années, plusieurs dispositions ou règlements sont pris dans l'intérêt uniquement des assurés. Ce qui pourrait mettre en mal la stabilité financière des compagnies d assurance vie. Nous pensons qu un équilibre devrait être trouvé entre les intérêts des Assurés et le développement des compagnies d'assurance vie. En outre certains règlements sont établis en s'inspirant des lois françaises mais qui ne tiennent pas toujours compte des réalités de nos marchés. En effet il manque par exemple d'outils de gestion permettant des calculs complexes. Concernant les autorités de contrôle nous observons qu'il existe des cadres de plus en plus pointus et de qualification variée facilitant les travaux lors des missions de contrôle. Avez-vous recours à des prestations de cabinets d actuaires conseils? Nous avons recours à des prestations de cabinets d'actuaires pour des travaux ponctuels de validation ou de certification et de formation. Par exemple, la certification des Provisions Mathématiques avant la migration des données dans le cadre de l'évolution de notre système d'information, la formation de certains de nos cadres sur des sujets techniques. Avez-vous un dernier mot? Nous remercions toute l'équipe de LE COURRIER ACTUARIEL pour la création de cette revue afin de vulgariser l'actuariat en Afrique subsaharienne et de participer ainsi au développement de l'assurance dans notre continent. Nous terminons en notant que l'afrique ne représente seulement que 2% du marché mondial de l'assurance vie avec un taux de pénétration de 2.5%. Qu'est-ce que nous pouvons faire pour contribuer à améliorer ces taux? 9/12

10 Enjeux et dé is de l assurance en Côte d Ivoire Assurer c est d abord accepter des risques puis les gérer Par Franck Romain GANHI, Analyste financier et Actuaire, Consultant DAXIAL Les principaux enjeux d une entreprise commerciale sont la croissance et la réalisation de bénéfices. Les actionnaires attendent, en effet, une rentabilité sur les capitaux investis. Si les compagnies d assurance n échappent pas à cette règle, on note cependant que la spécificité de l assurance réside en la nature aléatoire des produits souscrits. Cette situation traduit l importance de la gestion des risques, vu que pour ce qui est du risque de souscription, il est établi que les comportements de risques relèvent de la sociologie des assurés. Ainsi, un assuré ivoirien (africain) n a pas le même profil de risque qu un français ou qu un chinois. La présente analyse financière du secteur assurance est opérée pour pouvoir illustrer les enjeux et défis du marché ivoirien. À l évidence, il s agit de contingences de triple nature : les enjeux et défis incombent, à la fois, à la Direction des Assurances, aux Assureurs et aux Assurés. Dès lors, l appréciation des états financiers doit considérer cette réalité. Nous abordons les deux marchés, Non vie et Vie, à travers l examen de quelques principaux indicateurs de performance et de risque. Les analyses se réfèrent aux statistiques tirées des trois (3) derniers rapports (2011 à 2013) sur «L assurance ivoirienne» de l ASA-CI (Association des sociétés d assurances de Côte d Ivoire). 1. Le marché de l assurance non vie Le marché est dominé par six (6) grandes branches de risque : Accidents corporels et Maladie, Automobile, Incendie et Autres dommages aux biens, Responsabilité civile générale, Transport et Risques divers. C est un secteur en pleine croissance, avec un chiffre d affaires en progression de 31% en 2013 par rapport à 2009 (passant de 100,97 à 131,86 millions de FCFA). Les assurances obligatoires concernent plus les risques Responsabilité civile automobile et Transport de marchandises à l importation (les deux sous-branches pèsent pour 44% du chiffre d affaires 2013). Ils sont suivis par la catégorie Accidents corporels & Maladie (28%), qui souffre d un déficit de rentabilité. «L un des défis majeurs du secteur est l amélioration du taux de pénétration qui, à ce jour, est de moins de 2%». De nombreuses opportunités pour capter davantage de primes! Les récurrentes inondations dont le pays a été victime durant la dernière saison des pluies (Riviera Palmeraie, etc.) et ses conséquences (écroulements d immeubles et éboulements dans plusieurs quartiers d Abidjan), attestent de l urgence de mener des campagnes de sensibilisation sur l importance de l assurance. Par ailleurs, dans les pays de la zone CIMA, l offre d assurance est plus concentrée dans les capitales. Certes, des courtiers ou agents généraux interviennent dans les autres zones de province. Toutefois, il apparaît généralement opportun de densifier ces régions, à travers une plus grande décentralisation de l activité, afin de mieux adapter les produits aux populations locales des provinces. Enfin, si certaines garanties relevant des assurances multirisques devenaient obligatoires, cela engendrerait des ressources conséquentes. C est le cas de la Responsabilité civile (locataire, professionnelle, dépositaire, scolaire, etc.). Il faudrait surtout arriver à créer des produits pour certains acteurs des Petites et Moyennes Entreprises (PME) tels que les Gérants ou propriétaires de restaurant, bar, maquis, etc. Naturellement, d autres risques émergeront, et devraient conduire à des innovations de produits. L assurance globale et inclusive constitue, ainsi, un moyen inévitable dans le cadre des différents chantiers de développement amorcés dans le pays. Graphe 1 - Chiffre d'affaires 2013 Responsabilité civile générale Autres risques divers dommages Transport Incendie & autres dommages aux biens Accidents corporels & maladie Véhicules terrestres à moteur 3% 5% 11% 18% 28% 34% 1.1. Taux de rétention Le taux de rétention évalue la capacité de la compagnie à conserver ses risques. Implicitement, il permet d apprécier l appétence de la compagnie aux risques et la dépendance vis-à-vis des réassureurs. Sur les trois dernières années, ce taux était en moyenne de 73% pour l ensemble du marché de l assurance (Tableau 1). Autrement dit, le marché cède 27% des primes aux réassureurs. Tableau 1 - Taux de rétention En moyenne, en Non vie, le taux de rétention se situe autour de 80%. Aussi, les 5 leaders (au sens du chiffre d affaires), illustrent une dépendance forte aux réassureurs. En cas de défaut des réassureurs il peut y avoir une grande consommation de fonds propres. S agiraitil d une dépendance qui résulterait de manque de statistiques sur les risques souscrits? En effet, généralement, les tarifications s établissent sur la base des données d expérience des réassureurs. D autre part, deux phénomènes prévalent sur le marché de la Non vie : les tarifs sont souvent «importés» (application des cotations des pays du Nord modulo ajustements) et la majorité des actuaires se spécialisent plutôt en assurance vie. En d autres termes, les niveaux de rétention sont-ils l expression de la stratégie de souscription des compagnies (appétence aux risques) ou de contingences techniques (manque de données, absence de techniciens en Non vie)? Une opposition existe au niveau du taux de rétention entre les compagnies leader du secteur et les «assureurs moyens» (ayant un chiffre d affaires 2013 en dessous de la production des 5 premiers, dont 5 parmi les 13 de la catégorie d assureurs moyens sont illustrés dans le Tableau 1). En effet, les petits assureurs conservent pleinement la majorité de leurs risques (taux de rétention en moyenne égal à 90%) tandis que les leaders optent davantage pour le transfert. Il est peu probable que les petites compagnies maîtrisent plus leurs risques de souscription. Auraient-elles des difficultés d accès au marché de la réassurance (coût de cession, etc.)? Souscriraientelles des risques plus standards et moins volatiles (qui nécessiteraient moins de recours à des stratégies de réassurance)? En tout état de cause, ces indices fournissent des éléments de réponse quant à l essor des sociétés de réassurance sur le marché i v o i r i e n (premier en Catégorie Compagnie 2013 Moy Les 5 leaders du marché Les 5 assureurs suivants SAHAM 58% 58% NSIA CI 75% 74% ALLIANZ 63% 63% LMAI 61% 57% AXA 62% 70% LA LOYALE - 76% SIDAM 92% 94% ATLANTIQUE 91% 91% FEDAS CI 91% 90% TSA 93% 88% Marché 74% 73% zone CIMA). D autant que la profession de réassureur est plus flexible dans la zone. D un point de vue pratique, éviter le risque constitue un mode de gestion. Toutefois, il est important de bien appréhender les futures évolutions du marché de la réassurance. En effet, il convient de préciser que le «propriétaire du risque» vis-à-vis de l assuré reste l assureur (et non pas le réassureur). Cela devrait inciter à la mise en place de comités de risques au sein des entreprises d assurance Non vie, en l occurrence chez les leaders du marché Ratio combiné Ce ratio est la somme de trois autres ratios : le rapport sinistres à primes (S/P), le taux d acquisition et le taux de frais d administration. Un taux supérieur à 100% signifie que les primes acquises sont insuffisantes pour, à la fois, acquérir les affaires, opérer leurs gestions et régler les sinistres. Et inversement. Comme l illustre le Graphe 2, pour 100 F CFA de prime acquise, le marché de l assurance Non vie perd en moyenne 4 F CFA par an. Autrement dit, le résultat moyen est négatif. Cela s explique par un ratio qui s est établi à 96% en 2013 contre 106% et 109% en 2011 et 2012 respectivement. Pour cerner l origine de la perte moyenne de ces trois dernières années, le ratio combiné est décomposé infra en sous-ratios. 10/12

11 a. Ratio sinistres sur primes (S/P) Ce ratio permet d estimer la sinistralité. C est le rapport des sinistres payés par la compagnie (majorés de la variation des provisions pour sinistres à payer de la compagnie et minorés de la variation des provisions pour sinistres à payer des réassureurs et de la part de sinistres des réassureurs) sur les primes nettes acquises. de ces deux postes est essentielle en terme de performance. Plusieurs facteurs (inflation, jurisprudence, très forte concurrence, dépendance aux canaux de distribution, etc.) peuvent impacter ces ratios. Ces facteurs peuvent donc être parfois hors de contrôle de l assureur. Néanmoins, des actions de leur maîtrise sont nécessaires pour améliorer l image des compagnies (vis-à-vis des assurés, inves- gent. Les assureurs ont, pour des branches à long déroulement, la possibilité d envisager des investissements en adéquation avec les risques souscrits (actif/passif) Résultat d exploitation Après deux années de perte, le marché global a renoué cription. Il permet de caractériser le niveau de provisions couvert par les primes acquises. C est un indicateur de solidité financière. Le ratio s est fortement amélioré pour le marché ivoirien, en baisse de 29% (passant de 0,91 en 2011 à 0,65 en 2013). Ce qui atteste que les compagnies ivoiriennes mettent, en moyenne, moins d une année pour régler les sinistres. Cette moyenne de 0,65 année pour le règlement des sinistres Graphe 2 - Décomposition du ratio combiné (moyenne ) : Ratio S/P, Commission d'acquisition et Frais d'administration 121% 129% 124% 101% 102% 16% 28% 22% 19% 106% 24% 18% 99% 27% 20% 45% 13% 100% 36% 18% 94% 55% 51% 17% 102% 40% 16% 28% 21% 104% 37% 17% 63% 55% 64% 51% 63% 46% 5% 34% 62% 46% 74% 50% SAHAM NSIA CI ALLIANZ LMAI AXA LA LOYALE SIDAM ATLANTIQUE FEDAS CI TSA Les 5 leaders du marché Les 5 assureurs suivants Ratio S/P Commission d'acquisition Frais d'administration Marché À l évidence, les ratios sont largement en dessous du niveau classique espéré de la branche. En effet, le loss-ratio en Non vie est généralement proche en moyenne de 75%. Ici, la sinistralité s établit plutôt à 50% de la prime nette acquise sur le marché. Cela traduirait que la sous-performance du ratio combiné relèverait moins de la composante charge de sinistres. b. Ratio de frais Sur les trois dernières années, le ratio de frais globalisés (acquisition plus gestion) est passé de 59% en 2011 à 47% en Cela traduit la volonté des compagnies à maîtriser leurs charges de fonctionnement. Ainsi, le développement de certains postes en interne, comme le Contrôle de Gestion et l Audit, facilitent l intégration de la composante «coût» au management général. Toutefois, les «expenses» ratios 2013 du marché de 47% (16% pour les commissions d acquisition et 31% pour les frais généraux) restent élevés. Ce taux s établit même au global à 54% en moyenne (Graphe 2). Ce niveau est, à première vue, un risque pour les compagnies. Car, en règle générale, les ratios sont en moyenne de 20% pour les commissions et 5% pour les frais d administration. Aussi, la maîtrise tisseurs, risque de réputation visà-vis des actionnaires). Le recours à des fusions peuvent être aussi des stratégies utiles et gagnantes Produit financier Le produit financier renseigne sur la politique d investissement des sociétés, les portefeuilles d investissement n étant pas les mêmes, à l instar de la gestion des risques. Tableau 2 - Produit financier et Résultat d'exploitation Catégorie Les 5 leaders du marché Les 5 assureurs suivants Compagnie Produit financier Les ratios des leaders traduiraient des choix d investissement agressifs (Tableau 2), et des disparités de produits financiers. Notons que le rendement des actifs est un levier fondamental en assurance pour anticiper d éventuelles dégradations des taux techniques. Le marché réalise, globalement, des taux équivalents à ceux des Dépôts A Terme (DAT) de la zone CIMA. Ce marché a des bourses où des indices basiques s échan- avec une marge d exploitation en 2013 (Tableau 2) : en moyenne triennale, les compagnies gagnent 3 F CFA, avant impôt, pour une prime acquise nette de 100 F CFA. Notons que le résultat d exploitation est le reflet de la gestion de risques et de politique d investissements efficaces. Les mauvais résultats des assureurs relèveraient ainsi de non-maîtrise des risques et/ou des choix de réassurance. Résultat d'exploitation SAHAM 8,4% 7,1% 95% 93% NSIA CI -1,8% 0,7% 96% 101% ALLIANZ 17,8% 16,0% 80% 90% LMAI 12,9% 15,2% 82% 84% AXA 17,5% 12,5% 132% 108% LA LOYALE - 4,0% - 96% SIDAM 2,0% 1,5% 80% 92% ATLANTIQUE 13,7% 24,0% 90% 105% FEDAS CI 0,8% 1,5% 99% 101% TSA -0,8% -1,1% 158% 125% Marché 6,3% 6,6% 89% 97% 1.4. La vélocité Ce ratio évalue le temps de liquidation moyen des sinistres. C est le rapport «provisions techniques nettes» sur «primes acquises nette». En assurance Non vie ce ratio devrait avoisiner 0,5. C'est-àdire que les entreprises devraient mettre six mois en moyenne pour régler les sinistres. Il donne aussi une idée de la discipline de sous- signifie aussi que le marché Non vie en Côte d Ivoire est caractérisé de plus en plus par les «branches d assurances courtes», notamment au regard des ratios La théorie des «3P» (prix, probabilité et préférence) Un contrat d assurance est assimilable à un actif, à la fois pour l assureur (perception de primes servant à acquérir des actifs) et pour l assuré (éventuel paiement de sinistres). Dès lors, il est possible d appliquer la «loi de l offre et de la demande» à toute opération d assurance. Cette loi stipule que «le prix de marché et la quantité vendue découlent de l intersection des courbes d offre et de demande». Ici, la demande est l agrégation des demandes individuelles dérivant des préférences de sujets à budgets restreints et contraints (revenu, épargne, taux d emprunt, etc.). La courbe d offre est une agrégation des offres individuelles du marché et provient des paramètres de production (fonds propres, appétence au risque, canaux de distribution, solvabilité, frais généraux, etc.). Les probabilités affectent tant les consommateurs (assurés) que les producteurs (assureurs) tout comme la formulation de leurs plans de consommation et de production en univers incertain. Le challenge pour toute compagnie d assurance est d intégrer ces 3P (probabilité du risque, préférence pour le risque et prix du risque) à un unique protocole de gestion globale des risques. 11/12

12 2. Le marché de l assurance vie L assurance ivoirienne a connu ces dernières années certaines évolutions réglementaires. Par exemple, l intégration de l Article 64-1 destiné à palier le manque de communication aux assurés sur les frais prélevés sur l épargne. Cet article oblige l assureur à informer l assuré sur l ensemble des frais supportés par son contrat. Ces innovations permettent une bonne appréciation des contrats et instaurent une transparence au sein de la branche d assurance vie. Le volume d affaires de la Vie en Côte d Ivoire reste en dessous de celui de la Non vie. Ainsi l un des premiers défis du domaine reste la parité, en terme, de chiffre d affaires. Pour atteindre cet objectif, il va falloir passer par l initiation de campagnes de sensibilisation et d information sur les produits Vie. Dans ce cadre, les contrats Vie entière, qui ont encore du mal à se vendre sur le marché, doivent être «boostés» ou «relookés». Ces derniers mois, plusieurs compagnies ont entamé des campagnes marketing pour faire connaître leurs produits. Clairement, il s agit de «campagnes de mise en confiance». La confiance reste au centre de tous les débats. En effet, quelque soit la couche sociale, les assurés potentiels sont encore méfiants. Ce qui explique, en partie, que l Afrique du Sud compte environ 53 Millions d habitants (en 2013) et, pourtant, elle représente plus de 80% du marché de l assurance vie en Afrique, comparé aux plus de 100 Millions d habitants de la zone CIMA). Est-ce à dire que les compagnies d assurance Anglo- Saxonnes ont une culture assurantielle plus efficace ou développée? En fait, en dépit de la forte réglementation du secteur en zone CIMA des efforts restent à opérer La collecte Le chiffre d affaires du secteur est passé en 4 années de 71M à 103M soit une progression de 45%. La branche Vie peut donc être qualifiée de dynamique et en forte croissance. Le «taux de collecte» (encaissements nets des sinistres) est de 36% du chiffre d affaires en 2013 pour l ensemble du marché. Ce ratio prend tout son sens pour l activité d épargne. C est un indicateur de flux de trésorerie généré par l activité des assureurs Vie. Le Graphe 3 mentionne les taux de collecte pour les 5 leaders (au sens du chiffre d affaires 2013). En 2013, les collectes sont satisfaisantes. En revanche, ces chiffres ne permettent pas d évaluer les sinistres non payés. En effet, un des défis réels de la branche reste le règlement des contrats à terme et les sinistres. Dans la mesure où, pour les couches sociales, il est peut être «tolérable» en Non vie d avoir des délais de paiement mais pas en assurance vie. Le taux de rétention des primes, en moyenne de 98%, reflète la structure du chiffre d affaires. En effet, les contrats de capitalisation et d épargne représentent plus de 60% des primes contre 40% pour les contrats de prévoyance. En assurance vie, les marges se constituent essentiellement sur le montant des encours gérés. Une société peut connaître une baisse de sa production et continuer donc à voir son résultat progresser. À l extrême, une autre compagnie en run-off peut être très profitable. À présent, examinons quelques ratios d exploitation de la branche Vie. Précisons qu il y a une absence de certaines informations capables d enrichir un peu plus finement l analyse du marché. Par exemple, à l instar de la branche Non vie, le marché est soumis à des risques de souscription (le risque de mortalité, qui n est pas étudié ici) Le taux de chute Le taux de chute exprime le pourcentage des encours sortis dans l année. Il permet d estimer, approximativement, le nombre d années de liquidation des encours. L examen de ces taux montre que les compagnies liquident, approximativement, leurs encours en 5 ans. Toutefois, tout comme le taux de collecte, nous ne pouvons pas estimer avec précision ce délai en l absence d une comptabilité analytique sur les sinistres non réglés Les frais Graphe 3 - Taux de collecte des 5 leaders du marché 27% UA VIE 14% SAHAM VIE Tableau 3 - Taux de chute Compagnie 50% 26% NSIA VIE ALLIANZ VIE Taux de chute UA VIE 22% SAHAM VIE 19% NSIA VIE 21% ALLIANZ VIE 12% LMAI VIE 21% Marché 21% La forte concurrence sur le marché entraîne des stratégies assez diversifiées, ainsi comme l illustre les niveaux des frais (Graphe 4). Néanmoins, il convient de noter une forte dépendance des compagnies d assurance vis-à-vis des b a n q u e s. En effet, les réseaux de distribution 41% sont 36% d e v e n u s un instrument de LMAI VIE Marché positionnement assez i m portan t pour les entreprises. La branche Vie est dynamique et il faut noter la montée en puissance de la microassurance. Des contrats d épargne ou de capitalisation sont souscrits via les sociétés de téléphonie (Orange Money, MTN Money, etc.). Il suffira d améliorer, pour certaines, les délais des paiements pour que la branche puisse connaître un véritable décollage. 19% 18% 14% 5% 16% 2% 8% 2.4. La bancassurance Graphe 4 - Structure des frais 28% 20% Les années à venir risquent d être difficiles pour les assureurs traditionnels. Ceux-ci seront confrontés à l accentuation de la bancassurance. Les agences bancaires sont, en effet, beaucoup plus outillées à la vente des produits d assurance vie. Par ailleurs, les sociétés bancaires ont une clientèle assez étoffée. Elles sont en outre plus sensibilisées sur les approches de segmentation. Qu en sera-t-il lorsqu elles se mettront à distribuer des contrats d assurance auto? 2.5. Les placements Les acteurs du marché, indépendamment d eux, n ont pas réellement beaucoup de possibilités en termes de produits d investissement. Il faut, cependant, noter la stabilité du marché financier zone CIMA. Les acteurs investissent en grande partie leurs fonds en obligations d Etat et réalisent plus de dépôts à terme. Mais, ces types d investissement procurent des marges financières assez limitées. Fort de ces placements, la Gestion Actif/Passif (GAP ou ALM) n est pas assez développée au sein des compagnies. Et pourtant les placements sont soumis à divers risques : risque pays, risque de défaut de contrepartie, risque de marché, etc. Il faudra donc envisager de façon progressive à introduire dans les modes de gestion les évaluations Actif / Passif. L amélioration du taux de pénétration dans ce domaine relève d une sensibilisation générale de la population aux produits d assurance vie et surtout de l instauration d un climat de confiance entre assureurs et assurés. 21% 9% 12% Par exemple, beaucoup d Ivoiriens investissent dans des produits non assurantiels : immobilier, achat de terrains, etc. Ainsi, l Ivoirien préfère acheter 4 terrains à 16 Millions plutôt que d investir dans l assurance vie à prime unique ou périodique. Les terrains achetés s évalueront à 3 fois plus ou 10 fois plus d ici à 10 ans, contrairement aux 3,5% promis au contrat d assurance vie. La problématique de la rentabilité des produits Vie pour certaines personnes se pose, parfois, avec acuité. Le régulateur (l Etat) et les compagnies peuventils aider à infléchir la tendance? LE COURRIER ACTUARIEL est une production de DAXIAL, Cabinet de conseil en stratégie et prospective actuarielle, global risk management et en informatique décisionnelle. DAXIAL assiste les industries de la banque, de la finance et de l assurance. Nos experts œuvrent également pour le compte des institutionnelles publiques et privées, les organismes non gouvernementaux, et accompagnent les entreprises. DAXIAL opère uniquement en Afrique, subsaharienne notamment. Web : - Mél : infos@daxial.com 01 BP 1174 Abidjan 01 - Tél. : (+225) Capital social : FCFA - CI-ABJ-2013-B % 13% 26% 19% 7% 7% UA VIE SAHAM VIE NSIA VIE ALLIANZ VIE LMAI VIE Marché Commission d'acquisition Frais d'administration 12/12

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