PROPOSITIONS SUR L EVOLUTION DU POSITIONNEMENT DE LA GRANDE TRAVERSÉE DES ALPES

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1 PROPOSITIONS SUR L EVOLUTION DU POSITIONNEMENT DE LA GRANDE TRAVERSÉE DES ALPES Assemblée générale 2013 Aux termes de la programmation , l association Grande Traversée des Alpes, forte de ses 40 années d expérience, souhaite à la fois faire le bilan de son action et se fixer de nouveaux objectifs. Dans le cadre de la préparation de la période , engager une réflexion sur l avenir de la GTA s inscrit dans une volonté de répondre efficacement aux nouveaux enjeux du massif alpin, notamment en matière de diversification de l offre touristique et de renouvellement des clientèles. Il s agit aujourd hui de réfléchir et faire des propositions pour consolider la GTA et sa légitimité, en anticipant les évolutions de son contexte, et dans ce cadre de rechercher les plus-values qu elle apporte pour renforcer l itinérance touristique comme levier du développement territorial. Repères historiques D une clientèle de randonneurs à une clientèle itinérante Créée en 1971 par la branche «Rénovation rurale en montagne» de la DATAR, dans la dynamique et l esprit des premiers parcs en France, l association Grande Traversée des Alpes avait pour mission de développer la traversée estivale des Alpes à pied par le GR5. Age d or de l aménagement du territoire, ses activités s inscrivaient déjà dans une vision moderne du développement touristique, comme un contrepoids à la mise en place du plan neige. Décidé en 1964, ce plan déterminait un concept de stations d'altitude très fonctionnelles, au service du ski, fondées sur un urbanisme vertical, initiant un partenariat unique auprès des collectivités et faisant émerger une nouvelle génération de stations très performantes susceptibles d'attirer les devises étrangères. C est donc à cette même époque que plusieurs personnalités du monde politique, institutionnel et professionnel, conscients du nécessaire équilibre saisonnier de l offre touristique et de l activité en montagne, décidèrent de faire de l itinérance estivale un véritable levier économique pour les hautes vallées et les villages d altitude et ainsi contribuer à leur revitalisation. A partir de l itinéraire existant, la GTA a ainsi organisé une offre touristique alpine en équipant le GR5 d hébergements adaptés (création des gîtes d étape, dont la GTA est toujours propriétaire du nom) à des clientèles nouvelles, en raccourcissant les étapes et en implantant une signalétique efficace, favorisant ainsi le passage d une clientèle de randonneurs à une clientèle touristique, et en construisant des partenariats nouveaux Propositions stratégiques / Assemblée générale

2 dépassant les frontières administratives. Cette démarche constitua le fil conducteur des métiers de la GTA jusqu à aujourd hui : Animer des réseaux et fédérer les initiatives : relier les territoires, créer des expériences communes, animer la réflexion et l action commune, favoriser la coopération entre les instances politiques et professionnelles du tourisme de nature / itinérant dans les Alpes ; Mettre en tourisme et promouvoir l offre : faire connaître au plus large public les possibilités d activités de sport nature, les circuits, les routes de voyage qu offre la montagne, les possibilités de découverte d un patrimoine naturel et culturel exceptionnel, ainsi que les services et structures d hébergement disponibles sur leur chemin ; Contribuer à la qualité des équipements d hébergement et des services d accueil du public, sur les circuits de randonnée ou de voyage dans les Alpes ; Participer à la sauvegarde et à la valorisation du patrimoine naturel et culturel des Alpes ; Elaborer de nouveaux projets, expérimenter ; Conseiller, apporter une assistance technique aux opérateurs locaux dans leurs projets de développement territorial. En bref, la GTA aujourd hui Les activités de la GTA La GTA aujourd hui, c est 13 professionnels, de formation supérieure et spécialisée dans le développement des territoires de montagne et le tourisme itinérant, implantés sur 2 sites (Grenoble et Gap), un budget annuel d 1,3 millions d euros (dont environ 80% en fonctionnement), un réseau de 700 membres cotisants publics et privés (collectivités, hébergeurs, fédérations, syndicats, parcs ), l animation de 6 grands itinéraires du Léman à la Méditerranée, le pilotage de projets innovants et expérimentaux, l animation de réflexions prospectives auprès du Comité de massif des Alpes : Animation des 6 grands itinéraires pédestres, routiers, cyclo, VTT : GTA-GR5, Route des Grandes Alpes, Sentinelles des Alpes, Chemins du Soleil, Routes de la Lavande, Via Alpina - Animation de réseaux (comités de pilotage, séminaires de sensibilisation des partenaires sur différents enjeux, appui à la mise en place de projets locaux collectifs ) ; - Promotion de l offre (édition et diffusion de dépliants, actualisation du site web / blog, / pages Facebook, relations presse, kit communication pour les hébergeurs référencés) ; - Mise en tourisme (création de produits touristiques en partenariat avec des tour-opérateurs et des agences réceptives, élaboration d idées séjours mises en ligne sur le site web ) ; Propositions stratégiques / Assemblée générale

3 - Veille et suivi des tracés (qualité et cohérence du balisage / signalétique, propositions d évolution des tracés / création de variantes) - Informations aux clientèles itinérantes (recommandations, conseils, mise à disposition d outils pour élaborer leurs voyages). Pilotage de projets innovants et expérimentaux, études et audits - co-pilotage avec 4 parcs naturels régionaux du projet innovant Sentier des Parc / Rewild ; - Alpes Summer Xperience, Les Mystères de l Alpes - Audit de la mise en réseau des refuges alpins Animation de réflexions prospectives - animation du groupe de travail «Jeunes et Montagne», sous l égide du Comité de massif des Alpes ; - pilotage de l étude «Mobilités douces» ; - Veille et évaluation (fréquentation des itinéraires, évolution des pratiques), mise en ligne de notes d actualité sur le blog GTA Les financements La GTA bénéficie de 2 types de financement : les cotisations de ses membres (18% du budget annuel) et les subventions sur projets (82%, la moitié composée de financements européens au travers des crédits de massif / POIA). Des conventions ont été établies avec la plupart des grandes collectivités, Départements et Régions, qui précisent les objectifs spécifiques de la collectivité dans le cadre de la programmation globale. Toutefois, les formes de financements demeurent très cloisonnées et requièrent une ingénierie de gestion particulière pour garantir une bonne articulation des crédits. Enfin, la GTA ne bénéficie pas à ce jour de fonds de roulement, ce qui pèse sur le budget annuel (frais financiers). Le redressement engagé depuis plusieurs années et le développement en 2012 d un outil de gestion dédié à la GTA devront permettre de dégager dans les années qui viennent une trésorerie suffisante pour limiter les frais financiers et réduire le temps de travail consacré à la gestion financière de l association. Le fond de carte de la GTA : des Alpes en mouvement Bien avant la Loi du 9 janvier 1985, relative au développement et à la protection de la montagne, la GTA s impose à l échelon interrégional comme coordinatrice et / ou initiatrice d actions en faveur du développement touristique alpin hors neige, là où les collaborations interterritoriales étaient inexistantes ou balbutiantes. L unification du massif, consacrée par la mise en place d un seul Comité de Massif pour les Alpes en 2002 (Loi relative à la démocratie de proximité), a constitué une avancée majeure pour l élaboration d une stratégie commune. Pourtant, malgré une gouvernance partagée, un schéma stratégique comme feuille de route et des financements idoines, le massif des Alpes françaises peine à s imposer comme territoire de projet. En outre, le massif bénéfice de nombreux organismes de recherche et de développement, dans des domaines variés (agriculture, forêts, tourisme, éducation à l environnement, services aux populations, Propositions stratégiques / Assemblée générale

4 emplois, espaces protégés ), dont la mise en réseaux reste à construire. Des collaborations existent, mais elles sont ponctuelles et peu structurantes. Parallèlement, des recompositions territoriales sont en cours, avec une tendance forte de regroupement des collectivités locales autour de compétences recentrées et des crédits disponibles plus limités dans un contexte de crise économique et sociale. Les décisions prises lors de l Assemblée générale de la GTA en mars 2012 à Gap prennent en compte ces évolutions territoriales en engageant un travail de redéfinition de ses collaborations avec les territoires alpins supra-communaux. Les activités de la GTA s inscrivent dans un environnement alpin qui a connu de fortes mutations institutionnelles et économiques, et pour lequel des évolutions majeures sont attendues dans les 20 ans qui viennent, dont parfois l impact est déjà sensible comme le souligne le Schéma interrégional du massif des Alpes. L avenir de l économie touristique alpine se jouera notamment sur la capacité des acteurs publics et privés à anticiper ces évolutions et à adapter les activités économiques et l offre touristique, plus particulièrement face : - à la mondialisation (concurrence des destinations, internationalisation des clientèles, règlementations ) et le mouvement de métropolisation (modification des bassins de chalandise, éloignement de la montagne et accroissement des modes de vie urbains avec des attentes nouvelles en termes de services et d accessibilité, centralisation des services au détriment des zones de montagne ) ; - aux évolutions démographiques et sociologiques tendant à la fois à l accroissement et au vieillissement de la population (attractivité de l offre du massif pour les nouvelles populations, adaptation aux exigences des populations plus âgées, favoriser l accessibilité à la montagne aux populations économiquement fragiles) ; - aux contraintes énergétiques croissantes, qui vont impacter les activités économiques et les modes de vie (développement d un tourisme durable, favorisant une itinérance douce par les transports collectifs, la randonnée pédestre, la pratique vélo ou VTT, l assistance électrique) ; - au changement climatique, pour lequel il faudra trouver des réponses en termes d adaptation et d évolution des pratiques (diversification de l offre touristique, meilleure articulation des activités été / hiver) ; - à la nouvelle conjoncture économique et financière et aux possibilités d intervention réduites de l Etat et des collectivités (capacité des acteurs publics et privés à poursuivre l investissement pour augmenter la qualité des services et l accessibilité du massif, en termes de transports, de nouvelles technologies, d hébergements ). Par ailleurs, les Alpes françaises, frontalières avec la Suisse, l Italie et la Principauté de Monaco, font partie d un ensemble plus vaste, l arc alpin, à la recherche d une vision globale et d une approche cohérente. L environnement institutionnel de ce territoire-clé dans la construction européenne est caractérisé par des espaces coopérations plus ou moins formalisés, à l image d Arge-Alpes, d Alpen Adria, de l Euro-Région Alpes Méditerranée ou de la Conférence des Alpes franco-italiennes, bénéficiant de programmes opérationnels Propositions stratégiques / Assemblée générale

5 transfrontaliers et transnationaux, et dont la stratégie est en cours de définition. La coopération transfrontalière dans le domaine touristique est faible, les territoires se positionnant davantage comme concurrents que comme partenaires d une ambition européenne pour les Alpes, même s il faut souligner certaines initiatives, encore isolées mais intéressantes, telles que le réseau «the Alps Tourism Expert Days» créé il y a deux ans et qui a vocation à porter haut la voix du tourisme alpin face aux autres grandes destinations touristiques mondiales (Rhône-Alpes Tourisme vient d y adhérer, mais le CRT PACA n y participe pas). L expérience acquise à travers les Plans Intégrés Transfrontaliers à l échelle franco-italienne et les espaces valléens du massif pourrait servir de base au développement de projets d itinérance du Léman à la Méditerranée, valorisant les réalisations locales en les reliant entre elles pour créer de véritables produits touristiques interrégionaux, voire transfrontaliers. Propositions de positionnement de la GTA : opérateur-défricheur et expert Si le tourisme s est progressivement imposé comme l activité dominante dans les Alpes, notamment l hiver, le territoire alpin, par la qualité exceptionnelle de ses paysages et de son patrimoine, bénéficie globalement d une forte notoriété au niveau mondial. Ces atouts constituent une attractivité à conforter et à développer davantage (diversification et complémentarité de l offre touristique, sécurisation du cadre d emploi des saisonniers, capitalisation des compétences, maintien des services pour les populations résidantes du massif). Dans cette perspective, il s agit pour la GTA d identifier son centre de gravité, entre son rôle d opérateur et son rôle d expert. Au regard de ces enjeux, la GTA pourrait à la fois : conforter son rôle d animateur gestionnaire des produits d itinérance à l échelle du massif, mais en passant d un positionnement «opérateur» à «opérateur-défricheur», dans le cadre duquel les itinéraires constitueraient des territoires d expérimentation et d innovation sur des thématiques resserrées (en lien avec stratégie Europe 2020, pour une croissance intelligente, durable et inclusive) : - Tourisme durable et mobilités douces ; - Renouvellement des clientèles (jeunes et proximité) ; - Mise en univers et scénarisation ; - Développement technologique et numérique. renforcer son rôle dans la réflexion, la conceptualisation, le conseil, la veille et l évaluation du tourisme itinérant (positionnement «expert») auprès du comité de massif. Propositions stratégiques / Assemblée générale

6 Positionnement d opérateur C est aujourd hui le cœur de métier de la GTA, avec un portefeuille de produits diversifiés. La GTA a construit ces dernières années des outils performants pour développer et promouvoir l itinérance dans les Alpes, à travers notamment un site web, une base de données, des dépliants, un référentiels des hébergements, un système de veille et des études de prospective, et s est dotée de compétences spécifiques en matière de marketing et communication, organisation d évènements, évaluation et animation de réseaux, pour répondre aux enjeux de diversification touristique et de développement territorial. Au cours des années, la GTA a vu ses missions s étoffer, à travers l intégration de nouveaux itinéraires, des sollicitations extérieures croissantes pour de l assistance technique au développement de projets de territoire ou pour piloter des projets innovants. Elle occupe une place stratégique dans le domaine du tourisme de pleine nature à l échelle des Alpes françaises, en raison du développement croissant d une demande de la clientèle pour un tourisme qui facilite la découverte. L expérience acquise constitue une valeur ajoutée importante pour les collectivités locales, qui sollicitent de plus en plus la GTA pour apporter un appui spécifique et des réponses adaptées à leurs projets ou pour participer à des groupes de réflexion pour la définition d orientations stratégiques. Cependant, la multiplication de ces demandes pose aujourd hui problème, pour plusieurs raisons : - d une part l objet des sollicitations ne relève pas toujours d une logique de massif, mais plutôt d actions ponctuelles localisées ; - d autre part, au regard du périmètre du massif et des contraintes de déplacement, l effectif de la GTA aujourd hui ne permet de répondre de façon satisfaisante aux sollicitations ; - enfin, les réponses apportées acteurs locaux ne sont pas suffisamment mutualisées et capitalisées à l échelle du massif, à la fois entre les opérateurs et au sein des réseaux constitués. Il convient donc de recentrer les missions de la GTA et de réaffirmer la priorité à la logique de massif. Cette démarche doit être confortée par un système de financement ad hoc. Par ailleurs, parallèlement aux lois de décentralisation, les organisations touristiques (CRT, CDT, OT) ont fortement évolué, à la fois en termes de périmètre d intervention (par exemple de l office de tourisme communal à l office de tourisme intercommunal) mais également en termes de mission, certaines optant pour une nouvelle dénomination (Agence de Développement Touristique ou Agence de Développement et de Réservation Touristiques). Ces structures, qui avaient pour mission principale d organiser et de promouvoir l offre touristique de leur territoire, développent désormais aussi d autres activités, comme l observation économique du secteur touristique ou la constitution de bases de données (à l image de SITRA), certaines se dotant même d'un service commercial, Propositions stratégiques / Assemblée générale

7 une «agence réceptive» intégrée ou externe (appelée Service Loisirs Accueil jusqu'en 2009) qui assure la réservation et la vente de prestations et de forfaits touristiques (séjours en meublé, produits individuels, circuits groupes, etc.). Toutefois, leurs logiques d intervention restent centrées dans les limites territoriales qui leurs sont fixées, ne permettant pas une promotion de l offre du massif alpin (la grande itinérance, par-delà les frontières administratives, a du mal à trouver sa place dans les outils de promotion des organismes touristiques). S il avait été imaginé à l origine que la GTA pouvait jouer le rôle d incubateur de projets, il est admis aujourd hui que le transfert des produits à maturité vers les acteurs locaux n est pas réaliste. Toutefois se pose la question du niveau d investissement à maintenir ou pas sur les itinéraires, selon leur rythme de vie, leur structuration et l implication des opérateurs locaux. Le risque pour la GTA est aujourd hui de devenir en quelque sorte un «super office de tourisme des Alpes», au détriment d une approche plus innovante, plus expérimentale, plus pionnière, là où les grandes organisations touristiques (CDT et CRT notamment) auraient pleinement leur rôle à jouer avec une meilleure articulation interrégionale de leurs actions, en complémentarité avec les offices de tourisme. La GTA a développé un grand nombre d outils de promotion et de communication de l itinérance, qui aujourd hui ont besoin d être appropriés par des opérateurs privés pour commercialiser des produits d itinérance. Il existe une impossibilité de mener de front des objectifs commerciaux et des objectifs de développement touristique innovant. Concrètement, la GTA doit-elle poursuivre l édition et la diffusion de dépliants, la promotion tout public des itinéraires, la participation à des salons, l animation de blog à destination des pratiquants, la coordination d évènements et de fêtes locales? La GTA a-t-elle pour vocation (plus-value?) à répondre aux demandes d informations des clientèles touristiques (mails, téléphone, courrier), parfois à accueillir dans ses locaux les randonneurs ou cyclistes en quête de renseignements complémentaires sur les itinéraires? L exemple des cols fermés à la circulation routière pour les réserver 1 journée aux cyclistes illustre le paradoxe et les limites de l action de la GTA. A ce jour, ces journées ne sont pas coordonnées à l échelle du massif, malgré un investissement important de la GTA pour réunir les collectivités locales et les organisations touristiques départementales et trouver une articulation des calendriers (pas d agenda concerté et articulé qui permettrait de développer des produits cyclo-touristiques pour la traversée partielle ou totale des Alpes) et des sens de circulation (parfois l accès au col est fermé dans un département dans le sens Nord Sud mais pas la descente de l autre côté, qui, elle, est fermée un autre jour dans l été). L absence d une stratégie touristique de massif pénalise les actions concertées et les opérations interrégionales. L itinérance touristique ne peut être un levier dans le développement économique alpin que dans le cadre d une solidarité territoriale forte et assumée. Dans l hypothèse où serait mise en place une organisation touristique interrégionale dédiée à la promotion du massif, à travers par exemple un service partagé des CRT, la GTA pourrait concentrer ses actions et conforter son rôle «d opérateur-défricheur» en utilisant les Propositions stratégiques / Assemblée générale

8 grands itinéraires comme support d expérimentations sur des thématiques stratégiques (Tourisme durable / mobilités douces, Renouvellement des clientèles, Mise en univers / scénarisation, Développement technologique,), articulées aux projets de territoire. La plus-value de la GTA relève davantage dans sa capacité à développer des actions innovantes, expérimentales et pionnières, là où des opérateurs privés ne peuvent investir sans garantie de retombées économiques rapides et probantes. Ainsi, la GTA pourra concentrer ses actions autour de 4 thématiques prioritaires : Le tourisme durable toute saison Si le concept de tourisme durable n est pas nouveau en soi, et en particulier pour la GTA, il interroge pourtant nos modes de développement antérieur et l avenir que l on souhaite donner à nos économies de montagne. La stratégie en faveur d un développement touristique local durable repose sur la protection et la mise en valeur du patrimoine, le développement économique et social, la préservation et l amélioration de la qualité de vie des habitants, la maîtrise de la fréquentation et une meilleure qualité de l offre. Parallèlement, l identité alpine ne doit pas se figer sur des représentations du passé, mais s appuyer très fortement sur la réalité d aujourd hui (dynamique, ouverture) et construire ses atouts pour demain. Par son caractère diffus, le tourisme estival, et encore plus le tourisme itinérant, constitue un atout pour un aménagement du territoire et un développement économique équilibrés et durables. A partir des 6 grands itinéraires, la GTA pourra privilégier des actions visant à développer un tourisme plus durable, s appuyant sur les ressources locales, favorisant les mobilités douces, privilégiant des outils de promotion numériques et sensibilisant les clientèles touristiques aux enjeux environnementaux. Cette approche s inscrit donc dans une dynamique qui articule des modes de déplacements, de production et de consommation éco-responsables, tout en associant étroitement les populations qui vivent, travaillent ou séjournent au projet de développement touristique et aux retombées socioéconomiques. Ce développement suppose un aménagement et une gestion intégrée des ressources, une maitrise des flux (d'énergie, de biens et personnes) et qui implique donc la participation étroite des acteurs locaux, et une écoresponsabilité des touristes, afin de concilier la mise en œuvre du tourisme avec les besoins et capacités d'accueil du territoire. En outre, appliqué à l itinérance, le développement d un tourisme durable se conjugue avec une nécessaire solidarité territoriale pour garantir la mutualisation et le partage des ressources. Cette démarche se traduit notamment par une gouvernance et un pilotage concertés, la mise en réseau des acteurs et leur professionnalisation. Concrètement, il est proposé pour les années à venir de concentrer principalement les actions sur : - le développement et la promotion de la pratique vélo, en particulier avec assistance électrique (évaluation des potentialités de développement dans les Alpes et expérimentations ciblées sur les itinéraires, partenariat avec des loueurs, création de produits touristiques en VAE avec des voyagistes ) ; Propositions stratégiques / Assemblée générale

9 - le renforcement des services au sein des hébergements (branchement pour les cyclo VAE, prise en compte des enjeux environnementaux, optimisation de la mise en réseaux pour une meilleure information aux clientèles itinérantes, portage des bagages, adaptation de l offre en refuge aux nouvelles attentes des clientèles, ) et la diversification des offres d hébergement sur les itinéraires ; - le développement et la promotion de l itinérance pédestre, dans le cadre de partenariats renforcés avec les milieux associatifs, les fédérations, les territoires organisés (notamment les Parcs, les espaces valléens ) ; - l élaboration de produits touristiques «doux» avec des tour-opérateurs, s appuyant sur l offre de grande itinérance alpine ; - l amélioration de l information sur les transports collectifs du massif pour faciliter l itinérance des clientèles touristiques ; - la connexion des grands itinéraires alpins aux grands itinéraires européens. Le renouvellement des clientèles L offre touristique de la montagne s inscrit dans un champ de plus en plus concurrentiel, à la fois en termes de destinations, de modes de découverte, de produits récréatifs et de loisirs. Par ailleurs, on constate depuis plusieurs années un effritement et un vieillissement de la fréquentation de la montagne, en été comme en hiver (travaux du groupe de travail «Jeunes et montagne», réflexions conduites par les grandes organisations touristiques du massif, analyses des parcs ). Pourtant les Alpes bénéficient d une grande richesse et densité de son offre touristique, par son patrimoine naturel et culturel, par son niveau d équipement, par son maillage territorial et son accessibilité. Il s agit donc d amplifier la valorisation de ses atouts, de réduire ses faiblesses, et surtout de s engager résolument dans le renouvellement de ses clientèles. A cet égard, l enjeu est double : les jeunes d une part, qui sont les clientèles de demain, et les clientèles urbaines de proximité d autre part, qui constituent des gisements de fréquentation insuffisamment exploités (et pour mémoire, en 2011, 46% des français ne sont pas partis en vacances). Les clientèles jeunes Le travail réalisé par la GTA depuis 2007 sous l égide du comité de massif doit être conforté et trouver des réponses opérationnelles : élaborer des produits touristiques à destination des jeunes avec des tour-opérateurs (à l image de l opération sur le ski avec Domaines skiables de France), innover en matière d hébergement (un projet est en cours avec les refuges de Vanoise et du Mercantour), accompagner les initiatives locales, poursuivre l analyse des opérations originales et les faire connaître Les clientèles de proximité Les CRT et Savoie Mont-Blanc Tourisme développent des actions visant à créer un sentiment d appartenance et de fierté au territoire habité, afin d encourager l idée pour chacun d être ambassadeur de sa région auprès des clientèles touristiques. Parallèlement, les initiatives du Propositions stratégiques / Assemblée générale

10 type «Bienvenue chez vous» constituent une seconde démarche auprès des populations résidantes pour les inviter à découvrir et visiter les territoires de proximité. La GTA propose ainsi de s inscrire dans ces démarches, avec ses partenaires, et mettre en œuvre des actions à destination des clientèles de proximité pour promouvoir l itinérance touristique alpine. Il s agit aussi plus largement d accroître la visibilité de la montagne et des montagnards auprès des citoyens, activité de communication et de sensibilisation abandonnée par ses acteurs, qui accentue l éloignement des populations urbaines de la montagne et de ses offres touristiques. La mise en univers / la scénarisation de l itinérance alpine Les grandes traversées du Léman à la Méditerranée constituent une véritable vitrine territoriale de l itinérance alpine. Si les itinéraires animés par la GTA bénéficient déjà d une forte notoriété, l analyse des évolutions socio-culturelles révèlent de nouvelles attentes des clientèles en matière de sens, de scénarisation des offres, de modes originaux et ludiques de découverte des territoires. Il est ainsi proposé d engager un travail spécifique sur la mise en univers de l itinérance alpine, en s appuyant sur un concept en plein développement : le storytelling transmédia. Ce concept, issu notamment des projets d interprétation des années 70, en particulier dans les pays anglo-saxons qui ont travaillé en profondeur ces démarches, propose de raconter une / des histoire(s) aux publics et de les plonger dans des univers fantasmagoriques, inédits, surprenants. En l associant au transmédia, les histoires se déclinent sous plusieurs formes, par morceau, à travers différents médias (presse écrite, affiches, web, réseaux sociaux, mobiles, télévision, radio ), ce qui permet à la fois de toucher différents publics, mais aussi de créer des liens grâce à l interactivité possible aujourd hui (les publics peuvent intervenir sur un scénario, en quelque sorte interagir avec «l auteur»). Le concept de storytelling s appuie sur 4 grands principes : l immersion (pouvoir s immerger dans une histoire en profondeur en explorant tout l univers historique, social ou géographique qui la compose, rendu possible par exemple par une application mobile ou un site internet qui relatera le contexte de l histoire), l interactivité (pouvoir intervenir dans le cours de l histoire et échanger avec d autres personnes favorisant une dimension communautaire de l expérience, idée d un public «spect acteur»), l intégration (passer de la fiction à la réalité à travers des dispositifs de type ARG réalité alternée - directement intégrés dans l histoire), l impact (l histoire peut inviter le public à effectuer des actions concrètes dans la vie réelle comme soutenir une association, commander un produit ou avoir un geste écocitoyen si cette action est en rapport avec la trame narrative). Encore peu développé en France, où les opérateurs touristiques restent attachés à des modes de valorisation plus traditionnels et ont encore peu la culture du média interactif, il connaît pourtant une croissance forte dans d autres pays. La GTA, dont l expérience déjà acquise avec le projet Sentier des Parcs / Rewild constitue un atout majeur, souhaite donc lancer une réflexion sur la mise en univers et élaborer des propositions de scénarisation des grands itinéraires, en lien avec les réflexions engagées en interne sur une stratégie de marque(s). Propositions stratégiques / Assemblée générale

11 GTA numericus? Il s agira de renforcer l offre numérique pour un meilleur accès à l information touristique : renforcer la stratégie numérique pour la GTA consiste à choisir et développer des supports de diffusion adaptés aux informations touristiques et à répondre aux besoins des clientèles en établissant un ordre logique dans les développements technologiques nécessaires à la consultation des informations par le plus grand nombre. Depuis 2012, la GTA s appuie sur de nouveaux outils de promotion performants, ergonomiques et innovants, à travers un nouveau site web, qui intègre les technologies 2.0., des blogs et des pages Facebook dédiés à chaque itinéraire pour favoriser les relations directes aux clientèles et toucher de nouveaux publics. En outre, la GTA a développé une base de données qui lui est spécifique, (base de données Lynx), qui constitue à la fois la source de toute l information mise en ligne sur le web, avec les connexions aux autres bases de données (notamment SITRA) pour garantir une bonne actualisation des offres touristiques, et un outil de gestion particulièrement performant du partenariat complexe public et privé de la GTA. L achat via internet de produits touristiques est en pleine croissance (en 2011, 1 français sur 2 a au moins acheté un produit touristique par internet), ainsi que les applications mobiles. Dans ce contexte, l offre touristique alpine doit renforcer sa place, sa visibilité et son accessibilité via les technologies numériques. En outre, pour conforter l itinérance touristique, l offre alpine doit également être connectée aux grands réseaux nationaux et européens, tels que Hexatourisme, France Vélo Tourisme, etc. La base de données lynx permet aujourd hui d interconnecter les bases de données, à la fois pour charger les offres touristiques mais également pour diffuser plus largement l offre alpine. Enfin, tout en tenant compte de la réalité des réseaux et des attentes des clientèles, l offre touristique, et plus encore en itinérance, doit être accessible sur supports mobiles. La GTA accentuera son accompagnement auprès des acteurs locaux qui souhaitent développer des outils numériques et mobiles favorisant l itinérance touristique. Parallèlement, le renforcement de son positionnement «expert» en ferait un véritable outil de recherche et développement à l échelle du massif. Positionnement d expert La conduite d expérimentations devra faire l objet d analyses, d évaluations, de synthèses, pour permettre le transfert de bonnes pratiques auprès des acteurs locaux, en assurant un suivi et un accompagnement sur les territoires. Aujourd hui, à la lumière des enjeux décrits dans le Schéma interrégional du massif des Alpes, le défi majeur réside moins dans une relance des activités économique que dans le mode de développement et de gestion des territoires. De façon générale, et de façon encore plus prégnante dans un contexte de crise, il est nécessaire de se doter de moyens Propositions stratégiques / Assemblée générale

12 pour anticiper les grandes évolutions, développer des outils de connaissances et de pilotage, analyser les mutations, élaborer des scénarios, et ainsi pouvoir se projeter, se positionner, innover. Dans cette perspective, la GTA pourra amplifier et professionnaliser ses activités de veille et d évaluation des impacts économiques du tourisme itinérant, des tendances socioculturelles, des attentes des clientèles, etc., et développer son expertise et ses savoir-faire pour anticiper les mutations du secteur touristique et accompagner ses partenaires de leurs projets locaux, mais toujours dans une perspective de développement cohérent du massif. Facteur essentiel pour la dynamisation des territoires et la revitalisation des espaces ruraux et de montagne, le tourisme constitue un secteur stratégique à conforter comme levier de croissance. Il faut changer notre regard sur les potentialités de développement : ne plus opposer séjour et itinérance, hiver / été, station / territoires, montagne / vallées / espaces urbains, mais rechercher et valoriser les complémentarités, décloisonner les filières. Pour ce faire, il s agira de renforcer les collaborations entre les organismes ayant développé des activités d observation, de veille et d évaluation, afin de mutualiser les savoir-faire, les moyens et les ressources. Ce positionnement d expert de la GTA ne peut s envisager sans la constitution d une taskforce inter-réseaux à l échelle du massif, dont les objectifs et les thématiques de travail restent à définir. La GTA pourrait au sein de cette task-force, animer ou co-animer une commission dédiée à la définition d une nouvelle ambition touristique pour les Alpes et à la mise en œuvre de formes renouveler des politiques touristiques, dans le cadre d une réflexion en partenariat avec l ensemble des membres du comité de massif et de leurs organisations associées (CRT notamment). La réflexion devra par ailleurs tenir compte des priorités européennes de la stratégie Europe 2020, pour une croissance intelligente (innovation, éducation, société numérique), durable (production plus économe en ressources tout en dopant notre compétitivité) et inclusive (accroissement des compétences, une Europe pour tous). La feuille de route reste à fixer, mais plusieurs pistes se dessinent : conditions de mise en place d un service touristique partagé à l échelle du massif, encourager la diversification touristique, promouvoir l itinérance douce comme mode original de découverte des Alpes, modalités d accueil et d organisation de nouveaux grands évènements sportifs, réflexions pour un «contrat de destination Alpes» qui serait une initiative pour fédérer les acteurs du territoire alpin autour d un objectif opérationnel commun, valoriser nos savoir-faire à l international, Propositions stratégiques / Assemblée générale

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