Regroupement des stagiaires sur un point d observation commun «Ecrivez ce que vous voyez!» (temps défini : 3 mn)
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- Félix Bibeau
- il y a 6 ans
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1 Objectifs : - Comment arts et géographie se rencontrent dans une construction de sens mutuel, celui de la perception davantage que de la réalité? - Entre tâtonnements et évolution : écrits intermédiaires de recherche comme matérialisation du processus d apprentissage d un élève. Des écrits comme mémoire de la démarche intermédiaire qui vise à construire des apprentissages. Thème : Espace et paysage géographiques au pays de Gaston Chaissac : du vécu au perçu et au conçu puis au rêvé! Compte rendu d une journée de stage d enseignants de cycle 3, à Sainte Florence (Vendée) Connaissances, capacités et attitudes travaillées : - Dire, lire, écrire en géographie : participer à l examen collectif d un document géographique (paysage et carte), rédiger une légende et une courte description. - En arts visuels : décrire une image, s exprimer sur une œuvre ; utiliser le dessin dans ses différentes fonctions ; réinvestir dans d autres disciplines les apports des arts visuels. - Développer des qualités d observation, de curiosité, de regard critique. Démarche : 1.- Pour comprendre l espace, il faut le vivre! De l espace et paysage vécus Un temps libre d investigation de l espace communal et appréhension des paysages. Comment l enseignant s approprie l espace environnant : choix des lieux et objets de la prise de vue photographique, mise en mots des perceptions. 2.- Il n est de paysage que perçu! Regroupement des stagiaires sur un point d observation commun «Ecrivez ce que vous voyez!» (temps défini : 3 mn) «Dessinez ce que vous voyez en 30 secondes». «Dessinez, sur une nouvelle feuille, ce que vous voyez maintenant, en 1 mn 30 s.» «Dessinez, sur une nouvelle feuille, ce que vous voyez maintenant, en 3 mn.» Constat : - Sur le registre des connaissances géographiques : le paysage observé est davantage perçu que conçu. De l approche globale au détail, les dessins traduisent les perceptions des stagiaires qui ont tous observé le même endroit mais n ont pas «vu» les mêmes éléments constitutifs du paysage. - Sur le registre du processus d apprentissage : comment les écrits «provisoires» traduisent-ils les stratégies des dessinateurs?
2 Le stagiaire a fait évoluer sa technique : le premier croquis montre qu il a porté son regard et son trait de haut en bas. Le deuxième croquis souligne une stratégie inverse. Le troisième traduit un trait plus assuré et précis. Le stagiaire a pu mesurer l écart entre l attendu et le réalisé, ce qui lui a permis dans le dernier croquis de remédier aux difficultés pointées, notamment dans la gestion du temps.
3 3.- Comment passer du perçu au conçu? Comment permettre aux élèves d appréhender de manière commune un paysage? En partant d une photo prise lors du temps d investigation libre. (l exemple ici travaillé est une photographie de Boulogne, commune de naissance de Chaissac) Après avoir identifié et nommé (des mots sociaux aux mots du géographe) les objets géographiques, l élève pourra repérer des unités paysagères spécifiques et les synthétiser dans un croquis légendé, qui constitue un schéma explicatif de la réalité mais pas la représentation de cette réalité. Transfert : lecture des autres photographies. - «Que remarquez-vous?» : l absence des hommes, une vision paysagère naturaliste. Or la géographie est une science humaine : l étude de l organisation et de la différenciation des espaces par l Homme. Pas de géographie sans hommes! Chaissac participe pleinement de cette conception en humanisant à l extrême toutes ses représentations. Il «esthétise» et humanise le paysage. «Hippobosque au bocage»
4 4.- Vers un paysage rêvé : comment la compréhension géographique d un paysage favorise l approche artistique? Comment la conceptualisation géographique permet de comprendre une œuvre artistique? Les croquis paysagers en géographie et les productions artistiques présentent des similitudes. Au final, il s agit de montrer et faire comprendre que la représentation géographique n est pas différente de l œuvre artistique : elle ne traduit pas une réalité mais un point de vue. 5.- Transposition de la démarche sur l espace géographique : la carte. Partir d une carte et la comparer à des productions de Chaissac : l œuvre de l artiste, une humanisation d un espace géographique lui-même symbolique. Carte de la commune de Sainte Florence
5 Cette confrontation des genres montre que la carte géographique n est pas ellemême une représentation de la réalité, à l image des cartes «TO» médiévales, des planisphères qui ne sont que des matérialisations déformées de la réalité avec des projections (exemple de Mercator), des illustrations en littérature de jeunesse) mais une perception (ou représentation subjective), réifiée sur un espace-feuille dans un but précis (politique, géostratégique, explicatif ). Carte «TO» du XIIIème siècle : vision mystique du monde prenant pour centre Jérusalem. Carte imaginaire d un album de jeunesse. La carte, un croquis synthèse explicatif simplificateur (le chorème) Sans code de lecture, la carte géographique ne se donne pas mieux à lire qu une œuvre artistique. La carte est une forme d explication, l œuvre d art en est une autre. Sans légende, il est impossible de comprendre cette carte multicolore aux codes aussi variés. Le thème : le tourisme en France.
6 Un chorème Carte simplifiée (un chorème) expliquant des phénomènes : les facteurs de répartition de la population française. L œuvre de Chaissac a des accents de chorème humanisé. 6.- Transformer le paysage ou l espace géographique en objet artistique pour valoriser l approche perceptive, sensitive, expressive. En partant d un support géographique (photographie paysagère ou carte), réaliser une œuvre qui s inspire de l esprit de Chaissac. Œuvres réalisées par les stagiaires, à partir des cartes communales.
7 Œuvres réalisées par les stagiaires à partir de croquis paysagers. un espace «rêvé» en mots : les chemins poétiques
8 Conclusion : Du paysage perçu au conçu puis au rêvé, où comment les écrits intermédiaires traduisent-ils le cheminement intellectuel de l élève. Vincent Paré IUFM La Roche Sur Yon,
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