3. Les évolutions récentes de la localisation des emplois :

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1 3. Les évolutions récentes de la localisation des emplois : Les tendances longues ne sont pas remises en cause par les évolutions récentes Nous ne disposons pas de données exhaustives sur l'emploi depuis Les données de l'unedic, qui ne couvrent que le champ de l'emploi salarié privé, permettent toutefois d'avoir des indications sur les réallocations d'emploi à l'oeuvre depuis la fin des années quatre-vingt-dix. De plus, l'analyse de la localisation des emplois privés convient bien à un questionnement sur les dynamiques de marché et la concurrence spatiale. Emploi salarié privé effectifs part TCAM ,2% 38,0% 14,7% 11,4% 33,4% 13,7% 12,6% 31,0% 12,9% 12,1% 29,2% 13,8% 2,04% 1,56% -0,05% -0,99% -0,18% -0,35% -0,23% -0,38% 1,72% autres pôles total pôles hors pôle ,6% 80,6% 20,4% 79,1% 22,2% 78,8% 22,9% 78,0% ,2% 100,0% 22,0% 100,0% 1,10% 0,45% 1,27% ,9% 100,0% 1,44% 0,44% 0,62% Ile-de-France 19,4% 100,0% 2,50% 0,39% 1,57% 0,62% 0,48% 0,63% La Défense Paris (hors 17ème) pôles limitrophes de Paris Source : Unedic On remarque en premier lieu que l'emploi privé est plus concentré dans les pôles (78,8% en 1999) que l'emploi total (75,9%). Cela peut s'expliquer par la plus grande dispersion sur le territoire des emplois publics (emplois communaux notamment), et des activités des travailleurs indépendants (près de 12% de l'emploi en Ile-de-France d'après les estimations d'emploi de l'insee). Il faut aussi signaler que les sources étant différentes pour l'emploi total et l'emploi salarié privé, celles-ci sont difficilement comparables. Pour les données de l'unedic, il est possible que l'on ait des problèmes de dégroupage des données des entreprises par établissement, ce qui induirait probablement une sur-pondération de l'emploi des pôles. Les tendances longues ne sont pas remises en cause par les évolutions récentes : le poids des pôles dans l'emploi diminue de 81% en 1982 à 78% en 2005 Paris-La Défense, les pôles non centraux et le hors pôle ont enregistré les plus fortes croissances d'emploi les autres pôles centraux, mais surtout Paris, connaissent une évolution inférieure à la moyenne régionale, et même une diminution d'effectifs dans la capitale. 18

2 Au total, sur longue période, et malgré la forte croissance de Paris-La Défense puis des autres pôles limitrophes de la capitale, le poids du Grand Paris (Paris et les pôles limitrophes) dans l'emploi francilien total diminue. Le desserrement périphérique est donc plus important que le desserrement de proximité. 19

3 Depuis la reprise de l'emploi en 1998, Paris-La Défense est en perte de vitesse tandis que les autres pôles limitrophes de Paris et le hors pôle connaissent une croissance sans précédent Toutefois, on note depuis la reprise de 1998 une inflexion dans les évolutions passées : un regain de croissance dans les pôles limitrophes de Paris (hors Paris-La Défense) et des pertes d'emplois sur le pôle de Paris-La Défense ( emplois entre 2001 et 2005). La baisse de l'emploi dans le pôle est le fait des communes de Neuilly ( ), Paris 17ème ( ) et Puteaux (-2 600). De plus, au cours des dernières années l'emploi hors pôles s'est davantage développé que l'emploi des pôles. Il s'en est suivi, de 2001 à 2004, une forte accélération de la baisse du poids des pôles dans l'emploi total. Il semble que le poids des pôles reste assez stable ou augmente légèrement en période de forte hausse de l'emploi (1997 à 2000) mais que le ralentissement de la croissance, de 2000 à 2004, se fasse davantage sentir dans les pôles ( emplois perdus de 2001 à 2004) tandis que le hors pôle parvient à maintenir des taux de croissance positifs. La croissance du hors pôle est d'autant plus remarquable qu'elle est même supérieure à celle des pôles non centraux, dont la croissance est la plus élevée sur le long terme. Pendant quatre années consécutives, de 2001 à 2004, le taux de croissance annuel de l'emploi hors pôle a été supérieur à celui de l'emploi des pôles non centraux, ce qui n'était jamais arrivé depuis le début des années Evolution de l'emploi salarié privé de 1999 à 2005 (base 100 en 1999) Paris-La Défense 108 Paris (hors 17ème arrt) 106 pôles limitrophes de Paris 104 autres pôles 102 total pôles 100 hors pôle total Ile-de-France Source :UNEDIC

4 Evolution de l'emploi salarié privé 2% 1% % Ile-de-France hors pôle total pôles autres pôles pôles limitrophes de Paris -1% Paris (hors 17ème) La Défense taux de croissance annuel 3% Source : Unedic Les emplois privés gagnés en Ile-de-France entre 1999 et 2005 ( ) se répartissent à 57% dans les pôles et 43% dans le hors pôle. La croissance de l'emploi hors pôle est essentiellement le fait de la Seine-et-Marne : 35% des salariés supplémentaires du hors pôle s'y localisent pour 16% dans le Val d'oise, 16% dans le Val de Marne, 15% dans les Hauts-de-Seine, 8% dans les Yvelines, 7% dans l'essonne et un peu plus de 2% en Seine-Saint-Denis. La part du hors pôle dans l'emploi salarié privé francilien augmente fortement en Seine-et-Marne (de 2,9% à 3,4%). Le territoire hors pôle du Val d'oise, du Val-de-Marne et des Hauts-de-Seine connaît un développement un peu supérieur à la moyenne régionale. Cependant, une part importante de l'emploi hors pôle est concentrée à la périphérie des pôles et correspond davantage à une extension des pôles qu'à un développement de l'emploi diffus. 21

5 Ainsi, de 1999 à 2005, la croissance du hors pôle des départements correspond essentiellement à un élargissement des pôles d'emploi, notamment de Paris et Paris-La Défense, mais également de Roissy et des villes nouvelles dont la totalité du territoire n'était pas compris dans les pôles d'emplois tels que délimités en Dans les Hauts-de-Seine, le phénomène est particulièrement marquant autour des pôles de La Défense et de Gennevilliers (Colombes, Bois Colombes et La Garenne Colombes). Il concerne également les commune de Malakoff et Châtillon entre les pôles de Boulogne et de Montrouge. Il est également très significatif dans le Val-de-Marne entre le pôle d'ivry-vvitry d'un côté et le bois de Vincennes et le pôle de Créteil de l'autre (Charenton-le-Pont, saint-mandé et Alfortville). Il s'étend également à la pointe Sud-Est du département à l'arrière du pôle de Créteil (Bonneuil-sur-Marne, Sucy-en-Brie, Ormesson-sur-Marne), ainsi qu'en extension de la ville nouvelle de Marne-la-Vallée (Villiers-sur-Marne, Champigny-sur-Marne). En revanche, la Seine-Saint-Denis est moins touchée par cette extension des pôles. C'est d'ailleurs le département dans lequel le poids du hors pôle est le plus faible. On note toutefois une hausse de l'emploi dans les communes du Sud-Est du département de Bondy à Montfermeil, au Sud du pôle de Roissy et également à l'ouest entre les pôles de Gennevilliers et de Saint-Denis (Epinay-sur-Seine, L'Ile-Saint-Denis). En grande couronne, les Yvelines sont le département qui a la plus forte proportion d'emplois hors pôle, mais les évolutions récentes ne sont pas très marquées. On note toutefois des gains d'emplois sur les communes situées derrière le pôle de Paris-La Défense enregistrent des gains d'emploi (Croissy-sur-Seine, Chatou, Montesson), ainsi qu'aux lisières de la ville nouvelle de Saint-Quentin à Voisins-le-Bretonneux et Chateaufort. Dans le Val d'oise, la répartition des emplois est assez diffuse. On note toutefois, un léger effet tâche d'huile autour des pôles d'argenteuil (Bezons, Saint-Gratien) et jusqu'à Herblay et Ennery en limite de Cergy-Pontoise. La Seine-et-Marne représente un tiers des gains d'emploi du hors pôle. Cela s'explique notamment par d'importantes évolutions à la hausse en bordure de Roissy (Mauregard, Le Mesnil-Amelot, Compans), ainsi que dans les villes nouvelles de Marne-la-Vallée (communes du Sud-est de la ville: Collégien, Ferrières, Bussy-Saint-Georges, Serris) et de Melun-Sénart (Lieusaint, Vert-Saint-Denis). En dehors de ces logiques de diffusion, Nemours enregistre un gain de près de emplois de puis Dans l'essonne, les plus forts accroissements de l'emploi sont localisés dans la bande de communes situées entre le pôle d'évry d'un côté et ceux de Sainte-Geneviève des Bois et Brétigny-sur-Orge de l'autre (Grigny, Viry-Chatillon, Fleury-Mérogis, Le Plessis-Pate jusqu'à Villabe). De manière plus isolée au centre du département, la commune de Lardy gagne près de emplois. 22

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8 Au sein des pôles, une analyse géographique plus fine des évolutions révèle la permanence de certaines tendances : Paris se divise entre le centre-ouest en décroissance et l'est en croissance, situation qui prévalait déjà dans les années 1980 et qui s'était accentuée au cours de la période de ralentissement de la croissance de la décennie 1990 (forte baisse à l'ouest et plus faible diminution à l'est) accélération de la croissance de l'emploi à Boulogne (plus forte croissance en effectifs avec près de emplois gagnés soit +4% par an en moyenne) et maintien d'une croissance soutenue à Roissy ( emplois soit une croissance annuelle de +2%) les pôles d'emploi situés à une trentaine de kilomètres de la capitale sont globalement ceux qui connaissent les plus fortes croissances. Dans les villes nouvelles, Trappes-Guyancourt et Noisiel maintiennent une croissance soutenue. On note également certaines ruptures : A la hausse : dans les pôles limitrophes de Paris situés au Nord et à l'est : Saint-Denis gagne emplois au total au cours de la période, soit un taux de croissance annuel moyen de +3,8% alors que la tendance était à la diminution depuis le début des années Il en va de même pour Gennevilliers et Argenteuil (avec respectivement +0,6% et +1,8%). A l'est, Montreuil, Fontenay-Nogent, Créteil et Ivry-Vitry voient également leur situation s'améliorer. En revanche, Bobigny et Le Bourget ne bénéficient pas de ce desserrement parisien et voient leurs effectifs salariés diminuer. au Nord-Ouest, les pôles de Saint-Germain-en-Laye et surtout Poissy qui enregistre le plus fort taux de croissance de tous les pôles franciliens avec +7,6% de 1999 à 2005 (pour -3,6% de 1982 à 1990 et +0,2% de 1990 à 1999) Orly-Rungis renoue avec la croissance avec plus de emplois gagnés et un taux de croissance annuel moyen de +1,4% et après une moyenne annuelle de -1,8% de 1990 à 1999 les pôles de la périphérie Sud-Est (Milly-la-Forêt, Fontainebleau, Melun, Nangis) A la baisse : le pôle de Paris-La Défense qui a globalement vu ses effectifs diminuer depuis 1999 en raison de pertes d'emplois importantes en 2002 et 2003 : emplois, principalement à Neuilly-sur-Seine ( ) et Paris 17ème (-8 700), Rueil Malmaison (-4 200), Puteaux (-3 800), Nanterre (-1 600). Courbevoie continue en revanche à gagner des emplois (+6 200). La tendance semble toutefois repartir à la hausse depuis dans les villes nouvelles les pôles d'evry, de Cergy ainsi que celui de Lagny-surMarne à Marne-la-Vallée les pôles de la périphérie Sud-Ouest (Rambouillet, Dourdan, Etampes) les pôles de la périphérie Nord-Est (Lizy-sur-Ourcq, La Ferté-sous-Jouarre, Coulommiers, La Ferté-Gaucher) 25

9 Les plus fortes évolutions annuelles moyennes de l'emploi salarié privé De 1990 à 1999 De 1999 à 2005 Paris-La Défense Boulogne Trappes-Guyancourt Hors pôle Hors pôle Saint-Denis Roissy-en-France Roissy-en-France Paris-Ouest Trappes-Guyancourt Paris-Centre-Est Hors pôle Lagny-sur-Marne Hors pôle Boulogne Hors pôle Versailles Poissy Cergy Hors pôle Hors pôle Paris-Centre-Est 801 Hors pôle Hors pôle Evry 759 Noisiel 658 Hors pôle Massy-Les Ulis 651 Hors pôle Orly-Rungis 543 Noisy-le-Grand 619 Ivry-Vitry 512 Source : UNEDIC, emploi salarié privé 26

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