Quel est le rôle du moniteur dans la prévention des accidents?

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1 Euro 92, bât F - ZI Les trois moulins - Rue des Cistes Antibes info@anmp-plongeecomfr - wwwanmp-plongeecom Info accidents Les bilans du CROSS peuvent être consultés sur le site du Ministère chargé de la Mer : wwwmerequipementgouvfr, rubrique "Actualités", chapitre "L'actualité du Ministère" Les accidents de loisirs sous-marins ne sont pas particulièrement fréquents en regard au nombre de pratiquants, mais ils ont un indice de gravité important Comme le laissait présager la saison estivale, le nombre de décès et disparus connaît une hausse très sensible en 2010, avec 47 décès et 8 disparus contre 29 et 8 pour l'année 2009 L'analyse révèle : le nombre de décès pour l'activité de baignade est de 15 (contre 1 seul comptabilisé en 2009) la chasse sous-marine est à l'origine de 4 décès (5 en 2009) mais pour un petit nombre d'opérations (14) pour l'activité de plongée avec bouteilles, le nombre de décès (11 contre 4 en 2009) augmente sensiblement Mais il est important de noter que sur le total des 108 opérations enregistrées par le CROSS, l'accident hyperbare ne constitue qu'environ 50% des cas Dans de nombreux cas, l'accident ou le décès est lié à un état de santé inadapté à la pratique de cette activité Ces chiffres justifient l'attention permanente apportée par les services de l'etat à cette activité et la multiplication des actions de prévention dans la continuité des assises de la plongée organisées par la préfecture maritime de la Méditerranée en juin 2010 il convient également de noter un nombre important de découvertes de corps en mer (23 opérations) Quel est le rôle du moniteur dans la prévention des accidents? Il est évident que nous, moniteurs, avons un rôle essentiel à jouer dans le cadre de l organisation des plongées, mais également au niveau de la formation des plongeurs l organisation des plongées Les CROSS interviennent régulièrement pour rechercher des plongeurs dérivant en surface Les bilans n exposent pas d analyse précise des situations, mais on peut soupçonner des erreurs d organisation, de consignes données aux plongeurs, voire de formation de ces derniers Ces opérations se déroulent essentiellement en arrière saison ; la dégradation des conditions météorologiques est l un des facteurs déclenchants Trop souvent les organisateurs de l activité négligent de tenir compte de l état de la mer, de la force du vent (avec des possibilités de dégradation très rapides), du courant, de la proximité de la nuit et de la nécessité d une sécurité en surface! De plus le repérage de plongeurs en mer est rendu très difficile par l équipement du plongeur, souvent sombre ; les CROSS conseillent de prévoir une signalisation individuelle (lampe-flash, cyalumes ) le choix de matériel de couleur vive constituerait déjà une précaution certaine Les CROSS ont enregistré un pic annuel d activité lors des week-ends du mois de mai (rapport 2003) Ils supposent, comme causes à ces accidents, un manque de préparation des plongeurs, ainsi que des facteurs favorisants connus comme la fatigue du voyage, des plongées profondes et répétitives sans réadaptation, une méforme physique, un défaut d hygiène de vie A nous moniteurs de mieux «préparer» nos plongeurs quand nous en avons la possibilité, ou tout au moins d organiser les plongées en tenant compte de ces facteurs de risque Attention également à tenir compte de l âge des pratiquants : la corrélation entre l âge du plongeur et les accidents est démontrée par les statistiques des CROSS Une mortalité liée à la pratique de la plongée sous-marine avec bouteilles en augmentation, avec des accidents les plus graves qui se sont produits «hors saison», c'est à dire au printemps et au mois de septembre Une sensibilisation accrue, non seulement des clubs, mais aussi et surtout des pratiquants sur l'importance d'un parfait état de santé s'impose wwwanmp-plongeecom Info accidents 2012 page 1 / 8

2 Euro 92, bât F - ZI Les trois moulins - Rue des Cistes Antibes info@anmp-plongeecomfr - wwwanmp-plongeecom la formation On trouve bon nombre d accidents recensés par les CROSS qui sont dus à des remontées anormales, causées par une mauvaise préparation et gestion de la plongée (panne d air, planification insuffisante des paliers, profil de plongée incohérent ) ou à un défaut de préparation ou d utilisation du matériel (ordinateur, gilet, lestage ) On est en droit de s interroger sur la qualité des formations suivies par ces plongeurs la tendance actuelle à délivrer des certifications de plus en plus rapidement, à des plongeurs insuffisamment expérimentés, suite à des formations de plus en plus réduites dans le temps, n y est certainement pas étrangère Des apnéistes sont impliqués dans les accidentés secourus La grande majorité des décès est survenu au cours de plongées solitaires en dehors de tout encadrement Il est bien sûr délicat de toucher ce public, qui pratique souvent hors cadre, mais nous pouvons tout au moins sensibiliser au maximum nos clients sur les mesures élémentaires de sécurité liés à la pratique de l apnée, et notamment la notion de binôme Quel est le rôle du moniteur dans la mise en œuvre des secours? l alerte Trop souvent les procédures préconisées ne sont pas appliquées Le CROSS-MED avance les raisons suivantes : - méconnaissances des procédures (surtout pour les plongeurs hors structures) - absence d équipement VHF - souci de confidentialité (appréhension des enquêtes et de la médiatisation, de la «mauvaise publicité» face à la concurrence) - usages locaux Les encadrés ci-dessous vous présentent les recommandations des CROSS pour le passage de l alerte RECOMMANDATIONS DES CROSS POUR LA TRANSMISSION DE L ALERTE : TRANSMISSION DE L ALERTE : 2 numéros à retenir : 112 et 16 La transmission de l alerte en cas d accident de plongée sous-marine doit s effectuer IMMÉDIATEMENT, dès l apparition des premiers symptômes EN MER : au CROSS - par appel du canal 16 de la VHF marine À TERRE : au SAMU - par appel téléphonique du 112 CROSS Manche CROSS Méditerranée CROSS Normandie et Manche centrale CROSS Bretagne et Manche ouest CROSS Atlantique Tout autre appel est susceptible de provoquer un retard dans la chaîne des secours L appel des hôpitaux, des caissons hyperbares (qui ne disposent pas de numéros d urgence prioritaires disponibles 24h/24) et de médecins locaux entraîne une perte de temps, car ces derniers devront retransmettre les informations au SAMU, seul service en charge de la régulation médicale, et au CROSS, seul service en charge des secours en mer Les CROSS sont systématiquement interconnectés aux SAMU Ils sont aujourd hui équipés pour mettre les navires en conférence radio-téléphonique directe avec le médecin régulateur En appelant par VHF, les plongeurs entrent simultanément en contact avec la régulation médicale du SAMU et avec le CROSS, centre opérationnel chargé de la mise en œuvre des moyens de secours en mer (hélicoptères, canots de sauvetage ) D où un gain notable de temps et d efficacité wwwanmp-plongeecom Info accidents 2012 page 2 / 8

3 Euro 92, bât F - ZI Les trois moulins - Rue des Cistes Antibes info@anmp-plongeecomfr - wwwanmp-plongeecom MOYENS DE TRANSMISSION : Le téléphone portable en mer : une fausse sécurité, à triple titre : Le téléphone est inadapté pour la coordination d une opération de secours maritime puisqu il ne permet pas d entrer en contact simultané avec les centres opérationnels et les moyens de secours (hélicoptères, canots de sauvetage) Il est parfaitement impossible de localiser en mer un appel provenant d un téléphone portable Il en résulte une augmentation considérable des temps de recherche, dans le cas où l appelant ne connaît pas sa position exacte Alors que la VHF permet de localiser immédiatement l appelant (goniométrie) et de lui porter secours sans délai Utilisé en mer, le portable présente un risque important de rupture des liaisons en situation de détresse (fiabilité insuffisante, couverture et autonomie limitées, réseau saturé ou défaillant en mer ) Résultat : le CROSS aboutit sur des messageries vocales ) Le portable est inadapté en mer et ne peut en aucun cas remplacer la VHF pour la sécurité Tous les sauveteurs en mer sont équipés en VHF REGLEMENTATION DES SECOURS EN MER : la procédure officielle Il est rappelé que la transmission de l alerte au CROSS lorsque l accidenté se trouve en mer est une obligation réglementaire L article 472 de l instruction Secrétariat d État à la Mer n 978 du 15 octobre 1992 sur les accidents de plongée dispose en effet que : «Le CROSS ou Sous-CROSS doit être alerté à l occasion d un accident de longée survenant dans la zone littorale Il est compétent pour organiser les secours dès lors que l alarme a été donnée, le plongeur accidenté étant encore en mer Si le plongeur est arrivé à terre, l assistance est apportée directement par le SAMU» Par ailleurs, l article 11 du décret n du 2 mai 1988 portant organisation du secours, de la recherche et du sauvetage des personnes en détresse en mer dispose que : «Les CROSS prennent, sous la responsabilité du Préfet maritime, la direction de toute opération de recherche et de sauvetage maritime Ils sont destinataires de toutes les informations de nature à entraîner le déclenchement d une alerte concernant le secours, la recherche ou le sauvetage des personnes en détresse en mer, dans les zones de responsabilité française» Dans le cas d un retard dans la mise en œuvre des secours consécutif à la non-observation de ces dispositions, la responsabilité pénale du directeur de plongée peut être engagée sur la base de ces textes pour mise en danger de la vie d autrui par négligence ou manquement à une obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement (article 2216 du code pénal) A propos des nouvelles modalités d'utilisation de la VHF Lire l'arrêté du 22 février 2011 modifiant l'arrêté du 18 mai 2005 relatif aux certificats restreints de radiotéléphoniste du service mobile maritime et du service mobile fluvial et aux droits d'examen concernant ces certificats Article 1 3 : Toute personne manœuvrant, à partir d'un navire de plaisance, une station radioélectrique fonctionnant dans la gamme des ondes métriques (VHF), autre qu'un équipement portatif d'une puissance maximale de six watts dépourvu de l'appel sélectif numérique, et naviguant uniquement dans les eaux territoriales françaises doit être titulaire du certificat restreint de radiotéléphoniste du service mobile maritime ou d'un permis de conduire en mer les bateaux de plaisance à moteur En simplifiant : pour une VHF portative de 6 watts maximum, n importe qui peut l utiliser Au dessus de 6 watts et VHF ASN, il faut avoir au minimum un permis mer Et ce dans les eaux territoriales françaises wwwanmp-plongeecom Info accidents 2012 page 3 / 8

4 Euro 92, bât F - ZI Les trois moulins - Rue des Cistes Antibes info@anmp-plongeecomfr - wwwanmp-plongeecom l intervention Des erreurs subsistent dans la conduite à tenir des encadrants face à un accident : I l oxygène est utilisé dans la grande majorité des interventions, mais trop souvent l administration est interrompue dès qu une amélioration est constatée II dans 75% des cas recensés, l accidenté ne reçoit pas d eau ou pas assez (recommandation : 1 litre par heure) III quand l aspirine est donnée, la dose maxi de 500mg est dépassée dans 10% des cas l évacuation De nombreux accidentés arrivent au caisson par leurs propres moyens ou grâce à leur entourage, sans passer par les moyens de secours Cette attitude est à proscrire absolument, pour des raisons de danger évidentes (malaise en cours de route, perte de temps en général ), mais également de responsabilité des personnes qui assument ce transport Comment réduire le délai de prise en charge en milieu spécialisé? Au vu des moyens d évacuation actuels, le Docteur Grandjean estime que le délai entre l apparition des premiers symptômes et la prise en charge en milieu spécialisé ne devrait pas dépasser 3 heures L idéal est bien sûr de tendre vers un délai le plus bref possible, inférieur à 1 heure 30 Pour réduire au maximum le temps d évacuation, chacun des acteurs suivants a un rôle à jouer : le plongeur Il doit signaler le problème le plus tôt possible, dès les premiers symptômes, voire anticiper si les procédures de décompression ont été anormales Pour que le plongeur soit en mesure de réagir de cette façon, les consignes et attitude des formateurs en amont sont primordiales les encadrants Ils peuvent réduire ce délai grâce à leur choix d organisation de plongée, mais surtout grâce à la rapidité et la qualité des moyens d alerte mis en œuvre En mer, l appel doit être donné le plus tôt possible, dès la constatation des premiers symptômes et avant de faire route Cela permet au CROSS d anticiper sur la cinématique du navire, et le cas échéant d organiser une évacuation en amont, en mer Si le navire n est pas manœuvrant (palanquées à l eau) ou sur un site éloigné, cette option s impose d évidence Trop souvent, les navires attendent d avoir récupéré leurs palanquées pour appeler le CROSS Le CROSS-MED a constaté que le délai de route pour parvenir au port le plus proche était en général sousestimé, ce qui peut engendrer un mauvais choix dans le moyen d évacuation En effet, au-delà de 20 minutes de trajet, un moyen aéroporté est adopté de manière préférentielle «Rien ne sert de foncer au port si l évacuation terrestre doit durer plus longtemps qu un hélitreuillage en mer» Cette solution peut donner une fausse idée de rapidité dans l évacuation De plus, la voie terrestre est souvent la plus longue (transferts, encombrements routiers), surtout lorsqu elle s ajoute à un long délai de ralliement du port Le temps «perdu» à attendre un hélicoptère en mer est du temps gagné sur l ensemble de l évacuation (sensibiliser les centres de plongée sur les délais d arrivée sur zone de ces moyens) Dans tous les cas, ce n est pas au directeur de plongée de prendre ce type de décision ; l alerte effectuée le plus rapidement possible permettra au CROSS de prendre la meilleure décision possible, en accord avec la situation et les moyens disponibles les opérateurs secours Les différents intervenants (CROSS, SAMU, pompiers, services médicaux spécialisés ) sont centralisés par le CROSS si l accident survient en mer et par le 112 (SAMU) s il survient à terre Un bilan comme celui présenté par le CROSS-MED, des consultations et travaux en commun des différents acteurs permettent d améliorer en permanence les procédures, pour en améliorer l efficacité, et permettre notamment de réduire les délais Quelques exemples parmi les dernières décisions prises au niveau du CROSS-MED et de ses partenaires : I aujourd hui l appel par VHF permet une communication triangulée entre la personne à l origine de l alerte, le CROSS, mais également le médecin régulateur du SAMU Celui-ci peut ainsi prendre le bilan en direct, et non plus par l intermédiaire du CROSS, d où un gain évident de temps et d efficacité wwwanmp-plongeecom Info accidents 2012 page 4 / 8

5 Euro 92, bât F - ZI Les trois moulins - Rue des Cistes Antibes info@anmp-plongeecomfr - wwwanmp-plongeecom II anticipation de l alerte des hélicos par le CROSS avant régulation médicale III amélioration de l équipement en oxygène des hélicos En conclusion, malgré l efficacité des secours, ils ne peuvent intervenir qu à partir du moment où ils sont alertés du problème! Et c est là que l attitude des plongeurs et surtout des encadrants est primordiale Les moniteurs professionnels de plongée ont un rôle important à tenir dans la chaîne des secours, et doivent se tenir au courant de l évolution des procédures c est chose faite! Comment déclarer un accident, et à qui? Un accident de plongée doit être déclaré aux autorités, mais également à l assureur concerné la déclaration à la DRJSCS Le code du sport, dans son article R 322-6, prévoit l obligation pour l exploitant d un établissement d activités physiques ou sportives de déclarer, auprès des services du préfet, tout accident grave survenu dans son établissement En application de l article R du code du sport, le préfet ordonne une enquête administrative pour établir les circonstances dans laquelle l accident est survenu La notion d accident grave s étend à tous les accidents présentant ou ayant présenté des risques graves pour la santé du pratiquant (accidents mortels, accidents comportant des risques de suites mortelles, accidents dont les séquelles peuvent laisser craindre une invalidité totale ou partielle, ) la déclaration à l assurance Tout sinistre doit être déclaré à la compagnie d assurance concernée ou à l ANMP qui ferra suivre si vous avez opté pour l Assureur proposé par l ANMP Dans un délai maximum de 5 jours ouvrés à compter du jour où il en a eu connaissance (existence d une victime potentielle), de préférence par lettre recommandée ACCIDENTS DE PLONGEE ORGANISER LES SECOURS EN MER : VHF ASN 16 = CROSS EN MER GSM (déconseillé) = 112 A TERRE : 112 SOINS O² : 15lts par minute EAU PLATE : 1lt par heure PROPOSE SI NON ALLERGIQUE : ASPIRINE : 0,5 gramme en poudre non effervescent adulte 0,25 grammes en poudre non effervescent enfant + ACTION DE SECOURISME LES DIFFERENTES DECLARATIONS REMPLIR LA FICHE TYPE (ébauche ci-joint page 7) DECLARER A LA DRJSCS LA FICHE DE SIGNALEMENT OBLIGATOIRE D ACCIDENT GRAVE (voir annexe I page 8 et 9) article R322/6 du code du sport sous 48 heures DECLARATION A L ASSURANCE CONCERNEE sous 5 jours wwwanmp-plongeecom Info accidents 2012 page 5 / 8

6 Euro 92, bât F - ZI Les trois moulins - Rue des Cistes Antibes info@anmp-plongeecomfr - wwwanmp-plongeecom NOM : PRENOM : ADRESSE : CP : VILLE : TEL FIXE : TEL PORTABLE : DATE DE NAISSANCE : CARACTERISTIQUES DE LA PLONGEE LIEU : PROFONDEUR : TEMPS : PALIERS : HEURE DE SORTIE : GAZ UTILISE : Air : nitrox : % du mélange : Autre : PROFIL(S) ANORMAL(AUX) Oui Non Si oui lequel(s)? : RAPPEL : L ORDINATEUR DU PLONGEUR DOIT ETRE DONNE AU MEDECIN SOINS APPORTES HEURE DE L ACCIDENT : PERSONNE CONSCIENTE OU INCONSCIENTE : Consciente Inconsciente OXYGENE (15 litres par minute) Oui Non ASPIRINE (0,5 gramme en poudre si non allergique) Oui Non EAU PLATE (maximum 1 litre par heure) Oui Non Symptômes observés? : Soins de secourisme apportés : wwwanmp-plongeecom Info accidents 2012 page 6 / 8

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