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Transcription:

La revue des dplômés de l Unversté de Montréal les DIPLômés N o 424 PRINTEMPS 2013 Les musées en mutaton Vous avez dt cyberdépendance? Benoît Melançon entre Dderot et Maurce Rchard Poste-publcatons / Conventon numéro 400 62993 Louse Arbour ENTREVUE Combattante et phlanthrope

5 MoT DE LA PRéSIDENTE DE L ASSOCIATION L Unversté et ses dplômés 6 ACTUALITÉS UdeM 8 Vértés et mensonges sur la cyberdépendance 12 LeS musées en MUTATIon 24 Flash recherche les DIPLÔMÉS ENTREVUE 16 Louse Arbour Combattante pour les drots de la personne 20 BENOÎT MELANÇON Entre Dderot et Maurce Rchard SOMMAIRE 26 RECHERCHE Le peuplement préhstorque des Amérques s est fat en tros phases Les femmes rêvent aux aragnées, les hommes aux extraterrestres 30 PHILANTHROPIE et donateurs 38 ENTRE NOUS STEVEN GUILBEAULT 22 sébasten kfoury La passon des bêtes 42 ENTRE GUILLEMETS 45 CARABINS 56 NOS DISPARUS 58 CARNET DU RECTEUR La planète est pette, voyons grand 46 NOMINATIONS ET DISTINCTIONS les DIPLÔMÉS PRINTEMPS 2013 _3

MOT DE LA PRÉSIDENTE DE L assocaton L Unversté et ses dplômés: Des rôles catalyseurs par excellence 70 e annversare du pavllon Roger-Gaudry Le 3 jun 1943, l Unversté de Montréal naugurat son nouveau campus sur le flanc nord du mont Royal, sur le ste d une ancenne carrère de perre dont la Vlle de Montréal avat fat don à l Unversté. Le magnfque bâtment d nspraton Art déco est l œuvre du grand archtecte Ernest Cormer (Polytechnque 1906) et la majestueuse tour de l édfce s est rapdement mposée comme le symbole vsuel de l Unversté de Montréal. Le pavllon porte aujourd hu le nom de Roger-Gaudry, en l honneur du premer recteur laïque de notre unversté. En 2013, deux expostons célèbreront le 70 e annversare de l Unversté sur la montagne. Au moment de l nauguraton, le recteur de l époque, M gr Olver Maurault, écrvat : «Elle est mantenant debout, cette grandose unversté ssue des rêves généreux de nos prédécesseurs.» Hommage à nos deux lauréates de l Ordre du mérte L Unversté de Montréal est un mportant facteur de changement dans notre socété et une grande parte de ce mouvement est amorcé par ses dplômés. À l occason du Gala de l Ordre du mérte, nous nous apprêtons à honorer deux dplômées qu représentent cet déal de dépassement de so au bénéfce de la communauté. Mchèle Vau-Chagnon et Ncole Marcl-Gratton mértent toute notre admraton pour le traval colossal qu elles ont accompl au cours des dernères années. Elles ont créé Le Phare Enfants et Famlles, pus ont vellé à la constructon et la mse en servce de la Mason André-Gratton, le seul centre de sons pallatfs pédatrques au Québec. En plus d avor excellé dans leurs mleux professonnels respectfs, ces deux vsonnares ont rassemblé en un temps record une équpe de professonnels, de bénévoles et de donateurs afn de concrétser un projet qu change vértablement la qualté de ve d une multtude d enfants et de parents du Québec. En leur remettant l Ordre du mérte des dplômés de l Unversté de Montréal, nous voulons non seulement exprmer toute la ferté qu nous anme, mas auss leur sgnfer, au nom des enfants, de leurs parents et de toute la communauté, notre apprécaton et notre reconnassance. En termnant, je me permets d établr un parallèle entre la célèbre tour de notre unversté qu fat rayonner la connassance et les nouvelles dées et le phare qu dffuse pour tous sa lumère benvellante. Le phare nous rassure et nous encourage à poursuvre notre route tout en nous ndquant la bonne drecton. Pour les enfants qu dovent affronter des réaltés et des échéances d adultes, Le Phare Enfants et Famlles peut apaser et assurer une certane sérénté. Pour leurs parents, l offre un souten apprécable, une possblté de répt et la certtude que tout a été fat pour mantenr la qualté de ve de leurs enfants jusqu à la fn. Comme d autres dplômés de notre établssement, Mchèle Vau-Chagnon et Ncole Marcl-Gratton ont vértablement changé les choses et c est avec un vf plasr que nous vous convons à leur rendre hommage le 9 ma prochan au Hall d honneur du pavllon Roger-Gaudry. ASSOCIATION DES DIPLÔMÉS DE L UdeM CONSEIL D ADMINISTRATION Lous Bernatchez, présdent du consel Danelle Dansereau, présdente de l Assocaton Antonne Boly-Bousquet, premère vce-présdente et vce-présdente aux actvtés honorfques Perre Sauvé, vce-présdent aux fnances Glles Legault, vce-présdent aux actvtés sococulturelles et régonales Elzabeth Deschamps, vce-présdente aux communcatons Suzanne Bsallon, vce-présdente aux servces aux membres Carolne Varn, admnstratrce Gnette Bergeron, admnstratrce Chrstan Samosette, admnstrateur Mare-Élane Gulbault, admnstratrce Fabola Tassy, admnstratrce Jean Renaud, admnstrateur Alexandre Dore, admnstrateur Mchel Sant-Laurent, secrétare général REPRÉSENTANTES DES DIPLÔMÉS AU CONSEIL DE L UdeM Louse Roy, chancelère Lse Fournel, admnstratrce REVUE LES DIPLÔMÉS Édteur : Mchel Sant-Laurent Publcté : 514 343-6230 Responsable : Mara Medrano Collaboraton : Mrelle Leroux, «Entre gullemets» et «Nomnatons et dstnctons» Impresson : Transcontnental Interweb nc. PUBLIÉE PAR LE BUREAU DES COMMUNICATIONS ET DES RELATIONS PUBLIQUES Drectrce des publcatons : Paule des Rvères Coordonnateur : Danel Barl Journalstes : Danel Barl Matheu Dauphnas Smon Dotte Martne Letarte Domnque Nancy Matheu-Robert Sauvé Photographes : Claude Lacasse Bernard Lambert Conceptrce-graphste : Mchelle Huot Concepteur-graphste : Domnque Tesser Infographste : Jean-Franços Szakacs Révson lngustque : Sophe Cazanave Poste-publcatons Conventon n o 400 62993 SIÈGE SOCIAL 3744, rue Jean-Brllant, bureau 480 C.P. 6128, succursale Centre-vlle Montréal (Québec) H3C 3J7 Téléphone : 514 343-6230 Sans fras : 1 877 343-6230 Télécopeur : 514 343-5798 Courrel : dplomes@umontreal.ca Les auteurs des artcles publés dans Les dplômés conservent l entère responsa blté de leurs opnons. Toute reproducton est autorsée à condton de mentonner la source et les auteurs. ISSN 2228-9636 Dépôt légal D-6880028 Bblothèque et Archves natonales du Québec Bblothèque et Archves Canada Publée deux fos l an Trage : 207 000 Ce magazne est conforme à la nouvelle orthographe www.orthographerecommandee.com Nous devons en effet beaucoup aux génératons précédentes, mas La présdente nous avons auss d mportantes Danelle responsabltés à l égard des 50 Dansereau génératons futures. De ce pont de vue, la campagne de fnancement Lngustque et traducton Campus Montréal nous nterpelle 1978 et 1980, FEP 1983 tous. les DIPLÔMÉS PRINTEMPS 2013 les DIPLÔMÉS PRINTEMPS 2013 _4 les DIPLÔMÉS PRINTEMPS 2013 _5 _5

actualtés UdeM actualtés UdeM John Parsella, drecteur exécutf de Campus Montréal Campus Montréal: c est part! La plus ambteuse campagne jamas lancée dans la Francophone La grande campagne de fnancement de l Unversté de Montréal, HEC Montréal et Polytechnque Montréal, la plus ambteuse campagne jamas menée par un établssement unverstare de la Francophone, est entrée dans sa phase publque. Dès le dévolement de la campagne, à la fn de l automne 2012, près de 200 M$ étaent déjà amassés. Cet hver, la Banque Natonale a annoncé un don de 10 M$, le plus substantel jamas fat par cette entreprse. Pour son présdent, Lous Vachon, le geste représente «une sute logque de l engagement de la Banque à l égard de la jeunesse, de l éducaton et de l entrepreneurat». Ce montant sera consacré à la créaton d un centre d entrepreneurat. À quo servront les dons? Les tros établssements ont cblé des projets et des secteurs à prvléger pour les années à venr. Le plus mportant de ces projets vse le souten aux étudants. Le montant des bourses, tout partculèrement aux cycles supéreurs, où les dffcultés fnancères sont le prncpal facteur d abandon, sera accru et un fonds de bourses de 140 M$ sera consttué. L ensemble des sommes recuelles servra à donner un nouvel élan aux tros. Par alleurs, les tros établssements créeront des nsttuts, notamment un nsttut des matéraux de ponte et des nanotechnologes, où seront regroupés des chmstes, des physcens, des ngéneurs et des gestonnares, ans qu un nsttut de la recherche opératonnelle. Des ressources nouvelles pourront être njectées dans certans secteurs clés où travallent déjà des chercheurs réputés. Renforcer la culture phlanthropque «La culture phlanthropque n est pas encore soldement ancrée au Québec, rappelle le recteur de l UdeM, Guy Breton, et, dans un monde où les appels aux dons sont nombreux et où les bonnes causes ne manquent pas, nous voulons que les Québécos réalsent que la cause de l éducaton supéreure content en quelque sorte toutes les autres. En effet, la recherche et une solde formaton ouvrent la porte à des mondes nsoupçonnés autant pour l ndvdu que pour la socété.» Le drecteur exécutf de Campus Montréal, John Parsella, soulgne quant à lu à quel pont l unon des forces de l UdeM, de HEC Montréal et de Polytechnque Montréal, sous le chapeau de Campus Montréal, lu parat prmordale et cohérente. «Ce regroupement smplfe la ve des donateurs. Après tout, nous partageons tous le même campus, non?» L Unversté de Montréal entend fare en sorte que son nstallaton dans l arrondssement d Outremont contrbue à l améloraton des quarters avosnants. La collaboraton avec la Vlle de Montréal à cette fn s nscrt dans un mouvement nord-amércan d nserton des campus dans les communautés. La transformaton de l ancenne gare de trage a débuté par la réhabltaton envronnementale et se poursuvra cette année par la constructon d nfrastructures muncpales. La Vlle de Montréal a pour sa part élaboré un plan de développement urban, économque et socal des secteurs vosns du futur campus. Ce plan, ssu d une démarche de planfcaton partcpatve avec les ctoyens, propose des mesures concrètes pour le verdssement du ste, l apasement de la crculaton et le Une nouvelle faculté vot le jour Pour la premère fos en 40 ans, une nouvelle faculté a été créée à l Unversté de Montréal. L École de santé publque devent en effet une école facultare. Par ce geste, l UdeM démontre toute l mportance qu elle accorde à la santé publque. Cette faculté regroupera des professeurs de tros départements de santé de la Faculté de médecne auxquels s ajouteront éventuellement des professeurs d autres facultés pour y mener des actvtés d ensegnement et de recherche dans une perspectve nterdscplnare. La msson de la faculté demeure la préventon des malades ayant une nfluence sur les populatons et la survellance de la santé de ces populatons. L école mantent également ses projets de coopératon nternatonale, notamment en Haït et avec l Unté de santé nternatonale. L UdeM à Outremont un effet dynamsant manten de la dversté économque et socale des quarters. Déjà, un terran vacant dans le secteur de Parc-Extenson a été acqus par la Vlle, qu entend le transformer en parc. Les premers pavllons unverstares abrtant les départements de chme, de physque, de géographe et de scences bologques ouvrront en 2017 et formeront le cœur d un campus qu nteragra avec son mleu. www.steoutremont.umontreal.ca/ L UdeM parm les melleures du classement du Tmes Hgher Educaton L Unversté de Montréal poursut sa progresson dans le palmarès du Tmes Hgher Educaton en passant au 84 e rang des melleures unverstés du monde. L an derner, elle état à la 104 e place et en 2010 à la 134 e, un bond de 50 places en deux ans. «Cette reconnassance du très haut calbre de notre unversté est un facteur de rayonnement nternatonal et d attractvté pour Montréal et le Québec», s est réjou le recteur, Guy Breton, à l occason de la publcaton du document en octobre derner. Le classement du Tmes Hgher Educaton s appue sur une sére d ndcateurs tels les revenus, les publcatons, le nombre de ctatons, l envronnement d apprentssage, le rapport étudantsprofesseur et le nombre de dplômés. Les perspectves nternatonales, sot le nombre de professeurs et d étudants étrangers de même que le nombre de collaboratons nternatonales, sont auss prses en compte, et davantage que par le passé, ce qu explque en parte le bond de l UdeM. L Unversté est par alleurs au cnquème rang mondal pour ce qu est des unverstés francophones, mas elle est au premer rang des établssements généralstes de langue françase. les DIPLÔMÉS PRINTEMPS 2013 _6 les DIPLÔMÉS PRINTEMPS 2013 _7

dosser «Mes ams vont mourr s je qutte le jeu mantenant», cre l enfant de neuf ans en gnorant les pressants appels au souper de sa mère. Vous avez dt cyberdépendance? La passon des jeunes pour les jeux en lgne peut devenr obsessve, mas l serat trop tôt pour parler d une cyberdépendance «Il en va du jeu en lgne comme de l alcool et de la nourrture ; l faut que chaque famlle se donne des règles», soulgne Louse Nadeau. «À table! Olver, vens manger. Une mnute, maman, je dos tuer les zombes», répond mon fls de neuf ans qu joue à Mnecraft, un jeu en lgne très populare auprès des jeunes de son âge. Dx mnutes plus tard, l n a toujours pas rejont les autres membres de la famlle pour le souper. Olver semble ncapable de délasser son unvers vrtuel. «Mes ams vont mourr s je les lasse mantenant!» cre-t-l. Est-l cyberdépendant? «La passon des jeunes pour les jeux en lgne peut devenr obsessve, pathologque dans certans cas, mas on ne peut pas vrament encore parler de cyberdépendance, lance Louse Nadeau (baccalauréat et matrse en psychologe 1970 et 1973). La cyberdépendance n a pas d exstence nosologque; elle n est pas ncluse dans le DSM-IV, le Manuel dagnostque et statstque des troubles mentaux, et ne le sera pas dans la prochane édton à paratre. La recherche est présentement nsuffsante pour qu on pusse établr des sgnes clnques dstnctfs.» Mas cela ne veut pas dre que les psychologues ne reçovent pas de patents aux prses avec des problèmes de cyberdépendance, notamment des jeunes hommes pour qu la seule réalté qu compte est vrtuelle. Toutefos, la professeure ttulare du Département de psychologe de l Unversté de Montréal crot que le problème est nettement exagéré. «Les cas de cyberdépendance sont rares et très fortement médatsés», déplore-t-elle. Le phénomène est suffsamment rare pour que la chercheuse et ses collègues aent ms tros ans à recruter des partcpants aux prses avec des troubles assocés à leur utlsaton d Internet. «Sur le plan de la recherche, l y a beaucoup de documentaton sur le thème, sgnale-t-elle, mas les travaux comportent des lmtes mportantes. Il est actuellement dffcle de dégager ce qu se rapporte à l usage d Internet et ce qu tent d autres problèmes que présentent les personnes qu vennent chercher de l ade.» En 2009, l équpe de M me Nadeau a réuss à jondre une soxantane de cyberdépendants qu avaent frappé à la porte des centres de réadaptaton en dépendance du Québec. Ces personnes fasaent une utlsaton excessve de jeux vdéos d acton et d aventure, de stes pornographques ou de stes de relatons vrtuelles. L étude a évalué leurs utlsatons d Internet et des nouvelles technologes ans que les dffcultés qu en découlent dans toutes les sphères de leur ve. Tros rencontres avec des ntervenants ont également perms de dscuter des cas de cyberdépendance qu avaent été tratés par les clncens. Les prncpaux résultats de ces travaux sont dévolés dans un ouvrage nttulé La cyberdépendance: état des connassances, manfestatons et pstes d nterventon. Ce qu en ressort, c est que la cyberdépendance se dvse en deux volets dstncts qu touchent dfférents types de clentèle. Le premer est l unvers des jeux, ceux auxquels on joue seul ou en mode multjoueur, et le second est celu des relatons vrtuelles. «Dans les deux cas, Internet devent un leu où l on peut avor une autre ve, devenr qu l on veut et nteragr avec des gens qu on n oserat peut-être pas aborder dans la vrae ve», commente Louse Nadeau, qu a drgé cette étude. Les téléphones cellulares, les ordnateurs portables et les termnaux mobles (plus connus sous le nom de téléphones ntellgents) peuvent eux auss créer une accoutumance. Certans abonnés sont branchés en permanence. Même la nut, l leur arrve de se réveller pour lre une note, envoyer un message texte ou capter un message audo. Mas seule la cyberdépendance partage au mons une les DIPLÔMÉS PRINTEMPS 2013 _8 les DIPLÔMÉS PRINTEMPS 2013 _9

Les membres du cabnet de campagne caractérstque avec d autres dépendances, notamment aux drogues et à l alcool: la perte de lberté. Selon les experts, l exsterat quatre champs lés à la dépendance au Web: les jeux vdéos d acton et d aventure, les jeux de hasard et d argent, la pornographe et les relatons vrtuelles. Les travaux de M me Nadeau lassent volontarement de côté le volet pornographque. «On ne touche pas à cette problématque, pusqu l s agt de problèmes manfestement assocés à la sexualté et non aux dépendances», précset-elle. Les jeux de hasard et d argent en lgne sont auss exclus, car cela relève du jeu pathologque. En chosssant d explorer la cyberdépendance des gens sous l aspect du jeu vdéo et des réseaux socaux, elle a entre les mans un sujet potentellement très rche et rempl de mystère. Dépendance au monde vrtuel, problème réel Depus 15 ans, le psychologue Jean-Perre Rochon reçot dans son cabnet des vctmes de dverses dépendances: drogues, alcool, pornographe De plus en plus, des cyberdépendants le consultent. «La technologe a créé une nouvelle source de dépendance, dt-l. Le cyberdépendant est rvé à son sège, parfos jusqu à 20 heures par jour, et a perdu presque tout contact avec la réalté.» Qu sont-ls? Des jeunes hommes prncpalement, âgés de 16 à 35 ans, qu ont commencé à navguer pour le plasr, mas qu sont devenus adeptes de jeux en lgne. Les massve multplayer onlne role playng games (meux connus sous le sgle MMORPG), tels Dark Age of Camelot, Guld Wars ou EverQuest, attrent des joueurs des quatre cons du monde et engendreraent une partcpaton compulsve. La concepton même de ces jeux fat en sorte qu on demande toujours plus de temps au joueur afn que son personnage vrtuel devenne pussant. À 19 ans, J.M., un clent de Jean-Perre Rochon (matrse en psychologe 1986), obtenat des notes convenables au cégep jusqu à ce qu l se lasse happer par le jeu Guld Wars. Tands qu l progressat parm les skalds et les Knörrs, l a délassé ses études et a fnalement raté son année. «Les cyberdépendants sont un peu comme des toxcomanes. Ils ne consomment pas de substances qu les droguent, mas ls ont la même atttude de fute devant la réalté de leur exstence», mentonne l auteur du lvre Les accros d Internet. «La dépendance à Internet concerne le monde vrtuel, mas le problème, lu, est réel. On trate actuellement 75 personnes qu souffrent de ce type de dépendance, affrme Jacques Coullard, drecteur du Centre Dollard- Cormer, le plus grand centre de recherche unverstare sur les dépendances du Québec. Depus 2008, nous y offrons des servces de meux en meux adaptés aux cyberdépendants.» Rupture avec la famlle «À ce jour, les études sur la cyberdépendance comportent des lmtes nhérentes à la nouveauté du phénomène. Par exemple, on ne connat pas ben son évoluton: est-ce transtore ou chronque?» soulgne Louse Nadeau. La lauréate du prx Mare-Andrée-Bertrand travalle depus une trentane d années dans le domane de la recherche et de l nterventon relatvement aux substances psychoactves. Elle a d alleurs occupé pendant deux ans les fonctons de drectrce de la recherche scentfque au Centre Dollard-Cormer et a acqus une solde réputaton en matère de tratement des dépendances et des troubles mentaux qu leur sont souvent assocés. À son avs, l usage excessf d Internet a des effets négatfs encore méconnus, à commencer par les troubles du sommel. Le prncpal problème ne serat toutefos pas le rsque de souffrr d une dépendance. Elle fat le parallèle avec la télévson en rappelant la crante qu a entranée cette technologe au mleu du sècle derner. «À cette époque, la télévson état allumée en permanence dans pluseurs des masons du Québec. L écoute se fasat en famlle. Cela n a pas fat de vous n de mo des accros de la télé pour autant.» Mas à l heure des cellulares et des portables, la tendance est à l éclatement: chacun regarde son émsson à son heure et à des endrots dfférents. De même, l adepte de jeux en lgne est solé devant son écran. «Pour certans, cela peut être un refuge, une rupture avec la famlle. Mas pour la majorté des usagers, c est une forme ndspensable de communcaton avec les autres qu permet au contrare de garder le contact, ndque M me Nadeau. Il en va d Internet comme de l alcool, de la nourrture et des jeux, l faut que chaque famlle se donne des règles pour évter qu un plasr devenne un problème.» n Domnque Nancy Des jeunes hommes, âgés de 16 à 35 ans, ont commencé à navguer pour le plasr, mas sont devenus adeptes de jeux en lgne. Nous avons chos Campus Montréal Nous unssons nos efforts pour mener la plus grande campagne de fnancement de l hstore de HEC Montréal, de Polytechnque Montréal et de l Unversté de Montréal. Ensemble, elles forment le 1 er complexe unverstare du Québec. Un OBJECTIF 500 $ Nous sommes résolument engagés à soutenr l ensegnement supéreur et la recherche. Car c est en cultvant les talents d c, en attrant ceux d alleurs et en générant des nnovatons et des découvertes scentfques dans tous les domanes que nous rendrons le monde melleur. Marc-André Blanchard McCarthy Tétrault Hélène Brsebos SDK et assocés Claude Chagnon Fondaton Luce et André Chagnon Lous R. Chênevert Unted Technologes Perre Dufour Ar Lqude Robert Dutton Admnstrateur de socétés Jean Gauln Admnstrateur de socétés Serge Gendron Acer AGF nc. Chrstane German Groupe German Hosptalté nc. Monque Jérôme-Forget Osler Amr Karm Les Industres Polykar nc. Jean Lamarre Lamarre Consultants Perre Langlos Heenan Blake Monque Leroux Mouvement Desjardns Paul Lévesque Pfzer Jacques Parsen Astral Meda nc. et Astral Rado Perre Pomerleau Pomerleau Réjean Robtalle Banque Laurentenne Louse Roy Unversté de Montréal Ank Shooner Menkès Shooner Dagenas Letourneux Archtectes Franços-Charles Sros Telesystem ltée Lous Vachon Banque Natonale Luc Vlleneuve Samson Bélar Delotte & Touche campus-montreal.ca Les coprésdents Geoffrey Molson Présdent et chef de la drecton Club de hockey Canaden, Centre Bell et Evenko Therry Vandal Présdent-drecteur général Hydro-Québec L honorable Louse Arbour Présdente-drectrce générale Internatonal Crss Group Hélène Desmaras Présdente du consel et chef de la drecton Centre d entreprses et d nnovaton de Montréal Mchael Saba Présdent et chef de la drecton Casse de dépôt et placement du Québec les DIPLÔMÉS PRINTEMPS 2013 _10 les DIPLÔMÉS PRINTEMPS 2013 _11

Chrstne Berner, professeure au Département d hstore de l art et d études cnématographques Les musées en mutaton Pour jouer son rôle, le musée d aujourd hu dot savor sédure son publc «Lorsqu ls vennent au musée, les gens nous donnent une dsponblté ntellectuelle et émotonnelle. C est très préceux.» Nathale Bondl Les samouraïs s apprêtent à qutter Ponte-à-Callère et les Beatles à y fare leur entrée. L exposton multméda sur les créatons du couturer Jean Paul Gaulter a attré une foule record l y a deux ans au Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) et elle est depus en tournée à l étranger. Elle semble ben lontane l époque où la tâche du conservateur consstat à prendre son de la collecton permanente et à y chosr des pèces à montrer aux vsteurs. Aujourd hu, le musée dot transmettre le savor à ses dfférents publcs mas également les sédure. «Les musées vvent un grand paradoxe, ndque d emblée Chrstne Berner, professeure au Département d hstore de l art et d études cnématographques de l Unversté de Montréal. Ils dovent d un côté préserver leur collecton permanente toujours plus mposante et de l autre satsfare les publcs assoffés de nouveautés. Les vsteurs exgent des musées qu ls soent de plus en plus spectaculares, qu ls offrent un roulement de grandes expostons.» Le déf est majeur, surtout pour les musées du Québec qu, contrarement à d autres, ont peu de pèces de classe mondale à prêter. Pour attrer la nouveauté, ls dovent user de stratége. Des projets d envergure nternatonale Francne Lelèvre, fondatrce et drectrce générale du Musée d archéologe et d hstore de Montréal Ponte-à-Callère, est partculèrement fère d avor réuss en 2003 à fare venr d Israël les manuscrts de la mer Morte. «Jamas Israël n avat lassé sortr les manuscrts grand format, raconte-t-elle. Le Brtsh Museum nous avat appelés et nous avat demandé: Vous êtes qu, vous? Ça avat fat parler.» Le jour où M me Lelèvre a décdé que le Musée présenterat les manuscrts, elle s est donné cnq ans pour effectuer le traval préparatore avant de fare la grande demande. «Nous ne sommes pas dans le club des grands musées qu échangent des pèces; l faut donc fare valor d autres atouts et savor négocer pour réussr à se taller une place parm les grands», affrme M me Lelèvre, qu a obtenu sa lcence ès lettres, concentraton Hstore, à l Unversté de Montréal en 1969. Un musée se dot d avor des projets qu débordent du cadre natonal. «Produre de grandes expostons nous permet d aller chercher des membres, de fare vvre le musée, dt Nathale Bondl, drectrce et conservatrce en chef du MBAM. Le marché est pett c; l serat mpossble pour nous de monter de parelles expostons sans partenares à l étranger qu la présenteront par la sute. Pour les ntéresser, l faut avor de bonnes dées et un savor-fare. C est ce que nous exportons et le publc local en bénéfce.» Les expostons de portée nternatonale fdélsent ans les vsteurs régonaux. «De plus, même s les tourstes nous vstent pour en apprendre plus sur Montréal, pour vor son leu de fondaton, les grandes expostons sont souvent l élément déclencheur qu les amènera chez nous», déclare Francne Lelèvre. les DIPLÔMÉS PRINTEMPS 2013 _12 les DIPLÔMÉS PRINTEMPS 2013 _13

«Jamas Israël n avat lassé sortr les manuscrts grand format. Le Brtsh Museum nous avat appelés et nous avat demandé: Vous êtes qu, vous? Ça avat fat parler.» Francne Lelèvre, fondatrce et drectrce générale du Musée d archéologe et d hstore de Montréal Ponte-à-Callère Photo: Le Pgeon. Les rôles du musée Pour survvre dans l ndustre culturelle touffue de Montréal, les musées dovent ans concevor une offre qu réponde aux attentes de leurs dfférents publcs. «Il y a les connasseurs, les collectonneurs, les amateurs, les gens qu ne connassent pas du tout l art, les tourstes Une parte des célèbres manuscrts de la mer Morte qu, en été, représentent 50% de la clentèle des musées», soulgne Chrstne Berner. Laboreux, dans un tel contexte, de défnr les rôles du musée actuel. «Une rupture décsve a eu leu à la fn des années 60, alors qu on a désacralsé le musée, qu état jusqu alors très classque, encyclopédque et éltste», explque Carolne Bergeron, qu a ensegné la nouvelle muséologe dans le programme de matrse en muséologe offert conjontement par l UdeM et l UQAM. Les musées accuellent mantenant des groupes scolares et organsent des atelers. «On a fat entrer les gens dans le musée, on les fat mantenant partcper, vvre une expérence autour des œuvres», ajoute M me Bergeron. Un élément mportant en cette ère où tout peut être vu et apprs sur Internet. «Nous souhatons amener nos vsteurs à amer l hstore de Montréal, à vor la vlle dfféremment et construre des ponts entre la socété d accuel et les néo-montréalas, fat observer Francne Lelèvre. Il dot rester quelque chose au vsteur lorsqu l sort du musée.» Ce pett plus se stue souvent au-delà des œuvres présentées. «Chaque projet dot porter un message fort qu peut se déclner au quotden. Par exemple, l œuvre de Jean Paul Gaulter porte un message profondément humanste, multculturel, de tolérance», mentonne Nathale Bondl, hstorenne de l art dplômée de l École du Louvre et de l Insttut natonal du patrmone de Pars qu a reçu en 2011 l nsgne du Mérte de la Faculté des arts et des scences de l Unversté. «De nos jours, le musée ne détent plus la vérté mas une vérté», déclare Carolne Bergeron. «Le vsteur peut amer ou pas notre proposton, ça lu appartent, mas l dot apprendre quelque chose, soutent Nathale Bondl, qu écrt elle-même pluseurs textes des expostons produtes par le MBAM. Le vsteur dot sentr que le musée a fat appel à toutes les ressources possbles pour qu l pusse entrer en contact avec l art, avec les œuvres. Lorsqu ls vennent au musée, les gens nous donnent une dsponblté ntellectuelle et émotonnelle. C est très préceux. Nous devons y fare très attenton et la trater avec le plus grand respect. Nous ne sommes pas dans le dvertssement.» n Martne Letarte L exposton sur les créatons du couturer Jean Paul Gaulter en 2011 a attré une foule record au MBAM. Le MBAM a nauguré en 2012 ses nouveaux studos Art et éducaton Mchel de la Chenelère, destnés aux écoles, aux famlles et aux organsmes communautares. les DIPLÔMÉS PRINTEMPS 2013 _14 les DIPLÔMÉS PRINTEMPS 2013 _15

ENTREVUE Louse Arbour combattante pour les drots de la personne elle a opté pour le drot sans trop y réfléchr, mas, dès qu elle a ms les peds en classe, elle a su qu elle ÉTAIT à sa place. Elle s est découvert une PASSIon pour le drot pénal. Louse Arbour a chos le drot «par défaut», sans connatre le traval des juges n des avocats. «On dsat à l époque que le drot mène à tout pourvu qu on en sorte!» racontet-elle. La jurste de réputaton nternatonale état lon de se douter que son dplôme en drot de l Unversté de Montréal (1970) la mènerat jusqu aux charners du Rwanda et de la Bosne comme procureure générale des trbunaux pénaux nternatonaux, à la Cour suprême du Canada, au Haut-Commssarat aux drots de l homme des Natons unes et aujourd hu à l organsaton non gouvernementale Internatonal Crss Group (ICG), actve dans la préventon et la résoluton de conflts armés. Cette femme occupée a par alleurs accepté d être l un des cnq coprésdents de la grande campagne de fnancement Campus Montréal, ce qu réjout le drecteur exécutf de l opératon, John Parsella: «Louse Arbour s engage dans la cause de l éducaton et elle est un modèle pour les jeunes.» Le dscours de Louse Arbour est emprent d un profond amour du drot et son esprt crtque demeure vf. Longtemps convancue que le drot nternatonal se portat ben pusqu l avat fat de grands progrès, elle a changé d avs récemment à la rencontre du Forum économque mondal à Davos. «J a vu tous les progrès réalsés dans d autres les DIPLÔMÉS PRINTEMPS 2013 _16 les DIPLÔMÉS PRINTEMPS 2013 _17

«Les conflts sont nombreux, mas le pre, c est l nerte.» domanes comme les communcatons et les technologes mltares. Par comparason, je trouve que le drot n a pas avancé tant que ça; on radote un peu», a-t-elle affrmé en entreten téléphonque de son bureau à Bruxelles. Elle donne l exemple de deux conflts sur lesquels l ICG travalle: celu des revendcatons terrtorales entre la Chne et le Japon dans la mer de Chne, où se trouvent des ressources naturelles, et celu dans le golf de Gunée, où la pratere et le trafc de drogues sont monnae courante. «Dans le premer, les deux partes ne semblent pas avor d ntérêt à régler le conflt par la voe jurdque, alors que dans le second, c est le chaos. Pour ces deux dossers, le drot n a ren à offrr», déplore-t-elle. Mas elle ne désespère pas pour autant et contnue son combat pour les drots de l homme avec l ICG présent sur le terran pour analyser les conflts, travaller sur des solutons et nfluencer les décdeurs. «Les conflts sont nombreux, mas c est toujours mons décourageant lorsqu on essae de fare quelque chose. Le pre, c est l nerte», crot-elle. En poste à l ICG depus 2009, Louse Arbour reconnat que le contexte de traval état tout à fat nouveau pour elle. «Avec les Natons unes, lorsque j allas à Kaboul, je voyageas dans un véhcule blndé accompagnée de gardes de sécurté armés. Mantenant, je me promène en pette voture et je vas dans des gtes tourstques. Avec l ICG, on vot un autre vsage des pays.» M me Arbour, à l été 2005, alors qu elle état à la tête du Haut-Commssarat aux drots de l homme des Natons unes. Elle vstat le vllage de Fengolo, en Côte d Ivore, qu avat été le théâtre de volences ethnques peu de temps auparavant. l ex-yougoslave et le Rwanda. «Je ne connassas pas le drot de la guerre, mas ls cherchaent un juge blngue, donc ça m a adée», explque-t-elle. Devenue par la sute juge à la Cour suprême du Canada, Louse Arbour croyat rentrer au pays pour de bon. Elle a prs part à des décsons controversées, notamment celle d accorder le drot de vote aux détenus. Pus, Kof Annan lu a offert le poste de haute-commssare aux drots de l homme. «Je ne pouvas pas avor de congé à la Cour suprême, donc j a refusé. Quelque temps plus tard, j a mentonné cette hstore à quelqu un et le débat a été relancé. J a fnalement rappelé Kof Annan pour accepter le poste et j a fat mes valses. Je sus accro au changement.» Mas elle est encore plus accro à l nconnu. «J adore arrver dans un envronnement où je ne comprends ren! Je ne sus pas très perfectonnste. Une fos que j a ben sas le contexte, je m ntéresse à autre chose que je ne connas pas.» Ben maln donc celu qu devnera de quo sera fat l avenr de Louse Arbour. n Martne Letarte L attrat de l nconnu Louse Arbour a opté pour le drot sans trop y réfléchr, mas, dès qu elle a ms les peds en classe, elle a su qu elle état à sa place. Elle s est découvert une passon pour le drot pénal et c est ce qu elle a ensegné pendant une dzane d années à la Osgoode Hall Law School de l Unversté York, à Toronto. Le doyen de l époque, Harry Arthurs, l a recrutée en 1972, alors qu elle état clerc pour le juge Lous-Phlppe Pgeon, de la Cour suprême du Canada. «Les portes commençaent à s ouvrr pour les femmes et Harry Arthurs état un homme très avant-gardste. J avas 25 ans, je ne parlas presque pas anglas et l m a offert d ensegner le drot pénal dans cet établssement prestgeux. Ça a été le plus grand saut culturel de ma carrère», ndque Louse Arbour, âgée de 66 ans. Quand elle a été nommée à la Cour suprême de l Ontaro, encore très peu de juges venaent du mleu de l ensegnement. «Ce fut une chance nouïe. La Charte canadenne des drots et lbertés état entrée en vgueur et elle a amené une ouverture du champ d acton sans précédent pour les juges.» Après s être fat remarquer dans des conférences sur les drots de l homme à l étranger, Louse Arbour a reçu un appel nespéré des Natons unes pour devenr procureure des trbunaux pénaux nternatonaux pour coprésdente de Campus Montréal Louse Arbour a accepté la coprésdence de la campagne générale du Bureau du développement et des relatons de fnancement commune de l Unversté de Montréal, avec les dplômés de l UdeM, Chantal Thomas, un taux de Polytechnque Montréal et HEC Montréal. Baptsée Campus partcpaton élevé chez les donateurs de la communauté Montréal, la campagne a comme objectf d amasser un unverstare envoe un sgnal postf aux grands mécènes: dem-mllard de dollars pour appuyer les tros établssements dans leur msson d ensegnement et de recherche. Campus Montréal, une adhéson à la cause qu aura un «Nous souhatons suscter un vértable engagement envers «Lorsque j a qutté Montréal en 1971, je dsas toujours effet d entranement, dt-elle. Pour y arrver, l faut auss que je venas de Montréal, mas que j habtas temporarement à Ottawa, pus à Toronto, pus un peu partout, les legs et autres formes de dons planfés qu sont plus fare connatre les dfférentes formules qu exstent, comme explque Louse Arbour. Je ne sus pas bonne pour accessbles qu on le crorat à premère vue. Le rôle de planfer mon avenr, mas dans mon esprt l est clar que M me Arbour dans la campagne sera justement d ouvrr j allas rentrer un jour. Quelle belle façon de réntégrer de nouveaux horzons.» la vlle que de revenr là où tout a commencé: l UdeM. Elle partage son rôle avec Hélène Desmaras, présdente Je peux ans dre tout ce que j y a reçu; c est le fondement du consel et chef de la drecton du Centre d entreprses de mon envronnement professonnel.» et d nnovaton de Montréal, Geoff Molson, présdent et Depus qu elle drge l Internatonal Crss Group, chef de la drecton du Canaden, du Centre Bell et d Evenko, Louse Arbour peut drectement mesurer l mportance Mchael Saba, présdent et chef de la drecton de la Casse de la phlanthrope. de dépôt et placement du Québec, et Therry Vandal, «Donner est un geste de soldarté, sgnale-t-elle. Il faut présdent-drecteur général d Hydro-Québec. «Louse moblser les gens qu ont des moyens fnancers, qu veulent Arbour apporte un rayonnement mas surtout une expérence unque au sen de ce groupe formdable, soulgne donner, mas qu ne savent pas où. Nous devons auss aller chercher des dons plus modestes.» le drecteur exécutf de la campagne, M. Parsella. Nous M me Arbour encouragera la partcpaton du plus grand sommes extrêmement heureux de sa partcpaton.» n nombre de donateurs à la campagne. Pour la drectrce M.L. les DIPLÔMÉS PRINTEMPS 2013 _18 les DIPLÔMÉS PRINTEMPS 2013 _19

PROFILprofesseur Benoît Melançon entre dderot et maurce rchard Au baseball, la balle frappée au sol, le «roulant», aurat pu s appeler le «lapn» s une recommandaton de l abbé Étenne Blanchard en 1920 avat été retenue par l usage. Il en est de même du terme «gobeur» préféré à celu, aujourd hu courant, de «receveur». Le sport lu-même aurat pu se nommer «balle au camp». Volà des trouvalles de l nfatgable auteur du blogue «L orelle tendue», Benoît Melançon, professeur au Département des lttératures de langue françase, qu a déterré les travaux de l homme d Églse (2000 mots blngues par l mage, un dctonnare vsuel en gravures monochromes datant de près d un sècle) dans une lbrare de lvres ancens. Le blogueur fat partager à ses lecteurs un de ses dadas: le vocabulare sportf. Il cause également boxe et hockey, évdemment; l auteur des Yeux de Maurce Rchard (Fdes, 2012) en est frand. Il est de plus queston de lectures recommandées. Multtâche avant l heure, Benoît Melançon est entré avec joe dans l ère numérque même s, à la base, l avat été engagé par l Unversté de Montréal en sa qualté de dx-hutémste. Il aurat donc pu ne jamas qutter Rousseau et Voltare de toute sa carrère unverstare. Son doyen n aurat ren dt, mas l auteur de Dderot épstoler (Fdes, 1996) se serat prvé de son plus grand plasr. «Ce qu m ntéresse, ce sont les mots», dt-l lorsqu on le pousse à résumer en une formule le pont commun entre ses champs d nterventon. Les dplômés lu ont posé quelques questons. Pouvez-vous placer par ordre d mportance ces actvtés de votre quotden: édteur, blogueur, professeur, chercheur, auteur, drecteur? Impossble. Ces fonctons ne s opposent pas; elles se complètent et se nourrssent mutuellement, s équlbrent. Je ls quelque chose, je le partage sur Twtter; je développe mon propos dans «L orelle tendue». Cela provoque des réactons et commentares. Plus tard, le sujet peut devenr un chaptre de lvre ou un sujet de cours ou de sémnare. Ce qu m ntéresse, ce sont les mots. Ceux qu s écrvent, se parlent, se tradusent. Et les mots sont dans une pérode faste; l n y en a jamas tant eu autour de nous. Justement, comment vont les mots à une époque où les messages écrts sont de plus en plus laconques et fourmllent de fautes? Je ne fas parte n des «catastrophstes» n des «jovalstes». La qualté de la langue est plutôt bonne, à mon avs, dans la mesure où l on respecte les nveaux de langage et les Le franças n est PAS une MATIère parm d autres; c est PAR elle que se construt notre rapport au monde. stuatons de communcaton. Ou, l y a des fautes dans les textos et les courrels. Mas on n écrt pas nos travaux de recherche dans cette langue-là. Les travaux que je reços dans mes cours sont d excellente qualté, souvent ben melleure que celle d l y a 10 ou 20 ans. Il arrve ben sûr que le nveau de langage dans les publctés me dérange. Dans une réclame de Bell, on fat dre à un personnage: «Qu qu vent» Cette volonté de mmer ce qu on magne être la langue populare me semble ben paresseuse. S l me fallat formuler un souhat, c est que l Unversté reste exgeante envers les étudants, notamment envers les futurs matres. Le franças n est pas une matère parm d autres; c est par elle que se construt notre rapport au monde. Cela dt, l y a au mons tros sècles qu on nous annonce un dépérssement généralsé de la qualté de la langue françase. S ces crantes avaent été fondées, nous ne saurons plus comprendre un seul texte du passé. En un an, vous avez gagné les prx André-Laurendeau et Georges-Émle-Lapalme; c est sans compter les nombreux prx lttérares pour Les yeux de Maurce Rchard. Qu est-ce qu vous attend mantenant? Ces deux prx sont mportants, car ls récompensent ma contrbuton scentfque [André-Laurendeau] et ma contrbuton culturelle [Georges-Émle-Lapalme]. Or, ce sont les deux pôles de ma ve professonnelle. Je n a pas l ntenton de m arrêter pour autant! Ces dstnctons me forcent à me renouveler et à explorer des terrans nconnus. J a auss de veux projets, dont la bblographe du 18 e sècle, que je sus à établr depus 20 ans. J a beaucoup de plasr à chosr des auteurs et à travaller des manuscrts dans le cadre de mes fonctons de drecteur scentfque des Presses de l Unversté de Montréal. J a auss des engagements à ttre de conférencer. Et mon traval de drecteur de département et de professeur fat que je ne m ennue jamas. n Matheu-Robert Sauvé les DIPLÔMÉS PRINTEMPS 2013 _20 les DIPLÔMÉS PRINTEMPS 2013 _21

PROFIL dplômé Sébasten Kfoury la passon des bêtes Dplômé de la Faculté de médecne vétérnare de l Unversté de Montréal (2000, 2001) et connu du grand publc comme l anmateur de l émsson estvale Anmo, le D r Kfoury a pu observer le progrès accompl par la médecne des anmaux de compagne depus une vngtane d années au Québec et se réjout du sens des responsabltés dont font davantage preuve aujourd hu les proprétares d anmaux. «Les gens sont beaucoup plus respectueux de leur anmal», estme-t-l. Vor les choses autrement L émsson Anmo, qu l anme depus tros ans à Rado- Canada, est le frut de sa propre vson du rapport avec l anmal. «J a toujours eu la passon des anmaux. Dans cette émsson, je voulas aller au-delà de l approche habtuelle centrée sur le marketng et suscter cette même passon pour la relaton avec l anmal. J a chos de montrer l arrère-scène de la médecne vétérnare, la réalté des sons et la face cachée des couts de cette médecne. Pluseurs jugent négatvement la relaton symbotque que certans entretennent avec l anmal; je voulas auss dssper ce préjugé.» En janver derner, une verson pour enfants fondée sur la même approche, Brgade Anmo, a vu le jour. Le succès que ces deux émssons ont remporté leur a perms de fare des petts à l étranger; l an prochan, TV5 dffusera une sére de quatre documentares, Bêtes cureuses, qu abordera les dfférentes formes de relaton entre l human et les anmaux dans dverses cultures. Lorsque nous l avons rencontré à l Hôptal vétérnare de la Rve-Sud, le D r Kfoury arrvat tout juste d un séjour en Inde pour le tournage du premer documentare. «Pour les Occdentaux, l être human a un drot sur l anmal, mas les Indens ont une autre vson des choses: pour eux, l anmal a drot au benêtre et à l amour. Nous voulons confronter ces deux vsons», soulgne le vétérnare. Après l Inde, ce sera le tour du Japon, d Israël et de la Chne. Une étrange symbose Cette étrange symbose entre l human et l anmal est unque; aucune autre espèce que l être human ne s entoure d ndvdus d autres espèces pour son smple plasr avec les responsabltés que cela entrane. Sébasten Kfoury y vot l expresson de l mmense potentel affectf de l être human. «L homme a d abord été un prédateur, pus a domestqué les anmaux et développé un len d affectvté qu l a condut à une relaton personnelle avec l anmal», avance le vétérnare. Au fl des mllénares, une coévoluton des anmaux de compagne et de l human s en est suve. «Nos anmaux de compagne sont très doués pour comprendre nos comportements ou sentr nos états d âme, que ce sot à partr de notre langage corporel, de nos mmques ou peut-être même de nos phéromones.» S l anmal est un vecteur d empathe et peut compenser un manque de relatons socales, le vétérnare est donc convancu des benfats de la zoothérape. «Sans être mraculeuse, la zoothérape est un catalyseur d émotons. L anmal amélore l état de l autste, par exemple, et lu procure un melleur sommel. L anmal apporte des éléments que les autres humans ne peuvent fournr.» Peut-on avor cette passon pour nos ams les bêtes et être carnvore? N en déplase à certans, Sébasten Kfoury ne lève pas le nez sur un bon steak. Mas l tent à mettre à son menu quelques repas végétarens chaque semane. «C est par convcton que la terre ne pourrat nourrr l humanté tout entère s nous étons tous carnvores et parce que nous n avons pas beson de manger autant de vande», déclare-t-l. À pene 12 ans après l obtenton de son dplôme, le médecn admnstre aujourd hu, avec cnq collègues, deux centres d urgence ouverts jour et nut à Brossard et à Laval et regroupant de nombreux spécalstes, dont des chrurgens, des oncologues et des cardologues, ans que deux clnques de médecne générale à Laval et à Sant-Eustache. Au total, ces centres regroupent quelque 300 vétérnares et techncens en santé anmale. n Danel Barl Les anmaux rendent les êtres humans melleurs, affrme le vétérnare. «Je sus responsable pour ma rose», dsat le Pett Prnce. Sébasten Kfoury, lu, est responsable pour son anmal. «Quand on a un anmal de compagne, l faut savor être responsable de sa santé et de son benêtre», déclare-t-l. À ses yeux, le contact avec les anmaux «rend les êtres humans melleurs et plus empathques à l égard de leurs semblables. L anmal nspre le respect et accentue notre sens de l entrade.» les DIPLÔMÉS PRINTEMPS 2013 _22 Photo de Jean Berner trée de l émsson Anmo. les DIPLÔMÉS PRINTEMPS 2013 _23

FLASH RECHERCHE FLASH RECHERCHE Découverte d une planète sans ÉTOILE Les enfants de FAIBLE POIDS RÉUSSISSENT mons ben à l ÉCOLE Les enfants qu, entre quatre et sept ans, ont un fable ndce de masse corporelle (IMC) éprouvent plus de dffcultés scolares à hut ans. Ils accusent également, à un test cogntf, un retard de cnq ponts sur ceux qu ont un IMC équlbré. C est ce que révèle une recherche postdoctorale de Sherr Bsset réalsée au Département de psychoéducaton. La chercheuse n a observé aucune corrélaton négatve entre le surpods et la réusste scolare. Mons de matère grse chez les PSYCHOPATHES Des crmnels volents à tendance psychopathque présentent pluseurs anomales dans leur développement cérébral, dont un volume neuronal plus fable dans des zones assocées aux émotons et au rasonnement moral. C est ce que montrent pluseurs travaux en magere cérébrale fats auprès d enfants et d adultes et auxquels a partcpé Shelagh Hodgns, professeure au Département de psychatre de l UdeM. La chercheuse soulgne l mportance de dstnguer les comportements antsocaux avec et sans psychopathe afn d élaborer des modes d nterventon adaptés à chaque cas. Sortr du placard est bon pour la SANTÉ Selon une recherche du Centre d études sur le stress human (CESH) de l Insttut unverstare en santé mentale de Montréal, les homosexuels des deux sexes qu affchent ouvertement leur orentaton ont un nveau de cortsol mons élevé que ceux et celles qu ne sont pas «sorts du placard». Leurs taux de stress, d anxété, de dépresson et d épusement professonnel en sont d autant dmnués. L expresson de son orentaton homosexuelle devrat donc être consdérée sous l angle de la santé publque, soulgne la professeure Sona Lupen, drectrce du CESH. Alors que les étoles dotées de planètes susctent un vf ntérêt chez les astronomes, une équpe nternatonale annonce la découverte d une planète... sans étole! L exstence de tels astres ayant échappé à la gravté d une étole état prédte par les théores sur la formaton des étoles, mas l s agt du premer cas où l on a pu établr qu l s agt ben d une planète et non d une étole nane brune. La découverte a été fate par une équpe canado-européenne dont font parte quatre chercheurs du Département de physque de l UdeM, sot les doctorants Jonathan Gagné et Lson Malo et les chercheurs Étenne Artgau et Loïc Albert. Les réseaux SOCIAUx au temps d Homo sapens Le succès d Homo sapens dans sa dsperson rapde l y a de 200 000 à 35 000 ans n est pas dû à une ntellgence supéreure à celle de l homme de Néandertal n à de melleures technques de chasse, mas à la créaton d objets symbolques qu lu ont perms d étendre ses relatons socales sur de très vastes terrtores. Ces relatons étendues ont à leur tour exercé un effet de sélecton propce au sens de l orentaton par «boussole cérébrale». Ce scénaro, fondé sur les dernères découvertes et avancé par Arane Burke, du Département d anthropologe, fgure au palmarès des 10 découvertes de 2012 du magazne Québec Scence. Les sons maternels modfent le génome Des études n vtro et en magere par résonance magnétque effectuées tant chez le macaque que chez l être human montrent que les sons maternels ont un effet détermnant sur l expresson de nombreux gènes lés aux comportements. La prvaton de sons ou des agressons dans le jeune âge modfent la méthylaton de l ADN et entranent une dmnuton de producton de sérotonne, ce qu engendre des comportements volents. L équpe nternatonale à la source de cette observaton ncluat pluseurs membres du Groupe de recherche sur l nadaptaton psychosocale chez l enfant, dont la doctorante Nadne Provençal, codrgée par Rchard E. Tremblay. Gardere: gare AU SURPOIDS! Les enfants qu fréquentent la gardere ou qu sont gardés par un membre de la famlle élarge présentent près de 50% plus de rsques de souffrr d embonpont ou d obésté entre 4 et 10 ans que ceux gardés à la mason par leurs parents. Cette dfférence ne s explque pas par des facteurs tels le statut socoéconomque des parents ou l ndce de masse corporelle de la mère, affrment les auteurs de l étude menée au Centre de recherche du CHU Sante-Justne. Les causes de ce surpods pourraent être lées à l almentaton et à l actvté physque. Les punases de lt ACCROISSENT l anxété Les punases de lt, dont la présence crossante à Montréal nquète les servces de santé publque, ne font pas qu altérer la qualté du sommel; l nsecte envahsseur est auss une cause d anxété et de dépresson. Une recherche entreprse au Département de médecne socale et préventve par Stephane Rebecca Susser et son drecteur Stéphane Perron montre que ceux qu sont aux prses avec ces locatares ndésrables présentent jusqu à cnq fos plus de symptômes d anxété que ceux dont le logement n est pas nfesté. Cet aspect du problème dot être prs en consdératon dans la lutte contre ce fléau, estment les chercheurs. Ces capsules sont trées d artcles de l hebdomadare Forum et de communqués du Bureau des communcatons et des relatons publques de l UdeM, qu peuvent être consultés sur le ste nouvelles.umontreal.ca/forum. les DIPLÔMÉS PRINTEMPS 2013 _24 les DIPLÔMÉS PRINTEMPS 2013 _25