ATTENTES DES GESTIONNAIRES DE ZONES NON AGRICOLES BIO-AGRESSEURS ET DE LA FLORE SPONTANEE SYNTHESE DES RESULTATS D ENQUETE (2013)

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1 ATTENTES DES GESTIONNAIRES DE ZONES NON AGRICOLES EN TERMES DE SOLUTIONS POUR LA GESTION DES BIO-AGRESSEURS ET DE LA FLORE SPONTANEE SYNTHESE DES RESULTATS D ENQUETE (2013) AVEC LE SOUTIEN FINANCIER DE : Février 2014

2 Titre Auteurs Résumé Thématiques Mots clés Financements Enquête sur la gestion des bio-agresseurs et de la flore spontanée en ZNA Maxime Guérin Date de publication Février 2014 Cette enquête a pour objectif de faire le point sur les méthodes de lutte utilisées par les gestionnaires de zones non agricoles. Sur flore spontanée, le mécanique et manuel ressortent, tandis que les auxiliaires sont les plus largement utilisés sur ravageurs. Les produits phytosanitaires restent encore une des solutions envisagées. Protection intégrée et gestion de la flore spontanée ; Gestion de la flore spontanée, Gestion et reconnaissance des organismes nuisibles Gestion, mesures curatives, biocontrôle, produits phytosanitaires, ravageurs, maladies, flore spontanée. ONEMA dans le cadre du Plan Ecophyto Février 2014

3 PREAMBULE Face aux nombreux retraits de substances actives, le nombre de produits phytosanitaires disponibles sur le marché pour la gestion des zones non agricoles est de plus en plus restreint, conduisant dans certains cas les gestionnaires dans des impasses techniques. Des méthodes alternatives à la lutte chimique sont cependant disponibles sur le marché, mais l offre est encore trop limitée pour permettre de combler ces manques. Le but de cette étude fut de consulter les gestionnaires via 3 enquêtes (gestion de la flore spontanée, arbres, arbustes et vivaces) afin de répondre à 2 questions : - Quels sont les bio-agresseurs engendrant le plus de problèmes de gestion en zones non agricoles? - Quelles solutions sont attendues pour compléter l'offre actuellement disponible? L exploitation des résultats servira : - D une part, à faire remonter au ministère en charge de l agriculture les attentes des professionnels en termes de protection des plantes pour la filière ZNA via la commission des usages orphelins, dont l objectif est d identifier les actions à mener en priorité pour permettre la mise à disposition de solutions de protection innovantes pour combler les usages mal ou non pourvus ; - D autre part, de donner des pistes pour de futurs programmes d expérimentation en protection des plantes. METHODOLOGIE Les questionnaires ont été mis en ligne de mai à septembre 2013 sur les sites et L information sur la mise en ligne a été diffusée via un ing auprès des têtes de réseaux impliqués en ZNA, des adhérents et autres contacts, ainsi que via la newsletter de Plante & Cité. Février Version provisoire non relue par le conseil scientifique 3

4 25 gestionnaires ont répondu à l enquête gestion de la flore spontanée. Pour notre panel, ce sont la flore spontanée des zones non enherbées (68% des répondants) et la flore gérée par débroussaillage (60%) qui font le plus l objet d intervention de gestion. Les ligneux adventices et la flore non désirée des zones enherbées sont également largement gérés. GESTION DE LA FLORE SPONTANEE Fig. 1 : Proportion de gestionnaires intervenant pour gérer différents types de flore Le mécanique et le manuel sont les techniques les plus largement utilisées quelque soit le type de flore. Les produits phytosanitaires de synthèse restent largement utilisées par notre panel. Le thermique reste peu utilisé hormis sur la flore spontanée des zones non enherbées. Fig. 2 : Techniques de gestion utilisées Les techniques considérées les plus satisfaisantes sont le manuel, les produits phytosanitaires de synthèse et le mécanique. En revanche, les produits phytosanitaires d origine naturelle et le mécanique sont considérés majoritairement peu à non satisfaisant. Fig. 3 : Satisfaction des gestionnaires vis-à-vis des différentes techniques Février Version provisoire non relue par le conseil scientifique 4

5 En termes d attentes (amélioration de l existant, développement de nouveaux produits/outils), ce sont les produits phytosanitaires d origine naturelle qui sont le plus plébiscités. Les stimulateurs de défenses naturelles et le mécanique font également l objet de fortes attentes. Des attentes sont également exprimées en termes de protection chimique. GESTION DE LA FLORE SPONTANEE Fig. 3 : Attentes en termes de nouvelles techniques de gestion Parmi les espèces faisant le plus l objet d intervention de gestion par les répondants, on trouve le liseron des champs (C. arvensis), le pissenlit (Taraxacum campyloides), le séneçon vulgaire (S. vulgaris), et le plantain lancéolé (P. lanceolata). Fig. 3 : Espèces gérées par les répondants Février Version provisoire non relue par le conseil scientifique 5

6 BIO-AGRESSEURS DES ARBRES 45 gestionnaires ont répondu à l enquête arbres. En moyenne, seul 1/3 des répondants interviennent pour gérer les bio-agresseurs présents sur leur territoire (32%). Les ravageurs font d avantage l objet d opération de gestion (38% en moyenne) que les maladies (20%). Si l on s intéresse à l intensité de gestion des espèces les plus fréquemment observées, on observe de fortes disparités d un bioagresseur à l autre. Les espèces les plus fréquemment gérées étant : la processionnaires du pin (par 95% des gestionnaires l observant), le papillon palmivore (82%), le charançon rouge des palmiers (80%), le tigre du platane (70%), la mineuse du marronnier (60%). Fig. 1 : % moyen de gestionnaires effectuant une opération de gestion Fig. 2 : Espèces observées par > 20% des gestionnaires ( 10 gestionnaires) Tableau I : Espèces observées par < 20% des gestionnaires Espèces observées et gérées par au moins 1 répondant Espèces observées mais non gérées par les répondants Espèces non observées par les répondants. Pulvinaires sur marronnier. Pulvinaires sur érable. Pulvinaires sur tilleul. Pucerons galligènes de l orme. Galéruque de l orme. Graphiose de l orme. Bactériose du marronnier. Oïdium du marronnier. Acariens de l érable. Chenilles phytophages sur érable. Tâches foliaires sur tilleul. Pulvinaires sur orme. Phylloxera du chêne. Processionnaire du chêne. Coléoptères phytophages sur chêne. Oïdium du chêne. Psylle de l albizzia. Psylle de l arbre de Judée. Zeuzère sur érable. Tâches noires sur érable. Oïdium sur érable. Chenilles phytophages sur tilleul. Cynips du chêne. Bombyx du saule. Puceron du tulipier. Pucerons sur prunus d ornement. Puceron laineux du hêtre. Armillaire couleur de miel. Chalarose du frêne. Chenilles phytophages sur chêne. Crachats de coucou sur saule, aulne, peuplier. Oïdium du pommier. Rouilles du peuplier. Phalènes et géomètres. Cochenilles du mûrier Pour la gestion des ravageurs, se sont le piégeage (par 61% des répondants, 16% des utilisations relatives) et les auxiliaires (50%, 22%) qui sont les techniques les plus largement utilisées. Les produits phytosanitaires de synthèse représentent la 3 e technique la plus utilisée (39 %, 15%). Pour la gestion des maladies, ce sont les produits phytosanitaires de synthèse (25%, 35%) et la lutte mécanique/physique et l élimination des parties/pieds touchés qui sont le plus largement utilisés (14%, 19%). Parmi les autres techniques, sont évoquées les mesures prophylactiques telles que le ramassage des feuilles pour la mineuses du marronnier par exemple. Février Version provisoire non relue par le conseil scientifique 6

7 BIO-AGRESSEURS DES ARBRES Fig. 3 : % de répondants utilisant une technique donnée sur au moins 1 bio-agresseur Fig. 4 : Utilisation relative des différentes techniques Parmi les espèces sur lesquelles les répondants ont été interrogés, 35 % sont gérées chimiquement par au moins 1 gestionnaire, et en particulier le tigre du platane, le charançon rouge du palmier et le papillon palmivore. RAVAGEURS (10/26 espèces gérées = 38%) MALADIES (4/14 espèces gérées = 29 %) Tableau II : Espèces gérées chimiquement par au moins 1 répondant. Tigre du platane (4/16). Acariens du tilleul (1/6). Pucerons du tilleul (2/11). Anthracnose du platane (1/3). Mineuse du marronnier (2/15). Galéruque de l orme (2/3). Processionnaire du chêne (1/2). Chancre coloré (1/5). Oïdium du platane (3/5). Pucerons sur prunus d ornement (1/6). Charançon rouge du palmier (4/8). Papillon palmivore (3/9). Black-rot (1/3). Oïdium du chêne (1/8) Les répondants restent globalement plutôt satisfaits des techniques actuellement disponibles. En termes d attentes (amélioration de l existant, développement de nouveaux produits/outils), ce sont les produits phytosanitaires d origine naturelle qui sont les plus largement plébiscités (par 64% des gestionnaires et 25% en relatif pour les ravageurs, 28% et 41% pour les maladies). Viennent ensuite, les micro-organismes (ravageurs : 56% et 23%, maladies : 28% et 36%). Pour les ravageurs, de fortes attentes sont aussi exprimées en termes de piégeage (60%, 15%) et d auxiliaires (60%, 21%). Certains gestionnaires expriment également des attentes en termes de protection chimique (ravageurs : 20% et 7%, maladies : 12% et 17%). Février Version provisoire non relue par le conseil scientifique 7

8 BIO-AGRESSEURS DES ARBRES Fig. 5 : Attentes en termes de techniques de gestion Fig. 6 : Attentes en termes de techniques de gestion en relatif En ce qui concerne les raisons amenant les gestionnaires à ne pas gérer les bio-agresseurs, la principale raison évoquée est la tolérance du bio-agresseur sans ressentir le besoin d intervenir, en particulier sur maladies (ravageurs : par 57 % des gestionnaires et 83 % en relatif, maladies : 83% et 83%). Certains précisent qu ils laissent ainsi la faune auxiliaire spontanée s installer et agir. Le manque d efficacité des techniques existantes est également évoqué par une proportion non négligeable de gestionnaires (ravageurs : 22% et 11%, maladies : 17% et 9%). Parmi les autres raisons évoquées, on trouve la lourdeur (moyens humains nécessaires ) et le coût des interventions pour la lutte biologique, des délais de rentrée difficiles à respecter pour les produits phytosanitaires et micro-organismes. Fig. 7 : Raisons pour lesquelles les gestionnaires n interviennent pas Fig. 8 : Raisons pour lesquelles les gestionnaires n interviennent pas en relatif pour les ravageurs (orange) et maladies (bleu) Février Version provisoire non relue par le conseil scientifique 8

9 Acariens du rosier Chenilles phyto phages sur rosier Puce rons du rosier Tâches noires du rosier Oïdium du rosier Rouille du rosier Cochenille du fusain Oïdium du rosier Otiorrhynques sur arbustes divers Pucerons sur arbustes divers Limaces sur aster, hosta Pucerons sur capucine Oïdium perforant du laurier-cerise Oïdium sur ber beris et mahonia Questionnaire protection des plantes : Attentes des gestionnaires en termes de solutions de gestion 2013 BIO-AGRESSEURS DES ARBUSTES ET VIVACES 20 gestionnaires ont répondu à l enquête arbres. En moyenne, un peu plus d 1/3 des répondants interviennent pour gérer les bio-agresseurs présents sur leur territoire (35 %). Les ravageurs font d avantage l objet d opération de gestion (40 % en moyenne) que les maladies (22 %). Si l on s intéresse à l intensité de gestion des espèces les plus fréquemment observées, on observe de fortes disparités d un bio-agresseur à l autre. Les espèces les plus fréquemment gérées étant : les limaces sur aster (par 89% des gestionnaires l observant), les pucerons sur capucines (63%) et les pucerons du rosier (57%). Fig. 1 : % moyen de gestionnaires effectuant une opération de gestion Gérées Non gérées Fig. 2 : Espèces observées par > 20% des gestionnaires ( 4 gestionnaires) Tableau III : Espèces observées par < 20% des gestionnaires Espèces observées et gérées par au moins 1 répondant. Cochenilles sur rosier. Cochenilles sur buis. Galéruque de la viorne. Flatide pruineux sur pittospore. Pulvinaires sur hortensia. Psylle du laurier-sauce. Cylindrocladiose du buis. Dépérissement à Volutella. Cochenilles sur laurier-rose Espèces observées mais non gérées par les répondants. Tenthrèdes sur rosier. Mildiou du rosier. Pyrale du buis. Psylle du buis. Hyponomeutes sur fusain. Cicadelle du rhododendron. Psylle de l éléagnus. Pucerons sur viornes. Tâches foliaires sur viorne. Criblures sur laurier-cerise Espèces non observées par les répondants. Thrips sur viorne Février Version provisoire non relue par le conseil scientifique 9

10 Pour la gestion des ravageurs, se sont les produits phytosanitaires de synthèse (par 83% des répondants, 35% des utilisations relatives) qui est la technique la plus utilisée. Les produits phytosanitaires d origine naturelle (58%, 22%) et les auxiliaires (58%, 20 %) sont également largement utilisés. BIO-AGRESSEURS DES ARBUSTES ET VIVACES Fig. 3 : Utilisation relative des différentes techniques pour gérer les ravageurs Pour la gestion des maladies, les produits phytosanitaires de synthèse (2 gestionnaires) et d origine naturelle (3) ainsi que l élimination des parties/pieds touchés (2) sont utilisés par les répondants. Les autres techniques correspondent notamment à la plantation de variétés tolérantes/résistantes (maladies du rosier notamment). Fig. 4 : % de répondants utilisant une technique donnée sur au moins 1 ravageur Parmi les espèces sur lesquelles les répondants ont été interrogés, 33 % sont gérées chimiquement par au moins 1 gestionnaire, et en particulier les pucerons, limaces et cochenilles. RAVAGEURS (10/28 espèces gérées = 36%) MALADIES (3/11 espèces gérées = 27%) Tableau IV : Espèces gérées chimiquement par au moins 1 répondant. Cochenille sur rosier (1/1). Pucerons du rosier (3/8). Cochenilles sur buis (1/1). Cochenille du fusain (3/6). Tâches noires du rosier (1/2). Oïdium du rosier (2/13). Cylindrocladiose du buis (1/1). Limaces sur aster, hosta (4/8). Pucerons sur capucine (2/5). Pulvinaires de l hortensia (1/1). Otiorrhynques sur arbustes divers (1/3). Pucerons sur arbustes divers (4/13). Cochenilles sur laurier-rose (1/2) Les répondants sont dans l ensemble satisfaits des techniques actuellement disponibles. Février Version provisoire non relue par le conseil scientifique 10

11 BIO-AGRESSEURS DES ARBUSTES ET VIVACES En termes d attentes (amélioration de l existant, développement de nouveaux produits/outils), aucun des répondants n a exprimé d attentes en terme de protection chimique. Pour les ravageurs, ce sont les produits phytosanitaires d origine naturelle qui sont les plus largement plébiscités (par 67% des gestionnaires et 32% en relatif). De fortes attentes sont également exprimées pour les auxiliaires (58%, 33%) et les micro-organismes (50%, 17%). Les 2 gestionnaires qui se sont exprimés pour les maladies souhaitent se voir développer les produits phytosanitaires d origine naturelle et les micro-organismes. Fig. 5 : Attentes en termes de techniques de gestion des ravageurs Fig. 6 : Attentes en termes de techniques de gestion en relatif En ce qui concerne les raisons amenant les gestionnaires à ne pas gérer les bioagresseurs, la principale raison évoquée est la tolérance du bio-agresseur sans ressentir le besoin d intervenir (ravageurs : par 77 % des gestionnaires et 82 % en relatif, maladies : 62% et 83%). Le manque d efficacité des techniques existantes est également cité (ravageurs : 15% et 7%, maladies : 8% et 6%). Fig. 7 : Raisons pour lesquelles les gestionnaires n interviennent pas Fig. 8 : Raisons pour lesquelles les gestionnaires n interviennent pas en relatif pour les ravageurs (orange) et maladies (bleu) Février Version provisoire non relue par le conseil scientifique 11

12 CONCLUSION La manière dont l enquête a été diffusée (via le site notamment) peut induire un biais dans les réponses apportées. En effet, il est possible que les gestionnaires qui ont répondu à cette étude soient d avantage sensibilisés à la réduction de l utilisation des produits phytosanitaires conventionnels. Cependant, ces réponses confirment la tendance observée depuis plusieurs années, à savoir que les gestionnaires ont de en moins en moins tendance à intervenir pour gérer les bio-agresseurs et la flore spontanée. Les raisons évoquées sont notamment une plus grande tolérance de la présence de ces «indésirables». Lorsqu ils le font, ils privilégient les méthodes non chimiques. Le passage aux alternatives n est cependant pas sans contraintes : difficulté pour se procurer des moyens de biocontrôle, besoin en main d œuvre plus important, difficultés techniques Ces évolutions de gestion de l espace public doivent être accompagnées d une communication adaptée. Les gestionnaires sont de plus en plus en demande d exemples de support, une réponse peut être fournie en ce qui concerne la gestion de la flore spontanée via l étude Acceptaflore. Le besoin d information et de formation concerne également les agents des collectivités et autres gestionnaires, qui souhaitent s approprier ces nouvelles méthodes. Février Version provisoire non relue par le conseil scientifique 12