Étanchéité. Export : le pari gagné. de la qualité. numéro23 INFO. Une deuxième vie pour les membranes. Page 39. Une AG 2009 riche et innovante

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1 Étanchéité LE MAGAZINE DES PROFESSIONNELS DE L ÉTANCHÉITÉ ET DE L ISOLATION numéro23 INFO O C T O B R E LA BAULE PAGE 11 Une AG 2009 riche et innovante ÉLECTRICITÉ SOLAIRE PAGE 18 Les règles changent ÉVÉNEMENT PAGE 25 Batimat 2009 PRATIQUE PAGE 50 Parois enterrées : de nouvelles règles à appliquer RÉALISATION PAGE 53 Un «showroom» photovoltaïque grandeur nature RECYCLAGE DU BITUME PAGE 20 Une deuxième vie pour les membranes Véritable quadrature du cercle, la question du recyclage des membranes bitumineuses semble enfin avoir trouvé sa solution. Après plusieurs années de recherche, Soprema et Eurovia viennent de mettre en service la première centrale de revalorisation de feuilles bitumineuses usagées. MEMBRANES Export : le pari gagné de la qualité L export constitue une part d activité non négligeable du secteur français de l étanchéité. Les industriels de l Hexagone font le pari de la qualité de la membrane SBS et du conseil personnalisé aux bâtisseurs pour gagner des parts sur un marché international très concurrentiel. Page 39 ISSN :

2 ÉDITO > est une publi cation trimestrielle de l Association pour la pro motion des métiers de l étan chéité APME- PROMETHÉE, éditée sous l égide de la CSFE. 6-14, rue La Pérouse, Paris cedex 16 Tél. : Fax : Directeur de la publication : Philippe Driat Comité de rédaction : Hélène Alonso, Catherine Bon, Anny Champey-Chambe, Henri Desgouilles, Philippe Driat, Céline Martin, Muriel Meylné, Pierre Pannetier, Sophie Rousset-Rouvière, Jean-Claude Zemmour. L étanchéité et plus encore Abonnement gratuit sur simple demande, tél. : Étanchéité.info est éditée par Pyc Édition 16-18, place de la Chapelle, Paris Tél. : Fax : Rédaction : Bastien Cany (47 85) b-cany@pyc.fr Julien Meyrat (88 82) j-meyrat@pyc.fr Secrétaire de rédaction : Barbara Vacher (88 83) b-vacher@pyc.fr Rédacteurs graphistes : Régine Carré, François Bordrez Publicité : Jean-François Le Cloirec (48 03) jf-lecloirec@pyc.fr Régis Legrand (88 86) r-legrand@pyc.fr Delphine Thimon (88 78) assistante commerciale Impression : Edips (Quetigny) Routage : GL Routage (Quetigny) Dépôt légal à parution Photo de couverture : D.R. Batimat va une nouvelle fois être l événement incontournable de l automne pour les professionnels. Tous les deux ans, c est l occasion de faire le point sur les évolutions de notre métier en regardant du côté des innovations. Que s est-il donc passé pendant ces deux années? Une forte croissance du marché des toitures et terrasses végétalisées. Le demi-million de mètres carrés réalisés en 2008 suit la parution de la seconde édition des règles professionnelles de novembre 2007 CSFE Adivet SNPPA Unep. Désormais, chacun peut voir des chantiers terminés, dans toutes les régions françaises. La végétalisation sera évidemment encore largement présente sur le salon. Au cours de l édition précédente de Batimat, des membranes d étanchéité avec modules souples photovoltaïques nous étaient présentées. Dans la plupart des cas, nous en étions plutôt au stade de prototypes, les références de chantier étaient encore peu nombreuses. Cette technique sera également largement visible cette année avec des procédés qui bénéficieront pour certains d avis techniques ou de Pass Innovation après avoir fait l objet de chantiers bien réels et un retour d expérience prouvant que l électricité fournie correspond bien aux prévisions. La CSFE a également accompagné cette montée en puissance avec la parution de Recommandations professionnelles que nous joignons à cette revue et qui peuvent être téléchargées sur le site indispensables à connaître en vue d un chantier réussi. Vous pourrez également voir sur le salon d autres produits ou procédés ayant vocation à encore améliorer certains impacts figurant dans nos fiches de données environnementales et sanitaires (FDES), à dépolluer les zones urbaines et industrielles, etc. L étanchéité française a gagné ses galons dans le monde entier avec des produits reconnus pour leur durabilité et permettant d utiliser au mieux les surfaces rendues disponibles. Le challenge auquel nous allons être confrontés va maintenant être celui de persuader donneurs d ordres et étancheurs d utiliser les techniques les plus écoresponsables, pour le bien de la collectivité. Il est loin le temps où le toitterrasse n avait qu une seule fonction, celle d étancher un bâtiment. PHILIPPE DRIAT, DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL Il est loin le temps où le toit-terrasse n avait qu une seule fonction, celle d étancher un bâtiment. ÉTANCHÉITÉ.INFO NUMÉRO 23 OCTOBRE

3 FORMATION «L étanchéité, un métier pour demain!» Àl instar du bâtiment dans son ensemble, la profession de l étanchéité cherche à recruter des professionnels formés, à quelque niveau que ce soit. Pour mieux faire connaître ses métiers, la CSFE vient de concevoir et d éditer un kit de présentation destiné aux jeunes prêts à passer le bac (deux ans auparavant) ou juste après (bac + 2). Reposant sur une présentation à projeter, l outil s appuie sur une bande dessinée mettant en scène un interlocuteur-mascotte pour l étanchéité et deux jeunes un garçon et une fille s interrogeant sur ces métiers et formations afférentes. Simple et concrète, cette présentation montre les différentes professions, leurs articulations, leurs évolutions, ainsi que des vidéos en illustration. Elle est assortie d un livret qui reprend les éléments de la présentation à laisser aux classes rencontrées. Enfin, un dépliant reprenant le contenu de la présentation de façon succincte est destiné aux manifestations grand public auxquelles participera la CSFE. Ou comment préparer demain dès aujourd hui. COMMUNICATION Hommage à Georges Koenig Professionnel reconnu et respecté par le monde de l étanchéité, Georges Koenig est décédé le 7 avril dernier, à l âge de 86 ans. La CSFE rend aujourd hui hommage à ce chef d entreprise entré dans le métier en 1947 pour poursuivre l aventure familiale commencée quatre-vingts ans plus tôt. L entreprise Koenig a été fondée en 1868! «Georges Koenig était une figure incontournable de l étanchéité. Un homme droit, digne, passionné mais jamais agressif qui partageait volontiers son expérience et sa connaissance des techniques», témoigne aujourd hui Dominique de Bray, membre du conseil d administration et président d honneur de la CSFE. Entrepreneur atypique, il était à la fois étancheur et fabricant de matériaux d étanchéité à travers le ciment volcanique qu il produisait ainsi que l asphalte pour lequel l entreprise a exploité des mines en Haute-Savoie entre 1896 et «Son dernier grand chantier avec du brai de houille date de trente-cinq ans à peine. Il s agissait des toitures-terrasses de l École polytechnique de Palaiseau, près de Paris», se souvient Dominique de Bray. À partir de 1975, l entreprise s intéressera et adoptera les membranes d étanchéité bitumineuses. Membre de Qualibat et de l Office des asphaltes, il était un militant syndical actif engagé au sein de la CSFE où il participait à de nombreuses commissions de travail. Il a également été le trésorier du syndicat durant près de trente ans. En 1994, Georges Koenig recevait la médaille de la FFB. PUBLICATION Les procédés de construction, de l infrastructure aux finitions Depuis plus de quinze ans, l ouvrage La Technique du bâtiment tous corps d état édité par le groupe Le Moniteur est un ouvrage encyclopédique reconnu. Avec près de pages et plus de 600 illustrations, il traite des principes fondamentaux des techniques de construction. Son objectif est de fournir les éléments techniques indispensables à la maîtrise de chaque corps d état. Il dresse notamment un panorama des méthodes et procédés de construction courants. Il décrit en outre les éléments constitutifs d une construction et leur mise en œuvre, en précisant les interactions entre les corps d état, et explique le comportement des matériaux, le fonctionnement des ouvrages et leurs principes de dimensionnement. Enfin, les auteurs ont synthétisé de manière pratique les règles de l art et les dispositions constructives en mettant l accent sur la définition des termes, expliqués dans leur contexte. 5 e édition de La Technique du bâtiment tous corps d état par Michel Platzer, et Daniel Montharry, éd. Le Moniteur, 942 pages, 110 euros. ÉTANCHÉITÉ.INFO NUMÉRO 23 OCTOBRE

4 ÉTANCHÉITÉ BITUMINEUSE Les règles de l art résumées dans un ouvrage C est un ouvrage qui devrait logiquement figurer en bonne place dans les bureaux des étancheurs. Quinze ans après sa première publication, la CSFE vient de réaliser une mise à jour complète du mémento Toitures et terrasses avec revêtements d étanchéité à base de bitume. Une révision qui a permis d intégrer les techniques qui se sont généralisées ces dix dernières années : les revêtements fixés mécaniquement, les feuilles autoadhésives, les monocouches mais aussi, dans le cas de l asphalte, le développement des complexes mixtes. Les références normatives ont également été actualisées. Au final, ce document représente une synthèse unique pour la profession. Il rappelle, de façon pratique et illustrée de nombreux schémas, les règles de mise en œuvre nécessaires à une utilisation rationnelle des étanchéités à base de bitume et de leurs ouvrages annexes. L outillage, le matériel ainsi que l organisation des chantiers y sont également largement traités. Conçu comme un outil d information et de formation, ce mémento est destiné à l ensemble des professionnels d étanchéité : conducteurs et chefs de chantier, métreurs, bureaux d études et personnel d exécution. Renseignements : CSFE GRENOBLE m 2 de bureaux basse consommation Fraîchement inauguré, l immeuble de bureaux grenoblois «Les Reflets du Drac» est un bâtiment basse consommation de presque m 2 de bureaux, qui dépasse de 50% les performances de la réglementation thermique 2005 (RT 2005). Une centrale photovoltaïque intégrée en toiture et façade sur une surface de 800 m 2 assure à elle seule 25% des besoins énergétiques du bâtiment. La toiture végétalisée participe au confort d été et agit sur la régulation des eaux de ruissellement. Initié par la Ville de Grenoble (38) en 2002, le projet a été confié à la société d économie mixte Innovia Grenoble. La conception du bâtiment a été assurée par l architecte Jacques Ferrier et la conception de la centrale photovoltaïque confiée à Gaz Électricité Grenoble. Urbiparc MEMBRANES La mode est au blanc Depuis quelques mois, une nouvelle catégorie de revêtements d étanchéité est apparue sur le marché : les membranes réflectives. Des produits qui s appuient sur le principe de rélexion de l énergie solaire par les surfaces claires pour limiter les montées en température sur les toitures-terrasses des bâtiments. La société Renolit vient ainsi récemment de lancer une membrane synthétique en PVC entièrement blanche, y compris dans la masse du revêtement (Alkor- bright). Une caractéristique qui lui permet selon l industriel d afficher un niveau de réflexion solaire de 90 %. Les essais réalisés par Renolit ont mis en évidence une différence de température pouvant atteindre jusqu à 59 % entre le blanc et le gris (anthracite), soit un écart de 45 C. L intérêt pour les utilisateurs : améliorer le confort d été dans leur bâtiment tout en limitant le recours à la climatisation, avec à la clé des économies d énergie. Par ailleurs, ces membranes ont également un effet positif sur la production d électricité photovoltaïque, le maintien de faibles températures permettant d optimiser le rendement des panneaux solaires en silicium cristallin. 6 ÉTANCHÉITÉ.INFO NUMÉRO 23 OCTOBRE 2009

5 COMMUNICATION La CSFE fait sa pub! La CSFE souhaitait prendre la parole en tant que collectivité pour mettre en avant ses métiers. Pour ce faire, elle lance une campagne de publicité à destination des maîtres d ouvrage, maîtres d œuvre et prescripteurs. Partant du constat que l étanchéité est certes essentielle pour les bâtiments et ouvrages d art mais reste cachée, la publicité présente la lune et sa face cachée et des réalisations contemporaines comme La Défense, un bâtiment de L Oréal ou le Parlement européen. Avec une accroche, «L essentiel est souvent invisible l étanchéité est essentielle à l audace!», pour inciter les interlocuteurs à faire preuve de créativité grâce notamment à des solutions d étanchéité originales et sur lesquelles on peut s appuyer. Débutée en juin de cette année, la première phase de la campagne court jusque début 2010, dans des supports tels que les Cahiers techniques du bâtiment, AMC, Archicrée ou D A. Elle est appelée à se poursuivre ensuite, en multipliant les réalisations présentées. CONJONCTURE «Le bâtiment plie mais ne rompt pas» En s adressant le 22 septembre à la presse nationale, Didier Ridoret, président de la FFB, a rappelé que le bâtiment a perdu sur le premier semestre 2009 pas moins de emplois par rapport à la même période en Globalement la production a reculé de 5,1 % en volume, une baisse due surtout à la forte chute dans la construction neuve. Selon Didier Ridoret, le bâtiment a cependant bien résisté aux premiers chocs de la crise car les carnets de commande étaient encore remplis, les aides publiques ont porté leurs fruits et le plan de relance «a permis de changer de braquet en matière d investissement public». Il estime aussi «qu une embellie durable est possible», à condition que le PTZ soit prolongé et doublé dans le neuf et que la TVA à 5,5 % soit maintenue. CERTIFICATION Alain Maugard élu président de Qualibat Le conseil d admi nistration de l orga nisme certificateur Qualibat a élu en septembre Alain Maugard au poste de président. À 66 ans, l ancien président du CSTB, connu pour son engagement passionné en faveur du développement durable dans l acte de construire, succède à Pierre Chemillier qui occupait cette fonction depuis dix ans. Face à la nouvelle donne environnementale et climatique, Qualibat et finalement l en semble du secteur du bâtiment pourront profiter de l ex périence et de la détermination de ce surdiplômé très médiatique pour les accompagner et les soutenir dans les mutations qui s imposent. ENERGIE Premiers labels HPE pour le tertiaire une première pour le tertiaire : C est deux immeubles de bureaux ont obtenu le label Haute performance énergétique (HPE). Mis en place par l arrêté du 8 mai 2007, ce label est délivré par l orga - nisme exclusivement habilité Certivéa. Comportant cinq niveaux d une consommation conventionnelle énergétique de 10 à 50 % inférieure au seuil de référence prévu par la RT 2005 il n avait été jusqu à présent attribué qu à des maisons individuelles. Le premier immeuble est l ensemble de bureaux de l entreprise Sercib à Guyancourt (78), certifié «NF Bâtiments tertiaires démarche HQE» et labellisé «Très haute performance énergétique», soit le deuxième niveau, avec une consommation conventionnelle d énergie inférieure de 20 % à la consommation de référence. La seconde opération labellisée, l extension du siège de l Agence de l environnement et de la maîtrise de l énergie à Angers (49), également certifiée «NFBâtiments tertiaires démarche HQE», s est vue attribuée le label «BBC-Effinergie», cinquième et plus haut niveau de performance énergétique, soit une consommation 50 % inférieure à celle de référence. ADEME ÉTANCHÉITÉ.INFO NUMÉRO 23 OCTOBRE

6 LA BAULE Une AG 2009 riche et innovante Jean Passini, président de la CSFE. C est la CSRE Ouest qui accueillait cette année l assemblée générale de la Chambre syndicale française de l étanchéité. Une édition 2009 riche en informations et en échanges qui a permis de faire le point sur une actualité dense pour la profession. On aurait pu craindre que la morosité économique actuelle vienne contrarier la belle dynamique qui anime les assemblées générales de la CSFE depuis déjà quelques années. Fait rassurant: il n en est rien. C est même tout le contraire que l on constate. Ils étaient 250 professionnels (un record sur ces huit dernières années) à faire le déplacement, le 29 mai dernier, jusqu à La Baule pour cette assemblée générale coorganisée par la CSRE Ouest et son président Alain Sollet. Il faut dire que sur fond de crise, la chambre syndicale a su choisir des thèmes porteurs pour la profession. Au cœur des discussions : la Haute qualité environ - nementale, les étanchéités photovoltaïques, la végétalisation de toitures mais aussi l isolation thermique par l extérieur, la formation ou encore la sécurité. Des sujets pour lesquels, Jean Passini, président de la CSFE, a souhaité multiplier les remontées d information La soirée de gala s est déroulée dans les jardins et les salons de l hôtel Hermitage Barrière. Cette édition 2009 a réuni dix-neuf exposants, des industriels de l étanchéité et de l isolation ainsi que des fournisseurs d accessoires. VÉGÉTALISATION : UN MARCHÉ DYNAMISÉ PAR LA DEMANDE PUBLIQUE Avec m 2 de toitures-terrasses végétalisées installées en 2008 contre à peine m 2 en 2002, le marché des toits verts semble enfin décoller après plusieurs années d une croissance très lente. Mais le potentiel à exploiter reste toutefois considérable alors que la France compte environ 22 millions de mètres carrés de toitures-terrasses étanchées par an. La question du développement de cette technique dans l Hexagone était donc au centre des débats de cette table ronde. Car si le nombre de mètres carrés végétalisés augmente, les professionnels jugent la progression encore trop timide comparé surtout au marché de référence, l Allemagne. En cause selon eux : des incitations réglementaires et financières encore trop peu nombreuses pour réellement doper ce créneau. «Ces dernières années, la demande a surtout été drainée par les donneurs d ordres publics», a indiqué Raphael Lamé, de la société Le Prieuré. Le secteur compte notamment sur la généralisation des opérations HQE pour voir demain s épanouir la végétalisation dans la promotion immobilière privée. ÉTANCHÉITÉ.INFO NUMÉRO 23 OCTOBRE

7 250 professionnels étaient présents au Palais des congrès d Atlantia, dans le centre-ville de La Baule. Raphael Lame, CSFE (Le Prieuré) et Nathalie Becdelièvre, architecte DPLG, lors de la table ronde consacrée aux toitures-terrasses végétalisées. De d. à g. : Jean-Yves Robin, président du conseil des professions de la FFB ; Didier Ridoret, président de la FFB ; Michel Roulleau, président de l UNSFA. L assemblée générale inaugurait également cette année une nouvelle formule plus ouverte et plus interactive. et les retours d expérience. Résultat, l assemblée générale inaugurait également cette année une nouvelle formule plus ouverte et plus interactive. À commencer, dès la matinée, par deux tables rondes qui ont réuni chefs d entreprise et maîtres d œuvre autour des questions liées au développement des techniques de végétalisation de toiture et à un marché encore naissant, le photovoltaïque intégré aux étanchéités (voir encadrés). Outre les inévitables questions statutaires, l après-midi a surtout permis de passer en revue les dernières grandes actions menées par le syndicat. En matière de communication, plusieurs initiatives ont été présentées : l élaboration d un numéro hors-série d Étanchéité.info consacré au bardage, la réalisation d un livret destiné aux architectes, la publication d une plaquette HQE et la mise en place d une campagne de communication rappelant le rôle essentiel de l étanchéité dans la construction. Dans les domaines de la formation et du recrutement, de nouveaux outils sont également disponibles avec la sortie d un kit de présentation des métiers de l étanchéité à destination des lycéens et l élaboration d un QCM vidéo pour les CQP étanchéité et bardage. Sur le dossier de la sécurité, les participants ont découvert en avant-première le nouveau référentiel qui encadrera à l avenir la conception et la mise en œuvre des gardecorps temporaires de chantier. Enfin, dernier temps fort : l intervention de Didier Ridoret, président de la FFB, qui a clôturé cette journée dense et dont la nouvelle organisation semble avoir d ores et déjà fait ses preuves. Un schéma qui devrait donc être reproduit pour l édition 2010 de ce rendez-vous annuel qui se tiendra alors à Arcachon, en région Aquitaine. BC PHOTOVOLTAÏQUE : PRÉPARER LES BÂTIMENTS À ÉNERGIE POSITIVE Les étanchéités photovoltaïques se préparent-elles à un avenir radieux? «Oui, certainement», ont répondu les participants à cette table ronde, mais à condition selon eux de maîtriser les conditions économiques et techniques du développement de ce nouveau marché. C est le sens d un premier travail que vient d achever la CSFE avec la publication de recommandations professionnelles encadrant la mise en œuvre des revêtements intégrant des films photovoltaïques souples. «Ce texte a comblé un vide qu il valait mieux voir remplir avec nos propres indications plutôt que par des contraintes imposées par d autres», a souligné Jean Passini, président de la chambre syndicale. Autre passage obligé, selon Michel Roulleau, président de l Union des architectes (UNSFA) : la formation des intervenants, qui concernera «non seulement les entreprises mais aussi les maîtres d œuvre dont le rôle sera renforcé par l obligation de raisonner le bâtiment en coût global.» Pour le monde du bâtiment, il s agit également de se préparer à l échéance fixée par le Grenelle de l environnement (2020) et l obligation pour les bâtiments d être à énergie positive. «Le photovoltaïque est un sujet interprofessionnel» a rappelé Jean-Yves Robin, président du conseil des professions de la FFB. Celle-ci a d ailleurs mis en place un groupe de travail sur ce thème avec pour chef de file un étancheur, Hassan Bitach, président de la commission photovoltaïque de la CSFE. ÉTANCHÉITÉ.INFO NUMÉRO 23 OCTOBRE

8 JEAN PASSINI, PRÉSIDENT DE LA CSFE «Préparer les entreprises à intégrer de nouvelles compétences» Communication, conjoncture, photovoltaïque : Jean Passini, président de la CSFE, fait le point pour Étanchéité.info sur ces trois dossiers phares de la chambre syndicale. Étanchéité.info : L assemblée générale de la CSFE en juin dernier a une nouvelle fois montré que la communication était un axe essentiel des actions du syndicat sur son marché. Quels sont vos objectifs dans ce domaine? Jean Passini : Il s agit avant tout de montrer pourquoi et comment les toitures-terrasses étanchées sont en mesure d apporter de nombreuses réponses aux enjeux qui se posent aujourd hui aux bâtiments comme à la ville. Nous souhaitons non seulement promouvoir la toiture-terrasse en tant que solution architecturale mais aussi présenter aux prescripteurs le champ des possibilités techniques pour valoriser cet espace, longtemps, il faut bien le reconnaître, abandonné et inexploité. De ce point de vue, la végétalisation de toitures a constitué une formidable opportunité en faisant entrer notre profession au La végétalisation de toitures a constitué une formidable opportunité en faisant entrer notre profession au cœur des problématiques environnementales du bâtiment. cœur des problématiques environnementales du bâtiment tout en lui offrant une tribune médiatique sans précédent. La communication engagée depuis huit ans par la CSFE sur ce sujet a incontestablement participé à la reconnaissance et au développement de cette technique. Mais elle a aussi contribué à donner une nouvelle dimension à nos ouvrages. Désormais, il est difficile pour un maître d ouvrage ou un architecte d éviter la question de l usage d un toit-terrasse dans un projet de construction. À nous aujourd hui d exploiter ce terrain favorable pour accentuer notre discours sur la valorisation de ces espaces par la végétalisation mais aussi plus largement par l utilisation et l aménagement des toituresterrasses. C est d ailleurs le sens d un ouvrage actuellement en préparation, conçu spécialement pour les prescripteurs, qui présentera un certain 14 ÉTANCHÉITÉ.INFO NUMÉRO 23 OCTOBRE 2009

9 ne se traduit pas pour nous en termes de quantités de surfaces étanchées mais bien au niveau de la valeur du mètre carré de toiture. Toutes les conditions sont aujourd hui réunies pour voir la place de l étanchéité se développer dans l acte de construire, à condition toutefois d être au rendez-vous. Le rôle de la CSFE est de préparer et d accompagner les entreprises à répondre à ces évolutions qui les conduiront forcément à intégrer de nouvelles compétences, voire de nouveaux métiers. nombre de réalisations exemplaires de ce point de vue. Parallèlement, nous avons lancé depuis juin une campagne de communication à l attention là encore des maîtres d ouvrage et des architectes afin de mettre en avant nos métiers. Et de rappeler que si elle est invisible, l étanchéité n en est pas moins essentielle à la créativité et à l audace dans le bâtiment. E. I. : Alors qu en septembre la FFB maintenait sa prévision d une baisse de l activité de 4 % en 2009 avec à la clé une perte de emplois pour le secteur du bâtiment, quel est l état du marché dans l étanchéité? J. P. : Sans échapper totalement au recul de l activité, l étanchéité bénéficie toutefois d un niveau encore élevé de commandes en réfection qui ont permis jusque-là de maintenir nos effectifs. Mais nous restons très attentifs à l effet des mesures de soutien mises en place par le gouvernement, qu il s agisse du dispositif Scellier ou de l éco-prêt à taux zéro censés impacter favorablement notre activité. Afin de mieux cerner l état de santé de notre marché, les fabricants de membranes bitumineuses testent actuellement un instrument de mesures statistiques des surfaces étanchées sur le territoire qu il faudra encore compléter par les données relatives aux revêtements synthétiques et à l asphalte. Mais il ne s agit que d un outil de collecte. À nous de savoir ensuite ce que nous souhaitons en faire. Nous surveillons également de près l évolution de la réglementation thermique et les retombées du Grenelle de l environnement qui vont inévitablement transformer notre profession. L enjeu «Si elle est invisible, l étanchéité n en est pas moins essentielle à la créativité et à l audace dans le bâtiment.» E. I. : Les solutions photovoltaïques intégrées au bâti font partie de ces nouvelles compétences. Ce marché évolue très vite. Où en est-on aujourd hui dans le domaine de l étanchéité? J. P. : Il y a deux ans encore, seuls deux industriels étaient présents sur ce marché. Aujourd hui, sept fabricants, membres de la CSFE, proposent leurs solutions d étanchéité photovoltaïque. Au plan des techniques, d importantes avancées ont été réalisées avec la présentation, lors de notre assemblée générale, de recommandations professionnelles pour la mise en œuvre des procédés avec modules souples. Depuis, deux avis techniques et un Pass Innovation ont été délivrés par le CSTB à nos membres. En outre, la publication du projet d arrêté encadrant les nouveaux tarifs de rachat de l électricité photovoltaïque va dès 2010 clarifier et simplifier les règles du jeu sur ce marché. Ce texte apporte également une réponse à la question des films souples rapportés sur chantier en précisant que ces dispositifs relèvent bel et bien de la prime d intégration. C est une décision qui va dans le sens des étancheurs qui doivent pouvoir disposer de techniques et de procédés différents pour jouer leur devoir de conseil. Au sein de la CSFE, la commission photovoltaïque poursuit son travail d observation des techniques et de concertation avec les assureurs et les différents acteurs de la construction. Le photovoltaïque suscite l intérêt de nombreux investisseurs. Or, nous devons leur faire comprendre qu il est dans leur intérêt de respecter le schéma classique des marchés de travaux. Ce qui implique, entre autres, que la fourniture et la pose des complexes soient assurées par l entreprise. Soyons conscients qu en acceptant des systèmes de dévolution de marché très particuliers où une part de nos prestations habituelles nous est retirée, nous dévalorisons nous-mêmes notre métier. C est en effet un défi ambitieux mais qui doit être «porté» par la CSFE. PROPOS RECUEILLIS PAR BC 16 ÉTANCHÉITÉ.INFO NUMÉRO 23 OCTOBRE 2009