THEORIES DE L APPRENTISSAGE

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1 THEORIES DE L APPRENTISSAGE Julie CARRE MCF ESPE de Brest Psychologue psychothérapeute du développement de l enfant et de l adolescent

2 CALENDRIER 7 Septembre 15h45-17h45 CM 2 : Théories de l apprentissage 21 Septembre 13H30-16h30 CM 5 : Mémorisation et Attention 5 Octobre 13H30-15h30 CM 7 : les processus d apprentissage 12 Octobre 15H45-17h45: CM 10 : Motivation et rythme scolaire

3 PLAN I. Le concept d apprentissage II. L habituation III. Conditionnement classique IV. Conditionnement opérant

4 I. Le concept d apprentissage Apprentissage: modification systématique du comportement en fonction de l expérience Mémoire: ensemble des structures qui permettent ces modifications Grande variété de types ou de niveaux d apprentissage

5 Représentation schématique des principales formes d apprentissage (Lieury, 2000, la psychologie cognitive) Mémoire Apprentissages (cerveau humain) symboliques (Anthropoïdes, Conditionnement mammifères opérant supérieurs) Apprentissage sensori moteur (cerveau mammifères, mollusques supérieurs) Conditionnement classique (SN vertébrés, mollusques) Habituation (cellules unicellulaires et mollusques)

6 II. L habituation Forme la plus primitive de l apprentissage Correspond à la diminution d une réaction innée (non apprise) ou d une sensibilité, en fonction de la répétition de la stimulation (ou en fonction de la durée) Utilisé dans les paradigmes d étude chez les nourrissons

7 Etude de Wynn (1996) sur l énumération des actions chez le nourrisson, psychological sciences 7(3), Sujets: 18 bébés de 6 mois. Conditions d habituation: 50% des bébés sont habitués une peluche qui saute 2 fois 50% des bébés sont habitués une peluche qui saute 3 fois Procédure: l enfant est placé dans un siège face à une théâtre. Le rideau levé révèle une peluche: Celle-ci exécute 2 ou 3 sauts suivants la condition expérimentale Puis reste immobile.

8 Dispositif expérimental

9 Procédure expérimentale À partir de ce moment, on enregistre le temps de fixation visuelle du bébé. L essai se termine quand le bébé se détourne plus de 2s (le seuil maximal d un essai étant fixé à 30s). Le rideau est baissé puis est relevé pour l essai suivant et ainsi de suite jusqu à l obtention du critère d habituation. Après 40s de pause, la phase test est réalisée suivant la même procédure. La phase test est composée de 6 essais où la peluche saute alternativement 2 et 3 fois.

10 Les résultats Le temps de fixation visuelle des bébés diminue avec le nombre d essai. Les bébés s habituent à voir la peluche faire des sauts. En phase test, le temps de fixation visuelle est plus important lorsque la peluche saute un nombre de fois différents de la situation d habituation. Les bébés savent compter les actions

11 Exemples dans la vie de classe Bruit dans la classe Répétition des Consignes Comportement de certains élèves Affiche dans la classe

12 III. Le conditionnement classique Pavlov: étude de la salivation chez le chien Est basé sur l existence d une réponse réflexe et automatique qui se déclenche à la présentation d un stimulus spécifique, non appris Conditionnement pavlovien Fin du XIXème, prix Nobel

13 Dispositif pavlovien

14 III. Le conditionnement classique Courant béhaviouriste: (psychologie cognitive) Apprentissage (ou conditionnement)= Association répétée de liaisons temporaires L organisme s'adapte continuellement à l'environnement Stimulus inconditionnel (SI): actif sans condition préalable (l os) Réponse Inconditionnelle (RI ): réponse reflexe (la salivation) Stimulus Neutre (SN): la cloche qui devient un Stimulus Conditionnel (SC) en fin de conditionnement

15 Caractéristiques du conditionnement classique La répétition est une condition pour la réussite du conditionnement Les stimuli doivent être dans une contiguïté temporelle Différence entre SC et SI SC: sa valeur conditionnelle va diminuer après plusieurs essais successifs (phénomène d extinction) mais est de nouveau efficace après un temps de repos (récupération) SI: provoque toujours le réflexe ou la réponse Extinction effacement conditionnement effet de fatigue Lié au processus d inhibition Lorsqu un stimulus a été conditionné, des stimulus qui lui ressemblent déclenchent la même réponse: processus de généralisation

16 Exemples dans la vie de classe Élève ayant des difficultés à écrire: SI: Prenez un crayon RI: Agitation motrice + anxiété SN: «Prenez un feuille» SN SC: l élève s agite et devient anxieux à chaque fois que l enseignant lui dit de prendre une feuille Phénomène de généralisation: l élève adopte ce comportement à chaque consigne similaire: «prenez un cahier, le classeur»

17 De l autre coté de l atlantique Thorndike: étude des capacités réflexion chez les animaux, le chat en particulier Dispositif: Cage dont la porte s ouvre par un système de loquets Résultats: Apprentissage possible Par tâtonnement: apprentissage par essai-erreur Grâce à des récompenses (loi de l effet) Small (1901): apprentissage du rat dans labyrinthe. Ce qui est important c est l action (réponse) plutôt que stimulus (Pavlov)

18 Cage à chat de Thorndike

19 IV. Le conditionnement opérant 1953: Skinner montre comment les individus acquièrent leur comportement, en sélectionnant ceux qui seront positifs pour eux. Organisme agit sur l'environnement et les conséquences de son action conduisent à la modification de son comportement. Apprend à être sensible à la structure causale des evènements Intervenir dans cette structure

20 III. Le conditionnement opérant Skinner établit les lois générales de l apprentissage chez les animaux (rat, pigeon) puis chez l homme. Développe des environnements standards et automatisés qui limitent l impact du facteur humain Boite à Skinner : sorte de distributeur automatique à l échelle de l animal étudié: Distribution de nourriture: mangeoire, pipette Stimulus: sàns, lumières, figures Mesure de l activité: appui sur une barre, levier, bouton, cellules photoélectriques

21 Dispositif de Skinner

22 Notions clés Renforcement : Conséquence d'un comportement qui rend plus probable que le comportement soit reproduit de nouveau. Punition : Conséquence d'un comportement qui rend moins probable que le comportement soit reproduit de nouveau. Un renforcement ou une punition peut être soit : Positif : ajout d'un stimulus agissant sur l'organisme. Négatif : retrait d'un stimulus agissant sur l'organisme

23 4 types de Conditionnement Opérant Renforcement + : Fréquence d'apparition d'un comportement + stimulus appétitif contingent à la réponse Ex: Ajout d'une récompense, félicitations... Renforcement - : Fréquence d'apparition d'un comportement - stimulus aversif Ex: Retrait d'une obligation, d'une douleur... Punition + : Fréquence d'apparition d'un comportement + stimulus aversif Ex: Ajout d'une obligation, d'une douleur... Punition - : Fréquence d'apparition d'un comportement - stimulus appétitif Ex: Retrait d'un privilège, d'un droit...

24 Exemples dans le cadre scolaire Élève souffrant de Refus scolaire anxieux: Fréquence des absences Renforcement + : l élève passe plus de temps à la maison Renforcement - : l élève n a plus de devoir Fréquence des absences Punition + : l élève doit faire quelques tâches ménagères Punition - : L élève doit réduire son temps d écran

25 4 Types de renforçateurs Renforçateur primaire : stimulus inconditionnels qui répondent directement à un besoin essentiel de l'individu. Ex: Nourriture, sommeil... Renforçateur secondaire : stimulus lié à un certain apprentissage (classique) fait au préalable. Ex: Jouet, argent Renforçateur social : stimulus lié au contact humain Ex: temps de présence, sourire, compliment Renforçateur intra-cérébral : stimulus intracérébral (hypothalamus) lié au centre du plaisir

26 Exemples dans le cadre scolaire Renforçateur primaire Ex: temps de récréation, gâteau, bonbon Renforçateur secondaire Ex: Bon point, image Renforçateur social : Ex: temps d attention de l enseignant, sourire, remarque positive Renforçateur intra-cérébral Ex: Curiosité intellectuelle, enigme, challenge

27 Comparaison des deux modes de conditionnements Points communs: Contiguité temporelle Stimulus conditionnel Stimulus inconditionnel Extinction Généralisation et différenciation

28 Comparaison des deux modes de conditionnements: les différences Conditionnement classique: SN SC en intégrant la liaison SI-RI (arc reflexe) S intéresse aux reflexes Conditionnement opérant: Sélection par renforcement d une réponse dans le répertoire comportemental S intéresse aux actions

29 Décours temporel du conditionnement

30 En résumé

31 Merci de votre attention