L exploitation et la transformation du bois en Corse XVII ème - XX ème s.

Transcription

1 L exploitation et la transformation du bois en Corse XVII ème - XX ème s.

2 La forêt corse, une richesse en héritage L essentiel du manteau forestier redessine le relief de la chaîne principale, comme le signale déjà au 16 ème siècle l évêque Giustiniani : «elle est pleine de bois (la montagne) : pins larici, sapins, pins, ornes, ifs, genévriers, rouvres, châtaigniers, hêtres, chênes-liège et beaucoup d autres». Au début du 19 ème, l ingénieur Robiquet confirme ce peuplement forestier : «Les plus belles (forêts) occupent aujourd hui les parties les plus élevées des hautes vallées, de part et d autre des cols de la grande chaîne». La localisation, même si l exploitation et les incendies ont légèrement modifié les données, est aujourd hui encore valable. L importance réelle du manteau forestier de l île fait depuis longtemps l objet d estimations très variables. Les derniers recensements tablent sur 26 à 29 % de la surface, soit une étendue variant entre et hectares. Les différences se justifient par la prise en compte ou non du haut maquis et d environ hectares de châtaigniers, non soumis au régime forestier. La superficie boisée se compose d environ hectares de résineux (20,8 %), hectares de feuillus (32,5%) et hectares de maquis (46,7%). Le peuplement forestier au sens strict du terme, à l exclusion des châtaigniers et du maquis, s élève à environ hectares.

3

4 L exploitation de la forêt corse est ancienne, elle s appuie sur différentes essences forestières. Le chêne vert, le châtaignier et le pin laricio sont les principales espèces recherchées. On peut définir quatre grands types d exploitations selon la destination du bois : charbon, bois de chauffage, bois de construction et bois de marine. Les archives génoises conservent de nombreux témoignages de l exploitation forestière de la Corse à la période Moderne. Deux domaines importants ressortent, le charbon de bois pour la sidérurgie et l exportation des bois insulaires destinés à l approvisionnement de l arsenal de Gênes. Au 17 ème siècle, une série de descriptions des forêts de l île sont réalisées. L exploitation de la forêt au 17 e siècle

5 LA SIDERURGIE CORSE XVIème-XIXème

6 L USINE DE TOGA ( )

7 ORIGINE DU CHARBON DE BOIS TRAVAILLE DANS L USINE DE TOGA ET PHOTOGRAPHIE DE TOGA 1875

8 La croissance du XIXe siècle S étendant sur environ ha, les massifs soumis au régime forestier, sont dominés par les résineux, leur désenclavement par l aménagement des chemins forestiers entre 1852 et 1864, leur délimitation et leur répartition par les transactions Blondel en 1853 contribuent à donner une impulsion nouvelle à leur valorisation. L essor de la production se poursuivra jusqu au début du XXe siècle. L exploitation de peuplements non soumis au régime forestier, tel les châtaigneraies ou les suberaies, intensifiée sous le Second Empire, atteindra son apogée de 1870 à l entre-deux-guerres.

9 Le domaine des résineux Du Second Empire à 1960, l exploitation des forêts de résineux, dominées par le pins larici, est soutenue par un accroissement régulier de la demande de bois d œuvre notamment de bois de mines, de traverses de chemin de fer. Les chantiers alimentent des usines de transformation du bois, à la production essentiellement vouée à l exportation, telles la FORTEF, l usine CORSEBOIS, la scierie de Propriano ainsi que les usines de fabrication et distillation des goudrons.

10

11 UN EXEMPLE D INDUSTRIE FORESTIERE AU XX ème SIECLE : LA FORTEF

12

13

14 A L ORIGINE DES TANINS CORSES UN NOTABLE BASTIAIS La production d acide gallique, profitant de la crise de l agriculture traditionnelle et de l abandon de «l arbre à pain» se développe dès les années Six établissements alimentés essentiellement par la châtaigneraie de la Castagniccia, sont implantés dans les vallées du Golo et du Fium Alto entre 1873 et Cette activité cesse avec la fermeture de l usine de Ponte-Leccia en 1965.

15 LA BELLE EPOQUE DES TANINS CORSES

16

17

18 Les suberaies de l Extrême Sud Les suberaies insulaires s étendent sur environ ha. A partir des années 1830, ha sont mis en valeur, la récolte annuelle de liège variant de à tonnes. L exploitation des principales suberaies de la Corse situées dans l extrême sud de l île, et les usines de transformation du liège de Bonifacio et Porto-Vecchio qu elles alimentent connaissent un vif essor de 1870 à 1940.

19 EXPORTATIONS DE LIEGE DE CORSE (en quintaux métriques)

20