Les économies d'eau potable dans la gestion des espaces verts
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- Jean-Marie Bouchard
- il y a 7 ans
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1 FICHE 5 Comment économiser l eau potable? (C3D - 27/06/2014) Les économies d'eau potable dans la gestion des espaces verts De multiples actions pour diminuer la consommation d'eau dans la gestion des espaces verts d'une commune Contexte : les espaces verts et l'eau potable De nombreux espaces sont gérés par les collectivités et sont également consommateurs d eau : les parcs et jardins, les accompagnements de voiries, de bâtiments, de quartiers, les ronds points, les stades, les écoles, les bassins de rétention, les cimetières,... Chiffres clés zzles espaces verts consomment en moyenne à m3 / ha / an. zzun stade reçoit entre et m3 d eau par an, soit la consommation d une centaine d habitants. zzles principaux consommateurs sont les terrains de sport, mais également les accompagnements de voirie (petits îlots, petits massifs,...). zzpour la seule irrigation des golfs, en France, la consommation en eau est de l ordre de 36 millions de m3 par an. > Protéger durablement votre cadre de vie
2 Pourquoi réduire l'usage de l'eau dans la gestion des espaces verts? Les intérêts pour une collectivité à s engager dans une démarche d économie d eau dans la gestion de ses espaces verts sont de plusieurs ordres : zzpréserver zzréaliser la ressource en eau et l environnement de façon générale, des économies financières, zzrenforcer son exemplarité, zzpréserver la santé de base des végétaux (en effet, un trop faible apport d eau ou au contraire un apport d eau trop important peut engendrer des risques sanitaires pour les végétaux) ; la bonne gestion de l eau est essentielle pour assurer une bonne gestion des problèmes sanitaires. En outre, les espaces verts peuvent être considérés comme la partie visible des actions menées en faveur des économies d eau par la collectivité. Enfin, en plus d être des actions souvent plus faciles à mettre en place, elles sont directement visibles par la population et constituent des bons «vecteurs de communication» dans la mesure où ce sont des choses que la population va directement pouvoir voir et apprécier. Comment réduire l'usage de l'eau dans la gestion des espaces verts? Le bon choix de plantes Pour bien choisir les plantes il convient d être vigilant sur le critère «économe en eau». Dans ce cadre la priorité devra être donnée aux vivaces et arbustes dans les massifs saisonniers. L art du concepteur va alors s exprimer dans un choix harmonieux et judicieux d espèces : zzespèces à floraisons échelonnées (ce qui permet de monter en gamme de qualité et de cadre de vie), zzfeuillages à dominante persistante, zzjeux de formes et de textures. Il convient toutefois de souligner que toutes les plantes, même adaptées à la sécheresse, nécessitent tout de même un arrosage pendant les deux premières années qui suivent leur plantation ; à l issue de cellesci, elles seront alors en capacité d aller chercher les ressources en eau seules. Zoom sur les gazons... Plusieurs espèces peuvent remplacer les gazons classiques, extrêmement gourmands en eau, et complètement inadaptés sous notre climat. En effet certaines plantes permettent d avoir un «effet gazon» et nécessitent beaucoup moins d eau qu un gazon «classique» (thym rampant, prairie naturelle, zoysia, lippia,...). Elles permettront de réduire la consommation en eau et pourront s adapter davantage au climat méditerranéen.
3 Les techniques de plantation La préparation du sol qui va accueillir les végétaux est fondamentale afin de permettre aux racines d aller chercher l eau en profondeur et d éviter l arrosage à l issue des premières années. Pour ce faire, il convient : zde décompacter le sol, zde préparer une fosse de plantations profondes, zd ajouter un mélange «terre, pierre» pour l aérer correctement, zéventuellement de réaliser un drainage en fonction du type de sol. En outre, il est intéressant de planter différentes strates de végétaux (arbres, arbustes,...) pour que l effet racinaire donne un capillaire profond dans le sol qui pourra alors donner de l eau à toutes les strates de plantes. Les paillages Les paillages permettent de couvrir le sol et ont plusieurs bénéfices. En effet, ils permettent : zd éviter les pertes par évapotranspiration, zde maintenir une certaine humidité, zd éviter la pousse de l herbe ou de plantes entre les plantations, zd enrichir le sol (paillage organique), zde limiter les coûts (peu chers, entre 0 et 5 /m²). Il existe plusieurs types de paillages : zles paillages «naturels» : le bois raméal fragmenté (résidus de tailles broyés), les paillettes organiques (lin, chanvre, bois, pin,...), zles paillages minéraux (schistes, tuiles broyées, galets, cailloux,...). Un arrosage adapté Il existe différents types d arrosage : zle goutte à goutte : qui permet de limiter les adventices et de ne pas mouiller les feuilles; En revanche, il est nécessaire de bien contrôler la pression. Ce type d arrosage sera adapté aux espaces de petites tailles, aux linéaires de haies ou encore aux massifs de vivaces. zl aspersion : qui permet une couverture totale de l espace et une répartition homogène de l arrosage ; En revanche, si l application est mauvaise (en cas de vent ou de pression instable) et qu un surtrop d eau se produit, des risques de maladies pourront survenir. Ce type d arrosage est adapté aux grandes surfaces (types: parcs, stades,...). zl arrosage manuel : qui permet une certaine précision d application et dont le coût d installation est faible. En revanche, l efficacité est modérée et engendre une mobilisation importante des agents (Ce type d arrosage est adapté essentiellement aux jardinières).
4 Comment mobiliser des ressources en eau alternatives? Les eaux usées traitées Très répandue dans les pays où la ressource en eau fait le plus défaut, la réutilisation des eaux usées reste limitée en France. L arrêté du 2 août 2010 fixe les prescriptions sanitaires et techniques applicables à l utilisation d eaux usées traitées à des fins d irrigation de cultures ou d espaces verts. Il vise notamment à garantir la protection de la santé publique, de la santé animale et de l environnement ainsi que la sécurité sanitaire des productions agricoles dans le cadre de cette pratique, développée à l échelle expérimentale jusqu ici en France. La demande de raccordement au réseau de distribution d eaux usées traitées doit être adressée à la préfecture du département. Pour éviter tout risque de contamination, les canalisations de distribution d eaux usées traitées doivent être distinctes du réseau de distribution d eau potable. Cette pratique peut néanmoins s avérer intéressante dans des zones de tension, où le manque d eau à usage domestique et agricole est souvent chronique. La réutilisation des eaux usées traitées peut ainsi constituer une solution pour éviter de trop puiser l eau dans les rivières ou les nappes phréatiques, à la période d étiage notamment. L arrêté précise néanmoins qu est interdite l irrigation des cultures et des espaces verts à partir d eaux usées brutes, d eaux usées traitées issues de stations d épuration reliées à un établissement de collecte, de stockage, de manipulation ou de traitement des sous-produits d origine animal, de catégorie 1 ou 2 (règlement européen 1774/2002) et soumis à la réglementation des installations classées. Les eaux pluviales La récupération et l utilisation des eaux de pluie pour certains usages et sous certaines conditions techniques peuvent être favorisées. En plus de permettre aux usagers de faire des économies et de préserver la ressource en eau, la récupération des eaux de pluie permet de limiter les impacts des rejets d eau pluvial en milieu urbain, face notamment à la croissance de l imperméabilisation des sols et aux problèmes d inondation qui peuvent en découler. Les modalités d utilisation de l eau de pluie sont explicitées dans l arrêté du 21 août 2008, publié au JO n 0201 du 29 août 2008 Les eaux superficielles ou souterraines peu profondes L eau du réseau de distribution d eau potable est une eau de bonne qualité. Elle est également traitée pour permettre une consommation sans aucun danger de contamination bactérienne. Pour l irrigation il est préférable d utiliser des ressources superficielles ou souterraines peu profondes afin d économiser l eau potable. Des procédures réglementaires existent. Pour les forages, il est possible de consulter le site du Syndicat Mixte de Gestion et de Protection des nappes de la plaine du Roussillon ( Pour aller plus loin, le PAPPH Pour aller plus loin dans la mise en place d une démarche d exemplarité dans la gestion des espaces verts, les collectivités disposent d un outil particulièrement intéressant et structurant : le PAPPH - le Plan d Amélioration des Pratiques Phytosanitaires et Horticoles.
5 L élaboration de ce plan repose sur différentes étapes : zla réalisation d un diagnostic des pratiques et l identification de risques (sanitaires ou de transfert des produits phytosanitaires vers le milieu aquatique), zla définition des enjeux pour la commune au regard des contraintes et spécificités de la collectivité et l identification de préconisations, zl élaboration d un plan de gestion différenciée qui doit permettre à la collectivité de tendre vers des techniques alternatives adaptées et vers une démarche «Zéro Pesticide». Aujourd hui, de plus en plus de collectivités s engagent dans la réalisation et la mise en œuvre d un PAPPH afin de renforcer leur exemplarité, réduire les risques sanitaires que ce soit pour les applicateurs (agents de la collectivité) ou de la population et limiter les impacts pour l environnement. Pour toutes questions concernant les PAPPH, le Pôle Eau Assainissement du Conseil Général des Pyrénées- Orientales se tient à la disposition des collectivités. Pour en savoir plus LR (Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles) Clément BAUDOT Chargé de mission ZNA, plan Ecophyto tel : Missions : l exécution des missions de service public déléguées en application de l article L.252 du Code Rural des missions dans la réduction de l utilisation des produits phytopharmaceutiques, des missions de prestations de services dans le cadre des dossiers ravageurs et pesticides avec des structures privées ou des collectivités.
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