Essais sur les. techniques culturales simplifiées et semis direct en Dordogne

Transcription

1 Essais sur les techniques culturales simplifiées et semis direct en Dordogne

2 Présentation d AgroBio Périgord AgroBio Périgord œuvre depuis sa création, fin 1989, au développement de l agriculture biologique en Dordogne (24) et accompagne les producteurs dans leur mise en œuvre de pratiques agricoles respectueuses de l environnement. C est une association à but non lucratif (loi 1901) administrée par un conseil d administration principalement composé d agriculteurs bénévoles. AgroBio Périgord est fédéré au sein de la structure régionale Bio d Aquitaine, ellemême adhérente de la FNAB (Fédération Nationale de l Agriculture Biologique). Ses missions et activités sont la représentation institutionnelle des intérêts de producteurs bio, l appui à l installation et à la conversion à l agriculture biologique, la formation à l AB, la promotion de l AB, l organisation de filières économiques et écologiques, l appui technique sur les méthodes de production alternatives ainsi que la sauvegarde et le développement de la biodiversité cultivée. Depuis 2009 elle travaille sur une nouvelle mission : la structuration de l approvisionnement de la restauration collective en produits bio. Pour chacune de ses missions, AgroBio Périgord dispose de financements spécifiques qui s ajoutent aux cotisations annuelles des adhérents et qui permettent aujourd hui à l association de compter 9 techniciens-animateurs et une secrétaire. De plus, chacune des activités de l association est coordonnée par au moins un référent professionnel investi sur le projet, membre du Conseil d Administration. 2 Contexte et problématique du projet En agriculture biologique, le recourt à des molécules de synthèses pour la maîtrise des adventices est interdit, c est pourquoi il est important de pouvoir et savoir maîtriser le salissement dans ses cultures par des méthodes alternatives. Aujourd hui, un certain nombre d agriculteurs bio et non bio s interroge sur l intérêt du labour. En effet on lui reproche de multiples inconvénients comme de diluer la matière organique, de détruire la faune du sol en particulier les vers de terre ce qui entraîne une dégradation de la structure du sol et des risques accrus d érosion et de lessivage. Pour éviter tous ces inconvénients mais aussi pour réduire les temps de travaux, les TCS (techniques culturales simplifiées) et les semis directs seraient les méthodes les mieux adaptées. Depuis quelques années, certains céréaliers bio réalisent des «essais» et constatent des améliorations agronomiques : sols plus faciles à travailler, maîtrise du salissement.

3 Sommaire Objectifs de l essai...4 Présentation et localisation du groupe de travail...5 La plateforme...6 L essai...7 Observations à réaliser...8 Actions réalisées en Actions réalisées en Relevés adventices...12 Moisson...13 Rendements...14 Objectifs de culture pour Observations du 29 octobre Implantation de la féverole...18 Comparatif des coûts de production

4 Objectifs de l essai Fin 2010, un groupe d agriculteurs bio et non bio en Dordogne, en partenariat avec Agrobio Périgord, se constitue afin d entamer des échanges et des réflexions sur les différentes techniques de travail du sol (TCS, couverts végétaux, semis direct...). Le souhait du groupe est de mettre en place une plateforme d essais en conditions réelles de cultures, et ainsi mettre en évidence les avantages et inconvénients des TCS et semis directs en bio. Les objectifs de cette plateforme sont de réaliser des comparaisons simples sur les trois systèmes étudiés pour répondre aux questions des producteurs sur les aspects : temps de travail et consommation énergétique, évolution de la pression des bioagresseurs (adventices, maladies et ravageurs), niveau de rendement et qualité / différence de marge. Cette plateforme a également pour vocation de recevoir des groupes d agriculteurs (bio et non bio) afin qu ils puissent appréhender visuellement l impact des différentes pratiques du travail du sol sur le développement des cultures et échanger entre eux sur ces pratiques. En novembre 2011, l essai débute par l implantation d un blé tendre variété Soisson sur les trois systèmes : labour, semis direct et semis simplifié. Le type de couvert sur la partie non labourée est un mélange de radis chinois, navette, moutarde et phacélie semé en août NB : le choix de ce couvert n a pas été réfléchi par rapport à l essai que nous souhaitions mettre en place, la parcelle n était pas encore définie à ce moment-là. 4

5 Présentation et localisation du groupe de travail Denis CHAUME GAEC Chez Buisson Mareuil En bio depuis 2011 SAU 185ha Couverts Guillaume DUVALEIX Mensignac Installation en 2011 En bio + conversion SAU 99ha PÉRIGUEUX Laurent FRADIN EARL des Noisetiers Mensignac En bio depuis fin 2011 SAU 69ha Sans labour Armand DUTEIL Bourdeilles En bio depuis début 2012 SAU 48ha TCS et couverts Arnaud NADAL EARL les Terres de Bourlioux - Biras Exploitation conventionnelle SAU 145ha TCS et semis direct Christophe LASJAUNIAS EARL des Genêts Biras Exploitation conventionnelle SAU 112ha Semis direct 5

6 La plateforme Situation de l essai Lieu : Bourdeilles, lieu-dit La Bertinie Sol : Argilo-calcaire Surface : 1 ha 20 Localisation des surfaces par GPS Parcelle rouge travail simplifié = 3483 m² Parcelle verte semis direct = 5952 m² Parcelle bleue labour = 3234 m² 6

7 L essai Déroulement du projet Essai en bandes sans répétition sur une parcelle de 1,20 ha soit environ 0,4 ha par système étudié (labour, semis direct, semis simplifié), avec observations et mesures réalisées sur 1 m² (cadre de 0,25 m² répété 4 fois sur chaque parcelle). En 2011, un projet d assolement a été déterminé jusqu en 2014, avec la possibilité de le modifier en fonction de contraintes de dernière minute. Assolement prévisionnel 2011 novembre semis de blé (Soisson) 2012 septembre implantation d un couvert à la volée sur l ensemble de la plateforme (mélange tournesol, maïs, avoine brésilienne, sarrasin). Re-semis sur l ensemble de la plateforme avec un semoir direct de féverole d hiver (semence fermière Irena) 2013 semis mélange orge-pois 2014 avril-mai semis de maïs Semis féveroles d hiver Tout au long des cultures, des observations seront réalisées (salissement, tallage, rendement...). Des analyses de sols de type Hérody (profils de sol et teneur en matière organique) seront effectuées sur la parcelle afin de voir l évolution du sol (dégradation de la matière organique, tassement en fonction des différents outils utilisés, structure ). Une première analyse a été faite au début de la mise en place de l essai. 7

8 Observations à réaliser Comparaison du nombre de passages d outil et du temps de travail pour les différentes interventions de travail du sol et approche énergétique avec Dialecte, Suivi de l évolution de la pression des bio-agresseurs sur les différents systèmes. La pression des adventices sera évaluée en début de cycle par comptage au cadre (4 cadres de 0,25 m² [50 cm x 50 cm] disposés sur la diagonale de la parcelle), Mesure du développement des couverts (prélèvement avant destruction pour mesure de biomasse sur 4 cadres de 0,25 m² par système), Mesure des composantes du rendement, le rendement et la qualité des produits sur les 3 systèmes : > Composantes du rendement : mise en place de 4 placettes par parcelles élémentaires pour détermination : nombre de plantes levées, nombres d organes reproducteurs (épi ou gousse ou capitule). Ces placettes seront récoltées manuellement, pour pesée et détermination du PMG. Ces composantes permettront de calculer : le taux de perte à la levée, le nombre de grains produits/m² et par organes reproducteurs. > Mesure du rendement et de l humidité à la récolte > Mesure de la teneur en protéines en fonction de la culture. Approche économique des différents systèmes (comparaison des marges intégrant les interventions de travail du sol) Impact des différents systèmes sur le sol via une caractérisation par la méthode Hérody, ces mesures sont prévues en début et en fin du dispositif, Echanges des pratiques avec d autres agriculteurs bio ou non, Conseil au niveau des techniques culturales simplifiées et semis direct, Formations. 8

9 La parcelle qui doit recevoir cet essai a été semée en août 2011 avec un couvert composé de radis chinois, navette, moutarde et phacélie. Celui-ci a été mis en place avant le début du projet et ne correspondait pas forcément aux objectis fixés par le groupe. Ce couvert sera broyé puis pâturé. Actions réalisées Année 2011 couvert avant le semis de blé 24 novembre 2011 : semis de la parcelle avec du blé soisson en semence fermière Détail des travaux ANNEE 2011 CULTURE Blé Soisson (semence fermière) SYSTEME LABOUR Reprise de labour avec un combiné (herse rotative). Densité de semis 167 kg/ha Couvert détruit SYSTEME SEMIS DIRECT Semis direct. (Semoir Bertini) Densité de semis 163 kg/ha couvert intact SYSTEME SEMIS SIMPLIFIE Rotalabour. Sol travaillé superficiellement Densité de semis 185 kg/ha couvert partiellement détruit 9

10 semis sur labour semis direct 10 semis simplifié

11 Actions réalisées Année 2012 Travail de désherbage - 20/03/12 Passage de la herse étrille au stade tallage photo globale de la plateforme 11

12 Relevés adventices Date : 15 mai 2012 Stade : Blé début épiaison nombre de pieds sur 1m² LABOUR SEMIS DIRECT SEMIS SIMPLIFIE gaillet véronique de perse liseron des champs géranium mou graminées rumex radis navette Type de plantes On observe une population de liseron des champs importante sur la partie Semis direct (>90 pieds/m²) mais une présence également sur les parties Semis simplifié et Labour. La présence de navette et de radis surtout en semis direct, résulte d une non-destruction du couvert par le gel et deviennent des adventices pour la culture. Il est donc très important de bien choisir son couvert et la façon dont il sera détruit. Etat de l enherbement sur la partie Semis direct et Semis simplifié 12

13 Date : 27 juillet 2012 T C : > 37 Moisson Détourage de la grande parcelle puis des 3 protocoles afin d avoir une bonne représentativité par parcelle. La récolte a été réalisée sur 100m dans chacune des 3 parcelles. 13

14 Chaque partie récoltée est vidée dans un big-bag et pesée pour calculer le rendement de chaque système Rendements D o n n é e s ré c o lte b lé ,1 75,8 76, valeurs % humidité PS Impureté 20 13,7 14,5 13, ,4 1,7 1,2 LABOUR SEMIS DIRECT SEMIS SIMPLIFIE Type de travail du sol 14

15 Avant la moisson, un relevé du nombre d épis présents sur 1m² a été réalisé : > 111 épis sur Labour > 136 sur Semis simplifié > 77 en Semis direct. On peut penser que, sur la partie Semis simplifié, le nombre de grains et donc le rendement est plus élevé que sur le Labour. Ici on observe l inverse : le rendement sur labour est de 32,82qx contre 25qx en Semis simplifié. Cependant, on remarque un rendement équivalent en Semis direct et Semis simplifié. Rendement nombre d'épis sur 1m² nombre de grains par épi rendement ,82 25, LABOUR SEMIS DIRECT SEMIS SIMPLIFIE 15

16 Objectifs de culture pour 2013 Implantation d une culture de printemps type maïs précédé d un couvert multi-espèces. Semis du couvert La mise en place de couvert a ici plusieurs objectifs : Limiter les adventices Etre facile à détruire au printemps Préparation du sol A cause d un salissement important, deux griffages sont réalisés sur l ensemble de la parcelle : 23 août 2012 : déchaumage au cultivateur pâte d oie sur 5 cm 12 septembre 2012 : déchaumage (sol très dur et sec) 19 septembre : semis à la volée après 25mm d eau. Type de couvert : 15 kg tournesol + 10 kg Sarrasin + 30kg Avoine strigosa (brésilienne) + 20 kg de maïs cultivateur 16

17 Après une gelée le 28 octobre, le couvert a souffert par le manque d eau, certaines espèces ne se sont pas développées, comme le tournesol. Le peu de maïs présent a gelé. Le sarrasin était bien présent mais a également gelé. L avoine s est développée mais peut-être que la densité est trop faible. Les levées sont assez bonnes mais la répartition, donc la future couverture, est mauvaise Beaucoup d adventices : dominante de véroniques, liserons et ensuite quelques placiers de chiendent et agrostis. Par rapport aux observations du mois d août, le salissement par les vivaces est contenu. Observations du 29 octobre 2012 Réflexion pour le changement de culture L objectif du couvert ne sera pas atteint, vu sa mauvaise implantation. La réflexion se porte sur l implantation d un autre couvert : le semis d une fèverole d hiver. La féverole peut avoir 2 objectifs différents : si elle se développe correctement, elle pourra être amenée jusqu à la récolte de la graine ; si son développement est faible, elle sera incorporée ou roulée pour une autre culture de printemps. 17

18 Implantation de la féverole Semis : le 20 novembre 2012 Variété : Féverole d hiver semence fermière Densité : 250 kg/ha Semoir : Type Bertini semis direct Sol : Ressuyé mais très humide 18

19 Comparatif des coûts de production pour les 3 systèmes Coût horaire Type de tracteur 15 /h 96 à 150 cv / an de charges fixes 8 /h sans le carburant 16 /h avec carburant LABOUR Labour (2h/ha),charrue réversible 3 corps portée surface annuelle 20 ha cout total 24,60 /h Semis combiné herse rotative+semoir 3m 80 ha/an cout total 40,60 /H Cout total 111,20 /ha 71,60 /ha 182,80 /ha Rendement 3.282T Prix du blé menier bio 380 /T départ ferme 1 247,16 Marge brute 1 064,36 SEMIS DIRECT semoir bertini, 1ha/h 65 /Ha (Cout entrepreneur) rendement 2,512T prix du blé menier bio 380 /T départ ferme 954,56 Marge brute 889,56 SEMIS SIMPLIFIE Houe rotative+semoir 3m, 150 ha/an cout total 43,70 /H 74,70 /ha rendement 2,5T prix du blé menier bio 380 /T départ ferme 950 Marge brute 875,30 19

20 Contact AgroBio Périgord 20, rue du Vélodrome PERIGUEUX Tél Nos partenaires et financeurs Séverine ALFIERI