avec les élus et les parents et jeunes volontaires
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- Marie-Françoise Marie-Agnès Leclerc
- il y a 6 ans
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1 Compte-rendu du 3 ème RDV participatif avec les élus et les parents et jeunes volontaires Lundi 18 octobre personnes présentes : - L animateur d AlterEgo accompagné de 2 stagiaires - 13 «usagers» dont 4 personnes ayant bénéficié d une mesure, 4 parents dont les enfants n ont pas bénéficié de mesure d aide sociale, et 5 parents dont les enfants ont bénéficié d une mesure. - 3 élues du Conseil général - 4 personnes de la Direction Enfance et Famille - 1 personne du Cabinet du Président Ce 3 ème rendez-vous a débuté par un rappel du contexte dans lequel ces rencontres ont été organisées : à l occasion de l élaboration du nouveau «schéma enfance famille jeunesse 1», les élus du Conseil général ont fortement souhaité associer les personnes directement concernées par ces politiques. La finalité de ces rencontres est donc d entendre la voix des familles et des jeunes pour faire évoluer ou perfectionner les pratiques et la politique enfance famille jeunesse du département. Les attentes pour la soirée ont ensuite été précisées : il semble difficile en 2 heures de recueillir l avis et le témoignage des usagers sur un champ aussi vaste que celui de la protection de l enfance. Cette réunion est davantage présentée comme «un point de départ», pour «créer de la confiance» entre les personnes, «créer l envie» de travailler ensemble. Pour faciliter les échanges et permettre à tous de s exprimer, la compagnie AlterEgo a été sollicitée par le Conseil général car elle dispose d outils permettant d instaurer un climat de confiance et d engager des échanges sur un mode coopératif. Ce document récapitule le déroulement de la soirée, rythmé par les séquences d animation d Alter Ego, et reprend les principaux points évoqués par les participants. LE JEU DES BONJOURS Principe : chaque participant sert la main d un autre tout en se présentant et en disant pourquoi il est venu à la rencontre. Pas le droit de lâcher la main de son interlocuteur tant que la main d une autre personne du groupe n est pas saisie. Chaque personne se présente ainsi individuellement à tous les participants et doit dire quelles sont ses attentes pour cette soirée. Les personnes ayant participé aux réunions précédentes se connaissant déjà, ce temps s apparentait presque à un temps de retrouvailles. Cela leur a également permis de rencontrer les élus présents et la directrice de l enfance famille, ce qui était particulièrement attendu. 1 Document présentant les orientations politiques du département pour les 5 ans à venir
2 LA DEFINITION DES ATTENTES PERSONNELLES : PRINCIPE : Chaque participant doit expliquer pourquoi il est venu à ces réunions et ce qu il souhaiterait dire aux élus et aux professionnels du Conseil général, cependant la personne ne doit pas présenter les détails de son histoire personnelle mais faire ressortir les grands sujets qu il souhaite aborder. Les attentes évoquées : - 8 personnes souhaitent apporter leurs témoignages pour faire évoluer les soutiens apportés aux familles ou aux enfants et aider les gens en souffrance : témoignage d ancien enfant confié à l aide sociale à l enfance ou témoignage de parents d enfants ayant été confiés, ou tout simplement témoignage de parents en butte à une difficulté. - 8 personnes souhaitent faire part de critiques, de conseils et de propositions aux élus du Conseil général (dont 2 sur le respect de la loi, 3 concernant les jeunes majeurs, 1 sur la nécessité de maintenir des services d aide aux parents de grande qualité, de structures qui écoutent les parents et leur permettent de mieux jouer leur rôle.) - 2 personnes sont en attente de découvrir les missions du Conseil Général en matière de politique de l enfance et de la famille, et de mieux identifier les services du Conseil général - 5 personnes sont présentes pour écouter, entendre les propositions, avoir des pistes de travail pour l avenir Il est impossible de répondre à l ensemble de ces attentes dans la soirée, mais il est proposé de débuter la réflexion par la mise en place de 3 ateliers reprenant les grands thèmes évoqués par le groupe au cours de l expression des attentes : - Thématique sur les jeunes majeurs - Thématique des enfants (mineurs) - Thématique de la mise en conformité du Conseil général avec la loi et le droit LES ATELIERS DE PROPOSITIONS PRINCIPE : Les participants se répartissent dans l un des 3 groupes thématique. Chaque groupe doit être composé de représentants d usagers directement concernés, d usagers «citoyens» plus distants avec la thématique, d un élu et d un professionnel de la Direction enfance famille. Chaque groupe doit faire ressortir 3 idées fortes faisant ressortir constats et propositions. Thématique sur les jeunes majeurs : Constat 1: Les jeunes majeurs ayant bénéficié d un placement à l aide sociale à l enfance ne gardent pas toujours des liens avec leur famille. Ils peuvent bénéficier d un Contrat Jeune Majeur (soutien d un éducateur et aide financière), mais celui-ci s arrête à 21 ans. Faute de moyen financier, il leur est alors difficile, voire impossible, de poursuivre des études plus longues. Proposition 1 : Les jeunes majeurs doivent avoir la liberté de choisir leur avenir. Le conseil général pourrait se porter caution des jeunes majeurs après leur 21 ans pour qu ils bénéficient de prêts à taux avantageux auprès des banques afin qu ils poursuivent leurs études.
3 Constat 2 : Les contrats jeunes majeurs (possible de 18 à 21 ans) sont désormais renouvelés très régulièrement, tous les 3 à 6 mois. En attendant, l octroi ou le renouvellement du contrat jeune majeur, les jeunes se retrouvent dans l incertitude et dans l angoisse. Proposition 2 : Les jeunes majeurs doivent pouvoir bénéficier d une sécurisation de leur parcours. Constat 3 : La décision d octroyer ou non le contrat est prise par une seule personne. Proposition 3 : La décision devrait être portée collectivement. Une commission composée d élus, de personnels du Conseil général et d usagers ou d anciens usagers, devrait être instituée dans le département afin de décider de l octroi ou non des contrats jeune majeur. Thématique sur les mineurs : Constat 1: Le secret professionnel n est pas toujours gardé par les familles d accueil. Il conviendrait d être vigilant sur ce point. Proposition 1 : Evaluation régulière et de proximité des compétences des familles d accueil. Constat 2 : On ne constate pas toujours une bonne adéquation entre la famille d accueil et les besoins de l enfant. Proposition 2 : Choix des familles d accueil en fonction des besoins des enfants (son vécu, son histoire, son âge). Constat 3 : Les travailleurs sociaux ont trop de pouvoirs par rapport aux familles qui se sentent démunies en cas de conflit. Proposition 3 : Donner aux familles la possibilité de s appuyer sur un réseau (association, autres usagers ) pour réussir à faire face. Instituer une commission de surveillance des travailleurs sociaux. Thématique de la mise en conformité avec la loi et le droit : Constat 1: Le Conseil général délègue parfois aux associations la réalisation d une mission de service public : par exemple, l accueil des enfants, ou la mise en œuvre de mesures d investigation. Les usagers s interrogent sur la légalité de cette délégation et sur le cadre juridique qui borde cette délégation. Proposition 1 : Renforcer le contrôle des structures qui reçoivent une délégation de service public, vérifier leur légalité, leur habilitation. Constat 2 : Lorsque le Conseil général procède à une évaluation dans les familles suite à la réception d une information préoccupante, il s ingère dans la vie privée, ce qui est contraire au droit. Proposition 2 : Si les faits «reprochés» aux parents ne relèvent pas du pénal, il ne devrait pas y avoir d évaluation / d investigation sans accord de la famille. Constat 3 : Les travailleurs sociaux sont à la fois juge et partie lorsqu ils évaluent une situation. Ils ont en effet intérêt à ce que cela débouche sur un placement ou une mesure, pour justifier l importance de leur travail. Ils imposent leur système de normes et évaluent avec ce «baromètre». Proposition 3 : Repenser l évaluation : il faut à la fois arrêter d avoir une vision normative des familles, mais également confier ce travail à d autres professionnels, incarnant davantage la loi.
4 LES PROPOSITIONS DES PARTICIPANTS PANTS APPARAISSANT EN FILIGRANNE DE CETTE RENCONTRE : L objectif des ateliers est plus de se connaître et de se faire confiance que de témoigner d emblée de son expérience. Malgré tout, plusieurs propositions ont été évoquées par les participants au cours de la soirée. Pour ne pas perdre cette matière, voici ce qui a été abordé : - Collaboration CG / Education nationale pour les enfants éprouvant des difficultés mais ne bénéficiant pas de mesures d assistance éducative. - Communication plus large des compétences du Conseil général mais également des acteurs susceptibles d aider les parents lorsqu ils rencontrent des difficultés avec leurs enfants. - Pour les familles, avoir de l argent et être entourées est une force, mais est-ce que le Conseil général peut aider davantage ceux qui n ont pas ces ressources? - Comment le Conseil génal peut aider les parents en difficulté lorsqu il n y a pas de placement? - Faire en sorte que le placement soit exceptionnel et non une solution de facilité pour les services JE PRENDS - JE LAISSE / Bilan de la réunion : PRINCIPE : tous les participants sont invités à prendre la parole les uns après les autres pour faire part de ce qu ils ont ressenti au cours de la soirée. A la fin de chaque intervention, le participant dit «Je laisse» pour donner la possibilité à un autre de s exprimer après avoir dit «Je prends». - Instauration d un véritable dialogue grâce à ces rencontres (dialogue qui avait été rompu). - Trop peu de personnes présentes car certains parents auraient peur de participer. - Il faut communiquer plus largement aux usagers des politiques en faveur de l enfance et de la famille sur l existence de ces réunions afin d intégrer le plus possible de personnes. - Il n est pas facile de diffuser les débats et propositions faîtes par le groupe au-delà des participants aux réunions. C est plus facile de vivre ces moments avec l ensemble du groupe que de décrire et de faire comprendre ce qui s y est passé. - Importance de poursuivre cette démarche pour faire tomber les barrières entre élus / usagers / professionnels pour travailler dans un climat de confiance. - Temps d échange trop court : «La rencontre pourrait peut-être se dérouler sur une journée entière, selon les possibilités de chacun». - Pour avoir confiance, il faut prendre du temps car «la confiance se gagne», «je n ai donc pas eu mon compte dans ces temps d échange trop courts». - Les problématiques des politiques enfance et famille ont été soulevées en superficie et non pas en profondeur. Il conviendrait de débattre sur des thématiques plus précises et de manière plus approfondie. - Frustration car chaque participant ayant sa manière d approcher les choses, les temps de parole des élus s en sont trouvés réduits. - Il faudrait que les élus parlent en leur nom, pour dire vraiment ce qu ils pensent. - Difficulté de trouver un endroit pour travailler dans l intérêt collectif.
5 - Rencontres pour consulter puis pour co-construire les politiques même si les élus restent les décideurs. - Il est important d avoir bien en tête que ce groupe n a pas une vocation thérapeutique. Plusieurs participants ont vraiment été affectés par leur histoire, et il est parfois difficile de se faire entendre lorsque la colère ou l émotion prennent le dessus. Si on veut continuer à construire des propositions, peut-être faut-il envisager un autre espace pour permettre aux gens de «vider leur sac». Il ne faut surtout pas confondre les 2 démarches. - Presque tous les participants ont relevé l intérêt de l animation proposée par AlterEgo : même si ce n est pas conventionnel, c est un cadre propice pour s exprimer, pour s écouter, et puis c est beaucoup plus convivial. - Cette dernière réunion avec les élus a été moins dynamique que les autres rencontres. - Pas facile de trouver sa place quand on a pas d enfant placé et pourtant, très important que toutes les situations soient représentées.
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