DÉVELOPPEMENT DE MÉTHODES DE CHAMPS DE PHASE QUANTITATIVES ET APPLICATIONS À LA PRÉCIPITATION HOMOGÈNE DANS LES ALLIAGES BINAIRES

Dimension: px
Commencer à balayer dès la page:

Download "DÉVELOPPEMENT DE MÉTHODES DE CHAMPS DE PHASE QUANTITATIVES ET APPLICATIONS À LA PRÉCIPITATION HOMOGÈNE DANS LES ALLIAGES BINAIRES"

Transcription

1 THÈSE DE DOCTORAT de l Université de Cergy-Pontoise Spécialité : Sciences des Matériaux Présentée par Quentin Bronchart pour obtenir le grade de DOCTEUR DE L UNIVERSITÉ DE CERGY-PONTOISE DÉVELOPPEMENT DE MÉTHODES DE CHAMPS DE PHASE QUANTITATIVES ET APPLICATIONS À LA PRÉCIPITATION HOMOGÈNE DANS LES ALLIAGES BINAIRES Soutenue le 20 octobre 2006 devant le jury composé de : H.T. DIEP Directeur de thèse D. BLAVETTE Rapporteur A. LEGRIS Rapporteur H. ZAPOLSKY Examinateur Y. LE BOUAR Examinateur A. FINEL Examinateur Thèse préparée au sein du Laboratoire d Études des Microstructures, unité mixte ONERA-CNRS

2 2 A mon grand-père

3 Table des matières Remerciements iii 1 Introduction 1 2 Le fondement mésoscopique des méthodes de Champ de Phase L approche stochastique Définition et propriétés générales des variables et des processus stochastiques L équation maîtresse et le bilan détaillé L équation de Fokker-Planck Les équations de Langevin Equations de Langevin avec bruit multiplicatif : points de vue de Itô et de Stratonovich Des équations de Langevin vers une équation de Fokker-Planck Discussion sur le dilemme Itô/Stratonovich dans les équations de Langevin Sur la nécessité de bruits gaussiens dans les équations de Langevin Le problème inverse : d une équation de Fokker-Planck vers un système d équations de Langevin Un exemple de mise en oeuvre d un système d équations de Langevin avec bruits multiplicatifs ; influence de la nature du bruit Génération des bruits multiplicatifs Influence de la nature du bruit Le théorème fluctuation-dissipation La phénoménologie Ginzburg-Landau La densité d énergie libre Les équations d évolution déterministes Le profil et l énergie de surface d une interface plane à l équilibre Le traitement numérique dans le cas de l approche Champ de Phase standard La discrétisation et l adimensionnement des équations d évolution Le passage en concentration Le passage dans l espace de Fourier La méthode d implémentation semi-implicite Calibrages de l équation d Allen-Cahn sur un modèle atomique simple Le modèle d Ising bidimensionnel Généralités sur le modèle d Ising Les différents mécanismes locaux de l évolution Monte Carlo Le régime de relaxation des interfaces Du discret au continu : rôle des fluctuations et influence de la transition rugueuse La procédure de coarse-graining i

4 Table des matières Le calibrage de l échelle des temps par simulation de l effondrement d un précipité isolé L évolution des microstructures hétérogènes Conclusion Les fluctuations à l équilibre homogène L équation d Allen-Cahn stochastique via l intégration spatiale L équation d évolution liée au paramètre d ordre moyen Φ(t) Conclusion Calibrage de l équation de Cahn-Hilliard : De la nucléation à la coalescence Le calibrage des échelles d énergie, d espace et de temps Les données expérimentales L échelle d énergie L échelle d espace L échelle des temps La théorie classique de la germination Caractérisation d une configuration C L approximation de faible sursaturation et l approximation capillaire L entropie de mélange et l énergie libre de Gibbs L équation maîtresse et le bilan détaillé Le flux de germination stationnaire et la période d incubation Les équations d échelles Les résultats du modèle Champ de Phase et confrontation à la Théorie Classique de la Germination Les résultats Champ de phase L influence du pas de temps Le choix d une définition des précipités Les résultats Champ de Phase pour c 0 = 14% at. B et comparaison avec la Théorie Classique de la Germination En abaissant la sursaturation Conclusion D une cinétique atomique à une méthode de champ de phase quantitative : procédure de moyenne locale Introduction Le résumé étendu et l article : Quantitative Phase Field Modeling Conclusion générale et perspectives 131 ii

5 Remerciements Je remercie Alphonse Finel et Yann Le Bouar qui ont su me faire partager leurs connaissances scientifiques et leur enthousiasme pour la recherche. Je resterai pour longtemps leur obligé et tâcherai de m inspirer de leurs exemples tout au long de mon parcours professionnel. Je remercie le Professeur The Hung Diep, Directeur du LPTM, d avoir accepté la charge de directeur de thèse et de m avoir donné la possibilité d effectuer un monitorat à l Université de Cergy-Pontoise. Je remercie Didier Blavette, Professeur de l université de Rouen et Directeur du GPM, et le Docteur Héléna Zapolsky d avoir trouvé le temps de rédiger l un des rapports, malgrés toutes les activités qui leur incombent. Je remercie le professeur Alexandre Legris d avoir accepté d être membre de mon jury et l un des rapporteurs. Je remercie également la direction du LEM, Denis Gratias et François Ducastelle, de m avoir acceuilli au sein de leur laboratoire et ce jusqu à la fin de mon travail de rédaction. Je remercie Guillaume Boussinot pour l amitié qu il m a témoigné et les passionantes conversations scientifiques que nous avons partagées. J espère à l avenir conserver son amitié et nos rapports professionnels. Enfin, mes derniers remerciements iront aux membres du Laboratoire d Etudes des Microstructures de l ONERA dont l amitié et le soutien moral m ont été fort précieux. Quentin Bronchart, le 13 Septembre 2006 iii

6 Remerciements iv

7 1 Introduction Cette étude se situe dans le domaine de la métallurgie physique, plus précisément dans le domaine de l élaboration de matériaux à vocation structurale. Il s agit donc de mettre au point de nouveaux matériaux en essayant d optimiser certaines de leurs propriétés macroscopiques, en particulier mécaniques (limite élastique, dureté, résistance au fluage, à la fatigue,...) et thermiques. D une manière générale, ces différentes propriétés ne peuvent être obtenues que si nous utilisons des matériaux hétérogènes et dont la taille caractéristique des hétérogénéités est de l ordre de quelques dizaines à quelques centaines de nanomètres. C est en particulier à cette échelle que l on peut agir sur la dynamique des dislocations, responsable des propriétés mécaniques des matériaux. Dans le cadre de matériaux métalliques, ces structures hétérogènes sont très souvent liées à l existence d un état multiphasé, i.e. à une situation où l alliage peut présenter simultanément plusieurs phases en équilibre. Dans de nombreuses situations, cet état multiphasé est le résultat d une transition de phase entre une phase à haute température désordonnée et une phase basse température ordonnée. C est par exemple le cas des superalliages du type γ-γ à base de nickel, utilisés dans le domaine aéronautique, et qui tous dérivent de l alliage binaire N i-al. Dans cet alliage, la phase haute température γ est une solution solide désordonnée sur un réseau CFC (Cubique Face Centrée) alors que la phase basse température γ est la phase ordonnée L1 2. Dans un certain régime de concentration et de température, dit régime biphasé, ces deux phases coexistent. Si nous trempons donc un alliage initialement désordonné dans cette zone biphasée, on observe la précipitation du domaine ordonné γ dans une matrice γ. Cette structure va ensuite évoluer : la taille des domaines va croître et leur nombre diminuer. La force motrice de cette évolution est la diminution de l aire totale des interfaces entre les précipités γ et la matrice γ, car ces interfaces sont des lieux d excés d énergie libre. En fait, cette microstructure n est en réalité jamais à l équilibre thermodynamique car celui-ci ne peut être atteint que s il n existe plus qu un seul précipité, ce qui, pour un échantillon macroscopique, nécessite des temps géologiques! Quand bien même l équilibre thermodynamique serait atteint lors de l élaboration de l alliage, celui-ci sera utilisé dans des conditions de température et de pression différentes, ce qui rétablit un déséquilibre thermodynamique. La microstructure évolue donc inéluctablement : c est le vieillissement. On comprend donc qu il est crucial de comprendre qualitativement et quantitativement ce phénomène. Il s agit de mettre au point une théorie qui permet de prédire les caractéristiques de l évolution microstructurale d un alliage multiphasé : formes des précipités, longueurs caractéristiques, lois de croissance, corrélations spatiales. Bien entendu, il serait a priori souhaitable d aborder ce problème à l échelle atomique, car c est à ce niveau que se situent les lois fondamentales de la physique. Cependant, cette démarche se heurte très rapidement à plusieurs obstacles actuellement insurmontables et qui probablement le resteront longtemps encore. Il y a tout d abord un problème de dimension spatiale et d échelle de temps. Comme nous l avons dit plus haut, l échelle caractéristique des phénomènes physiques qui déterminent les propriétés macroscopiques est de l ordre de la centaine de nanomètres. De façon à avoir une bonne analyse statistique, il faudrait donc simuler des échantillons de l ordre du micron, ce qui correspond environ à atomes, sur des temps macroscopiques. En utilisant des 1

8 1 Introduction modèles d interactions atomiques classiques (par opposition à quantique) et en utilisant des codes de dynamique moléculaire performants, les limites actuelles sont de l ordre de atomes simulés pendant quelques nanosecondes! Nous pouvons augmenter très significativement l échelle des temps en utilisant les simulations du type Monte Carlo, mais pas l échelle d espace. En bref, les limites informatiques actuelles sont très en deçà (plusieurs ordres de grandeur) de ce qui serait nécessaire pour aborder le problème à l échelle atomique. Quand bien même cela serait possible, il ne serait pas très pertinent de suivre l évolution de milliards d atomes quand seules nous intéressent des quantités définies à l échelle de quelques dizaines de nanomètres, comme la taille des précipités, leurs formes et leurs corrélations spatiales. Il est donc naturel d essayer de mettre en oeuvre des théories, dites mésoscopiques, directement définies à cette échelle, et initialement popularisées, dans un autre contexte, par Ginzburg et Landau. Ainsi, l approche de Ginzburg-Landau, dont les utilisations sont regoupées sous le nom de méthodes de champs de phase, constitue un outil privilégié pour l étude et la compréhension des microstructures à l échelle mésoscopique. D une part, elles permettent de prendre en compte les interactions chimiques responsables des transitions de phases. D autre part, elles permettent de calculer les morphologies qui en résultent à l échelle du micron. Toutefois, de par leur nature mésoscopique, les méthodes de champs de phase ne reproduisent pas intrinséquement les processus microscopiques, c.-à-d. les fluctuations thermiques, responsables de l activation du processus d évolution. Il en résulte que, dans ces méthodes, l échelle des temps n est pas définie. En effet, les champs mésoscopiques sont issus d une procédure de moyenne locale (coarsegraining) qui, d une part, conduit à un modèle d interfaces diffuses et qui, d autre part, conduit à la perte des fluctuations de hautes fréquences. L existence d une telle procédure de moyenne locale est l hypothèse de base de toutes méthodes définies à l échelle mésoscopique, même si cette procédure n est pas explicitement définie. C est par exemple le cas dans l approche de Ginzburg- Landau, basée sur une étude phénoménologique de la fonctionnelle de densité d énergie libre et de ses symétries. Il est toutefois possible de réintroduire des fluctuations dans les méthodes de champ de phase phénoménologiques. Pour ce faire, l approche de Langevin propose d ajouter aux équations d évolution déterministes (équations du type Allen-Cahn ou du type Cahn-Hilliard) un terme stochastique, appelé bruit ou force de Langevin. Ce bruit doit donc permettre de reproduire les fluctuations responsables de l activation thermique de la séparation de phase. Dans le cas d une transition spontanée (décomposition spinodale), ces fluctuations, bien que théoriquement à prendre en compte, ne jouent pas de rôle essentiel sur l évolution microstructurale et les méthodes de champ de phase non-stochastiques suffisent à une observation semiquantitative de l évolution microstructurale. A contrario, dans le cas d une transition nonspontanée (nucléation), ces fluctuations sont nécessaires à l activation thermique du processus de séparation de phase. En effet, pour créer une structure de précipitation, le système doit franchir localement des barrières d énergie. Ces barrières d énergie sont entièrement définies par la forme et les paramètres de la fonctionnelle de densité d énergie libre utilisée et le bruit de Langevin doit alors permettre au champ de fluctuer de façon à franchir, par endroits, ces barrières d énergie. L activation du processus, dans les premiers instants de la transition, est donc liée à la compétition entre les aspects déterministe et stochastique de l évolution. Comme prévu par diverses théories, en particulier la théorie classique de la germination, cette compétition se manifeste sous la forme d une période d incubation durant laquelle les fluctuations, pilotées en Champ de Phase par le bruit de Langevin, s établissent jusqu à ce que localement les variations spatiales du champ soient suffisantes pour qu une structure de précipitation soit énergétiquement favorable. Pour une transition non-spontanée donnée, cette période d incubation augmente significativement à mesure que la sursaturation baisse et son temps caractéristique peut devenir très important (il diverge quand la sursaturation tend vers zéro). On comprend donc qu il est 2

9 nécessaire de reproduire quantitativement la période d incubation pour espérer reproduire quantitativement les étapes qui suivent et l ensemble de l échelle des temps. Le bruit de Langevin joue donc un rôle crucial dans les premiers instants d un phénomène de séparation de phase non-spontanée. Jusqu à présent, les études basées sur les méthodes de champs de phase ont surtout porté sur des développements phénoménologiques complexes des densités d énergie libre de façon à reproduire diverses morphologies structurales dues à des phénomènes hétérogènes. Ces phénomènes hétérogènes sont significatifs de l évolution microstructurale lorsque celle-ci a atteint le régime de relaxation des interfaces, i.e. les temps longs de l évolution. Tout d abord, il est impossible de ne pas citer la théorie des inclusions cohérentes [1], écrite par A.G. Khachaturyan et qui permet de reproduire l anisotropie des précipités due aux phénomènes d élasticité cohérente. L.Q. Chen, A.G. Khachaturyan et d autres travaillent entre autre sur les phénomènes d élasticité inhomogène [2, 3]. Des études récentes menées par D. Rodney et al [4] ont montré qu il est possible d inclure les dislocations dans un modèle d interfaces diffuses via une analyse multi-échelle ; ceci donne accès à l étude de la plasticité par les méthodes de champs de phase. Il est également possible de prendre en compte les différents arrangements atomiques possibles aux interfaces ou d étudier les structures bimodales apparaissant lors d un recuit [5, 6]. Des travaux sont en cours concernant l influence des joints de grains sur les déformations élastiques et la précipitation (A. Parisi). En bref, les méthodes de champ de phase ont prouvé leurs potentialités à reproduire les diverses morphologies microstructurales observées expérimentalement. Toutefois, quand ces études concernent des phénomènes de séparation de phase non-spontanée, les processus d activation sont souvent introduits de façon artificielle [7] : soit par l ajout d un terme stochastique d amplitude exagérément élevée ; soit par l ajout, à la main, de précipités de taille surcritique. Ces méthodes revêtent l intérêt de parvenir rapidement aux différents régimes de relaxation des interfaces, cités plus haut, mais ne permettent pas une définition pertinente de l échelle des temps. Toutefois, cette échelle peut être calibrée a posteriori en comparant les morphologies issues des simulations aux observations expérimentales ou en se rapportant à des théories analytiques. L approche présentée dans cette étude se veut plus prédictive. Nous développons des méthodes de Champ de Phase quantitatives sur les échelles de temps et d espace. Le but est de prédire à l échelle mésoscopique les évolutions microstructurales liées à la précipitation homogène dans un alliage binaire faiblement sursaturé. Dans un premier temps, nous présentons le fondement statistique des approches purement phénoménologiques. Nous rappelons le lien entre l équation maîtresse liée à un processus Markovien et l équation de Fokker-Planck, ainsi que l équivalence de cette dernière avec l équation de Langevin. Nous discutons à ce sujet des points de vue d Itô et de Stratonovich sur les différentes manières d interprêter l action des termes de bruit. L équivalence entre l équation de Fokker-Planck et un système d équations de Langevin est ensuite étendue au cas général où l aspect multiplicatif du bruit n apparaît pas simplement dans les équations de Langevin ellesmêmes, mais seulement au niveau des fonctions d autocorrélation des sources de bruit. Nous présentons également un algorithme simple pour générer les bruits multiplicatifs quand ceuxci obéissent à une règle de conservation locale. Ces deux derniers développements seront des étapes indispensables à la mise en œuvre de la démarche présentée dans le dernier chapitre, où nous développerons de nouvelles équations de Champ de Phase en utilisant une procédure de changement d échelle. Avant d aborder ce point de vue plus fondamental, nous avons tout d abord consacré nos efforts à une analyse approfondie des méthodes de Champ de Phase traditionnelles. Il s agit des méthodes simplement phénoménologiques, où l on postule l existence d une force motrice 3

10 1 Introduction d origine thermodynamique, directement abordée à l échelle mésoscopique et à laquelle nous ajoutons des termes de bruit pour reproduire des fluctuations. Ces sources de bruit sont alors le plus souvent simplement additives. Dans ce cadre purement phénoménologique, nous considérons deux cas distincts. Premièrement, nous calibrons l équation d Allen-Cahn stochastique (pour un paramètre d ordre non-conservé) sur une dynamique Monte Carlo bidimensionnelle. Nous traitons alors séparément deux aspects de l évolution microstructurale aux temps longs. Nous étudions, tout d abord, le régime de relaxation des interfaces : nous montrons qu il est possible de définir une procédure de moyenne locale permettant de calibrer les paramètres de l équation d Allen-Cahn de façon à ce qu elle reproduise la relaxation des interfaces observée par simulation Monte Carlo. Ensuite, nous étudions les fluctuations à l équilibre de quantités spatialement moyennées. Nous étudions alors un modèle d évolution stochastique indépendant des variables d espace et nous montrons qu il est possible de calibrer les propriétés moyennes des termes de bruit de façon à reproduire finement les fluctuations à l équilibre mesurées par simulation Monte Carlo. Deuxièmement, nous calibrons l équation de Cahn-Hilliard stochastique (pour un paramètre d ordre conservé) sur des données expérimentales définissant un alliage donné. Nous montrons qu il est possible de reproduire quantitativement le phénomène de séparation de phase en son entier par simulation Champ de Phase. Toutefois, cette reproduction quantitative du phénomène de séparation de phase est limitée à des sursaturations légèrement inférieures à la concentration spinodale uniquement. Nous observons donc que l approche purement phénoménologique échoue à reproduire quantitativement la séparation de phase d un alliage faiblement sursaturé. Dans une dernière partie, nous abandonnons l approche purement phénoménologique et développons une seconde approche, plus rigoureuse, qui consiste à partir d un modèle d évolution à l échelle atomique pour obtenir une équation de Fokker-Planck mésoscopique via une procédure de moyenne locale. Cette équation de Fokker-Planck, qui est une équation différentielle déterministe, régit l évolution de la densité de probabilité d un ensemble de systèmes. Elle est rigoureusement identique à une équation de Langevin, qui régit l évolution d un système donné. c est donc une équation du type Champ de Phase, mais dont la forme diffère de celle utilisée dans les approches purement phénoménologiques du type Ginzburg-Landau. La procédure de changement d échelle conduit en effet à définir explicitement les différents ingrédients qui subsistent dans l écriture finale, c.-à-d. la densité d énergie libre mésoscopique, les termes de mobilités et les termes de bruit. Toutes ces quantités dépendent en particulier du paramètre d qui caractérise le changement d échelle. Par ailleurs, nous verrons que les mobilités et le terme de raideur dépendent des valeurs locales des champs. Enfin, nous mettons en œuvre l ensemble de cette procédure pour différentes valeurs du changement d échelle d et nous comparons les résultats à ceux obtenus à l échelle atomique par simulation Monte Carlo de l équation maîtresse utilisée en amont de la procédure de changement d échelle. 4

11 2 Le fondement mésoscopique des méthodes de Champ de Phase Dans ce premier chapitre, nous présentons le fondement statistique des approches Champ de Phase en nous basant sur une cinétique exacte prenant la forme d une équation maîtresse directement définie à l échelle mésoscopique. Cette étude statistique est nécéssaire pour comprendre dans quelles limites les méthodes de Champ de Phase sont capables de reproduire l évolution microstructurale en un temps physique. Les systèmes étudiés ici peuvent être décrits par une variable stochastique dépendante de l espace et du temps. Cette variable stochastique, notée Φ, est munie d une distribution de probabilité, notée P (Φ, t). La façon la plus simple et la plus générale pour décrire l évolution de cette densité de probabilité est de supposer la connaissance de toutes les probabilités de transition par unité de temps d une configuration du système à une autre. Ainsi l évolution de la distribution de probabilité peut être décrite en termes de flux de probabilité ; l évolution obéit à une équation, appelée équation maîtresse. Nous montrons ci-dessous ( {2.1}) que, dans l hypothèse de faibles sauts de la variable Φ, l équation maîtresse peut être approximée par une équation maîtresse plus simple, appelée équation de Fokker-Planck. Ensuite, nous montrons que l équation de Fokker-Planck est équivalente à un système d équations de Langevin ( {2.2}). Ces dernières ne sont pas écrites en terme de l évolution d une distribution de probabilité, mais en terme de l évolution temporelle de la variable Φ elle-même. Cette formulation correspond à une méthode de Champ de Phase stochastique. Nous discutons alors des différentes manières d interprêter l action des termes de bruit. Ainsi, les parties {2.1} et {2.2} présentent le fondement statistique des méthodes de Champ de Phase, tel que traditonnellement présenté [8, 9]. Nous étudions également le problème inverse ( {2.3}), c.-à-d. le passage d une équation de Fokker-Planck à un système d équations de Langevin dans le cas le plus général, où l aspect multiplicatif du bruit n apparaît pas explicitement dans les équations de Langevin, mais apparaît au niveau des fonctions d autocorrélation des sources de bruit. La mise en œuvre des équations de Langevin dans le cadre d un bruit multiplicatif, obéissant par exemple à une règle de conservation locale, pose des problèmes spécifiques qui sont alors détaillés ( {2.4}). Les deux derniers paragraphes introduits ci-dessus ( {2.3} et {2.4}) seront des étapes indispensables à la mise en œuvre de la démarche présentée dans le dernier chapitre, où nous développerons de nouvelles équations de Champ de Phase en utilisant une procédure de changement d échelle. Avant d aborder ce point de vue plus fondamental, nous avons tout d abord consacré nos efforts à une analyse approfondie des méthodes de Champ de Phase traditionnelles (chapitres {3} et {4}). Il s agit des méthodes simplement phénoménologiques, où l on postule l existence d une force motrice d origine thermodynamique, directement abordée à l échelle mésoscopique et à laquelle nous ajoutons des termes de bruit pour reproduire des fluctuations. Ces sources de bruit sont alors le plus souvent simplement additives. Dans ce cadre phénoménologique, nous calibrons l amplitude des termes de bruit via le théorème 5

12 2 Le fondement mésoscopique des méthodes de Champ de Phase fluctuation-dissipation ( {2.5}). Dans la partie suivante ( {2.6}), nous nous focalisons sur un modèle Champ de Phase déterministe et nous relions les paramètres de ce modèle aux quantités physiques telles que la densité d énergie libre, l énergie d interface et les mobilités [10, 11]. Enfin, dans le cadre de l approche standard des méthodes de Champ de Phase et avant d étudier leur potentiel à reproduire quantitativement les phénomènes de séparation de phase, nous montrons comment préparer les équations d évolution, définies en milieu continu, pour leurs utilisations numériques ( {2.7}). 2.1 L approche stochastique Le rôle en physique de la probabilité et des méthodes stochastiques est le sujet d un grand nombre d études. Nous allons rapidement expliquer comment inclure les processus stochastiques dans la description du phénomène de séparation de phases Définition et propriétés générales des variables et des processus stochastiques Dans la nature, on rencontre beaucoup de phénomènes, dont le phénomène de séparation de phases, durant lesquels certaines quantités varient avec le temps de façon complexe et irrégulière. Comme expliqué en introduction, il n y a aucune chance de calculer ces variations en détails, mais il est vrai que l on peut définir certaines quantités moyennes variant de façon régulière. En effet, nous savons par expérience qu il existe un aspect macroscopique, c.-à-d. morphologique, pour lequel il n est pas nécéssaire de connaître le détail des fluctuations. Sachant que les détails sont insignifiants, on peut volontiers les remplacer par une moyenne convenable. Ainsi, un système physique isolé et fermé peut être décrit, en partie 1, par une fonction continue de l espace, ici un champ de phase φ( r), variant avec le temps de façon régulière. La valeur du champ en un point est inclue dans un intervalle I continu. Les réalisations de ce champ φ( r) définissent donc un espace des phases continu et infini. Toutefois, le traitement numérique impose la discrétisation spatiale de ce champ. Nous sommes donc amené à décrire le champ de phase par une variable Φ dont chaque réalisation est définie par l ensemble discret, {φ} = (φ 1, φ 2,..., φ N ) où φ k I et où N est le nombre de cellules du réseau discret, dont les sites sont numérotés hélicoïdalement. Une définition rigoureuse de φ k doit se faire à partir de l échelle atomique ce qui nécéssite une procédure de moyennage ( coarse-graining ) à l échelle de la cellule. La taille de la cellule est très importante : elle doit être suffisamment petite pour décrire le phénomène physique qui nous intéresse, mais suffisamment grande pour que les fluctuations de φ k soient petites. Les variables stochastiques φ k, définies à une échelle intermédiaire entre l échelle microscopique et l échelle macroscopique sont dites mésoscopiques. Nous montrerons dans la partie {5}, comment définir rigoureusement φ k à partir de l échelle atomique. Pour le moment, nous prenons comme point de départ une description du système par l ensemble discret {φ}, c.-à-d. une description à l échelle mésoscopique. Nous pouvons doter le processus stochastique Φ d une distribution de probabilité définie sur l espace des phases. Cette distribution de probabilité est donnée par la fonction P ({φ}, t), définie positivement : P ({φ}, t) 0 1 c.-à-d. sans se soucier du détail des fluctuations microscopiques 6

13 2.1 L approche stochastique et normalisée de sorte que : T r {φ} P ({φ}, t) = P ({φ}, t)d N φ = 1, I N où la trace T r court sur tout l espace des phases, dont l élément de volume est noté d N φ = dφ 1 dφ 2...dφ N. Ceci signifie simplement que la configuration {φ} a la probabilité P ({φ}, t) t d apparaître entre les instants t et t + t L équation maîtresse et le bilan détaillé La façon la plus générale d écrire une équation d évolution linéaire pour la densité de probabilité P ({φ}, t) est connue sous le nom d équation maîtresse. Pour le processus stochastique Φ présenté ci-dessus, on écrit : P ({φ}, t) t = I N [ ] W ({φ} {φ })P ({φ }, t) W ({φ } {φ})p ({φ}, t) d N φ (2.1) où W ({φ} {φ }) est la probabilité de transition par unité de temps vers l état {φ} sachant que le système est dans l état {φ }. Le processus stochastique décrit par (2.1) est un processus de Markov, c.-à-d. un processus dont l évolution ne dépend pas de l histoire antérieure. L équation (2.1) est obtenue en supposant que le processus est stationnaire, c.-à-d. que la transition entre la réalisation {φ} t1 et la réalisation {φ} t2 ne dépend que de l intervalle t 2 t 1 [9]. L équation maîtresse est une équation sur les flux entre les probabilités P ({φ}, t). Elle peut être interprétée comme suit : le premier terme est le gain en état {φ} dû aux transitions à partir des autres états {φ } de l espace des phases ; le second terme est une perte due aux transitions de l état {φ} dans les autres états. L équation maîtresse est déterministe : la probabilité qu une réalisation {φ} apparaisse à un temps lointain est entièrement déterminée par la probabilité au temps initial t = t 0. Pour une solution stationnaire, le nombre total de transitions par unité de temps dans l état {φ} t doit être compensé par le nombre total de transitions par unité de temps hors de l état {φ} t, c.-à-d. que nous avons pour un état stationnaire : W ({φ} {φ })P st ({φ })d N φ = W ({φ } {φ})p st ({φ})d N φ I N I N Si on suppose que chaque transition est compensée individuellement, c.-à-d. si chaque transition par unité de temps d un état {φ } t dans un état {φ} t+ t est compensé par une transition de l état {φ} t dans l état {φ } t+ t sur le même intervalle de temps ; alors on parle de bilan détaillé. Ce bilan s écrit : W ({φ} {φ })P st ({φ }) = W ({φ } {φ})p st ({φ}) (2.2) Si le bilan détaillé est respecté et si la matrice W est ergodique, le processus stochastique amène indubitablement, pour t, le système dans un état stationnaire défini par P st ({φ}). 7

14 2 Le fondement mésoscopique des méthodes de Champ de Phase L équation de Fokker-Planck Nous considérons donc l équation maîtresse (2.1). En introduisant la variable { } = { 1,..., N } qui mesure la différence entre deux états, l équation (2.1) devient : P ({φ}, t) t = [ ] d N W ({φ} { }; { })P ({φ} { }, t) W ({φ}; { })P ({φ}, t) où W ({φ}; { }) est la probabilité de transition par unité de temps de l état {φ} vers l état {φ} + { }. Nous pouvons formellement développer le permier terme du membre de droite en série entière par rapport à ( 1, 2,..., N ), ce qui conduit à : P ({φ}, t) t = { d N ( 1) n n [ i1... in n! φ i1... φ in n=0 ] } W ({φ}; { })P ({φ}, t) (2.3) d N W ({φ}; { })P ({φ}, t) (2.4) où la sommation N i 1 =1... N i sur les indices répétés i n=1 1,..., i n est implicite. Le premier terme du développement en série s annule avec le dernier des membres de droite. L équation (2.4) peut donc s écrire sous la forme : P ({φ}, t) t = ( 1) n n [ ] D i1,...,i n! φ i1... φ n ({φ})p ({φ}, t) in n=1 où les quantités D i1,...,i n ({φ}) sont tout simplement les moments de la probabilité de transition W ({φ}; { }) : D i1,...,i n ({φ}) = d N i1... in W ({φ}; { }). (2.6) L équation (2.5) constitue le développement de Kramers-Moyal de l équation maîtresse (2.1). Ce dévéloppement est formellement identique à l équation maîtresse elle-même et a donc, tel quel, le même degré de complexité. Le développement de Kramers-Moyal suggère cependant une méthode pour approximer l équation maîtresse initial. Si les moments D i1,...,i n ({φ}) de la probabilité de transition décroissent suffisamment vite, on peut éventuellement limité le développemenent à un certain ordre n. L approximation de Fokker-Planck consiste précisément à limiter le développement à l ordre n = 2 : P ({φ}, t) t = [ ] D i1 ({φ})p ({φ}, t) φ i [ 2 φ i1 φ i2 ] D i1,i 2 ({φ})p ({φ}, t) où D i1 ({φ}) et D i1,i 2 ({φ}) sont les moments d ordre 1 et 2 de la probabilité de transition : D i1 ({φ}) = d N i1 W ({φ}; { }) D i1,i 2 ({φ}) = d N i1 i2 W ({φ}; { }). (2.8) En raison de leur rôle dans l équation (2.7), les coefficients D i1 et D i1,i 2 sont respectivement appelés coefficient de convection et coefficient de diffusion. Il est en effet évident que la matrice formée par les coefficients D i1,i 2 ({φ(t)}) est définie positive, c.-à-d. D i1,i 2 ({φ(t)})a i1 a i2 > 0 pour tout vecteur {a i } avec a i > 0. Le second terme de l équation (2.7) joue donc bien un rôle (2.5) (2.7) 8

15 2.2 Les équations de Langevin diffusif, c.-à-d. d étalement de la distribution P ({φ}, t) dans l espace {φ 1,..., φ N }. Le premier terme quant à lui a la forme d une divergence d un flux dans cet espace, avec une vitesse locale donnée par les coefficients D i1 ({φ(t)}), qui jouent donc bien le rôle de coefficients de convection. Notons, pour clore ce paragraphe, que l équation de Fokker-Planck est beaucoup plus simple que l équation maîtresse initiale, puisque c est une simple équation aux dérivées partielles du second ordre. Elle n a cependant de sens que si effectivement les moments de la probabilité de transition W ({φ}; { }) sont négligeables pour n 3, ce qui sera le cas si W ({φ}; { }) décroît suffisamment rapidement avec l amplitude des sauts { }. Dans les situations que nous considérons plus loin, les sauts consisterons à échanger deux particules entre deux cellules voisines, contenant chacune N cell particules. Nous verrons que les termes successifs du développement de 1 Kramers-Moyal de notre équation maîtresse sont d ordre avec n = 1, 2, etc. Il sera donc N (n 1) cell 1 justifié de tronquer le développement au plus bas ordre en N cell, c.-à-d. à l ordre n = Les équations de Langevin Au même titre que l équation maîtresse, l équation de Fokker-Planck régit l évolution d une distribution de probabilité P ({φ}, t). Cette dernière est complètement déterminée par une condition initiale P ({φ}, t 0 ) à l instant t 0 et par la donnée de la probabilité de transition W ({φ}, t), ou par les moments d ordre 1 et 2 de cette dernière dans le cadre de l approximation de Fokker- Planck. En d autres termes, l équation de Fokker-Planck ne permet pas de reproduire l évolution d un système donné, c.-à-d. d une distribution particulière de la dynamique stochastique du champ {φ}. C est précisément ce que permet l approche de Langevin. Cette approche est basée sur des équations d évolution des variables stochastiques φ i (t) elles-mêmes. En présence d une seule variable seulement, la forme la plus générale de l équation de Langevin est la suivante : φ(t) t = h[φ(t)] + g[φ(t)] Γ(t) (2.9) où les fonctions h(φ) et g(φ) sont des fonctions explicites de la variable φ, éventuellement nonlinéaires, et où Γ(t) est une fonction aléatoire dont nous précisons la définition mathématique plus loin. Le premier terme du membre de droite de l équation (2.9) correspond à la partie déterministe de la dynamique de φ(t) tandis que le second, piloté par la fonction aléatoire Γ(t), représente la partie stochastique. Plus précisément, le rôle de ce second terme est d induire un aspect probabiliste dans l évolution de la variable φ, car le terme de bruit générera des fluctuations sur φ. Notre but maintenant est d établir un lien formel entre l équation de Fokker-Planck et l équation de Langevin. Nous allons voir que ce lien dépend de façon cruciale de la manière dont nous traitons le terme de bruit. Dans le but d être assez général sans pour autant alourdir les calculs, nous allons considérer une situation où nous avons N variables φ i (t) dont les équations d évolution ont la forme suivante : φ i (t) t = h i [φ(t)] + g ij [φ(t)] Γ j (t). (2.10) Les fonctions h i (φ) et g ij (φ) sont des fonctions quelconques des variables φ 1,..., φ N, éventuellement non-linéaires, et les fonctions Γ j (t), appelées bruits de Langevin, sont des fonctions aléatoires indépendantes de valeurs moyennes nulles. De plus, puisque nous traitons ici de processus markovien, les fonctions de corrélation des termes de bruit doivent avoir une largeur temporelle 9

16 2 Le fondement mésoscopique des méthodes de Champ de Phase nulle. En d autres termes, les deux premiers moments de la fonction de distribution du bruit seront donnés par : Γ i (t) = 0 Γ i (t)γ j (t ) = 2δ ij δ(t t ). (2.11) Nous insistons sur le fait que, dans la mesure où l équation (2.10) est une équation différentielle du premier ordre seulement par rapport au temps, la présence d un pic de Dirac dans la fonction d autocorrélation du bruit Γ i (t) est une condition nécessaire et suffisante pour que la dynamique des variables φ i (t) soit strictement markovienne, c.-à-d. sans mémoire du passé. Les équations (2.11) ne sont cependant pas suffisantes pour décrire totalement les termes de bruit. Il faut également définir les termes d ordres plus élevés. Nous supposons ici que les fonctions Γ i (t) sont gaussiennes, c.-à-d. que leurs moments d ordres impairs sont nuls et que les moments pairs sont reliés au moment d ordre 2 : Γ i (t 1 )...Γ i (t 2n+1 ) = 0 Γ i (t 1 )...Γ i (t 2n ) = P 2 n δ(t i1 t i2 )δ(t i3 t i4 )...δ(t i2n 1 t i2n ) (2.12) où la notation P représente les différentes possibilités de permuter les (2n) instants t 1,..., t 2n, en ne comptant pas les permutations qui consistent à échanger les deux temps d une même fonction de corrélation δ(t i t j ) ou à échanger deux fonctions de corrélation (la somme P coure donc sur (2n)!/(2 n n!) termes). Par exemple, le moment d ordre 4 est donné par : Γ i (t 1 )...Γ i (t 4 ) = 4δ(t 1 t 2 )δ(t 3 t 4 ) + 4δ(t 1 t 3 )δ(t 2 t 4 ) + 4δ(t 1 t 4 )δ(t 2 t 4 ). Le principal intérêt de supposer que la distribution des termes de bruit est gaussienne est qu alors, comme nous le démontrerons plus bas, les équations de Langevin (2.10) sont strictement équivalentes à une équation de Fokker-Planck, quelque soit la forme des fonctions h i ({φ}) et g ij ({φ}). Lorsque les fonctions g ij sont constantes, on parle d équations de Langevin avec bruit additif, car l amplitude des termes stochastiques à l instant t ne dépend pas de l état des variables φ i à cet instant. Par contre, lorsque les fonctions g ij ({φ}) dépendent des variables φ i, on parle de bruit multiplicatif, car alors l amplitude de la partie stochastique dépend de la valeur instantanée des variables elles-mêmes. C est ce cas que nous considérons dans ce qui suit Equations de Langevin avec bruit multiplicatif : points de vue de Itô et de Stratonovich Nous considérons un système d équations de Langevin avec bruit multiplicatif (cf. éq. (2.10)). Les propriétés stochastiques des termes de bruit sont définis par les équations (2.11) et (2.12). Ce système d équations ne définit cependant pas entièrement le processus stochastique lorsque les fonctions g ij ({φ}) ne sont pas constantes. En effet, il reste un arbitraire dans les équations (2.10), dans la mesure où les termes de bruit Γ j (t) ont un temps d autocorrélation nul. Plus précisément, nous devons choisir quelle valeur de {φ} utiliser dans les préfacteurs g ij ({φ}) des termes de bruit. Ce problème peut être illustré de la façon suivante. Puisque leurs temps d autocorrélation sont nuls, les fonctions Γ j (t) peuvent être visualisées comme des séries de pics de Dirac. Les variables stochastiques φ i (t) présentent donc des discontinuités à chaque instant t, ce qui conduit à la question suivante : à un instant t donné, quelle valeur de {φ} doit-on utiliser dans les 10

17 2.2 Les équations de Langevin fonctions g ij ({φ})? Nous pouvons utiliser la valeur que {φ} a atteinte juste avant t, juste après, ou, d une certaine manière, une valeur intermédiaire. Ces différentes possibilités sont toutes mathématiquement valides et un choix doit être fait arbitrairement. Ce choix est référencé dans la littérature sous le nom de dilemme d Itô-Stratonovich. La méthode d Itô consiste à choisir la valeur de {φ} juste avant l arrivée des pics de Dirac. Plus précisément, dans la limite t 0, Itô interprète les équations de Langevin (2.10) sous la forme : Itô : t 0, φ i (t + t) φ i (t) = h i [{φ(t)}] t + g ij [{φ(t)}] t+ t t Γ j (t )dt. (2.13) La méthode de Stratonovich, quant à elle, consiste à choisir la valeur moyenne de {φ} entre les instants t et t + t : Stratonovich : t 0, φ i (t + t) φ i (t) = h i [{φ(t)}] t [ ] {φ(t + t)} + {φ(t)} t+ t +g ij Γ j (t )dt. (2.14) 2 t En d autres termes, ce choix revient à supposer que le bruit singulier Γ j (t) est en fait la limite t 0 d un bruit régulier de largeur t. De ce point de vue, le choix de Stratonovich peut également être formulé de la façon suivante : Stratonovich : t 0, φ i (t + t) φ i (t) = h i [{φ(t)}] t + t+ t t g ij [{φ(t )}] Γ 0 j dt (2.15) où les scalaires Γ 0 j sont des variables aléatoires gaussiennes indépendantes dont les deux premiers moments sont définis par : Γ 0 i = 0 Γ 0 i Γ 0 j = 1 2δ ij t, (2.16) de manière à retrouver les équations (2.11) dans la limite t 0, et les moments suivants par : (Γ 0 i ) 2n+1 = 0 (Γ 0 i ) 2n = (2n)! 1 n! ( t) n. (2.17) Enfin, par souci de cohérence avec cette formulation du choix de Stratonovich, nous pouvons présenter le choix d Itô de la façon suivante : Itô : t 0, φ i (t + t) φ i (t) = h i [{φ(t)}] t + g ij [{φ(t)}] t+ t t dt Γ 0 j (2.18) où les propriétés stochastiques des variables aléatoires Γ 0 j équations (2.16) et (2.17). sont également celles prescrites par les Des équations de Langevin vers une équation de Fokker-Planck Nous allons maintenant montrer que les équations de Langevin sont équivalentes à une équation de Fokker-Planck.La présente dérivation est proche de celle proposée dans la référence [8]. 11

18 2 Le fondement mésoscopique des méthodes de Champ de Phase Dans la mesure où les équations de Langevin (2.10) avec les termes de bruit (2.11) correspondent à un processus de Markov, il existe nécessairement une équation maîtresse du type (2.1) ou (2.3) qui gère l évolution temporelle de la distribution de probabilité P ({φ}, t). Nous allons identifier cette équation maîtresse à la forme de son développement de Kramers-Moyal (2.5). Rappelons que ce développement est entièrement caractérisé par les moments D i1,...,i n ({φ}) de la probabilité de transition, et que ces coefficients peuvent être calculés par l expression suivante : 1 D i1,...,i n ({φ}) = lim [φ i1 (t + t) φ i1 (t)]...[φ in (t + t) φ in (t)] t 0 t (2.19) où la valeur moyenne est prise sur la distribution de probabilité de {φ} à l instant t + t, sachant qu à l instant t la variable {φ} est strictement égale à {φ 1 (t),..., φ N (t)}. En d autres termes, les variables φ i (t + t) ( t > 0) qui interviennent dans (2.19) sont les solutions des équations de Langevin (2.10) entre les instants t et t + t, quand la condition initiale à l instant t est parfaitement connue et égale à φ i (t), i = 1,..., N, et la valeur moyenne... associée à la distribution de probabilité correspond à une moyenne sur les différentes réalisations des termes de bruit. Pour mettre en œuvre (2.19), nous avons tout d abord besoin d exprimer φ i (t + t) φ i (t) en fonction de t. Nous devons pour cela utiliser les équations (2.15) ou (2.18), selon que l on opte pour le choix de Stratonovich ou de Itô. Nous allons examiner successivement ces deux options. Choix de Stratonovich Nous partons donc de l équation (2.15). En introduisant un développement en série des fonctions g ij ({φ(t )}) qui apparaissent dans l intégrale stochastique, nous avons : φ i (t + t) φ i (t) = h i [{φ(t)}] t (2.20) 1 t+ t [ + n! g(n) ij,k 1...k φk1 n (t ) φ k1 (t) ]... [ φ kn (t ) φ kn (t) ] Γ 0 j dt t n=0 où le terme g (n) ij,k 1...k n ({φ(t)}) est la dérivée d ordre n de la fonction g ij ({φ}) par rapport aux variables φ k1,..., φ kn, estimée au temps t : g (n) ij,k 1...k n ({φ(t)}) = n g ij ({φ}). (2.21) φ k1... φ kn t Dans l équation (2.20) apparaissent de nouveau des termes du type φ k (t ) φ k (t), pour lesquels nous pouvons réitérer un développement du type (2.20), en remplaçant (t + t) par t, et ainsi de suite. L écriture générale de ces développements successifs est très lourd, mais nous notons ici que, dans le but d utiliser l équation (2.19), nous n avons besoin d identifier que les termes, d ordre t au plus, car les termes d ordre supérieur disparaissent lorsque nous prenons la limite t 0 de l équation (2.19). L incorporation itérative du développement (2.20) dans l équation (2.20) elle-même conduit a des termes qui contiennent un certains nombres de fois une contribution stochastique, c.-à-d. une intégrale de la forme t t dt Γ 0 j, et un certain nombre de fois une contribution déterministe, c.-à-d. de la forme t h i [{φ(t )}] dt. t En notant n S et n D les nombres respectifs des contributions stochastiques et déterministes à 12

19 2.2 Les équations de Langevin un terme donné du développement, la dépendance en t de ce terme est donc : t+ t t dt 1 t1 t tns 1 dt 2... dt ns Γ 0 i 1...Γ 0 i ns t t+ t t dt 1 t1 t tnd 1 dt 2... dt nd ( t) ns/2 ( t) n D t car l amplitude des termes de bruit Γ 0 j sont d ordre ( t) 1/2 (voir (2.16)) tandis que les termes déterministes h i sont d ordre zéro en t. Puisque nous ne devons identifier, dans l équation (2.20), que les termes d ordre t au plus, nous n avons besoin de considérer que les termes avec une contribution stochastique seulement (n S = 1, n D = 0), deux contributions stochastiques seulement (n S = 2, n D = 0) et, finalement, une contribution déterministe seulement (n S = 0, n D = 1). Ceci conduit aux contributions suivantes : (n S = 1, n D = 0) : g ij ({φ(t)}) t+ t (n S = 2, n D = 0) : g (1) ij,k ({φ(t)})g kl({φ(t)}) (n S = 0, n D = 1) : t dt Γ 0 j = g ij ({φ(t)}) Γ 0 j t t+ t t dt Γ 0 j = g (1) ij,k ({φ(t)}) g kl({φ(t)}) Γ 0 j Γ 0 t 2 l 2 t+ t t t h i [{φ(t )}] dt = h i [{φ(t)}] t. t dt Γ 0 l Nous rappelons qu en raison des propriétés stochastiques les termes de bruit Γ 0 j (cf. éq. (2.16) et (2.17)), la première contribution ci-dessus est d ordre t, tandis que la seconde est d ordre t, c.-à-d. du même ordre que la contribution déterministe 2. En conclusion, le développement de φ i (t + t) φ i (t) jusqu à l ordre t est donc : φ i (t+ t) φ i (t) = g ij ({φ(t)})γ 0 j t+g kl ({φ(t)}) g ij ({φ(t)}) Γ 0 j Γ 0 t 2 l φ k 2 h i[{φ(t)}] t (2.22) où nous rappelons que les termes Γ 0 j sont d ordre 1 t et que la sommation sur les indices répétés est implicite. Il est maintenant très facile de calculer les coefficients D i1,...,i n ({φ(t)}) du développement de Kramers-Moyal. En injectant l équation (2.22) dans l équation (2.19), nous obtenons pour les coefficients D i ({φ(t)}) : 1 D i ({φ(t)}) = lim φ i (t + t) φ i (t) t 0 t = h i [{φ(t)}] + g kj ({φ(t)}) φ k g ij ({φ(t)}) (2.23) où nous avons utilisé les propriétés stochastiques des termes de bruit donnés par les équations (2.16). Calculons maintenant les coefficients d ordre 2, c.-à-d. les coefficients de diffusion, D ij ({φ(t)}). Nous avons besoin pour cela du développement à l ordre t du produit [φ i (t + t) φ i (t)][φ j (t + t) φ j (t)]. L analyse de l équation (2.22) montre immédiatement que ce développement ne contient que les termes du type g ik ({φ(t)}) g jl ({φ(t)}) Γ 0 k Γ0 l t2. On 2 C est cette particularité du choix de Stratonovich qui engendre ce que nous appelerons plus loin un terme convectif induit par le bruit. 13

20 2 Le fondement mésoscopique des méthodes de Champ de Phase obtient donc : 1 D ij ({φ(t)}) = lim [φ i (t + t) φ i (t)][φ j (t + t) φ j (t)] t 0 t = 2 g ik ({φ(t)}) g jk ({φ(t)}) (2.24) où nous avons utilisé les équations (2.16). Enfin, on montre facilement que les coefficients de Kramers-Moyal d ordre n 3 seront identiquement nuls. Considérons tout d abord les coefficients de Kramers-Moyal D i1,...,i n d ordre pair (n = 2k) avec k 2. L examen de l équation (2.22) montre que le produit {φ i1 (t + t) φ i1 (t)}...{φ i2k (t + t) φ i2k (t)} est piloté, au plus bas ordre en t, par des termes constitués du produit de 2k termes stochastiques Γ 0 j t. En raison des propriétés stochastiques des bruits de Langevin (cf. éq. (2.16) et (2.17)), ces termes sont d ordre ( 1 t )k t 2k t k. Leur contribution à l équation (2.19) est donc d ordre t k 1, dont la limite quand t 0 est nulle pour k 2. Le coefficients de Kramers-Moyal D i1,...,i 2k avec k 2 sont donc identiquement nuls. Considérons enfin le coefficients D i1,...,i 2k+1 d ordre impair. En remarquant qu un terme constitué d un nombre impair de coefficients Γ 0 j est en moyenne nul, on se convainc facilement que le produit {φ i1 (t + t) φ i1 (t)}...{φ i2k+1 (t + t) φ i2k+1 (t)} est dominé, au plus bas ordre en t, par deux types de termes : des termes constitués du produit de 2(k + 1) termes stochastiques Γ 0 j t, donc d ordre ( 1 t )k+1 t 2(k+1) t k+1, et les termes constitués du produit de 2k termes stochastiques et d un terme déterministe du type h j ({φ(t)}) t, donc d ordre ( 1 t )k t 2k t t k+1. La contribution de ces termes au coefficient de Kramers-Moyal D i1,...,i 2k+1 est donc d ordre t k, dont la limite quand t 0 est nulle pour k 1. Les coefficients D i1,...,i 2k+1 sont donc nuls. En conclusion, les coefficients de Kramers-Moyal d ordre n 3 sont identiquement nuls. Le développement de Kramers-Moyal de l équation maîtresse suivie par P ({φ}, t) s arrête donc strictement à l ordre 2. Lorsque les termes de bruits sont traitées suivant l approche de Stratonovich, les équations de Langevin (2.10) sont donc mathématiquement identiques à une équation de Fokker-Planck de la forme : P ({φ}, t) t = [ ] D i ({φ})p ({φ}, t) φ i [ 2 φ i φ j dont les coefficients de diffusion et de convection sont donnés par : ] D ij ({φ})p ({φ}, t) Stratonovich : D i ({φ}) = h i [{φ}] + g kj ({φ}) φ k g ij ({φ}) (2.25) D ij ({φ}) = 2 g ik ({φ}) g jk ({φ}). (2.26) Rappelons que ce résultat a été obtenu dans le cas général où les fonctions h i [{φ}] sont quelconques (équations de Langevin non-linéaires) et les fonctions g ij ({φ}) non-constantes (bruit multiplicatif). Choix de Itô Nous devons maintenant considérer le cas où les termes de bruit sont traités selon la description d Itô. Le calcul des coefficients de Kramers-Moyal est alors très simple. Le comportement de φ i (t + t) quand t 0 est donné par l équation (2.18) avec des termes de bruit Γ 0 j vérifiant (2.16). L analyse de l intégrale stochastique est alors beaucoup plus simple que dans le cas de la 14

Sujet proposé par Yves M. LEROY. Cet examen se compose d un exercice et de deux problèmes. Ces trois parties sont indépendantes.

Sujet proposé par Yves M. LEROY. Cet examen se compose d un exercice et de deux problèmes. Ces trois parties sont indépendantes. Promotion X 004 COURS D ANALYSE DES STRUCTURES MÉCANIQUES PAR LA MÉTHODE DES ELEMENTS FINIS (MEC 568) contrôle non classant (7 mars 007, heures) Documents autorisés : polycopié ; documents et notes de

Plus en détail

Le modèle de Black et Scholes

Le modèle de Black et Scholes Le modèle de Black et Scholes Alexandre Popier février 21 1 Introduction : exemple très simple de modèle financier On considère un marché avec une seule action cotée, sur une période donnée T. Dans un

Plus en détail

Chapitre XIV BASES PHYSIQUES QUANTITATIVES DES LOIS DE COMPORTEMENT MÉCANIQUE. par S. CANTOURNET 1 ELASTICITÉ

Chapitre XIV BASES PHYSIQUES QUANTITATIVES DES LOIS DE COMPORTEMENT MÉCANIQUE. par S. CANTOURNET 1 ELASTICITÉ Chapitre XIV BASES PHYSIQUES QUANTITATIVES DES LOIS DE COMPORTEMENT MÉCANIQUE par S. CANTOURNET 1 ELASTICITÉ Les propriétés mécaniques des métaux et alliages sont d un grand intérêt puisqu elles conditionnent

Plus en détail

Nombres, mesures et incertitudes en sciences physiques et chimiques. Groupe des Sciences physiques et chimiques de l IGEN

Nombres, mesures et incertitudes en sciences physiques et chimiques. Groupe des Sciences physiques et chimiques de l IGEN Nombres, mesures et incertitudes en sciences physiques et chimiques. Groupe des Sciences physiques et chimiques de l IGEN Table des matières. Introduction....3 Mesures et incertitudes en sciences physiques

Plus en détail

Les indices à surplus constant

Les indices à surplus constant Les indices à surplus constant Une tentative de généralisation des indices à utilité constante On cherche ici en s inspirant des indices à utilité constante à définir un indice de prix de référence adapté

Plus en détail

Précision d un résultat et calculs d incertitudes

Précision d un résultat et calculs d incertitudes Précision d un résultat et calculs d incertitudes PSI* 2012-2013 Lycée Chaptal 3 Table des matières Table des matières 1. Présentation d un résultat numérique................................ 4 1.1 Notations.........................................................

Plus en détail

DYNAMIQUE DE FORMATION DES ÉTOILES

DYNAMIQUE DE FORMATION DES ÉTOILES A 99 PHYS. II ÉCOLE NATIONALE DES PONTS ET CHAUSSÉES, ÉCOLES NATIONALES SUPÉRIEURES DE L'AÉRONAUTIQUE ET DE L'ESPACE, DE TECHNIQUES AVANCÉES, DES TÉLÉCOMMUNICATIONS, DES MINES DE PARIS, DES MINES DE SAINT-ÉTIENNE,

Plus en détail

Suites numériques 3. 1 Convergence et limite d une suite

Suites numériques 3. 1 Convergence et limite d une suite Suites numériques 3 1 Convergence et limite d une suite Nous savons que les termes de certaines suites s approchent de plus en plus d une certaine valeur quand n augmente : par exemple, les nombres u n

Plus en détail

Contents. 1 Introduction Objectifs des systèmes bonus-malus Système bonus-malus à classes Système bonus-malus : Principes

Contents. 1 Introduction Objectifs des systèmes bonus-malus Système bonus-malus à classes Système bonus-malus : Principes Université Claude Bernard Lyon 1 Institut de Science Financière et d Assurances Système Bonus-Malus Introduction & Applications SCILAB Julien Tomas Institut de Science Financière et d Assurances Laboratoire

Plus en détail

Chapitre 1 Régime transitoire dans les systèmes physiques

Chapitre 1 Régime transitoire dans les systèmes physiques Chapitre 1 Régime transitoire dans les systèmes physiques Savoir-faire théoriques (T) : Écrire l équation différentielle associée à un système physique ; Faire apparaître la constante de temps ; Tracer

Plus en détail

La fonction exponentielle

La fonction exponentielle DERNIÈRE IMPRESSION LE 2 novembre 204 à :07 La fonction exponentielle Table des matières La fonction exponentielle 2. Définition et théorèmes.......................... 2.2 Approche graphique de la fonction

Plus en détail

LA PHYSIQUE DES MATERIAUX. Chapitre 1 LES RESEAUX DIRECT ET RECIPROQUE

LA PHYSIQUE DES MATERIAUX. Chapitre 1 LES RESEAUX DIRECT ET RECIPROQUE LA PHYSIQUE DES MATERIAUX Chapitre 1 LES RESEAUX DIRECT ET RECIPROQUE Pr. A. Belayachi Université Mohammed V Agdal Faculté des Sciences Rabat Département de Physique - L.P.M belayach@fsr.ac.ma 1 1.Le réseau

Plus en détail

NON-LINEARITE ET RESEAUX NEURONAUX

NON-LINEARITE ET RESEAUX NEURONAUX NON-LINEARITE ET RESEAUX NEURONAUX Vêlayoudom MARIMOUTOU Laboratoire d Analyse et de Recherche Economiques Université de Bordeaux IV Avenue. Leon Duguit, 33608 PESSAC, France tel. 05 56 84 85 77 e-mail

Plus en détail

Oscillations libres des systèmes à deux degrés de liberté

Oscillations libres des systèmes à deux degrés de liberté Chapitre 4 Oscillations libres des systèmes à deux degrés de liberté 4.1 Introduction Les systèmes qui nécessitent deux coordonnées indépendantes pour spécifier leurs positions sont appelés systèmes à

Plus en détail

Texte Agrégation limitée par diffusion interne

Texte Agrégation limitée par diffusion interne Page n 1. Texte Agrégation limitée par diffusion interne 1 Le phénomène observé Un fût de déchets radioactifs est enterré secrètement dans le Cantal. Au bout de quelques années, il devient poreux et laisse

Plus en détail

TD1 Signaux, énergie et puissance, signaux aléatoires

TD1 Signaux, énergie et puissance, signaux aléatoires TD1 Signaux, énergie et puissance, signaux aléatoires I ) Ecrire l'expression analytique des signaux représentés sur les figures suivantes à l'aide de signaux particuliers. Dans le cas du signal y(t) trouver

Plus en détail

Modèles à Événements Discrets. Réseaux de Petri Stochastiques

Modèles à Événements Discrets. Réseaux de Petri Stochastiques Modèles à Événements Discrets Réseaux de Petri Stochastiques Table des matières 1 Chaînes de Markov Définition formelle Idée générale Discrete Time Markov Chains Continuous Time Markov Chains Propriétés

Plus en détail

L analyse d images regroupe plusieurs disciplines que l on classe en deux catégories :

L analyse d images regroupe plusieurs disciplines que l on classe en deux catégories : La vision nous permet de percevoir et d interpreter le monde qui nous entoure. La vision artificielle a pour but de reproduire certaines fonctionnalités de la vision humaine au travers de l analyse d images.

Plus en détail

SOCLE COMMUN - La Compétence 3 Les principaux éléments de mathématiques et la culture scientifique et technologique

SOCLE COMMUN - La Compétence 3 Les principaux éléments de mathématiques et la culture scientifique et technologique SOCLE COMMUN - La Compétence 3 Les principaux éléments de mathématiques et la culture scientifique et technologique DOMAINE P3.C3.D1. Pratiquer une démarche scientifique et technologique, résoudre des

Plus en détail

Une réponse (très) partielle à la deuxième question : Calcul des exposants critiques en champ moyen

Une réponse (très) partielle à la deuxième question : Calcul des exposants critiques en champ moyen Une réponse (très) partielle à la deuxième question : Calcul des exposants critiques en champ moyen Manière heuristique d'introduire l'approximation de champ moyen : on néglige les termes de fluctuations

Plus en détail

Filtrage stochastique non linéaire par la théorie de représentation des martingales

Filtrage stochastique non linéaire par la théorie de représentation des martingales Filtrage stochastique non linéaire par la théorie de représentation des martingales Adriana Climescu-Haulica Laboratoire de Modélisation et Calcul Institut d Informatique et Mathématiques Appliquées de

Plus en détail

Exercices - Fonctions de plusieurs variables : corrigé. Pour commencer

Exercices - Fonctions de plusieurs variables : corrigé. Pour commencer Pour commencer Exercice 1 - Ensembles de définition - Première année - 1. Le logarithme est défini si x + y > 0. On trouve donc le demi-plan supérieur délimité par la droite d équation x + y = 0.. 1 xy

Plus en détail

Chapitre 2 Le problème de l unicité des solutions

Chapitre 2 Le problème de l unicité des solutions Université Joseph Fourier UE MAT 127 Mathématiques année 2011-2012 Chapitre 2 Le problème de l unicité des solutions Ce que nous verrons dans ce chapitre : un exemple d équation différentielle y = f(y)

Plus en détail

Chaînes de Markov au lycée

Chaînes de Markov au lycée Journées APMEP Metz Atelier P1-32 du dimanche 28 octobre 2012 Louis-Marie BONNEVAL Chaînes de Markov au lycée Andreï Markov (1856-1922) , série S Problème 1 Bonus et malus en assurance automobile Un contrat

Plus en détail

Fonctions de plusieurs variables

Fonctions de plusieurs variables Module : Analyse 03 Chapitre 00 : Fonctions de plusieurs variables Généralités et Rappels des notions topologiques dans : Qu est- ce que?: Mathématiquement, n étant un entier non nul, on définit comme

Plus en détail

ÉVALUATION FORMATIVE. On considère le circuit électrique RC représenté ci-dessous où R et C sont des constantes strictement positives.

ÉVALUATION FORMATIVE. On considère le circuit électrique RC représenté ci-dessous où R et C sont des constantes strictement positives. L G L G Prof. Éric J.M.DELHEZ ANALYSE MATHÉMATIQUE ÉALUATION FORMATIE Novembre 211 Ce test vous est proposé pour vous permettre de faire le point sur votre compréhension du cours d Analyse Mathématique.

Plus en détail

I - Quelques propriétés des étoiles à neutrons

I - Quelques propriétés des étoiles à neutrons Formation Interuniversitaire de Physique Option de L3 Ecole Normale Supérieure de Paris Astrophysique Patrick Hennebelle François Levrier Sixième TD 14 avril 2015 Les étoiles dont la masse initiale est

Plus en détail

Groupe symétrique. Chapitre II. 1 Définitions et généralités

Groupe symétrique. Chapitre II. 1 Définitions et généralités Chapitre II Groupe symétrique 1 Définitions et généralités Définition. Soient n et X l ensemble 1,..., n. On appelle permutation de X toute application bijective f : X X. On note S n l ensemble des permutations

Plus en détail

Trépier avec règle, ressort à boudin, chronomètre, 5 masses de 50 g.

Trépier avec règle, ressort à boudin, chronomètre, 5 masses de 50 g. PHYSQ 130: Hooke 1 LOI DE HOOKE: CAS DU RESSORT 1 Introduction La loi de Hooke est fondamentale dans l étude du mouvement oscillatoire. Elle est utilisée, entre autres, dans les théories décrivant les

Plus en détail

Rappels sur les suites - Algorithme

Rappels sur les suites - Algorithme DERNIÈRE IMPRESSION LE 14 septembre 2015 à 12:36 Rappels sur les suites - Algorithme Table des matières 1 Suite : généralités 2 1.1 Déition................................. 2 1.2 Exemples de suites............................

Plus en détail

Les correcteurs accorderont une importance particulière à la rigueur des raisonnements et aux représentations graphiques demandées.

Les correcteurs accorderont une importance particulière à la rigueur des raisonnements et aux représentations graphiques demandées. Les correcteurs accorderont une importance particulière à la rigueur des raisonnements et aux représentations graphiques demandées. 1 Ce sujet aborde le phénomène d instabilité dans des systèmes dynamiques

Plus en détail

Arithmétique binaire. Chapitre. 5.1 Notions. 5.1.1 Bit. 5.1.2 Mot

Arithmétique binaire. Chapitre. 5.1 Notions. 5.1.1 Bit. 5.1.2 Mot Chapitre 5 Arithmétique binaire L es codes sont manipulés au quotidien sans qu on s en rende compte, et leur compréhension est quasi instinctive. Le seul fait de lire fait appel au codage alphabétique,

Plus en détail

Les Conditions aux limites

Les Conditions aux limites Chapitre 5 Les Conditions aux limites Lorsque nous désirons appliquer les équations de base de l EM à des problèmes d exploration géophysique, il est essentiel, pour pouvoir résoudre les équations différentielles,

Plus en détail

Eteindre. les. lumières MATH EN JEAN 2013-2014. Mme BACHOC. Elèves de seconde, première et terminale scientifiques :

Eteindre. les. lumières MATH EN JEAN 2013-2014. Mme BACHOC. Elèves de seconde, première et terminale scientifiques : MTH EN JEN 2013-2014 Elèves de seconde, première et terminale scientifiques : Lycée Michel Montaigne : HERITEL ôme T S POLLOZE Hélène 1 S SOK Sophie 1 S Eteindre Lycée Sud Médoc : ROSIO Gauthier 2 nd PELGE

Plus en détail

Cours d Analyse. Fonctions de plusieurs variables

Cours d Analyse. Fonctions de plusieurs variables Cours d Analyse Fonctions de plusieurs variables Licence 1ère année 2007/2008 Nicolas Prioux Université de Marne-la-Vallée Table des matières 1 Notions de géométrie dans l espace et fonctions à deux variables........

Plus en détail

Introduction à l étude des Corps Finis

Introduction à l étude des Corps Finis Introduction à l étude des Corps Finis Robert Rolland (Résumé) 1 Introduction La structure de corps fini intervient dans divers domaines des mathématiques, en particulier dans la théorie de Galois sur

Plus en détail

Résumé des communications des Intervenants

Résumé des communications des Intervenants Enseignements de la 1ere semaine (du 01 au 07 décembre 2014) I. Titre du cours : Introduction au calcul stochastique pour la finance Intervenante : Prof. M hamed EDDAHBI Dans le calcul différentiel dit

Plus en détail

Chapitre 7. Statistique des échantillons gaussiens. 7.1 Projection de vecteurs gaussiens

Chapitre 7. Statistique des échantillons gaussiens. 7.1 Projection de vecteurs gaussiens Chapitre 7 Statistique des échantillons gaussiens Le théorème central limite met en évidence le rôle majeur tenu par la loi gaussienne en modélisation stochastique. De ce fait, les modèles statistiques

Plus en détail

I. Polynômes de Tchebychev

I. Polynômes de Tchebychev Première épreuve CCP filière MP I. Polynômes de Tchebychev ( ) 1.a) Tout réel θ vérifie cos(nθ) = Re ((cos θ + i sin θ) n ) = Re Cn k (cos θ) n k i k (sin θ) k Or i k est réel quand k est pair et imaginaire

Plus en détail

Chapitre 3. Mesures stationnaires. et théorèmes de convergence

Chapitre 3. Mesures stationnaires. et théorèmes de convergence Chapitre 3 Mesures stationnaires et théorèmes de convergence Christiane Cocozza-Thivent, Université de Marne-la-Vallée p.1 I. Mesures stationnaires Christiane Cocozza-Thivent, Université de Marne-la-Vallée

Plus en détail

Théorème du point fixe - Théorème de l inversion locale

Théorème du point fixe - Théorème de l inversion locale Chapitre 7 Théorème du point fixe - Théorème de l inversion locale Dans ce chapitre et le suivant, on montre deux applications importantes de la notion de différentiabilité : le théorème de l inversion

Plus en détail

Modélisation aléatoire en fiabilité des logiciels

Modélisation aléatoire en fiabilité des logiciels collection Méthodes stochastiques appliquées dirigée par Nikolaos Limnios et Jacques Janssen La sûreté de fonctionnement des systèmes informatiques est aujourd hui un enjeu économique et sociétal majeur.

Plus en détail

Université Paris-Dauphine DUMI2E 1ère année, 2009-2010. Applications

Université Paris-Dauphine DUMI2E 1ère année, 2009-2010. Applications Université Paris-Dauphine DUMI2E 1ère année, 2009-2010 Applications 1 Introduction Une fonction f (plus précisément, une fonction réelle d une variable réelle) est une règle qui associe à tout réel x au

Plus en détail

ÉPREUVE COMMUNE DE TIPE 2008 - Partie D

ÉPREUVE COMMUNE DE TIPE 2008 - Partie D ÉPREUVE COMMUNE DE TIPE 2008 - Partie D TITRE : Les Fonctions de Hachage Temps de préparation :.. 2 h 15 minutes Temps de présentation devant le jury :.10 minutes Entretien avec le jury :..10 minutes GUIDE

Plus en détail

Finance, Navier-Stokes, et la calibration

Finance, Navier-Stokes, et la calibration Finance, Navier-Stokes, et la calibration non linéarités en finance 1 1 www.crimere.com/blog Avril 2013 Lignes directrices Non-linéarités en Finance 1 Non-linéarités en Finance Les équations de Fokker-Planck

Plus en détail

Température corporelle d un castor (une petite introduction aux séries temporelles)

Température corporelle d un castor (une petite introduction aux séries temporelles) Température corporelle d un castor (une petite introduction aux séries temporelles) GMMA 106 GMMA 106 2014 2015 1 / 32 Cas d étude Temperature (C) 37.0 37.5 38.0 0 20 40 60 80 100 Figure 1: Temperature

Plus en détail

3 Approximation de solutions d équations

3 Approximation de solutions d équations 3 Approximation de solutions d équations Une équation scalaire a la forme générale f(x) =0où f est une fonction de IR dans IR. Un système de n équations à n inconnues peut aussi se mettre sous une telle

Plus en détail

BTS Groupement A. Mathématiques Session 2011. Spécialités CIRA, IRIS, Systèmes électroniques, TPIL

BTS Groupement A. Mathématiques Session 2011. Spécialités CIRA, IRIS, Systèmes électroniques, TPIL BTS Groupement A Mathématiques Session 11 Exercice 1 : 1 points Spécialités CIRA, IRIS, Systèmes électroniques, TPIL On considère un circuit composé d une résistance et d un condensateur représenté par

Plus en détail

Une application de méthodes inverses en astrophysique : l'analyse de l'histoire de la formation d'étoiles dans les galaxies

Une application de méthodes inverses en astrophysique : l'analyse de l'histoire de la formation d'étoiles dans les galaxies Une application de méthodes inverses en astrophysique : l'analyse de l'histoire de la formation d'étoiles dans les galaxies Ariane Lançon (Observatoire de Strasbourg) en collaboration avec: Jean-Luc Vergely,

Plus en détail

Cours 1. Bases physiques de l électronique

Cours 1. Bases physiques de l électronique Cours 1. Bases physiques de l électronique Par Dimitri galayko Unité d enseignement Élec-info pour master ACSI à l UPMC Octobre-décembre 2005 1 Champ électrique et ses propriétés Ce premier cours introduit

Plus en détail

Calculer avec Sage. Revision : 417 du 1 er juillet 2010

Calculer avec Sage. Revision : 417 du 1 er juillet 2010 Calculer avec Sage Alexandre Casamayou Guillaume Connan Thierry Dumont Laurent Fousse François Maltey Matthias Meulien Marc Mezzarobba Clément Pernet Nicolas Thiéry Paul Zimmermann Revision : 417 du 1

Plus en détail

3. Conditionnement P (B)

3. Conditionnement P (B) Conditionnement 16 3. Conditionnement Dans cette section, nous allons rappeler un certain nombre de définitions et de propriétés liées au problème du conditionnement, c est à dire à la prise en compte

Plus en détail

IFT3245. Simulation et modèles

IFT3245. Simulation et modèles IFT 3245 Simulation et modèles DIRO Université de Montréal Automne 2012 Tests statistiques L étude des propriétés théoriques d un générateur ne suffit; il estindispensable de recourir à des tests statistiques

Plus en détail

Probabilités sur un univers fini

Probabilités sur un univers fini [http://mp.cpgedupuydelome.fr] édité le 10 août 2015 Enoncés 1 Proailités sur un univers fini Evènements et langage ensemliste A quelle condition sur (a,, c, d) ]0, 1[ 4 existe-t-il une proailité P sur

Plus en détail

Résonance Magnétique Nucléaire : RMN

Résonance Magnétique Nucléaire : RMN 21 Résonance Magnétique Nucléaire : RMN Salle de TP de Génie Analytique Ce document résume les principaux aspects de la RMN nécessaires à la réalisation des TP de Génie Analytique de 2ème année d IUT de

Plus en détail

Probabilités III Introduction à l évaluation d options

Probabilités III Introduction à l évaluation d options Probabilités III Introduction à l évaluation d options Jacques Printems Promotion 2012 2013 1 Modèle à temps discret 2 Introduction aux modèles en temps continu Limite du modèle binomial lorsque N + Un

Plus en détail

Mesures gaussiennes et espaces de Fock

Mesures gaussiennes et espaces de Fock Mesures gaussiennes et espaces de Fock Thierry Lévy Peyresq - Juin 2003 Introduction Les mesures gaussiennes et les espaces de Fock sont deux objets qui apparaissent naturellement et peut-être, à première

Plus en détail

Principe de symétrisation pour la construction d un test adaptatif

Principe de symétrisation pour la construction d un test adaptatif Principe de symétrisation pour la construction d un test adaptatif Cécile Durot 1 & Yves Rozenholc 2 1 UFR SEGMI, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, France, cecile.durot@gmail.com 2 Université

Plus en détail

TP1 Méthodes de Monte Carlo et techniques de réduction de variance, application au pricing d options

TP1 Méthodes de Monte Carlo et techniques de réduction de variance, application au pricing d options Université de Lorraine Modélisation Stochastique Master 2 IMOI 2014-2015 TP1 Méthodes de Monte Carlo et techniques de réduction de variance, application au pricing d options 1 Les options Le but de ce

Plus en détail

Théorie et Codage de l Information (IF01) exercices 2013-2014. Paul Honeine Université de technologie de Troyes France

Théorie et Codage de l Information (IF01) exercices 2013-2014. Paul Honeine Université de technologie de Troyes France Théorie et Codage de l Information (IF01) exercices 2013-2014 Paul Honeine Université de technologie de Troyes France TD-1 Rappels de calculs de probabilités Exercice 1. On dispose d un jeu de 52 cartes

Plus en détail

Séparation de Phase dans les Alliages Al-Zr-Sc: du Saut des Atomes à la Croissance

Séparation de Phase dans les Alliages Al-Zr-Sc: du Saut des Atomes à la Croissance École Centrale des Arts et Manufactures «École Centrale Paris» Séparation de Phase dans les Alliages Al-Zr-Sc: du Saut des Atomes à la Croissance de Précipités Ordonnés THÈSE présentée et soutenue le 27

Plus en détail

Le théorème de Perron-Frobenius, les chaines de Markov et un célèbre moteur de recherche

Le théorème de Perron-Frobenius, les chaines de Markov et un célèbre moteur de recherche Le théorème de Perron-Frobenius, les chaines de Markov et un célèbre moteur de recherche Bachir Bekka Février 2007 Le théorème de Perron-Frobenius a d importantes applications en probabilités (chaines

Plus en détail

Probabilités sur un univers fini

Probabilités sur un univers fini [http://mp.cpgedupuydelome.fr] édité le 7 août 204 Enoncés Probabilités sur un univers fini Evènements et langage ensembliste A quelle condition sur (a, b, c, d) ]0, [ 4 existe-t-il une probabilité P sur

Plus en détail

Loi binomiale Lois normales

Loi binomiale Lois normales Loi binomiale Lois normales Christophe ROSSIGNOL Année scolaire 204/205 Table des matières Rappels sur la loi binomiale 2. Loi de Bernoulli............................................ 2.2 Schéma de Bernoulli

Plus en détail

Chapitre 3. Les distributions à deux variables

Chapitre 3. Les distributions à deux variables Chapitre 3. Les distributions à deux variables Jean-François Coeurjolly http://www-ljk.imag.fr/membres/jean-francois.coeurjolly/ Laboratoire Jean Kuntzmann (LJK), Grenoble University 1 Distributions conditionnelles

Plus en détail

Optimisation non linéaire Irène Charon, Olivier Hudry École nationale supérieure des télécommunications

Optimisation non linéaire Irène Charon, Olivier Hudry École nationale supérieure des télécommunications Optimisation non linéaire Irène Charon, Olivier Hudry École nationale supérieure des télécommunications A. Optimisation sans contrainte.... Généralités.... Condition nécessaire et condition suffisante

Plus en détail

Cours 9. Régimes du transistor MOS

Cours 9. Régimes du transistor MOS Cours 9. Régimes du transistor MOS Par Dimitri galayko Unité d enseignement Élec-info pour master ACSI à l UPMC Octobre-décembre 005 Dans ce document le transistor MOS est traité comme un composant électronique.

Plus en détail

Représentation des Nombres

Représentation des Nombres Chapitre 5 Représentation des Nombres 5. Representation des entiers 5.. Principe des représentations en base b Base L entier écrit 344 correspond a 3 mille + 4 cent + dix + 4. Plus généralement a n a n...

Plus en détail

Modélisation et Simulation

Modélisation et Simulation Cours de modélisation et simulation p. 1/64 Modélisation et Simulation G. Bontempi Département d Informatique Boulevard de Triomphe - CP 212 http://www.ulb.ac.be/di Cours de modélisation et simulation

Plus en détail

La demande Du consommateur. Contrainte budgétaire Préférences Choix optimal

La demande Du consommateur. Contrainte budgétaire Préférences Choix optimal La demande Du consommateur Contrainte budgétaire Préférences Choix optimal Plan du cours Préambule : Rationalité du consommateur I II III IV V La contrainte budgétaire Les préférences Le choix optimal

Plus en détail

INTRODUCTION A L ELECTRONIQUE NUMERIQUE ECHANTILLONNAGE ET QUANTIFICATION I. ARCHITECTURE DE L ELECRONIQUE NUMERIQUE

INTRODUCTION A L ELECTRONIQUE NUMERIQUE ECHANTILLONNAGE ET QUANTIFICATION I. ARCHITECTURE DE L ELECRONIQUE NUMERIQUE INTRODUCTION A L ELECTRONIQUE NUMERIQUE ECHANTILLONNAGE ET QUANTIFICATION I. ARCHITECTURE DE L ELECRONIQUE NUMERIQUE Le schéma synoptique ci-dessous décrit les différentes étapes du traitement numérique

Plus en détail

Biostatistiques Biologie- Vétérinaire FUNDP Eric Depiereux, Benoît DeHertogh, Grégoire Vincke

Biostatistiques Biologie- Vétérinaire FUNDP Eric Depiereux, Benoît DeHertogh, Grégoire Vincke www.fundp.ac.be/biostats Module 140 140 ANOVA A UN CRITERE DE CLASSIFICATION FIXE...2 140.1 UTILITE...2 140.2 COMPARAISON DE VARIANCES...2 140.2.1 Calcul de la variance...2 140.2.2 Distributions de référence...3

Plus en détail

Première partie. Préliminaires : noyaux itérés. MPSI B 6 juin 2015

Première partie. Préliminaires : noyaux itérés. MPSI B 6 juin 2015 Énoncé Soit V un espace vectoriel réel. L espace vectoriel des endomorphismes de V est désigné par L(V ). Lorsque f L(V ) et k N, on désigne par f 0 = Id V, f k = f k f la composée de f avec lui même k

Plus en détail

CONSEILS POUR LA REDACTION DU RAPPORT DE RECHERCHE. Information importante : Ces conseils ne sont pas exhaustifs!

CONSEILS POUR LA REDACTION DU RAPPORT DE RECHERCHE. Information importante : Ces conseils ne sont pas exhaustifs! CONSEILS POUR LA REDACTION DU RAPPORT DE RECHERCHE Information importante : Ces conseils ne sont pas exhaustifs! Conseils généraux : Entre 25 et 60 pages (hormis références, annexes, résumé) Format d un

Plus en détail

Quantification Scalaire et Prédictive

Quantification Scalaire et Prédictive Quantification Scalaire et Prédictive Marco Cagnazzo Département Traitement du Signal et des Images TELECOM ParisTech 7 Décembre 2012 M. Cagnazzo Quantification Scalaire et Prédictive 1/64 Plan Introduction

Plus en détail

Premier principe de la thermodynamique - conservation de l énergie

Premier principe de la thermodynamique - conservation de l énergie Chapitre 5 Premier principe de la thermodynamique - conservation de l énergie 5.1 Bilan d énergie 5.1.1 Énergie totale d un système fermé L énergie totale E T d un système thermodynamique fermé de masse

Plus en détail

5. Les conducteurs électriques

5. Les conducteurs électriques 5. Les conducteurs électriques 5.1. Introduction Un conducteur électrique est un milieu dans lequel des charges électriques sont libres de se déplacer. Ces charges sont des électrons ou des ions. Les métaux,

Plus en détail

1 Description générale de VISFIELD

1 Description générale de VISFIELD Guide d utilisation du logiciel VISFIELD Yann FRAIGNEAU LIMSI-CNRS, Bâtiment 508, BP 133 F-91403 Orsay cedex, France 11 décembre 2012 1 Description générale de VISFIELD VISFIELD est un programme écrit

Plus en détail

UEO11 COURS/TD 1. nombres entiers et réels codés en mémoire centrale. Caractères alphabétiques et caractères spéciaux.

UEO11 COURS/TD 1. nombres entiers et réels codés en mémoire centrale. Caractères alphabétiques et caractères spéciaux. UEO11 COURS/TD 1 Contenu du semestre Cours et TDs sont intégrés L objectif de ce cours équivalent a 6h de cours, 10h de TD et 8h de TP est le suivant : - initiation à l algorithmique - notions de bases

Plus en détail

TESTS PORTMANTEAU D ADÉQUATION DE MODÈLES ARMA FAIBLES : UNE APPROCHE BASÉE SUR L AUTO-NORMALISATION

TESTS PORTMANTEAU D ADÉQUATION DE MODÈLES ARMA FAIBLES : UNE APPROCHE BASÉE SUR L AUTO-NORMALISATION TESTS PORTMANTEAU D ADÉQUATION DE MODÈLES ARMA FAIBLES : UNE APPROCHE BASÉE SUR L AUTO-NORMALISATION Bruno Saussereau Laboratoire de Mathématiques de Besançon Université de Franche-Comté Travail en commun

Plus en détail

CCP PSI - 2010 Mathématiques 1 : un corrigé

CCP PSI - 2010 Mathématiques 1 : un corrigé CCP PSI - 00 Mathématiques : un corrigé Première partie. Définition d une structure euclidienne sur R n [X]... B est clairement symétrique et linéaire par rapport à sa seconde variable. De plus B(P, P

Plus en détail

Chapitre 1. L intérêt. 2. Concept d intérêt. 1. Mise en situation. Au terme de ce chapitre, vous serez en mesure de :

Chapitre 1. L intérêt. 2. Concept d intérêt. 1. Mise en situation. Au terme de ce chapitre, vous serez en mesure de : Chapitre 1 L intérêt Au terme de ce chapitre, vous serez en mesure de : 1. Comprendre la notion générale d intérêt. 2. Distinguer la capitalisation à intérêt simple et à intérêt composé. 3. Calculer la

Plus en détail

Chapitre 3. Quelques fonctions usuelles. 1 Fonctions logarithme et exponentielle. 1.1 La fonction logarithme

Chapitre 3. Quelques fonctions usuelles. 1 Fonctions logarithme et exponentielle. 1.1 La fonction logarithme Chapitre 3 Quelques fonctions usuelles 1 Fonctions logarithme et eponentielle 1.1 La fonction logarithme Définition 1.1 La fonction 7! 1/ est continue sur ]0, +1[. Elle admet donc des primitives sur cet

Plus en détail

VIII- Circuits séquentiels. Mémoires

VIII- Circuits séquentiels. Mémoires 1 VIII- Circuits séquentiels. Mémoires Maintenant le temps va intervenir. Nous avions déjà indiqué que la traversée d une porte ne se faisait pas instantanément et qu il fallait en tenir compte, notamment

Plus en détail

Suites numériques 4. 1 Autres recettes pour calculer les limites

Suites numériques 4. 1 Autres recettes pour calculer les limites Suites numériques 4 1 Autres recettes pour calculer les limites La propriété suivante permet de calculer certaines limites comme on verra dans les exemples qui suivent. Propriété 1. Si u n l et fx) est

Plus en détail

J AUVRAY Systèmes Electroniques TRANSMISSION DES SIGNAUX NUMERIQUES : SIGNAUX EN BANDE DE BASE

J AUVRAY Systèmes Electroniques TRANSMISSION DES SIGNAUX NUMERIQUES : SIGNAUX EN BANDE DE BASE RANSMISSION DES SIGNAUX NUMERIQUES : SIGNAUX EN BANDE DE BASE Un message numérique est une suite de nombres que l on considérera dans un premier temps comme indépendants.ils sont codés le plus souvent

Plus en détail

Cours 02 : Problème général de la programmation linéaire

Cours 02 : Problème général de la programmation linéaire Cours 02 : Problème général de la programmation linéaire Cours 02 : Problème général de la Programmation Linéaire. 5 . Introduction Un programme linéaire s'écrit sous la forme suivante. MinZ(ou maxw) =

Plus en détail

Compte rendu de LA37 B, TP numéro 1. Evolution de la température et du degrée d'hydratation

Compte rendu de LA37 B, TP numéro 1. Evolution de la température et du degrée d'hydratation 4 6 8 2 4 8 22 26 3 34 38 42 46 5 54 58 62 66 7 74 78 83 89 96 8 44 Bertin Morgan Compte rendu de LA37 B, TP numéro. Les essais effectués par le laboratoire des ponts et chaussés nous ont fournis la température

Plus en détail

Module 7: Chaînes de Markov à temps continu

Module 7: Chaînes de Markov à temps continu Module 7: Chaînes de Markov à temps continu Patrick Thiran 1 Introduction aux chaînes de Markov à temps continu 1.1 (Première) définition Ce module est consacré aux processus à temps continu {X(t), t R

Plus en détail

Plan du chapitre «Milieux diélectriques»

Plan du chapitre «Milieux diélectriques» Plan du chapitre «Milieux diélectriques» 1. Sources microscopiques de la polarisation en régime statique 2. Etude macroscopique de la polarisation en régime statique 3. Susceptibilité diélectrique 4. Polarisation

Plus en détail

Formation à la C F D Computational Fluid Dynamics. Formation à la CFD, Ph Parnaudeau

Formation à la C F D Computational Fluid Dynamics. Formation à la CFD, Ph Parnaudeau Formation à la C F D Computational Fluid Dynamics Formation à la CFD, Ph Parnaudeau 1 Qu est-ce que la CFD? La simulation numérique d un écoulement fluide Considérer à présent comme une alternative «raisonnable»

Plus en détail

CHAPITRE V SYSTEMES DIFFERENTIELS LINEAIRES A COEFFICIENTS CONSTANTS DU PREMIER ORDRE. EQUATIONS DIFFERENTIELLES.

CHAPITRE V SYSTEMES DIFFERENTIELS LINEAIRES A COEFFICIENTS CONSTANTS DU PREMIER ORDRE. EQUATIONS DIFFERENTIELLES. CHAPITRE V SYSTEMES DIFFERENTIELS LINEAIRES A COEFFICIENTS CONSTANTS DU PREMIER ORDRE EQUATIONS DIFFERENTIELLES Le but de ce chapitre est la résolution des deux types de systèmes différentiels linéaires

Plus en détail

Modèle de troncature gauche : Comparaison par simulation sur données indépendantes et dépendantes

Modèle de troncature gauche : Comparaison par simulation sur données indépendantes et dépendantes de troncature gauche : Comparaison par simulation sur données indépendantes et dépendantes Zohra Guessoum 1 & Farida Hamrani 2 1 Lab. MSTD, Faculté de mathématique, USTHB, BP n 32, El Alia, Alger, Algérie,zguessoum@usthb.dz

Plus en détail

23. Interprétation clinique des mesures de l effet traitement

23. Interprétation clinique des mesures de l effet traitement 23. Interprétation clinique des mesures de l effet traitement 23.1. Critères de jugement binaires Plusieurs mesures (indices) sont utilisables pour quantifier l effet traitement lors de l utilisation d

Plus en détail

On peut être «lourd» et agile!

On peut être «lourd» et agile! éditorial Traitements & Matériaux 412 Octobre - Novembre 2011 3 On peut être «lourd» et agile! La métallurgie est considérée comme une industrie «lourde», les traitements thermiques comme de «vieux» procédés,

Plus en détail

Synthèse «Le Plus Grand Produit»

Synthèse «Le Plus Grand Produit» Introduction et Objectifs Synthèse «Le Plus Grand Produit» Le document suivant est extrait d un ensemble de ressources plus vastes construites par un groupe de recherche INRP-IREM-IUFM-LEPS. La problématique

Plus en détail

Le modèle de régression linéaire

Le modèle de régression linéaire Chapitre 2 Le modèle de régression linéaire 2.1 Introduction L économétrie traite de la construction de modèles. Le premier point de l analyse consiste à se poser la question : «Quel est le modèle?». Le

Plus en détail

Calcul différentiel sur R n Première partie

Calcul différentiel sur R n Première partie Calcul différentiel sur R n Première partie Université De Metz 2006-2007 1 Définitions générales On note L(R n, R m ) l espace vectoriel des applications linéaires de R n dans R m. Définition 1.1 (différentiabilité

Plus en détail

chargement d amplitude variable à partir de mesures Application à l approche fiabiliste de la tolérance aux dommages Modélisation stochastique d un d

chargement d amplitude variable à partir de mesures Application à l approche fiabiliste de la tolérance aux dommages Modélisation stochastique d un d Laboratoire de Mécanique et Ingénieriesnieries EA 3867 - FR TIMS / CNRS 2856 ER MPS Modélisation stochastique d un d chargement d amplitude variable à partir de mesures Application à l approche fiabiliste

Plus en détail