Bilan de campagne colza : Auvergne-Rhône-Alpes. Surfaces (ha)

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1 Bilan de campagne colza : Auvergne-Rhône-Alpes Hausse des surfaces malgré des conditions d implantation difficiles. Les données Agreste de juillet 2017 indiquent que les surfaces de colza représentent ha, soit une évolution de 13% par rapport à la moyenne des 3 dernières années. Cette évolution concerne principalement l ex région Rhône-Alpes avec 20% d augmentation, et plus particulièrement les deux principaux départements producteurs de colza : l Ain (+30%) et de l Isère (+24%). Côté ex-auvergne, l évolution des surfaces représente +6% par rapport aux 3 années précédentes. On note une légère évolution de 2.5% dans l Allier (premier département producteur avec ha). Le Puy de Dôme enregistre une évolution de 21% (mais les surfaces restent limitées). Cette évolution des surfaces est liée aux résultats très satisfaisants du colza lors de la campagne Toutefois, les conditions d implantations difficiles en 2016 n ont pas permis de concrétiser l ensemble des intentions de semis. Des rendements particulièrement satisfaisants situés autour de 40 q/ha. Les premières récoltes ont débuté relativement tôt, à partir de mi-juin pour le sud de la région, et plus précisément le sud Drôme. Le début des récoltes a été accéléré par un mois de juin particulièrement chaud et sec. En grande majorité, les parcelles ont été récoltées sur la première décade de juillet, et perturbées par des pluies orageuses. Les dernières parcelles, souvent en altitude, ont été récoltées autour du juillet Allier Cantal Haute-Loire Puy-de-Dôme Ain Ardèche Drôme Isère Loire Rhône Savoie Haute-Savoie Les rendements de la campagne viennent confirmer les résultats déjà très bons de la campagne précédente. - Ex-Rhône Alpes : Au sud de la Drôme, dans la plaine de Montélimar, les rendements s établissent autour de 25 q/ha. Sur les autres secteurs, les rendements sont assez homogènes selon les départements, compris entre 30 et 50 q/ha. La moyenne s établi entre 40 et 45 q/ha (notamment dans les 2/3 nord de la Drôme où l on parle d une année record). On note de très bons rendements, autour de 40 q/ha sur des sols à potentiels limités comme les graviers superficiels des plaines de Lyon ou de valence. Certains secteurs comme la Bièvre, la cotière de Dombes ou encore le Nord de la Bresse présentent des résultats proche de 50 q/ha. On note également quelques parcelles tous Bilan de campagne colza région Auvergne - Rhône-Alpes (septembre 2017) p. 1/7 Surfaces (ha) Figure 1 : Evolution des surfaces de colza en région AURA de 2014 à

2 secteurs confondus, autour de 30 q/ha. On estimera le rendement moyen à q/ha. -Ex Auvergne : Les rendements sont globalement proches de ceux observés du côté Rhône-Alpes, bien que légèrement inférieurs, et atteignent 38 q/ha en moyenne. les semis ont lieu sur la fin août - début septembre, et il faut attendre le retour des pluies au 15 septembre pour démarrer la levée. Eléments d explication : Si les conditions d implantation n ont pas été optimales, entrainant souvent des levées tardives, les températures automnales ont permis d avoir des colzas suffisamment bien installés pour passer l hiver. On ne relève pas ou peu de situations de retournement. L état sanitaire étant resté très bon tout au long de la campagne, avec une quasi-absence des maladies et une pression des ravageurs très modérée, le potentiel de rendement n a pas été impacté. En revanche, la qualité de l enracinement a été primordiale, lors des épisodes secs du mois d avril en cours de floraison, puis au cours du remplissage en juin. On note notamment dans l Allier des rendements compris entre 30 et 35 q/ha sur les parcelles mal implantées, tant dis que les parcelles bien implantées sont comprises entre 40 et 45 q/ha. Très localement, nous pouvons constater des dégâts de grêle en fin de cycle. Bilan climatique de la campagne (Les bilans globaux et Etoile/Rhône, Misérieux, Clermont-Ferrand et Vichy sont présentés en annexe) Figure 2 : Cumuls de pluies décadaires, du 11/08 au 20/09 Les conditions climatiques ont néanmoins permis d aborder l hiver avec des colzas plus ou moins biens développés, avec des biomasses comprises entre 0.2 et2.5 kg, mais qui restent tout de même en majorité inférieures à 1 kg/m². Les données issues du réseau Farmstar indique que la biomasse moyenne en Rhône-Alpes est de 0.9 kg/m² et 0.6 kg/m² en Auvergne. Un début de campagne retardé par le manque de pluie Moins de 10% des parcelles ont été semées à la mi-août et ont pu bénéficier de pluies favorables à la levée. Pour 90% des parcelles, Figure 3 : Biomasse entrée hiver Rhône-Alpes Bilan de campagne colza région Auvergne - Rhône-Alpes (septembre 2017) p. 2/7

3 ramifications. On Figure 4 : Biomasses entrée hiver en Auvergne note un arrêt de végétation autour du 5 décembre avec un hiver marqué mais pas atypique. Les gelées parfois soutenues sur certains secteurs n ont pas occasionné de dégâts. Les colzas, et notamment les moins vigoureux (autour de 0.3 kg/m²) ont pu bénéficier d une couche de neige protectrice sur les secteurs les plus concernés par le gel. La reprise de végétation aura lieu autour du 10 février avec la remontée des températures, avec un début d élongation des entre-nœuds environ 15 jours plus tard. Déficit hydrique au cours de la floraison Les premières fleurs sont signalées à partir du 25 mars sur quelques parcelles drômoise. Au 1 er avril, la majorité des parcelles sont en fleurs. On note tout de même un gradient sudnord dans les dates d entrée en floraison. Au 10 mai, la floraison est terminée côté Rhône- Alpes sur 70% des parcelles. Elle se terminera une dizaine de jours plus tard en Auvergne, autour du 20 mai. La floraison est marquée d une part par une absence de précipitations jusqu au 20 avril soit durant environ les 3 premières semaines de la floraison, conduisant dans la plupart des situations à des cas de stress hydrique. Ces stress sont d autant plus marqués en cas de mauvaise implantation, et a fortiori en situation de sol à faible RU. Le retour des pluies sur fin avril a été favorable au remplissage des grains et a permis au colza de mettre en place ses capacités de compensation, avec le développement de Figure 5 : Ecart à la normale des cumuls de pluies atteints en 2016 durant la floraison du colza D autre part, le retour du gel autour du 23 avril a pu occasionner localement quelques dégâts qui ont été globalement bien compensés, dès lors que les plantes étaient suffisamment bien enracinées. Le mois de juin se caractérise par des températures élevées et une faible pluviométrie, ayant pour conséquence un assèchement rapide des sols et une fin de remplissage des graines perturbée. Là encore, la phase de remplissage a été d autant plus pénalisée que la capacité d exploration racinaire était limitée. Figure 6 : Ecart à la normale des températures moyennes du mois juin atteintes en 2016 Bilan de campagne colza région Auvergne - Rhône-Alpes (septembre 2017) p. 3/7

4 Bilan Ravageurs Grosses Altises : L arrivée des adultes de grosses altises est située à partir du 25 septembre et s est poursuivi globalement jusqu au 15 octobre, avec un pic autour du 1 er octobre. La pression a été importante, et les colzas étaient alors pour la majorité en phase de sensibilité, c està-dire moins de 4 feuilles. Par conséquent, un traitement insecticide a été déclenché, permettant de bien maîtriser le ravageur. Concernant les larves, la pression est restée extrêmement faible, ne justifiant pas de traitement insecticide. Quelques larves ont certes été observées en sortie d hiver, mais ne représentant plus de risque puisque l allongement des entre-nœuds étaient prêts à s amorcer (tableau). Charançon du bourgeon terminal (CBT) : La pression CBT est restée très discrète. Le taux de capture est resté exceptionnellement faible en Rhône-Alpes, sans réellement permettre d observer un pic de vol. On constate la même tendance en Auvergne, avec néanmoins des captures très légèrement supérieures, mais toujours très basses. On peut penser que certaines interventions tardives en Auvergne contre la grosse altise, aient pu limiter la pression constatée de CBT. Figure 7 : Comparaison pluriannuelle de la dynamique de vol du CBT, à partir des réseaux BSV Auvergne et Rhône-Alpes. Charançon de la tige (CT) : Le vol de CT a été groupé, avec un pic de vol atteint autour du 23 février en Auvergne comme en Rhône Alpes. A noter que les premières captures ont eu lieu un peu plus tôt en RA, autour du 15 février. Les interventions ont pu être réalisées dans de bonnes conditions. On note localement quelques retours de charançons mais le deuxième traitement n a pas été nécessaire. On ne constate pas de symptômes d éclatement des tiges par la suite. Bilan de campagne colza région Auvergne - Rhône-Alpes (septembre 2017) p. 4/7

5 Figure 8: Comparaison pluriannuelle de la dynamique de vol du CT, à partir des réseaux BSV Auvergne et Rhône- Alpes. Méligèthes : La pression méligèthes est restée faible à modérée, comme ce fut le cas lors des 3 campagnes passées. Les relevées réalisées dans le cadre du réseau d épidémiosurveillance n ont pas révélés de situations avec un risque important. Lors de l arrivée des méligèthes, les températures étaient suffisamment élevées pour avoir des colzas poussant, capables de supporter une pression relativement importante de méligèthes (environ 10 insectes/plantes). Toutefois, certains secteurs notamment en Isère ont été un peu plus touchés, et des interventions insecticides ont pu être effectuées. Le retour des pluies de fin avril a permis de faire jouer les capacités de compensation du colza. Charançon des siliques/cécidomyies Très peu de dégâts observés. La pression du charançon des siliques est restée très discrète, ne permettant pas (ou peu) aux cécidomyies de venir déposer poser leurs œufs. On constate quelques siliques touchées mais sans porter préjudice au potentiel de rendement. Pucerons cendrés. Côté Rhône-Alpes, des colonies ont pu être observées dans plusieurs parcelles, notamment dans la Drôme. Le développement de l insecte a été favorisé par des conditions favorables à son développement au mois d avril (plutôt chaud et sec). Toutefois on ne constate pas d attaque importante, les interventions insecticides ne se sont pas justifiése, à l exceptions de très rares cas. Côté Auvergne, on ne relève que très peu de signalement de la présence de colonies. Bilan Maladies Sur l ensemble de la région, la pression liée aux maladies est restée quasi-inexistante, du fait des conditions peu favorables à leur développement. Les kits pétales ont montrés que le risque sclérotinia était bien présent mais pas très important, notamment en sud Rhône Alpes, ou le traitement à G1 n a pas été systématique. Sur les parcelles non traitées, de l oïdium a été observé en fin de cycle. La maladie est apparue tardivement et est restée cantonnée aux tiges, n atteignant pas les siliques. Il n y a donc pas eu de nuisibilité. Plusieurs signalements de hernie des crucifères. Des galles racinaires dues à la hernie des crucifères ont été signalées sur plusieurs parcelles de la région (Allier, Isère, Ain). Ces attaques ne se sont pas montrées trop virulentes puisque l alimentation des plantes a pu se poursuivre correctement. Ces situations montrent toutefois que le risque est toujours bien présent. A noter que les parcelles concernées n étaient pas cultivées avec des variétés de colzas tolérantes à la hernie. Bilan de campagne colza région Auvergne - Rhône-Alpes (septembre 2017) p. 5/7