Démystifions l Intelligence Economique et apprenons à nous en servir pour devenir performants. I - Mais qu est donc l Intelligence Economique (I.E.)?

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1 Démystifions l Intelligence Economique et apprenons à nous en servir pour devenir performants. Tout le monde parle aujourd hui de l Intelligence Economique et «raccroche» cette appellation à des sujets et des problématiques souvent très différents : espionnage chez Renault, sécurité du territoire.. Cela semble être le sujet à la mode dont tout le monde parle et se méfie, faute de savoir ce dont il s agit exactement. Notre propos ne concerne que les «informations blanches» recueillies de façon naturelle, sans contrainte ou malversation. I - Mais qu est donc l Intelligence Economique (I.E.)? Définition de l I.E. Etymologiquement, en latin, «Inter ligere» signifie faire des liens. L I.E. serait donc la capacité à faire des liens entre des informations au service de la micro-économie et par conséquent au service de l entreprise. Pour Bernard Besson, Expert en I.E., l entreprise est un concept. Comme il le dit : «Je ne déjeune pas avec une entreprise, mais avec des hommes et des femmes de l entreprise, qui sont chacun individuellement un système d I.E.». Eléments essentiels de l I.E. Chacun d entre nous a une mémoire, analyse des informations, des situations et possède des réseaux plus ou moins étendus qu il peut activer et solliciter. Ce sont donc ces hommes et ces femmes de l entreprise qui échangent, se posent des questions sur les informations recueillies, dont ils disposent, font des liens entre ces différentes éléments et, tout naturellement, trouvent des réponses. Autrement dit un système d I.E. repose sur trois éléments essentiels : > La mémoire dans laquelle vont être stockées les informations (base de données). Les différents champs de la mémoire concernent : Le savoir : connaissance de la concurrence, des clients, la veille, les innovations, la tendance de l économie, du secteur.. Les différents savoir-faire qu il faut identifier La capacité de passer de l oral à l écrit et l organisation de la mémoire (cartographie d informations, par exemple) > L analyse de ces informations, leur qualification et leur organisation 42 rue Monge Paris Tél. : communication@csbc.fr 1

2 > Le réseau (interne ou externe) qui sera interrogé pour valider la pertinence/véracité des informations et leur utilisation. Le réseau peut être qualifié de «savoir-être» de l entreprise. Les réseaux de personnes qui nous entourent sont là pour «attraire» (du verbe latin «trahere» signifiant «traîner» quelqu un vers un lieu déterminé) l information. Notre mémoire nous permet de retrouver un certain nombre de données, d informations et de réponses. Les personnes qui sont présentes dans l entreprise sont souvent les meilleurs experts. Il est donc important pour le chef d entreprise et les services de les impliquer et de les solliciter pour avancer dans une meilleure connaissance de l environnement : concurrence, recherches, politiques, etc... L objectif final est d utiliser cette connaissance pour permettre à l entreprise de rester compétitive. II - Comment organiser le système d I.E. de l Entreprise? Organiser le système d I.E. de l entreprise suppose que l on passe de l Intelligence Economique «individuelle» à l organisation d un système d I.E. «collective» qui va recenser les données utiles à l ensemble de l entreprise. L organisation de ce système part de la réalité de l entreprise (son métier, ses recherches, sa position sur le marché, ses enjeux) et des hommes qui la composent. L ancrage de l I.E. L I.E., comme nous l avons dit précédemment, va prendre racine dans la mémoire, la culture, l histoire, les savoir-faire, la capitalisation des informations et des dossiers déjà traités sur le même sujet ou un sujet similaire (Knowledge Management). Mais surtout dans la capacité des hommes à communiquer entre eux et à se questionner mutuellement. L informatique décisionnelle permet de collecter, de classer après qualification, d organiser, de consolider, modéliser les informations ou données collectées, dans le but d offrir une aide à la décision. Mettre en place l I.E. Il ne s agit pas de tout bouleverser ou changer dans l entreprise, mais simplement d amener les salariés à se poser, naturellement, des questions sur les sujets et les dossiers qu ils traitent. Ce questionnement va les amener à animer leur réseau, interne ou externe et ainsi, trouver des réponses. Ces réponses vont entraîner de nouvelles questions qui vont apporter de nouvelles réponses et ainsi de suite. Un système d I.E. serait donc constitué d une série de questions et de réponses. La mise en place d un système d I.E. modifie sensiblement la culture de l entreprise. Les hommes et les femmes vont aborder de façon «dynamique» le traitement des différentes informations qu ils sont amenés à connaître, car ils vont se poser des questions. Le Lobbying (ou influence) est la «capacité à construire et imposer un paradigme» A. Juillet. Autrement dit, il s agit d organiser les règles du jeu de façon claire, sans manipulation, entre les participants d un groupe. Le lobbying se pratique, traditionnellement, auprès des instances publiques (ministères, instances de la communauté européenne, organisations internationales.) Le lobbying est, en général, pratiqué par les entreprises du CAC 40 qui se regroupent. Elles montent des dossiers informatifs documentés qui vont permettre aux organisations étatiques, inter étatiques ou mondiales de prendre les bonnes décisions en connaissance de cause. 42 rue Monge Paris Tél. : communication@csbc.fr 2

3 L I.E. source d innovation Un système d I.E. dynamique, vivant est alimenté régulièrement. Il apporte des questions qui vont permettre à l entreprise de s interroger sur les différents sujets et paramètres qui sont dans son environnement. Cette interrogation va naturellement permettre d innover, de prendre de bonnes décisions au bon moment ; par conséquent de se développer et d assurer sa pérennité. La veille technologique, concurrentielle ou autre s intéresse à l environnement de l entreprise, au marché sur lequel elle évolue et apporte des informations, indications, tendances qui vont influencer les choix. La démarche en 12 étapes de l «Intelligence Inventive» permet à l entreprise, à partir des informations recueillies, de s interroger, générer, coordonner des idées et d innover avec succès. Cette démarche, élaborée par Bernard BESSON et Renaud UHL, s appuie sur les 12 mots clés suivants : Démystification, Organisation, Reformulation, Prévision, Différenciation, Diversification, Observation, Anticipation, Modélisation, Fécondation, Modélisation et Promotion. Cf. Animer l I.E. au sein de l entreprise L I.E. est un état d esprit. Pour faire fonctionner le système, il est important de s appuyer sur des outils simples, non chronophages, mais qui vont apporter une valeur ajoutée. Cela peut passer par : la mise en place de rapports d étonnements de commerciaux qui visitent un salon la comparaison des produits de l entreprise avec ceux des concurrents la connaissance des brevets déposés par les concurrents. L analyse des données, leur exploitation et la confrontation des points de vue des différents commerciaux, acteurs et intervenants est d une grande richesse ; car chacun a sa propre perception et lecture de ce qu il a vu ou découvert. L exploitation des confrontations permet soit de : se questionner, prendre des décisions immédiates, et des actions correctives activer le réseau pour en savoir plus, et engager un processus de questions réponses qualifier l information et la stocker pour une utilisation ultérieure. Protéger l entreprise par l I.E L entreprise est, au quotidien, exposée à des risques multiples : sécurité, sûreté, environnement, management, image, patrimoine intellectuel L intelligence des risques, par une connaissance et une anticipation de ces risques, permet aux acteurs chargés du «risque sécuritaire global» de mettre en œuvre les concepts, moyens et outils offerts par l I.E. Qu est-ce qui est stratégique pour l entreprise? Ce sont les «bonnes idées», il va donc falloir les protéger. Comment? La sécurisation informatique est illusoire. Les meilleurs systèmes peuvent être piratés (cf. attaque contre Bercy depuis le début de l année). La mémoire est une démarche, une attitude, avant d être une base de données. La mémoire de l entreprise doit être organisée, c est-à-dire à la fois centralisée, protégée et surtout pluridisciplinaire. Une information isolée n a souvent que peu de valeur. La valeur d une information augmente en fonction du nombre de lecteurs : ce sont les hommes et les femmes qui lisent l information et qui vont lui donner sa valeur. En effet, les informations en elles-mêmes n ont que peu d intérêt. 42 rue Monge Paris Tél. : communication@csbc.fr 3

4 Et toute information doit être vérifiée et validée pour éviter le risque de désinformation. Ce sont les idées qui vont naître à partir des informations recueillies, recoupées et traitées qui intéressent l I.E. et vont apporter une réelle valeur ajoutée à l entreprise. III - Les métiers de l I.E. L animateur de l I.E., responsable de l I.E., directeur de l I.E Peu importe le titre, celui qui anime l I.E. au sein de l entreprise doit posséder une bonne connaissance de : l entreprise et de ses modes de fonctionnement, l I.E. la valeur ajoutée que l on peut en attendre du métier de son entreprise. C est donc une personne qui a l expérience de l entreprise en général et connait bien les métiers, marchés, concurrents et enjeux de l entreprise dans laquelle il exerce. Positionné auprès du dirigeant, il a pour mission d animer le système d I.E. dans l entreprise. Ainsi c est à lui que revient la mission de qualifier, trier, sélectionner les informations «pertinentes et stratégiques» qui vont permettre au chef d entreprise de prendre les meilleures décisions. C est un homme d expérience qui n a plus rien à prouver. Les autres métiers ou intervenants de l I.E > En interne - Le délégué général à l I.E. - Le veilleur - L analyste > En externe - L auditeur - Le consultant - L expert - Le lobbyiste - Le formateur en I.E. - L éditeur de logiciels en I.E Compétences participant au développement de l I.E. Il est important de bien analyser les compétences qui peuvent participer à l I.E. et à l analyse des informations au sein de l entreprise. Après avoir fait le bilan des compétences présentes dans l entreprise, il s agit d identifier les personnes externes qui peuvent également participer à l analyse. Le croisement des experts internes et externes est intéressant, mais souvent délicat. conclusion L I.E est une discipline transversale qui fait appel à des connaissances pluridisciplinaires pour faire des liens entre les informations recueillies et celles que l on possédait déjà. C est cette capacité à relier les choses (qui peuvent paraître n avoir aucune relation entre elles) qui élargit le champ de vision de l entreprise et offre un réel intérêt. 42 rue Monge Paris Tél. : communication@csbc.fr 4

5 L I.E. est avant tout, un état d esprit impulsé par la volonté affirmée d un dirigeant qui souhaite développer la compétitivité de son entreprise et en assurer ainsi la pérennité. Bien maîtrisée elle permet au dirigeant de disposer de l information pertinente et utile à sa prise de décision. Voulue par le dirigeant, l I.E. se situe à coté de lui. Elle est un instrument de pouvoir et d influence qui permet à l entreprise de conserver sa compétitivité et d assurer sa pérennité. Les formations en I.E. Il existe de nombreuses formations en I.E.. Les programmes de ces formations répondent aux exigences du référentiel de formation en I.E. finalisé en 2004 par Alain Juillet. La liste ci-dessous n est pas exhaustive, il est possible de trouver d autres formations en I.E. sur Internet et notamment le classement 2010 des meilleures formations en I.E. du SMBG. Master en I.E. et Communication Stratégique de l INCOMTEC Master de l Intelligence des Risques et de l Innovation de l ISEP Master spécialisé en I.E. et Stratégique Bac+6 de l EISTI Master spécialisé I.E. et Compétitivité de l ISEAM 3ème cycle spécialisé Stratégie et I.E. de l EGE Master 2 en I.E. et Développement Durable de l EEIE Master spécialisé en I.E. Technique et Economique de l ESIEE Master spécialisé en I.E. et Knowledge Management du CERAM Et bien d autres Différents modules de formation pour cadres et dirigeants sont dispensés par les organismes de formations suivants : IFIE IHEDN... Sites Internet Marie-José ISNARD TAYLOR, Dirigeant MJT Performance, Membre du CA de la CSCBC, Membre de la commission I.E. du MEDEF Ile de France, Adhérente au MEDEF Ouest Parisien, Adhérente à l ANDRH, Diplômée de l IAE Paris (CAAE) Bibliographie BESSON (B) - L audit de l Intelligence Economique, mettre en place et optimiser un dispositif coordonné d intelligence collective- Dunod, 2002 BESSON (B), POSSIN (JC) - L intelligence des risques, de sureté, sécurité, management, environnement, intelligence économique pour prévenir les crises au lieu de les gérer - Dunod, 2005 BESSON (B), POSSIN (JC) - De l Intelligence des risques à la mission de protection - IFIE, 2008 BESSON,(B), UHL (R) - Les 12 travaux de l Intelligence Inventive - in Regards sur l IE- RIE, 2009 n 29 BESSON (B), FONVIELLE(D) - Modèle d intelligence économique - Economica, 2004 JAKOBIAK (F) - L Intelligence Economique, Techniques et Outils - Editions des Organisations, 2004 CLAMEN (M) - Manuel de Lobbying, Dunod, 2005 Veille Magazine Regards sur l Intelligence Economique Harvard Business School - Managing creativity and innovation Et pour les loisirs : BESSON (B) Chien rouge - Seuil Thriller 2008, Main basse sur l occident - Odile Jacob, 2010, Groenland - Odile Jacob, 2011 Et bien d autres Directeur de publication Pascale Pestel, Présidente Comité de rédaction Marie-José Taylor, Brigitte Carnelle 42 rue Monge Paris Tél. : communication@csbc.fr 5