santé Les arrêts de travail des séniors en emploi

Documents pareils
santé Les arrêts de travail des séniors en emploi

Contrats prévoyance des TNS : Clarifier les règles pour sécuriser les prestations

Dirigeant de SAS : Laisser le choix du statut social

Les jeunes économistes

Assurance maladie et aléa de moralité ex-ante : L incidence de l hétérogénéité de la perte sanitaire

LE RÉGIME DE RETRAITE DU PERSONNEL CANADIEN DE LA CANADA-VIE (le «régime») INFORMATION IMPORTANTE CONCERNANT LE RECOURS COLLECTIF

Impôt sur la fortune et investissement dans les PME Professeur Didier MAILLARD

MÉTHODES DE SONDAGES UTILISÉES DANS LES PROGRAMMES D ÉVALUATIONS DES ÉLÈVES

Les déterminants de la détention et de l usage de la carte de débit : une analyse empirique sur données individuelles françaises

Les déterminants de la détention et de l usage de la carte de débit : une analyse empirique sur données individuelles françaises

Parlons. retraite. au service du «bien vieillir» L Assurance retraite. en chiffres* retraités payés pour un montant de 4,2 milliards d euros

Mesure avec une règle

Plan. Gestion des stocks. Les opérations de gestions des stocks. Les opérations de gestions des stocks

STATISTIQUE AVEC EXCEL

Faire des régimes TNS les laboratoires de la protection sociale de demain appelle des évolutions à deux niveaux :

Calculer le coût amorti d une obligation sur chaque exercice et présenter les écritures dans les comptes individuels de la société Plumeria.

Remboursement d un emprunt par annuités constantes

TD 1. Statistiques à une variable.

CREATION DE VALEUR EN ASSURANCE NON VIE : COMMENT FRANCHIR UNE NOUVELLE ETAPE?

EH SmartView. Identifiez vos risques et vos opportunités. Pilotez votre assurance-crédit. Services en ligne Euler Hermes

LA SURVIE DES ENTREPRISES DÉPEND-ELLE DU TERRITOIRE D'IMPLANTATION?

UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL L ASSURANCE AUTOMOBILE AU QUÉBEC : UNE PRIME SELON LE COÛT SOCIAL MARGINAL MÉMOIRE PRÉSENTÉ COMME EXIGENCE PARTIELLE

COMPARAISON DE MÉTHODES POUR LA CORRECTION

UNE ETUDE ECONOMÉTRIQUE DU NOMBRE D ACCIDENTS

BTS GPN 2EME ANNEE-MATHEMATIQUES-MATHS FINANCIERES MATHEMATIQUES FINANCIERES

Professionnel de santé équipé de Médiclick!

Editions ENI. Project Collection Référence Bureautique. Extrait

Version provisoire Ne pas citer sans l accord des auteurs

Montage émetteur commun

Système solaire combiné Estimation des besoins énergétiques

Page 5 TABLE DES MATIÈRES

EURIsCO. Cahiers de recherche. Cahier n L épargne des ménages au Maroc : Une analyse macroéconomique et microéconomique.

Les prix quotidiens de clôture des échanges de quotas EUA et de crédits CER sont fournis par ICE Futures Europe

Le Prêt Efficience Fioul

DES EFFETS PERVERS DU MORCELLEMENT DES STOCKS

Exercices d Électrocinétique

1 Introduction. 2 Définitions des sources de tension et de courant : Cours. Date : A2 Analyser le système Conversion statique de l énergie. 2 h.

L enseignement virtuel dans une économie émergente : perception des étudiants et perspectives d avenir

VIELLE Marc. CEA-IDEI Janvier La nomenclature retenue 3. 2 Vue d ensemble du modèle 4

TABLE DES MATIERES CONTROLE D INTEGRITE AU SEIN DE LA RECHERCHE LOCALE DE LA POLICE LOCALE DE BRUXELLES-CAPITALE/IXELLES (DEUXIEME DISTRICT) 1

Étranglement du crédit, prêts bancaires et politique monétaire : un modèle d intermédiation financière à projets hétérogènes

MINISTERE DE L ECONOMIE ET DES FINANCES

Calcul de tableaux d amortissement

Pourquoi LICIEL? Avec LICIEL passez à la vitesse supérieure EPROUVE TECHNICITE CONNECTE STABILITE SUIVIE COMMUNAUTE

La Quantification du Risque Opérationnel des Institutions Bancaires

Chapitre IV : Inductance propre, inductance mutuelle. Energie électromagnétique

GATE Groupe d Analyse et de Théorie Économique DOCUMENTS DE TRAVAIL - WORKING PAPERS W.P Préférences temporelles et recherche d emploi

GEA I Mathématiques nancières Poly. de révision. Lionel Darondeau

Une analyse économique et expérimentale de la fraude à l assurance et de l audit

Afflux de capitaux, taux de change réel et développement financier : évidence empirique pour les pays du Maghreb

I. Présentation générale des méthodes d estimation des projets de type «unité industrielle»

Chapitre 3 : Incertitudes CHAPITRE 3 INCERTITUDES. Lignes directrices 2006 du GIEC pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre 3.

CHAPITRE 14 : RAISONNEMENT DES SYSTÈMES DE COMMANDE

1.0 Probabilité vs statistique Expérience aléatoire et espace échantillonnal Événement...2

Mes Objectifs. De, par, avec Sandrine le Métayer Lumières de Philippe Férat. spectacle produit par la Cie DORE

IDEI Report # 18. Transport. December Elasticités de la demande de transport ferroviaire: définitions et mesures

Terminal numérique TM 13 raccordé aux installations Integral 33

SYNTH~SE. Rapport -1 -

Intégration financière et croissance économique : évidence empirique dans. la région MENA

Généralités sur les fonctions 1ES

ÉLÉMENTS DE THÉORIE DE L INFORMATION POUR LES COMMUNICATIONS.

Grandeur physique, chiffres significatifs

1. Les enjeux de la prévision du risque de défaut de paiement

ACTE DE PRÊT HYPOTHÉCAIRE

Interface OneNote 2013

Pauvreté et fécondité au Congo

Fiche n 7 : Vérification du débit et de la vitesse par la méthode de traçage

Prise en compte des politiques de transport dans le choix des fournisseurs

GENESIS - Generalized System for Imputation Simulations (Système généralisé pour simuler l imputation)

La théorie classique de l information. 1 ère partie : le point de vue de Kolmogorov.

Pour plus d'informations, veuillez nous contacter au ou à

Documents de travail. «La taxe Tobin : une synthèse des travaux basés sur la théorie des jeux et l économétrie» Auteurs

Thermodynamique statistique Master Chimie Université d Aix-Marseille. Bogdan Kuchta

Paquets. Paquets nationaux 1. Paquets internationaux 11

BUREAU D'APPLICATION DES METHODES STATISTIQUES ET INFORMATIQUES

master Objectif Université d Auvergne - Université Blaise Pascal Rentrée 2014 AUVERGNE

Pratique de la statistique avec SPSS

Créer ou reprendre une entreprise, Guide de la création et de la reprise d entreprise 1er semestre 2009

Contact SCD Nancy 1 : theses.sciences@scd.uhp-nancy.fr

Pour avoir les idées plus claires...

22 environnement technico-professionnel

hal , version 1-14 Aug 2009

Pro2030 GUIDE D UTILISATION. Français

L ABC du traitement cognitivo-comportemental de l insomnie primaire

GUIDE D ÉLABORATION D UN PLAN D INTERVENTION POUR LE RENOUVELLEMENT DES CONDUITES D EAU POTABLE, D ÉGOUTS ET DES CHAUSSÉES

Prêt de groupe et sanction sociale Group lending and social fine

Corrections adiabatiques et nonadiabatiques dans les systèmes diatomiques par calculs ab-initio

Driss HARRIZI. MOTS CLES : contrôle de gestion - système d'éducation et de formation système d information - établissement public.

TABLEAU DE BORD DE L ÉVOLUTION DES EFFECTIFS D ÉLÈVES DE L ENSEIGNEMENT PRIMAIRE PUBLIC À UN NIVEAU LOCAL. Choisir une commune

INTERNET. Initiation à

Be inspired. Numéro Vert. Via Caracciolo Milano tel fax

Q x2 = 1 2. est dans l ensemble plus grand des rationnels Q. Continuons ainsi, l équation x 2 = 1 2

OPTIMALITÉ DU MÉCANISME DE RATIONNEMENT DE CRÉDIT DANS LE MODÈLE ISLAMIQUE DE FINANCEMENT

STRATEGIE NATIONALE DES BANQUES CEREALIERES DU NIGER

En vue de l'obtention du. Présentée et soutenue par Meva DODO Le 06 novembre 2008

Le guide pratique pour y parvenir

Analyse des Performances et Modélisation d un Serveur Web

Table des Matières RÉSUMÉ ANALYTIQUE... 1 I. CONTEXTE La dette publique du Gouvernement Contexte institutionnel de gestion de la

THESE. Khalid LEKOUCH

Économétrie. Annexes : exercices et corrigés. 5 e édition. William Greene New York University

Transcription:

et DOSSIERS Les arrêts de traval des sénors en emplo N 2 2007 Les sénors en emplo se dstnguent-ls de leurs cadets en termes de recours aux arrêts de traval? Les sénors ne déclarent pas plus d arrêts que leurs cadets, alors qu ls se jugent en plus mauvase. Toutefos, lorsqu ls nterrompent leur traval pour des rasons de, ls s arrêtent pour des durées plus longues. Il ressort auss de cette étude qu à âge équvalent, tous les actfs ne se ressemblent pas : par exemple, les ndépendants s arrêtent mons et mons longtemps que les ouvrers. Ces derners sont d alleurs les plus touchés par les arrêts de traval allant de par avec une pénblté lée à leur professon. On note auss que les salarés du commerce s arrêtent mons souvent mas plus longtemps que ceux de l ndustre. Nathale MISSÈGUE Insttut natonal de la statstque et des études économques (INSEE) Drecton de la recherche, des études, de l évaluaton et des statstques (DREES) Mnstère du Traval, des Relatons socales et de la Soldarté Mnstère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports Mnstère du Budget, des Comptes publcs et de la Foncton publque

2 n 2-2007 LES ARRÊTS DE TRAVAIL DES SÉNIORS EN EMPLOI Àpartr de la fn de l année 1999, la progresson des ndemntés journalères versées par le régme général d assurance malade devent très rapde. Après une nflexon au deuxème semestre 2001, le rythme de crossance redevent soutenu en 2002 et au premer semestre 2003, après quo un très fort ralentssement ntervent, en len avec une réorentaton du dspostf de contrôle de l assurance malade (encadré 1). Étant donnée la conjoncture économque des années 2002 et 2003, un tel mouvement prolongé de hausse semble a pror surprenant. En effet, c est surtout dans les pérodes où la crossance économque reprend que le redémarrage concomtant des dépenses d ndemntés journalères est observé. D autres facteurs sont donc à l œuvre. Dans ce contexte, on s nterroge c sur les caractérstques soco-démographques des personnes qu ont été en arrêt malade, en partculer des travalleurs de plus de 50 ans, car la concentraton des ndemnsatons de longue durée (versées depus plus de tros mos) s observe à partr de cet âge (et tout partculèrement sur la tranche d âge 55-59 ans), et ce sont ces ndemnsatons de longue durée qu sont les plus coûteuses pour l assurance malade 1. L enquête décennale Santé réalsée par l INSEE entre octobre 2002 et septembre 2003 permet d aborder cette queston. En effet, les personnes actves et occupant un emplo à la date de l enquête, ont été nterrogées sur leurs arrêts de traval et sur la durée de ces derners. Ans, dans un premer temps, cette étude décrt la fréquence des arrêts malade des sénors en foncton de leur âge et de leur état de ans que leur durée, comparatvement à ce que l on observe pour les actfs de mons de 50 ans. Mas les relatons entre l âge, l état de et le recours aux arrêts malade sont complexes. Auss, dans un deuxème temps, des analyses toutes choses égales par alleurs mettront en lumère, outre des effets de l âge et de l état de, d autres facteurs nfluant tant sur la fréquence des arrêts de traval que sur leur durée : le statut d emplo (salaré/nonsalaré), la catégore socoprofessonnelle ans que le secteur d actvté de l entreprse. Les sénors en emplo les plus âgés ne s arrêtent pas plus fréquemment de travaller pour des rasons de S les ndemntés journalères versées sont concentrées chez les sénors, notamment les plus âgés d entre eux, on peut se demander s l on observe une fréquence plus élevée des arrêts de traval à mesure que l âge des ndvdus augmente. 1. S les arrêts jusqu à 3 mos représentent, en 2002, 93 % des arrêts de traval délvrés ls ne concernent que 42 % des montants correspondant (Mdy, 2005). ENCADRÉ 1 Les ndemntés journalères versés par l Assurance malade au ttre des arrêts malade Sur la pérode 1997-2002, les dépenses d ndemntés journalères (IJ) versées par le régme général ont progressé de 46 %, après avor suv une courbe descendante depus le mleu des années 70. L année 2002 est marquée par une forte crossance, sans précédent, des IJ versées (+10,1 % en valeur et +7,5 % en volume), en parte lée à l augmentaton du nombre d arrêts malade de longue durée prescrts en 2001 et dont l ndemnsaton se poursut en 2002 compte tenu des renouvellements. Le montant des IJ versées progresse à un rythme nettement mondre en 2003 (+6,3 % en valeur, sot un montant de 5,4 mllards d euros) : s la crossance reste soutenue au premer semestre, elle s nflécht nettement au second semestre (CNAMTS, 2004). En montant, les IJ versées sont concentrées sur une pette parte de la populaton : 4,5 % des assurés qu comptent plus de 365 jours d arrêt ont reçu 43 % des montants entre 1995 et 1999. En 2002, les arrêts qu durent plus de 3 mos ne représentent que 12 % du volume mas 65 % du montant des prestatons versées. Deux tranches d âge apparassent atypques, notamment celle des ndvdus de 55 à 59 ans. Ces derners ont concentré l essentel de la crossance annuelle du nombre total d IJ versées sur la pérode 2000-2003. Ils enregstrent le taux de crossance annuel du nombre d ndemntés versées le plus élevé en 2003 : +15,9 % par rapport à 2002 pour les 55 à 59 ans, contre +4,2 % sur l ensemble de la populaton. Mas c est mons la fréquence des arrêts que leur durée qu explque ce taux. En effet, alors qu ls ne bénéfcent pas du fort ralentssement de la crossance des arrêts courts entre le 1 er semestre 2003 et le 1 er semestre 2002, ls enregstrent la plus forte crossance des ndemnsatons de plus de 3 mos. Par alleurs, en 2002 leurs arrêts de traval durent en moyenne 57 jours contre 22 jours pour les mons de 40 ans (Mdy, 2005).

LES ARRÊTS DE TRAVAIL DES SÉNIORS EN EMPLOI n 2-2007 soldarté 3 D après l enquête décennale Santé, on peut repérer les personnes ayant connu au mons un arrêt de traval, au cours d une pérode moyenne d enquête de 62 jours, qu elles se soent arrêtées de travaller une journée pour un problème bénn ou pour des durées longues (encadré 2). Ans, au cours de cette pérode, 11 % des personnes en emplo 2 déclarent s être arrêtées de travaller au mons une fos. Que ce sot à cause de problèmes de plus fréquents ou plus graves à mesure que l âge augmente, ou en rason de recours opportunstes aux arrêts malade ou encore de pratques d entreprses vsant à écarter les travalleurs âgés du marché du traval, on peut se demander s les sénors déclarent plus fréquemment des arrêts malade. Ce n est pas le cas : les actfs de plus de 50 ans sont, au contrare, un peu mons nombreux que leurs cadets à avor eu au mons un arrêt malade (9 % contre 11 % - tableau 1). Il convent cependant de précser les lmtes et la portée d une telle analyse condute sur les seuls qunquagénares en emplo. Par exemple, dans l enquête décennale Santé, les questons sont posées de telle sorte que les chômeurs (4 % de l ensemble des personnes de 50 ans et plus - encadré 3) ne pouvaent y répondre et donc sgnaler qu ls bénéfcent d ndemntés journalères. Or, à partr de 55 ans sous certanes condtons, et à compter de l âge de 57 ans et dem 3, les demandeurs d emplo peuvent bénéfcer d ndemntés journalères en cas de malade. La percepton de ces ndemntés suspend celle des allocatons chômage et retarde d autant la fn du versement de ces dernères. Il est alors possble que ce mécansme favorse l entrée et le manten en arrêt malade avant une pérode de chômage de longue durée. TABLEAU 1 Fréquence du recours aux arrêts de traval Ensemble des actfs Âge Mons de 50 ans 11,1 50-54 ans 8,5 55 ans et plus 10,1 Sexe Actfs de 50 ans et plus Femme 11,6 8,2 Homme 9,9 10,0 Stuaton famlale Ne vt pas en couple 11,2 12,6 Vt en couple 10,5 8,2 Nveau de dplôme Sans dplôme 11,4 14,3 Dplôme nféreur au bac (CEP, BEPC, etc.) 10,7 8,9 Baccalauréat 9,6 7,2 Supéreur au baccalauréat 7,7 6,8 Catégore soco-professonelle Indépendants non agrcoles (y.c. prof. lbérales) 4,8 4,3 Cadres 6,9 7,1 Professons ntermédares 10,3 9,8 Employés 11,7 9,7 Ouvrers 14,2 13,2 Secteur d actvté Agrculture : À son compte 5,6 5,4 Salaré agrcole 11,7 8,8 Industre 11,9 10,5 Constructon, BTP 10,3 10,0 Transports, actvtés fnancères, actvtés mmoblères 10,9 10,6 Commerce 9,0 8,0 Servces aux entreprses 10,6 10,5 Servces aux partculers 9,2 6,2 Éducaton,, acton socale 11,1 8,8 Admnstraton 12,6 11,2 Âge au premer emplo 15 ans ou mons 12,5 12,4 Entre 16 et 20 ans 11,5 8,9 Plus de 20 ans 8,3 5,2 État de général perçu Très bon 6,4 3,8 Bon 9,7 6,6 Moyen 19,6 16,3 Mauvas ou très mauvas 36,7 34,9 Lmtatons dans la ve quotdenne Connaît des lmtatons dans les actvtés que les gens font habtuellement Proporton d'actfs ayant eu au mons un arrêt malade (en %) 28,9 24,4 Ne connaît pas de lmtaton 9,8 7,2 Ensemble 10,7 9,2 Source : enquête décennale Santé 2002-2003, INSEE, explotaton DREES. Champ : personnes en emplo de plus de 15 ans. 2. On s ntéresse aux personnes actves occupant un emplo à la date de l enquête, le terme consacré pour les désgner étant celu «d actfs occupés». Mas, par souc de lsblté, on parlera dans la sute de cet artcle ndfféremment «des actfs» ou «des personnes en emplo». Par alleurs, on s ntéresse surtout à ceux ayant 50 ans et plus, le nombre d actfs enquêtés de plus de 55 ans étant trop fable pour mener l analyse sur cette tranche d âge. De plus, les effectfs concernés sont trop fables pour que l on pusse mener une analyse détallée par âge. 3. Sont admssbles à la dspense de recherche d emplo (DRE), à partr de 55 ans, les demandeurs d emplo ne recevant aucune ndemnsaton, ceux percevant une allocaton de l assurance chômage s ls justfent de 160 trmestres de cotsaton au ttre du régme de base de l assurance vellesse et les bénéfcares d une allocaton au ttre du régme de soldarté et, à partr de 57 ans et dem, tous les allocatares du régme d assurance chômage. Peuvent en bénéfcer, quel que sot leur âge, les bénéfcares de l allocaton équvalent retrate (AER). Ms en place en 1984, ce dspostf de DRE état au départ plus restrctf sur la condton d âge (57 ans et dem ou plus). En cas de DRE, les drots socaux en ce qu concerne l assurance malade sont préservés.

4 n 2-2007 LES ARRÊTS DE TRAVAIL DES SÉNIORS EN EMPLOI ENCADRÉ 2 Repérer les arrêts malade à partr de l enquête décennale sur la Santé 2002-2003 La durée des arrêts de traval Les prncpaux objectfs de l enquête décennale Santé réalsée par l INSEE étaent de mesurer la morbdté déclarée, d estmer la consommaton de sons et de préventon, et d assocer et consommaton avec les caractérstques des ndvdus nterrogés et certans facteurs de rsque. Afn de paller tout problème de sasonnalté, les personnes nterrogées ont été répartes en cnq vagues d enquêtes étalées entre octobre 2002 et septembre 2003. Théorquement, chaque vague se déroulat sur 3 mos : les personnes étant nterrogées tros fos, une fos par mos le plus souvent (durée moyenne de l enquête : 62 jours). Il exste toutefos une excepton : la dernère vague d enquête, comportant auss ces tros vstes, s est étalée sur quatre mos (de jun à septembre 2003), la pérode estvale étant mons propce à l obtenton de rendez-vous (l enquête a durée en moyenne 67 jours pour cette vague). Dans l enquête, on n a pas demandé explctement aux personnes nterrogées s elles sont en arrêt malade au moment de l enquête ou s elles l ont été au cours d une pérode donnée, à quelle date et pour quelle durée. Ce n état en effet pas l objectf premer de cette enquête. Il convent donc de précser la manère dont on repère les arrêts malade qu dffèrent de l étude des ndemntés journalères versées par les régmes d assurance malade, ans que les lmtes mportantes dont souffre ce type de questonnement quant aux durées de ces arrêts. Telles que les questons sont posées, les arrêts malade ans repérés regroupent les nterruptons lées à la malade ans que celles successves à un accdent de traval ou une malade professonnelle. Les arrêts de traval survenus au cours de la pérode d enquête Lors de la deuxème et de la trosème vste, les personnes étaent nterrogées sur les évènements suvants survenus depus la vste précédente (sot depus la premère ou depus la deuxème) : «Avez-vous été alté une ou pluseurs fos depus ma premère vste?» «Ce ou ces altement(s) a-t-l (ont ls) donné leu à une nterrupton : d actvté professonnelle, d actvté domestque, d actvté scolare?» «Comben de jours au total?» «Sans être alté, avez-vous eu depus ma dernère vste, pour rasons de, une nterrupton : d actvté professonnelle, d actvté domestque, d actvté scolare?» «Comben de jours au total depus ma dernère vste?» À la deuxème comme à la trosème vste, les personnes nterrogées avaent la possblté de déclarer à la fos un arrêt de traval sute à un altement (rester au mons une dem-journée couché) et un arrêt de traval non consécutf à un altement. Le nombre d arrêts de traval maxmal déclaré est donc de quatre. On consdère qu une personne a été en arrêt de traval dès lors qu elle déclare avor arrêté son actvté professonnelle au mons une fos (que ce sot ou non à la sute d un altement). Pour les arrêts très courts, correspondant au déla de carence légal 1, les personnes concernées ben qu arrêtées ne perçovent pas d ndemntés journalères. Par alleurs, la déclaraton d un arrêt à la vste 2 et à la vste 3 peut correspondre sot à la prescrpton d un arrêt de traval entre la premère et la deuxème vste pus à son renouvellement entre la deuxème et la trosème vste, sot à la prescrpton de deux arrêts dstncts ayant des causes dfférentes, sans que l on pusse dstnguer ces deux cas de fgure. Le questonnement présenté c-dessus présente une lmte mportante. En effet, les nstructons de collecte précsaent que pour les personnes en congé malade le jour de la vste, les enquêteurs devaent comptablser les jours de congé jusqu à la date de la vste et non la durée totale du congé malade. Ans, la durée des congés malade, notamment ceux repérés lors de la trosème vste, est donc sous-estmée, sans que l on pusse en mesurer précsément l ampleur. La sous-estmaton est d autant plus mportante pour les arrêts longs, ceux dépassant la durée de l enquête. En moyenne l enquête a durée 62 jours (la durée modale étant de 56 jours) et elle a eu leu sur un maxmum de 87 jours. Or, comme ce sont les personnes de plus de 50 ans qu concentrent les IJ de plus de 3 mos, la durée des arrêts, même s l est possble de la calculer, est donc plus fortement sous-estmée pour eux. Il est toutefos possble de paller ce problème en utlsant une autre parte du questonnare de l enquête décennale Santé. En effet, les personnes étaent nterrogées, aux deuxème et trosème vstes, sur leur recours au médecn depus la vste précédente. En cas de recours, l état demandé s lors de la séance l y avat eu ou non prescrpton (ou renouvellement) d un arrêt de traval et s ou pour comben de temps, sans que la durée à déclarer ne sot lmtée. On peut de cette manère connaître la durée réelle des arrêts malade, du mons pour ceux ntervenus sute à la prescrpton par le médecn d un arrêt de traval. Ans, 8,7 % des actfs déclarent avor vu un médecn qu leur a prescrt un arrêt de traval. C est un peu mons que la proporton d actfs ayant déclaré avor du nterrompre leur actvté professonnelle pour rasons de (10,7 % des actfs) : en effet, l employeur peut accorder au salaré un certan nombre de jours d absence par an pour cause de malade ou de garde d enfant malade. Ans, l est possble de déclarer entre la premère et la trosème vste un (ou pluseurs) arrêt(s) de traval d une journée ne nécesstant pas de prescrpton d un arrêt de traval par le médecn : l sera donc comptablsé comme un arrêt de traval (pour une durée d un jour dont on peut supposer qu l s agt de la durée réelle) mas pas en tant qu arrêt prescrt par le médecn. La démarche suvante a été adoptée pour mesurer la durée des arrêts de traval repérés comme cela est décrt en premère parte de cet encadré : - pour les personnes ayant eu recours au médecn qu leur a prescrt un arrêt de traval, on utlse la durée d arrêt prescrte par le médecn (c est le cas de 71 % des nterruptons repérées en premère parte de cet encadré) ; - pour les personnes pour lesquelles on ne dspose pas de la durée prescrte (arrêt d une journée, omsson de réponse, etc.), on compare la durée déclarée de l nterrupton et la durée de l enquête (29 % des nterruptons repérées en premère parte de cet encadré). S la durée déclarée est la même que la durée d enquête, l y a tout leu de penser qu elle peut lu être supéreure (censure à drote 2 ). S elle est nféreure, mas que l écart (cet écart est égal à la durée d enquête mons la durée arrêt déclarée) est nféreure à 22 jours, l est possble que la durée sot censurée : l peut y avor eu confuson dans la déclaraton du nombre de jours d arrêt, à savor les jours déclarés ne sont que les jours ouvrés (on suppose en moyenne 20 jours ouvrés par mos, sot 40 pour les deux mos d enquête). Au total, ces cas potentellement censurés à drote et pouvant donc condure à une sous-estmaton de la durée d arrêt malade ne représentent que 1,6 % de l ensemble des arrêts de traval. Par alleurs, 1,1 % des actfs ne déclare pas avor dû nterrompre leur actvté professonnelle pour rasons de, mas sgnalent par alleurs qu ls ont vu un médecn leur ayant délvré un arrêt de traval. Par souc de cohérence avec l analyse de la fréquence des arrêts, ces cas sont exclus de l analyse de la durée des arrêts malade. 1. Actuellement, pour les salarés, le déla de carence est de tros jours, les ndemntés journalères étant versées à compter du quatrème jour de l arrêt de traval et en cas de reprse d actvté ne dépassant pas 48 heures entre deux arrêts de traval, le déla de carence n est pas applqué pour le second arrêt. Pour les artsans et les commerçants, les condtons sont plus restrctves : le déla de carence est de tros jours en cas d hosptalsaton et de sept jours en cas de malade ou d accdent. 2. On dt qu une donnée est «censurée à drote» s on n observe pas cette donnée, mas s on sat qu elle est supéreure à une valeur observée C.

LES ARRÊTS DE TRAVAIL DES SÉNIORS EN EMPLOI n 2-2007 soldarté 5 GRAPHIQUE 1 État de des personnes de 50 ans et plus selon leur statut face à l'emplo État de perçu 100 % Malade chronque - Lmtaton actvtés habtuelles - Exstence d un handcap 100 % 90 % 90 % 80 % 80 % 70 % 70 % 60 % 60 % 50 % 40 % 50 % 40 % 30 % 30 % 20 % 20 % 10 % 10 % 0 % Actf occupé Chômeur Retraté Au foyer Autre nactf actf occupé chômeur retraté au foy er autre nactf 0 % Très bon ou ou bon Mauvas as ou ou très très mauvas as Lmtatons actvtés tés habtuelles Moyen Malade chronque Exstence d un d'un handcap (reconnu ou ou non) non) Source : enquête décennale Santé 2002-2003, INSEE, explotaton DREES. Champ : personnes en emplo de plus de 15 ans à la date de l enquête. On ne saurat donc généralser à l ensemble des sénors les taux de recours aux arrêts malade observés c sur les seuls sénors encore en actvté. En effet, en 2003, le taux d emplo des 55-59 ans est de 54 % et celu des 55-64 ans ne s élève qu à 37 % (d Autume, Betbèze et Harault, 2005). Outre le fat qu au delà de 60 ans cette stuaton n est pas surprenante et reflète le rôle central joué par l âge de 60 ans dans les comportements de départ en retrate passés et à venr (Rapoport, 2006), l n en demeure pas mons qu en France, comme dans la plupart de pays européens, une proporton non néglgeable de personnes de 50 ans et plus n occupe pas d emplo (18 % de l ensemble des personnes de 50 ans et plus, d après l enquête décennale Santé). Un certan nombre de facteurs explquent la cessaton d actvté des sénors, au rang desquels la dégradaton de leur état de ; ls sont alors prs en charge en cas de problèmes nvaldants reconnus par des dspostfs nsttutonnels. Ans, est-on confronté c à un bas de sélecton au sen de la populaton des 50 ans et plus : une parte d entre eux reste en emplo, d autres sont écartés plus ou mons défntvement du marché du traval. Cette sélecton n est donc pas ndfférente pour l analyse de l état de des personnes (encadré 3). Eu égard à l analyse des arrêts malade, l mpact de cette sélecton est mons asé à cerner et à mettre en évdence. Cette sélecton n est cependant pas neutre, ne seratce que parce que les sénors encore en emplo présentent des caractérstques partculères et sont notamment en melleure que ceux qu sont sorts de l emplo, et ce quel que sot l ndcateur retenu (graphque 1). Il arrve que l on qualfe ce phénomène de bas lé à la bonne des travalleurs ; «healthy worker effect» en anglas (Lasfargues, 2005). La DARES observe également

6 n 2-2007 LES ARRÊTS DE TRAVAIL DES SÉNIORS EN EMPLOI ENCADRÉ 3 Les personnes de 50 ans et plus : statut vs-à-vs de l emplo et état de D après l enquête décennale Santé 2002-2003, les personnes âgées de 50 ans et plus se répartssent de la manère suvante en termes de statut vs à vs de l emplo. Les personnes qu se déclarent comme «autres nactfs» (6 % des 50 ans et plus) comprennent également des personnes ne touchant qu une penson de réverson, des femmes pour la plupart, et des personnes nvaldes, ayant ou non une reconnassance offcelle d un handcap ou d une nvaldté (Barnay, 2005). L nactvté d une grande parte des personnes de 50 ans et plus nactves - à savor celles se déclarant au foyer et «autre nactf» - semble déconnectée du motf de. En effet, 78% des nactfs répondent que s ls n exercent pas de professon, ce n est pas pour des rasons concernant leur 1 (c est le cas des femmes au foyer et probablement de celles ne touchant qu une penson de réverson). Au fnal, envron 3 % de l ensemble des personnes ayant 50 ans et plus déclarent ne pas travaller à la date de l enquête en rason de leur. Pourtant, les caractérstques de l état de des sénors selon leur statut face à l emplo, montrent clarement que la populaton étudée est partculère : quel que sot l ndcateur retenu, l état de des qunquagénares apparaît toujours melleur lorsqu ls sont en emplo (graphque 1). Des analyses «toutes choses égales par alleurs Statut des personnes âgées de 50 ans et plus» confrment qu un état de dégradé, tel qu l est perçu par les enquêtés, dmnue la probablté d être en emplo (Barnay, 2005). 8 % 6 % Actf en emplo 27 % Ans, dans la mesure ou l on ne s ntéresse c qu aux sénors en emplo - étant donné qu eux seuls avaent la possblté de déclarer s être arrêtés de travaller pour des rasons de -, non seulement leur état de est melleur que celu de l ensemble des sénors (les personnes étant sortes de l emplo pour rason de sont exclues du champ étudé), mas ce phénomène s accentue probablement avec l âge (phénomène de sélecton dynamque). 55 % 2 % 2 % Chômeur cherchant un emplo Chômeur ne cherchant pas d'emplo Retraté, retré des affares, pré-retraté Au foy er Autre nactf 1. La queston est formulée de cette manère : «Vous n exercez pas de professon actuellement, est-ce pour des rasons concernant votre?». 4. Ce résultat provent de l enquête sur «L nserton professonnelle des personnes handcapées» complémentare à l enquête Emplo de mars 2002. 5. Dans le cas général, le montant des ndemntés journalères (IJ) s élève à 50 % du salare de base entre le 4 ème jour et le 6 ème mos d arrêt et à 51,49 % à partr du 7 ème mos. Pour les affectons chronques ou de longue durée, on peut toucher des IJ pendant 3 ans maxmum. Pour les autres affectons, on ne peut toucher plus de 360 ndemntés journalères en l espace de 3 ans. 6. Test du Kh2. 7. Par alleurs, la dstrbuton des sénors en termes d âge est la même, qu ls aent ou non été arrêtés : un quart a entre 50 et 52 ans à la date de l enquête, la moté est âgée de plus de 54 ans et 10 % a plus de 59 ans. que le sentment des personnes elles-mêmes va dans ce sens : plus de 40 % des sénors (personnes âgées de 50 à 59 ans) sans emplo ont une séreusement altérée 4 (Coutrot, Waltsperger, 2005). On peut par alleurs s nterroger sur la place que pourrat avor le recours à des arrêts malade parm d autres dspostfs de sorte d actvté. Contrarement à certans pays, les modaltés françases de cessaton d actvté sont relatvement éclatées : dspostfs d nvaldté et de handcap donnant accès à une penson ou à une prestaton, cessatons antcpées d actvté, dspostfs varés de pré-retrates, dspenses de recherche d emplo pour les allocatares de l assurance chômage à partr d un certan âge, etc. (Barnay, 2005). Dans une pérode marquée par des réformes condusant néluctablement à l augmentaton de la durée de cotsaton requse pour l obtenton de la retrate à taux plen et dans un contexte de contracton des dspostfs vsant à la cessaton défntve d actvté, notamment les préretrates (Merler, 2005), un recours au motf de pourrat être un moyen alternatf de réguler les flux de sortes antcpées du marché du traval. Pour le salaré, cela pourrat permettre d évter une phase d nactvté et d offrr un revenu de remplacement 5 le temps d attendre les condtons nécessares à l obtenton d une penson à taux plen. Pour l entreprse, l est possble qu un tel mode de geston apparasse plus souple et mons contragnant fnancèrement - le versement d ndemntés journalères n étant pas à sa charge - que d autres dspostfs. L enquête décennale Santé ne permet toutefos pas de mettre en évdence de tels éléments d explcaton. Sous cette hypothèse, on peut s attendre à ce que les sénors connassent plus fréquemment des arrêts de traval à mesure que leur âge augmente et qu ls s approchent de l âge légal de départ à la retrate. Or, on n observe pas de lason sgnfcatve 6 entre la tranche d âge des plus de 50 ans (par exemple : 50-52 ans, etc.) et la fréquence des arrêts de traval. Ans, les sénors ayant connu des arrêts de traval ne sont-ls pas sgnfcatvement plus âgés que ceux de la même classe d âge qu ne se sont pas arrêtés (respectvement 54,4 ans contre 54,2 ans) 7. Cette absence de len entre l âge et la fréquence des arrêts peut toutefos être lé

LES ARRÊTS DE TRAVAIL DES SÉNIORS EN EMPLOI n 2-2007 soldarté 7 TABLEAU 2 La durée des arrêts de traval selon l âge (en jours) Mons de 30 ans 30-39 ans 40-49 ans Mons de 50 ans 50 ans et plus 1 er quartle 2,0 2,0 4,0 3,0 4,0 Durée médane 6,0 6,0 8,0 7,0 14,0 Durée moyenne 11,1 13,7 16,1 13,7 22,1 3 ème quartle 15,0 17,0 25,0 19,0 31,0 Source : enquête décennale Santé 2002-2003, INSEE, explotaton DREES. Champ : personnes en emplo de plus de 15 ans ayant connu un arrêt de traval. au phénomène de sélecton sgnalé précédemment. Ce résultat n nvalde pas pour autant cette hypothèse et ce pour pluseurs rasons. S les sénors dans leur ensemble ne s arrêtent pas plus fréquemment que leurs cadets, on observe tout de même sur cette populaton partculère des sénors en emplo que ceux qu nterrompent leur traval pour des rasons de s arrêtent en moyenne plus longtemps (tableau 2). Il est alors possble que des retrats d actvté par l ntermédare d arrêts malade, qu ls soent le fat des salarés eux-mêmes ou de leurs employeurs, ne touchent fnalement pas plus les personnes occupées âgées que les autres classes d âge actves, mas n en touchent que certanes pour une pérode longue snon de manère défntve. Avor un arrêt de traval va de par avec un état de ressent comme dégradé Tros aspects de l état de des personnes sont repérés dans l enquête 8. Le premer est appréhendé par un ndcateur de déclarée à partr de la réponse à la queston standardsée du Bureau européen de l organsaton mondale de la, lbellée comme sut : «Comment est votre état de général? Très bon, bon, moyen, mauvas, très mauvas». Une telle mesure donne une vson synthétque et globale de l état de tel que les personnes le ressentent. Elle présente toutefos quelques lmtes dont son caractère relatvement subjectf (encadré 4). C est pourquo on consdère auss généralement des ndcateurs plus «objectfs», ben que plus partels. Le premer - la prévalence d une malade chronque - a une composante plus médcale de l état de. En effet, c est le caractère strctement pathologque d une détéroraton de l état de qu est appréhendé c. Le deuxème ndcateur mesure des problèmes fonctonnels affectant la personne, et pouvant avor un mpact d un pont de vue socal, grâce au repérage de lmtatons dans les actvtés de la ve quotdenne du fat d un problème de 9. Comme on peut s y attendre, l état de des personnes se dégrade à mesure qu ls avancent en âge, l âge «étant assocé à une altératon objectve de l état de» (Auvray, Doussn, Le Fur, 2003). Ans, s neuf actfs de mons de 30 ans sur dx se déclarent en bonne ou en très bonne, ce n est le cas que de hut actfs de 40 à 49 ans sur dx et d un peu plus de sept actfs de 55 ans ou plus sur dx (graphque 2). Il en est de même, mas dans une mondre mesure pour les autres ndcateurs d état de (exstence d une malade chronque, lmtatons dans la ve quotdenne). Le fat de devor s arrêter de travaller est ben évdemment lé en premer leu à un problème de - malade, accdent de traval ou malade professonnelle - lequel peut condure pour parte les personnes concernées à se juger en mauvase, en très mauvase, vore dans un état plutôt «moyen». Ans, 10 % des personnes âgées de 50 ans et plus qu ont eu un arrêt malade se sentent globalement en mauvase ou très mauvase, alors qu un peu mons de 2 % de ceux qu ne se sont pas arrêtés s estment dans un tel état (graphque 3). Il en est de même, dans une mondre mesure, pour les personnes plus jeunes : 4 % des personnes en emplo de mons de 50 ans ayant eu 8. Les tros questons posées provennent d une réflexon commune de dfférents organsmes de recherche réalsée dans le cadre de l harmonsaton européenne des ndcateurs de morbdté. 9. L exstence d une malade chronque est mesurée par la réponse à la queston : «Avezvous actuellement une ou pluseurs malades chronques?». Les lmtatons fonctonnelles dans la ve quotdenne sont repérées par la queston : «Êtes-vous lmté, depus au mons 6 mos à cause d un problème de, dans les actvtés que les gens font habtuellement?».

8 n 2-2007 LES ARRÊTS DE TRAVAIL DES SÉNIORS EN EMPLOI ENCADRÉ 4 Les lmtes lées à la mesure de l état de ressent L état de retenu c est appréhendé par un ndcateur de déclarée à partr de la réponse à la queston standardsée du Bureau européen de l organsaton mondale de la, lbellée comme tel : «Comment est votre état de général? Très bon, bon, moyen, mauvas, très mauvas». Il s agt donc là d une queston d opnon qu relève d une certane subjectvté. Une telle mesure de l état de, ben qu elle donne une vson synthétque et globale de l état de des personnes, est entachée de bas qu peuvent être d ordre psychologque, culturel, etc. (Bound, 1991). Non seulement la manère dont les personnes se postonnent sur l échelle qu leur est proposée n est pas connue, mas encore ce postonnement est probablement lé à l état de lu-même ce qu entraîne un bas d endogénété. C est la rason pour laquelle on consdère généralement auss des ndcateurs plus «objectfs». Le premer a une composante plus médcale de l état de, l s agt de la prévalence d une malade chronque. Le second est d ordre fonctonnel, grâce au repérage de lmtatons dans les actvtés de la ve quotdenne du fat d un problème de 1. Ces ndcateurs donnent toutefos une vson plus partelle de l état de. Ces tros ndcateurs sont ben entendu corrélés. 1. L exstence d une malade chronque est mesurée par la réponse à la queston : «Avez-vous actuellement une ou pluseurs malades chronques?». Les lmtatons fonctonnelles dans la ve quotdenne sont repérées par la queston : «Êtes-vous lmté, depus au mons 6 mos à cause d un problème de, dans les actvtés que les gens font habtuellement?». GRAPHIQUE 2 État de ressent par les personnes en emplo selon leur âge 100 % 80 % 60 % 40 % 20 % État de perçu 100 % 80 % 60 % 40 % 20 % 0 % Mons de Malade chronque - Lmtaton actvtés habtuelles 50 % 45 % 40 % 35 % 30 % 25 % 20 % 15 % 10 % 5 % 0 % 30-39 ans 40-49 ans 50-54 ans Plus de 30 ans 55 ans Très bon ou bon Moyen Mauvas as ou ou très mauvas as Malade chronque Lmtatons actvtés tés habtuelles Source : enquête décennale Santé 2002-2003, INSEE, explotaton DREES. Champ : personnes en emplo de plus de 15 ans à la date de l enquête. GRAPHIQUE 3 État de ressent par les personnes en emplo selon leur âge et s ls ont eu ou non des arrêts de traval 50 ans et plus en emplo Mons de 50 ans en emplo 0 % Arrêt Arrêt de de trav traval al Pas Pas d'arrêt d arrêt de de traval trav al Arrêt Arrêt de de trav traval al Pas Pas d'arrêt d arrêt de de trav traval al Très bon ou bon Moyen Mauvas as ou très mauvas as Malade chronque Lmtatons actvtés tés habtuelles Source : enquête décennale Santé 2002-2003, INSEE, explotaton DREES. Champ : personnes en emplo de plus de 15 ans à la date de l enquête.

LES ARRÊTS DE TRAVAIL DES SÉNIORS EN EMPLOI n 2-2007 soldarté 9 un arrêt malade s estme en mauvase ou très mauvase alors qu à pene 1 % de ceux qu n ont pas eu d arrêt de traval affchent une telle percepton de leur état de. En conséquence, un état de ressent comme dégradé va de par avec le fat de s arrêter de travaller pour des rasons de. Pour autant, près de la moté des qunquagénares ayant connu un arrêt de traval se jugent en bonne ou en très bonne, ce qu représente tout de même une proporton élevée (cette proporton s élève à 71 % pour leurs cadets). De manère plus objectve, on observe que les sénors qu ont du s arrêter de travaller sont plus souvent attents de malades chronques que ceux qu ne se sont pas arrêtés et surtout 30 % d entre eux déclarent être lmtés dans leurs actvtés quotdennes alors que c est le cas de seulement 9 % des autres sénors. Autre sgne de cette percepton d un mons bon état de, les sénors ayant eu un arrêt de traval sont presque tros fos plus nombreux à avor sub une hosptalsaton 10 au cours des douze mos précédant l enquête (29 % contre 10 % des sénors qu ne se sont pas arrêtés). Des observatons smlares se dégagent pour les personnes en emplo de mons de 50 ans. Au total, l auto-percepton d un mauvas état de, s elle est ben lée à des dysfonctonnements médcaux objectfs, capte également des expérences et apprécatons personnelles (lées à la ve professonnelle, à la comparason à des pars, etc.). La prse en compte des relatons complexes, entre l âge, l état de et les arrêts de traval En matère d arrêt malade, les actfs nterrogés ont pu connaître une des stuatons suvantes : aucun arrêt, un seul arrêt, deux arrêts malade, tros arrêts, etc. Ces stuatons ont des valeurs, certes qualtatves mas qu peuvent être logquement ordonnées (0, 1, 2, etc.). Pour analyser ce type de stuatons, l convendrat de mettre en œuvre une régresson logstque vsant à décrre les probabltés de chox des ndvdus parm les optons ordonnées suvantes : zéro arrêt malade, un arrêt, deux arrêts, etc. (annexe 1). Mas ce type d analyse ne permet pas de tenr compte du len complexe qu exste entre l âge des personnes, leur état de et la propenson à connaître un ou des arrêt(s) malade. En effet, en rason des pathologes qu peuvent être à l orgne des arrêts malade, on peut ntrodure l état de ressent par les personnes comme facteur explcatf des probabltés de recours. Toutefos, cela pose quelques problèmes en rason du caractère ndénablement endogène de l état de. Ce constat légtme le fat d adopter une modélsaton «complète» qu, tout en estmant l nfluence d un certan nombre de facteurs sur l opnon qu ont les personnes de leur état général de, estme l mpact de cette opnon sur la probablté de recourr à un arrêt de traval, compte tenu d un certan nombre de caractérstques autres (âge, secteur d actvté, etc). L dentfcaton de ces facteurs jouant de façon smultanée est réalsée à l ade d un modèle Probt b-varé (tableau 3, modèle complet). En effet, l est clar que certans facteurs, qu ls soent ou non observés dans l enquête, permettent d explquer à la fos le recours à des arrêts malade et l état de tel que les personnes le ressentent. Formellement, cela revent à estmer smultanément les deux équatons suvantes : * - état _ = δ z + u (1) * - arrêt = β x + α état _ + v (2) * * avec état _ et arrêt deux varables latentes dont on observe la réalsaton par des varables bnares, l une mesurant l opnon en matère d état de général (bon ou très bon versus moyen, mauvas ou très mauvas), l autre repérant le recours aux arrêts de traval ; u et v sont corrélés s des caractérstques nobservées détermnent l opnon en matère d état de et les recours aux arrêts malade. Il peut toutefos être utle de comparer les résultats ans obtenus à ceux qu découlent d un modèle «smple» dans lequel l état de n ntervent que comme facteur explcatf du recours aux arrêts malade (tableau 3 10. Les hosptalsatons ayant eu leu au cours des douze mos précédant l enquête sont comptablsées dès lors que la personne est restée au mons une nut dans un servce de l hôptal ou d une clnque (sauf nut passée aux urgences).

10 n 2-2007 LES ARRÊTS DE TRAVAIL DES SÉNIORS EN EMPLOI TABLEAU 3 Les lens entre l arrêt de traval et l état de ressent Modèles probt ordonnés «smples» du nombre d'arrêts de traval : Probablté d'avor eu : 0 arrêt de traval, 1 arrêt, 2 arrêts ou plus Modèle complet (probt b-varé) : Deux probts dchotomques, estmés smultanément Source : enquête Santé 2002-2003, INSEE, explotaton DREES. Champ : personnes en emplo de plus de 15 ans. Note : pour tenr compte de la durée varable de l enquête selon les vagues, une varable dfférencant les personnes ayant été enquêtées sur 4 mos des autres, dont la durée d enquête est plus homogène (choss comme référence), a été ntrodute parm les varables explcatves, ben qu elle ne sot pas reportée c. L autre alternatve aurat été de corrger la varable d ntérêt en rapportant le nombre d arrêts à une durée moyenne d enquête de 62 jours. Cette opton n a pas été retenue car elle aurat rendu plus délcate la défnton des catégores ans que l nterprétaton des résultats. Lecture : le modèle complet estme smultanément la probablté de se déclarer en bonne ou très bonne (vs moyenne, mauvase ou très mauvase ) et la probablté d avor eu au mons un arrêt de traval (vs ne pas en avor eu), en tenant compte du caractère endogène de l état de ressent. La modalté notée «ref» correspond à la stuaton de référence pour chacun des facteurs consdérés. Les coeffcents sont sgnfcatvement dfférents de zéro au seul de 1 % (***), 5 % (**) ou 10 % (*) ou, lorsqu ls ne comportent pas d astérsques, ls ne sont pas sgnfcatvement dfférents de zéro aux seuls usuels lstés c-dessus. AVEC l'état de comme facteur explcatf SANS l'état de comme facteur explcatf Avor eu au mons un arrêt de traval Se sentr en bonne ou très bonne Se sentr en bonne ou très bonne -1,062 *** Âge Mons de 50 ans ref ref ref ref 50-54 ans -0,226 *** -0,135 *** -0,238 *** -0,301 *** 55 ans et plus -0,144 *** -0,03-0,173 *** -0,408 *** Sexe Femme 0,104 *** 0,135 *** 0,134 *** -0,03 Homme ref ref ref ref Stuaton famlale Ne vt pas en couple 0,037 0,026 0,014-0,049 * Vt en couple ref ref ref ref Nveau de dplôme Sans dplôme 0,033 0,063-0,019-0,242 *** Dplôme nféreur au bac (CEP, BEPC, etc.) ref ref ref ref Baccalauréat 0,024-0,009 0,014 0,082 ** Supéreur au baccalauréat 0,015-0,021 0,018 0,181 *** Catégore soco-professonelle Indépendants non agrcoles (y.c. prof. lbérales) -0,359 *** -0,360 *** -0,331 *** 0,088 Cadres -0,215 *** -0,233 *** -0,171 *** 0,271 *** Professons ntermédares -0,132 *** -0,124 *** -0,097 ** 0,111 *** Employés -0,125 *** -0,128 *** -0,115 ** 0,078 ** Ouvrers ref ref ref ref Secteur d'actvté Agrculture : À son compte -0,283 ** -0,254 ** -0,236 ** 0,081 Salaré agrcole 0,06 0,024 0,03 0,056 Industre ref ref ref ref Constructon, BTP 0,011-0,027-0,039-0,059 Transports 0,036 0,009 0,017-0,028 Actvtés fnancères -0,037-0,015-0,045-0,047 Actvtés mmoblères 0,047 0,035 0,055-0,017 Commerce -0,086-0,113 ** -0,107 ** 0,028 Servces aux entreprses 0,001 0,023-0,001-0,078 Servces aux partculers -0,118 ** -0,118 * -0,136 ** -0,086 * Éducaton,, acton socale 0,067 0,062 0,056-0,043 Admnstraton 0,076 0,075 0,069-0,05 Âge au premer emplo 15 ans ou mons ref ref ref ref Entre 16 et 20 ans -0,088 * -0,106 ** -0,047 0,145 *** Plus de 20 ans -0,159 *** -0,202 *** -0,127 ** 0,177 *** Durée hebdomadare de traval Mons de 35 heures -0,066 * -0,025-0,055-0,098 *** 35 à 40 heures ref ref ref ref 40 à 50 heures -0,106 ** -0,111 *** -0,095 ** 0,02 Plus de 50 heures -0,183 *** -0,169 *** -0,186 *** -0,103 ** Temps de trajet domcle-traval Mons de 30 mnutes ref ref ref ref 30 mnutes à 1 heure 0,037 0,033 0,03-0,035 1 heure à 2 heures 0,048 0,089 0,023-0,154 *** Plus de 2 heures 0,068 0,081 0,066-0,147 *** Nveau de ve du ménage 1 er quartle de revenu par unté de consommaton -0,046-0,025-0,084 ** -0,117 *** 2 ème quartle de revenu par unté de consommaton ref ref ref ref 3 ème quartle de revenu par unté de consommaton 0,006-0,002-0,003 0,032 4 ème quartle de revenu par unté de consommaton 0,054 0,037 0,044 0,073** Évènement survenus dans le passé depus le premer emplo A connu une(ou des) nterrupton(s) de traval pour rasons de 0,236 *** 0,437 *** 0,234 *** -0,577 *** A connu une(ou des) pérode(s) de chômage 0,046 0,080 *** 0,048-0,068 *** depus l'âge de 18 ans, parce qu'l n'avat plus de domcle personnel A été hébergé par une assocaton, un centre d'hébergement, etc. -0,270 * -0,18-0,305 *** -0,208 * A du dormr dans la rue, un véhcule, un hall d'mmeuble, etc. 0,16 0,219 0,114-0,257 ** État de général perçu Très bon -0,186 *** Bon ref Mauvas 0,307 *** Très mauvas 0,673 *** Lmtatons dans la ve quotdenne Connaît des lmtatons dans les actvtés que les gens font habtuellement 0,451 *** N'en connaît pas ref Seul 2 (2 arrêts ou plus) 1,908 *** 1,858 *** Seul 1 (1 arrêt de traval) 1,195 *** 1,177 *** Constante -0,287 *** 0,916 *** Rho 0,371 ***

LES ARRÊTS DE TRAVAIL DES SÉNIORS EN EMPLOI n 2-2007 soldarté 11 probt ordonné «smple» avec état de ), vore n est même pas prs en compte (tableau 3 probt ordonné «smple» sans état de ). Consdérer l opnon des ndvdus sur leur état de comme facteur explcatf du recours aux arrêts malade peut, en effet, être dscuté. D un côté, elle serat a pror un détermnant mportant tout smplement car on peut s arrêter de travaller en rason d un grave problème de. Les résultats des estmatons seraent alors basés s l on omettat cette varable. D un autre côté, on magne asément que les réponses données par les personnes sur leur opnon en matère d état général de sont nfluencées par leur stuaton vs-à-vs des arrêts malade : ceux qu se sont arrêtés de travaller récemment auraent tendance à avor une mage plus négatve de leur état de. Ce bas potentel peut s avérer fnalement relatf, car l état de ressent peut-être, comme on le consdère c (de mêmes que certans auteurs), une approxmaton satsfasante de l état de «objectf». Qu en est-l de la durée des arrêts malade des actfs qu s arrêtent de travaller pour des rasons de? Il est auss mportant de s nterroger sur la durée pendant laquelle les qunquagénares en emplo s arrêtent de travaller dans la mesure où c est cette catégore de personnes qu connaît les plus longues durées d ndemnsaton. Les résultats descrptfs présentés c-dessus montrent d alleurs que s les sénors ne s arrêtent pas plus fréquemment que leurs cadets, ls s arrêtent plus longtemps. Ce constat est-l toujours le même s l on rasonne à caractérstques égales? Pour répondre à cette queston, la stratége économétrque qu semble à premère vue la plus adaptée est celle généralement employée pour analyser, par exemple, la durée de chômage des personnes sans emplo, à savor un modèle de durée. De part la nature même des données, notamment la dstrbuton des durées, on utlse un modèle - dénommé «modèle à hasards proportonnels» (en partculer, le modèle de Cox) - qu permet d estmer l mpact des caractérstques soco-économques sur la probablté condtonnelle de sortr d arrêt malade (donc de reprendre son traval) au bout de «t» jours, sachant que la personne est restée en arrêt jusqu à cette pérode (annexe 2). Mas, avec ce type de modélsaton les estmatons sont condutes unquement sur la populaton des personnes qu se sont arrêtées (qu ont une durée d arrêt strctement postve) : les résultats des estmatons peuvent donc être entachés de bas dans la mesure où la populaton de ceux qu se sont arrêtés est partculère. Auss, afn de confrmer (ou d nvalder) les résultats obtenus à partr de ce modèle de durée, on a également utlsé un «modèle de comptage», un modèle à deux étapes, qu permet d estmer le nombre de jours d arrêt malade (1 jour, 2 jours, etc.) tout en évaluant en même temps la probablté d avor zéro jours d arrêt de traval, en foncton des caractérstques soco-économques des personnes en emplo. On peut alors tenr compte explctement de deux phénomènes (annexe 2) : le fat qu l y a «surabondance de zéros» (89 % des personnes en emplo ont connu zéro jour d arrêt malade) et le fat qu l exste deux types de zéros (d un côté quand les ndvdus, face à un problème de, décdent de ne pas s arrêter alors qu ls pourraent le demander, de l autre, quand les personnes ne font face à aucun événement susceptble d entraîner un arrêt de traval). Il ressort de la comparason des estmatons résultant d un côté d un modèle de durée estmé sur une populaton pourtant partculère, et de l autre d un modèle de comptage, que les conclusons en termes de durée des arrêts malade sont globalement smlares. Auss, seuls les résultats du modèle de comptage seront commentés c. L objectf est donc de décrre dans quelle mesure l âge et l état de des personnes, dans un premer temps, mas auss leurs autres caractérstques, dans un deuxème temps, jouent respectvement sur la probablté de s arrêter de travaller et auss sur la durée des arrêts malade.

12 n 2-2007 LES ARRÊTS DE TRAVAIL DES SÉNIORS EN EMPLOI 11. Cet effet de l âge est auss confrmé avec le modèle de durée, malgré ses lmtes quant à la sélecton de la populaton observée : toutes choses égales par alleurs, les personnes en emplo de plus de 50 ans sortent mons vte d arrêt malade que leurs cadets (tableau de l annexe 2). 12. Les sénors de 55 ans et plus se dstnguent peu, vore pas, des sénors mons âgés, tant sur la fréquence que sur la durée des arrêts. Cela peut être lé au phénomène de sélecton de cette populaton sgnalé auparavant : ceux attent des pathologes les plus graves sont déjà sorts de l emplo et ne sont donc pas observés c. 13. La méthode et le champ de l étude de la CNAMTS dffèrent notablement de ceux de l étude présentée c : elle porte sur la populaton du régme général en arrêt de traval de 2 à 4 mos. Tros populatons sont étudées, la premère consttuée d assurés avec une durée moyenne d arrêts de traval de 67 jours, la deuxème avec une durée de 81 jours et de 111 jours pour la trosème. 14. Tableau 4 : coeffcent Rho sgnfcatvement dfférent de zéro. Les sénors se jugent en mons bonne, recourent mons aux arrêts malade, mas s arrêtent plus longtemps que leurs cadets S l on ne tent pas compte du caractère endogène de l état de, les sénors ont, toutes choses égales par alleurs, une probablté plus fable que leurs cadets d avor des arrêts de traval, ce qu confrme les résultats descrptfs exposés précédemment (tableau 3 et tableau 4). À caractérstques égales les sénors se jugent en mons bonne que leurs cadets et ce d autant qu ls sont plus âgés (tableau 3, modèle complet). Au fnal, l mpact de l âge est ben confrmé : les travalleurs âgés - qu ls aent entre 50 et 54 ans ou qu ls soent âgés de plus de 55 ans - ont toujours une plus fable probablté que leurs cadets de recourr aux arrêts de traval, alors même que l on tent compte de leur état de et de son caractère endogène (tableau 3, modèle complet). Par contre, lorsque les qunquagénares s arrêtent de travaller leurs arrêts durent plus longtemps 11. Cec confrme, là encore, l analyse descrptve présentée précédemment : toutes choses égales par alleurs, les actfs âgés de 50 à 54 ans, ans que ceux âgés de 55 ans et plus, ont non seulement une probablté plus élevée d avor zéro jour d arrêt mas auss un nombre de jours d arrêt malade plus mportant que leurs cadets (tableau 4) 12. Les études réalsées sur ce sujet aboutssent à des conclusons smlares, au premer rang celles de T. Renaud qu concluent à une dmnuton rapde de la probablté d être en arrêt malade à partr de 30 ans, alors que la durée des arrêts a plutôt tendance a s accroître avec l âge, toutes choses égales par alleurs. Les auteurs soulgnent également que plus l âge de l assuré est avancé au moment où l a un arrêt malade, plus ses chances de revenr au traval sont fables. L étude réalsée par la CNAMTS (op. cté) concluat auss que «la proporton des 50 ans et plus état plus élevée pour les arrêts de longue durée» 13. La durée de la ve professonnelle a au fnal un effet sur l opnon en matère d état général de et auss sur la probablté de recours aux arrêts de traval et sur leurs durées. En effet, les génératons les plus ancennes ont commencé à travaller plus tôt que les génératons récentes. Auss une exposton plus longue à des contrantes et nusances lées au traval peut explquer non seulement le sentment d être en plus mauvase mas auss un recours plus mportant aux arrêts malade. C est ce que l on observe en tenant compte de l âge au premer emplo comme facteur explcatf : plus les personnes ont commencé à travaller tard, plus elles estment se sentr en melleure. De plus, les personnes ayant commencé à travaller le plus tard (alors qu elles avaent plus de 20 ans au premer emplo) ont, comparatvement à celles ayant débuté le plus tôt (à 15 ans ou avant), mons de rsques d avor eu un arrêt de traval et ont un nombre de jours d arrêt malade plus fable. Par alleurs, l ressort nettement de la modélsaton smultanée que des facteurs non observés jouent à la fos sur l état de et sur les arrêts malade : des facteurs qu explqueraent smultanément l état de et le recours aux arrêts sont corrélés entre eux 14. Par exemple, des personnes hypocondraques (caractérstque que l on n observe pas) ont vrasemblablement une apprécaton négatve de leur état de et en même temps auraent tendance à sollcter un arrêt de traval dès lors qu un problème de, même bénn, les affecte. On observe également ben que le fat de se sentr en bonne ou très bonne a un fort effet négatf sur la probablté d avor recours à un arrêt de traval, alors même que les facteurs susceptbles d explquer l état de ressent et le recours aux arrêts de traval sont auss prs en compte dans le modèle (tableau 3, modèle complet). Enfn, parm les autres caractérstques socodémographques des personnes nterrogées, on peut noter que le fat de vvre en couple ou non n a pas d mpact sgnfcatf sur la probablté d avor eu un arrêt de traval plutôt que de ne pas en avor eu. Les travaux portant sur les détermnants de la prescrpton d arrêt de traval, dont ceux de T. Renaud, n aboutssent